Chapitre 1 :

Russie, bâtiment du KGB.

Sark : Ce qu'Arvin Sloane vous paye, cela ne peut pas être assez. Considéreriez-vous venir travailler pour moi si cela signifiait sortir d'ici vivante ? Je crois que si vous preniez le temps d'écouter l'offre complète, vous pourriez réellement dire oui.

Sydney le regarde de haut en bas :

- Sydney : Vous êtes mignon, mais non.

Quelques mois plus tard, banque Crédit Dauphine, Lors Angeles.

Sydney remonte de la salle de torture où était son père, elle aperçoit Vaughn…

La chute du SD-6 signifiait qu'elle pouvait enfin vivre comme elle le voulait. Elle pouvait être enfin heureuse, elle allait enfin redevenir heureuse, épanouie avec un autre homme que Danny… Vaughn… l'homme qu'elle avait appris à connaître au fil de leur rendez-vous… de leur missions récentes.

Un regard. Il lui suffit d'un regard pour prendre son courage.

Vaughn se tourna complètement vers elle.

Elle marcha vers lui. Il marcha vers elle.

L'espace les séparant se réduisait à une vitesse incroyable. L'appel de leur corps se faisait plus pressant de part et d'autres de ce milieu imaginaire où leurs chairs allaient entrer en contact, où elles allaient pouvoir exprimer leur désir de chercher l'autre.

Leurs corps ne se trouvaient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre que leurs bouches se joignirent passionnément, découvrant les lèvres de l'être qu'elle…

V : Attend, attend… qu'est-ce que tu fais ?

Sydney le regarda en souriant, elle croyait qu'il voulait lui faire une blague qu'elle…

Seulement, le seul sentiment qu'elle pouvait lire dans ses yeux, dans ces yeux verts fut un sérieux incommensurable parsemé d'incompréhension.

S : Vaughn… je… tu…

Sydney ne trouvait pas les mots pour expliquer l'envie qu'elle avait de l'embrasser de lui crier qu'elle l'aimait, qu'elle attendait ce moment depuis longtemps, trop longtemps… Elle n'osait pas levé la tête vers lui, affronter son regard qui lui montrerait qu'elle s'était lourdement trompé sur les sentiments qu'elle croyait lui avoir vu, qu'elle croyait réciproques.

Vaughn attendait toujours une réponse, il ne comprenait pas la réaction de l'agent double. Ce baiser ne signifiait rien pour lui. Elle l'avait embrassé mais il ne comprenait pas pourquoi. Comment avait-elle pu croire qu'il l'aimait ? Ce rapprochement entre eux, il ne le voyait que comme un rapprochement entre deux amis… AMIS.

- S : Avec la chute du SD-6, je croyais qu'on allait pouvoir être enfin ensemble… qu'on allait enfin pouvoir vivre… notre amour…

- V (plein d'incompréhension) : Quel amour ?

- S : Quel … ?

V (la regardant dans les yeux pour lui montrer qu'il disait la vérité): Syd, je suis avec Alice…j'ai… j'ai décidé de la demander en mariage demain…

Pour Sydney ce fut une multitude de poignards qui la traversèrent au même moment dans un seul but : la détruire, détruire le seul organe qui la faisait se sentir vivante ; détruire son cœur. A aucun moment elle ne put relever la tête, affronté l'homme qui en quelques secondes venait de détruire des mois de confiance, de bonheur… seulement lui ne le savait pas, lui il croyait que prise dans le feu de l'action elle s'était laissé emportée, lui il croyait… il croyait mal… très mal…et c'est ce qui faisait le plus souffrir Sydney, il croyait que c'était l'amitié qui animait la jeune femme… mais non… Sans qu'aucun mot ne fût prononcé, elle se détourna de lui et marcha vers la sortie de cet enfer. Ne pas trop marcher vite pour en pas qu'il croie que tu fuis, mais ne pas trop marcher lentement pour éviter qu'il croie que tu veux qu'il te retienne. C'est dans cet esprit… forgé par ce monde… que Sydney quitta les bâtiments du feu-SD-6.

Vaughn resta un moment les yeux rivés sur le dernier espace où il avait pu voir Sydney. Il n'entendit pas Weiss arrivait.

- W : Alors mec, tu en fais une tête !

- V : Non non.

- W : Attends le SD-6 a été anéanti et tu fais une tête comme si tu venais de voir un fantôme !

- V : Eric ! Je te dis que ça va !

- W : C'est bon ! Alors demain c'est le grand jour ?

- V…

- W: Mike?

- V: Hein? Quoi ?

- W : Demain c'est le grand jour ? Tu vas demander Alice en mariage ?

V : Ouais.

Devant le peu de conversation de son ami, Weiss quitta son ami pour aller fêter la destruction du SD-6 avec des gens qui voulaient faire la fête, autrement dit tous excepté Vaughn.

Pourtant, malgré l'événement qui était survenu la veille, Vaughn demanda tout de même en mariage Alice sereinement.

Comment ?

Il avait classifié l'attitude de Sydney comme celle d'une trop grande émotion entraînée par sa victoire contre ceux qui avaient détruits sa vie.

Des jours s'écoulèrent, des semaines passèrent, des mois se succédèrent tout changeait à l'exception de Sydney. Ce n'était plus Sydney Bristow que la CIA utilisait, mais c'était un automate, elle obéissait aux ordres au pied de la lettre, elle ne s'opposait pas à ses supérieurs, elle ne se servait plus de ses sentiments, elle faisait le parfait agent secret dont la CIA rêvait.

Vaughn, depuis son mariage, ne détenait plus rien qui aurait pu sauver Sydney. Son mariage l'avait complètement changé, ou alors c'était Sydney qui avait tout fait pour que Vaughn ne soit plus celui qui avait le pouvoir de l'aider. Ils continuaient leur collaboration, mais l'équipe choc qu'ils avaient été, ne transparaissait plus actuellement, c'était deux agents secrets qui travaillaient ensemble, l'osmose qui était avant, n'était plus que vent aujourd'hui.

Jack ? Il avait vu les changements qui s'opéraient chez sa fille, seulement, lui au contraire de Vaughn, il n'avait plus aucun pouvoir sur sa fille depuis trop longtemps.

Fran et Will ? Eux non plus n'y arrivaient pas. Ils avaient vu la détresse de leur amie, mais toute leur tentative était vouée à l'échec, Sydney y participer sans vraiment y participer. Sortie au ciné, au resto, en boîte, faire du shopping avec Fran, courir avec Will, rien n'y faisait, ils n'arrivaient pas à retrouver la Sydney enjouée du passé, la Sydney enjouée avant CE jour-là.

Au fur et à mesure, ils avaient abandonnés, ils avaient baissés les bras, ils avaient abandonnés Sydney à elle-même.

Sydney était seule, elle n'avait pas pu remonter la pente durant les premiers mois, mais maintenant elle se sentait prête… seulement elle n'avait plus personne pour l'aider. Ces mois de réclusion sur elle-même l'avait isolée de tout le monde, l'aide dont elle avait besoin n'était plus parmi ses proches. Qui alors ?… cela faisait 2 semaines qu'elle se posait la question, 2 semaines qu'aucune réponse ne venait germer dans son esprit jusqu'au moment où le sommeil la prenait.

Elle remontait la pente, doucement mais sûrement. Les missions qu'elle effectuait, l'aidait grandement. En effet, depuis la chute du SD-6, Kendall avait continué à envoyer Sydney en mission ne remarquant rien, aucun changement chez son agent.

Sydney en était soulagé. Manquer plus que les missions lui soient retirées.

Sloane. Sark. Rambaldi.

A chaque briefing, ces 3 noms ressortaient. Depuis que le SD-6 n'était plus, ils avaient été très actifs. Sloane avait rassemblé beaucoup d'œuvres de ce cher Rambaldi et Sark… « Comme un bon chien chien »… il l'avait suivi dans cette quête.

Sark.

Les dernières conversations qu'elle avait eues avec lui étaient : soit en rapport avec le contrat pour sauver la vie de Vaughn - à ce moment-là elle était prête à aider à tuer quelqu'un pour lui- soit en rapport avec le fait qu'elle vienne travailler avec lui, changer radicalement de camp.

Après réflexion, Sydney remarqua qu'il essayait à chaque fois de la rallier à lui…

Un sentiment bizarre envahie Sydney à l'évocation de cette conclusion. Seulement, elle n'avait plus personne à qui en faire part…

BIIIIIIIIP BIIIIIIIIIIIIP BIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIP BIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIP

- S : Oui ça va ! J'ai compris !

Le radio réveil valsa contre le mur et se fracassa dans un bruit sourd.

S : « Encore un ! Je crois que je vais devoir investir dans le marché des radios réveil… »

Après un réveil difficile, Sydney trouva le courage de se lever et se dirigea vers la cuisine. En chemin, elle se remémora sa nuit. Comme toutes les nuits depuis de nombreux mois, elle ne trouvait que tard le sommeil. Seulement cette fois-ci, ni Vaughn, ni la CIA, ni le SD-6 n'en était la cause. Sark. Son attitude, l'analyse qu'elle en avait faite la décontenançait quelque peu. Elle avait mal dormi à cause de lui, de ce… cet assassin… ce manipulateur… ce gosse… il lui avait gâché sa nuit. Même quand il était pas là, il fallait qu'il em les gens, dans leur rêves qui plus est !…

Fran : Salut Syd ! Alors bien dormi ?

S : « Très bien ! Y a juste un gamin de 24ans qui adore torturer qui est venu me voir ! »

- S : Comme un bébé ! Et toi ?

- F : Très bien ! Tiens je t'ai préparé ton petit déjeuner !

- S : Oh Fran ! T'es un amour !

- F : C'est rien! (l'embrassant sur la joue) Je te laisse, je dois aller ouvrir le restaurant. Bye. Passe une bonne journée.

- S : Toi aussi.

La porte se referma et Sydney put ôter son masque. C'était la même rengaine tous les matins. Elle devait paraître enjouée et elle l'était, jusqu'à ce que la fameuse porte se referme. Laissant une Sydney seule.

Petit à petit, elle redevenait la Sydney Bristow d'antan… seulement elle devait encore et toujours porter un masque. Tout cacher : son désespoir, sa tristesse, son malheur ; ne montrer que son bonheur

S : « Un faux bonheur oui… un bonheur illusoire ! »

Ce bonheur, un jour elle le retrouvera. Il lui restait néanmoins un long chemin avant de l'atteindre… mais elle le parcourra et elle atteindra enfin le bonheur, le plaisir d'être enfin heureuse, et à ce moment-là

S : « Bas les masques ! »

Et le monde pourra enfin voir la vrai Sydney Bristow : une femme heureuse.

S " ... retrouvé enfin le bonheur auquel j'aspirais..."

Mais pour le moment, elle devait le reconstruire, elle entrait à la CIA.

Quelques petits sourires par-ci, quelques petits bonjours par-là, Sydney se dirigeait avec hâte à travers les couloirs de la CIA vers son bureau. Un des rares endroits où elle se sentait le mieux.

Elle ne put profiter du repos que quelques secondes avant que quelqu'un frappe à la porte.

TOC TOC

- S : Oui entrez !

- V : Hey Syd ! Ca va ?

- S (souriante… « quelle focu je suis ! ») : Bien et toi ?

- V : Ca va ! Oh ! On a un briefing dans 15 min.

- S : Nouvelle mission ?

- V(attristé) : J'en ai bien peur.

- S : Tu n'as pas l'air réjoui ?

- V : Alice (Sydney baisse les yeux) n'aime plus trop que j'aille sur le terrain surtout depuis…

- S (« non ne pose pas la question ! ») Depuis que ?

- V : Depuis qu'elle est enceinte. (grand sourire) Je vais être papa !… Et elle veut pas que son enfant grandisse sans père et je la comprend, c'est trop dur…