- Brillant ! S'exclama-t-il brusquement. Absolument brillant !

Touchée et amusée de voir son Maître aussi enjoué, Hermione se sentit frissonner sous la force résiduelle de son adrénaline. Seigneur… elle peinait encore à le croire. Et pourtant c'était vrai. Ils l'avaient fait ! Ils avaient contrecarré les plans du Comité ! Ils avaient gagné ! Abasourdie, elle sentit un rire nerveux lui prendre la gorge et sourit d'un soulagement plus grand encore. Appuyée contre la porte de la bibliothèque, elle s'efforça de reprendre son souffle, l'esprit encore embrumé par l'écrasante victoire de leur journée. Mais cela lui sembla impossible… Prêt à exploser dans sa poitrine, elle sentit son cœur battre à s'en rompre une artère, déglutit avec peine et vit ses mains trembler à la lueur des chandeliers. Elle était en extase, en état de choc, enfiévrée, troublée, grisée, désorientée… elle était tout ce que son esprit avait tenté de refouler pendant plus de deux heures de joutes verbales et regards acérés ! Aussi, jamais leur trajet depuis la Salle du Trône ne lui avait semblé aussi interminable. Et pourtant, quelques minutes à peine les séparaient de cette audience…. Quelques minutes qu'elle avait compté du bout des lèvres, désespérée à l'idée d'enfin pouvoir respirer. Quelques minutes pendant lesquelles elle avait traversé les couloirs, pressée de quitter le mépris et la retenue de son rôle d'Initiée. Quelques minutes qui avaient suffi à embraser son esprit sous le flot dévastateur de ses pensées. Quelques minutes qu'elle oublia à la seconde même où les portes furent fermées…

Oui.
C'était fait.

"Moi, Lord Voldemort, Seigneur des Ténèbres et Maître Incontesté de ces terres, rejette officiellement et catégoriquement les requêtes du Comité d'Ethique et de Protection de la Magie et du Magemagot portant sur la destitution de mon Initiée d'Honneur."

Ils avaient gagné…

"Elle conservera son Titre, son Rang ainsi que son Immunité Diplomatique et ne comparaîtra pas devant la Cour Internationale de la Magie."

Et les représentants du Comité avaient échoué.

"Ma décision est d'effet immédiat et restera à jamais inaliénable…"

Ebranlée aux souvenirs des mots de son Maître, Hermione sentit son cœur battre plus fort… ils s'étaient soutenus. Ils avaient vaincu. Une vérité dont elle prit peu à peu conscience après ces derniers jours d'angoisses oppressantes et qui failli bien la faire flancher. Aucun des représentant n'avait cherché à contester la décision du Mage. A vrai dire, aucun n'avait même eu le courage de grimacer. Terrorisés, chacun d'eux s'était peu à peu défilé avant de subitement demander congé dans un spasme d'effroi incontrôlé. Un spectacle tout aussi hilarant qu'incroyablement grisant à observer, qui avait laissé un doux parfum de victoire les enivrer. Un parfum dont ils ne cessaient de se délecter… C'est donc le cœur au bord des lèvres qu'Hermione inspira avec force et contempla son Maître. Exultant de bonheur, il allait et venait devant la cheminée, incapable de se taire après plus de deux heures de silence mesuré. Revivant chaque mot de leur audience, il s'époumonait sans jamais prendre le temps de respirer, les joues rouges et les cheveux décoiffés après avoir ôté sa robe d'un geste saccadé. Une scène aux premiers abords comiques mais dont la spontanéité suffit à réordonner ses pensées. Oui… ils avaient gagné. Elle pouvait enfin respirer. Transportée de joie, Hermione s'empressa donc d'ôter ses talons et frissonna. Contractés et pâles, ses pieds lui semblèrent sur le point de tomber de ses chevilles ; mais rien n'aurait pu ternir son sourire.

- Ta référence à Merlin et l'Extinction des Troll de Belrov les a complètement désarmés ! S'extasia-t-il d'avantage. C'est à peine s'ils osaient te regarder en face après ça !

- Uniquement parce que vous êtes intervenu ! Dit-elle en le rejoignant.

- Non, non… Tu les as véritablement mortifiés !

- Venant de vous, je vais prendre ça pour un compliment. Rit-elle amusée.

- Oh tu le peux Hermione… assura-t-il comblé. Je n'avais jamais vu une délégation de quatre représentants du Comité baisser les armes aussi rapidement ! Tu… tu étais parfaite !

Emue devant tant de compliments, Hermione sentit ses joues rosir devant l'intensité de son regard et s'empressa de s'affaler sur le sofa. Elle avait tant redouté cette journée… tant craint d'être humiliée, acculée et déstabilisée. Mais elle avait tort. Car maintenant qu'ils étaient partis et que leurs sueurs avaient imbibé leurs tapis, c'est une Initiée comblée qui se permit enfin de soupirer. C'était elle qui avait gagné. C'était elle qui les avait humilié, acculé et déstabilisé ! C'était elle qui avait mené la danse ! Une vérité qu'elle eut du mal à croire après ces semaines de profonde décadence, mais qu'elle sentit peu à peu électriser ses membres.

- Je dois avouer que tout ceci était plus divertissant que je ne le pensais. Avoua-t-elle.

- A qui le dis-tu ! J'ai bien cru que l'un d'eux allait tourner de l'œil. Dit-il amusée.

- Ça n'aurait pas été surprenant. Je suis même surprise qu'aucun ne soit parti en pleurant !

- Détrompe-toi ! Le troisième sur la gauche a commencé à renifler après ton cinglant discours sur l'autorité du Comité… dit-il fièrement.

- Vraiment ?

Surprise, Hermione le regarda hocher la tête et se servir un verre. Grand Dieu… qu'il était agréable de se faire respecter. Qu'il était agréable de voir ses inférieurs trembler ! Jamais elle n'aurait pu l'envisager mais c'était vrai ! Il était bon d'être mauvais. Aussi, c'est épuisée mais heureuse que la jeune femme contempla la cheminée et frissonna sous la douce chaleur des flammes. Après le stress d'une telle journée et la hauteur indécente de ses talons, elle n'était plus certaine de pouvoir se lever. Mais peu lui importait.

Son Maître la félicitait.
Et leurs ennemis les craignaient.
Rien ne pouvait être plus parfait.

- Cette audience était un véritable succès… souffla-t-il alors. Plus aucune Institution ne cherchera à te faire de procès !

- Vous croyez ?

- Eh bien… nous risquons de recevoir quelques réclamations et missives incendiaires, mais peu importe. Désormais nous sommes libres de nous concentrer sur la prochaine prophétie. Et c'est tout ce qui importe.

Une bouteille de Whisky et deux verres à la main, le Mage esquiva un sourire et s'empressa de la rejoindre. Il le savait… leur bataille d'aujourd'hui serait leur guerre de demain. Mais il n'avait pas envie de se questionner. Il n'avait pas envie de commencer à redouter les prochaines accusations du Comité. Non… il voulait simplement savourer cette journée. Savourer leurs exploits ! Savourer leur victoire ! Et l'incroyable prestation de son Initiée... C'est donc un fin sourire aux lèvres que Voldemort leva fièrement son verre. Ils n'avaient eu que peu d'occasions à célébrer cette année, mais ce soir… ils n'allaient pas s'en priver.

- J'ai encore du mal à réaliser ce qu'il s'est passé… souffla-t-elle déboussolée.

- Tu verras… d'ici un an, tout ceci fera partie de ta routine.

- Vous le pensez ?

- Bien sûr ! Ces représentants ne sont en rien différents des militants, ministres, conseillers et autres fantassins qui ne cesse de défiler. Ils ont tous des revendications, des arguments, des preuves, des rapports mais au final… ils finissent tous par ramper.

- Et s'ils reviennent ? Demanda-t-elle.

- Ils repartiront comme ils sont arrivés.

- Mais…

- Ne te tracasse pas avec des détails. Insista-t-il. Il y aura toujours des plaintes, des accusations et des réclamations... Mais quoi qu'il arrive demain, aujourd'hui tu as été exceptionnelle.

Le souffle court, Hermione sentit ses joues rosir devant la sincérité de sa fierté et saisit son verre dans un tremblement gêné. Exceptionnelle… elle ne l'avait plus été depuis très longtemps. Et pourtant, il le pensait. Plus encore, il l'en félicitait.

- Merci. Souffla-t-elle. Je n'y serais jamais parvenu sans vous.

- Peut-être. Admit-il amusé. Mais je ne peux m'accaparer le mérite de cette journée.

- Je n'ai fait que suivre vote plan. C'est lui qui était brillant ! Remettre en question la qualification de crime d'un Génocide… sincèrement, jamais je n'y aurais pensé ! S'exclama-t-elle.

- Les lois ne sont qu'un labyrinthe. Crois-moi, plus on sait comment les contourner plus les juges nous mangent dans la main. Mais un plan n'est qu'une idée… et une idée ne vaut rien si elle est male exécutée. Or aujourd'hui… tu as été la plus remarquable des Initiées.

Tout aussi émue que déstabilisée, Hermione se sentit frissonner et s'empressa de boire une gorgée. Par tous les Dieux… il était si proche… si fier… si heureux… qu'elle ne put s'empêcher de le contempler. Etendu nonchalamment à ses côtés, jamais elle ne l'avait encore jamais vu aussi soulagé. Comme s'il était délesté du poids du monde, il sirotait son verre dans un soupir comblé, avant de renverser la tête sur le côté et de se laisser engourdir par la chaleur de son Whisky. Une image simple et pourtant incroyablement percutante. Une image dont elle serait à jamais la seule témoin au monde. Une image humaine du plus grand Seigneur des Ténèbres… qui ne fit qu'accentuer sa fièvre. Bon sang, mais qu'est-ce qui lui arrivait ?! Elle avait passé sa journée à humilier des représentants, à revendiquer un crime innommable et à défier un Comité qui cherchait à lui faire un procès ! Et pourtant… rien de tout cela ne comptait.

Ne restait que lui.

Lui et son Whisky.
Lui et sa mâchoire saillante.
Lui et ses cheveux désordonnés.
Lui et son aura vrombissante…

Par Merlin, ça n'avait aucun sens. Aucune logique même ! Elle ne devrait voir en lui que le Maître froid et intransigeant qu'il était. Le respecter et le redouter sans jamais se laisser émouvoir ! Mais une fois encore, elle se laissait surprendre. Une fois encore, elle se laissait dépasser par la folie de ses milles et un sentiments… Aussi, elle ne put se leurrer plus longtemps ; rien de tout ce qu'elle avait vécu aujourd'hui ne l'avait autant désarmé que ces quelques instants à ses côtés. Et le pire, était qu'elle frémissait. Langoureusement, leurs jambes se frôlaient. Imperceptiblement, leurs corps se mouvaient à quelques centimètres l'un de l'autre, engourdi par la douce chaleur de la cheminé. Timidement leurs regards se croisaient, s'accrochaient, se détournaient, allaient et venaient sans jamais cesser de se chercher. Un jeu dangereux et étrange, que le Mage ne sembla pas remarquer mais qui ne parvînt qu'à la terroriser… Elle s'était jurée de ne rien laissé paraître. Elle s'était jurée de ne rien espérer ! De ne jamais céder à l'hérésie de tout ce qu'elle ressentait ! Mais ce soir… assise à ses côtés… devant la profondeur de son regard et son indescriptible beauté… Hermione peina à respirer. Jamais ils n'avaient partagé de tels instants depuis son départ pour la Croatie. Jamais ils ne s'étaient retrouvés pour boire un verre entre deux sourires. Etait-cela, un nouveau départ ? Un retour à la normal ? Non… elle le savait. Qu'importe leur bonne humeur ou leur nouvelle complicité, rien ne résonnerait comme par le passé. Et pour cause, jamais elle ne l'avait autant regardé. Jamais elle ne l'avait autant admiré… et jamais elle n'avait autant tremblé. Plus intenses que jamais, ses battements de cœur l'assourdissaient, ses frissons l'électrisaient et son souffle se coupait à la moindre esquisse de sourires partagés. Fiévreuse et muette, elle pouvait sentir ses poumons s'affaisser sous le poids de son apnée, ne laissant que les cris de ses pensées résonner dans son esprit embrumé. Oui… elle aurait beau lutter, leur étrange proximité la transcendait. Pire encore, elle l'envoûtait. Comme si son regard la happait dans la plus insondable des obscurités, elle se sentait à chaque instant sur le point de sombrer ; de se perdre là où elle ne pourrait jamais se retrouver, d'embraser tout ce qu'elle s'acharnait à nier ! Elle se sentait sur le point de céder à tout ce que son âme désirait. Une vérité qui lui fit finir son Whisky en une seule gorgée.

- Pensez-vous que… je serais toujours votre Initiée dans un an ? Demanda-t-elle du bout des lèvres.

Surpris par une telle question, Voldemort lui jeta un regard pensif. Il ne s'était jamais posé la question… à vrai dire, elle ne se posait même pas !

- Bien sûr. Dit-il simplement.

- Et si la prophétie s'accomplie ? Il ne nous reste que 350 jours…

- Eh bien si nous échouons, j'imagine que… j'aurais la satisfaction de savoir que tu seras morte à mon service.

Surprise, Hermione éclata de rire devant sa désinvolture. « Morte à son Service… ». A croire que même un fléau Divin ne serait jamais capable de la priver de son Titre.

- C'est poétique. Admit-elle amusée. Même si j'avoue que survivre est plus tentant que mourir…

- Et si tu avais le choix ? Demanda-t-il.

- Comment ça ?

Etrangement sérieux, elle vit son Maître se redresser afin de la détailler. Un geste qui la fit instantanément rougir…

- Si tu avais le choix Hermione… si tu avais la certitude que la prophétie ne s'accomplirait pas, resterais-tu ?

- A votre service ?

- Avec moi.

Troublée devant la gravité de son ton, la jeune femme se sentit faillir devant l'intensité de son regard. Contrairement à ses habitudes, cette question n'était pas rhétorique. Non, elle était sincère... Une vraie question dont la simple pensée la plongea dans une profonde perplexité. Elle avait cessé d'imaginer sa vie après avoir découvert la prophétie. Elle avait cessé de rêver, de se projeter et même d'espérer. Mais si elle devait recommencer… si elle devait envisager de nouveaux projets… là, maintenant…

- J'avoue que je n'ai envisagé un avenir où j'aurais le choix… souffla-t-elle.

- Et si c'était le cas ?

Seigneur, elle n'en avait pas la moindre idée. Que voudrait-elle dans deux ans ? Dix ? Ou vingt ? Où serait-elle ? Que voudrait-elle faire ? Voudrait-elle rester une Initiée ? Se marier ? Avoir des Enfants ? Avoir un travail stable et gratifiant ? Un travail où elle n'aurait pas à intimider et terroriser le monde ? Plus jeune, elle s'était posée ces questions un millier de fois, tantôt pleine de rêveries et d'ambitions, mais aujourd'hui… aujourd'hui elle ne savait même pas ce qu'elle serait susceptible de vouloir. Aujourd'hui, elle ne savait pas quel avenir elle voulait avoir. Aussi, c'est profondément surprise qu'Hermione se tourna vers le Mage. Silencieux, ce dernier la regardait réfléchir sans émettre le moindre son, intrigué de la voir détailler le vide à la recherche de réponses. Pourtant ce n'est que face à lui, que sa question sembla prendre tout son sens…

- Je… je crois que je voudrais être heureuse. Dit-elle. Je crois que… je voudrais une belle vie.

Etrangement impassible, Voldemort ne répondit pas. Il n'était pas certain de savoir ce que ces mots voulaient dire… après tout, le bonheur était une notion purement subjective. Pour preuve, son plus grand bonheur avait été d'atteindre l'immortalité, d'être tout puissant et de gouverner en Maître Incontesté. Pourtant, il ne parvînt plus à la regarder. Le bonheur était un mot abstrait… mais très peu populaire sous son règne.

- Et où… où penses-tu trouver cette vie ? Demanda-t-il du bout des lèvres.

- Je n'ai pas besoin de la trouver.

Surpris, il releva la tête plus brusquement qu'il ne l'aurait voulu. Mais rien n'aurait pu tarir le frisson qui le parcourut…

- Je n'ai jamais imaginé que nous puissions survivre à la prophétie. Avoua-t-elle. Je n'ai même jamais voulu espérer, de peur que nous échions. Mais si je devais m'y risquer… si je devais me projeter quelque part où je serais heureuse, en bonne santé et… aimé, alors oui.

- Oui ? Répéta-t-il.

- Je resterais à vos côtés.

Jamais elle n'aurait cru dire ces mots il y a encore quelques mois. Jamais elle n'aurait cru vouloir rester son Initiée… Après tout, aucun d'eux n'avait choisi de s'associer. Ils y avaient été forcés sous peine de voit le monde brûler. Mais après tout ce qu'ils avaient traversé… après tout ce qu'ils avaient partagé… la simple idée de le quitter lui donnait la nausée. Une vérité qui contrairement à ses sentiments, n'avait pas à être passée sous silence.

- Tu resterais ? Répéta-t-il sans y croire. De… ton propre chef ?

- Oui. Je suis heureuse ici. J'ai une nouvelle famille, un toit sur la tête, des tonnes de livres à lire et surtout… je vous ai vous.

Troublé, Voldemort ne sut que répondre. Il se serait attendu à cette réponse de la part de n'importe quel autre fidèle, mais d'elle ? De celle qui l'avait combattu toute sa vie ? De celle qui l'avait tant haï ? Il savait qu'elle appréciait sa nouvelle vie… Mais de là à le choisir ? Lui ? Entièrement et irrévocablement ? Malgré tout ce qu'il lui avait subir par le passé ? Malgré la charge et les épreuves de son Titre d'Initiée ? Il n'avait pas osé l'espérer… à vrai dire, il avait même redouté sa réponse. Pourtant, jamais son regard ne lui parût plus certain qu'à cet instant.

- Devenir votre Initiée a été… difficile. Admit-elle. Mais je ne regrette rien. A vrai dire, je remercie cette prophétie.

- Vraiment ?!

- Oui… sans elle, je ne me serais jamais rendue. Je ne serais jamais devenue votre élève et… je n'aurais jamais eu la chance d'apprendre à vous connaître.

- La chance ? Souffla-t-il en deux gorgées. Ce n'est pas ce que j'ai l'habitude d'entendre…

- Mais c'est la vérité. Vous… vous n'êtes pas le monstre que je m'étais imaginée.

- Ah oui ? Et que suis-je pour toi ? Demanda-t-il amusée.

Gênée devant une telle question, Hermione se sentit frissonner. Ce qu'il était pour elle ? Tout. Un absolu, incroyable et inaccessible tout...

- Oh et bien… vous êtes un Maître extrêmement puissant. Déglutit-elle du bout des lèvres. Mais aussi un professeur passionné et brillant. Vous êtes un homme d'esprit, de prestance, de charisme et d'allure. Un homme intriguant et…

Bon sang, pourquoi fallait-il que son Whisky lui délie la langue ?! Elle n'avait pas le droit de parler de ce qu'elle ressentait ! Ses sentiments, son adoration, son intimidation, son amo… non ! Non, non, non, non ! Elle n'avait pas le droit d'y penser non plus ! Pas maintenant… pas devant lui… et certainement pas après avoir bu ! C'était déplacé et inapproprié et… Grand Dieux elle perdait pied. Déstabilisée devant l'intensité de son regard, Hermione s'efforça de calmer ses pensées et pria pour que le rouge de ses joues se fonde dans l'obscurité. Elle n'était même pas certaine de tout ce qu'elle éprouvait, alors comment pouvait-elle seulement en parler ?!

- Et ? Insista-t-il dans un sourire.

Elle ne pouvait pas lutter. Elle ne pouvait qu'assumer…

- Et je crois sincèrement que j'ai de la chance de vous connaître. Souffla-t-elle du bout des lèvres. Pas uniquement en tant que Maître mais en privé… loin de toutes ses audiences, procès et autres formalités.

- Suis-je si différent que cela en dehors de cette bibliothèque ? Demanda-t-il surpris.

Oh oui… il l'était.

- Pas en dehors de cette bibliothèque… mais avec moi. Avoua-t-elle à demi-mot. Vous êtes à l'écoute, plus soucieux et généreux. Vous êtes… plus humain.

Humain ? Ça aussi, il ne l'entendait pas souvent.

- Je doute que le monde soit d'accord avec toi… Dit-il septique.

- Je sais. Mais le monde ne vous connaît pas comme moi. Le monde ne sait pas que… vous aimez les pâtisseries, le café, le Whisky, travailler la nuit ou écouter de la musique… Ce ne sont que de petits détails pout le commun des mortels mais venant de vous ? Du plus Grand Seigneur des Ténèbres ? Ce sont de véritables surprises.

Ebranlé, Voldemort sentit son souffle se couper. Il y avait quelque chose dans son regard… quelque chose d'étrange qui lui noua violemment le ventre. Pourtant, elle fixait la cheminée et parlait sans le regarder… mais frissonnait à chaque parole prononcée. Un frisson qu'il ne tarda pas à partager.

- Vous… vous détestez le thé, la coriandre, les poires et le jus de citrouille. Reprit-elle. Vous ne buvez que du Whisky Pur-Feu de 150 ans d'âge. Vous dormez peu – à peine quelques heures par nuits – mais fumez un cigare Cubain chaque fois que vous êtes en proie à une insomnie. Vous détestez l'été, Noël et pâques. Vous ne mettez jamais deux fois la même robe de sorcier mais utilisez toujours le même parfum. Vous passez une main dans vos cheveux quand vous êtes énervé. Vous faîtes constamment tournoyer votre baguette de la main droite. Et vous soupirez toujours après une longue journée de travail avant de vous installer devant cette cheminée… et de rester des heures à regarder les flammes.

Ahurit, le Mage la contempla sans trouver quoi dire. Il ne pouvait pas y croire…

- Tu… tu as remarqué tout ça ? Souffla-t-il.

- Bien sûr. On ne connait un homme qu'en observant ses habitudes… et je mourrais d'envie de connaître l'homme derrière le Maître.

L'homme derrière le Maître… des mots que lui-même n'avait jamais pensé. Des mots que personne à part elle ne pourrait jamais prononcer. Et pour cause, personne au monde ne lui avait jamais porté ce genre d'attention. Personne n'avait jamais cherché à connaître ses goûts, ses habitudes, ses humeurs ou ses plaisirs… et pourtant, elle l'avait fait. Elle, Hermione, l'avait fait…

- Je pourrais continuer longtemps. Vous avez un tas de tics nerveux et de petites d'habitudes… comme cet étrange sourire en coin chaque fois que vous avez une idée. Dit-elle amusée. Ou cette ride au niveau de front, qui apparaît uniquement quand vous réfléchissez.

- Et… c'est important pour toi ? Demanda-t-il du bout des lèvres.

- Comment ça ?

- Ces mimiques, ces habitudes qui te font connaître l'homme derrière le Maître… elles comptent à tes yeux ?

Au bord du malaise, Hermione regretta d'avoir si rapidement finit son verre. Bon sang… elle aurait mieux fait de se taire. Aussi, c'est décontenancée qu'elle le regarda la détailler. Il semblait troublé, pour ne pas dire profondément choqué.

- Eh bien je… je les trouve rassurantes. Dit-elle après de longues secondes. Parfois, amusantes. Mais la plupart du temps, j'avoue qu'elles sont attendrissantes. Ces détails ne sont peut-être pas grand-chose mais… ils me prouve chaque jour que malgré votre immortalité vous restez un homme. Un homme avec son caractère, ses préférences, ses habitudes… et c'est agréable.

- Pourquoi ? Demanda-t-il.

Bon Dieu… pourquoi insistait-il ?!

- Parce qu'elles… me font me sentir plus proche de vous. Avoua-t-elle du bout des lèvres.

« Plus proche… »
De simples mots, prononcés à voix basse.
De simples mots, emplit de sens cachés…
De simples mots que personne ne lui avait jamais dit au cours de sa vie.

- Désolée. Dit-elle précipitamment. Je… je m'égare. Le Whisky me monte à la tête.

Elle était gênée. Gênée par son regard, son silence, sa proximité… Gênée de lui avoir avoué un dixième de tout ce qu'elle ressentait. Pourtant, le Mage ne parvînt pas à s'en détacher. Ce qu'elle lui disait… ce qu'elle avait remarqué… le troublait au-delà de tout ce qu'il aurait pu imaginer. Pourtant, ça n'aurait pas dû. Après tout, ils se côtoyaient depuis plusieurs mois, vivaient sous le même toit et passait la majorité de leur temps ensemble. Pour preuve, lui aussi avait appris à connaître ses goûts et habitudes. Mais l'entendre les réciter comme si de rien n'était… voir son regard se perdre au fil de ses pensées… Par Salazar, il se sentait renversé. Abasourdi. Décontenancé. Subjugué… et encore tant de choses à la fois qu'il ne pouvait nommer. Jamais personne n'avait été heureux de se rapprocher de lui. Jamais personne n'avait intentionnellement cherché à remarquer ses habitudes de vie.

Jamais personne n'avait été touché par ce qu'il était…

- Non… souffla-t-il désorienté. Ne le sois pas.

- Je dois vous paraître idiote. Déglutit-elle avec peine. Ces détails ne sont pas importants.

- Au contraire…

Surprise de le voir aussi bien réagir, Hermione le vit soupirer avant de poser son verre sur la table basse. Etrangement silencieux, il sembla hésiter quelques secondes, comme en proie à l'indécision avant de brusquement la regarder en face.

- J'avoue que tout ceci me… déstabilise. Je n'ai jamais cherché à nouer des liens au cours de ma vie. Déclara-t-il.

- Que… que voulez-vous dire ? Balbutia-t-elle.

- Les seules personnes de mon entourage n'ont toujours été que des fidèles ou des soldats. Des gens manipulables, utilisables et surtout remplaçables. J'imagine qu'on récolte ce que l'on sème, mais toi Hermione… tu es l'exception à la règle.

Il lui était étrange de parler de la sorte. De s'ouvrir et… de paraître vulnérable. Mais il avait fait le vœu d'être un meilleur Maître à son égard ; et l'honnêteté était le premier pas de cette promesse. Aussi, c'est sans gêne qu'il la détailla de longues secondes. Les joues rouges et les lèvres gonflées par le feu de leur alcool, il sentit son regard se perdre dans le sien tandis qu'elle peinait à cacher les tremblements de ses mains. Scintillant devant les flammes, sa mèche blonde barrait négligemment les traits de son visage ; un visage qu'il n'eut de cesse de contempler, avant que ses pupilles ne suivent les lignes de son cou… de ses épaules… et de sa peau. Nue et délicatement parfumée, elle se dévoilait élégamment sous les coutures de sa robe. Une peau qu'il ne parvînt qu'à imaginer sous son habit, avant de laisser place aux courbes envieuse de son corps. Un corps fin et gracieux. Un corps dont la pâleur aurait su ravir n'importe quels yeux. Un corps qu'il ne put que deviner dans les ombres de la semi-obscurité… mais dont les promesses suffirent à l'envoûter. Oui. Il ne pouvait le nier. Il n'avait pas uniquement choisi la plus incroyable des Initiées, la plus prodigieuse des sorcières et la plus assidues des élèves… il avait choisi la plus belle.

- Tu es… irremplaçable Hermione. Souffla-t-il subitement. Non pas à cause de ton Titre ou de tes pouvoirs mais pour tout ce que tu es en dehors de ça.

Estomaquée, la jeune femme sentit son cœur s'arrêter. C'était la première fois qu'il ne la valorisait pas en tant qu'Initiée ; qu'il ne la félicitait pour ses connaissances ou capacités. La première fois qu'il la regardait pour ce qu'elle était…

- Je pourrais mentir, mais tu me le prouve un peu plus ce soir. Personne ne t'égale.

- Je… je ne fais que mon devoir. Dit-elle mal à l'aise.

- Non. Tu fais bien plus que ça. Tu… me désarmes.

Percutée en plein cœur, Hermione sentit ses jours s'embraser. Jamais il ne lui avait une telle confession.

- Et si je devais être proche de quelqu'un… ça ne pourrait être que toi.

Il semblait troublé par ses propres mots. Comme s'il réalisait une vérité qu'il n'avait jusqu'alors jamais soupçonné, ses yeux s'écarquillaient et sa voix tremblait ; une image plus déroutante encore que le monde n'aurait pu l'imaginer.

- Tu as remarqué des détails que… personne n'avait vu avant toi. Et aussi surprenant que cela puisse paraître je crois que moi aussi.

- Maître, je…

- Tu aimes les fraises. Dit-il alors. Le chocolat et les tartes aux citrons. Tu portes un parfum à la vanille. Tu détestes porter des talons. Tu gardes toujours ta baguette dans l'une de tes manches. Tu lis de la littérature moldu pour te détendre. Tu replaces toujours l'une de tes mèches derrière ton oreille. Tu tors les coutures de tes habits quand tu es inquiète. Et tu casses la plupart des tes crayons quand tu ne trouves pas de réponses à tes questions…

Au bord des larmes, Hermione se mordit la lèvre et détourna le regard. Qu'elle remarque des détails était une chose… mais qu'il en face de même ? Qu'il s'intéresse à elle ? Elle n'aurait jamais pu le concevoir.

- J'imagine que remarquer ces détails devient naturel avec le temps. Continua-t-il intrigué. Mais j'avoue que… c'est bien la première fois que j'y fais attention.

- Est-ce… mal ? Demanda-t-elle inquiète.

- Non. Juste surprenant. Mais tu as raison… C'est agréable.

- De quoi ?

- De me sentir proche de toi.

C'était dit.
Et étrangement, cela suffit.

Aussi renversés l'un que l'autre, les deux sorciers se murèrent dans un profond silence.
Un silence d'à peine quelques secondes…
Un silence emplit de doutes et de confusion.
Un silence qu'un entendit résonner dans les sursauts des braises ardentes.

Et pourtant… aucune de leurs pensées ne fut aussi claire qu'à cet instant. Quelque chose se passait. Quelque chose s'agitait. Quelque chose se révélait. Quoi ? Ils l'ignoraient, mais le sentait. Incapable de se détacher l'un de l'autre, leurs cœurs s'enfiévrèrent sous l'ardeur de leurs regards et le corps se figèrent sous la force de leurs auras. Ils étaient pétrifiés, transcendés, envoûtés, submergés, tétanisés… à tel point qu'aucun d'eux ne put plus respirer. Privés d'oxygène et embrumés sous l'ardeur de leur apnée, ils se sentirent aveuglés par la distance qui les séparaient. Ils se sentirent se perdre… se noyer… agoniser à quelques centimètres l'un de l'autre. Une détresse étrange et oppressante, qui les désarma presque autant que la traîtrise de leurs sens. Comme si les Dieux s'étaient réunis, ils entendirent les chuchotements du monde s'évanouir et les Astres s'aligner. Comme si l'Univers n'était né que pour eux, ils virent un souffle étrange raviver la chaleur mourante du feu. Comme si plus rien ne comptait, ils sentirent le Destin s'agenouiller... Une communion rare, puissance et enivrante qui les laissa muets dans leur contemplation. Mais qu'auraient-ils pu dire ? Ces instants étaient de ceux dont le silence est roi… et la fugacité reine. Aussi, ces quelques secondes s'évanouirent à leur tour dans le gong assourdissant d'une minute. Une minute qui marqua la fin de cette infernale tentation…

- Il… il est tard. Souffla-t-il brusquement.

Il ne savait pas ce qu'il se passait. Il ne savait pas pourquoi sa gorge s'asséchait et son cœur brûlait. Il ne savait pas pourquoi son regard la cherchait et ses joues s'échauffaient… Mais le sentait... Il ne voulait pas partir. Il ne voulait pas lutter. Et pourtant, la vivacité de ses jambes le ramena à la réalité.

- Ou… oui. Acquiesça-t-elle à son tour.

Le Whisky les désorientait. Il fallait qu'ils partent, se réveillent, se ressaisissent… Pourtant et alors qu'il se redressait, Voldemort ne put s'empêcher de lui jeter un ultime regard. Le souffle court, Hermione fouillait l'obscurité dans l'espoir de s'apaiser et d'y trouver le bon sens qui semblait l'avoir abandonné. Mais elle le savait… rien ne pourrait la sauver du feu qui la possédait. C'est donc plus gênée que jamais qu'elle esquiva un sourire et lui souhaita une bonne nuit. Une attention là aussi anodine, mais à laquelle il frémit.

- Bonne nuit. Répondit-il.

Il aurait pu se détourner et s'arrêter là.
Sourire et se contenter de leurs regards.
Mais en fut incapable.

Aussi, Hermione ne comprit pas pour quelles raisons il s'avança, ni même pourquoi son cœur s'arrêta. Non… elle ne sentit que ses lèvres sur son front. Des lèvres tendres et brûlantes. Des lèvres fines et furtives. Des lèvres à la douceur divine, qui l'embrassèrent dans un ultime « bonne nuit ». Des lèvres qui disparurent presque aussi rapidement que lui…


Bouleversé, Voldemort regarda le miroir qu'il venait tout juste de briser. Eparpillés au sol, une myriade d'éclat de verre lui couvrait les pieds, symbole de la rage qu'il n'avait pas su calmer… une rage qui ne cessait de croître dans son cœur et qui commençait peu à peu à lui donner la nausée. Par tous les Dieux… il se sentait dériver. Comme si son âme se laissait infiltrer par la confusion et le doute, un millier de questions s'étaient mises à le hanter. Pourquoi ? Si seulement il le savait… Si seulement il pouvait faire taire les murmures insidieux qui obscurcissaient ses pensées ! Que dire ! Les infâmes démons qui ne cessaient de hurler ! Mais c'était plus fort que lui… Il pouvait le sentir dans ses tremblements de haine, un poison coulait dans ses veines ! Vicieux, perfide et corrosif, il laissait sa raison s'étioler, son esprit divaguer et son cœur se tromper ! Oui… il s'acharnait. Encore et encore, ce poison ne se taisait jamais, avide et déterminé à anéantir tout ce en quoi il croyait. Tout ce pour quoi il se battait ! Il violait l'orgueil de son sang… Pire encore, il corrompait la noblesse de son rang, transcendait l'intransigeance de sa puissance, trompait ses sens et annihilait les fondements même de sa conscience. Il… il le changeait. Le possédait. Et dans cette agonie, la honte déformait ses traits. Qu'ils soient maudits. Que les Dieux soient maudits ! Mais aucun de ses cris n'aurait su endiguer cette perfidie…

A bout de souffle, le Mage Noir passa une main dans ses cheveux et s'y accrocha dans une grimace orgueilleuse. Il devait se calmer. Il devait respirer ! Il devait retrouver ses esprits ! Mais son enfer ne connaissait pas de répit….

Seigneur… il avait embrassé son front.
A elle.
Hermione !

Pourquoi ?! Juste… pourquoi ?! Pourquoi diable, lui, Voldemort, avait-il fait ça ?! C'était ridicule ! Incongru ! Déplacé ! Niais ! Abjecte ! C'était… une véritable folie qu'il venait de commettre ! Et pourtant il l'avait faite. Pire encore, cela lui avait semblé naturel ! Et même… plaisant. Plaisant ! Par Salazar, ça n'avait aucun sens ! Il ne pouvait pas trouver ça plaisant ! Et pourtant… la chaleur de son front s'infiltrait déjà dans son sang. Une chaleur étonnante, irradiante, fiévreuse et envoûtante… une chaleur qu'il pouvait encore sentir sur ses lèvres et dont le simple souvenir asséchait son palais. Une chaleur qui bien qu'il tente de l'oublier, ne l'avait pas quitté. Bon Dieu… il perdait pied. Lui Voldemort perdait pied ! Il aurait pu le nier, se confondre dans l'ignorance et feindre le déni. Chercher à mentir et à ensevelir l'inextricable sentiment qui l'avait envahi ! Mais même s'il l'avait voulu, il n'aurait pas pu. Pas quand son image dansait encore devant lui…

La Sienne.
A elle.

Belle et scintillante, elle se gravait dans son esprit à la force de ses battements de cils. Son regard ambré, ses lèvres vermillon, son sourire légèrement retroussé, ses pommettes échauffées par le Whisky… Oui. Il était maudit. Car sous ses yeux, se dessinait le nouveau cauchemar de sa vie. Un cauchemar qu'il n'aurait jamais imaginé subir mais qu'il pouvait déjà voir sourire dans l'ombre de ses nuits.

Un cauchemar nommé désir…

Et tout cela, à cause d'un seul sourire… d'une seule voix… d'un seul regard… les Siens. Encore et toujours les Siens ! A elle ! Hermione ! Jamais il n'avait ressenti une telle chose... Plus que de la folie, son corps semblait pris de frénésie ! D'une urgence inexplicable ! D'une faim insatiable ! D'un désir inextricable ! Et une part de lui adorait ça… Tel le plus irrésistible des supplices, le goût de sa peau de lait lui chatouillait la langue. Doux et sucré, son parfum l'avait suivi jusqu'à ses appartements, le laissant hagard et troublé par l'incroyable appétit de ses sens. Car oui… ce simple baiser ne lui avait pas suffi. Il en voulait plus. Plus d'elle. Plus de sa peau. Plus de son odeur. Plus de sa douceur. Plus de ses mots. Plus de tout ! Et cette certitude le désarmait. Plus encore, elle le possédait... Que n'aurait-il pas donné pour explorer les contours de sa peau ? Pour sentir chaque parcelle de son corps se perdre sous ses lèvres ? Pour laisser sa robe tomber à terre ? Pour découvrir les merveilles que ses formes envieuses promettaient ? Pour la saisir de sa poigne et la faire sienne ?

La faire sienne… entièrement, sauvagement, sans retenue ni interdiction, sans doute ni question !
La faire sienne pour de bon…

Horrifié par ses propres pensées, le Mage Noir n'en supporta pas d'avantage. Non. Il ne pouvait pas penser ça. Il ne pouvait pas vouloir ça ! Aussi, c'est sans retenue que Voldemort hurla sa rage. Un cri rauque. Un cri dur. Un cri bestial, qui résonna dans ses appartements comme le plus douloureux des râles.

Il était maudit.
Cette femme l'avait maudit.

Il avait toujours cru que son obsession à son égard n'était dû qu'à ses incroyables capacités ! A son esprit vif et aiguisé ! Ou encore à son talent pour se mettre en danger et le défier ! Mais il avait tort. Depuis le début il avait tort ! Il ne s'inquiétait pas uniquement de sa sécurité, de son bien être et de leurs avancées… Non, c'était plus vicieux que ça. Plus piégeux ! Plus dangereux ! Et sans qu'il ne s'en rende compte, la graine d'une nouvelle gangrène avait germé dans sa chaire. Il… il se souciait d'elle pour ce qu'elle était. Il se souciait d'elle pour… elle. Et cette seule vérité suffisait à l'achever dans sa peine. Il s'était laissé approcher en faisant d'elle son Initiée. Il s'était laissé surprendre par son indescriptible beauté. Il s'était laissé attendrir par son regard aux milles reflets. Il s'était laissé séduire par son caractère endiablé ! Et maintenant… maintenant il tremblait de désir. Pour elle.

Existait-il plus infâme ? Plus vil ? Plus cruel sort que celui d'un cœur gagné par une telle hérésie ?! Non. Aucun. Mais que les Dieux lui en soit témoin… il ne se laisserait aveugler par cette sorcellerie. Il ne laisserait pas les lèvres de son Initiée réduire à néant tout ce qu'il accompli ! Non. Il se battrait. Quitte à en perdre la raison, quitte à hurler jour après jours entre ses dents, il n'abandonnerait jamais !

Car il le savait… seul l'orgueil l'empêchait de partir la retrouver.
Une ultime certitude qu'il refusa d'ignorer, mais qu'il se jura d'éradiquer…


Voilààààà XD

Après le procès, le réconfort... et après le réconfort, la tourmente XD Qu'en avez-vous pensé ? A votre avis, comment les choses vont-elles évoluer ? Car pour la première fois de sa vie, Voldemort ressent une nouvelle émotion qu'il n'est pas très heureux de découvrir ! J'ai hâte de lire vos avis ! En tout cas restez à l'affut car les prochains chapitres s'annoncent tout aussi mouvementés ! ;)))

Merci encore pour tous vos messages et votre soutien 3 vous êtes des amours.