TRIGGER WARNING : Attentions les amis, ce chapitre contient la scène très particulière dont je vous avais parlé... Il y aura un petit (TW) juste avant le passage. Il n'y aura pas de vocabulaire hyper trash, je tiens à le préciser. Malgré tout j'espère que ce chapitre vous plaira ! Bonne lecture.
A bout de souffle, Hermione s'éveilla fébrilement dans la douleur de son apnée. La gorge serrée, elle sentit le feu de ses poumons se propager dans sa cage thoracique avant d'ouvrir les yeux dans un spasme reflexe. Elle ne pouvait plus respirer… elle ne pouvait plus respirer ! Paniquée, elle tenta de renverser la tête, de bouger ou de ne serait-ce qu'inspirer, mais plus le temps passait plus sa nuque se raidissait. Etiré de tout son long, son dos ne répondait plus à ses efforts, la laissant inerte et mendiante d'un filet d'air qu'elle sentait peu à peu s'épuiser à mesure que les heures défilaient. Les heures ou… les jours ? Elle ne savait plus. Confuse, ses évanouissements à répétition lui avait fait perdre la notion du temps. Abandonnée dans cette grotte depuis ce qui lui semblait être une éternité, elle avait tenté de garder le fil des minutes, de compter les secondes et de rester à l'affut. Mais comment aurait-elle pu ? Pendue lâchement par les poignets, son corps était littéralement écartelé par la force de gravité et la cruauté de ses geôliers. Impuissante, elle ne parvenait qu'à trembler sous la fièvre et les crampes, le corps secoué de frissons à mesure que les restes de son sang se répandaient au sol. Suintantes sous son maillot, ses plaies avaient recommencé à saigner après qu'elle ait épuisé ses dernières forces en tentant de se balancer… une énième douleur qu'elle ne parvenait plus à distinguer parmi toutes celles qui enflammaient son corps. Aussi, Hermione ne se leurrait plus ; elle aurait beau espérer, plus rien ne pourrait la sauver.
- Grand Dieu...
Il n'y avait pas de quoi être si surpris. Elle aurait dû s'y attendre… mais non, elle avait espéré ; pire encore, elle avait tenté de marchander avec Elias Erzeg ! Quelle idiote. Il avait pris sa décision depuis longtemps… Trop lâche pour l'achever, il ne ferait rien pour la sauver. Préférant se conforter dans sa crainte et sa bêtise, il la laisserait mourir ici, suspendue et haletante dans son agonie. Une idée qui suffit à plomber son cœur de fatalité. Combien de temps tiendrait-elle encore ainsi ? Quelques heures ? Moins ? Elle l'ignorait mais sentait peu à peu l'étau de la destinée l'étouffer.
- Quel gâchis.
Et encore le mot était faible ! Et dire qu'elle s'était souvent imaginée mourir depuis le début de la guerre… Entre fuite, famine et blessure, elle s'était toujours dit qu'elle succomberait d'un sort sur le champ de bataille ! Mais mourir ainsi ? Abandonnée dans un repère de vampire en Turquie ? Jamais. Quelle ironie… quelle blague ! Elle qui s'était élevée au rang d'Initiée, ne serait bientôt plus qu'un cadavre pendu à un crochet de boucher. Ainsi, il ne resterait rien de la Déesse que le monde aura tant redoutée. Les Créatures Magiques seront libres de son feu, la Résistance n'aura plus à craindre sa vengeance et son Maître… il sera honoré, débarrassé à jamais du fardeau de son éducation, de la honte de son sang et du mensonge de son nom. Quant à elle ? Eh bien… elle n'aura eu que ce qu'elle méritait. Rien. Rien si ce n'est une mort indigne, précédée d'une longue agonie… au moins Bellatrix serait ravie.
- Et ils s'étonnent que les humains nous haïssent… De mon temps, Samuel se serait fait lyncher pour une pareille boucherie.
Samuel ? Elle ne connaissait pas de Samuel.
- Ne t'inquiète pas trésor, nous allons arranger ça.
Elle ne rêvait pas. Cette voix n'était pas l'écho de ses pensées. Elle… elle était réelle. Réelle ! Ou hallucinait-elle ? Cela ne serait pas surprenant. La douleur, la déshydratation et le manque d'oxygène étaient les piliers de toute désorientation de l'esprit. Et pourtant cette voix était forte… douce… et vivante.
- Reste en vie encore quelques secondes, je ne serais pas longue !
Pas longue ? Mais pour quoi faire ? Et qui était-ce ? Une femme ? Elle le crut, mais les échos de sa voix étaient flous, distordus par ses acouphènes et son pouls battant dans ses oreilles. Etait-ce seulement réel ? Elle parvenait à peine à compter jusqu'à dix sans se perdre alors se fier à ses sens ? A son corps mourant ? A son esprit défaillant ? Non, ça ne pouvait être vrai… elle avait trop espéré, trop attendu ! C'était trop tard pour y croire, son heure était venue ! Du moins c'est ce qu'elle crut avant qu'un flot d'oxygène n'afflux subitement dans sa gorge. Inspirant avec force sa première véritable inspiration depuis des heures, Hermione sentit ses poumons se gonfler violement dans sa cage thoracique. Un instant douloureux et bouleversant, mais à la délivrance salvatrice… Désorientée, sa tête dodelina sur le côté et ses sens s'éveillèrent d'eux-mêmes. Comme si elle avait été aveugle, les raies de lumière de sa grotte l'éblouirent à nouveau avant que ses pieds n'heurtent subitement le sol. Non pas le sol. Une malle. Une malle en bois qu'elle regarda sans y croire à mesure qu'elle reprenait vie. Elle avait un appuie. Malgré la suspension de ses bras, elle… elle avait un appuie ! Délestée du poids de son corps, elle sentit les douleurs de son dos s'apaiser, ses épaules se décontracter et ses muscles tressauter dans un soupir de pure extase. Elle n'avait pas rêvé. Elle n'avait pas rêvé ! Quelqu'un était là ! Quelqu'un l'avait aidé !
- Pauvre trésor…
Au bord des larmes, Hermione inspira avec force et se redressa. Oui… elle était là.
Cette femme qu'elle avait prise pour les restes de sa conscience.
Cette vampire au yeux rouges mais au regard tendre.
- Vous… vous…
- Attend ! S'exclama-t-elle. Bois ça d'abord !
Penchant sa tête en arrière, la femme s'empressa de lui faire boire le contenu d'une gourde. Frémissant sous la fraîcheur de l'eau, Hermione accueillit chaque goutte dans une prière de remerciement et haleta dans davantage de frissons. De l'eau… C'était la vie… la vie à l'état le plus simple et le plus vital.
- Là… c'est mieux.
Essoufflée, la sorcière déglutit et la regarda sans trouver quoi dire. Elle l'avait sauvé. Alors même qu'elle était au bord de sa dernière inconscience, cette femme l'avait sauvé. Grande et élancée, elle arborait des traits émaciés, une chevelure brune finement relevée ainsi que des lèvres charnues. Une image de beauté étrange, qui à la lueur de son regard sanglant, lui sembla presque… familière.
- Me… merci. Souffla-t-elle épuisée. Merci infiniment.
- Il n'y pas de quoi. Dit-elle dans un sourire éclatant. J'aurais bien abaissé tes poulies mais… en toute honnêteté, je n'ai aucune idée de comment il faut faire.
- Non, ce… ce n'est pas grave. Soupira-t-elle à bout de souffle. Vous m'avez sauvé.
Peu lui importait de saigner des poignets ou de ne plus sentir ses doigts ! Grâce à elle, elle pouvait respirer sans s'étouffer et se redresser sans hurler… là était ce qui comptait. Elle n'était pas encore morte. Elle n'était pas encore morte !
- Eh bien… Samuel ne t'a pas raté.
- Samuel ?! Répéta-t-elle du bout des lèvres. C'est lui qui…
- Qui a failli t'éventrer ? Oui, mais ne lui en tient pas rigueur ! Il… il est jeune et travaille encore sur ses pulsions.
Lui en tenir rigueur ? Lui en tenir rigueur ?! Non ! Pourquoi ferait-elle ça ? Ce n'était pas comme s'il l'avait presque battu à mort, traîné dans les rochers et abandonné dans une grotte avant de la suspendre à mort ! Essoufflée, Hermione serra les dents et déglutit avec peine. Samuel… un nom si commun pour un jeune vampire en apprentissage. Un vampire dont le simple nom réveillait déjà la terreur qu'il avait insufflé dans son cœur. Allait-il venir la voir lui aussi ? Allait-il vouloir l'achever ? Elle ne le sut pas et préféra l'ignorer. Elle avait assez d'un seul vampire à gérer.
- Elias voulait te garder caché mais… soyons honnête, l'odeur de ton sang pourrait rameuter tous les vampires du pays !
Déstabilisée devant sa joie, Hermione lui rendit un sourire gêné. Vêtue seulement d'une robe de chambre en soie verte, il ne faisait aucun doute que cette vampire était âgée. Que ce soit à travers sa coiffure, ses chaussures drapées ou encore son camée, elle inspirait le 16e siècle à plein nez. Pour autant, plus elle la regardait plus quelque chose l'intriguait. Ses grains de beauté ? Son décolleté ? Le rouge exagéré de ses lèvres ? Elle l'ignorait, mais ne parvînt à pas à se rassurer. Et pour cause, elle l'avait aidé… mais plus elle la regardait, moins Hermione se sentait sauvée. Au contraire… comme si un étrange pressentiment lui collait à la peau, elle la vit lui tourner autour d'elle avec intérêt, curieuse et intriguée par l'allure de ses plaies.
- Vous… vous êtes l'une des disciples d'Elias ? Demanda-t-elle mal à l'aise.
- Disciple est un bien grand mot ! Disons simplement que je suis l'une de ses protégées.
- Il… il ne sera pas heureux d'apprendre que vous m'avez aidé. Dit-elle dans une grimace.
Eclatant brusquement de rire devant elle, Hermione sursauta dans un frisson. Son rire… son rire aurait pu concurrencer celui de Bellatrix. Bryant et hystérique, il résonna contre les parois de la grotte et réussit presque à l'assourdir. Un instant d'autant plus gênant qu'elle ne la quitta pas des yeux une seule seconde.
- Tu n'as pas à t'en faire trésor ! Dit-elle finalement. Elias est un vieux rabat-joie, il ne sait pas s'amuser !
- S'a… s'amuser ? Répéta-t-elle sans comprendre.
- Oui ! Oh, tu sais ce que c'est quand on est vampire ! On se fait vieux, on s'ennuie et on oublie de vivre…
- Oh… je vois. Balbutia-t-elle. En tout cas je… je vous remercie de m'avoir aidé.
- Je t'en prie trésor, tout le plaisir est pour moi.
Caché dans son dos, Hermione sentit son serpent siffler entre ses crocs. Une réaction qui loin de la surprendre, suffit cependant à faire frémir son échine dans un hoquet inquiet. Cette femme était étrange. Son rire, son regard… tout chez elle lui rappelait la folie malsaine de Bellatrix. Une ressemblance dérangeante qu'elle tenta d'ignorer, mais qui la frappait un peu plus chaque fois qu'elle la surprenait entrain de la reluquer. Certes, elle se vidait de son sang devant une vampire qui mourait sûrement d'envie d'y goûter… mais c'était plus que ça.
- Vous… vous savez qui je suis ? Demanda-t-elle inquiète.
- J'ai entendu des rumeurs. Dit-elle dans un claquement de langue. Mais tu sais… je n'écoute pas beaucoup les mises en gardes.
- Les mises en gardes ?
- Hum hum… Elias nous a tous défendu de t'approcher. Déclara-t-elle. Soi-disant « pour notre sécurité », mais je doute que tu puisses attaquer qui que ce soit dans un tel état.
Le douloureux rappel de sa faiblesse la fit grimacer. Pourtant, la femme n'en sembla que plus heureuse ; un constat qui loin de la rassurer commença franchement à l'effrayer.
- C'est vrai que tu as exterminé les sirènes ? Demanda-t-elle intriguée.
- Je… j'aimerais autant ne pas en parler.
- Oh je t'en prie, ne joue pas la prude avec moi ! S'exclama-t-elle indigné. Entre femmes, on peut tout se dire.
Mal à l'aise devant son clin d'œil, Hermione déglutit avec peine. Par Merlin, jamais elle n'avait vu de sourire aussi lubrique de sa vie. Carnassier et de toute évidence affamé, elle la vit passer sa langue sur ses dents et la détailler avec avidité. Allait-elle la tuer ? Non… Bellatrix l'aurait tué, mais elle ? Elle ressemblait à chat heureux de jouer avec une sourie blessée. A un être de mystère et de malice, désireux de profiter du rouge de ses plaies.
- Qui… qui êtes-vous ? Demanda-t-elle subitement.
- Tu aimerais le savoir… Sourit-elle.
- Oui… je… Elias est un descendant direct des Erzeg. Mais… il ne me semble pas vous avoir vu dans les livres de sa Dynastie.
Laissant échapper un ricanement, la femme lui tourna le dos dans un sourire conquis. Oui… elle se délectait de la situation. Plus encore, elle jubilait intérieurement. Mais pourquoi ?! Pourquoi l'aider si ce n'était pas pour la sauver ? Pourquoi la reluquer d'un air affamé si ce n'était pas pour l'achever ? Cela n'avait aucun sens ! Et pourtant, plus elle la regarda s'avancer, plus Hermione commença à regretter ses questions.
- Et si on jouait un peu ? Demanda-t-elle.
- Qu… quoi ?!
- Voilà ce qu'on va faire ; je te donne des indices et tu devines mon nom. Ce sera amusant !
- Mais…
- Premier indice ! Déclara-t-elle. Je suis née en 1560.
Ainsi, c'était cela. Un jeu. Cette situation, sa présence, ses sourires… tout ceci n'était rien d'autre qu'une plaisanterie. Une distraction pour une vampire en manque de compagnie ! Horrifiée, Hermione voulut s'indigner mais la date qu'elle lui donna suffit cependant à la pétrifier.
- Qu… qu'avez-vous dit ?
- 1560.
1560. Elle… elle était née en 1560. Mais alors… Non, ça ne se pouvait pas ! Elle faisait erreur ! Des tas d'individus était né cette année-là ! Qu'elle en fasse partie ne voulait rien dire ! Rien du tout !
- Deuxième indice… je suis vampire depuis mes 38 ans.
38 ans… en 1598. L'année où elle donna naissance pour la toute dernière fois.
- Seigneur… Souffla-t-elle horrifiée.
- Oh ! Petit trésor commence à trouver ! S'exclama-t-elle enjouée.
Sautillant sur place, ses rires firent frémir son décolleté à mesure que sa joie grandissait. Hermione en revanche ne parvînt même plus à respirer. Ça ne pouvait pas être-elle. C'était… c'était impossible ! La légende racontait qu'elle avait péri lors d'un affrontement avec le Duc Alfredo Von Bassito ! Elle ne pouvait pas être là ! Pas ici ! C'était… c'était…
- Non… vous n'êtes pas…
- N'ai aucune crainte trésor… contrairement à ton Maître mon nom n'est pas maudit.
Si.
Si, il l'était.
- Mais… mais comment ? Souffla-t-elle ahurit. Comment pouvez-vous être en vie ?!
Silencieuse face à sa question, c'est d'un pas félin qu'Hermione la vit avancer face à elle. Menaçante dans sa démarche impériale, elle arriva à hauteur de son cou et sourit devant leur proximité. Laissant ses griffes effleurer ses plaies, la sorcière retînt un gémissement plaintif et détourna le regard dans un frisson horrifié. Elle ne s'était pas trompée. Cette allure, ce pressentiment, ce sourire… elle ne les avaient jamais vu, mais les avaient lus. Que ce soit dans les livres de Dynastie ou dans la collection entière d'ouvrages qui lui était dédiée, elle connaissait cette femme ! Et après avoir passé des années à l'imaginer entre deux cauchemars, elle était là… devant elle, la langue au bord des lèvres et les griffes pleines de son sang. Par Merlin, qu'avait-elle fait au Bon Dieu ? N'avait-elle donc pas assez souffert ?! Elle se le demanda… mais le piège s'était refermé et son destin était scellé. Elle aurait beau prier, elle ne pourrait pas lui échapper. Pas à elle.
- Dis le… susurra-t-elle. Dis mon nom.
Le cœur au bord des lèvres, Hermione se crispa dans une grimace et déglutit avec peine. Elle pouvait sentir son souffle contre sa nuque, les cils de ses grands yeux rouges contre sa joue et la froideur de sa peau contre la sienne. Frissonnant d'épouvante, l'odeur de son haleine ensanglantée lui prit le nez, ravivant sa nausée qu'elle avait peine à calmer devant ses œillades douteuses.
- Dis mon nom trésor. Dis le.
Un nom maudit…
Un nom à l'armoirie sanglante et au passé trouble.
Un nom qui lui paralysait déjà la langue.
- Báthory.
Tant de sang, d'innocents, de morts, de crimes, de vices et de massacres… tant de légendes pour le nom d'un démon.
- Erzébet Báthory...
- Erzébet Báthory ! S'écria-t-elle soudainement dans son accent natif.
C'était elle…
La Comtesse Erzébet Báthory.
La Dame Sanglante.
Horrifiée, Hermione n'osa plus parler. Elle se trouvait face à l'une des meurtrières les plus célèbres de l'histoire. La Grande Comtesse Báthory…. La femme aux centaines cadavres, la vampire le plus redoutée de l'Europe du 16e siècle ! Et dire que le monde la croyait disparue ; que les humains arpentaient les sentiers de Turquie confiants et insouciants ! S'ils savaient… si elle avait su… elle ne l'aurait pas cru ! Qui le voudrait ?! Le monde s'était réjoui de la rumeur de sa mort, fêtant plus que jamais l'anéantissement de l'un de ses plus vicieux démons ! Mais non… ils s'étaient trompés. Cachée dans les grottes, elle avait rampé sous terre parmi les morts, s'abreuvant des cadavres et défiant le sort. Et pourquoi ? Pour apparaître enfin au grand jour, plus heureuse et souriante que jamais dans sa robe de chambre et talons drapés. Une tournure de situation que même Voldemort n'aurait pas eu l'audace d'imaginer…
- Surprise ? Demanda-t-elle amusée.
- Je… je ne m'attendais pas à…
- Oh ne t'en fais pas ! Je fais cet effet à tout le monde.
Effleurant sa joue de ses ongles acérés, Erzébet sourit devant son désarroi et lui pinça le menton. Un geste qui devant le rouge de son regard, la pétrifia dans un frisson.
- Que… qu'est-ce que vous allez faire de moi ? Demanda Hermione à bout de souffle.
- Je ne sais pas encore… souffla-t-elle. Faire connaissance ?
- Pourquoi ?
- Oh ne soit pas grossière… grimaça-t-elle. Tu n'as rien de mieux à faire il me semble. Et puis, je suis curieuse.
Le ton avec lequel elle finit sa phrase ne la rassura pas. Et pourtant elle n'avait pas le choix.
- Hermione Granger… siffla-t-elle entre ses dents. La Déesse Rouge… l'Initiée du Seigneur des Ténèbres.
- Elias vous a tout dit. Déglutit-elle.
- Et comment ! S'exclama-t-elle. Tu es devenue une légende ! Comme moi…
Insultée devant une telle comparaison, Hermione faillit s'étouffer entre ses dents. Comme elle ? Comme elle ?! Cette femme n'était pas une simple meurtrière, elle… elle était un monstre ! Une créature cruelle, vicieuse et perverse dont les crimes auraient su faire blêmir Grindelwald lui-même !
- Je suis impressionnée. Dit-elle. Ce n'est pas tous les jours que je rencontre une femme de ma trempe !
- Non, je…
- Mais je ne devrais pas être surprise ! Une beauté telle que toi ne peut qu'être le visage de la mort… Souffla-t-elle en lui caressant la joue. Quel est ce dicton déjà ? Ah oui ! « Ressemble à la fleur innocente mais sois le serpent qui s'y cache. »
Déglutissant avec peine sous la caresse de ses griffes, Hermione sentit son ventre se nouer devant la lubricité de son regard.
- Les océans devenus rouges sang, les millions de morts, le bouleversement de tout l'écosystème magique… dit-elle dans un frisson. Sincèrement, je pourrais presque t'embrasser d'admiration !
Elle n'allait pas débattre de la gravité de son génocide, mais de là à susciter l'admiration ?
- Je n'ai rien voulu de tout ça ! S'indigna-t-elle.
- Oh pas à moi trésor… nous sommes des femmes de pouvoirs. Lui souffla-t-elle. Des Êtres de légendes, destinés à répandre le chaos qui bat dans nos cœurs. Je suis certaine que tu as aimé ça !
- Non !
- T'ont-elles supplié de les épargner ? Demanda-t-elle subitement. Ont-elles imploré ta pitié ? C'est toujours meilleur quand elles se débattent…
- Vous êtes folle. Cracha-t-elle.
- Tout au contraire Hermione ! Dit-elle exaltée. Je suis passionnée ! Alors ne me fais pas attendre et raconte-moi ! Comment as-tu arraché le Cœur de la Reine Mère ? Dis-moi quel effet ça t'a fait ! Est-ce que ça t'a excité ? Ou donné envie de recommencer ?
Elle ne voulait pas lui parler. Elle ne voulait pas l'entendre ou la sentir la toucher ! Et pourtant, c'est plus accrochée qu'une tique que cette sangsue se pressait contre son corps blessé. Ecœurée devant sa lèvre frémissante, Hermione sentit sa bile lui brûler la gorge. Une obsédée… voilà ce qu'elle était. Elle avait entendu de nombreuses légendes quant à ses vices, la brutalité de ses crimes et l'obscénité de ses penchants… et pourtant jamais elle n'aurait cru sentir son propre corps se tétaniser d'horreur devant elle. Incapable de s'échapper, elle sentit sa poitrine se coller contre la sienne, vit ses yeux la déshabiller sans gêne et l'entendit lécher ses ongles encore pleins de sang. C'était… pire que tout. Affligée, c'est au bord du malaise qu'Hermione détourna le regard et se pinça les lèvres. Qu'elle ose les comparer et l'admirer était une chose… mais l'agripper telle une fan obscène devant son idole… Par Merlin, jamais elle n'aurait pu l'imaginer. Et pourtant, c'est avec de grands yeux qu'elle la regardait, impatiente et déterminée à tout connaître de sa cruauté. C'était de la folie. Aussi, Hermione ne put qu'admettre son erreur… Bellatrix n'avait rien à voir avec ce genre de femme. A vrai dire, elle aurait volontiers essuyé quelques-uns de ses doloris à la place de cette conversation ! Mais ses griffes s'impatientaient contre son maillot déchiré et sa langue frémissait. Une image qui l'horrifia autant qu'elle intensifia sa nausée.
- Je… je n'ai rien à vous dire. Balbutia-t-elle.
- Mais enfin trésor tu n'as pas à avoir honte ! Nous sommes pareilles toutes les deux.
- Je n'ai rien à voir avec vous ! Dit-elle d'une voix plus forte.
- Tu crois ça ?
- Vous avez enlevé, mutilé, violé et assassiné des centaines de jeunes filles pour le plaisir ! Vos crimes n'ont servi qu'à assouvir votre vice ! S'exclama-t-elle.
- Et le tien ?
- Je sais ce que j'ai fait. Cingla-t-elle amère. Mais que Dieu m'en soit témoin… je ne serais jamais comme vous.
Etonnée, Erzébet haussa un sourcil surpris et recula de quelques pas. Fascinée par la hargne qu'elle lut dans son regard outré, elle la détailla de longues secondes sans rien dire. Des instants de silence qu'Hermione chéris à la vue de sa nouvelle distance. Peut-être l'avait-elle vexée ? Peut-être était-elle même déçue de ne pas trouver la Déesse cruelle dont elle avait entendu parler ? Elle l'espéra... mais même si tel avait été le cas, rien n'aurait pu détourner un vampire de sa proie. Les crocs en avant, une nouvelle frénésie fit scintiller son regard. Aguichée par sa colère, la voir se rebeller avec autant d'ardeur raviva les pulsions qu'elle peinait à contenir depuis son entrée. Décuplant le goût de son sang sur sa langue, la vampire sentit sa salive napper son menton à mesure qu'un râle sourd montait depuis sa gorge. Pourtant, elle ne l'attaqua pas sauvagement… Non, à la place Erzébet se contenta de l'observer dans un frisson exalté. Tournant autour d'elle tel un vautour prêt à fondre sur sa charogne, elle toucha sa peau avec envie et inspira l'odeur de ses plaies avant de subitement saisir son visage à pleine main. Un geste brusque et exigent qui suffit à tétaniser Hermione dans un gémissement plaintif.
- Quelle beauté… susurra-t-elle.
- Lâchez moi !
- Oh non… pas de suite.
Par tous les Sangs… cette sorcière était si belle, si jeune… et cette fougue ! Cette vivacité d'esprit et de tempérament ! Que n'aurait-elle pas donné pour pouvoir y goûter ? Pour sentir sa peau balafrée sous la sienne, l'odeur de sa sueur contre son parfum et voir ses lèvres frémir d'envie. Elle était un cadeau. Une offrande ! L'incarnation même d'un désir exquis qu'elle pouvait sentir monter au creux de ses reins ! Oui… cette femme à la beauté innocente, cette guerrière aux pouvoirs de mort était tout ce dont elle avait toujours rêvé ! Tout ce qu'elle attendait ! Et elle était enfin là… suspendue dans le vide à la merci de ses seules envies.
- Tu as raison mon trésor. J'ai fait toutes ces choses… les enlèvements, les mutilations, les viols… et j'en ai aimé chaque instant. Mais ce qu'on ne dit pas dans les livres, c'est pourquoi.
Muette, la sorcière sentit ses ongles griffer ses joues à mesure qu'elle caressait son visage avec brutalité.
- Le pourquoi Hermione. Telle est la seule et unique question que tu dois poser... pourquoi ?
- Po… pourquoi ?
- Pour le pouvoir. Siffla-t-elle à son oreille. Pour le plaisir. Pour la puissance de l'Eternité.
Des excuses. Des fadaises ! Tuer des vierges et se baigner dans leurs sangs n'avait jamais donné le moindre pouvoir à un vampire. Non, elle n'avait fait cela que par fantasme, perdition et cruauté. Un état de fait que rien ne pourrait jamais changer.
- Hum… gémit-elle à l'odeur de son cou. Bon Dieu ce que cette odeur m'a manqué... Comment ai-je pu m'en passer ?
- Mon… Mon Maître me vengera si vous me tuer. Bredouilla-t-elle.
- Te tuer ? Grand Dieu… quelle idée ! S'exclama-t-elle. Jamais je ne ferais une telle chose. Tu es bien trop précieuse mon trésor.
La sensation de ses lèvres humides contre sa joue lui donna envie de hurler. Elle ne voulait pas la tuer… Mais à ce stade et face à sa langue vivace, Hermione en vînt presque à le regretter.
- Pourquoi ? Paniqua-t-elle subitement. Qu'est-ce… qu'est-ce que vous allez faire de moi ?!
- Du calme trésor… tu n'as pas à avoir peur. Siffla-t-elle contre sa joue. Je ne laisserais personne te faire du mal. Mais rien ne nous empêche de nous amuser un peu.
- TW -
Rampant contre son corps tel un serpent sur le point de la mordre, Hermione hyperventila dans son horreur. S'amuser ? Ainsi telle serait sa prochaine torture ? La profanation de son corps par une vampire ?! Non. Non ! Elle ne pouvait pas être sérieuse… c'était… c'était de la folie ! Une hérésie ! Et pourtant, la plus vicieuse des luxures s'affichait déjà dans son regard. Non… Non, elle ne pouvait pas le supporter. Pas ça ! Pas elle ! Et pourtant... alors même que sa proie se débattait, Erzébet glissait déjà ses mains sous son haut, caressant les plaies de sa poitrine dans la plus écœurante des tendresses. Frémissant à la vue de sa peau, elle arracha violement ses haillons d'un coup de dent et dévoila sa brassière pleine de sang. Elle allait le faire… peu importe ses supplications ou ses pleurs, elle allait vraiment le faire. Aussi, c'est plus épouvantée que jamais qu'Hermione tenta le tout pour le tout. Hurlant à plein poumons, elle se débattit, insulta, mordit et se balança avec plus de hargne qu'elle n'en avait jamais eu. Elle devait crier à l'aide, alerter Elias ou même ce Samuel ! Elle devait se battre ! Quitte à tomber de la malle, se rompre le cou ou se briser les poignets sous l'effort de sa détresse, elle devait fuir ! Tout essayer, quitte à mourir ! Même son serpent se mit à siffler à la mort, tentant vainement de repousser les mains outrageuses qui parcourait son corps. Mais rien n'aurait su refroidir la frénésie malsaine de la Báthory. Attachée, suspendue et débraillée, la voir lutter de la sorte galvanisa son désir et renforça sa poigne. Transperçant sa peau de lait, de nouvelles traînées sanguines rampèrent le long de son ventre, annihilant les dernières retenues de la vampire. Telle une assoiffée, elle se jeta sur sa peau langue en avant, lécha ses plaies et gémit sous la douceur d'un tel nectar. Elle en voulait plus. Elle voulait tout ! Tout d'elle ! Tout maintenant ! Et face à son désir croissant, Hermione vit ses larmes l'aveugler. Elle ne pouvait pas lutter… et ce Diable en talon le savait. Incapable de lui échapper, ses griffes l'enserraient avec force et ses crocs la regardaient avec envie. Acculé contre sa poigne exigeante, Hermione cessa de respirer sous la force de sa nausée et ferma les yeux dans un sanglot désespéré. C'était trop. Trop cruel, trop affreux… juste trop ! La voir si proche… sentir ses mains sur elle… sa langue contre son ventre… par tous les Dieux jamais elle n'avait subi pareil supplice. Plus qu'une torture, c'est l'intimité de son corps que cette femme cherchait à violer. Une évidence qui dans un hoquet horrifié, pétrifia ses membres à mesure que ce démon cherchait à la déshabiller…
- Tu es un véritable trésor… susurra-t-elle en arrachant les restes de son haut. Un bijou !
- S'il vous plaît… je vous en prie arrêtez !
- Tu es somptueuse. Siffla-t-elle. Une vraie beauté.
- Pitié… pleura-t-elle à bout de force.
- Ne comprends-tu donc pas ?! Tu es précieuse ! S'exclama-t-elle. Depuis le début de ce siècle, les mœurs se sont débridées ! Je n'ai plus trouvé une seule femme comme toi depuis presque une centaine d'année ! Tu… tu es cadeau !
Elle était folle. Un monstre pervers et vicieux sans aucune conscience ou raison… une créature maudite destinée à brûler, qu'elle ne voulait ni comprendre ni entendre parler.
- Une vierge… souffla-t-elle avec envie. Une vierge ! Quand je pense qu'Elias voulait te cacher… Quand je pense que j'ai failli te manquer !
- Vous… vous êtes un monstre.
- Oui trésor… et j'adore ça.
Dénudée de son pantalon d'un coup de griffe, Hermione sentit son cœur se briser au frisson de sa peau contre la soie de sa robe de la chambre.
C'était fini… Il n'y avait plus rien à espérer.
Plus rien à croire.
Son destin était désormais scellé…
Cette femme allait la violer.
Quelle ironie… elle qui avait enduré les pires sortilèges, tortures, tourments et épreuves de la vie, allait connaître l'ultime outrage. Le dernier auquel elle avait échappé… le seul dont elle ne pourrait jamais se relever. Pleurant sans le moindre souffle, la violence de ses sanglots l'étourdie dans un malaise. Elle ne pouvait pas voir ça. Elle ne pouvait pas le supporter.
- Une vierge. Répéta-t-elle transcendée. Une vierge ! Une vierge !
La mort. Telle était la prière d'Hermione à cet instant… la mort.
Rien que la mort.
Juste la mort.
Mais alors que la Bathory caressait ses sous-vêtements, un cri jaillit soudainement de l'ombre.
- Fin TW -
- Erzébet !
Violement arraché à elle, la vampire se retrouva projetée contre la paroi rocheuse dans un cri d'horreur. Désorientée, Hermione ne comprit pas ce qu'il venait d'arriver… elle ne comprit pas comment en un quart de seconde, son enfer avait pu se stopper… avant de ne voir la Báthory se relever dans un râle enragé. Décoiffée, sa robe de chambre se déchira sous l'impact de la pierre, tandis qu'une nuée du poussière lui barra le visage. Mais rien n'aurait su apaiser sa nouvelle haine. Tous crocs dehors, elle siffla entre ses dents et cracha devant l'homme qui venait d'interrompre son festin de chair. Un vampire lui aussi qui, griffes en avant, vînt instinctivement se placer entre elles. D'apparence plus jeune, Hermione ne vit de lui que sa chevelure bouclée et son col de manteau ; pourtant, il ne suffit que d'un regard à Erzébet pour hurler à la mort.
- Comment oses-tu ?! Se scandalisa-t-elle. Tu n'as pas à être là !
- Toi non plus !
- Va-t'en ! Elle est à moi !
- Tu as perdu l'esprit ! S'écria-t-il.
- C'est une vierge !
- D'où la raison pour laquelle Elias t'a interdit de l'approcher !
Furieuse, elle hurla dans un cri bestial, prête à se battre pour jouir du corps de sa proie. Mais c'était sans compter la vitesse de son adversaire qui en un battement de cil la saisit à la gorge. Acculée contre la roche, elle hoqueta sous la force de sa poigne et s'agita dans plus de hurlements qu'une possédée. En transe, elle le gifla, l'insulta, le griffa et tenta même de le morde mais ne parvînt qu'à se débattre dans le vide. Une scène étrange et surréaliste qu'Hermione regarda avec effroi.
- Arrête ! Hurla-t-il menaçant. Cette fille est l'Initiée de Voldemort ! La Déesse Rouge !
- Je la veux ! Elle est à moi ! Je la veux ! Scanda-t-elle.
- Elias l'attend devant le Conseil ! Alors calme tes ardeurs ou tu seras jugé avec elle !
A ces mots, Hermione crut bien faire un second malaise. Jugée ? Elle… elle allait être jugée ? Devant un conseil ? Déboussolée, elle tenta de retrouver son souffle et de calmer son cœur. Mais Erzébet se battait encore pour sa chair…
- Je la veux Samuel ! Elle est à moi !
- Tu en feras ce que tu veux une fois la décision du Conseil rendue ! S'écria-t-il. Pour l'heure, calme toi ! Tu sais ce qui est arrivé la dernière fois qu'Elias t'a surprise dans cet état !
Le souffle court, la Báthory expira dans un râle menaçant. Elle ne voulait pas obéir. Elle ne voulait pas se soumettre ! Mais qu'elle le veuille ou non, elle restait sous le joug de son Maître. Frémissant d'horreur au souvenir de sa dernière condamnation, elle grimaça durement et cessa de hurler. Mais rien n'aurait pu la détourner de son envie… Cette fille était son trésor… Son salut ! Sa récompense ! Elle méritait de s'en abreuver ! Elle méritait de jouir de sa chaire et de s'en rassasier ! Mais elle ne voulait pas être à nouveau emmuré… elle ne voulait pas encore se dessécher… Aussi, c'est à contre cœur qu'elle laissa Samuel la maîtriser. Ne luttant plus pour s'échapper, elle rangea ses crocs et baissa la tête dans un geste contraint. Attendre… elle devait juste attendre.
- Si elle survie… je la veux. Tonna-t-elle avec force.
- Ton obsession pour les vierges te perdra. Soupira-t-il.
Affligé devant un tel esclandre, Samuel la relâcha et se tourna vers Hermione. Fébrile, la jeune femme se figea devant son tout premier agresseur et sentit une sueur froide ramper le long de sa nuque. C'était lui… lui qui l'avait agressé dans la forêt ; lui qui l'avait amené et condamné ! Pour autant, elle ne trouva pas la force de le regarder. A moitié dénudée devant lui elle se recroquevilla sur elle-même, cherchant vainement à cacher sa nudité de peur qu'il ne veuille lui aussi en profiter. Mais c'est à peine s'il lui jeta un regard… Contraint d'exécuter les ordres, il n'avait pas plus d'envie d'être ici qu'elle et s'empressa donc de se détourner. Par tous les Sang, cette sorcière allait tous les condamner ! Et Erzébet la voulait ?! A croire que son dernier siècle d'abstinence avait aliéné son bon sens… Mais l'heure de son jugement avait sonné… cette mascarade avait assez duré. Mal à l'aise devant elle, le jeune homme déglutit avec peine avant d'agripper le mécanisme de levier et de l'abaisser d'un seul coup de poignet. Résonnant avec force dans la grotte, on n'entendit les poulies se dégripper dans un grincement strident. Un son qu'Hermione ne comprit pas immédiatement… avant de ne se sentir violement happée par la force de gravité. A terre pour la première fois depuis ce qui lui semblait être une éternité, elle sentit sa tête tourner et son ventre se tordre sous sa nausée. Un bref moment de profonde confusion, qui ne dura cependant qu'un instant avant ce que ses instincts ne réveillent ses sens. Décuplés sous le regard avide la Báthory, ils lui hurlèrent de se lever, de courir et de s'enfuir ! Mais elle ne trouva même pas la force de ramper. Et pour cause… son corps n'était plus qu'un brasier. Jambes, dos, bras, nuque… toutes ses souffrances se ravivèrent brutalement, ne laissant d'elle qu'un amas de chaire secoué de crampes. Un état qu'elle n'avait pas anticipé et qui la laissa gémir au sol, faible et dénudée devant ses geôliers. Parvenant à peine à bouger, elle sentit ses épaules sur le point de se déboiter, les muscles de son dos se contracter et ses jambes se paralyser. Par Merlin… et dire qu'elle avait tenté de se détacher pour fuir. C'est à peine si parvenait encore à respirer…
- Les ordres sont clairs. Tonna-t-il à la Báthory.
- Bien. Claqua-t-elle. Mais ne la garde pas trop longtemps…
Soupirant devant son œillade impatiente, Samuel saisit les chaînes restées au sol avant de déclarer avec mépris.
- Tu peux marcher ?
Pressée de quitter cet endroit, Hermione tenta de rassembler ses forces et de se lever. Mais aucune volonté n'aurait pu la hisser sur ses muscles atrophiés. Tremblante, elle prit appuie sur la malle dans l'espoir de se lever mais ne réussit qu'à retomber aussi sèchement au sol. Elle n'avait plus la moindre force. Blessée, traumatisée, dénudée et au bord de l'arrêt respiratoire, son corps ne répondait plus à aucun de ses ordres. Un état devant lequel Samuel grimaça avec force. Comme si sa mission n'était pas assez ingrate, il allait devoir la traîner lui-même devant Elias.
- Saleté de sorcière… siffla-t-il.
Agacé, il perdit patience et la saisit brutalement par le poignet. Un contact brutal, dur et froid qui suffit à la pétrifier. Non… non, elle ne voulait pas qu'il la touche ! Plus qu'un souhait, c'était un besoin ! Une nécessité ! Mais sa faiblesse était trop grande… aussi et même si elle tenta de lutter, elle ne fit pas le poids face à sa poigne et fut contrainte d'obtempérer. Hissée de force contre son torse, elle s'accrocha du mieux qu'elle put à son manteau et grimaça en sentant son bras passer sous ses jambes. Quelle blague… celui qui l'avait piégé dans leur cachot n'avait d'autre choix que de la porter jusqu'à sa potence.
- N'en profite pas trop. Gronda la Báthory devant un tel spectacle.
- Erzébet !
- Quoi ?! Admet le… elle est à croquer.
Tout aussi écœurés l'un que l'autre, Samuel grimaça en sentant Hermione se recroqueviller dans un spasme horrifié. Décidément, il n'était pas au bout de ses peines. Aussi, c'est sans plus de débat que le vampire s'empressa de quitter les lieux, le regard lubrique de la Báthory dans son dos…
Re-coucou ! Alors je vous avoue que ce chapitre était une première pour moi, je n'ai jamais écris de scène avec "ce genre" de contenu dirons nous... néanmoins j'espère que la tournures des choses vous aura plu ! Comme vous pouvez vous en douter, cet épisode va énormément impacter Hermione alors restez attentif à la suite ! :-)
PS : Le personnage de la Bathory m'a été inspiré par la Chanson "Blood Countess" de Karliene ! Allez l'écouter ;)
