Chapitre 4 :

F : Bonjour ! Je m'appelle Fran ! Et mon amie Sydney !

J : Heureux de vous rencontrer Mesdemoiselles.

F (bas à Sydney) : Et galant en plus ! (à Sark) merci.

Sark se tourna vers Sydney

J : Vous avez l'air bien silencieuse mademoiselle Sydney.

S : (avec un sourire de focu) : Mais appelez-moi Sydney.

J (lui rendant son sourire) : Appelez-moi Julian alors.

S : « Je vais le tuer… je vais le tuer… »

J : « Quel ironie du sort… Je pars pour l'oublier… et voilà que je vais passer mes vacances avec elle… »

D : Bon pour faire plus ample connaissance, vous avez quartier libre pour la journée ! Mais demain… les activités commencent !

Sydney se tourna vers Fran… mais se retrouva nez à nez avec Sark.

S (bas pour que seul Sark l'entende) : Nous allons devoir passer deux semaines ensemble… nous allons devoir se prendre au jeu… mais ne vous approchez pas de Fran…

J : Voyons Sydney… comme vous le dîtes je vais devoir passer mon temps avec vous… je vais apprendre à connaître votre chère amie à qui vous tenez tant…

S : Espèce de…

F : Sydney ! Julian ! Un resto pour ce soir ?

J(sous le regard assassin de Sydney ) : Volontiers… nous apprendrons mieux à nous connaître ainsi.

F : Syd ?

S (avec un sourire de focu) : C'est une bonne idée, Julian vous allez nous racontez qui vous êtes, ce que vous faîtes, pourquoi…

Sark lui répondit en souriant.

J » Je vais la tuer…non Julian calme-toi… calme… »

Le soir. 20h.

Sark avait réservé une table pour trois. C'était un restaurant chic, un cinq étoiles. L'intérieur reflétait l'ambiance romantique du restaurant. Les tables permettaient une grande intimité pour les couples qui venaient dîner.

Sark était installé seul à une table. Autour de lui, des couples dînaient en tête à tête autour d'une chandelle.

Il reporta son attention sur sa chandelle. Ce ne sera pas un dîner en tête à tête. Juste un dîner avec une jeune femme très charmante et une autre femme incroyablement belle et attirante… sa pire ennemie.

A peine eut-elle franchit le seuil du restaurant que Sark se détourna de la chandelle pour fixer son regard sur l'entrée.

Deux femmes étaient arrivés.

On les déshabilla de leur manteau sous le regard attentif de Sark. Alors que Fran parlait au maître d'hôtel, Sydney se retourna vers la source du regard qu'elle sentait sur elle, qu'elle sentait la déshabillant. Ses yeux croisèrent ceux bleus d'un jeune homme. Sark. Chacun d'eux essayait de déchiffrer l'expression de l'autre. L'un voulait savoir dans quel but il était présent ; l'autre, trouvait les réponses aux doutes dont il était emparé.

Un mur s'interposa entre leur deux regards.

Fran.

Elle passait devant Sydney pour rejoindre la table où se trouvait Sark.

Sydney s'était détournée.

A leur arrivée, tel un gentleman qui se respecte, Sark se leva et accueillit les deux jeunes femmes comme il se doit.

J : Bonsoir Fran… Sydney.

F : Bonsoir Julian.

S : Bonsoir.

F : Désolé pour notre retard, mais Sydney a mis beaucoup de temps à se préparer… (elle crut bon de rajouter) elle qui d'habitude est si rapide.

S : Fran…

J : Je pourrais croire que vous ne vouliez pas me voir (son sourire éternellement sadik s'accroche à son visage)

S (ironique): « Comment a-t-il deviné ?… »

J : Ou alors, je vous plaît énormément…

Sydney se raidit instantanément. Elle le jugea de haut en bas, pour ajouter ensuite :

S : Vous êtes mignon.. mais non merci.

F (voyant que la conversation commençait à dériver) : Julian… je vous que vous avez déjà commandé…

J : Du vin oui… Château Pétrus 1962.

F : Très bon en effet.

S : Représentant l'année de fin des… tortures… en Algérie.

F : Sydney !

J (comprenant à quoi elle faisait référence et le pourquoi du comment) : Non ce n'est rien. Il ne faut jamais taire des événements de la faiblesse humaine.

S : Bien sûr.

F : Julian… d'où venez-vous ?

Elle avait vu que la conversation prenait un tour dramatique qui allait gâcher leur soirée. Elle était une bonne fêtarde quand même ! Elle allait pas les laisser plomber la soirée pour une cause totalement inconnue.

Pour Sark, la question fut un retour à la réalité. Elle voulait tout savoir de lui. Son sourire s'estompa. Le moment fatidique était arrivé. Mentir ou se révéler ?

J : Commandons d'abord. Ce sera bien mieux autour d'un bon repas.

F : Bonne idée.

Sark héla un serveur. Lorsque celui-ci arriva, il prit directement les commandes. Deux repas étaient identiques. A leur grand étonnement, Sydney et Sark (qui l'aurait cru ? lol) avait les mêmes goûts culinaires (bon ok Sark ne voulait pas trop faire bourgeois, il avait pris un repas assez simple… celui de Sydney… lol). Sark baissa la tête, souriant comme un homme gêné mais amusé par la situation. Sydney, elle, ne souriait nullement. Ce dîner commençait fort bien.

Elle devait se ressaisir. C'est pas comme si elle était toute seule avec Sark, il y avait Fran. Elle ne savait pas qui Sark était, ni ce qu'elle était elle-même.

S : Alors ?

J (comprenant tout de suite de quoi elle parlait) : Mes parents étaient russes. Ma mère était enceinte de 8 mois lorsqu'ils firent leur voyage en Irlande. L'accouchement n'était prévue que pour un mois plus tard… mais à croire que j'étais déjà quelqu'un d'embêtant, j'ai décidé de naître là-bas, ma mère n'a pas pu attendre de revenir en Russie. Je suis né à Galway, dans le seul hôpital de la ville.

F : Vous êtes un homme qui sait ce qu'il veut.

S : Mais qui n'a pas toujours ce qu'il désire.

Fran fusilla son amie du regard.

J : Au contraire, j'ai toujours ce que je veux… Sydney.

F (voulant éviter tout dérapage) : Et ensuite ?

J « Et merde… vérité ou mensonge ? »

J : Ensuite, je suis revenu avec mes parents en Russie où j'y ai vécu sereinement jusqu'à l'âge de 6ans.

Sydney tressaillit.

F : Que s'est-il passé ?

J : … (il prend une grande inspiration) ma mère est morte dans un accident de voiture (du coin de l'œil il voit Sydney se raidir sur sa chaise et Fran lui prendre la main pour la réconforter). Elle venait me chercher à l'école. Elle avait 10 minutes de retard, elle roulait plus vite que la normale. Ce jour-là, la route est mouillé, il avait plus l'après-midi. Dans un virage… elle dérapa… j'ai attendu 1h30 devant l'école que ma mère vienne me chercher. Elle n'est jamais venu.

Sark baissa les yeux. Il n'avait jamais raconté cela à personne. Même Allison n'avait jamais pu ouvrir une des nombreuses portes menant à l'âme de Sark. Il n'osait pas affronter le regard des deux jeunes femmes, celles qui étaient les seules à connaître ce secret.

Seulement, il n'avait pas encore finit.

Ce qu'il ne vit pas, c'est que, outre que Fran avait les larmes aux yeux, Sydney était perturbé, contre tout attente (du moins pour elle), elle fut touché pas les propos de Sark, qu'elle considérait véridique. Pour elle, ce n'était pas le jeune tueur qui s'exprimait mais le petit garçon de 6 ans qui attendait sa mère et qui l'attend toujours, espérant peut-être de la revoir une dernière fois pour lui dire adieu.

J : C'est…

F : Julian, vous n'êtes pas obligé de continué

J(ne l'écoutant pas) : C'est mon père qui est venu me cherché… dans la voiture, mon père ne m'a pas adressé une seule fois la parole… il n'a pas voulu me dire pourquoi ma mère n'était pas venue… pourquoi c'était lui qui venait me cherchait alors que… qu'il n'était là qu'un week-end par mois…(il s'arrêta quelques secondes avant de reprendre)…je me suis mis à pleurer… mon… mon père s'est mis à crier… il…m'a dit que ma mère était… morte… que c'était ma faute, que si j'avais jamais existé elle serait encore en vie… qu'il n'a jamais voulu que je vienne au monde… que le fait que je naisse pas en Russie était un signe… que j'allais apporter le malheur que…que j'était le seul responsable de la mort de ma mère…

F : Ju…

J : Excusez-moi, je reviens.

Sark s'absenta et se dirigea vers les toilettes.

F : Il n'a pas eu une enfance facile…

S : Oui.

F : J'espère que…

Fran continua à parler mais Sydney ne l'écoutait déjà plus. Elle fixait la porte des toilettes des hommes. Le passé de Sark l'avait touché au plus profond d'elle même. Une histoire quelque peu similaire de la sienne, une mère morte dans un accident de voiture, un père qui n'est plus là pour vous… Elle comprenait tellement bien le jeune homme…

S « Non c'est pas vrai… même si mon père était absent, il ne m'a jamais rendu responsable de la mort de ma mère…il a seulement été absent… celui de Sark… a été un vrai salop… mais c'est Sark bordel Sydney ! Tu peux pas t'apitoyer sur son sort… mais t'apitoies-tu vraiment ? »

Elle ne put continuer son monologue intérieur car Sark était revenu des toilettes.

J : Désolé.

F : Non c'est à nous d'être désolé, nous n'aurions pas dû vous demander…

J : Vous ne pouviez savoir… et puis… il fallait bien que je raconte la vérité un jour… que le mensonge sur mon enfance ne soit plus une habitude…

Ces mots-là étaient pour Sydney. Il la regarda. Mais un sourire sarcastique ne put s'empêcher d'apparaître sur ses lèvres. Sydney allait riposter quand le serveur arriva.

Serveur : Voilà. Tenez mademoiselle. Monsieur. (un très grand sourire pour Sydney) Et enfin mademoiselle.

J (d'un ton dur) : Merci.

Serveur : Bon appétit.

Il s'en alla rapidement. Sark avait été très clair. Sydney ne pouvait être approché tant que cet homme… mystérieux… était à côté. Une aura émanait de lui. Celle de la mort. Une force émanait de lui, une force à la fois attractive et répulsive. Le serveur avait ressenti l'effet répulsif… il ne voulait plus avoir affaire avec cet homme.

F : Bon appétit !

S : Merci toi aussi !

J : A vous aussi mesdemoiselles.

F : Merci !

J : Comment vous vous êtes vous connues toutes les deux ? Vous savez mon enfance, je veux la votre !

Sydney, comme si elle avait pris une habitude, lui lança un regard noir, auquel il répondit avec son sourire à la fois moqueur et incroyablement séduisant, mais tellement énervant pour Sydney.

F : C'est une longue histoire !

Sark se leva pour s'asseoir en indien aux pieds de la chaise de Fran et avec une tête d'ange, il lui dit :

J (empruntant la voie d'un enfant de 5 ans) : L'histoire ! L'histoire ! L'histoire !

Sydney et Fran se purent s'empêcher d'exploser de rire.

Les gens présents autour se retournèrent vers la provenance de cet éclat. Quand ils virent le jeune homme par terre, en train de faire le clown, tous, furent saisis d'une expression de dégoût. L'un d'eux appela le maître d'hôtel pour lui demander de faire sortir ces « perturbateurs ». Seulement, Sark était quelqu'un de très respecté dans ce restaurant, ainsi qu'un homme fortuné. Pour ne pas perdre un client si rare, il ne put accéder à la demande de son client, qui se tassa dans sa chaise.

F : Julian relève-toi !

Continuant sa comédie

J : S'il-te-plaît (faisant les yeux du Chat Potté dans Shrek pour ceux qui l'ont vu lol).

F : Lève-toi et tu l'auras.

Il obéit. Tel un enfant de 6 ans, il plaça sa tête entre ses mains, avec un sourire aussi large que possible et une expression le montrant attentif à tout discours.

Du coin de l'œil, il remarqua que Sydney gardait toujours son sourire. Cela ne la gênait pas que le célèbre Mr. Sark se ridiculise en public… non ce n'était pas Mr. Sark à qui elle pensait en le voyant, mais à Julian.

F : On devait avoir 7 ans…

S : 8 ans.

F : Sydney !

S : Quoi ? On avait 8 ans !

F : Bon bref, on avait 8 ans. J'étais nouvelle. Tous ceux qui étaient dans la classe se connaissaient déjà. Je ne connaissais personne. Mais, peu après, j'avais beaucoup d'amis. Et comme toutes les filles de mon âge j'avais un…

S : … amoureux secret !

F : Oui. Il s'appelait David Kras II. Mais… une autre fille était amoureuse de lui. C'était…

S : Moi.

F : tu vas pas t'en tirer comme ça Syd !

J (avide de tout ce que les jeunes filles disaient ) : Pourquoi ?

F : Madame était la fille la plus populaire de toute l'école. Tout les garçons l'avaient en amoureuse secrète. Quand on m'a dit ça, j'étais furieuse… pour avoir mon amoureux, j'était prête à tout !

S : Oh ça oui !

F : J'avais décidé de discrédité Sydney aux yeux de David. C'est alors…

S : … qu'une guerre a commencé entre nous deux. Des coups bas jusqu'aux crêpages de chignons, on a tout fait…

F : … un jour, alors que chacun préparait un piège à l'autre, on s'est retrouvé enfermé dans une partie du bâtiment…

S : … ensemble. Les deux ennemies devant rester cloîtré dans un endroit clos…

F : … au début, on enchaîné disputes sur disputes, on a failli en venir aux mains quand…

S :… en la bousculant, elle s'est cogné sur une table. J'étais fière de moi, je l'avais vaincue. Mais elle ne se relevait pas. Quand je me suis approchée, il y avait du sang qui coulait…

F : … je m'étais ouverte à la tête et j'avais perdue connaissance…

S : … quand j'ai vu le sang, j'ai paniquée, j'étais seule, personne ne savait qu'on était là…

F :… mais à force de me gifler, Sydney a réussi à me faire reprendre connaissance…

S : … pour qu'elle reste consciente, j'ai été obligée de lui parler…

F : … jusqu'à l'arrivée des secours, nous avons parlée…

S : … on s'est tout racontée… c'est à ce moment là…

S/F : … qu'on est devenue les meilleures amies du monde.

J : Et ce David ?

Un regard complice s'échangea entre Sydney et Fran. Puis un sourire sadique se forma sur leur visages. Sark redoutait la réponse des jeunes femmes.

S : Comment dire…

F : … le vent peut facilement soulever une serviette de bain…

S : … alors qu'on est en train de se changer à la piscine d'été…

F : … remplis de beaucoup de monde…

Les deux jeune filles éclatèrent de rire.

Devant ce sadisme à l'état pur, Sark ne put s'empêcher de se renfrogner.

J : Pauvre jeune homme… qu'avait-il donc fait ?

S : Il avait juste essayé de monter Fran contre moi.

J : Ce que je n'essaierais pas de faire… me voilà prévenu.

F : Oui, un homme prévenu en vaut deux…

S :… mais deux est-ce suffisant ?

Elles éclatèrent à nouveaux de rire.

J : Mais qui vous dit que je ne serais pas à la hauteurs ?

Leur fou rire s'accentua.

Sark regarda ces deux jeunes femmes révélant leur sadisme à l'état pur. Jamais il n'aurait imaginé que Sydney ou Fran puisse être capable d'autant de sadisme envers un garçon d'un si jeune âge… mais ce qui lui faisait le plus peur c'était de se voir ridiculisé par deux jeunes femmes, lui Mr. Sark, un homme implacable, un espion, un tueur, un tortionnaire, un fin stratège… mais que vaut la stratégie face à l'imagination de deux personnes, de deux femmes, de deux sadiques ?…