Au Pensionnat des Marins, Le nouveau ne va pas bien…
AUTEUR: Fanderpg
GENRE: Univers Alternatif (encore que pas tout à fait… plutôt très longtemps après la guerre de l'anneau… que les héros n'ont pas connu). Romance. Probablement un chouïa de psychologie du coup
BASE: Le Seigneur des Anneaux
DISCLAIMER: Les Personnages du Seigneur des Anneaux ne sont malheureusement pas à moi :( Mais ça ne m'empêches pas de les utiliser ici : p
NOTE DE L'AUTEUR: Comme vous l'aurez sans doute remarqué, le rythme de parution de cette fic est assez soutenu pour le moment. J'en rêve tout les soirs… J'ai une inspiration folle en ce moment, waw! Mais c'est pas moi qui m'en plaindrai
Sur ce, bonne lecture!
Chapitre 3: Confirmation d'une légende... Et fin d'une Histoire?
Aragorn s'éveilla au milieu de la nuit, du moins le supposait-il, puisqu'il n'y avait pas de réveil. Il se redressa et constata qu'il se trouvait dans le lit de Legolas. Rougissant, il se tourna dans tout les sens, mais Legolas n'était pas là.
"Legolas? Appela-t-il doucement. Legolas ?"
Pas de réponse. Aragorn se leva et passa une ample robe de chambre qui traînait là, avant de se diriger à la fenêtre. Il se pencha au dehors, surpris de ne plus ressentir aucune peur du vide. Quoique… il n'aurait tout de même pas été jusqu'a sortir du palais par une des fenêtres. C'était pourtant ce qu'avait du faire Legolas, étant donné que la porte était bel et bien verrouillée. Inquiet, Aragorn scruta les alentours, sans parvenir à repérer quoi que ce soit.
"Tu ferais mieux de regarder plus près de toi."
Aragorn recula vivement d'un pas et trébucha lorsque Legolas surgit devant lui, un sourire aux lèvres.
"Comment t'as fait ça?
-Le chêne m'a donné un petit coup de branche."
Aragorn haussa un sourcil mais ne dit rien. A quoi bon toujours s'accrocher avec son ami pour des choses sans importance? S'il voulait se dire que les arbres pouvaient l'aider, franchement, qu'est-ce que ça changeait? Tant qu'il ne sombrait pas totalement dans la folie…
"C'était vraiment très beau tout à l'heure…
-Nous y avons le droit à chaque pleine lune. Mais le plus beau c'est de voir le spectacle une fois tous les cent ans. Les esprits des morts quittent le royaume d'Eru et reviennent parmi les vivants pour une nuit, leurs ailes scintillant dans leur dos et leurs cheveux toujours agités par une brise qu'eux seuls peuvent sentir… leur contact est la chose la plus agréable qu'il m'ai été donné de vivre jusqu'à maintenant…
-Merci de m'avoir montré ça. Même sans les anges, c'était magnifique.
-Tu ne crois pas qu'il puisse y avoir des anges, de toute façons. S'amusa Legolas.
-Et quand bien même ils pourraient venir, quel besoin aurais-je des anges? J'ai déjà mon meilleur ami, cela me suffit!"
Legolas sourit et détourna prestement le visage pour cacher la rougeur de ses joues. Il n'avait pas l'habitude de recevoir des compliments. En effet, à part son oncle et ses trois enfants, peu d'Elfes l'appréciaient… en général, ils l'ignoraient dans le meilleur des cas. Alors forcément, un compliment ça le mettait dans tous ses états!
Aragorn bailla soudain, et Legolas sourit, oubliant pour un temps ses tracas.
"Tu devrais retourner dormir. Il n'y a qu'un quart d'heure que tu étais couché…
-Je ne veux pas te priver de ton lit! Protesta Aragorn.
-Je n'aurais pas dormi de toute façon. Va te coucher. Il faut que tu soit en formes pour la randonnée de demain…
-Mais toi? Tu ne dors pas?
-Ne t'en fait pas pour moi! Répondit Legolas en riant et en poussant Aragorn sur le lit. Dors!"
Tout en continuant à pester pour la forme, Aragorn finit par s'allonger dans le grand lit, et remonta la couverture jusqu'à son menton, avant de s'endormir aussitôt. Legolas sourit et gagna la fenêtre. Il n'avait pas besoin de dormir aussi préférait-il, plutôt que de rester inutilement allongé dans son lit, s'asseoir sur le chambranle et contempler la ville endormie.
Le lendemain, à l'aube, il réveilla son ami.
"Debout mon vieux. On part dans une demi heure, et je dois passer aux écuries avant de partir.
-Quoi? Tu a l'intention d'être à cheval pendant que nous on marchera?
-En cas de problème je veux pouvoir être totalement mobile.
-Mais…
-Aragorn sois gentil, habilles toi et prépares toi."
Legolas disparu dans sa salle de bain durant dix minutes puis en ressorti, les cheveux légèrement mouillés sur les pointes. Il passa une paire de poignards à sa ceinture et saisit un arc et un carquois. Puis, il entraîna son ami à l'extérieur et ils se dirigèrent vers les portes de la ville… sur cent mètre. Au bout de quelques minutes, Aragorn eu la drôle d'impression d'être entré dans un monde de militaires… les soldats étaient légions. En fait, ont ne croisait pratiquement plus qu'eux…
"Legolas, ou est-ce qu'on va exactement?
-A la caserne trouver une escorte potable.
-Pardon? Je ne comprends pas!
-Et tu comprendra encore moins quand je leur parlerais.
-Hein? Mais… attends!"
Legolas marchait si vite à présent qu'Aragorn avait du mal à tenir son rythme de marche. Il trottinait derrière lui, à la fois exaspéré par le comportement de son ami, intrigué par ce qui se profilait devant lui, et effrayé de voir qu'en fin de compte, il ne connaissais peut-être pas Legolas aussi bien qu'il le pensait…
"Legolas! Interpella une voix féminine. Legolas!
-Arwen! Fit celui-ci, qu'est ce que vous faites ici?
-Amin auta llie! (1)
-Quoi? C'est hors de question!
-Pourquoi?
-Amin gorga ten'llie!(2)
-Legolas…
-C'est déjà de la folie d'aller la bas, je ne tiens pas à risquer votre vie!
-Je ne suis plus une petite fille!
-Vous êtes encore ma cousine Arwen! Et quoi que vous en pensiez je tiens à vous!
-Moins qu'à vos hommes.
-Chacun de mes hommes m'a sauvé la vie au moins une fois. Et réciproquement. En général ce genre de chose a tendance à créer des liens. Mais je n'en tiens pas moins à vous. Arwen, auta a'nosse! (3)
-Mais…
-C'est un ordre, Arwen!"
Et Legolas poursuivit sa route. Il serpenta entre les bâtiments et les soldats avant de s'arrêter devant une bâtisse crasseuse. Il fit un clin d'œil rassurant à Aragorn puis passa la porte.
"Eh les gars! S'exclama une voix, v'la l'général!"
Aussitôt une douzaine d'hommes –peut-être plus- entourèrent Legolas et Aragorn. Ce dernier restait en retrait, franchement rebuté par l'odeur de bouc mal lavé qui émanait de chacun d'eux, ainsi que par leurs barbes taillées au couteau, leurs cheveux longs et emmêlés, les fourrures qu'ils portaient sur le dos… toutes ces choses typiquement tessalloniennes!
"Ne vous réjouissez pas trop les gars. J'ai besoin d'hommes pour une mission suicide.
-Comment ça?
-Il me faut des hommes pour accompagner une trentaine de petits crétins totalement inconscients et leurs professeurs trouillards au nord de la forêt.
-Ca pour du suicide, c'est du suicide.
-Je ne vous cache rien. Ceux qui sont volontaires préparent leur équipement et leurs chevaux et m'attendent devant les écuries. Les autres prient pour que les araignées aient bien mangé hier soir."
Le temps de boire un hydromel, et Legolas repartait, entraînant Aragorn dans son sillage. Aux écuries, son premier geste fut de se diriger vers les carrioles de transport mais, émergeant d'un box, Odùrin l'en empêcha.
"J'ai déjà demandé des carrioles légères, et j'y ai fait atteler les cheveux les plus rapide que j'a pu trouver.
-Tant mieux. Répondit Legolas. Et, avez-vous pris des hommes avec vous?
-Une vingtaine. Vos porcs mal rasés sont tous devant l'entrée.
-Odùrin, si nous devons faire équipe, je pense qu'il vaut mieux éviter ce genre de commentaires. Sinon, autant partir seuls."
Odùrin ne répondit pas et sortit, un cheval baie sans selle et sans rênes marchant derrière lui. Legolas ressortit aussitôt.
"Tu ne prends pas de cheval? S'étonna Aragorn.
-Si. Mais il n'aime pas être enfermé dans un box."
Legolas fit quelques pas et émit un long sifflement. Un étalon d'un blanc immaculé apparut devant eux, et Legolas sauta sur son dos.
"Bon, tout le monde est près? Interrogea Legolas.
-Oui, tout le monde est près. On n'attend plus que ton copain qui traîne à côté des charrettes."
Aragorn, tout en montant dans une des carrioles, jeta un œil à celui qui avait lancé cette réplique. C'était un grand "Elfe" bruns aux cheveux ondulés qui lui tombaient sur les épaules. Ses yeux étaient bleus sombre, comme l'eau d'une mare.
"Bonjour Elladan. Fit Legolas en souriant. Comment vas-tu?
-Bien. Je ne te pose pas la question: je connais la réponse.
-Et Elrohir?
-En bonne forme aussi. Bon… il faudrait songer à se mettre en route!"
Et les carrioles prirent le départ à travers la ville, en direction de la forêt. Ils passèrent la porte en cortège, et Aragorn remarqua un détail qu'il n'avait pas vu en arrivant. Sous l'arche se dressait une pierre tournée vers l'intérieur ou étaient gravées des runes en métal brillant presque blanc.
"Qu'est ce que ça veux dire? Interrogea un professeur.
-Bof, un truc du style "merci d'avoir visiter la capitale de Tessallonie" ou quelque chose du genre. Fit Harlem en haussant les épaules.
-Pas du tout. Répondit Odùrin.
-Alors quoi?
-Ô toi qui sais ce que nous endurons ici, récitèrent les soldats en chœur, ne nous oublie pas dans tes prières."
Les soldats portèrent le poing à leurs fronts puis à leurs bouches, en un équivalent du signe de croix des chrétiens, et le convoi repris sa route. La plupart des membres de l'escorte nattèrent leurs cheveux tout en chevauchant, tandis que les profondeurs sombres de la forêt se refermaient sur eux.
L'atmosphère était lourde, saturée d'humidité et d'odeurs d'humus. Le fait de voir les mains des soldats crispées sur leurs rênes ou leurs épées ne rassurait en rien les lycéens qui, quoique septiques vis-à-vis des légendes d'Orcs et autres araignées géantes, ne se sentaient pas très à l'aise dans cette forêt ou tout les repoussait…
Legolas chevauchait à côté de la carriole de tête de file, plus ou moins au niveau d'Aragorn et Gimli. Ses cheveux, nattés comme ceux de ses soldats, jetaient des reflets dorés sombre et dégageaient son visage aux traits soucieux. Il dirigeait son cheval à la voix le plus souvent, ou bien par de légère pressions des jambes sur ses flancs, laissant ainsi ses mains libres de tenir son arc et la flèche qu'il y avait encochée. Tous les soldats étaient tendus, prêts à tirer au moindre bruit suspect.
"Oh, regardez devant! S'exclama le professeur Berchot. C'est magnifique!"
Il sortit de sa poche un appareil photo numérique et chacun l'imita, fixant à jamais sur leurs pellicules les cathédrales de soie qui reliaient les arbres par leurs filaments blancs si épais, qu'un homme s'y serait facilement empêtré…
"Que l'idée de vous en approcher ne vous effleure même pas. Prévint Legolas. Tournez à gauche, qu'on s'éloigne de ces trucs. Je n'ai aucune envie d'attirer les araignées…"
Les hommes tirèrent leurs lourdes épées rouillées et couvertes de vielles taches de sang de leurs fourreaux non moins vétustes. Les Elfes, eux, bandèrent leurs arcs si rapidement que ni les lycéens, ni leurs professeurs ne purent distinguer leur mouvement. La lumière avait encore baissé et des craquements sinistres remplissaient le brouillard naissant, ajoutant encore au malaise général. Legolas fit un petit signe de la main et descendit de cheval, suivit par les dénommés Elladan et Elrohir. Ils disparurent rapidement dans les fourrés, et Gimli se pencha vers Aragorn.
"Tu as remarqué comme ils marchent?
-Hein?
-Tout ceux qui ont les oreilles pointues et les enfants des autres on la même manière de marcher…
-Tu trouves?
-Oui… tu regardera: ils font un pas, un glissé, deux pas, une pause, un autre glissé, et ils recommencent…
-Je n'avais jamais remarqué… s'étonna Aragorn.
-C'est le genre de détails qu'on regarde beaucoup chez les motards: ça révèle le caractère de la personne. Cette manière de marcher m'avait déjà frappé la première fois que je l'ai vue, parce qu'elle est très méfiante, mais aussi vraiment impersonnelle.
-C'est logique, si tout le monde marche exactement pareil…
-Pas exactement. Ils ont peut être tous le même "plan" mais ils le remettent à leur sauce. Tiens, celui-là par exemple. Fit Gimli en désignant un "Elfe" à la droite du prince Odùrin. Il est toujours raide comme un manche de pioche. Je parie qu'on rigole pas beaucoup avec lui.
-Mais pourquoi tu me parles de ça juste maintenant? Interrogea Aragorn.
-Parce que je n'ai pas eu le temps de temps de t'en parler avant… Gimli baissa d'un ton. J'ai le sentiment qu'il se passe quelque chose de pas net ici, pour Leg'… j'ai jamais vu quelqu'un d'aussi… comment exprimer ça… il a toujours l'air de porter les malheurs du monde sur ses épaules… il est tellement farouche… il me fait penser à un animal traqué. Il n'y a pas moyens de le détendre totalement…
-Ca en revanche, j'avait remarqué, acquiesça Aragorn. Moi non plus je ne sais pas ce qui le rend comme ça. Quand il est seul avec moi, il n'est déjà pas très détendu, mais dès qu'un membre de la famille royale arrive, ou même juste un Elfe, on dirait que sa seule envie c'est de s'enfuir à toutes jambes…"
Gimli allait répondre, quand Legolas et les Elfes jumeaux réapparurent. Legolas avait une flèche noire fichée dans l'épaule gauche. Elle était longue et noire, et son empennage était si raide qu'on aurait dit du fil de fer barbelé. L'un des jumeaux arborait, lui, une large entaille au front. Tout trois avaient pour point commun d'être maculé d'un liquide noir et pâteux, ainsi que leurs épées.
"Des Yrchs, cracha Legolas en arrachant le projectile de son épaule.
-Combien? Interrogea Odùrin.
-Toute une armée, répondit l'Elfe à l'entaille. On ne pourra pas atteindre la cité à temps.
-Il faut envoyer un messager en ville et mettre les élèves à l'abri sur la colline. Renchérit Legolas. Sinon on n'arrivera à rien!
-Yamaël! Appela Odùrin, prends ton cheval et va signaler la présence de ces sales bêtes aux palais. Legolas, tu restes en arrière avec tes hommes, vous constituerez l'arrière garde. En route!"
L'Elfe nommé Yamaël partit au galop et les charrettes reprirent leur route plus rapidement en direction d'une colline. Le chemin était encaissé, étroit et raide. Les cheveux peinaient à avancer, et ils étaient lents. Des cris soudains retentirent, et chacun se retourna.
En bas de la colline, Aragorn aperçut les créatures les plus hideuses qu'il ai jamais vu. Elles allaient sur deux jambes, mais la ressemblance avec des humains s'arrêtait au schéma général… leur peau était verte sombre, noire ou rose foncées. Leurs visages couverts de cicatrices étaient hideusement déformés, avec parfois une simple fente en guise de bouche. Ils poussaient des cris barbares et courraient, provoquant le balancement des choses suintantes, graisseuse et très certainement puantes qui peut être avaient été des fourrures un jour.
"Abandonnez les charrettes! Ordonna Legolas. Détachez les chevaux et balancez leur les véhicules dessus, ça devrait les retarder!
-Legolas! Gronda Odùrin, j'étais supposé guider cette expédition!
-Ecoutes moi bien Odùrin, répliqua Legolas, tu est peut-être mon frère aîné, mais c'est moi le "Umgurth"(4) du royaume, alors tu me laisse faire mon travail, c'est clair?"
Odùrin gronda mais obéit et ne chercha plus à contester les ordres de Legolas. Les carrioles furent jetées vers les bas, retardant ainsi légèrement la progression de la horde d'ennemi.
"Quand vous arriverez la haut, vous construirez une barricade avec ce qu vous pourrez trouver. Dans l'idéal, bouchez le passage."
Aragorn, tout en marchant au rythme imposé, s'étonna auprès de Gimli.
"Odùrin est son frère?
-Bah, 'faut croire que oui.
-Mais il ne nous l'avait jamais dit…
-Faut dire qu'il a pas l'air de s'entendre très bien avec ses frangins…"
Aragorn acquiesça, le souvenir de leur première visite du palais toujours percutant dans sa mémoire. Il marchait en silence, économisant son souffle, quoiqu'il soit assez endurant. Il trébucha soudain et roula en bas de la pente, beaucoup trop près des Orcs à son goût… mais le souffle coupé, incapable de se relever.
"MERDE! Jura Legolas. Odùrin, prends le commandement, arrivés en haut, faites effondrer les rochers d'en haut, ça bouchera le passage. Surtout tenez le siège. Ne coupez pas l'échelle avant qu'il soit remonté, compris?
-Va le chercher au lieu de palabrer!"
Sans chercher à obtenir un assentiment plus clair ou plus règlementaire, Legolas lança sa monture au galop. Il atteignit le bas de la pente terreuse en peu de temps et sauta à terre. Saisissant Aragorn par le bras, il le hissa sur le dos de l'étalon puis sauta derrière lui et repartit au galop. Dédaignant l'accès principal ou les soldats faisaient déjà tanguer les plus gros rochers, Legolas dirigea son cheval vers un chemin beaucoup plus étroit qui serpentait à flanc de falaise jusqu'à une corniche tout juste assez grande pour accueillir deux ou trois cavalier, mais pas plus.
"Legolas, je t'ais déjà dit que j'ai le vertige? Interrogea Aragorn.
-Quand nous serons sur la corniche, lui dit Legolas au creux de l'oreille, tu verras une échelle de corde qui monte jusqu'au sommet de la falaise. Je veux que tu montes à cette échelle et qu'une fois là haut, tu coupe les cordes.
-Hein? Mais… attends, comment? Je…
-Ecoutes moi bien, coupa Legolas en sortant une dague de sous sa veste. Dans l'état où est mon bras, je ne pourrais pas effectuer l'ascension. Je n'ai pas envie que tu tombes aux mains de ces sales bêtes…
-Je refuse de te laisser risquer ta vie pour moi! Protesta Aragorn.
-Aragorn, je sais ce que je fais, d'accord? Si tu ne coupes pas les cordes une fois en haut, ils pourront monter et te tuer comme ils voudront. Je saurais me défendre, et Hasufel est avec moi. Je risque moins gros que toi!
-Ce n'est pas un cheval qui va te sauver la vie! S'exclama Aragorn, alarmé par la froide détermination qui brillait dans les yeux de Legolas.
-Il est bien plus intelligent que tu ne le crois… ne t'en fait pas pour moi, sauves ta vie en priorité. De toute façons, si tu venais à mourir par ma faute, je ne pourrais pas y survivre…
-Mais…
-On est arrivé. Monte!"
Aragorn protesta encore un peu, mais Legolas le força à obéir, puis se cala derrière un gros rocher. Jetant un regard en contrebas, l'adolescent entendit son ami s'adresser à son cheval.
"Tu ferais mieux de te coucher vieux, ça va canarder dans pas longtemps…"
L'étalon souffla dans les cheveux de l'Elfe puis se colla à la paroi, faisant disparaître son flanc aux yeux des Orcs. Legolas guettait les Orcs avec ses yeux, mais ses oreilles, elles, attendaient un bruit de chute en arrière qui ne venait pas. Se retournant, il constata que, bien qu'Aragorn soit arrivé en haut de la falaise, l'échelle était toujours en place.
"Coupe les cordes Aragorn! Hurla-t-il, c'est un ordre!
-Si je fais ça je te condamne! Rétorqua l'adolescent en désignant la trentaine d'Orcs qui courraient vers lui.
-Aragorn, je t'ordonne de couper cette corde!
-Jamais!
-Elladan, fais-le toi! Insista Legolas à l'adresse de l'Elfe qui s'était posté à côté d'Aragorn.
-Tu crois vraiment que j'ai envie de le faire? Répondit ce dernier.
-Capitaine, je vous ordonnes de trancher ces foutues cordes!"
À contrecoeur, Elladan s'exécuta, et le premier Orc atteignit Legolas. Ce dernier tira son sabre et lui trancha la tête, avant d'embrocher le suivant. Une dague lui taillada l'oreille: son propriétaire perdit une main.
Aragorn observait la scène, partagé entre le soulagement de voir Legolas se débrouiller, et la peur que lui inspirait cette facilité à donner la mort… Legolas bondissait, glissait entre ses adversaires, tranchant parfois un bras, une tête, ou embrochant simplement un de ces Orcs… hasufel tournoyait autour de lui, distribuant des coups de sabots si puissants qu'ils faisaient parfois exploser des crânes. Legolas et son étalon étaient devenus les meneurs d'une danse mortelle.
"Il se démène comme un diable, dit Gimli à Aragorn, mais comment tu veux qu'il se débrouille contre toute une armée? Ces bestioles n'ont pas l'air très intelligentes, et beaucoup moins douées que lui, mais les Orcs ont l'avantage du nombre…
-Il est condamné à perdre… murmura Aragorn, la gorge serrée. Il va se faire tuer, même avec l'aide de son cheval… le plus dur dans tout ça, c'est de savoir que c'est ma faute…"
Aragorn serra les poings et baissa les yeux, sentant une envie de pleurer lui étreindre la poitrine. A côté de lui, le prince Odùrin observait la scène, stoïque.
"Le plus écoeurant dans cette histoire, soupira-t-il, c'est que quoi que je fasse, je n'arriverais jamais à son niveau, même en m'entraînant pendant mille ans…
-Hein… s'exclama Aragorn, je ne suis pas sur de…
-Parce que, coupa Odùrin, Legolas n'a pas de cœur. Quoiqu'il fasse, aussi doué soit-il pour jouer la comédie… ce gosse ne sera jamais qu'une machine à tuer…
-Legolas est un mec bien. Gronda Gimli en se levant. J'en ai connu, des types de ton genre, et je peux te dire que c'est toi le plus écoeurant…
-Qu'est-ce que tu crois, gamin? Que je ne sais pas qui est ce nourrisson? Mon père a eu la bonté de le nourrir et de l'élever alors qu'il est pourri jusqu'à l'os… il a commis son premier meurtre à neuf ans…
-VOUS MENTEZ! S'indigna Aragorn. VOUS MENTEZ, J'EN SUIS SUR!
-Et pourquoi mentirais-je? Ce salaud a même tué mon frère…"
Aragorn sentait sa poitrine s'alourdir à chaque phrase. Legolas ne pouvait pas être comme ça, ce n'était pas possible! Non, il ne pouvait pas être le monstre que décrivait Odùrin. Aragorn refusait de le croire… et puis… comment le sourire d'un monstre pouvait-il être si plein de chaleur et de tristesse mêlées? Comment un monstre aurait-il pu provoquer autant de chaleur? Comment lui, Aragorn aurait-il pu apprécier un monstre au point de…
Non… je ne peux pas… c'est pas ça… il va m'en vouloir si…
"Si jamais il le sais… il va m'en vouloir à mort… il ne voudra plus… me voir…
-Pour te rejeter, faudrait déjà qu'il survive. Et c'est pas sur du tout…
-Elladan! Hurla la voix de Legolas, assures-toi que les lycéens reviennent en ville sains et saufs! Je ne fais pas confiance à Odùrin!"
Aragorn se pencha au dessus de la falaise et fut horrifié de voir Legolas sauter dans le vide suivit de son cheval. Un Orc plus vif d'esprit que les autres attrapa l'Elfe par les cheveux, et Legolas se retrouva suspendu au dessus du torrent. Saisissant une dague, Legolas trancha net sa tresse et ne tarda pas à disparaître parmi les remous du courant.
Asuivre...
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(1) Je vais avec vous.
(2) Je crains pour vous!
(3) Allez à la maison (sous-entendu: Rentrez)
(4) Um: Faire, Gurth: Mourir. J'entends par là: Assassin et/ou Stratège militaire.
Réponse aux rewiews:
Naw: Mercide ton enthousiasme! Pour ce qui est de la vie de famille de Legolas, elle n'est pas très heureuse...
Legolas: Elle serait plutôt...
Moi Bloque la bouche de l'Elfe: Suuuuuuuuuuuuuuuuut! PAS PETER SUSPENS!
Legolas: Ah, bon... OK
Jojo: Bah... V'la la suite, lol
