Un an et quinze jours.

Il ne restait qu'un an et quinze jours.

Par Merlin, le temps passait si vite ! Et ses avancées étaient si lentes. Mais Hermione ne désespérait pas. Assise devant son feu de camp, elle inspira à grand coup et laissa les odeurs florales de la forêt emplirent ses poumons. Des chênes, des sapins, des hêtres et des pins, tous plus effrayants les uns que les autres dans l'obscurité nocturne, l'entouraient de leurs troncs centenaires et branches feuillues. Un paysage calme et étonnement serein, malgré l'écho des sabots de chamois et courses de renard dans les fourrées. Beaucoup auraient redouté une excursion au cœur des forêts les plus obscures de Turquie, mais pas elle. Au contraire… après avoir passé quatre ans à se cacher des sorciers du pays, Hermione s'était accoutumée aux bois et forêts. En sécurité derrière son dôme de protection et au chaud près de son feu ardent, elle s'était assise heureuse et satisfaite, comme renouant avec une partie d'elle-même qu'elle avait jusqu'alors oublié. Une partie… libre. Oui, la forêt lui inspirait la liberté. Même si elle s'y était souvent cachée par nécessité - afin de ne pas finir torturée ou pendue - elle n'avait jamais regretté ses heures de calme et de silence au milieu des bois. Des heures lentes, reposantes et parfumées, dont l'odeur lui avait incontestablement manqué après plus de six semaines d'enfermement dans sa bibliothèque aux ouvrage poussiéreux. Oui… le grand air, la nature, le ciel étoilé, le crépitement du feu sous les branches de pins… cela avait été son quotidien, sa routine et son mode de vie. Et même si dormir à la belle étoile et camper pendant plusieurs années n'avait pas été un choix, y retourner quelques temps sans terreur ni soucis, l'apaisa. Et c'était tout ce dont elle avait besoin à cette heure. D'apaisement.

Sa baguette à ses côtés, elle jeta un rapide coup d'œil à sa nouvelle tente et son paquetage tout neuf. Bien entendu, faire part de sa petite escapade à Drago l'avait contrainte à faire… quelques concessions. Horrifié à l'idée que sa sœur aille crapahuter dans les montages Turques, il avait passé plus d'une demi-heure à hyperventiler et plus de deux heures à hurler. S'étouffant presque devant son ébauche de plan, il n'était pas parvenu à y croire. Partir ? Alors que le Maître était absent ? Et qu'il lui avait ordonné de rester à Poudlard ? Autant se jeter du haut de la Tour d'Astronomie ! Au moins sa mort serait rapide ! Elle avait perdu l'esprit… perdu la raison ! Et leurs parents ?! Seigneur, que dirait-il à leurs parents ? Qu'il avait laissé sa petite sœur à peine adoptée partir en exploration dans les montagnes à l'autre bout du monde ? Qu'il ignorait quand elle rentrerait, pourquoi elle partait, ni même ce qu'elle comptait y chercher ? C'était de la folie. Sans parler de la Résistance trop éparpillée pour être clairement localisée. Et si elle se faisait enlever ? Si elle rencontrait des ennemis ? Elle serait seule et sans ressource ! Et pourtant… aucun de ses cris ou de ses arguments n'étaient parvenus à la convaincre de renoncer. Aussi, c'est bien malgré lui qu'il avait dû aborder son projet d'un œil un peu plus… objectif. Quoi qu'il dise, il savait qu'elle ne changerait pas d'avis. Et quel que soit ses supplications, il savait qu'elle n'accepterait pas de l'emmener avec elle. En tout et pour tout, il ne lui était resté qu'un seul levier de pression… celui de la préparation. Et il ne s'en était pas privé.

Refusant catégoriquement de la laisser partir avec un simple lit de camp, une toile de tente défraîchie et sa baguette, il avait combattu bec et ongle pour la convaincre de retarder son départ de deux jours. Deux petits et interminables jours pendant lesquels il réussit à rassembler pas moins de quatre sacs d'outils de campements, d'ustensiles de cuisine d'appoints, d'habits en tout genre et plus de six trousses médicales différentes. De quoi la faire indubitablement éclater de rire... elle avait survécu des années sans le tiers de tout ce bazar ! Mais face à son regard d'acier et sa mâchoire serrée, la jeune femme avait dû se résigner. Il la laissait partir malgré la dangerosité de sa quête… mieux valait donc s'en contenter vu le faible prix à payer. Aussi, elle n'avait eu d'autre choix que d'accepter cet imposant équipement aux allures de déménagements. Cependant et avec du recul, elle dû admettre que ce camping de luxe n'avait rien de franchement déplaisant. Ses couvertures étaient propres, chaudes et douillettes ; sa toile de tente était immaculée, spacieuse et chaleureuse, quant au reste et bien… C'était du surplus. Du matériel magique pertinent et haut de gammes, qui aux premiers abords n'avait pas grand intérêt, mais dont elle ne se plaignit pas. Après tout, elle était une Malfoy ! L'Initiée de Voldemort ! Camper telle une rebelle en fuite n'était plus de son rang ; un détail que Drago n'avait pas manqué de lui rappeler une bonne centaine de fois. Mais même si ses inquiétudes étaient à ses yeux exagérées, Hermione n'avait pût s'empêcher de s'émouvoir devant lui. Même s'il désapprouvait son plan et ses intentions, il n'avait rien dit à leurs parents. Il n'avait pas envoyé de missive à leur Maître et avait même cessé de la sermonner, se contentant simplement de l'aider, la peur au ventre et le regard inquiet. Il ne l'avait pas trahi. Et rien que cela suffit à la rassurer.

Elle avait un allié sur qui compter.
Un frère, vers qui se tourner.

Souriant au souvenir de leur dernière étreinte avant son départ, elle revit ses tremblements et coups d'œil mal à l'aise. Elle savait qu'il détestait la position dans laquelle elle l'avait mise… mais elle ne lui avait pas menti. De quoi l'apaiser lui aussi. Ils s'étaient donc séparés le cœur lourd mais plein d'espoir. Bientôt, elle rentrerait triomphante. Et là était tout ce qui comptait pour eux deux. Son retour. Et sa réussite.

Jetant un dernier regard sur la carte étendue devant elle, Hermione prit soin de l'étudier de longues minutes malgré sa connaissance parfaite des reliefs et la rangea dans un soupir. La Vallée d'Hatila était connue des moldus et des Touristes. Pourtant aucun d'eux ne connaissait sa véritable histoire. Située dans la province d'Artvin au Nord-Est de la Turquie, non loin de la Mer Noir, cette vallée était réputée pour son site fluviale escarpée à l'extrémité orientale des montages Kackar. Autrefois considéré comme le Fief de la puissante Dynastie Vampirique des Erzeg, les légendes racontaient que la célèbre comtesse vampire Elisabeth Bathory y avait trouvé refuge après sa fuite de Hongrie. Cachées au cœur de la Vallée, d'imposantes grottes souterraines avaient été aménagées, se transformant peu à peu en un véritable sanctuaire de paix et de repos pour les vampires en exile. Mais le temps était passé… et la Grande Guerre des Clans avait éclaté. Infiltré à la fin du 17e siècle par la Dynastie des Von Bassito venue tout droit de Grèce, c'est plus de six mois de luttes, de combats et de meurtres sanglants qui ravagèrent la région. Des villages moldus furent décimés, les grottes furent ravagées et près des trois quarts de la Dynastie des Erzeg périrent sous les griffes acérées des Italiens. Ainsi, ces derniers remportèrent le contrôle total du territoire pendant plus d'un siècle, avant de quitter la Turquie pour de nouvelles conquêtes. Mais l'histoire était plus intéressante que cela… car il était dit que quelques mois avant la Guerre, un nomade du nom de Alof, vieux de plus de deux milles ans avait trouvé refuge en ces lieux.

Avait-il survécu ? Sincèrement, Hermione en doutait. Mais la Vallée d'Hatila était le dernier lieu où il avait vécu… et donc le dernier lieu où il avait apporté la sphère. Car elle ne se faisait aucune illusion. Les vampires étaient réputés pour être matérialistes, vaniteux et en quête de richesses. Certains finissaient même par se dessécher dans des grottes souterraines après y avoir entassé leurs trésors ! Alors s'il avait accepté d'épargner des villages sorciers en échange de la sphère, cela ne voulait dire qu'une chose. Elle avait de la valeur à ses yeux. Et tout ce qui avait de la valeur aux yeux d'un vampire le suivait à la trace…

Restait encore à trouver l'entrée de ces grottes abandonnées. Installée à un kilomètre du relief le plus proche, il lui faudrait probablement plusieurs jours de repérages et d'étude de terrain avant de trouver le moindre indice. Mais Hermione ne s'en inquiétait pas. Ses années d'errance l'avaient formé à la chasse, au pistage et à la survie. Elle trouverait ces grottes… mais que trouverait-elle à l'intérieur ? Là était sa véritable incertitude. Les vampires vivaient en clans, loin des moldus et des sorciers depuis les Accords Vampiriques et Magiques de 1258. Ils n'avaient plus le droit de chasser les humains en masse, les poussant à devoir choisir des proies isolées dont la mort n'attirerait pas l'attention des sorciers toujours aux aguets. Mais que penseraient-ils d'elle ? D'une sorcière trop aventureuse et sans soutien ? Chercheraient-ils à la tuer ? A la mordre ? Trouverait-elle seulement des vampires dans ces grottes ? Ou ne resterait-il que des os ? Elle n'en savait rien. A tel point qu'elle ne put s'empêcher d'esquiver un sourire désabusé. Elle s'apprêtait à entrer dans un ancien repère de vampires, sans même savoir ce qu'elle allait y trouver. S'il l'avait su, Drago l'aurait enfermé six semaines de plus dans la bibliothèque ! Quant au Maître et bien… elle préférait ne pas imaginer sa réaction. Et pourtant elle n'était pas naïve. Elle savait que sa simple présence dans ses bois était une désobéissance majeure à ses ordres. Elle savait qu'il serait enragé, horrifié, outré et qu'il la punirait sévèrement pour sa folie. Mais cela lui importait peu. Il l'avait laissé seule avec l'avenir du monde sur les bras ! Seule et sans nouvelle ! Sa colère ne serait donc qu'un faible prix à payer en échange de sa réussite.

En échange de la prophétie.


Contrairement à ce qu'elle crut, Hermione ne mit qu'une seule petite journée à trouver l'indice qui la guiderait jusqu'aux grottes. Un indice qui aurait dû la transporter de joie ! Lui redonner foi en sa quête et la faire accourir ! Pourtant, devant lui elle ne parvînt qu'à avoir une nausée. Et pour cause… il ne s'agissait de rien que moins que le corps en décomposition d'un campeur.

Etendu près d'un talus ombragé à plus de deux kilomètres de son précédent campement, le corps gisait là, sans vie et la peau grise. Un corps lacéré, déjà à moitié dévoré par les vers et dont une flopée de mouches et d'insectes grouillait depuis sa bouche encore ouverte. Surprise, Hermione n'avait tout d'abord pas compris ce qu'elle voyait. Et puis l'odeur avait empli ses narines… une odeur qu'elle ne connaissait que trop bien et qui pourtant lui arracha un haut le cœur douloureux. L'odeur de chaire putride et d'entrailles en décomposition. L'odeur de la mort, à son état le plus sublime... Horrifiée, elle s'était approchée le souffle court et une main sur la bouche. Les charognards ne tarderaient pas à se festoyer des derniers restes de la carcasse, dont certains membres avaient déjà été arrachés et traînés au loin pour être dépecés. Aussi, elle ne put s'empêcher de faire une prière et de regarder les environs avec méfiance. Cette mort… en ces lieux… ne pouvait pas être anodine. Elle aurait pu cru croire à un accident, une attaque d'animal ou même une mort naturelle ! Qui sait ce qui pouvait arriver si loin de tout secours ! Mais cela aurait été naïf. La peau déchiquetée, le crâne à moitié défoncé et la gorge éventrée, c'est à peine si elle parvînt à distinguer quoi que ce soit dans cette mélasse de chaires et d'organes dévorés par les mouches. Mais le peu qu'elle vit suffit à la convaincre. Peu d'animaux attaquaient directement à la gorge… et moins encore vidaient leurs victimes de leurs sangs. Ce n'était pas compliqué à voir. La mort ne semblait pas dater de plus de trois jours et pourtant son ventre était déjà éventré et ses entrailles avaient été dévoré. Si beaucoup aurait trouvé ça peu éloquent, Hermione savait qu'un corps devait être exposé au soleil pendant un certains lapse de temps avant d'exploser sous la pression des gaz retenu dans l'abdomen. Quant aux charognards, ils dévoraient les parties les plus tendres en premier, telles que les yeux, la langue, les joues, les extrémités, et ne se seraient pas attaqué directement aux boyaux.

Tout ceci indiquait une chose essentielle : la victime avait volontairement été éventrée après sa mort – probablement pour attirer les bêtes environnantes. Or, cette méthode servait également à recouvrir la victime de ses entrailles … et donc à masquer l'absence cruelle de sang dans ses veines. En toute logique, une mort si brutale aurait indubitablement dû laisser une mare de sang, signe d'une hémorragie dû à une blessure. Mais il n'y avait rien. Et près d'un ancien repère de vampire, ce « rien » était au contraire beaucoup. Les grottes n'étaient pas abandonnées. Des vampires y vivaient encore. Et l'un d'eux s'était offert un plat livré à domicile… Ebranlée, Hermione tenta de rassembler ses esprits. De ce qu'elle savait, les vampires ne chassaient jamais très loin de leurs domaines. Ainsi, elle ne devait pas se trouver à plus de cinq kilomètres de celui qui avait tué ce campeur.

Cinq kilomètres…

Par Merlin ce n'était rien ! Et encore moins pour un vampire doté d'une super-vitesse… mais le pire était qu'elle pouvait se tromper ; car il ne s'agissait de cinq kilomètres au plus large. Si ça se trouve, elle n'était qu'à une centaine de mètres d'eux. Si ça se trouve, elle avait campé sur un territoire de chasse sans même le savoir ! Paniquée à cette simple idée, la jeune femme s'arma de sa baguette et remercia le ciel de ne pas avoir oublié sa cape d'invisibilité. Elle ne pouvait peut-être pas rivaliser contre leurs forces et vitesses surdéveloppées, mais n'était pas sans atout. Et sa cape, ajoutée à une combinaison complexe de sortilèges d'insonorisation et de suppression d'odeur, seraient son seul salut. Ils pouvaient peut-être pister une proie à plus de dix kilomètres à la ronde, mais ne pourraient ni la voir, ni la sentir, ni l'entendre… tel un fantôme, elle serait invisible. Du moins elle l'espérait. Car malgré son absolue confiance en sa magie, Hermione ne se leurrait pas. Ses créatures n'étaient pas légendaires pour rien. La plupart d'entre elles étaient veilles de plusieurs millénaires, avaient connu plus de guerres que l'histoire ne pouvait en compter et avaient survécu à toutes les évolutions du monde ! Elle serait peut-être invisible, mais pas indétectable pour les plus malins d'entre eux. A supposer qu'ils ne l'aient pas déjà repéré. Car une fois encore, elle pouvait se tromper… Ses sorts de détection les plus avancés n'avaient qu'une portée d'un kilomètre autour d'elle. Ils pouvaient la surveiller de plus loin. La voir et la sentir de plus loin… Aussi, c'est à cet instant que la jeune femme regretta amèrement de ne pas s'être de nouveau enfermée dans sa bibliothèque. Elle avait sous-estimé sa vulnérabilité... et risquait amèrement de le payer. Frissonnant sous le sifflement de son serpent effrayé, elle le senti ramper se cacher sous son manteau et jura entre ses dents. Lui aussi pouvait sentir le danger.

Aussi, Hermione déglutit le cœur lourd. Elle aurait voulu ne pas devoir en arriver là… mais elle n'avait plus le choix. Elle ne pourrait y arriver sans aide. C'est donc les mains tremblantes qu'elle s'empressa de débouchonner la petite fiole qui reposait secrètement dans sa poche. Le souffle court, elle inspira son parfum amer et laissa une floppée de frissons secouer son corps. Arnis ne l'avait pas vu emporter le reste de son stock avec elle ; tout comme il ne l'avait pas vu en boire deux nouvelles fioles après sa découverte. Et c'était tant mieux… elle aurait besoin de toutes ses capacités pour triompher. De toutes les chances de son côté ! C'est donc pleine d'espoir qu'elle but son sang de dragon en une gorgée. A ce stade, les risques lui importaient peu. Elle ne pouvait pas perde son sang froid ! Elle ne pouvait pas se laisser intimider par les restes de leurs repas ! Non… Elle serait forte et téméraire. Elle n'avait pas le choix.

Soupirant d'exaltation sous la magie insolente de sa potion, Hermione inspira avec force et se redressa dans un souffle nouveau. Elle n'avait d'autre choix que d'abandonner ce corps à son triste sort mais ne s'en émue pas. Le destin de ce pauvre homme avait été scellé, mais pas le sien.

Elle pouvait encore y arriver.

La partie ne faisait que commencer.


Deux corps supplémentaires… et toujours pas de grottes. Tel était le triste résumé des trois jours qu'Hermione passa à fouiller les montagnes. Les dents serrées devant les deux nouveaux cadavres, la sorcière jura amèrement sous sa cape et détourna le regard dans un frisson. Deux femmes… deux campeuses d'à peine vingt ans, dont la mort semblait cette fois plus récente que celle de la première victime. Tout aussi déchiquetées et éventrées, leurs visages tuméfiés avaient été figés dans une grimace tordue. Une expression étrange, qui ne l'était pourtant pas tant que ça. Une expression de pure terreur, qu'Hermione sentit résonner jusqu'aux tréfonds de son âme ; et pour cause… elle ne lui était pas inconnue. Si Fred était mort le sourire aux lèvres, ça n'avait pas été le cas de la plupart de ses amis perdus au combat. Souvent enterrés à la va vite, elle avait vu les traits terrorisés de Cho après avoir été prise en chasse par Greyback, les yeux exorbités de Charlie après avoir été torturé à mort par McNair, et les poings serrés de Kingsley après avoir succombé à une attaque de raffleurs. Tous amis, alliés, camarades et résistants… tous perdus dans la peine et la douleur. Tous ensevelis dans la précipitation. Et pourtant chacun de leurs visages livides, bleutés et figés dans la mort la poursuivaient encore. Mourir n'était pas un synonyme de paix ; du moins pas quand la faucheuse s'abattait. Ne restait sur le visage du mort que ses derniers instants de vie… ses dernières peurs et douleurs. Et ces femmes avaient souffert. Eventrées du nombril à la gorge, leurs vues lui avait fait rendre son dernier repas dans un haut le cœur horrifié. Si le campeur avait été la proie des charognards, elles n'en avaient pas encore eu ce privilège. Pourrissant sur place et seulement grignotées par les vers, leur mort ne devait pas remonter à plus de deux jours. Un constat qui bien qu'il l'horrifiât, lui redonna un semblant d'espoir. Le vampire était là… quelque part. En chasse toutes les nuits, il se jetait sur les pauvres moldus égarés sur les sentiers et pourtant, elle ne l'avait toujours pas trouvé. Pas plus que son repère.

Cependant et à la vue des cadavres, Hermione fut presque heureuse de ne pas avoir encore atteint les grottes. Campant sur son domaine de chasse depuis bientôt quatre jours, il était presque miraculeux qu'elle ne fasse pas partie de ses victimes ! Ce vampire était actif, affamé et de toute évidence peu informé des Accords Vampiriques et Magiques qui avaient été passés. Son comportement était dangereux. Pas seulement pour tous ceux qu'ils tuaient mais pour son espèce ! Outre les sorciers, les moldus eux-mêmes avaient longtemps traqués les vampires à coup de pieux et de fourches. Un danger supplémentaire à leur race, qui les avaient poussé à accepter certaines règles, dont la principale : Ne pas tuer plus d'un humain par semaine. Tel avait été le nerf de la guerre de ces accords ; le point de discorde le plus sensible ! Et ce vampire le transgressait. Etait-il trop jeune pour en avoir connaissance ? Ou sortait-il d'une période de dessèchement ? Elle l'ignorait ; mais au point où elle était, mieux valait qu'elle s'abstienne d'enquêter. Ce vampire n'était qu'un indice ; pas sa cible. Elle devait trouver son repère et s'y infiltrer ! Elle devait trouver ces grottes, au risque de finir comme ces campeuses ! Car elle ne se leurrait pas. Elle aurait beau se barricader toutes les nuits sous plus de sorts qu'elle ne pouvait en compter, se cacher sous sa cape et même cesser de respirer… elle ne pourrait échapper à une bête en traque plus longtemps.

Ainsi, c'est plus pressé que jamais qu'elle quitta les lieux et s'enfonça d'avantage dans le sous-bois. Elle avait déjà ratissé plus de trois kilomètres de forêt, l'œil toujours axé vers les sommets qu'elle ne cessait de contourner. Les grottes pouvaient se trouver sur n'importe quel versant de ces montagnes ! Mais elle se rapprochait. Ces cadavres en était la preuve ! Le rayon de recherche s'amenuisait. C'est donc à la hâte qu'Hermione continua sa route pendant plus de cinq heures supplémentaires. En sueur, elle traversa rivières et bosquets, couvrit ses traces, jeta des sorts de localisations et garda son regard porté vers l'impétueux soleil qui la surplombait. Ses recherches ne dépendaient que lui… ce soleil instable et changeant, mais dont les rayons étaient une véritable bénédiction. Grâce à lui, elle avait certitude de ne pas être attaquée avant la nuit. Mais cela suffirait-il ? Elle l'ignorait mais choisi de garder la foi. Un vampire ne pouvait pas sortir en plein jour. Cela lui laissait une chance de prendre de l'avance. Mais pour cela, encore fallait-il que son corps tienne le coup. Grimaçant plus que jamais à la vue de la pente d'un talus ombragé, Hermione le gravit dans un ultime effort avant d'haleter contre un rocher. Si ses années en forêt l'avaient habitué à la douleur de marches interminables, elle dû néanmoins se rendre à l'évidence. Après quatre mois de confort et de repos, son corps manquait cruellement d'endurance. Bien que le sang de Dragon l'ait galvanisé, l'air des hauteurs lui donnait la migraine, ses pieds souffraient des sentiers escarpés et par Merlin, cette cape allait finir par l'étouffer ! Mais tel était le prix de la sécurité. Même si elle détestait la lourdeur de son étoffe et la sueur qui collait à son front, elle ne pouvait prendre le moindre risque…. Mais elle pouvait faire une pause. Respirant du mieux qu'elle put, elle s'assit sur le rocher et contempla les environs. Installée en hauteur, c'est toute l'Est de la Turquie qui s'offrit à elle, dévoilant plus de forêts, de ruisseaux et de montagnes qu'elle n'en avait jamais vu. Un paysage sublime, sauvage et hostile, qui lui coupa le souffle. Parfois, elle oubliait de lever les yeux… Parfois, elle oubliait à quel point le monde qu'elle tentait de sauver était somptueux. Etrangement apaisée, elle savoura chaque détail, chaque couleur, chaque relief qui se découpa devant elle dans la lueur flamboyante d'un coucher de soleil naissant. Un coucher de soleil, dont la simple vue la fit soupirer.

Elle n'irait pas plus loin aujourd'hui. Il était tard et la nuit bien trop proche. Aussi, elle détailla les lieux d'un coup d'œil expert et acquiesça en silence. Malgré le versant abrupte de la montagne devant elle, le sol était aplani et la zone ombragée. Elle n'aurait aucun mal à établir son campement et frissonna à l'idée de pouvoir enfin se reposer. Jamais elle n'aurait cru le dire un jour mais les couvertures que Drago lui avait données était bien le seul réconfort de son voyage ! Pourtant et alors qu'elle sortait déjà sa tente rétrécit de son sac à main, un craquement sourd résonna dans son dos. Net et bruyant, il la fit faire volte-face dans un sursaut. Mais elle ne vit rien… Déserts, les roches et la forêt lui firent face dans un parfait silence. Un silence qui loin de la rassurer, commença subitement à l'inquiéter. Baguette en main, elle resserra sa cape contre elle et s'avança avec prudence dans les battements assourdissant de son cœur. Après plus de quatre jours de campements dans ces forêts, elle était habituée à se faire des frayeurs... à entendre une menace dans chaque souffle de vent et redouter une attaque au moindre bruit suspect. Un comportement devenu reflexe après quatre ans de fuite et de planque, qui la laissa septique devant la montagne. Elle ne voulait pas tomber dans la paranoïa. Elle ne voulait pas imaginer le pire au moindre craquement de branche. Et pourtant, elle ne put faire taire son soudain pressentiment. Une impression sourdre, lointaine et fugace, qu'elle sentie infiltrer son esprit dans l'écho de ses angoisses. Une impression qui très vite, lui coupa le souffle et lui hérissa l'échine dans un frisson d'adrénaline.

Alors elle attendit.

Une minute.
Puis deux.

Avant que l'imminence de sa solitude ne l'apaise enfin. Ce n'était sûrement rien. A vrai dire, c'était même certain. Le soleil était encore levé, le sentier visible depuis son talus et les arbres espacés. Elle aurait détecté un intrus s'il avait tenté de l'approcher. Oui… elle ne devait pas laisser son imagination prendre le dessus. Elle était dans une forêt ! Un espace grouillant de vie et d'animaux en tout genre. Craindre le moindre bruit ne la mènerait à rien ! Et pourtant, alors même qu'elle soupirait de soulagement, un nouveau craquement retenti.

Identique au précédent, il résonna avec force dans son dos et la fit pivoter dans un cri étouffé.

Elle n'était pas folle.
Quelque chose bougeait.
Quelque chose se déplaçait.

Figée, elle resta stoïque face au vide qui se présenta à elle et déglutit dans sa panique. Il n'y avait que deux options : soit il s'agissait d'un animal, et les bruits auraient dû continuer. Soit il s'agissait de quelqu'un ou de quelque chose, qui s'était brusquement arrêté. Une possibilité qui raviva ses doutes et galvanisa sa peur. Le souffle court, elle ne chercha même plus à se rassurer et sentit son serpent s'agiter autour de son poignet. Elle pouvait le sentir… quelque chose approchait. Une certitude qui ne fit que s'accroître à mesure qu'un étrange silence commença à l'entourer. Comme si la forêt s'était pétrifiée avec elle, les oiseaux s'étaient tus, l'air s'était alourdi et même le ciel semblait s'être assombri. Oui… Quelque chose était là. Quelque chose ou quelqu'un.

C'est là qu'elle l'entendit.

Un souffle. Un souffle lent, profond et puissant, qu'elle n'avait jusqu'alors jamais perçu. Un souffle qui résonna avec force contre elle, avant qu'une voix ne vienne soudainement murmurer à son oreille.

- Je te vois…


Quelque part en Hongrie :

Assis à son bureau, Voldemort massa ses tempes dans un soupir. Terrassé par la fatigue, les migraines et l'insupportable incompétence de ses fidèles, c'est à peine s'il trouva la force de relever les yeux vers la pile de documents qui trônait sur son bureau. Il y avait encore tant à faire… tant à vérifier, contrôler, approuver, tester et signer qu'il ne sut même plus par où commencer. Ses enquêtes s'éternisaient, le laissant dans l'attente de comptes rendus pour la plupart illisibles et incompréhensibles. Ses espions ne rapportaient plus la moindre information digne d'intérêt et ses délibérations… et bien, il avait rarement connu débats plus stériles. Rien n'avançait. Il avait beau se déplacer aux rendez-vous, auditionner les témoins et écouter les requêtes, rien ne marchait ! Un état de fait qui plus le temps passait, plus l'enrageait. A quoi bon se donner la moindre peine face à la bêtise suprême de ces créatures ? Face à leurs haines et défiances toujours plus grande ?! Il était un Seigneur. Leur Seigneur. Il n'avait pas à se plier à leurs caprices ! Mais même s'il les aurait volontiers fait taire d'un Avada, Voldemort ne pouvait se permettre un nouveau conflit. Ou plus précisément, une nouvelle guerre. En particulier contre les centaures…

Aussi, c'est avec douleur qu'il s'évertuait de trouver des alternatives. Que ce soit des accords à l'amiable ou des avantages concrets, il avait passé en revue tout ce qu'il était en mesure d'offrir pour maintenir leur entente pacifique. Mais malgré cela, les cœurs s'échauffaient, les clameurs s'emportaient et les fronts se formaient. Sans qu'il ne puisse rien n'y faire, la nuit abritait les conspirations et le jour attisait les révoltes. Quelles soient sourdes ou hurlantes, elles ne tarderaient pas à devenir omniprésentes, se rependant telle une traînée de poudre dans tout le pays et l'Europe. Or, cela était précisément ce qu'il voulait éviter. Mais contrairement à lui, aucun d'eux ne voulait la paix. Aucun d'eux ne voulait favoriser l'écoute au conflit ! Un comportement primaire, animal et peu surprenant, qui laissait le Mage et ses mangemorts au bord de l'affrontement… Par Merlin, il n'avait pas le temps de penser stratégies d'attaques et tactiques de guerres ! Il était venu pour apaiser les débats, pas les envenimer ! Mais après plus d'un mois et demi de négociations acérées, rien n'avait changé.

Si une chose : le temps. Le temps était passé. Plus rapide qu'un Sombral sous le vent, les jours et les semaines avaient défilé devant lui, le laissant hagard et sans souffle.

Sept semaines…

Sept semaines de débats infernaux et de négociations vaines, pour arriver à si peu.

Par Merlin, il avait envie de se fracasser le crâne contre sa table. Tant de temps perdu, de ressources gaspillées, de recherches gâchées… il aurait mieux fait d'envoyer Hermione les éradiquer d'un jet de feu Ancestrale ! Au moins le problème aurait été réglé ! Mais une fois encore, un tel acte de barbarie aurait attisé la haine d'un autre peuple, menant à la perpétuité de ce cercle vicieux dont Voldemort ne voyait plus la fin.

- Ma… Maître ?

- Quoi ? Claqua-t-il agacé.

- Les… les Centaures attendent votre réponse. Bafouilla Yaxley du bout des lèvres.

Agenouillé depuis presque une heure, le Ministre déglutit sous la douleur de ses genoux… pourtant et malgré les fourmillements de ses membres immobiles, Yaxley n'osa bouger. Pétrifié devant les étincelles magiques qui s'échappaient des mains du Mage, il resta là, la tête baissée et le souffle court, de peur d'être de nouveau frappé d'un sort. Une attitude qu'il croyait sûre, mais devant laquelle Voldemort grimaça avec dégoût.

- Ma réponse ? Répéta-t-il dans un claquement de langue.

- Ou… oui.

- Leur proposition est indécente, insultante et par-dessus tout offensante. Cracha-t-il avec hargne. Alors fais leur savoir que dans l'intérêt de notre paix, il vaut mieux qu'ils n'aient pas connaissance de ma réponse.

- Mais…

- Endoloris !

Se mordant la langue dans son cri, Yaxley convulsa brutalement sous la violence du sortilège. La veine du front sur le point d'exploser, les yeux exorbités, la bouche en sang et la bave au menton, il s'étouffa dans sa douleur et rampa au sol dans un bruit de gorge. Une image aux premiers abords effrayante et macabre, mais devant laquelle Voldemort se contenta de soupirer avec désintérêt. Si son voyage lui avait donné une leçon, c'était bien celle-ci : ne jamais emmener son Ministre avec Lui. Pinailleur, orgueilleux et beaucoup trop bavard, ce cher Yaxley était venu à bout de sa patiente, à tel point qu'il ne s'écoulait plus une journée sans que le Mage n'ait envie de l'étrangler. Mais il n'avait pas le temps de gérer les formalités d'une nouvelle nomination et de chercher un remplaçant… aussi, il n'avait d'autre choix que de s'accommoder de lui, et d'agrémenter ses journées de quelques doloris biens sentis. Pourtant et malgré ses sorts à répétitions, rien ne semblait en mesure de lui clouer la langue. Cet imbécile n'apprendrait-il donc jamais ? Il n'avait que faire de son avis, de ses observations ou de ses conseils. Il n'était là que pour assurer une maintenance en son absence, et veiller à ce que ses ordres soient exécutés. Rien de plus. Les centaures remettaient assez ses décisions en doute pour qu'il veuille entendre ses déblatérations vide de sens…

- Par… pardonnez-moi… mon Seigneur. Bafouilla-t-il le souffle court.

- Nous verrons. Soupira-t-il sans un regard. Mais pour le moment nous avons à faire.

Il ne pouvait plus laisser les Centaures le narguer de leurs demandes toujours plus onéreuses. C'est une honte. Un outrage odieux. Une farce ! Mais il n'était pas idiot. Il savait quelles étaient leurs véritables intentions. Le provoquer… l'humilier et lui faire perdre son temps. Ils n'attendaient que ça ! Qu'il se mette en colère, qu'il les châtie et répande sa rage et sa magie sur leur misérable peuple ! Ils n'attendaient qu'un prétexte. Une faille. Une raison d'attaquer en se dédouanant de toute responsabilité ! Mais il n'allait pas leur donner ce plaisir. Quitte à devoir y passer la nuit, il ne quitterait pas leur infâme forêt avant d'avoir établi un prix raisonnable à leur paix. Et si cela n'aboutissait pas… et bien, il devrait faire preuve d'inventivité.

- Fais savoir à Fornhir que nous réclamons une audience immédiate. Tonna-t-il avec force.

- B.. bien Maître.

- Et convoque nos soldats. J'en ai assez de voir cette bande de chevaux se pavaner devant moi. Leurs démonstrations de force doivent être contenues. Si nous attendons, nous risquons de…

Mais Voldemort ne put finir sa phrase.

Surpris par son propre silence, il se figea devant Yaxley et le regarda subitement confus. Les mains tremblantes, il sentit son souffle se couper et sa gorge se serrer à mesure que son incompréhension grandissait.

- Maître ? S'inquiéta son ministre.

Mal à l'aise, Voldemort se racla la gorge avant de déglutir dans une sueur froide. Les mains tremblantes, il s'accrocha à son bureau et tenta de reprendre ses esprits. Mais ses pensées devinrent soudainement fuyantes, résonnant avec force dans l'écho de sa migraine qui ne cessait d'empirer. Le souffle court, il regarda son ministre le fixer avec inquiétude. Une inquiétude qu'il se mit soudainement à partager. Il ne pouvait pas être malade… et pourtant ses membres se raidirent d'eux-mêmes sous la violence d'un frisson.

- Maître ?!

Ce n'était pas normal. Il était immortel. Invulnérable ! Et pourtant il sentit son pouls s'emballer et son front s'enfiévrer. Quelque chose se passait. Quelque chose qui semblait l'atteindre au-delà de ses pouvoirs. Quelque chose qu'il ne comprit pas... Troublé, il voulut parler ou ne serait-ce que se rassurer mais ne parvînt qu'à haleter dans un nouveau vertige.

- Yax… Yaxley…

- Maître, qu… qu'avez-vous ?

- Il… il se passe quelque chose. Souffla-t-il désorienté.

C'est là qu'il la sentie.
La douleur.

Terrassé de toute part, il grimaça sous la violence de sa souffrance et tomba à genoux dans un spasme surpris. Ce n'était… ce n'était pas normal. Ce qu'il ressentait n'était pas normal ! Et pourtant cela ne fit qu'empirer. Comme si poids venait de s'écraser au fond de ses entrailles, il sentit une nausée lui retourner le ventre et un feu se rassasier de ses membres. Tétanisé au sol, c'est tout son corps qu'il sentit dévoré par cette douleur. Une douleur inconnue, étrange et incompréhensible. Une douleur insolente et implacable, qui irradia chaque parcelle de son être et fit frémir jusqu'aux tréfond de son âme. Une douleur qui plus qu'un sort ou qu'un piège, l'effraya. Impuissant, ses jambes faillirent sous son poids le laissant s'écraser de tout son long dans un râle étouffé.

Quelque chose se passait. Il ignorait quoi, mais quelque chose arrivait !

- Maître !

Du cri de son ministre, Voldemort ne perçut qu'un miasme de son et de fréquences qui lui terrassa les tympans. Les dents serrées, c'est à peine s'il put se retenir de hurler sous la violence de son mal. C'était… puissant. Plus que de la magie, c'était un véritable enfer qui se répandait en lui. Il ne pouvait pas le contrôler. Il ne pouvait pas le contrer ! Tel un tsunami, il se sentait submergé par ses vagues toujours plus fortes ; tel un incendie, il se sentait brûlé vivant sous l'ardeur de sa douleur. C'était omniprésent. Partout, dans son corps et son esprit, ce feu infiltrait ses pensées et corrompait son âme, le laissant gésir au sol dans des gémissements d'horreur.

- Par Merlin ! Maître ! Maître !

Désemparé devant un tel spectacle, Yaxley hurlait à n'en plus pouvoir. Accroupit à ses côtés il tenta vainement de le secouer et de le ramener à lui… mais Voldemort ne le voyait plus. A vrai dire, il ne voyait plus rien. Plongé dans une obscurité effrayante, il ne sentit que ce feu, cette douleur et cette terreur. Et pourtant plus les secondes passèrent, plus il comprit qu'il ne s'agissait pas des siennes. Non, c'était autre chose. Quelque chose d'étrange, de fort… et de lointain.

Tremblant, un sentiment d'urgence le gagna. Pourtant et alors qu'il tentait de parler malgré sa tétanie, une nouvelle vague le submergea. Localisée, la douleur s'apparenta cette fois à un coup en pleine poitrine. Un coup à la force surhumaine qui le laissa sans souffle et lui donnait l'impression de voler dans les airs. Confus, il se sentit projeté avec violence contre le sol avant qu'un goût de sang ne se répande sur son palais. Pourtant, il n'avait pas bougé. Il était toujours tétanisé dans son horreur, mais ces sens eux… ces sens étaient ailleurs. Plus que de simples sensations traîtresses, il sentit sa peau s'érafler sur la dureté d'un rocher, sa gorge être écrasée sous la force d'une poigne de fer et ses muscles tressauter sous l'assaut de coup en série. Il se sentait être passé à tabac, projeté contre des murs, écrasé et étranglé tout à la fois.

- Le Maître est attaqué ! Le Maître est attaqué ! Hurla Yaxley paniqué.

Non, ce n'était pas lui.
C'était ailleurs.

- Un Médicomage ! Appelez un Médicomage ! Le Maître est attaqué !

Déconnectée de cette réalité, Voldemort ne parvînt plus à l'entendre. Comme si sa conscience s'était évanouie, il ne perçu que douleur, détresse et agonie… suivit d'un cri.

Un cri qui l'horrifia plus encore que son mal.
Un cri qu'il aurait reconnu entre mille.
Le sien… à elle.

- Non ! Pitié, arrêtez ! Arrêtez !

Hermione.

- Ne t'inquiète pas petite sorcière… je vais bien m'occuper de toi.


Hello ! Alors ? Qu'en pensez-vous ? Qu'est-ce qui a attaqué Hermione ? ;)