Le détective Don Flack réprima un bâillement. Il allait rejoindre la scientifique sur le lieu d'habitation des jeunes gens. Il était littéralement à bout de forces, et la journée était loin d'être finie. Flack alluma la radio pour se maintenir éveilla. Aussitôt, le tube du moment envahit l'habitacle.
You're
beautiful. You're beautiful.
You're beautiful, it's true.
I saw
you face in a crowded place,
And I don't know what to do,
'Cause
I'll never be with you.
You're beautiful. You're beautiful.
You're
beautiful, it's true.
There must be an angel with a smile on her
face,
When she thought up that I should be with you.
But it's
time to face the truth,
I will never be with you.
La voix éraillée l'accompagna jusqu'au égouts. Bon dieu, vivement qu'ils retrouvent ce type ! Il commençait a en avoir par-dessus la tête des bouches d'égouts, de cette odeur qui avait imprégnée ses vêtements… L'équipe était là, au grand complet et en pleine effervescence. Il chercha Clara des yeux, juste pour se donner du courage. Leurs regards se croisèrent, la jeune femme lui sourit et il sentit plus léger. La chanson lui revint en mémoire.
There must be an angel with a smile on her face,
Soudain il s'aperçut que Mac lui parlait. « Alors ces interrogatoires ?
- On n'en a pas tiré grand-chose. Juste la confirmation de leur plan macabre. Ils vivaient tous les 5, dans les égouts depuis plus d'un an. Les 4 ce sont eux qui se les faisaient, pour se protéger. L'idée de la peste, eh bien cela leur est venu en voyant les rats.
- Elles ne savent pas qui aurait pu leur en vouloir ?
- Elles ne savent même pas que quelqu'un ai pu être au courant de leur présence ici. Elles disent n'avoir jamais vue personne « chez eux ».
- Et ils n'avaient parlé à personne de leur « projet » ?
- Apparemment non. » Un cri de triomphe les interrompit. « J'ai des empreintes toutes fraîches, du 42. » Flack s'approcha. « Ce n'était pas là tout à l'heure.
- Vous en êtes sur ?
- Absolument. A force de bosser avec vous, j'ai l'œil. Ce salaud a du être surpris au moment de passer à l'acte. Il ne peut pas être bien loin, j'avais fermé toutes les issues.
- Alors ? » Flack sortit son arme. « Alors il est toujours ici, caché quelque part. » Il fit signe à deux hommes en uniforme de le suivre et entama les recherches.
« Sortez ! Les mains en l'air ! » Aucune réponse. Puis on entendit la voix forte de Clara. « Vous savez il ferait mieux de sortir… Je crois que ces rats sont infectés. » Elle leur fit un clin d'œil rassurant. Mac et Stella sourirent et entrèrent dans son jeu. « Oui, vous avez raison. Ce virus va se propager à une vitesse incroyable. Sortons tous, et fermons ces égouts à double tour. On y lancera des poisons très puissants qui éradiqueront une bonne partie de la population animale. » Ils firent mine de sortir, lorsqu'une silhouette tenta de se faufiler vers la bouche d'égout. Aussitôt il fut neutralisé par les policiers. C'était un petit homme, en bleu de travail. Visiblement un des employés de la ville. « Vite il faut sortir, on va mourir, on va tous mourir » hurlait il paniqué. Flack lui passa les menottes. « C'est cela oui ! Viens, on va t'emmener dans un endroit fortement aseptisé. La prison. »
Mac ferma le dossier, un sourire de satisfaction se dessina sur son visage. L'homme avait tout avoué, la coupe de cheveux pour éviter les puces, le déshabillage pour brûler les vêtements, le nettoyage méthodique. Il avait repéré le petit groupe lors de l'entretien des canalisations et entendu leur projet. Pris de panique, il avait aussitôt décidé de les éliminer. Tuer pour un rêve de gosses. De gosses ? Pas tant que cela. Qui n'avait jamais rêvé de tout effacer et de recommencer ? C'était plus que le rêve d'adolescents perdus, non c'était une utopie.
« Mac ? » La voix de Stella le fit sursauter. « Vous allez bien ?
- Oui. Merci. Vous n'êtes pas encore rentrée ?
- J'y vais, je voulais juste savoir si…enfin, comment ça allait. Vous devriez rentrer vous coucher vous aussi. » Il prit son manteau et rejoignit sa collègue. « Je crois que vous avez raison… »
Non loin de là, Clara attendait un taxi quand une voiture se gara à ses pieds, la faisant sursauter. « Clara ! » Elle se pencha pour voir l'intérieur et tomba nez à nez avec Flack. Le détective lui souriait, ses yeux bleus étincelaient. « Voulez vous que vous dépose quelque part ?
- Oh non ! Ne vous dérangez pas pour moi…
- Cela ne me dérange pas du tout. » Au contraire pensa-t-il. « Il est de mon devoir de ne pas laisser de jeune femme traîner seule dans la nuit. » Elle rit. « Dans ce cas… » Flack lui ouvrit la portière et la regarda s'installer à ses côtés. Un bref instant, il se demanda si il allait réussir à retrouver l'usage de la parole. « Clara…Je voulais vous féliciter pour tout à l'heure.
- Ce n'est rien.
- On l'a eu grâce à vous.
- Vous y aurez réussit, même sans moi. Vous êtes un bon détective, Flack. » Elle lui lança un regard si intense qu'il dut faire un effort pour ne pas heurter la voiture devant lui. « Oh euh merci. Mais vous savez vous êtes assez douée aussi… » Elle eut un petit sourire. Le silence s'installa dans la voiture. « Alors où je vous ramène ? » La jeune femme songea brièvement à son appartement vide, où les cartons n'étaient pas encore tous défaits. Elle ne parvenait pas à oublier la mort de ces gamins, cet immonde gâchis. Le policier remarqua son changement d'humeur. « Qu'est ce que vous diriez d'aller boire un verre ? » Clara réfléchit, l'invitation était tentante ; Ce garçon lui plaisait beaucoup mais…
« Ce sera en tout bien tout honneur, Clara » La rassura Flack.
« Je crois que j'aimerai accepter… Oui, c'est une bonne idée. » La brunette sourit, le jeune homme se sentit heureux. Il en était sûr désormais, il était amoureux comme jamais. Et c'était plutôt agréable. Si elle n'était pas prête, et bien il l'attendrait le temps qu'il faudrait. Il rendit son sourire à Clara. « En route ! »
FIN
