« A l'heure où tout se meure… à l'orée de la fin promise… à l'aube du nouveau millénaire Cosmique… pendant la nuit la plus noire du siècle le plus sombre de l'humanité, le destin du monde sera scellé. Mais sous le soleil noircis de magie, une lumière pourra jaillir. Une lumière et une promesse. Les Dieux Créateurs l'avaient juré devant les pleures de leur Frère, ainsi ce serment reste inscrit dans le Ciel. De cette lumière, naîtra le seul espoir des sorciers. De cette lumière, naîtra leur seule chance de se racheter. Mais prenez garde Sorciers ! Le sang devra être versé. Des larmes devront être arrachées… et dans cet éclat mortel, ne survivra que la vérité. Car une fois réunies sous le soleil maudit, les sphères de la destinée ne pourront être trahies. Ainsi la foudre s'abattra et le monde s'éveillera grandit… un monde où seuls les dignes se verront accorder la grâce Divine. »

Ressassant en boucle ces mots, Hermione soupira dans un grondement.

« A l'heure où tout se meure… à l'orée de la fin promise… à l'aube du nouveau millénaire Cosmique… pendant la nuit la plus noire du siècle le plus sombre de l'humanité, le destin du monde sera scellé. »

Elle pouvait y arriver. Elle pouvait comprendre ce que cette sphère disait ! Elle pouvait percer ses secrets !

« Mais sous le soleil noircis de magie, une lumière pourra jaillir. Une lumière et une promesse. Les Dieux Créateurs l'avaient juré devant les pleures de leur Frère, ainsi ce serment reste inscrit dans le Ciel. »

La lumière… la lumière était leur chance de survivre ! Leur chance de sauver l'humanité ! Mais comment ? Comment pouvait-elle jaillir le jour d'une Eclipse Magique ? Devaient-ils l'invoquer ? La créer ? Ou l'attendre bêtement à l'heure même où le monde serait sur le point de s'écrouler ?! Non… il devait y avoir autre chose. Quelque chose de plus tangible, de plus concret, de plus réaliste !

« Le sang devra être versé. Des larmes devront être arrachées… et dans cet éclat mortel, ne survivra que la vérité ».

La vérité… la vérité… la vérité ! Mais… quelle vérité ?! Les sphères devront être positionnées sous le Soleil en plein éclipse avant d'être soumise à… à une sorte de rituel. Bien ! Mais lequel ? Et comment faire ?! Quel sang devait être versé ? Quelles larmes devaient couler ?! Etait-ce littéral ? Ou plus abstrait ? S'agissait-il d'une énigme dans une énigme ? D'une métaphore destinée à leur révéler un tout autre procédé ? Il y avait forcément une réponse ! Un lien ! Une connexion entre tous ces éléments ! Quelque chose qu'elle pouvait comprendre ! Mais plus le temps passait, plus Hermione devait se rendre à l'évidence. Elle aurait beau décortiquer chaque lettre, chaque mot, chaque phrase, chaque intonation, chaque avertissement, cette prophétie avait relevé l'exploit d'être plus incompréhensible que la précédente...

« Ainsi la foudre s'abattra et le monde s'éveillera grandit… un monde où seuls les dignes se verront accorder la grâce Divine. »

Sérieusement… à quoi cela rimait ?! Les Dieux Créateurs n'avaient-ils donc rien de mieux à faire ? Non ! Pourquoi s'empêcheraient-ils de les tourmenter ? Après tout ils n'étaient que des Sorciers ! Des êtres de péchés et de malice qui ne cessaient de profaner la magie qui leur avait été donné ! Des humains faibles et égoïstes, de véritables vermines qu'il convenait d'exterminer sans sourciller ! Alors quoi de mieux que quelques charades pour les torturer d'avantage ! Pour occuper leurs dernières heures de vie et s'assurer qu'ils ne sombrent pas dans l'ennuie ! A bout de nerf, la jeune femme chiffonna son brouillon et l'incendia d'un coup de baguette cinglant. Elle perdait patiente. Elle perdait son sang-froid. Elle perdait espoir ! Mais qui aurait pu la blâmer ?! Déjà un mois était passé depuis l'audience des représentants du Comité ! Un mois qu'elle et son Maître avaient passé à ressasser les mots de la dernière sphère qu'ils avaient trouvé ! Un mois de recherches, d'étude et de traductions dans l'espoir d'enfin découvrir ce qu'ils manquaient ! Mais les jours étaient passés… et leur délai les narguaient.

320 jours.
Il ne leur restait que 320 jours !

Et plus elle y pensait, plus Hermione désespérait. Seigneur… c'était ridiculement court. Et il leur manquait encore une sphère. La dernière du puzzle. La dernière capable de tous les sauver ! La dernière capable d'empêcher l'extinction de l'humanité ! Mais elle aussi ne se laissait pas trouver. Un ultime échec qui dans l'écho de la deuxième prophétie, lui donnait l'impression de sombrer dans la plus toxique des folies. Et pourtant… malgré ça, ses pensées étaient ailleurs. Lointaines et désordonnées, elles ne cherchaient qu'à se distraire du véritable malheur qui la hantait. Un malheur plus grand, plus dur, plus fatal… un malheur face auquel Hermione parvenait à peine à respirer.

Son Maître.

Cela faisait un mois qu'ils s'étaient quittés sur ce « baiser » de bonne nuit… et également un mois qu'elle ne vivait plus que de thé et d'insomnies. Certes, les restes de son sevrage ne l'aidaient pas à trouver le sommeil ; mais son Maître… son Maître était le seul à véritablement accaparer ses pensées. Pas la prophétie. Pas le fléau Divin. Pas même la guerre ! Non. Seulement lui. Son regard, son sourire, son aura, sa carrure… incapable de s'en détacher, elle se sentait obsédée. Transcendée ! Et si elle avait douté de ses sentiments par le passé, aujourd'hui Hermione ne pouvait plus le nier. Elle l'aimait. Elle, Hermione Granger l'aimait ! Lui ! Voldemort ! Plus que cela, elle l'adorait ! Le vénérait ! L'adulait ! Comme si son propre corps était pris de frénésie, ses joues s'empourpraient à son simple souvenir, la laissant confuse et béate devant l'éclat de son sourire. Un sourire qu'elle n'avait malheureusement plus vu rayonner depuis cette dernière soirée…

Seigneur, elle n'aurait jamais dû lui dire ce qu'il représentait pour elle... Elle n'aurait jamais dû laisser le Whisky lui faire avouer ce qu'elle ressentait ! Et le pire était qu'elle n'en avait presque rien dit ! Mais cela avait suffi… Car depuis cette fameuse nuit, aucun d'eux n'avait plus osé se regarder. Comme si un non-dit s'était installé, un étrange silence avait commencé à régner. D'abord pendant leurs heures de travail… puis à leurs repas… avant de s'étendre à chaque détour de couloir, jusqu'à ce qu'il ne reste d'eux que deux sorciers gênés à la simple idée de se voir. Risible non ? Après des mois passés à se perdre et se chercher, ils ne tenaient pas plus d'une semaine sans à nouveau s'ignorer ! Par tous les Dieux… c'était un cauchemar. Bien sûr, elle n'était pas idiote. Elle savait que tout ceci lui était étranger ! Elle savait que leur « relation » ne se limitait plus à de simples rapports Maître – Initiée ! Elle-même en était effrayée ! Mais de là à l'ignorer de la sorte ?! A la jauger d'un œil lointain et désinvolte ?! A tout faire pour ne pas la croiser ?! Cela allait au-delà de la simple gêne, du doute ou de la pudeur ! C'était… cruel. Un véritable supplice qui infiltrait son corps et son esprit. Un poison, plus nocif encore que le Sang de Dragon, qui corrompait son âme et embrumait ses sens ! Un Enfer, qui s'ouvrait sous ses pieds chaque fois qu'elle entendait leur silence résonner. Une torture, qu'elle n'aurait jamais cru devoir endurer mais qui ne cessait de la hanter…

Aussi, c'est le cœur éventré et au bord de la nausée qu'Hermione avait affronté chaque journée dans l'espoir de la voir leur situation changer. De voir leur complicité se raviver et leur quotidien s'égailler. Mais plus les jours étaient passés, plus leur distance s'était affirmée... Pourtant, elle avait tout fait pour l'empêcher. Elle avait essayé d'engager la conversation, de chercher son regard, de lui poser des questions et avait même été jusqu'à commettre des erreurs dans ses traductions ! Mais aucune de ses veines tentatives n'avait un tant soit peu éveillé son attention... Troublé par sa présence et rapidement désintéressé par leurs conversations, Voldemort ne lui accordait plus que quelques coups d'œil gênés, suivit d'un minimum de mots lancés d'un ton agacé. Un comportement froid, distant et par-dessus tout horriblement blessant. Par Merlin, que cherchait-il à faire ?! A oublier ? A faire comme si rien ne s'était passé ?! Mais pourquoi ?! Pourquoi se cacher ? Pourquoi la fuir ? Pourquoi l'ignorer ? Ce n'était pas comme s'ils avaient commis la moindre faute ! Ce n'était pas comme si elle lui avait avoué qu'elle l'aimait ! Ils… ils avaient simplement discuté ! Et puis, ce n'était pas elle qui l'avait embrassé avant de le quitter ! Ce n'était pas elle qui avait insisté pour connaître le fond de sa pensée ! Elle… elle n'avait fait que sourire, répondre à ses questions et rire joyeusement… jusqu'à ce qu'elle noie le feu de son cœur dans son maudit Whisky et n'aille trop loin dans ses confessions… « Parce qu'elles me font me sentir plus proche de vous ». Etait-ce cela qui l'avait troublé ? Effrayé ? Etait-ce ces simples mots qui le poussait à se cacher ? Avait-il peur ? D'elle ? De lui-même ? De ce que cela pourrait signifier ? Elle l'ignorait… mais quoi qu'elle pense aujourd'hui, le mal était fait. Pour preuve, il ne venait même plus travailler à ses côtés. Enfermé dans ses appartements privés depuis déjà plus de deux semaines, il avait envoyé un Elfe la prévenir qu'il y passerait le plus claire de ses journées ! A travailler sur la prophétie, certes… mais cela ne changerait rien. Il la fuyait.

Voldemort la fuyait.
Son Maître, le Plus Grand Seigneur des Ténèbres, la fuyait !
Le seul homme au monde pour qui son cœur battait, l'homme pour qui elle était prête à se damner, la fuyait !

Et une fois de plus, il l'abandonnait…


De la rage.
De la folie à l'état pure.
La quintessence même de la haine.

Voilà ce qui brûlait dans les veines de Voldemort… voilà avec quoi il partageait son lit, ses cauchemars et ses insomnies. Voilà ce dont regorgeait son cœur. Un cœur emplit de doute, d'envie et de rancœur... Un cœur empoisonné, violé et terrassé. Un cœur qu'il traînait derrière lui, tel un prisonnier condamné à marcher une chaîne aux pieds. Bon Dieu… il avait cru pouvoir s'en débarrasser. Pouvoir oublier et se conforter dans tout ce qu'il connaissait ! Mais ni la magie Noir, ni la mort, ni même leur quête n'aurait su tarir son désespoir… Un désespoir qui n'avait fait que croître. Un désespoir qui le rendait malade ! Un désespoir qui portait son nom… à elle.

Hermione.

Un mois qu'il l'évitait, la congédiait et la repoussait. Un mois qu'il s'évertuait à ignorer le désir qui le possédait. Un mois qu'il s'efforçait à nier tout ce que son corps et son esprit lui hurlait ! Mais rien ne marchait… ni la distance, ni la défiance, ni le silence. Rien ! Au contraire… plus le temps était passé, plus une infâme frustration l'avait gagné. Rampant sous sa peau tel le plus fourbe des serpents, elle enfiévrait son sang et dénaturait ses sens, le laissant rêveur et envieux de tout ce dont il se privait. Elle.

Hermione.

Il n'avait pas le droit de la désirer. Il n'avait pas le droit de se laisser aller au feu qui l'incendiait. Il n'avait pas le droit de l'approcher… car il le savait, sa simple vue le ferait céder. Il avait tenté de résister, de passer outre et de se raisonner ! Mais ses heures d'études passées à ses côtés n'avaient fait que lui prouver sa faiblesse… face à elle.

Hermione.

Aucune guerre n'était gagnée sans volonté. Aucun combat n'était remporté sans une lutte acharnée ! Mais quand il la voyait approcher… quand il la sentait le regarder… il n'avait plus envie de résister. Il n'avait plus envie de lutter et de feindre l'ignorance ! Non… il ne voulait qu'une chose. Céder. Se laisser aller à ce désir qui le consumait. Oublier tout ce contre quoi il se battait. Plonger dans cette hérésie qu'il haïssait. Alors il l'avait compris… il ne pouvait plus la voir. Il ne pouvait plus lui parler. Il ne pouvait plus prendre le risque de se laisser submerger. Il s'était donc éloigné, reclus, enfermé là où elle ne pourrait pas le trouver. Mais telle la sirène hurlante d'un navire sur le point de sombrer, son ombre l'appelait ; il pouvait l'entendre dans leur silence forcé, dans leurs non-dits et secrets inavoués… sa seule présence dans le château l'attirait ! Semblable à un aimant, une force d'attraction ou une nouvelle malédiction, il se sentait happer par-delà les murs de ses appartements. Vers elle…

Hermione.

Torturé de toute part, ses entrailles bouillonnaient sous la fièvre qui le possédait. La fière d'un homme déchiré par le fardeau qu'il portait. La fièvre d'un homme consumé par un désir qu'il ne pouvait nommer. La fièvre d'un homme damné… Mais il ne pouvait pas succomber. Il n'en avait pas le droit ! Il avait trop travaillé pour arriver au sommet. Il avait trop lutté pour devenir le plus Grand Mage Noir du Monde Sorcier ! Et Hermione… Hermione était son Initiée. Un fossé les séparait. Un fossé qu'il avait volontairement ignoré pour que leur cohabitation soit un succès… mais ça ne pouvait plus durer. Leur attachement ne pouvait plus durer !

Et bien que cette idée lui donne la nausée, c'était déjà décidé. Leur tendresse, leurs regards, leur complicité… tout cela devait cesser ! Car dans le cas contraire… eh bien, ils seraient perdus à jamais.


- Rassure-moi, tu n'as pas prévu de dormir ici ce soir ?!

Au bord de la crise de nerf, Hermione grimaça devant la chevelure platine du Malfoy et soupira avec force.

- Cette ère est révolue et tu le sais... Cingla-t-elle.

- Tu es sûr ?

Elle aurait aimé rire, sourire, prendre ses moqueries avec désinvolture et l'assommer de blagues toute aussi ridicules… mais après le mois qu'elle venait de passer, Hermione n'était même plus sûr d'avoir la simple envie de parler. Assise à sa table de travail, elle regarda son frère avancer lentement face à elle, un rictus amusé collé aux lèvres. Malheureusement, il ne parvînt qu'à exacerber son agacement qu'ils entendirent résonner dans son grondement.

- Drago… Ce n'est pas le moment.

- Tu es occupée ?

- Oui. Claqua-t-elle sans le regarder.

Intrigué devant la dureté de son ton, le Malfoy la regarda l'ignorer plusieurs secondes. De toute évidence, son retour à la vie active avait épuisé sa patience.

- Tu es sûr que ça va ? Se risqua-t-il à demander.

- A ton avis ?

- Eh bien… je ne suis pas un expert mais vu ta grimace, je…

- C'était de la rhétorique ! Soupira-t-elle exaspérée.

Comment pourrait-elle aller bien ?! Elle était coincée ! Coincée avec une sphère qui ne voulait rien dire, des tonnes de livres inutiles, des brouillons à n'en plus finir et un Maître qui ne cessait de la fuir ! Et elle devrait aller bien ? Sourire, s'amuser, oublier ? Reprendre sa vie comme si de rien n'était ? Assister à ses cours de danses ? Perfectionner son chant ? Travailler ses révérences ? Non… non, elle ne pouvait pas. C'était trop dur, trop affreux, trop… douloureux. Aussi et à la lueur de son regard, Drago n'eut aucun mal à deviner quel genre de démons l'habitait.

- D'accord, d'accord ! Obtempéra-t-il. J'arrête mes railleries.

- Merci.

Quelque peu étonné de la trouver si mal lunée, Drago se mordit la langue en silence et s'assit à ses côtés. Toujours déterminée à travailler, il la vit étudier, griffonner quelques notes, soupirer et grimacer sans jamais s'arrêter. Pourtant elle aurait beau tout tenter, ils savaient tous deux qu'elle ne parviendrait pas à l'ignorer…

- Alors ? Demanda-t-il légèrement. Comment était ta journée ?

- Affreuse. Et la tienne ?

- Passable.

- Vantard…

- Et moi qui pensait que ma compagnie te ferait plaisir…

Grondant de plus belle, la jeune femme se risqua à relever la tête et le regarda la jauger d'un œil sévère. Un air qu'elle ne lui connaissait que trop bien et qui la fit soupirer malgré elle.

- Désolée… souffla-t-elle.

- Ce n'est rien. Sourit-il. On a passé toute notre scolarité à s'envoyer des pics alors… je sais que je ne risque rien tant que tu ne lèves pas ton poing.

Franchement outrée de le voir raviver le souvenir de son coup de poing, Hermione dû se pincer les lèvres pour ne pas renchérir. Quelle gougeât ! Néanmoins, il n'avait pas tort… elle s'était rarement battue à mains nues au cours de sa vie, mais serait toujours fière d'être la seule femme au monde à l'avoir mis au tapis.

- Tu l'avais cherché. Rétorqua-t-elle.

- Je n'avais rien fait ! Riposta-t-il.

- Tu étais sur mon chemin !

- Et ça t'a suffi pour me frapper ?!

- Continue comme ça et je pourrais recommencer ! S'exclama-t-elle amusée.

- Ton grade est plus important que le mien ! Je serais obligé de te laisser gagner !

- Oui… c'est d'ailleurs grâce à mon titre d'Initiée que tu m'as laissé te casser le nez en troisième année.

- Tu ne l'as pas cassé !

- Oh je t'en prie ! S'étouffa-t-elle. On voit encore la marque de mon poing sur l'arrête de ton nez ! Tu as même une bosse !

- Et tu en es fière ?! Dit-il faussement outré.

- Bien sûr !

- Tien donc, et qui est la vantarde maintenant ?!

Bon sang… comment pouvait-elle rester sérieuse face à lui ? Affublé de son habituel rictus amusé, elle le vit hausser un sourcil moqueur et lutta pour ne pas exploser de rire. Décidément, même au bord de la crise de nerf il parvenait à la faire sourire. Un exploit qu'elle n'aurait pas cru possible.

- D'accord… capitula-t-elle. Tu as gagné ! Je suis officiellement déconcentrée.

- 10 points pour Serpentards ! S'exclama-t-il brusquement.

- Par Merlin, tu n'es qu'un enfant…

- Et toi une vieille mégère.

- Hé !

- Quoi ? Tu me pique, je te pique. C'est comme ça que ça marche en famille ! Rétorqua-t-il.

Vaincue à son clin d'œil, Hermione reposa son stylo et s'affala dans son fauteuil. A quoi bon persister à travailler ? De toute façon, cette traduction n'avait pas le moindre intérêt.

- Tu n'as personne d'autre à embêter ? Demanda-t-elle.

- Honnêtement… pas vraiment.

Désabusée, elle le regarda faire léviter ses feuilles de brouillons d'un sort informulé avant d'en faire des avions en papier. Une ultime tentative qui, bien qu'elle soit particulièrement puérile, suffit cette fois à l'attendrir. Elle savait que ces dernières semaines avaient été éprouvantes pour lui… Renvoyé au Ministère pour préparer leurs troupes à la guerre, Voldemort l'avait promu au Titre de Grand Général des Armées. Un Titre à l'importance capitale, un honneur aux responsabilités inégalables, mais aussi une façon pour le Mage Noir de faire amende honorable… Avec du recul – et aussi surprenant que cela puisse paraître – il avait reconnu s'être montré injuste envers les Malfoy. Certes, ils avaient couvert la fuite de son Initiée, mais avaient également toujours tout fait pour la protéger. Aussi et même s'il n'en avait rien dit, l'honneur d'une telle nomination avait parlé pour lui. De quoi émouvoir d'avantage leur famille, qui avait cependant dû voir leur fils prodigue partir... Envoyé en mission au quatre du pays, Drago s'efforçait de consolider leurs rangs, de déterminer les forces de leurs ennemis et de définir leurs futures stratégies. Un travail titanesque, dangereux et par-dessus tout exténuant, qui ne lui avait laissé que peu de temps pour leurs réunions de familles. Et pourtant il était là, toujours déterminé à la faire rire. Une attention qui la fit sourire un court instant, avant que ses enfantillages ne l'agacent à nouveau...

- Arrête un peu ! Tu mélanges mes fiches ! Fit-elle.

- Tes fiches ?! Quelles horreur…

- Je ne sais pas comment vous travaillez au Ministère, mais ici on fait preuve de sérieux !

- De sérieux… répéta-t-il. Quel ennuie. Je comprends mieux pourquoi tu es de mauvaise humeur !

- Je ne suis pas de mauvaise humeur.

- Ah oui ? Dans ce cas raconte-moi ta journée !

Elle lui avait tendu une perche… et s'était piégée elle-même. Ramassant ses feuilles à la volée, la jeune femme les déplia dans un soupir et le regarda la détailler. Ancrés sur elle, ses yeux ne dévièrent pas, impatients et curieux d'apprendre ce qui la mettait dans un tel état. Mais comment pouvait-elle lui en parler ? Elle-même ne parvenait pas à trouver les mots adéquats pour décrire le nouvel enfer qu'elle vivait.

- Il n'y rien à en dire… grimaça-t-elle.

- Allez… ne me force pas à te supplier. Insista-t-il. Tu as ta tête des mauvais jours.

- C'est faux !

- Oh je t'en prie, les elfes rasent les murs et les portraits ont fuis leurs tableaux !

Ahurit devant une telle réplique, Hermione ne sut que répondre. Elle savait qu'elle avait mauvais caractère, mais de là à effrayer les Elfes ?! Partagé entre l'exaspération et les rires, Hermione bafouilla sans trouver quoi dire, avant de brusquement soupirer. Même si elle aurait aimé le contredire, elle ne pouvait le nier. Elle était désespérée.

- D'accord… avoua-t-elle. En toute honnêteté, je n'ai pas passé une très bonne journée.

- J'avais remarqué. Railla-t-il. Que s'est-il passé ?

- Eh bien, le Maître et moi rencontrons quelques… difficultés.

- Dans vos recherches ?

Si seulement il n'y avait que ça…

- Oui. Souffla-t-elle. Dans nos recherches.

- Je vois. J'imagine que ça explique son sale caractère.

- Son… son quoi ? Bafouilla-t-elle.

- Son sale caractère. Répéta-t-il. Je ne sais pas sur quoi vous travaillez mais je ne l'avais pas vu aussi hors de lui depuis ta fuite en Turquie !

Il… il l'avait vu ?! Alors qu'elle désespérait de le croiser au détour d'un couloir, Drago l'avait vu !

- Tu… tu lui a parlé ? Déglutit-elle ahuri.

- Bien sûr ! Je sors à l'instant même de son bureau.

- Quoi ?! S'étouffa-t-elle. Mais… pourquoi ? Que t'a-t-il dit ?!

- Depuis quand la guerre t'intéresse ?

- Réponds-moi ! Tonna-t-elle.

Surpris de la voir réagir de la sorte, Drago sursauta violemment au craquement sec de son crayon. Brisé en deux sous la force de sa poigne, elle ne le remarqua même pas… mais laissa le jeune homme trembler sous le joug acéré de son regard.

- Eh bien, il… il m'a demandé mes rapports de la semaine. Nous avons parlé des Centaures et bu un verre.

- C'est tout ?!

- N'est-ce pas assez ?! Demanda-t-il à son tour. Il est d'une humeur massacrante, je n'avais pas envie de m'éterniser !

Oh Seigneur… elle n'arrivait pas à y croire. Elle mendiait son attention et agonisait sous le poids de son silence, pendant que son frère s'évertuait à écourter leur réunion ! Si le Destin n'était pas un enfoiré de première, alors elle n'était plus Sorcière…

- Quelle ordure… siffla-t-elle entre ses dents.

- Pardon ?!

- Pas toi idiot ! Ragea-t-elle.

- Pourrais-je savoir d'où tu te viens une telle colère ? Demanda-t-il intrigué.

Bouillonnante de haine, Hermione sentit son sang affluer vers ses joues et enragea sous la chaleur de sa fièvre. Elle s'évertuait à être une bonne Initiée, l'aidait à mettre le monde à ses pieds et s'acharnait à vouloir sauver l'humanité… mais dès qu'elle lui avouait à quel point il comptait pour elle, Monsieur le Plus Grand Seigneur des Ténèbres se cachait ! Quel ingrat… quel lâche !

- Ce n'est pas important ! Apparemment, rien n'a d'importance… alors à quoi bon ?!

- Mais enfin qu'est-ce qui te prends ? S'exclama-t-il ahurit.

- Ce qu'il me prend ?! Rien ! Absolument rien ! D'ailleurs, je vais très bien ! S'écria-t-elle dans un sourire hystérique. Je ne fais qu'exécuter les ordres que le Maître m'a donné ! Je… je lis et je traduis et j'étudie, encore et encore sans jamais m'arrêter ! Je tente de décrypter les plus grands secrets du Monde Sorcier ! Tu sais… le quotidien de la vie d'une Initiée !

Elle avait envie de hurler. D'exploser. De réduire cet endroit en un tas de cendre fumante et de libérer son feu Ancestral sur le monde !

- Hermione, tu m'inquiètes là…

- Moi ? Non, il ne faut pas ! Je vais bien ! S'exclama-t-elle. Regarde, je… je bois du thé, je mange des fraises, ne dors plus dans la bibliothèque, je ne me balade plus en pyjamas, je respire la santé… je vais parfaitement bien !

Décontenancé devant sa tirade insensée, Drago la vit se lever et gesticuler dans plus de cris qu'il ne put en compter et la fixa de ses yeux écarquillés. Elle allait tout sauf bien… peut-être pas physiquement, mais rien n'aurait pu trahir le désespoir de ses hurlements.

- Hermione…

- C'est vrai ! Je t'assure ! Ce n'est pas comme si le Maître ne m'avait plus adressé la parole depuis presque un mois ! Ce n'est pas non plus comme s'il baissait la tête chaque fois qu'on se croisait ou… qu'il avait décidé de ne plus travailler dans la bibliothèque ! Non… non, ce n'est pas comme si je ne dormais plus, ou que mes recherches n'avançaient pas… ou que je luttais constamment contre l'irrésistible envie de trouver un œuf de dragon et de le vider de son sang !

Le… Le Maître ne lui parlait plus ?! Un œuf de Dragon ?! Par Merlin, mais qu'est-ce qui s'était passé en son absence ?!

- Hermione, calme toi !

- Que je me calme ? Répéta-t-elle ahuri. Mais je suis parfaitement calme !

- Bien sûr et tes hurlements de harpies sont des cris de joie ?!

- Oui ! S'exclama-t-elle plus encore. Parfaitement ! Je suis… la plus comblée des Initiées !

- Hermione…

Elle craquait. Elle ne pouvait plus lutter, plus mentir, plus jouer la comédie… pas quand celui qu'elle attendait désespérément l'ignorait à l'en faire douter de sa propre existence. Aussi, c'est plus vaincue et désabusée que jamais qu'Hermione sentit un sanglot l'étouffer. Elle n'avait pas le droit de pleurer. Pas pour lui ! Pas pour ça ! Mais ne parvenait déjà plus à respirer. Tremblante, elle vit Drago paniquer devant ses yeux boursoufflés et tenta vainement de le rassurer ; mais qu'espérait-elle lui faire croire ? Elle était une épave… c'est donc sans trouver la force de résister qu'elle se laissa aller dans ses bras. Une étreinte réconfortante, douce et apaisante, qui suffit à couvrir ses joues de larmes.

- Hé… souffla-t-il doucement.

- Je… je suis… désolée…

Elle haletait sans souffle, démunie et désemparée devant tout ce qui lui échappait. La prophétie, leur mission, la guerre, son Maître… que de défis qu'elle s'était jurée de relever ; que de quêtes qu'elle s'était promise de mener ! Mais elle était seule et désespérée.

- Par Merlin, Drago… Dit-elle contre lui. Qu'est-ce que je vais faire…

- Je n'ai pas tout compris de ce que tu as dit… Avoua-t-il dans une grimace. Mais en ce qui concerne l'œuf de Dragon, je ne sais d'avance que c'est un mauvais plan !

Etouffant un sourire, elle se dégagea dans une grimace et essuya ses joues d'un air hagard. Le sort du monde reposait sur ses épaules et elle pleurait car son Maître l'ignorait… qu'elle était pathétique.

- Pardon de… me laisser aller.

- Honnêtement, je préfère te voir pleurer que sur le point d'exploser.

- C'est ridicule… souffla-t-elle pour elle-même. Je suis ridicule !

- J'aimerais comprendre pourquoi. Sourit-il mal à l'aise.

- Il n'y a rien à comprendre. Déglutit-elle.

- Hermione…

- Je ne sais pas quoi te dire Drago, je… j'ai bien peur d'avoir fait une bêtise.

Surpris, le Malfoy la regarda s'assoir sans rien dire. Il ne savait pas ce qui avait pu se passer entre elle et le Maître mais savait une chose… une Initiée en pleure et un Seigneur des Ténèbres en furie, étaient de funestes présages pour leur avenir.

- Quel… genre de bêtise ? Demanda-t-il.

- Le genre idiot, stupide et… possiblement irréversible.

- Tu es retournée en Turquie ?

- Quoi ? Non ! S'exclama-t-elle.

- Tu as commis un autre Génocide ?!

- Non ! Répéta-t-elle. Enfin, pas vraiment… mais ce n'est pas le sujet.

Hum… Intéressant. Elle n'avait donc commis aucun nouveau crime susceptible de rameuter les représentants du Comité pour lui faire un procès, et n'avait pas désobéi aux ordres de Voldemort. Dis ainsi, cela ressemblait à un nouveau record ! Pourtant, c'est plus affligé que jamais qu'il la trouvait au bord de la crise de nerf… Un détail qui l'inquiéta d'avantage.

- Bien dans ce cas, je doute que ce soit si terrible que ça ! Dit-il d'un ton rassurant.

- Oh crois moi, tu serais surpris…

- Alors dis-moi !

Accroupit face à elle, Hermione déglutit avec peine. Lui dire ? Mais lui dire quoi ? Qu'ils ne se parlaient plus, ne se regardaient plus, rougissaient dès qu'ils se croisaient, osaient à peine se côtoyer… tout ça parce qu'elle lui avait avoué qu'elle aimait être proche lui et qu'il lui avait embrassé le front pour lui souhaiter bonne nuit ?! Autant l'envoyer à St Mangouste ! Mais elle ne pouvait plus porter ce fardeau… c'était trop ! Trop à taire ! Trop à supporter ! Trop à accepter ! Aussi, c'est au bord des larmes qu'elle lui prit la main avec tendresse. Il était son frère. Elle pouvait lui faire part de ses secrets… mais accepterait-il de les entendre ?

- Je… j'ai récemment commencé à… développer une… certaine affection pour le Maître. Souffla-t-elle du bout des lèvres.

Etonné devant un tel aveu, Drago fronça les sourcils. C'était donc ça le problème ? De l'affection pour le Maître ?!

- Je sais que c'est ridicule ! Ajouta-t-elle. Et déplacé mais…

- Mais enfin, ce n'est pas un secret !

Abasourdie, la jeune femme se décomposa sur place. Qu'avait-il dit ?!

- Quoi ?! S'étouffa-t-elle.

- Voyons Hermione… Tu es son Initiée ! Dit-il amusé. Vous travaillez et cohabitez ensemble depuis plus de six mois maintenant ! Tu as prêté serment, revendiqué ton allégeance… c'est parfaitement normal que tu finisses par l'apprécier ! Je sais bien que… ton passé aux côtés de la Résistance t'as conditionné à le haïr, mais tu n'as pas à avoir honte d'apprécier le Maître que tu as juré de servir ! Je veux dire… on est tous passé par là ! Même moi ! Il me terrifiait quand j'étais plus jeune, et même si c'est toujours un peu le cas je… je ne le déteste pas. A vrai dire, je dirais même que d'une certaine manière je… je l'apprécie moi aussi.

L'apprécier ?! Non ! Non elle ne l'appréciait pas ! Du moins… pas comme ça. Une nuance que Drago ne sembla pas comprendre et qui lui fit se mordre la langue.

- Non, Drago… C'est plus que ça.

- Comment ça ?

- Je…

Bon Sang… comment pouvait-elle lui expliquer ses sentiments ? Comment pouvait-elle seulement lui dire qu'un feu se rassasiait de son cœur et de sa conscience ? Que sa seule présence lui donnait des frissons ? Que sa voix, son regard, la force de sa poigne et la puissance de son aura la transcendaient de tout part ? Qu'elle se sentait faillir devant ses sourires ? Qu'elle se languissait de l'entendre rire ? Qu'elle était prête à tout juste pour une seconde de son attention ? Qu'elle sombrait dans la folie devant l'opacité de son silence ?! Qu'elle se sentait mourir à chaque seconde d'ignorance…

- Je ne saurais pas te le décrire. Avoua-t-elle du bout des lèvres. J'ai juste… l'impression de devenir folle. Le Maître ne me parle plus, m'évite, me fuis et… je ne sais pas quoi faire pour arranger les choses.

Désemparé devant le profond désespoir de sa sœur, Drago caressa la paume de sa main et s'efforça de sourire. Il détestait la voir dans de tels états… en particulier quand son Maître s'en avérait coupable.

- Ecoute… je ne sais pas ce qu'il a, ni même ce qui lui passe par la tête mais ne le prend pas personnellement. Déclara-t-il tendrement. Il est irascible, changeant et… particulièrement inquiet ces derniers temps. La guerre se rapproche, Potter galvanise la haine des Centaures et même certains de nos alliés commencent à montrer des signes de révoltes.

- Je sais mais… pourquoi me repousse-t-il ? Demanda-t-elle. Je… je n'ai rien fait pour…

- Hermione. Dit-il plus fort. Le Maître est maladroit mais ça ne signifie pas qu'il cherche à t'évincer. Au contraire, il m'a même demandé de tes nouvelles !

De ses nouvelles… à elle ?!

- Vraiment ?! Souffla-t-elle sans y croire.

- Oui ! J'avoue que ça m'a un peu surpris, mais maintenant que je te vois je comprends mieux pourquoi… Sourit-il.

- Co… Comment ça ?

- Eh bien il était agité, confus et… distrait. Il ne m'a presque pas écouté jusqu'à ce qu'on aborde ton sujet.

- Mais… nous ne nous sommes pas vus depuis que tu es parti en mission. Fit-elle remarquer.

- C'est ce que je lui ai dit. Rit-il. Mais tu sais ce qu'on dit : Le Maître à ses raisons que la Raison ignore.

Grimaçant franchement à cet adage, Hermione déglutit sans rien dire et grinça des dents. Le Maître a ses raisons… quelle blague.

- Oui… tu as sûrement raison. Souffla-t-elle dans un soupir. Je devrais prendre du recul, mais c'est difficile.

- Quoi donc ?

- D'aimer notre Maître...

Hochant la tête, Drago ne devina pas le sens caché de ses mots. A vrai dire, il ne devina pas non plus la douleur qui lui perfora le cœur. Mais à quoi tenter de lui expliquer ? Un cœur amoureux était un cœur condamné…


- Tu es prête mon enfant ?

- Je crois…

- Allons, un peu de nerf ! S'exclama Narcissa. Nous avons beaucoup d'exercices à pratiquer et ta voix est à peine échauffée !

- Dois-je vraiment porter cette robe ? Demanda-t-elle mal à l'aise.

- Bien sûr ! Tu dois pouvoir chanter dans n'importe quelle tenue ! Cela inclus les robes de bals, de soirées, de cocktails et toutes celles impliquant un corset.

Soupirant de plus belle, Hermione se redressa malgré sa fatigue et sourit du mieux qu'elle put. Elle n'avait pas le droit d'afficher un air contrarié. Pas aujourd'hui. Pas alors que Drago venait de leur revenir ! Malheureusement, la taille de ses talons ne lui facilitait pas la tâche... Haut de vingt centimètres, ils lui cisaillaient la plante des pieds aussi efficacement que son corset l'empêchait de respirer ! Mais elle devait s'entraîner ; et puis, Narcissa se donnait tant de mal pour la former. A vrai dire, la faire chanter était devenue son activité préférée. De quoi la désespérer d'avantage malgré sa bonne volonté… mais elle n'avait pas le droit de la décevoir. Aussi, c'est le souffle court qu'elle s'efforça de se redresser et lissa les pans de sa robe. De haute couture, elle épousait ses formes dans la coupe cintrée d'un corset au profond décolleté, avant de s'évaser élégamment au niveau des pieds dans un dédale de dentelles noires finement brodées. Une robe "sirène", selon leur couturière... Un habit de soirée extrêmement sophistiqué et distingué, auquel elle n'avait pas pu échapper malgré ses supplications éplorées.

- Drago ! En place chéri !

Tout aussi contraint que sa sœur, le Malfoy roula des yeux au ciel et traîna les pieds jusqu'au piano que sa mère avait fait installer. Bien entendu, une répétition de chant ne valait rien si toute la famille n'était pas réunie…

- Mère, je doute que mes maigres compétences aident Hermione dans son chant… Soupira-t-il.

- Fadaise ! Tu joues depuis tes cinq ans ! Tes compétences sont excellentes !

- Mais…

- Pas de Mais jeune homme ! Tonna-t-elle vivement. Ces répétitions sont de la plus haute importance et nous n'avons que peu de temps, alors cesse de tergiverser !

Amusé devant l'œillade agacée de leur mère, Hermione esquiva un sourire et se saisit de ses partitions. Elle pouvait y arriver. Elle pouvait se concentrer ! Et puis, ça la divertirait… un luxe dont elle n'allait pas se priver à l'heure son Maitre hantait ses pensées.

- En position !

Loin de partager sa docilité, Drago grimaça aux ordres de sa mère et se mordit la langue. S'il avait su ce qu'il devrait assister à un cours de chant, il serait resté en mission.

- Enlève-moi cet air réjoui, tu veux... Grimaça-t-il devant son sourire.

- Pourquoi ? Il n'est pas assez subtil ? Demanda-t-elle amusée.

- C'est ça, moque toi. Railla-t-il.

- Oh mais ne t'inquiète pas, c'est prévu…

Esquivant son pinçage de joues exaspéré, Hermione rit franchement devant sa grimace et le regarda s'installer. A défaut de bien chanter, au moins elle rirait.

- Hermione, j'ai vu que tu avais remplis ton carnet de chansons. Dit-elle d'un air fier.

- Oh non, ce n'est pas… ce n'est pas chantable.

- Allons très chère, elles sont excellentes ! Je crois même que…

Mais elle ne put terminer sa phrase… Coupé en pleine élan par le hurlement d'une sirène assourdissante, on vit les visages des trois sorciers se figer violemment. Semblable à un gong effrayant, elle emplit la salle de musique dans son résonnement infernal et les fit frissonner devant son présage. Un présage que nul ne voulait entendre, mais qui leur vrillait déjà les tympans…

Ce son…
Cette sirène...
C'était l'alerte.

Lancées depuis la salle du trône, ils la sentirent faire vibrer tout le château. Aussi, c'est le souffle coupé qu'Hermione et Drago se lancèrent un regard horrifié…

Poudlard était attaqué.


Hello tout le monde ! ;) Alors ? Des idées sur ce qu'il risque de se passer ? Mdr bon je vous embête pas plus longtemps ! Allez vite lire la suite !