Au Pensionnat des Marins, Le nouveau ne va pas bien…
AUTEUR: Fanderpg
GENRE: Univers Alternatif (encore que pas tout à fait… plutôt très longtemps après la guerre de l'anneau… que les héros n'ont pas connu). Romance. Probablement un chouïa de psychologie du coup
BASE: Le Seigneur des Anneaux
DISCLAIMER: Les Personnages du Seigneur des Anneaux ne sont malheureusement pas à moi :( Mais ça ne m'empêches pas de les utiliser ici : p
NOTE DE L'AUTEUR: Voici (Déjà!) le deuxième Chapitre. Il faut dire que le précédent était assez court… mais je voulais bien marquer la rupture entre le pensionnat et la Tessallonie. J'espère que ça va se remarquer aussi dans le comportement de Legolas. Allez, bonne lecture à toutes et à tous (Si j'vous jures, il y a des mecs que le Shonen ai ne rebute pas!)
Autre petit mot: a propos e la grippe aviaire. Tout le monde a peur, "attention, bouffez pas de poulet, sinon vous mourrez tous" etc… Moi bah… j'ai pas peur. Et en plus je suis pas d'accord avec certaines mesures prises par les particuliers de manière spontanée.
1> a plus de 70°, le virus ne survit pas. Aucune raison donc de se priver d'un bon petit poulet rôti de temps en temps. Idem pour les œufs.
2> On est 6milliards de personnes dans le monde. Il y a eu soixante morts DANS LE MONDE à cause de ce virus: C'est triste pour les familles mais c'est rien du tout.
3> Le virus ne se transmet pas d'homme à homme: aucun risque d'épidémie!
Conclusion> Arrêtez de flipper!
Voila, après ces quelques mots qui n'ont aucun rapport avec cette fic, je vous souhaites une bonne lecture
Chapitre 2: Tu n'est plus tout seul petit frère. Celui que tu cherchais est avec toi.
Aragorn observait Legolas depuis un moment déjà, et s'inquiétait du changement qui semblait survenir en lui. Une heure auparavant, en abordant les côtes de Tessallonie, l'adolescent avait eu l'air plus détendu et heureux que jamais. Mais à présent, à mesure que les charrettes qui transportaient les étudiants s'enfonçaient dans la forêt, le visage de Legolas s'assombrissait de minute en minute. Il semblait mal à l'aise…
Les pensées d'Aragorn s'interrompirent lorsque Dana Dubois poussa un cri de stupéfaction mêlée d'admiration. Suivant la direction qu'elle indiquait avec sa main, le jeune homme découvrit une cité de pierre majestueuse qui se dressait sur la colline, droit devant eux. Dans les rues étaient plantés des arbres plus grands que le plus haut des séquoias, aux troncs gris et lisses et aux feuilles dorées. Entre ces arbres couraient des passerelles dont les planches et les cordes semblaient si fines et si fragiles que la plupart des élèves s'attendaient à les voir céder à tout moment.
Sur certains arbres se dressaient de petites maisons. Pas des cabanes d'enfants, des vraies maisons où il devait faire bon vivre… au sommet de la colline, la où menaient toutes les passerelles, se dressait un palais étrange et majestueux, assemblage fort réussi de pierres et de bois. Certaine ailes étaient de petits tertres arrondis creusés à même la colline. Des entrées menaient aux parties souterraines, d'autres donnaient sur les bâtiments de pierre. En haut, des passerelles et des escaliers servaient d'accès à la partie supérieure du palais royal. Car plus personne ne doutait qu'il s'agisse du palais royal!
Les charrettes poursuivirent leur chemin jusqu'à une route richement pavée qui donnait sur le château, et s'arrêtèrent à l'endroit ou elle en croisait une autre, moins large, et sans or entre les dalles. Alors que chacun échangeait des regards interrogateurs avec son voisin, Legolas sauta de la charrette ou il était assit et se dirigea vers celle des bagages.
"VERTEFEUILLES! Beugla le professeur Berchot. QU'EST-CE QUE VOUS FAITES?
-Relisez la lettre du roi."
Ce fut la seule réponse qu'il obtint, avant que Legolas ne s'éloigne sur la route à bord d'un petit chariot individuel. Tandis que les charrettes scolaires se remettaient en mouvement –et que Berchot tentait désespérément d'y remonter sous les rires et les huées des autres élèves- Aragorn regarda partir l'adolescent jusqu'à ce que seul un point noir sur la route indique sa présence. Pourquoi partait-il vers le palais? Pourquoi avait-il emporté tant d'affaires? Pourquoi…
"BOUH!
-Gimli! Ne me refais plus jamais ça! S'emporta Aragorn, le cœur battant la chamade.
-C'était trop tentant, j'ai pas pu résister…
-T'es pas drôle!
-Moi je trouve ça hilarant. Répondit malicieusement Gimli.
-Ah, ah, ah. Pas moi figure toi."
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Tandis qu'Aragorn et Gimli se chamaillaient dans les charrettes, Legolas lui rangeait ses affaires dans son armoire, le cœur lourd. Cela ne lui plaisait pas d'être ici. La forêt, les arbres, les maisons, l'absence de gaz d'échappement, tout cela lui avait manqué, c'était vrai. Mais le reste… le jeune homme soupira et termina de remballer ses affaires. Il cacha son baladeur dans un petit coin de sa valise et verrouilla la porte de la chambre. Puis, il se changea, troquant son pantalon de jean noir et sa chemise blanche contre une tenue locale: un pantalon vert tendre accompagné d'une tunique d'un vert plus sombre. Il terminait de lacer les protections de poignets qui accompagnaient le tout, lorsqu'on frappa à sa porte.
"Qu'y a-t-il? Interrogea-t-il, bien qu'il connu la réponse.
-Sa majesté désire vous voir."
Legolas soupira et ouvrit la porte pour suivre le valet en livrée jusqu'aux appartements du roi. Une fois devant la porte, il lissa sa tunique et se recoiffa nerveusement, avant d'inspirer profondément, et de pousser la porte.
"Il me semblait vous avoir demandé de venir me voir sitôt que vous arriveriez, Legolas…"
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Il était midi et les étudiants du pensionnat des marins, après avoir déposé leurs affaires dans les chambres de quatre gagnaient le réfectoire. Ils étaient logés dans une auberge de luxe. Les murs en vielle pierre associés aux nombreuses tapisseries et aux lambris de bois polis donnaient à la construction une ambiance chaleureuse et familiale particulièrement agréable. L'auberge était tenue par un couple de nains nommés Meriadoc Brandebouc et Perigrin Touque. Harlem les avait surpris en train de se bécoter en arrivant, et il ne s'était pas arrêté de le répéter à tous les élèves avant d'avoir reçu un coup de poing dans le nez.
Aragorn entra dans le réfectoire, l'ambiance chaleureuse qui s'en dégageait le détendant immédiatement, sans parvenir toutefois à lui ôter le sentiment de vide que provoquait l'absence de Legolas à ses côtés. Gimli posa soudain sa main sur son épaule et lui désigna la fenêtre.
"C'est pas lui qui arrives?"
Aragorn acquiesça en souriant jusqu'aux oreilles… un sourire qui s'évanouit immédiatement lorsqu'il vit l'énorme cocard qui fleurissait sur l'œil gauche de son ami.
"Q'est-ce qui t'est arrivé? S'inquiéta-t-il sitôt que Legolas eu passé la porte.
-Rien. Répondit Legolas, glacial. Je suis tombé dans les escaliers, j'ai atterrit sur une poignée de porte. C'est tout.
-Moi, s'exclama Harlem en tripotant l'anneau qui ornait son sourcil droit, Je parie que ce faiblard s'est fait défoncer!
-Tu veux voir ce qu'il sait faire, le faiblard? Gronda Legolas en tordant le bras de l'adolescent au crâne rasé.
-N… Non! Je… J'suis désolé…AÏE! J'TE F'RAIS PLUS CHIER, PROMIS MAIS ARRÊTES TU M'NIQUE LE BRAS!"
Legolas, une lueur meurtrière dans le regard, relâcha sa prise. Il souffla et alla s'asseoir au comptoir, à l'écart des tables mises à leur disposition.
"Un hydromel Merry.
-Je vous ai déjà dit que vous ne devriez pas boire autant à votre âge."
Une jeune femme qui devait avoir quinze ou seize ans se tenait sur le pas de la porte. Elle était brune, ses longs cheveux ondulant jusqu'à ses reins. Ses yeux étaient bruns, eux aussi, remplit de douceur et de sagesse, mais aussi d'intelligence et de détermination. A la fin de sa phrase, Legolas eu un rictus méprisant et vida d'une traite le verre que lui avait apporté le dénommé Perigrin.
"Et moi, Arwen, je vous ai déjà dit que je n'avais aucun ordre à recevoir de vous.
-Vous êtes incorrigible, Legolas.
-Je sais. Vous n'êtes pas la première à me le dire."
Legolas saisit une cape brune à l'agrafe en forme de feuille qui pendait à la patère et la passa autour de ses épaules.
"Legolas, ou allez-vous? Interrogea Arwen.
-Prendre l'air. Rétorqua Legolas en rabattant le capuchon sur sa tête et ses oreilles effilées. Je n'ai pas faim.
-Mon père désire vous voir…
-Qu'il s'arrange avec le mien. Je me contrefiche de savoir quelle sera la couleur des fleurs."
Et Legolas sortit, sans plus d'explications. Aragorn se tourna vers la dénommée Arwen.
"Qui êtes-vous?
-Je me nomme Arwen Ùndomiel. Legolas est mon fiancé.
-Votre… Fi… Fiancé…
-Oui. On va se marier quoi. Et arrêtez de bredouiller. J'ai déjà assez de mal à comprendre le français, je doute qu'il soit réellement utile que vous ajoutiez encore des difficultés.
-Désolé… Mais… dix-sept ans, ce n'est pas un peu jeune pour se marier?
-Dix-sept ans? Qui vous a dit que Legolas avait dix-sept ans?
-Eh bien… lui!
-Oh… et j'imagines que vous pensez bien le connaître…
-Bien… un peu quand même. Ça fait déjà un mois qu'on se connaît…
-Un mois c'est tout petit, jeune homme, sachez-le."
Et Arwen quitta la salle à son tour. Aragorn resta planté sur place un long moment avant d'enfin se servir à manger. Il attaqua son assiette à belles dents et la termina rapidement. Absorbé par ses pensées, il n'avait même pas prit le temps de savoir ce qu'il mangeait.
Après le déjeuner, la classe devait partir en excursion. Legolas n'était toujours pas là.
"Quelqu'un a-t-il vu Vertefeuilles? Interrogea le professeur Berchot.
-Non m'sieur. Répondit une élève aux cheveux roux. On l'a pas vu depuis midi.
-Il faudrait qu'il se dépêche. Le guide ne va pas tarder à arriver.
-En fait il est déjà là."
Aragorn tourna la tête et découvrit l'un des princes qu'il avait remarqué dans le livre sur la famille royale de Legolas, qu'il avait potassé à fond avant de partir. Le nom de celui-ci était Odùrin. Il était très grand, d'un blond un peu plus foncé que celui de Legolas. Ses yeux étaient bruns et durs. Un peu tristes aussi…
Tous embarquèrent dans les charrettes de transports et attendirent tranquillement qu'elle s se mettent en marche.
"Qu'est-ce qui se passe? Interrogea le prince qui leur servait de guide. Pourquoi n'avançons nous pas?
-Nous attendons un élève qui un peu en retard. Ça lui arrive souvent mais il n'est pas méchant.
-Et… qui est ce, cet élève?"
Il y eu un mouvement dans les buissons du bord de la route, et une silhouette encapuchonnée fit son apparition.
"Ah, bien sur… fit Odùrin, sarcastique. Vous…
-…Contretemps…
-Vous avez toujours un contretemps, Legolas.
-Est-ce que je vous pose des questions sur vos occupations? Rétorqua Legolas sans même lever les yeux."
Aragorn sursauta violement, extrêmement surpris par l'attitude de son ami. Ce n'était pas le Legolas qu'il connaissait.
"Certes non. Et grand bien vous en fasse, car je n'apprécierai pas que vous vous mêliez de ma vie privée.
-Il y a un proverbe français qui dit "ne fait pas aux autres ce que tu ne veux pas qu'ils te fasses", vous connaissez? Répliqua Legolas, acide.
-Peut-on savoir en quoi ce proverbe me concerne?
-J'ai trouvé ça dans ma chambre… fit Legolas en exhibant un pendentif en forme de soleil.
-Cela ne m'appartient pas. Répondit Odùrin en conservant son calme.
-Menteur!
-Vertefeuilles! S'exclama Berchot. Arrêtez cela tout de suite! On ne parle pas sur ce ton à un adulte! Qui plus est un prince!
-T'est venue fouiller dans mes affaires! Poursuivit Legolas en ignorant les protestations conjuguées des professeurs et des élèves. Et moi je n'ai même pas le droit de savoir ou tu vas? Laisse m…"
Legolas ne pu terminer sa phrase: le poing d'Odùrin partit à une vitesse fulgurante et l'atteignit au nez avec une précision diabolique. L'adolescent se redressa et, sans même s'occuper des flots de sang qui coulaient de son nez, se jeta sur le prince en hurlant.
Gimli se précipita à son tour pour essayer de l'aider, mais ne parvint qu'à se faire ouvrir l'arcade sourcilière gauche. Une dizaine de gardes appelés en renfort intervinrent pour tenter de le maîtriser. Ce ne fut que lorsque Legolas en eu mis cinq à terre qu'ils parvinrent à l'immobiliser. Grognant et pestant, ce dernier se débattait tout en abreuvant ses adversaires d'un flot de paroles ininterrompu qui, à n'en pas douter, étaient des insultes particulièrement grossières, au vu des réactions des gardes…
L'un d'eux s'éloigna un instant et revint un bâton à la main, dont il se servit pour assommer Legolas.
"Eh, ça va pas la tête! S'exclama Aragorn en s'agenouillant auprès de Legolas, qui tentait de se relever. Vous êtes malades ou quoi? Vous auriez pu lui faire vachement mal!
-Dégage Aragorn… grommela le jeune homme blond en se remettant péniblement sur ses pieds. Je ne suis pas une mauviette.
-On se pose la question… intervint Odùrin.
-Moi au moins, je n'ai pas besoin d'une dizaine de garde pour maîtriser un gamin! Et je ne me réfugies pas dans les jambes de père dès que j'ai un problème!
-Tu joues à un jeu dangereux, Legolas. Dit Odùrin, une lueur malveillante dans le regard. Méfie-toi…
-J'ai pas besoin de tes conseils à la con! Tu faisais moins le malin quand ces abrutis n'étaient pas là pour t'aider…
-Emmenez le au palais. Qu'il ne sorte pas. Je m'occuperai de lui plus tard."
Les gardes entraînèrent Legolas vers le palais, et Aragorn garda les yeux fixés sur lui aussi longtemps que possibles. Il était si absorbés dans ses pensées qu'il ne compris pas même le centième des explications du prince.
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"Il paraît que vous vous êtes battu avec Odùrin. Interrogea Arwen à travers les petits barreaux de la cellule qui donnaient sur la rue.
-…
-Vous allez avoir des ennuis avec oncle Thranduil…
-Allez vous-en.
-Pourquoi ne pas essayer d'être un peu plus conciliant avec vos frères?
-Allez vous-en.
-Odùrin et Ulmaiar sont pourtant des gens charmants!
-JE VOUS AI DIT DE DEGAGER!"
Choquée, Arwen se redressa, épousseta sa robe brune de poussière, et remonta la rue d'un pas énergique. Legolas soupira, essuya les larmes qui lui montaient aux yeux, et s'allongea sur la planche de bois pourrie qui servait à la fois de banc et de lit. Des pas dans le couloir retentirent, et il se roula en boule.
"Je commence à en avoir plus qu'assez de toujours devoir vous reprendre, Legolas. Encore une fois, vous m'avez désobéi. Et vous savez ce qui se passe, lorsque vous me désobéissez…"
Pris de tremblements terrifiés, Legolas ne répondit pas.
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Aragorn suivait patiemment le groupe dans une galerie du palais. Une des parties en hauteur. Apparemment, les autres zones n'étaient pas autorisées aux français, car ils n'étaient pas les invités de la bonne famille royale. Ils faisaient une pause devant un tableau quelconque et Aragorn en profita pour regarder au dehors. Une multitude de serviteurs portant des vêtements semblables à ceux que Legolas arborait depuis leur arrivée s'agitaient en bas du palais, apportant des tables et des chaises autour d'une clairière et disposant des brassées d'étranges mais belles fleurs dorées un peu partout.
"Qu'est ce qu'ils font?
-Ou ça? Demanda Odùrin.
-La, en bas.
-C'est une veillée funèbre en mémoire du prince Torinael, qui fut assassiné il y a dix ans. Tout le peuple y participera.
-Sauf moi, j'imagine. Intervint Legolas.
-Bien sur. Vous avez suffisamment fait de dégâts pour aujourd'hui, inutile d'en rajouter…
-Sans doute."
Legolas hocha la tête et se plaça à côté d'Aragorn. Cependant, il n'écoutait pas les explications d'Odùrin, absorbé dans la contemplation des préparatifs de la veillée.
"Tu devrais écouter, lui glissa Aragorn. Sinon tu vas te faire attraper.
-Je peux te refaire faire une visite si tu veux.
-Arrête de passer du coq à l'âne!
-Je suis sérieux. Dit Legolas sans quitter la clairière des yeux. Si tu en as envie, je te ferais visiter la ville et les environs. Je peux même t'emmener dans les parties humaines et Hobbits du palais.
-C'est pas interdit au moins? Interrogea Aragorn.
-Pas si tu connais les bonnes personnes. Alors, ça te dit?
-Ce sera inutile, Legolas. Dit Odùrin. Demain après dîner nous ferons une randonnée dans la partie nord de la forêt.
-La partie nord? S'exclama Legolas. Mais c'est du suicide! Tout le monde sait que les araignées on établit leur nid la bas!"
Un gloussement suivit cette remarque, auquel même Aragorn se joignit. Lorsqu'ils avaient traversé la mer pour rejoindre le royaume insulaire, les passeurs leur avaient raconté des légendes concernant des créatures appelées Orcs, des trolls, des arbres qui marchaient et parlaient qu'on appelait Ents, et des araignées géantes qui dévoraient les voyageurs imprudents.
Plus tard, en pénétrant la cité, ils avaient passé une muraille de ronce et d'épine de près de trois mètre de haut, et un d'épaisseur. Des gardes en surveillaient les abords toutes les nuits, et franchir les portes de la ville après le coucher du soleil était strictement interdit. Cependant tous, y compris Aragorn et Gimli, trouvaient ces précautions un peu idiotes et pensaient que les habitants de la Tessallonie étaient légèrement cinglés sur les bords pour croire à tout ça…
"Cela me fend le cœur de devoir le reconnaître, dit Odùrin, mais je dois reconnaître que vous avez raison. Je ne comprends pas pourquoi père à décider de nous envoyer la bas…
-D'autant que vous faites partie de l'escorte… si j'avais été seul, je n'aurais pas été surpris, mais là…
-Trêve de bavardages. Nous reprenons la visite. Et taisez-vous cette fois-ci, Legolas. Si vous tenez tant que cela à parler, vous n'avez qu'à faire le commentaire de manière différente.
-Oui."
Et le groupe se remit en marche. Lorsqu'ils arrivèrent à un croisement avec un couloir mal éclairé, Legolas se laissa volontairement distancer. Intrigué, Aragorn calqua son pas sur le sien. Lorsqu'il compris que son ami voulait s'arrêter, Aragorn tâcha de l'en dissuader.
"Tu vas encore avoir des ennuis! Tout à l'heure ils ont dit que l'aile ouest était réservée aux membres de la famille royale!
-Je sais. L'aile ouest a toujours été interdite aux non membres de la royauté.
-Alors n'y va pas bon sang! Si jamais ils te trouvent ici…
-Tiens toi à l'écart d'Odùrin et Ulmaiar. Fit Legolas en se retournant si brusquement qu'Aragorn faillit le heurter. Ils sont dangereux.
-Hein? Qu'est-ce que tu racontes? Ils n'ont pas l'air très avenants, c'est vrai… mais de la à dire qu'ils sont…
-Je ne plaisante pas, Aragorn. Insista Legolas. Je te l'ai déjà dit, nous sommes un peuple d'un autre temps! Ils ne m'aiment pas, Aragorn, et pour me faire souffrir ils seraient prêts à aller très loin, y compris s'en prendre à une personne incapable de se défendre!
-Eh! Protesta Aragorn, je sais me battre!
-Ah tu crois? Tu ne pourrais même pas arrêter un seul de leurs coups de poing Aragorn! C'est à la fois une question d'entraînement et de génétique!
-Oh par pitié Legolas, pas encore tes histoires d'Elfes! Crois-y si tu le veux, moi je les trouve stupides!
-N'y crois pas si tu veux, cela ne change rien au fait qu'Odùrin et Ulmaiar sont bien plus entraînés que toi! Il n'y a que deux personnes capables de les battre dans ce royaume. Le roi, et moi.
-Legolas je t'en prie, c'est pas comme si ils allaient me torturer!
-Te tuer leur suffirait… fit Legolas en baissant la tête."
Aragorn secoua la sienne, indulgent.
"Allez vient, dit-il doucement. Si on se fait prendre ici, on aura des ennuis.
-Tu es le tout premier ami non végétal que j'ai jamais eu, Aragorn. Murmura Legolas sans bouger d'un poil. Je tiens énormément à toi, et je serais prêt à aller très loin pour toi… si il devait t'arriver quelque chose de grave, je ne m'en remettrai pas… Legolas redressa la tête, et Aragorn pu voir qu'il pleurait presque. Fait attention à toi Aragorn… c'est tout ce que je te demande."
Aragorn ne savait pas quoi répondre. D'abord parce qu'il ne croyait pas vraiment que les deux princes auraient l'idée de lui faire du mal, mais aussi parce que Legolas avait l'air sincèrement et profondément inquiet. Et puis surtout parce que les paroles de son ami lui allaient droit au cœur… ne sachant que faire d'autre, Aragorn prit Legolas dans ses bras et tenta de l'apaiser en lui murmurant des mots doux.
Ce fut l'effet inverse qui sembla se produire: après quelques secondes, Aragorn commença à sentir le buste de Legolas se soulever par saccades et, bien que silencieuses, les larmes de Legolas vinrent bientôt mouiller sa chemise.
"Ecoutes… si vraiment cela peut te rassurer, je te promets de faire attention, d'accord?"
Legolas hocha doucement la tête et serra un peu plus fort les épaules de son ami. Soudain, une porte s'ouvrit, et Legolas sécha prestement ses larmes. Aragorn jeta un œil au nouvel arrivant. Il était brun aux cheveux assez longs et ondulés. Ses yeux, bruns eux aussi et emprunts de lassitude, faisaient penser Aragorn à Arwen, l'adolescente qu'il avait rencontré plutôt dans la journée. De fait, elle apparut derrière lui, tout sourire. L'homme s'avança vers Legolas et Aragorn remarqua que, comme lui, Arwen et celui qui devait être son père avaient les oreilles pointues. Apparemment cette déformation était monnaie courante en Tessallonie…
"Legolas! S'exclama l'homme. Quel plaisir de vous voir!
-Je suis au regret de vous dire que ce n'est pas réciproque, mon oncle.
-Et pourquoi cela?
-Parce que je sais que vous êtes venu pour le mariage, et cela me déplait. J'eu préférer pouvoir choisir moi-même mon épouse, non être forcé de me marier avec ma cousine…
-Legolas, je vous ai déjà dit que de toute façons, nous ne reviendrons pas sur notre décision. Est-ce clair?
-Oui père."
Aragorn observa l'homme que Legolas appelait père. Ses cheveux étaient châtains clairs, et ses yeux plus noirs que la plus profonde des nuits. En voyant le regard que cet homme posait sur son fils, un regard de dégoût, de haine et de cruauté mêlés, Aragorn ne pu réprimer un frisson.
"Qui est-ce? Demanda le père de Legolas en désignant l'adolescent brun en face de lui. Un camarade de classe égaré?
-Un ami. Je me proposai de lui faire visiter mes appartements.
-Fort bien… oh, Legolas, j'allais oublier!
-Oui père?
-Ce soir je dois discuter d'affaires importantes avec votre oncle. Je vous prierais, de bien vouloir inviter votre cousine à dîner dans une auberge.
-Oui père."
Legolas salua, la main sur son cœur, puis il parti en avant dans le couloir, entraînant Aragorn à sa suite. Après un certains temps ou ils passèrent devant des chambres toutes plus grandes et majestueuses le une que les autres, Legolas s'arrêta devant une porte plus petites que les autres, en bois brut. Tirant une petite clef de dessous sa chemise, il ouvrit la porte. Les deux adolescents y entrèrent, et Aragorn resta bouche bée devant la beauté de la pièce.
La chambre était spacieuse et bien éclairée. Les gemmes incrustées dans les murs de bois blanc renvoyaient les rayons du soleil vers une fontaine située au centre de la pièce. Dans un coin s'étendait le plus grand lit qu'Aragorn ait jamais vu. Il était entièrement blanc, des montants aux rideaux de fin voile, en passant par les draps. Seules quelques gravures et broderies de feuilles et de fleurs venaient troubler cette éclatante uniformité. Legolas se rendit au centre de la pièce et but une gorgée à la fontaine, avant d'aller s'asseoir sur son lit, tandis qu'Aragorn admirait le travail de sculpture du bureau, blanc lui aussi.
"C'est vraiment très beau! S'exclama Aragorn. Et cette idée d'avoir pris du blanc pour tout!
-Ne te méprends pas, ça n'a pas du tout la même signification qu'en France.
-Ah bon?
-Ici le blanc signifie la mort et la malédiction.
-Pour une chambre? S'indigna Aragorn. C'est sinistre! Pourquoi t'on-t-ils fait ça?
-Parce que je suis né sous le signe de la mort. Elle me suit et me poursuit partout ou je vais.
-Comment ça? Je ne te comprends pas…
-Je suis né sous le signe de la mort. Le simple fait de venir au monde a tué ma mère…
-Tu n'es pas responsable! Le rassura Aragorn, soulagé de ne pas entendre son ami lui confier un meurtre. Tu n'as pas pu vouloir cette mort. Et tu n'aurais de toute manière pas pu avancer ou retarder ta naissance pour qu'elle survienne à un moment ou elle aurait été moins fatiguée!
-Peut-être."
Legolas soupira et se dirigea vers l'une des grandes ouvertures dans le mur qui servait de fenêtre.
"Tu sais, dit-il doucement en jouant distraitement avec la branche d'un chêne étrangement tordu et rabougri qui poussait devant la fenêtre, cette chambre est peut-être totalement endeuillée, mais je n'ai pas envie d'en changer.
-Ah, pourquoi?
-Parce que la soleil et le lune l'éclairent en permanence. Cette chambre est la plus ouverte de tout le palais. Ici, j'ai toujours la possibilité de sortir quand j'en ai envie. C'est important pour moi.
-Si tu le dit. Concéda Aragorn. Mais… on dit le soleil et la lune.
-En France oui. Pas ici."
Legolas monta sur le chambranle de la fenêtre et Aragorn, inquiet, s'approcha vivement de lui.
"Qu'est-ce que tu fais?
-Je vais te montrer la plus belle partie du palais et de toute la ville. Grimpe avec moi.
-Mais… si jamais on tombe?
-Les arbres nous rattraperons, ne t'en fait pas."
Aragorn n'étais absolument pas convaincu par cet argument. Il n'avait vraiment, mais alors vraiment pas envie de grimper. Déjà que regarder par la fenêtre lui filait le vertige… mais finalement, en voyant le sourire confiant de Legolas, il finit par se décider à se hisser lui aussi sur le mur en s'aidant de ka vigne vierge qui y poussait en abondance.
Les deux adolescents escaladèrent finalement tout le mur et parvinrent sur le toit juste avant la tombée de la nuit. Avisant un pigeon qui passait par là –et Aragorn fut stupéfait de voir la coopération de l'animal- Legolas lui attacha un message à la patte.
"Pour éviter que les profs ne s'inquiètent. Maintenant, tais-toi et regarde à l'ouest."
Aragorn obéit et resta bouche bée devant le spectacle qui s'offrait à lui. Le soleil, qui avait été bas toute la journée, sombrait derrière l'horizon, teintant le ciel de milliers de nuances de bleu, de rose, d'or et de pourpre toutes plus chatoyantes les unes que les autres. Au dessus de leurs têtes, les premières étoiles pointaient leur nez, bien plus nombreuse que dans le ciel du pensionnat. Lorsque le ciel fut totalement noir, la lune apparut, pleine et ronde comme une pièce d'argent, nimbée de rubans de lumière rose et verts si magnifique qu'on aurait pu les prendre pour de la soie.
Ignorant tant bien que mal son vertige, Aragorn jeta un œil en contrebas. Des nuages de brumes serpentaient entre les arbres tels des serpents de coton. Sous la lumière de la lune, ils paraissaient magnifiquement épais. L'adolescent entendit un cliquetis derrière lui et tourna la tête. Legolas tenait dans sa main deux verres pleins d'un liquide à l'agréable couleur ambrée à la lumière lunaire. Il en tendit un à Aragorn, et tout deux trinquèrent sous l'astre de la nuit.
"Ce n'est pas que je m'en plaigne, mais en quel honneur tout ceci?
-Regarde les autres toits…"
suivant les instructions de son ami, Aragorn observa les toits des demeures dans les arbres et constata que tous sans exception étaient occupés par deux ou trois… Elfes, puisqu'ils s'appelaient eux même de cette manière. Mais rarement plus.
"Ce soir c'est la fête du lune. On l'appelle aussi la fête du cœur. Tout les Elfes se postent sur les toits avec leurs meilleurs amis pour contempler le coucher de soleil, le lever du lune, et l'aurore boréale.
-Et les autres peuples? Ils ne font rien?
-Les nains Boivent, se battent entre copains, et chantent. Les Hobbits mangent, fument et chantent. Les humains… en général ils confondent cette fête avec celle de la reproduction.
-Ah… et les Elfes ne chantent pas?
-Si, si on veux."
Legolas ferma les yeux et, levant la tête, il émit un long hurlement grave et triste semblait-il, mais joyeux à la fois. Aragorn fut surpris d'entendre les occupants des autres toits hurler à leur tour, puis se taire brusquement. En tendant l'oreille, il entendit des hurlements de loups –des vrais cette fois- qui répondaient à ceux des Elfes.
"Vous parlez avec les loups, plaisanta Aragorn. Qu'est-ce que vous vous dites?
-Tout le monde ne parle pas avec eux. Rare sont ceux qui comprennent ce que disent les animaux. Moi, je leur ai dit que cette année je suis heureux, car j'ai enfin une personne avec qui fêter la fête du lune.
-Ah… et ils te répondent quoi?
-Qu'ils sont contents pour moi."
Legolas avait un peu mentit. Ce n'était pas exactement ce qu'avaient dit les loups. Un nouveau hurlement se fit entendre, et Legolas sourit et déposa sa tête sur l'épaule de son ami en l'entendant.
"Tu n'est plus tout seul petit frère. Tu a trouvé celui que tu attendait…"
A SUIVRE…
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Et voila, fin du chapitre deux il se termine quand même sur un moment heureux allez, maintenant, réponse aux Rewiews. Enfin, à la Rewiew, vu que je n'ai pas la patience d'en attendre une deuxième pour poster ce chapitre lol.
Michat: Merci pour ta Rewiew Je compte bien continuer, vu que je suis en pleine phase de productivité pour cette fic en ce moment
