- Par Morgane, c'est incompréhensible… gronda Narcissa du bout des lèvres.
- Tutrice, ne vous fâchez pas…
- Me fâcher ? Hermione, je suis mortifiée ! S'exclama-t-elle. Tu es à peine remise de ton voyage, et le Maître t'assigne déjà de nouvelles tâches ! Il devrait te laisser une semaine de repos supplémentaire… minimum !
Attendrit devant la figure boudeuse de sa mère adoptive, Hermione s'efforça de cacher son sourire. Elle savait que la nouvelle de son rétablissement rameuterait ses nouveaux parents à son chevet, mais elle n'avait pas anticipé leurs déterminations à la garder alitée.
- Je comprends votre inquiétude, mais je me sens bien mieux ! Je vous assure ! Dit-elle.
- Nous le savons Hermione, mais admets que tout ceci est précipité. Fit Lucius inquiet. En particulier aux vues de tout ce qui est arrivé…
Touchée devant les doutes de son père, la jeune femme déglutit et hocha la tête. Assis face à eux depuis déjà plus d'une heure, elle vit les deux Malfoy la jauger avec inquiétudes et angoisses… et pour cause, l'annonce de son retour à la vie active les avaient sonnés ; ou pour reprendre les dires de Narcissa : mortifiés. Certes, ils savaient que son Médicomage avait donné son aval et que le Maître était déterminé à la ménager pendant les prochains mois… mais de là à reprendre leurs recherches ? A poursuivre leur quête ? A enchaîner les réunions d'urgence et conseils ministériels ? C'était bien trop tôt ! Elle… elle n'était pas prête ! Comment aurait-elle pu l'être d'ailleurs ? Une semaine à peine était passée depuis sa crise et son escapade en haut de la Tour d'Astronomie ! Son sevrage n'était même pas fini ! Un détail qui, plus que tous les autres, laissait les deux sorciers profondément tourmentés… Quand ils avaient appris qu'elle avait sombré dans le Sang de démon, un profond effroi les avaient saisis… rapidement suivit par la culpabilité et l'infâme peur qui en découlait. Une peur qui jusqu'alors n'avait cessé de les ronger.
Ils savaient quel genre de résultats leur Maître attendait. Ils connaissaient ses exigences, son tempérament et ses excès de comportement… Aussi et contrairement à ce qu'on aurait pu imaginer, aucun d'eux n'avait été transcendé par la honte ou la colère. A vrai dire, c'était même tout le contraire ; et pour cause, Hermione n'était pas première fidèle à consommer certaines substances pour supporter la pression liée à son rang – et ne serait certainement pas la dernière. D'innombrables mangemorts expérimentés ou récemment recrutés sombraient facilement dans l'alcool, la drogue, le vice ou certains genres de potions toxiques. Ce n'était pas nouveau, ni inédit… mais une triste réalité à laquelle chacun d'eux avait été un jour confronté. Pour preuve, eux-mêmes avaient souvent failli céder à cette tentation ; celle de la facilité, de l'engourdissement des sens, de l'oubli et de la débauche…. Celle qui permet d'effacer les souvenirs de missions, de cris d'agonies, de sang, des victimes et des innombrables boucheries. Qui ne le serait pas d'ailleurs ? Aussi luxueuse soit-elle, leur vie en ces lieux ne tenait qu'à un fil… ou plus précisément, à la volonté d'un seul homme. Car même si sa victoire l'avait assagi, leur Maître n'en restait pas moins un Roi cruel, colérique et vicieux. Un Roi dont l'orgueil n'avait d'égal que son goût pour la plus absolue des obéissances… ainsi, le moindre écart de conduite, la moindre faute, erreur ou insubordination, se payait par la douleur, les cris et le sang. Une constante à laquelle leur famille s'était résignée depuis déjà plusieurs décennies, mais à laquelle Hermione était encore novice. Aussi et malgré sa témérité, ils n'avaient presque pas été surpris d'apprendre qu'elle ait pu céder à de tels procédés. Certes ils étaient effarés, affligés et profondément choqués… mais qu'auraient-ils pu lui reprocher ? Drago lui-même avait développé un certain penchant pour le Whisky Pur-Feu peu de temps après sa première mission. Mais Hermione ? Une ancienne résistante de Gryffondor ? Une érudite au cœur d'or ? Par Merlin, c'était inévitable… Elle avait trahi ses principes, ses convictions, ses amis et la Résistance pour rejoindre un nouveau monde ; un monde froid, rude et cruel. Un monde qui l'avait torturé, chassé et jugé toute sa vie. Un monde qu'elle continuait de découvrir ! Certains mangemorts sombraient pour moins que ça...
- Je sais bien que cela peut sembler hâtif mais… je ne supporte pas l'idée de ne rien faire. Je suis une Initiée d'Honneur, je devrais accomplir mes devoirs ! Dit-elle.
- Tu le fais déjà ! S'exclama Narcissa. Tu te dois de te reposer et de retrouver la santé !
- Très chère, calme-toi…
- Non Lucius ! Tonna-t-elle révoltée. Nous… nous venons à peine de retrouver notre fille !
- Et je vous jure que je ne compte plus partir ! Assura-t-elle.
La mâchoire serrée, Narcissa déglutit en sentant les mains d'Hermione se refermer sur les siennes. Elle savait que son comportement pouvait sembler excessif… mais elle avait eu si peur. Si peur de perdre sa nouvelle fille… si peur de la voir sombrer dans la folie… si peur de tout ce qu'elle avait entendu dire… Et elle n'était pas la seule ! Même Lucius en avait perdu le sommeil ! Et pour cause ; jamais ils n'avaient perdu Drago. Jamais il n'était parti en excursion dans leurs dos ! Mais Hermione était différente… pleine de vie et d'insubordination, ils avaient cru qu'elle rentrerait saine et sauve avant que le Maître ne s'en rende compte. Mais ils s'étaient trompés… Aussi, ils n'avaient pas eu d'autre choix que d'attendre. Attendre un indice, une nouvelle, un mot, une lettre… n'importe quoi leur assurant que leur enfant était en vie et en sécurité ! Mais même quand elle était rentrée, le Sort n'avait cessé de les affliger. Enfermée par le Maître et privée de tout contact avec le monde extérieur, ils avaient dû se résigner à sa volonté. Une ultime épreuve aux allures de punition collective, qui avait bien failli les faire sombrer dans la folie eux aussi… En transe, Drago s'en était pris aux elfes et aux serviteurs, allant jusqu'à supplier le Maître de les laisser la voir. Lucius avait vainement cherché une faille dans ses ordres, quitte à essuyer sa colère et de subir de nouveaux doloris ; quant à elle, et bien… elle avait compté les heures. Les jours. Les semaines. Elle était restée à l'affut, inquiète et pétrifiée à l'idée qu'elle puisse ne jamais se remettre du démon qui l'avait possédé. Et elle avait prié… prié comme une seule une mère savait le faire. Aussi, c'est le souffle court que Narcissa se pinça les lèvres. Sa douce enfant… sa chère fille… Par Merlin, elle était encore si pâle, si maigre et si affaiblit. Elle savait que sa santé s'était améliorée mais comment aurait-elle pu s'en contenter ?! Le médicomage n'avait pas quitté son chevet, les elfes s'étaient affolés, et même le Maître s'était rendu malade de la savoir dans un tel état ! Et elle devait la laisser reprendre le travail ? Comme si rien ne s'était passé ? Comme si elle ne venait pas de commencer à se sevrer ?! Elle savait que leur attachement était récent, mais cela ne changerait rien… Elle était sa mère ! Sa mère ! Et que Merlin lui en soit témoin, elle l'enfermerait elle-même dans sa chambre si elle le pouvait ! Mais les ordres étaient les ordres… une impuissance et une résignation de plus, que son cœur peinait à supporter.
- Narcissa, Lucius… je sais que je vous ai déçu mais s'il vous plaît laissez-moi me racheter. Implora Hermione.
- En te tuant au travail ?
- J'ai appris de mes erreurs, je vous le jure !
- Nous le savons Hermione… répondit Lucius. Mais comprends-nous. Nous venons juste de te retrouver.
- Vous ne me perdez plus jamais !
- En es-tu sûr ? Haleta Narcissa. Tes recherches t'ont fait sombrer ! Et le sang de Dragon a bien failli…
Horrifiée, la Malfoy peina à finir sa phrase et se mordit la lèvre. Elle ne voulait pas revivre cet enfer. L'attente, l'incertitude, la peur, les cauchemars, les mensonges… c'était trop à supporter ! Et trop à redouter. Une souffrance devant laquelle Hermione se sentit trembler. Seigneur, que n'aurait-elle pas donné pour effacer la peur de leurs cœurs ? Pour les rassurer et ne jamais plus leur infliger pareille terreur ? Mais le mal était déjà fait… Elle savait qu'elle les avait fait souffrir ; elle savait qu'ils avaient été les premières victimes de sa bêtise. Mais elle pouvait se racheter. Il le fallait ! Pour le Maître mais avant tout pour eux… comment pourrait-elle jamais se faire pardonner si elle se cachait ? Si elle restait dans sa chambre, en convalescence et à fuir le monde ? Elle ne ferait que consolider leurs doutes et leurs méfiances. Elle ne ferait que leur prouver que leur fille est inapte à leur société ! Oui… il lui restait encore un long chemin à faire, mais elle devait reprendre sa vie en main. Elle devait reprendre leurs recherches et relever la tête ! En particulier devant l'imminence d'une nouvelle guerre. Aussi, c'est le cœur au bord des lèvres que la jeune femme resserra sa prise sur la main de sa tutrice. Pâle et tremblante contre elle, elle la vit se mordre la joue et respirer à grands coups. Mais rien n'aurait pu cacher sa peine… rien n'aurait pu cacher la peur qui lui tordait le ventre et dévorait l'esprit ; une peur devant laquelle Hermione déglutit. Même Lucius semblait ne pas avoir dormi depuis des semaines ! Cernés et fatigués, ils la regardaient tous deux dans un mélange d'espoirs et de craintes. Oui... Ils étaient heureux de la retrouver, mais désespérés à l'idée de ne la voir à nouveau sombrer.
- J'ai conscience que… je ne vous ai pas montré le meilleur de moi-même ces derniers mois. Souffla-t-elle. Et je sais que mon sevrage est encore long mais croyez-moi ! Je ne veux plus de tout ça. Je ne veux plus partir loin de vous, je ne veux plus vous cacher quoi que ce soit ! Vous… vous êtes ma famille. Et… et je veux mériter ma place à vos côtés.
- Oh très chère… tu l'as amplement mérité et tu le sais !
- Non, je… je n'ai pas à vous prendre pour acquis. Insista-t-elle. Vous m'avez fait un immense honneur et je ne vous ai offert qu'une fille instable, démente et… toxicomane. J'ai même failli blesser Drago en pleine crise hallucinatoire ! Je… je vivrais avec cette honte toute ma vie.
- Hermione…
- Mais les choses peuvent changer ! Je… je peux changer !
- Nous savons qui tu es. Fit Narcissa. Nous savons que tu ne voulais rien de ce qui s'est passé.
- Mais je vous ai blessé. Souffla-t-elle affligée. Malgré ma détermination à vous rendre fier je… j'ai failli vous perdre.
Etouffée par son propre sanglot, Hermione se tue un court instant. Seigneur, elle avait véritablement failli tout perdre ; son Maître, son frère, ses parents… tous avaient subi les conséquences de son inconscience. Tous avaient souffert de sa démence. Mais c'était terminé. Oui… plus qu'un vœu ou qu'une promesse, c'est sur l'honneur de sa magie qu'elle s'y engageait. Elle ne les décevrait plus jamais. Elle ne leur mentirait plus jamais. Elle serait une bonne élève, une bonne Malfoy, une bonne sœur et plus important encore… elle serait une bonne fille pour eux. Aussi, elle s'apprêta à le jurer avant de sentir la main de Lucius sur son épaule. Un geste simple et presque réservé, mais dont la force la fit davantage haleter. Après son Maître, il était celui dont la colère l'avait le plus effrayé - une réaction compréhensible à la vue de son tempérament naturellement froid et distant. Pourtant et une fois encore, il l'avait désemparé par sa douceur et sa compréhension. Plus inquiet qu'outré, il l'avait écouté avec autant d'attention que de compassion, la laissant pantoise devant son regard empreint d'affection. Une attitude, qui au-delà du soulagement, lui avait prouvé à quel point elle comptait pour eux…
- Je refuse de prendre à nouveau le risque de vous perdre. Je… je n'ai que vous. C'est pour cette raison que je dois reprendre le travail…
- Mais…
- Je sais qu'il est encore tôt mais je dois me racheter ! Insista-t-elle. Je dois vous faire honneur, je… je dois essayer !
Emut, les deux Malfoy regardèrent une larme rouler sur ses joues. Elle était sincère. Elle voulait les rendre fier… mais malgré tout ce qui avait pu arriver, aucun d'eux ne pouvait le nier. Ils l'étaient déjà. Aussi, c'est touchés et toujours aussi inquiets qu'ils la prirent tous deux dans leurs bras. Une étreinte forte et émouvante qui ne ressemblait pas au tempérament des Malfoy… mais que seuls des parents pouvaient offrir à leur enfant.
- Es-tu sûr de te sentir prête ?
Le souffle court, Hermione déglutit devant son Maître et cacha ses tremblements nerveux dans la couture de sa robe. Grand Dieu… elle ne s'était pas sentie aussi nerveuse depuis le jour où elle s'était rendue à ses soldats. Pourtant, elle n'avait aucune raison de stresser. Après tout, ce n'est pas son premier jour en tant qu'Initiée. Elle connaissait ses tâches, devoirs et obligations mieux que quiconque ; elle avait relevé tous les défis de son Maître, déjoué tous les pièges de sa Cour et avait même surpassé les attentes de ses détracteurs… d'un certain point de vue, elle n'avait plus rien à prouver. Mais malgré ça, c'est à peine si réussissait à contenir sa nausée. Etriquée dans sa robe cintrée et ses talons aiguilles, elle avait mis pas moins de deux heures pour s'habiller, une heure pour se coiffer et se maquiller et trois autres pour trouver le courage de sortir de sa chambre et affronter cette journée. En d'autres termes, elle avait passé sa nuit devant son dressing, piégée entre crises d'angoisses, doutes et cauchemars… mais comment aurait-il pu en être autrement ? Deux mois s'étaient écoulés depuis que son Maître l'avait quitté pour la Croatie. Deux mois entiers pendant lesquels elle avait dormi à même le sol de la bibliothèque, seulement vêtue d'un pyjama ! Et elle devait remettre des robes ? Porter des corsets ? Marcher en talons et se poudrer les joues ? Comme si rien ne s'était passé ? Comme si elle n'avait pas dévasté leur sanctuaire d'étude pour le transformer en grotte obscure ? Sans parler de tout ce qui était arrivé ! Ses crises, ses hallucinations, son manque, sa folie… ses sentiments… Par Merlin, cela lui semblait inconcevable. Mais elle n'avait pas le choix. Elle devait s'armer de courage et se montrer impassible ! Faire comme si de rien n'était ! Oui ! C'était ça ! Elle devait simplement oublier tout ce qui s'était passé… agir comme si elle ne sentait pas ses joues s'échauffer sous la noirceur de son regard… parler comme si son cœur ne battait pas la chamade au seul son de sa voix… le côtoyer comme si sa conscience ne lui hurlait pas l'absurdité de son attachement à chaque seconde… Bon Dieu, elle aurait plus de chance de trouver une autre sphère que d'arriver à un pareil contrôle d'elle-même. Mais il était trop tard pour renoncer. Aussi et bien que l'envie de retourner se cacher dans son lit lui étreignait le cœur, Hermione se redressa et tenta de calmer les battements irascibles de sa peur. Elle ne pouvait pas faire marche arrière. Elle n'en avait pas le droit ! Et puis, c'était elle qui avait imploré son Maître d'écourter sa convalescence. C'était elle qui avait assuré aux Malfoy qu'elle était apte à reprendre leurs activités ! Oui… elle ne pouvait pas se défiler. Trop de temps était passé depuis leur dernière réunion de travail ; trop de choses étaient arrivées pour qu'elle cherche à les ignorer ! Alors même si reprendre son rôle l'effrayait, que ses mains tremblaient, que l'envie de vider une fiole de Sang de Dragon la hantait et que la seule présence de son Maître la déstabilisait, elle ferait face à ses responsabilités. Elle serait digne et déterminée ! Elle serait une parfaite Initiée…
- Oui Maître. Dit-elle. Je suis prête.
Quelque peu sceptique face à elle, Voldemort la jaugea un court instant. Il n'était pas certain d'avoir pris la bonne décision en écourtant sa convalescence… à vrai dire, il n'était pas même pas certain que ses crises de manques soient complètement finies. Mais elle avait insisté… et même s'il détestait cette idée, il ne pouvait le nier. Ils devaient se remettre au travail. Non pas pour leur quête de sphères ou le fléau divin – choses qui devraient être leur priorité absolue – mais pour une besogne plus avilissante encore : La Guerre. Yaxley avait été clair ; la Résistance cherchait à tirer profit de leurs conflits avec les créatures magiques. Aussi, et même s'il n'avait pas donné cure à ses fabulations, Voldemort ne pouvait raisonnablement ignorer les menaces d'une telle démarche. Leur paix était trop instable et leurs alliés trop impressionnables ! La moindre faille… le moindre doute… ou même le plus infime des conflits, auraient des répercussions drastiques sur la stabilité de son empire. Une évidence qu'il avait longtemps cherché à minimiser, mais dont l'imminence commençait très sérieusement à l'inquiéter. C'est donc affligé par le doute et l'incertitude que le Mage contempla son Initiée. Il connaissait sa détermination à se racheter et sa volonté de faire sa fierté… mais cela suffirait-il à surpasser les démons qui l'habitaient ? Il l'espérait… car à cette heure, Hermione était bien le seul atout qu'il possédait. Résigné, il vit ses épaules se contracter et sa gorge se serrer. Il ne fallait pas être devin pour comprendre qu'elle redoutait cette journée. Pour cause, lui-même l'avait appréhendé ! Mais ils avaient fait le vœu de retrouver une certaine stabilité… et même la plus oppressante des angoisses ne devait les en détourner.
- Bien. Fit-il. Dans ce cas, je crois qu'il est temps que je te parle enfin des problèmes que nous rencontrons.
Dieu qu'il aurait souhaité l'éviter… mais elle était là, déterminée à aider. Et il s'y était engagé. Retenant un frisson, il l'invita à s'assoir à leur table de travail et la vit obtempérer avec impatience. Elle voulait tout savoir de ce qu'il s'était évertué à taire depuis deux mois… elle voulait tout savoir des raisons des centaures à leur déclarer la guerre et des manigances de la Resistance. Un récit dont la simple idée lui donnait déjà la migraine…
- Comme tu le sais, les Centaure nous déclarent la guerre. Plus de trois-mille d'entre eux ont déjà juré de nous combattre et d'après les rapports de nos espions, deux milles de plus sont en délibérations. En d'autres termes, ce n'est qu'une question de temps avant qu'un soulèvement de plus de cinq mille centaures de sonne à notre porte.
Débectée devant la gravité d'une telle déclaration, Hermione ne sut que répondre. Elle s'était attendue à ce que la situation soit critique… mais à ce point ?!
- Pour… pourtant, vous leur avez fait signer des Accords de Paix. Dit-elle ahuri.
- C'est exact. C'était d'ailleurs l'objet du Conseil de Guerre Croate. Il y a trois mois, de nombreux troupeaux ont commencés à enfreindre nos accords et nous défier. Au début, il ne s'agissait que de violations mineures, tels que des empiètements de territoire et conflits d'allégeance… mais elles n'ont fait que s'aggraver en s'accélérant. Bien entendu, tout ceci n'était qu'un subterfuge ; leurs buts n'étaient pas de revendiquer leur identité, mais seulement de nous provoquer...
- Que voulez-vous dire ?
- Je m'éterniserais en entrant dans les détails mais… disons simplement que nos espions nous ont rapporté leurs transgressions, et qu'en contrepartie les Centaures nous ont rapporté leurs têtes.
Horrifiée, la sorcière haleta violement. Grand Dieu… les Centaures étaient des créatures pacifiques ! Certes, ils étaient de redoutables combattants mais n'avaient plus assassiné de sorciers de sang-froid depuis la fin des Guerres du Nord en 1547 ! Ils n'avaient même plus levé les armes depuis cette date ! Alors… des décapitations ? Des provocations ? C'était à peine imaginable ! De quoi l'effarer d'avantage…
- Oh Seigneur… je n'imaginais pas que les Centaures puissent aller aussi loin. Souffla-t-elle.
- Je suis d'accord. Railla-t-il désabusé. J'avoue que j'ai moi-même été surpris devant l'escalade d'une telle barbarie.
- Mais… mais pourquoi ?! Demanda-t-elle. Les centaures sont des créatures pacifiques ! Je veux dire… qu'ils nous déclarent la guerre n'a aucun sens ! Ils n'ont même pas cherché à vous combattre officiellement il y a quatre ans, alors pourquoi maintenant ?!
Mal à l'aise, Voldemort déglutit. Là était la question fâcheuse… malheureusement, la réponse se tenait devant lui.
- J'aimerais ne pas avoir à dire ça mais… c'est à cause de toi.
Essoufflée dans sa propre consternation, Hermione crut mal entendre. Mais le regard de son Maître ne trompait personne…
- Pardon ?! S'étouffa-t-elle.
- C'est exact.
- Mais… mais comment… comment pourrait-je être la cause de leur soulèvement ?! Haleta-t-elle.
Grimaçant entre ses dents, Voldemort s'assit dans un soupir. Elle était encore loin de ses peines…
- Il m'a été rapporté que… l'éradication des Sirènes avait affecté bon nombre de créatures magiques. Allant des Centaures, aux Elfes ou encore aux Vampires, il semblerait que ton génocide ait… indigné la majorité des peuples du monde magique. Déclara-t-il. Cela n'a pas été immédiat, mais il y trois mois de ça mes informateurs m'ont rapporté une série d'incidents localisés aux quatre coins de l'Europe. Ce n'était pas grand-chose… d'ailleurs je n'y ai pas prêté attention. Mais il semblerait que j'avais tort. Il ne s'agissait pas de révoltes passagères mais bien des préparatifs d'une guerre…
Oh non… Elias lui avait parlé des Centaures. Il lui avait dit qu'ils étaient venus l'avertir à son sujet, qu'elle était un danger pour leur sécurité et que nulle créature magique ne serait en sécurité tant qu'elle vivrait. Mais elle ne l'avait pas cru… et comme son Maître, elle s'était trompée. Ces menaces n'étaient pas de simples paroles en l'air. Ces provocations n'étaient pas de simples actes isolés. Non… c'était bien un soulèvement à l'échelle Internationale qui se préparait.
- Je… j'avoue que je ne sais pas quoi dire. Je… je n'aurais jamais cru que… je n'ai jamais voulu…
- Tu n'as pas à t'en vouloir. Ni toi ni moi ne connaissions les conséquences de ton feu Ancestral.
- Mais c'est très grave ! Paniqua-t-elle. Il… il faut envoyer des émissaires ! Tenter d'engager le dialogue et…
- Tout ceci a déjà été fait. L'interrompit-il. Mon intervention en Croatie n'a rien donné, nos émissaires ont presque tous été tués, et pour ce qui est du dialogue eh bien… disons simplement que la nature primitive de ces créatures ne l'a pas encouragé.
- Par Merlin… Haleta-t-elle. Mais dans ce cas la Guerre… la Guerre est inévitable ?!
Affligé devant une telle issue, Voldemort serra les poings mais ne dit rien… un silence qui en dit plus que le moindre mot.
- Par Merlin ! Répéta-t-elle horrifiée. Maître, je… je suis sincèrement désolée, je…
- Tu n'es responsable de rien. Claqua-t-il fermement.
- Mais les Sirènes…
- Ne sont qu'un odieux prétexte ! Ajouta-t-il. Les centaures se fichent de leur sort, ils n'ont même jamais apprécié leur espèce ! Comme la plupart des autres créatures magiques d'ailleurs… Non, ils n'attendaient qu'une opportunité pour se rassembler et nous défier.
Désemparée, Hermione sentit sa nausée remonter dans sa gorge et s'efforça de respirer. La guerre était là… à leur porte ! Et avec elle, plus de cinq mille Centaures… Grand Dieu, cela représentait la moitié de leur population en Europe ! Et encore… ils ne seraient pas seuls.
- Et… et pour ce qui est de la Résistance ? Demanda-t-elle du bout des lèvres.
- Elle rassemble des partisans. Déglutit-il. D'après nos informations, Potter aurait été vu à Moscou, Vienne et Rome en l'espace d'à peine quelques semaines. Je te laisse deviner pourquoi…
Des capitales Européenne très prisées des Sorciers… des lieux historiques empreints de magie et de mystère… mais aussi des épicentres de populations que nul ne pouvait ignorer.
- Bien sûr… soupira-t-elle entre ses dents. La Russie et l'Autriche sont les deux pays abritant le plus de Centaures en Europe de l'Est. Quant à l'Italie…
- Elle est la résidence principale des trois dernières Dynasties Vampiriques du Monde magique. Les Darvalle, les Volturi et bien entendu…
- Les Von Bassito. Souffla-t-elle d'une voix blanche.
Un grand silence suivi sa déclaration. Un silence lourd et douloureux qu'aucun d'eux ne réussit à briser pendant plusieurs secondes. Un silence qui à la lueur de leur pâleur, en dit long…
Les Von Bassito avaient été sollicité pour combattre.
Les mêmes Von Bassito qui avaient presque décimé la Dynastie des Erzeg pendant la guerre des Clans !
Les mêmes Von Bassito qui avaient emmuré Aloff…
- Oh non…
- Je ne te le fais pas dire. Railla-t-il désabusé.
- Mais… ont-ils… ont-ils prêté serment ?!
- Les vampires n'ont plus prêté serment aux sorciers depuis la fin des Guerres de l'Age d'Or. Mais leur espèce est avide et intéressée… ils pourraient y voir une opportunité.
Au bord de malaise, Hermione ne chercha même plus à s'empêcher de trembler et s'essouffla sous le regard de son Maître. Seigneur… Les Von Bassito allaient combattre. Les Von Bassito allaient combattre. Les Von Bassito allaient combattre ! Telle la plus insupportable des rengaines, cette éventualité se mit à l'obséder, obscurcissant ses pensées et asséchant sa gorge qu'elle sentit brûler. Par Merlin… c'était un cauchemar. Sans parler des autres Dynasties ! Les Darvalle vivaient reclus depuis des années, mais n'avaient jamais supporter les Accord Magiques et Vampiriques. Il ne leur faudrait pas longtemps avoir de voir l'opportunité d'une telle guerre avec les Sorciers ! Les Volturi en revanche étaient plus modérés… âgés et déterminés à préserver leurs traditions princières, ils ne portaient que peu d'intérêt au monde sorcier ; mais ils étaient forts et rusés. Des atouts que la Résistance allait sans doute chercher à exploiter. Quant aux Von Bassito… eux étaient de loin les plus dangereux. Une évidence qui laissa Hermione chancelante sur sa chaise.
- Sont-ils… sont-ils au courant ? Demanda-t-elle effrayée.
- De quoi donc ?
Elle ne voulait pas le dire. Elle ne voulait plus y penser ! Mais si les Von Bassito savaient… s'ils savaient ce qu'ils avaient fait… alors leur adhésion aux Centaures était acquise.
- De ce que nous avons fait… en Turquie. Déglutit-elle.
- Oh… tu veux dire, sont-ils au courant que nous avons éradiqué la Dynastie des Erzeg, détruit les Catacombes de la Vallée d'Attila et réveillé le plus grand démon de leur espèce – le même monstre qu'ils ont mis des semaines à emmurer – avant de le ramener à son état primaire et de le tuer nous-même ? Non… non, je ne crois pas. Mais ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils ne le découvrent.
Oh Seigneur.
Oh Seigneur…
Oh Seigneur !
- Oh non… Souffla-t-elle horrifiée. Cela pourrait les convaincre de se rallier à nos ennemis ! Pire encore, ils… ils pourraient nous déclarer une guerre personnelle ; transformer des humains par milliers et… et former une armée !
- Si tel est le cas, je ne manquerais pas de présenter mes respects au Roi Marcello Von Bassito. Soupira-t-il. Je n'ai combattu Aloff qu'une vingtaine de minutes, mais je n'ose imaginer ce que ses troupes ont pu enduré pendant plusieurs semaines de combats acharnés.
- Par Merlin, c'est un véritable enfer… Haleta-t-elle.
- Malheureusement, je crains qu'il ne s'arrête pas là.
- Que voulez-vous dire ?
Silencieux malgré sa question, le Mage hésita à poursuivre ses explications. Si ça n'avait tenu qu'à lui, il se serait tu et ne lui aurait rien dit. Mais même si le Fléau Divin dépassait de loin tout ce qu'ils s'apprêtaient à affronter, il ne pouvait lui cacher ce qui se préparait…
- La Turquie a ouvert une enquête. Dit-il alors d'une voix morne.
- A cause… à cause de notre visite ? Demanda-t-elle anxieuse.
- Officiellement, ni toi ni moi n'avons mis un pied en Turquie.
- Alors pourquoi ?
Mal à l'aise, le mage chercha ses mots. Malheureusement, aucun n'aurait pu la préparer à ce qu'il s'apprêtait à lui révéler…
- Car... d'étranges rafales d'ondes magiques en provenance des montagnes ont récemment ravagé l'Est du pays.
Frappé en plein fouet, Hermione ne trouva plus la force de respirer. Des rafales d'ondes magiques… en provenance des montagnes… qui aurait ravagé l'Est du pays. Ahuri, sa bouche s'ouvrit et se ferma sans émettre le moindre son, peignant alors toute la gravité que ces mots impliquaient. Non. Non, il… il devait y avoir une erreur.
- Je… je ne comprends pas. Balbutia-t-elle.
Si… elle comprenait. Mais après tout ce qu'elle s'évertuait déjà à intégrer, son esprit lui-même refusait de réaliser tout ce que cela signifiait. Une réaction plus que compréhensible, devant laquelle Voldemort grimaça malgré lui. Une fois encore, il n'était qu'à la moitié de son récit.
- Comme tu le sais, le… le Sortilège de Transmutation du Métabolisme des Créatures Magiques a été proscrit par Merlin lors de ses premiers affrontements avec Morgane. Se faisant, elle n'a jamais eu l'occasion de le lancer elle-même et de corriger ses possibles effets secondaires...
- Des… des effets secondaires ? Répéta-t-elle livide. Quels genres d'effets secondaires ?!
- Hermione…
- Dîtes-moi ! Paniqua-t-elle.
Il comprenait son angoisse. Il comprenait sa peur. Et pour cause… lui-même n'était pas encore certain de véritablement comprendre l'ampleur de leur erreur…
- Morgane a écrit ce Sortilège pour combattre des armées de Vampires. Je ne l'ai pas réalisé quand nous étions en Turquie mais… aux vues des récentes informations qui m'ont été rapporté, je réalise que nous avons négligé un détail crucial dans son incantation.
- Lequel ?!
- Sa portée.
Intriguée, Hermione ne sut pas quoi en penser. Sa portée ?! Sa portée, mais… que voulait-il dire par là ? Certes, ce sort était puissant et particulièrement dangereux, mais sa portée ne devait pas surpasser celle de n'importe quel autre Sortilège Proscrit de Niveau 6. Pourtant et devant l'œillade qui lui lança, une inquiétude la saisit.
- Que dois-je comprendre ? Souffla-t-elle pétrifiée.
- Dans la mesure où ce sort n'avait encore jamais été jeté, nous ne pouvions le savoir mais… il s'avère que sa portée est largement supérieure à celle que nous avions calculé.
- De quelle marge d'erreur parlons-nous ?
D'une marge que lui-même n'aurait pu imaginer. Une marge qui allait pousser les Turcs à s'interroger et à demander des comptes… mais qui allait également convaincre les Centaures de riposter.
- D'une marge cent fois supérieur à la moyenne… Soupira-t-il.
- Cent… cent fois ?! Répéta-t-elle sans y croire. Mais… qu'est-ce que cela veut dire ?!
- Que dans ta quête de vengeance envers la Báthory et notre combat avec Aloff, nous avons ramené la quasi-totalité des créatures magiques de l'Est de la Turquie à leur état primaire…
Oh non…
Oh Seigneur, non !
Pas ça !
Pas encore !
Mais elle eut beau attendre, jamais Voldemort ne revînt sur ses mots. Affligée, Hermione sentit son souffle se couper et regarda tout autour d'elle. Ce n'était pas possible. La… La quasi-totalité des créatures magiques de l'Est de la Turquie ! Mais… ça semblait inconcevable ! La Turquie avait toujours été un pays à la magie primaire et population sauvage ; pour preuve, si le Ministère Russe n'avait pas annexé ses terres à la fin du 18e siècle, il serait encore vierge de toute Institution Magique ! C'était un berceau de vie pour les créatures de toutes espèces ! Un lieu de repli où milles et une bêtes se cachaient des sorciers ! Mais si le Sortilège de Transmutation du Métabolisme des Créatures Magiques les avait touchés… si son onde s'était répandue par-delà les montagnes… cela signifiait que plusieurs milliers de créatures avaient été ramené à leur états primaires. Des milliers ! Peut-être même plus ! Incapable de respirer à cette idée, Hermione se leva du mieux qu'elle put de sa chaise et tenta de marcher… de bouger ou de ne serait-ce que d'éclaircir ses pensées ! Mais ses poumons s'oppressaient dans son corset, ses jambes tremblaient sur ses talons et sa vue se troublait déjà entre ses cils battants.
Des milliers de créatures magiques ramenées à leur état primaire...
Des milliers de créatures magiques ramenées à leur état primaire...
Par sa faute.
Désemparée, elle vit le monde tourner tout autour d'elle et regarda les voûtes et plafonds de la bibliothèque. Son Maître n'avait rien laissé des traces de ses semaines d'enfermement… Une chance d'ailleurs ! Aux vues de ce qu'elle venait d'apprendre, elle n'était pas certaine de vouloir admirer les vestiges de la folie qui l'avait mené à se plonger dans les Sorts Noirs de Morgane. Aussi, c'est secoué par une sueur froide que la jeune femme fit quelques pas en silence. Murmurant l'incantation du bout des lèvres, elle se remémora chaque écrit, chaque donnée, chaque traduction qu'elle avait opérée, dans l'espoir de voir ce qu'elle avait manqué. De comprendre ce qui lui avait échappé ! Mais elle dû se rendre à l'évidence… Morgane avait écrit ce sort pour combattre des armées ! Se faisant, elle avait adapté sa formule afin qu'il atteigne plusieurs centaines d'ennemis d'un seul lancé ! Une stratégie ingénieuse – elle ne put le nier – mais qu'elle avait manqué d'inclure dans ses calculs de portée. Bon sang… elle aurait dû s'en douter ! Elle aurait dû le savoir ! Elle savait que cette magie était puissante et instable ! Mais elle s'était laissée berner par la facilité. Pourtant ce n'était pas compliqué ; pour preuve, une simple équation d'arithmancie mêlé aux théorèmes les plus basiques des forces magiques lui aurait révélé cette donnée ! Mais elle ne l'avait pas fait ; et des milliers de créatures magiques l'avait payé. Grand Dieux… des Milliers de créatures ! En une seule formule ! C'était à peine imaginable ! Mais c'était fait ; et par leur faute, un nouvel incident magique venait de dévaster la moitié d'un pays…
Dépassée par les évènements, Hermione sentit ses pensées s'agiter et vit son Maître la suivre d'un regard inquiet. Toujours assis dans son siège, il la détaillait avec attention, intrigué et curieux devant sa réaction. Peut-être craignait-il qu'elle s'effondre à nouveau ? Qu'elle replonge ? Ou qu'elle retourne se cacher dans sa chambre ? En soi et aux vues des circonstances, de telles idées ne semblèrent pas vide de sens. Mais elle n'avait pas le droit de céder… pas maintenant ! Pas alors que la liste de ses crimes contre la communauté magique venait de s'allonger…
- Je vois… Souffla-t-elle en reprenant contenance. Je dois avouer que… tout ceci est assez déroutant.
- Je suis d'accord. Concéda-t-il.
- Et… et combien de créatures ont… été touchées ? Balbutia-t-elle.
- Les chiffres varient encore mais d'après un premier recensement du Ministère Turc, les premières créatures touchées sont plusieurs centaines de loups-garous, quatre troupeaux de Centaures sauvages, six Dragons, un Clan de Troll de Nadroj, une dizaine de gobelins, quelques géants et bien entendu… le reste des vampires nomades de la région.
- Des dragons ? S'étouffa-t-elle. Mais quel effet cela-a-t-il pu avoir sur des Dragon ?!
- Eh bien, ça n'a encore jamais été vu mais l'espèce des Dragons n'est apparue que suite à un puissant Maléfice lancé il y a plusieurs milliers d'années alors… j'imagine qu'ils se sont transformés en lézard.
Des lézard… elle avait transformé les créatures les plus puissantes, massives et impressionnantes du monde sorcier, en lézard. Bien sûr ! Au point où elle en était, pourquoi pas !
- Les loups-garous et vampires sont redevenus les humains, les centaures se sont changés en cheveux et pour le reste, je crois qu'il vaut mieux ne pas le savoir… Fit-il dans une grimace.
- Formidable. Railla-t-elle ahuri. Après un génocide à l'échelle planétaire, j'ai opéré une dénaturation magique de masse !
- Je suis autant responsable que toi…
- Mais vous avez étalé vos crimes sur plusieurs décennies ! Rétorqua-t-elle. Moi je… je ne suis au service des Forces du mal que depuis cinq mois et j'ai déjà violé l'intégrité du monde magique !
- Disons simplement que tu cherches à rattraper ton retard.
- Oh Seigneur…
Elle n'arrivait pas à le croire… qui le pourrait d'ailleurs ?! Elle avait cru que son génocide resterait à jamais le plus impardonnable de ses crimes ! Que jamais rien ne pourrait surpasser l'extinction des sirènes ! Mais de toute évidence elle avait eu tort… et une fois de plus, elle avait sous-estimé le potentiel de destruction d'un tel Sort. Certes, ces créatures n'étaient pas mortes. Mais un retour à l'état primaire était tout aussi grave ! Plus encore même ! C'était extrêmement traumatisant ! Elle s'était fichée de l'état d'âme de la Báthory ou d'Aloff, mais tous les autres étaient innocents ! Beaucoup de ces créatures n'avaient même jamais vécu autrement ! Sans parler de toutes les conséquences socio-économiques et politiques que cela allait engendrer ! Il y aurait des questions, des enquêtes, des représailles, des conflits… que de doutes et de peur, dont leurs ennemis se rejoueraient dans le plus radieux des sourire. Essoufflée dans sa consternation, Hermione chercha à parler, à s'excuser ou à trouver une solution… mais ne parvînt qu'à haleter dans sa panique grandissante. Une image devant laquelle Voldemort grimaça, avant de la rejoindre à grand pas. Il connaissait ce regard. Il connaissait cette peur et cette angoisse… et il la connaissait, elle.
- Maître, je…
- S'il te plaît. L'interrompit-il brusquement. Ne te flagelle pas à cause de cet incident.
Il savait ce que tout ceci impliquait… en particulier après tout ce qu'ils avaient déjà traversé. Mais il ne pouvait pas la laisser porter un tel fardeau. Il ne pouvait prendre le risque de la voir sombrer à nouveau ! Il venait juste de retrouver son Initiée… il venait juste de la ramener à la réalité ! Alors l'idée de la voir à nouveau rongée par la culpabilité, le doute et l'insupportable tentation d'y échapper… non. Il s'y refusait. Aussi, c'est d'un geste rassurant qu'il l'attira à ses côtés et la jaugea d'un air inquiet. Bien plus imposant qu'elle, il s'amusa de voir son visage disparaître sous la largeur de son ombre et sourit en relevant son menton. Un contact tendre, doux et rassurant, qui les électrisa tous deux dans leur silence…
- J'ai tout gâché… Souffla-t-elle du bout des lèvres. Votre paix, votre règne…
- Hermione…
- Nous sommes en guerre !
- Des guerres naissent et meurent tous les jours. Tonna-t-il avec force.
- Mais…
- Nous ne devons pas perdre notre sang-froid. Insista-t-il. La Résistance n'attend que ça ! Les Centaures n'attendent que ça ! Peu importe leurs alliés, leurs forces ou leurs stratégies, nous ne devons pas perdre de vu notre objectif !
- Mais qu'allons-nous faire ?! Demanda-t-elle horrifiée. Ce n'est qu'une question de temps avant que ma signature magique ne soit identifiée par les Turcs !
- Ils n'oseront jamais accuser mon Initiée !
- Et pour les corps que nous avons laissé ? Les derniers membres de la Dynastie des Erzeg ont été décimé !
- Tout le monde croyait que les Von Bassito les avaient exterminés il y a plusieurs centaines d'années ! Ce ne sont pas quelques cadavres qui vont réécrire l'histoire… Railla-t-il dans un haussement de sourcils.
- Mais les Von Bassito sauront ce que nous avons fait !
- Encore faut-il qu'ils puissent le prouver.
Il avait réponse à tout… comme toujours. Et même si ses mots ne manquaient pas de sens, Hermione ne parvînt pas à se rassurer. Tellement de choses pouvaient encore mal tourner. Tellement de conflits pouvaient encore éclater !
- Hermione… dit-il en la prenant par les épaules. Tout ceci est bien moins terrible que tu ne le penses.
- Je doute que le Comité d'Ethique et de Protection de la Magie soit de cet avis…
- Aucune importance ! Déclara-t-il avec ferveur.
- Pourquoi ? Demanda-t-elle sans comprendre.
- Car contrairement à ce qu'ils pensent, nous avons encore beaucoup de coups à jouer… et la roue vient tout juste de tourner.
Le ton qu'il employa la fit frissonner. Ou était-ce à cause de la chaleur de ses mains et de sa proximité ? Elle l'ignora… mais ne chercha pas à s'interroger.
- Et… quel sera le prochain coup dans ce cas ?
Sa question le fit sourire d'un air amusé. La résistance pensait peut-être gagner du terrain, mais ils étaient encore très loin… De quoi leur laisser juste assez d'avance pour placer leurs pions.
- Un des plus magistral. Dit-il presque impatient.
- Que voulez-vous dire ?
- Il y a autre chose que je ne t'ai pas encore dit…
Oh non… quel crime contre la communauté magique avait-elle encore commis ?! Pourtant, le Mage ne sembla pas inquiet. Un détail qui cette fois, fut loin de la rassurer.
- Nos homologues américains ont convenu d'une date d'audience.
- Une… une date ?! S'étouffa-t-elle.
- Hum hum… fit-il dans un sourire. Et d'après Yaxley, ils ont hâte de te rencontrer.
- Mais… mais les récents évènements ne vont que les conforter dans leur volonté de me faire un procès !
- J'y compte bien !
Cette fois, Hermione ne sut plus quoi penser. Si les américains la suspectait d'être responsable de la dénaturation de masse en Turquie, elle serait finie ! Sans parler de leur possible alliance avec leurs ennemis !
- J'avoue que votre réaction me laisse perplexe… dit-elle mal à l'aise.
- Tu n'as pas à t'en faire. J'ai tout prévu. Dit-il amusé.
- Mais… ils pourraient appuyer les Centaures et la Résistance.
- Je sais. Mais s'ils se risquaient à une telle folie, ils rencontreraient un obstacle de taille.
- Lequel ?
- Moi.
Retenant un frisson devant lui, Hermione le regarda se réjouir et déglutit. Il n'avait pas peur. Il n'avait pas de doute. Non… il était impatient. Impatient de pouvoir enfin se défouler sur les fous qui osaient le contester. Impatient de montrer au monde quel genre de Seigneur le gouvernait ! Et il ne serait pas déçu… Aussi et face à la lueur vicieuse de ses pupilles, la jeune femme le comprit : les hostilités étaient lancées. Les américains pensaient peut-être se présenter à eux dans l'espoir d'un procès, mais se fourvoyaient. C'est eux que son Maître jugerait. Et quoi qu'il ressorte de cette audience, elle le savait… rien ne l'arrêterait.
- Quand est-ce prévu ? Demanda-t-elle alors.
- Demain.
- Pardon ?!
- Parfaitement ! S'exclama-t-il ravi.
- Mais…
- Pas de « mais » très chère ! Rétorqua-t-il. Nous avons encore beaucoup à faire alors prépare ta plus belle robe car demain… nous entrons en guerre.
Et voilaaa :DDDD
Comme vous le voyez, de petits imprévus se sont ajoutés à la guerre... dont un nouveau crime contre la communité Magique que personne n'avait anticipé ! Une dénaturation de Masse - qui croyez-moi ne va pas rester sans conséquences pour nos chers sorciers !
Alors, qu'en avez-vous pensé ? A votre avis, Hermione pourra-t-elle échapper à son procès ? Vous aurez la réponse la semaine prochaine sans faute ;)
En tout cas j'espère que ces chapitres vous auront plu ! N'hésitez pas à me donner vos avis en commentaire, j'y répondrais avec plaisir ! ;)
Sur ce je vous dit à très vite pour de nouveaux chapitres !
