Chapitre 7 :

« L'élue verra sa vie changer. Un élément viendra tout bousculer. »

Loin de la Nouvelle Calédonie, loin du soleil, un homme était perdu dans ses réflexions. La pièce dans laquelle il se trouvait était sombre, une seule lumière l'éclairait. Un bleu sombre, celui dont le ciel se couvrait lors des orages, colorait la pièce, à l'image de l'état d'esprit de cet homme.

Depuis plusieurs heures déjà, il relisait cette phrase, ce début de prophétie dont il n'avait pas la suite. Il la connaissait par cœur à présent, mais il s'entêtait à croire qu'il avait omis quelque chose, qu'un indice de ce que pouvait contenir la suite était caché dans cette phrase. Rien.

Ceux qui avaient la suite, la seule clé pouvant confirmer ou réfuter ses idées, était la CIA. L'organisation secrète des Etats-Unis, l'organisation dont il avait fait parti, jusqu'à ce qu'il intègre l'Alliance.

Flash back :

- A : L'Alliance recrute des agents secrets dans toutes les organisations mondiales.

- 1 : Il faut que l'on infiltre un agent.

- 2 : Qui ?

- A : La CIA n'a pas besoin de moi, je ferais en sorte d'être recruté.

- 1 : Ce sera une infiltration de longue durée.

- A : Je sais mais si pour protéger notre pacte je dois le faire, je le ferais.

- 2 : Pour le moment, il est l'abri.

- A (se tournant vers 2 ?) : Quant à toi, il faut que tu meurs. Tu dois quitter les Etats-Unis. Il nous manque un agent en Russie.

- 1 : En Angleterre tout va bien ?

- A : Tout se passe à merveille. Les organisations les plus dangereuses pour notre pacte sont infiltrés, ou vont l'être.

- : Monsieur Sloane ?

- A : Oui ?

- : Vous devez nous connaître : L'Alliance.

- A : Oui.

- : Nous vous proposons de travailler avec nous et vous deviendrez le chef d'une de nos cellules.

- A : Ou ?

- : Ou vous mourrez.

- A : Merci de me laisser le choix.

- : Ne perdez pas de temps pour réfléchir. Cette offre ne tient que jusqu'au moment où vous sortirez de cette pièce.

- A : J'accepte.

Fin du flash back.

Les souvenirs affluaient dans son esprit. Sloane se remémorait pourquoi et comment il en était venu là : à regarder cette page. Ses années à l'Alliance l'avait rendu froid et ignoble. Plus rien ne l'atteignait, plus rien sauf Emily. Tel un Jack Bristow, il s'était armé d'une protection autour de son cœur, une protection devenue prison. Prison devenue tombeau. Ce tombeau fut scellé le jour où il dut commettre l'irréparable : recruter la femme qu'il considérait comme sa fille.

Flash Back :

- 2 : Le K-Direktorat s'intéresse à quelqu'un.

- A : Qui ?

- 2 : Sydney Bristow.

- B : Pourquoi as-tu recruté Sydney ?

- A : Regardes ! Elle peut nous servir, elle pourrait…

- B : Elle pourrait quoi Arvin ? C'est ma fille dont tu parles ! Tu aurais dû me le demander avant !

- A : Tu aurais préféré quoi Jack ? Que je la recrutes et que tu es toujours un œil sur elle ou que le K-D la recrute et ainsi la perdre définitivement ?

Fin du flash back.

Une deuxième phase, un deuxième tour de jeu s'était enclenché dont Sydney Bristow faisait partie maintenant.

Prophétie trouvait par le DSR :

Cette femme ici représentée aura des signes qu'on ne peut voir, des signes uniques, et c'est cette femme qui rassemblera mes travaux, qui les réunira avec fureur, une rage ardente, et à moins de l'arrêter au prix du commun, c'est la plus grande puissance qu'elle réduira en cendre.

Elle a réussi à elle seule et durant ces 7 années à collecter plus d'objets de Rambaldi que toutes les divisions réunis.

Flash back :

Sloane reçoit un coup de téléphone.

- A : Oui ?

- Section Sécurité : …

- A : Qui ?

- SS : …

- A : Quoi d'autre ?

- SS : …

- A : Oui. Envoyez-moi l'enregistrement tout de suite. D'accord.

La mort de Daniel Hecht fut pour Sydney un réel traumatisme, la fin de son innocence. J'ai perdu, au moment même où j'ordonnais l'exécution de Daniel Hecht, la confiance qu'elle me portait. Ainsi que sa loyauté.

- 1 : La troisième phase de notre plan est en marche.

Oui notre troisième phase était en place mais au prix de quel sacrifice?

La CIA récupérait les véritables objets de Rambaldi, alors que le SD-6, lui, ne les récupérait que lorsqu'ils étaient inutilisables ou non important. L'Alliance commençait à douter de l'efficacité de mes agents, de l'efficacité de Sydney et donc de leur loyauté mais plus que tout de ma loyauté. A ce moment-là, je ne pouvais pas me permettre que l'Alliance doute de moi. Surtout que le jeu d'agent double de Sydney était un grand obstacle. Ca me frustrait ! Je n'avais aucune issue ! Quand je repense à toutes ses réunions où Sydney croyait me duper, croyait que je croyais qu'elle était toujours fidèle. J'aurais pu être dupe si… si notre pacte n'avait pas été aussi important, si ce pacte ne scellait pas notre destin à tous, pas seulement à moi et mes associés mais à l'humanité tout entière. Mais plus j'y pense, plus le fait d'avoir recruté Sydney dans nos rangs me paraît avoir été une mauvaise décision… depuis qu'elle a été trahit, une épée de Damoclés était au-dessus de la tête de notre pacte. Cette épée a failli s'abattre le jour où Sydney a été démasquée par Marshall. Je me rappelle encore ce jour où j'ai dû briefé Russek et…

Flash back :

- Russek : Il croit que je suis dans le coup.

- S : De quoi parlez-vous ?

- R : Ne jouez pas avec moi ma petite, vous savez très bien de quoi je veux parler. Une transmission a été envoyé de notre position à Genève depuis la banque. Ils savent que c'est l'un de nous et maintenant ils veulent savoir quel dommage leur ont été causés. Il n'y a qu'une seule personne dans cette pièce capable de répondre à cette question. Sydney, je ne sais pas pour qui vous travaillez, je vous en prie, racontez leur tout ce que vous savez. Ils ont dit qu'ils me tueraient… lentement.

- S : Vous les en croyez capable ?

- R : Ils ne bluffaient pas.

- S : Vous les en croyez capable ?

- R : Oui.

Marshall regarda son ordinateur.

Il est dans le bureau de Sloane.

- M : Monsieur, je crois que vous devriez jeter un coup d'œil là-dessus.

Fin du flash back.

J'ai cru que c'était la fin de notre pacte. Je devais à tout prix rester crédible aux yeux de l'Alliance, je devais torturer Sydney.

Mais j'avais sous-estimé l'amour paternel de Jack envers sa fille… il fit d'une pierre deux coups : il sauva sa fille et il sauva notre pacte.

Je ne croyais pas en la chance, mais cette fois-ci elle nous avait sauvée…

Pour ce qui est de Jack, il vient de la sauver et pourtant elle le méprise, elle doit le haïr autant qu'elle me hait. Tout les trois, nous savons que Russek était innocent sur cette mission, c'était Sydney la « fautive », et le fait que Jack ait « assassiné » Russek indirectement, répugne Sydney. Et pourtant, c'était sa faute.

Flash back :

- 2 : Nous ne pouvons pas nous permettre que Sydney soit distraite, soit préoccupé par son père !

- A : Que proposes-tu ?

- 2 : Il faut y réfléchir. Mais rappelles-toi Arvin, si Sydney meurt, notre pacte meurt.

- A : Je le sais que trop bien. A quoi crois-tu que je m'emploies ?

Fin du flash back

Plus je me rappelle, plus je pense que la survie de notre pacte a été maints et maints fois mis en péril par la simple faute de Sydney. Sa mort engendrerait la mort du pacte, mes associés et moi ne pouvions pas laisser faire ça, nous devions faire quelque chose.

Flash back :

- 2 : Nous devons faire entrer en jeu notre atout.

- A : N'est-ce pas trop tôt ? Sera-t-il à la hauteur ?

- 2 : Bien entendu. Je l'ai formée pour ça, il répondra à toutes nos attentes. Les peurs de Rambaldi ne seront plus à l'ordre du jour.

- A : Alors, entrons dans notre quatrième phase.

Un homme d'origine asiatique sort ensanglanté d'un bâtiment. Un jeune homme blond est derrière lui. Il tire un coup. Un deuxième coup. L'homme asiatique s'écroule, mort.

- A : Ce que vous regardez a été filmé par une caméra de surveillance situé à l'extérieur du Tyno-Chem Generis, société qui, comme vous le savez sert de couverture au QG du FTL. Vous constaterez avec moi que l'homme à terre est Quan Lee.

- S : On sait qui est le tueur ?

- A : Son visage est dans aucune bande de données.

Fin du flash back

Sark avait fait sa première apparition avec cette mission, mission de la plus haute importance qu'Irina lui avait confiée. Et il l'avait réussi. Lorsque nous avions obtenus les cordonnées de ce pensionnat et qu'Irina avait eu l'instinct de le choisir, je n'avais pas cru qu'Irina réussirait à le faire devenir celui qu'il était devenu. Et pourtant.

Flash back :

Le parchemin révélait des chiffre, des

- I : Coordonnées.

- A : Es-tu sûr ?

- 1 : Elle a raison. Ce sont bien des coordonnées. Je vais y aller…

- I : Non !

- 1 : Irina ?

- I : Regardes : « Seule la femme lié par le sang à l'Elue pourra trouver l'élément déterminant dans la vie de l'Elue. Son instinct ne la trahira pas ». Et hormis mes sœurs, je suis la seule à avoir un lien de sang avec Sydney.

- 1 : D'accord, mais fais bien attention et n'écoute que…

- I : Je sais ! Je sais lire !

- 1 : Comprends-moi bien Irina je ne veux pas qu'il y ait d'imprévue.

- I : Et il n'y en aura pas.

- A : Je l'espère bien moi aussi.

Irina se trouvait devant un pensionnat.

I : Un pensionnat pour garçon. Qu'est-ce que Rambaldi a eu comme idée ?

Vu de dehors, le pensionnat était symétrique. Le point de symétrie résidait en l'horloge qui informait les passants et les pensionnaires retardataires de l'heure. C'était une vieille horloge en chiffre romain ; les aiguilles étaient telles des gouttes d'eau, arrondies à l'extrémité centrale et pointue sur les chiffres. Elle trônait parfaitement au-dessus de la grande porte. Comme au Moyen Age, elle était aussi haute que large, tout de bois.

De là où se trouvait Irina, on pouvait apercevoir une dizaine de fenêtre de part et d'autre de la grande porte, s'étalant sur 2 étages.

D'après les informations qu'elle avait eu, les seuls issus de secours qu'elle pouvait utiliser pour fuir était la grande porte et la petite sortie situé dans le bureau du père supérieur.

I : J'espère que Rambaldi avait prévu que je risquais de faire peur à ces chers religieux…

C'est ainsi qu'elle entra dans ce pensionnat pour garçon. Avec sa démarche féline, son assurance et son masque de « bonne sœur » (ironique ? totalement !), elle s'avança vers le prêtre occupé à corriger deux garçons âgé de 8 ans à peu près. Ils étaient tout les deux amochés « Ils ont du se bagarrer… ah les petits garçons… » . Face à la réprimande du vieux prêtre, elle remarqua que l'attitude des deux garçons était différente. Le garçon brun, le moins amoché, se faisait tout petit devant le prêtre alors que l'autre, blond, affrontait le prêtre du regard bien que ce soit lui le plus amoché des deux.

Pour Irina, ce garçon pourrait avoir une carrière prometteuse dans le milieu de l'espionnage ; toujours été le plus faible pendant l'enfance, mais se battra pour devenir le plus fort et le rester. Mais elle ne devait pas s'attarder sur son cas, il fallait qu'elle trouve ce que Ram…

I : Mais bien sûr ! Ce n'est pas un objet que Rambaldi a « mis » ici mais LUI »

- I : Hum hum.

- Prêtre : Oui ? euh… un instant (aux garçons) Vous recommencez et c'est au père supérieur que vous aurez affaire. Vous m'avez bien compris ? (le brun acquiesça) Julian ! (toujours aucune réponse) Seigneur, qu'allons-nous faire de lui ? Dans vos chambres !

Les deux petits s'enfuirent mais le dénommé Julian s'arrêta au pilier le plus proche, la femme l'intriguait, il devait savoir ce qu'elle faisait là.

- P : Excusez-moi Madame, ils viennent de se bagarrer et…

- I : Je vous en pris, mais j'ai vu que l'un d'eux était rebelle à l'autorité…

- P : Oh Julian… c'est la tête de turc de tout les autres pensionnaires et pourtant… c'est une forte tête.

- I : Vous pouvez me parler de lui ?

- P : Pour quelle raison vous intéressez-vous à lui ?

- I : On m'a dit que vous recueillez des fois des orphelins (des orphelins ?) et… je… j'ai…

- P : Vous aimeriez en adopter un ?

- I : Oui.

- P : Vous devez avoir un certain instinct parce que Julian est bel et bien un orphelin.

- I : Vous voudriez bien m'en apprendre un peu plus sur lui ?

- P : Si vous voulez mais je dois vous prévenir, bien qu'il soit faible, c'est une forte tête et…

- I : Ne vous inquiétez pas pour moi.

- P : Julian a été amené par un homme, il y a 2 ans de cela. Je me rappelle qu'il l'appelait « papa » et pourtant l'homme à nier être son père. Il nous a expliqué l'avoir trouvé dans la rue près de deux cadavres, ses parents.

- I : Oh mon Dieu (note de l'auteur : mais bien sûr !)

- P : Oui. Les policiers qui étaient sur place, de vrais rustres, ne voulaient pas s'occuper du gamin, l'homme s'est donc proposé de nous l'amener. C'est comme ça que nous l'avons recueilli à l'âge de 6 ans.

- I : Et sa vie ici ?

- P : Oh… il était très timide. C'est pour ça que c'est devenu la tête de turc de tous les pensionnaires. Même si avec le temps, il est devenu une forte tête, il reste toujours le plus faible et vous avez vu comment il réagit…

- I : Si je veux l'adopter…

- P : Madame, même si l'envie qu'il s'en aille me tient, je dois vous prévenir, il est très intelligent, trop peut-être et il s'en sert pour nuire…

- I : Je vois ce que vous voulez dire, mais je pense que c'est le genre d'enfant que j'aurais eu…

- P : Vous ne voulez pas que je vous présente les autres orphelins…

- I : Non.

La procédure ne dura qu'une semaine… Julian n'ayant aucun nom de famille connu fut, pour ainsi dire, donner à Irina. Le manque de paperasse arrangeait bien l'espionne, il n'y aura pas de trace de Julian dans les administrations, il n'aura pas de problème ou très peu concernant son passé.

Elle allait le ramener chez elle mais avant toute chose, il fallait effacer les seuls traces de Julian…

Elle l'avait emmener dans un hôtel pour passer la nuit. Le lendemain matin aux alentours de 4h du matin, Irina se leva afin d'en finir avec les preuves de l'existence de Julian. Elle n'arrivait plus à mettre la main sur le C4.

Elle alla fouiller dans la chambre de Julian mais… elle était vide, il n'était plus là. Elle sortit rapidement de l'hôtel et se dirigea vers le pensionnat. Elle n'était plus qu'à une centaine de mètre de celui-ci quand il explosa.

En se retournant elle aperçut Julian, un détonateur à la main, les yeux rivés sur feu le pensionnat.