Immobile contre la porte de sa chambre depuis plus d'heures qu'elle ne put en compter, Luna gisait à même le sol dans sa robe à corset. Recroquevillée sur elle-même, elle restait là… sans bouger, les épaules affaissées et la tête renversée vers un plafond qu'elle avait cessé de contempler. Perdus sur les moulures et les voûtes, ses yeux s'y accrochaient sans les regarder, comme si leur peinture bleu argentée finirait par l'emporter loin du nouveau cauchemar de sa réalité. Loin de tous les mots qui ne cessaient de la hanter…

« Je suis désolé Lucius, mais c'est bien la sienne… »

La sienne.
A lui.

Drago…

Et pourtant le Médicomage n'avait pas dit son nom. Comme s'il était devenu tabou, il n'avait pas franchi la moindre paire de lèvres depuis que sa main avait été découverte. Pourquoi ? Elle l'ignorait… sûrement pour ne pas accabler davantage son père qui peinait à cacher sa détresse ? Ou empirer l'état sa mère, dont les cris épouvantés résonnaient depuis ses quartiers jusqu'à la Tour de Serdaigle ? Mais à cette délicate marque d'attention, Luna peinait à contenir ses frissons. Drago… Drago ! Drago ! Elle avait envie de hurler son nom ; de le scander à pleins poumons, de le brandir devant la nation et de s'écrier jusqu'à sa dernière respiration ! Car il méritait de se faire entendre. Il méritait de résonner par-delà les murmures ignorants du monde ! Il méritait d'être sorti de sa tombe…

« Il était en vie quand on la lui a coupée, mais il semblerait que… qu'il ait été torturé. »

Torturé… amputé… mais pourquoi ? Pourquoi ?! Telle était la question. Et pourtant, il n'existait qu'une seule réponse : Les Von Bassito. Telle était la réponse. Telle était la seule explication, raison et évidence… Oui. Luna le savait désormais. Les Von Bassito retenaient Drago. Les Von Bassito avaient torturé Drago. Les Von Bassito avaient tranché la main de Drago. Et l'avaient envoyé à sa mère, pour se repaître de ses sanglots…

« Les traces de ligature sur la naissance du poignet indique qu'il a été attaché. Je ne peux rien dire de la durée de sa détention mais il semblerait qu'il… qu'il ait lutté. »

Lutté... Oui, c'était évident. Il était Drago Malfoy ! Un Sang-Purs de hauts rangs, le Général de toutes les Armées, un Sorcier puissant au regard acéré, un homme dont l'orgueil et la fierté n'avaient d'égal que le mépris de ses pupilles d'acier ! Il ne se serait jamais laissé prendre sans combattre avec hargne… sans lutter jusqu'aux dernières forces de son âme. Mais cela n'avait pas suffi.

« Ses phalanges ont toutes été brisées à plusieurs reprises… »

Plusieurs reprises…
Plusieurs reprises…
Plusieurs reprises…
Plusieurs reprises…

« A vrai dire, les 27 os de sa main ont été brisés... »

27 os brisés… à plusieurs reprises.

« …sûrement par une masse à juger les traces de rouilles et de fer que j'ai prélevé sur ses plaies. Pour le reste, je n'en sais pas plus. Mais en toute honnêteté je… j'ignore s'il a survécu ».

Non. Elle ne pouvait l'imaginer. Il ne pouvait pas… Il… Il ne pouvait pas avoir été tué ! Pas lui. Pas ainsi. Pas par des… pas par des vampires ! Et pourtant l'imminence d'un nouveau deuil mouillait déjà ses cils… Désemparée, Luna ne savait plus quoi penser. Impuissante, les mots du magico-légiste tournaient en boucle de son esprit, plus vifs et cinglants qu'un doloris. Mais même si elle voulait les oublier… se conforter dans le déni et croire que rien n'était arrivé… l'image de cette main ensanglantée la suivait par de là les contours de son coffret. Elle ne pouvait pas y échapper. Elle ne pouvait pas l'ignorer ! Telle une ombre rampant dans les ombres de sa conscience, elle pouvait entendre le couvercle du coffret grincer sous ses doigts intrigués, sentir l'odeur du bouquet d'herbes fraichement coupé lui assaillir le nez et voir les restes rugueux de cette main tranchée la paralyser dans un hoquet stupéfié. Oui… inlassablement, cette scène se rejouait derrière ses paupières scellées. Une fois, deux fois, trois fois… et des milliers ! Comme si son monde s'était arrêté, elle se sentait piégée dans un souvenir qu'elle priait d'oublier ; coincée dans une réalité qui lui donnait la nausée… enfermée dans un labyrinthe de pleures et de cris dont elle ne pourrait jamais s'extirper ! Ainsi, c'est sans voir les heures défiler que Luna restait prostrée sur son sol carrelé. Incapable de se lever, de marcher ou de ne serait-ce que respirer sans étouffer, elle oscillait entre espoir et fatalité, pleures et hurlements, haine et sanglot, rage et indignation… avec pour seule obsession, le mirage d'un Drago agonisant.

- Mais… mais ce n'est pas possible ! Il… il est parti avec tout un bataillon ! Il ne peut pas… il…

- Je suis navré Lucius…

- Il a pu s'échapper ! Avait-il dit convaincu. Les communications sont coupées mais… il a pu s'échapper ! Se replier avec ses hommes et se cacher !

Se cacher des Von Bassito ? Affaibli, en souffrance et le poignet en sang ? Non… il n'avait aucune chance.

- Avec une telle hémorragie, je doute que…

- Non ! S'était-il écrié enragé. Mon fils n'est pas mort ! Mon fils n'est pas mort !

Pas mort…
Pas mort…
Pas mort…

Peut-être avait-il raison ? Peut-être n'était-pas mort… Mais était-il vivant ? Là était toute la nuance. Car n'importe qui pouvait « ne pas être mort ». C'était facile ! Et pour cause, cela ne se limitait qu'à un simple battement de cœur, un souffle, une étincelle de conscience, un infime balbutiement... Mais cela ne signifiait pas « vivre ». Cela ne signifiait pas se tenir debout, parler et réfléchir. Cela ne signifiait pas se battre, lutter et affronter pleinement des vampires !

- Il n'est pas mort ! Mon fils… mon fils n'est pas…

Mais à quoi bon s'encombrer de pareils détails ? De technicité et de syntaxe, à une heure aussi grave ? Le monde courrait à sa perte, la guerre faisait rage, les Von Bassito les provoquaient et Lucius lui-même en perdait son sang-froid. Il n'y avait plus d'échappatoires… car désormais, l'affrontement était inévitable.

- Je pars pour la Toscane ! Avait-il scandé.

- Mais vous… vous ne pouvez pas…

- Vous préfèreriez peut-être que j'attende de recevoir sa tête ?!

Car telle était le dernier dilemme… Celui de l'attente, mais aussi celui d'un prochain paquet. « Soyez sans crainte, ce maigre présent n'est que le premier. » Que cela signifiait-il ? Luna se le demandait. Y en aurait-il d'autres ? Ou devait-elle y voir une confirmation implicite de la survie de Drago ? Une chance de le sauver des griffes de ses ravisseurs ? Ou l'expression d'un ultime vice, destiné à les frapper en plein cœur ? Elle ne savait pas. Comment le pourrait-elle d'ailleurs ? Les Von Bassito étaient imprévisibles, cruels et irascibles. Il n'y avait qu'à lire leur missive ! « Que le premier… ». Leur message était clair… Ils ne se laisseraient pas impressionner par les Sorciers. Ils ne laisseraient pas amadouer par leurs promesses et désirs de paix ! La cruauté était tout ce qu'ils connaissaient… Pour preuve, ils pourraient tout aussi bien leur expédier son corps démembré, que le transformer en vampire pour le torturer pendant des années ! Mais ni les doutes et menaces ne sauraient contenir un parent déterminé à partir en chasse…

- Je dois partir ! Je dois le retrouver !

- Mais votre visite pourrait être perçue comme un affront !

- Un affront ?! S'était-il étouffé. Ils m'ont envoyé la main de mon fils !

- Lucius…

- Je ne les laisserais pas m'envoyer d'avantage de colis ! Je ne les laisserais pas bafouer l'honneur de ma famille !

Ils y prenaient du plaisir… c'était évident ! Ils se délectaient à l'idée de les voir souffrir. Oui… tout ceci n'était qu'un jeu pour eux. Une comédie dont ils écrivaient les règles ; une partie d'échec sans Roi ni Reine, qu'ils étaient assurés de les voir perdre. Aussi, Luna en était persuadée… Drago n'était pas qu'un simple prisonnier, mais un jouet. Un trophée. Une distraction passagère ! Une marionnette dont ils reluquaient la chaire entre deux sourires espiègles ! Une simple victime de leur vice, dont les cris ne cesseraient jamais de les faire rire…

- Il n'est plus question de retenir nos coups désormais ! S'était-il exclamé.

- Lucius, s'il vous plaît réfléchissez aux…

- Non… c'est décidé. Les Von Bassito ont violé nos traités, foulé nos terres et capturé le Général de nos Armées ! Avait-il tonné transcendé. Ces actes sont aussi inqualifiables qu'impardonnables ! Et je fais le serment de leur faire payer…

- Mais…

- Ils veulent la guerre. Soit ! Que Merlin m'en soit témoin, je me ferais un plaisir de la leur donner !

La leur donner… Par Rowena, le pouvaient-ils seulement ?! Pouvaient-ils vraiment faire le poids face à plusieurs milliers de soldats assoiffés de sang ?! A leurs crocs et griffes étincelantes ? A l'acuité de leurs sens, rapidité et puissance ? Certes, ils avaient quelques chances et avantages… mais au point d'entrer en guerre totale ? De réquisitionner tous les Sorciers du monde pour combattre un ennemi sans âge ? Car il ne fallait pas se leurrer ! Les Von Bassito ne seraient pas seuls à combattre. Il leur faudrait affronter les troupes enragées des Darvalles… et les élites surentraînées des Volturi. Sans parler des centaines de moldus qu'ils pouvaient transformer à tout moment pour gonfler leurs rangs, de l'atout infâme que leur procuraient des enfants vampires seulement guidés par la soif de sang et des renforts envoyés par la Résistance ! Oui… ce n'était pas qu'une simple bataille qui se présageait, mais un véritable carnage dont nul ne pourrait jamais se relever.

- Ne… ne vaudrait-il pas mieux attendre le retour du Maître ? Avait-il demandé.

- Pour lui offrir la tête de son Général ?!

- Non, je… je veux dire…

- Cela fait plus de trois mois que nous sommes sans nouvelles… Avait-il grincé amer. J'ignore où il se trouve ! Et j'ignore où il a emmené ma fille ! Mais ce que je sais, c'est que je ne vais pas attendre après lui au risque de perdre mon fils…

Par Rowena… trois mois. A cette pensée, Luna déglutit sous la douleur d'un nouvel effroi. Hermione ne répondait plus à aucune lettre, à aucune missive et aucun appel…. Comme s'ils s'étaient volatilisés de la surface de la terre, leur navire avait disparu des mers, à tel point que même la Magie du Maître avait cessé d'émettre. Leur était-il arrivé malheur ? Avaient-ils sombré, terrassés par une tempête ? Ou s'étaient-ils perdus dans leur quête ? Peut-être étaient-ils blessés ? Acculés quelque part où la magie ne pouvait les sauver ? Condamnés à regarder leur empire s'écrouler sans pouvoir l'en empêcher ?! Non… non, non, non, elle ne pouvait pas y penser ! Pas maintenant ! Pas alors que Drago était prisonnier et que la guerre leur échappait ! C'était trop de questions à se poser… trop d'angoisse à endurer, trop de peur à supporter et trop d'amis pour qui s'inquiéter ! Aussi, c'est le souffle court que Luna s'entendit haleter entre deux sanglots étouffés. Jamais encore elle ne s'était sentie aussi dépassée… aussi désarmée et désorientée. Si, une fois… mais à bien y réfléchir, la mort de son père ne lui avait laissé aucun choix. Or et à cet instant précis, elle pouvait agir ! Elle pouvait se relever et se battre pour son avenir ! Mais aussi brave et tentatrice soit-elle, cette initiative n'était que le mensonge d'un magistral suicide… Et pour cause, elle ne faisait pas le poids contre des vampires ! Pas plus que Lucius, Narcissa et les milliers de sorciers qui s'apprêtaient à mourir…

- Mais enfin, vous allez vous faire tuer ! S'était exclamé le médico-légiste effaré.

- Pas avant de l'avoir sauvé...

Il était déterminé… Elle avait pu l'entendre à travers l'écho de son pas enragé, Lucius était prêt à toutes les folies pour sauver son enfant. Une démarche louable et touchante mais qui, elle le savait, ne mèneraient Narcissa qu'à pleurer devant deux tombes. Avait-elle tort d'être aussi pessimiste ? De n'avoir aucune foi en leur chance de survie ? Comment savoir ?! Elle était si confuse qu'elle avait passé la nuit sur son carrelage, transcendé par l'horreur de ses cauchemars ! Ou était-ce à cause des Joncheruine ? A ce stade, ils avaient dû infester son esprit… mais comment aurait-il pu en être autrement ?! Elle ne s'entendait même plus penser ! Non elle n'entendait plus que les ordres de guerre d'un père déterminé à se venger, et les cris d'une mère éplorée…

- Mon enfant ! Mon en… mon enfant ! Avait-elle pleuré à son réveil. Qu'est-ce… qu'est-ce qui est arrivé ? Où il est ? Où est mon enfant ?!

- Narcissa ! Calmez-vous je vous en conjure ! Calmez-vous !

- Non ! Dîtes-moi où il est ! Dîtes moi ce qui lui est arrivé !

Des cris qu'aucune mère ne devrait jamais pousser…

- Je ne sais pas ! Je vous jure, je…

- Où est Drago ?! Où est… Où est mon bébé ?! Dîtes moi où est mon bébé !

- Narcissa, je vous en prie…

- Mon bébé… Je… je veux mon bébé… Rendez-moi mon bébé…

Elle n'avait pas supporté la vue du coffret. Elle n'avait pas supporté le choc, l'horreur et la signification de cette main coupée… à tel point que son médicomage avait dû la sédater. Mais cela ne durait jamais assez longtemps... S'éveillant toutes les trois heures, elle s'écroulait à nouveau entre deux jappements, les joues tordues par la force de ses pleurs avant d'implorer qu'on lui ramène l'enfant que son cœur aimait tant. Une prière que Luna partageait silencieusement depuis la porte close de sa chambre, mais qu'aucun Dieu ne semblait entendre… A croire que les Von Bassito avait atteint leur objectif : transcender d'effroi tout une famille et à paralyser les forces militaires de tout un pays. Et tout cela, avec un seul colis... Ironique, non ? Et pourtant, il n'y avait aucune surprise. La peur était une émotion réflexe, puissante et viscérale ; une arme toute aussi infâme que létale, qui entre de bonnes mains, savait remporter plus de victoires qu'un millier de combats… un moyen simple et efficace de faire couler les larmes et trembler les moelles des soldats. Peut-être devraient-ils tenter d'en faire de même ? D'effrayer leurs ennemis ? De lui insuffler une telle terreur qu'ils s'en sentiraient démunis, affaiblis et reculeraient instinctivement devant leur Némésis ? Mais sérieusement… quel genre de créatures des enfers seraient capable d'effrayer des Vampires ?! Les Von Bassito qui plus est ! Ils étaient invincibles ; pour ne pas dire indestructibles ! Et quand bien même, ce n'était pas comme s'il existait quelqu'un capable de… Figée dans sa propre réflexion, Luna sursauta sous la violence d'un nouveau frisson.

Par Rowena… c'était ça.

Sonnée sous la brutalité de ses pensées, elle sentit ses souvenirs s'agiter, son échine s'hérisser et ses mains trembler. Comme si une véritable bombe venait d'exploser dans son esprit embrumé, son corps se redressa de lui-même, abasourdi devant les images qui dansaient furieusement devant elle. Mais elle ne pouvait pas se tromper…

Une créature des enfers capable de terroriser des armées.
Un monstre tout aussi invincible qu'impossible à tuer.
Une Némésis comme le monde n'en avait encore jamais porté.
Un Vampire que les Von Bassito eux-mêmes n'étaient jamais parvenus à exterminer…

Seigneur…

Elle savait comment vaincre les Von Bassito.
Elle savait comment sauver Drago.


- Narcissa ! Narcissa !

Essoufflée dans l'élan d'une course effrénée, Luna hurlait sans respirer. Les joues rouges, elle traversait les couloirs sans détour, incapable de ralentir à l'heure où un millier de nouveaux souvenirs assiégeaient son esprit. Et pourtant, ils n'étaient pas nouveaux… Restés en silence dans les méandres de sa conscience, elle en avait presque oublié jusqu'à leur seule existence, la condamnant alors à se complaire dans la plus odieuse des ignorances. Mais ils étaient là ; depuis le début, ces souvenirs étaient là ! Ceux qu'Hermione lui avait transmise, il y a de cela trois mois…

- Narcissa !

Par Rowena, comment avait-elle pu les manquer ? Passer à côté et les oublier ?! Ils n'étaient pourtant pas difficiles à remarquer ! Pour preuve, elle n'était jamais allée en Turquie ! Elle n'avait jamais traversé un cimetière de cadavres en décomposition ! Ni même failli mourir sous la poigne acérée d'un monstre ! Mais Hermione, si… Hermione l'avait fait ! Hermione l'avait vu ! Hermione l'avait vécu ! Et grâce à la légimencie… elle aussi.

Grâce à la légimencie, elle possédait la clé de leur survie.

- Narcissa !

Elle les voyait maintenant… ses images, ses brides de mémoires, ses songes… elle les reconnaissait par de là leurs contours floutés et échos dissonant ! Plus vifs et brillants qu'ils ne l'avaient jamais été auparavant, elle pouvait les entendre l'assiéger de leurs clameurs exigeantes, désireux de se faire entendre par de là les brouhahas impétueux du monde ! Mais leurs hurlements ne l'avaient jamais quitté… depuis le premier jour de son arrivée, elle avait subi leurs assauts endiablés et fureur enragée sans même le réaliser ! Seigneur… elle le comprenait désormais. Ses acouphènes, ses angoisses et ses migraines… tout cela n'était que les symptômes latents de ce savoir infiniment trop grand ! De cette connaissance avilissante, dont elle aurait toujours dû être ignorante ! Oui... Ses souvenirs habitaient son esprit. Pire encore, ils berçaient ses insomnies et terrorisaient ses nuits. Emplis de sang, de cris et sacrifices, ils alimentaient ses cauchemars de Catacombes détruites, de vampires maudits et des sourires vicieux de la Báthory ! Incapable de s'en débarrasser malgré l'effroi qu'ils lui insufflaient, elle avait tenté de les ignorer, de les oublier et de les fuir ; de les rejeter, eux et les peurs qui la paralysaient à la vue de son lit ! Mais se faisant, elle avait étouffé jusqu'à la signification même de leurs essence… jusqu'à substance même de leurs révélations ! Or, cette dernière était la réponse à toutes leurs questions. La seule capable de les sauver d'un massacre sans nom…

- Narcissa !

Haletante sous la douleur lancinante de ses poumons, c'est avec violence que Luna percuta la porte de ses appartements et grimaça sous l'impact de son élan. Mais ni la douleur de son épaule et l'acouphène de ses tempes, ne parvinrent à calmer le feu qui ébouillantait son sang… Embrumée par la force de son adrénaline et indifférente aux scandales de ses cris, elle hurla plus encore, et s'acharna sur sa porte à mesure qu'une intarissable frénésie qui transcendait son corps. Et pour cause… elle avait un plan. Un plan fou et audacieux. Un plan que leurs ennemis trouveraient odieux ! Un plan que même les plus téméraires qualifieraient d'indécemment dangereux ! Mais un plan qui elle le savait, serait victorieux… Oui. Ça pouvait marcher. Malgré les doutes et les risques, ça pouvait marcher ! Plus qu'une certitude, c'est l'essence même de son âme qui en était persuadée ! Et rien ni, même cette maudite porte ne serait en mesure de l'arrêter.

- Narcissa ! Narcissa c'est moi ! Hurla-t-elle à n'en plus pouvoir.

Elle devait la voir. Elle devait lui parler et lui transmettre son savoir ! Lui dire de ne pas céder à la fatalité et de garder espoir ! De se relever malgré l'horreur et de ne plus pleurer dans le noir ! Mais encore fallait-il que son médicomage la laisse la voir… Titubant sous l'étau guidé de son corset, la jeune femme continua de hurler ; encore et encore jusqu'à que l'écho d'une voix étouffée ne la laisse soudainement se figer. Pourtant et quand le panneau de bois pivota face elle, ce n'est qu'une figure outrée qu'elle vit la dévisager…

- Miss Lovegood ! S'étonna le médicomage ahuri. Mais enfin, que se passe-t-il ?! Pourquoi hurlez-vous ?!

- Je dois parler à Narcissa !

- Pardon ?!

- C'est urgent ! Insista-t-elle.

Désorienté, le Médicomage la regarda d'un drôle d'œil par-dessus ses lunettes à double foyer. Lui parler ? Maintenant ? Alors que la pauvre malheureuse se battait contre ses calmant et hurlait à s'en crever un poumon ?!

- Vous n'êtes pas sérieuse ?! S'étouffa-t-il.

- Si, si ! Je vous assure !

- Mais enfin, ce n'est… ce n'est pas le bon moment !

- Mais c'est urgent ! Répéta-t-elle.

Débecté devant pareille insistance, le praticien serra les dents dans un grondement. Par tous les diables, sa patiente n'avait-elle donc pas assez souffert comme cela ?! Ne méritait-elle pas un peu de repos et de compassion après l'épreuve que constituaient de tels instants ?! Apparemment pas, à juger le regard pressé et souffle saccadé auquel il faisait face. Pourtant et bien qu'il comprenne l'imminence et les enjeux de leur guerre, le médecin ne parvînt qu'à s'agacer devant l'empressement de la Serdaigle.

- Ecoutez… j'ignore de quoi il s'agit mais Madame Malfoy doit se reposer !

- Je sais bien mais je vous assure que ça ne durera pas longtemps !

- C'est hors de question.

- Mais…

- J'ai dit non ! S'exclama-t-il soudainement.

Surprise devant la brutalité d'une telle sommation, Luna recula dans un frisson. Par Rowena, elle savait que leur Médicomage était quelque peu abrupte et indélicat… mais de là à ce qu'il fasse barrage ?!

- Sa santé est en jeu ! Tonna-t-il. Son état est beaucoup trop fragile pour que je vous laisse l'empirer à votre guise ! Alors quoi que vous vouliez lui dire, ayez l'obligeance d'attendre qu'elle fasse le deuil de son fils !

Assommée par l'énormité d'une telle ineptie, Luna manqua de s'étouffer devant l'aplomb de son ton irascible. Le deuil de son fils… le deuil son fils ?! Il ne pouvait pas être sérieux ! Se montrer aussi odieux et revendiquer des paroles aussi insidieuses ?! Et pourtant c'est face à une grimace méprisante et un regard cinglant, que la jeune femme sentit son cœur rater un battement. « Le deuil de son fils… ». Par Rowena… comment osait-il ? Comment osait-il dire une telle chose ?! Tenir de tels propos ?! Qui plus est devant la chambre d'une Narcissa en sanglot ?! C'était une insulte ! Une offense envers Drago et à tous les Malfoy qui avaient un jour passé les portes de ce château ! Et pour cause… il ne savait rien de ce qui lui était arrivé. Il ne savait rien de ses chances de survies, des tortures qu'il avait subies ou des traitements qu'il recevait à l'instant même en Italie ! Certes, il était médicomage et connaissait les risques qu'une main coupée représentait en tant de guerre… mais aucune connaissances, diplôme ou expérience ne lui donnait le droit de le mettre dans la tombe. De l'enterrer sans la moindre considération. D'affirmer sa mort avec véhémence et conviction ! Plus qu'un pronostic trop hâtif ou jugement pessimiste, c'était un affront ! La quintessence même de la bêtise ! Une hérésie dont sa langue devrait à jamais se repentir ! Une insolence dont le mépris la fit douloureusement frémir... Immobile, Luna peina à garder son sang-froid devant la dureté de son regard et déglutit dans l'amertume d'une nouvelle rage. Elle n'était pas accoutumée à la sévérité, à la colère et à l'indignation que son propre cœur pouvait éprouver. Pourtant et malgré sa volonté de compatir devant la faiblesse d'un esprit aussi étriqué, la jeune femme ne réussit qu'à avoir la nausée… Car cet homme ne savait pas de quoi il parlait. Il ne savait pas de quel fer était fait son Chef de Guerre ! Il ne connaissait pas la force de sa détermination, la hargne de son cœur battant, la témérité de son regard cinglant, l'intelligence de ses déclarations ni même la puissance de ses convictions ! Oui… il ne connaissait pas Drago. Il ne connaissait pas son orgueil, sa fierté ni même l'énormité de son égo ! Il était un Malfoy ! Un Black ! Un sorcier qui ne reculait devant aucune menace, ne tremblait devant aucune arme, ni ne cédait au poids de ses milles angoisses ! Alors parler ainsi ? Le chasser de leur vie ? Affirmer qu'il n'y avait plus d'espoir pour lui ? Non… elle ne pouvait le tolérer. Pas aujourd'hui.

- Avec tout le respect que je vous dois Monsieur, vous vous trompez. Dit-elle du bout des lèvres.

- Tien donc ?! S'exclama-t-il amusé.

- Drago n'est pas mort.

- Et j'imagine que ce sont vos amis les Joncheruines qui vous l'ont dit ?! Se moqua-t-il ouvertement.

Piquée à vif, Luna se pinça ses lèvres dans le crépitement silencieux de sa baguette… Elle ne connaissait pas bien cet homme, elle devait le reconnaître ; mais n'allait certainement pas laisser son affligeante stupidité ralentir l'élan de sa nouvelle quête.

- Non Monsieur… ce ne sont pas les Joncheruines qui me l'ont dit, mais l'Initiée du Seigneur des Ténèbres en personne.

Ebranlé, le Médicomage marqua un temps d'arrêt. Avait-il bien entendu ?!

- L'In… L'initiée ?! Répéta-t-il ahuri.

- Hum hum… assura-t-elle.

- Mais… elle et le Maître sont de retour ?! Depuis quand ?!

- Ne soyez pas si aveugle mon cher Monsieur. Dit-elle dans un sourire. Ils sont juste derrière vous.

- Comm…

- Petrificus Totalus !

Frappé alors même qu'il se retournait dans un frisson effrayé, le Médicomage se figea dans son élan. Pétrifié les mains en l'air, Luna l'entendit japper un court instant avant que la force de la gravité ne le fasse lentement chavirer sur le sol carrelé. Une chute lourde et douloureuse, qui ne manqua pas de la faire grimacer mais qui ne parvînt pas à tenir l'éclat de son sourire amusé. Eh bien… elle n'avait plus pétrifié personne depuis des années ! A croire que toutes mauvaises habitudes ne pouvaient éternellement s'éviter. Revigorée par une nouvelle adrénaline, Luna s'empressa d'ignorer sa culpabilité et entra vivement dans les appartements de la Malfoy éplorée. Richement décoré de meubles de créateurs, de tapis persans et de chandeliers volants, elle les traversa en courant, sa baguette serrée contre son cœur avant de déboucher soudainement sur la porte ouverte de sa chambre. Une chambre cette fois dévastée, dont la simple vue suffit à la pétrifier. Grand Dieu… mais que s'était-il passé ?! Comme si une tempête avait dévasté les lieux de ses éclairs et vents endiablés, elle vit les rideaux déchirés, le couvre lit éventré, les tables renversées, les meubles brûlés et les murs enfoncés. Jonché d'éclats de bois, de plumes et de verres brisés, le sol n'était plus qu'un immense débarras des vestiges de cet étrange désastre, laissant la jeune femme se figer lentement d'effroi.

- Narcissa ? Vous êtes là ?!

Apeurée, elle s'avança d'un pas inquiet, livide à l'idée que quelque chose lui soit arrivée. Pourtant et alors que le crissement de ses talons sur le verre pilé lui vrillait douloureusement les tympans, c'est l'onde de choc d'un sort informulé qui la fit brusquement s'écrouler dans un hurlement. Evitée de justesse, elle roula au sol dans un cri étouffé et s'arma dans un réflexe apeuré… avant que le visage de son agresseur ne la fasse soudainement déchanter.

- Narcissa !

Non… elle ne pouvait pas y croire. Ce n'était pas possible ! Ce n'était pas elle ! Et pourtant, c'est bien ses pupilles d'acier qui se mirent à la jauger de leur éclat acerbe. Acculée derrière sa table de chevet et le poing resserré avec ferveur sur sa baguette, la Malfoy ne réagit pas immédiatement face à elle… Assise à même le sol, couverte de suie et vêtue d'une chemise de nuit à moitié brûlée, elle gisait là… les yeux vides et les dents serrés. Les lèvres rongées d'anxiété, elle la fixa sans la regarder, la mâchoire secouée de murmures étouffés et sanglots réprimés. Une image tout aussi étrange que déconcertante, qui bien loin de son habituel rictus arrogant et regard tendre, laissa Luna se stupéfier dans un frisson. Seigneur… jamais elle n'avait tant ressemblé à sa sœur. Mais pourquoi ?! Que lui était-il arrivé ? Etait-ce le médicomage ?! L'avait-il agressé ?! Elle l'envisagea un court instant, avant que sa propre présence la fasse paniquer dans l'écho de nouveaux hurlements…

- Non ! Non ! Non ! Je… je ne veux pas dormir ! Je ne veux pas dormir !

Oh non…

- Il n'a pas le droit de me faire dormir !

Ces hurlements… cette peur et désorientation…

- Narcissa… souffla-t-elle du bout des lèvres.

- Dis-lui Luna ! Dis-lui qu'il n'a pas le droit !

Elle perdait la raison…

- Narcissa, calmez-vous… Je suis là, vous n'avez plus à avoir peur.

- Je n'ai pas peur ! Hurla-t-elle sauvagement. Non ! Non ! Je n'ai pas peur ! C'est lui… c'est lui qui a peur ! C'est lui le lâche !

- Na…

- Dis-lui ! Dis-lui que je ne veux pas dormir ! Dis-lui Luna ! Dis-lui !

Accablée de douleur, d'horreur et de deuil, son rapport avec le réel se délitait à vue d'œil, symptôme alarmant de la folie qui se rassasiait de son cœur… Ainsi, c'est plus horrifié que jamais que Luna s'entendit haleter dans l'écho d'une sidération à peine cachée. Par Rowena, le médicomage avait dit vrai… son état de santé déclinait. Mais pas seulement ! Avant tout autre chose, son esprit dépérissait. Terrassé par le poids d'une fatalité qu'aucune mère ne devrait jamais endurer, ses pensées s'entrechoquaient entres elles, ses sens se confondaient, sa réalité s'étiolait et sa magie s'embrasait… Confuse, elle agitait sa baguette avec crainte et hostilité, convaincue que le monde entier n'avait pour but que de la sédater, l'entraver et la priver des cris que son âme se languissait de hurler. Mais elle se trompait ; une évidence dont elle ne pouvait malheureusement prendre conscience, à l'heure où ses yeux brillaient d'une démence semblable à celle de la Lestrange…

- Vous n'allez plus dormir ! Assura-t-elle mal à l'aise. Je vous le jure ! Le médicomage ne vous sédatera plus…

- Non… non, il va… il va revenir ! Il va me dire que je dois dormir !

- Je…

- Il va continuer à me mentir !

A lui mentir ? Oh Seigneur… que lui avait-il dit ?! Que Drago était mort ? Qu'elle devait se résigner ? Faire le deuil d'un fils qui ne reviendrait jamais ? Accepter l'inéluctable ? Perdre tout espoir ?

- Narcissa… s'il vous plaît. Souffla-t-elle du bout des lèvres. Respirez… le médicomage n'est plus là. Il ne va plus vous mentir.

- Non… non, je… je veux…

En larmes, ses joues se plissèrent violemment sous la force de son désespoir avant que de puissants sanglots ne commencent à secouer son poitrail. Effarée, Luna la vit trembler les dents serrées, se cogner la tête contre le mur enfoncé et hurler entre ses bras croisés… Un instant de pure détresse qui lui éventra le cœur, mais qui elle le savait, n'était qu'un infime aperçu de son implacable douleur.

- Je veux Drago… implora-t-elle. Pourquoi… pourquoi personne ne veut me rendre mon fils ? Pourquoi… pourquoi personne ne veut me dire où il est…

Désemparée, Luna se sentit vaciller sous le plomb de son nouveau silence et peina à contenir ses tremblements. Grand Dieu… elle semblait si démunie, si meurtrie, si… fragile. Recroquevillée sur elle-même, ne restait de son implacable droiture qu'une échine courbée aux épaules affaissées ; qu'un corps chétif acculé par la cruauté d'un monde bon à brûler… Mais elle n'était pas à enfermer dans un asile. Elle n'était pas aussi dangereuse que Bellatrix ! Elle n'était pas à barricader dans une chambre, sans soleil ni visite ! Et pour cause… elle n'était pas malade. Elle n'était pas dérangée ou instable. Non, elle était simplement inconsolable ! Effondrée. Horrifiée. Désespérée et mortifiée par un effroi que seule une mère pouvait imaginer. Mais ce n'était pas sa faute ! Non, c'était celle des Von Bassito... Une évidence qui prit davantage de sens devant ses pleures étouffées, et que Luna sentit la frapper dans le tressaillement d'une haine qu'elle ne put nommer. Non… ils n'avaient pas gagné. Elle s'y refusait ! Les Von Bassito n'avaient pas gagné ! Leurs vices, leurs jeux, leurs cruauté… tout cela devait cesser ! Car elle ne pouvait pas les accepter... les subir sans broncher ou les pardonner au profit d'une quelconque illusion de paix.

Et pour cause… ils avaient réussi à la briser ; à faire céder cette somptueuse femme qu'était Narcissa et à réveiller en elle la folie résiduelle des Black… et se faisant, ils s'étaient condamnés. Oui… elle le voyait aujourd'hui. Ils avaient franchi une limite. Un seuil seulement ignoré par les fous et les maudits ! Plus que de la bassesse, leur immondice avait surpassé le stade de infâmie et de la perfidie ! Ne subsistait alors de leur fausse suprématie que l'incarnation même de l'indignité et de la honte… la quintessence de la plus magistrale des indécences. Car aucun parent au monde ne devrait subir pareil supplice. Aucun parent au monde ne devrait implorer qu'on lui rende son enfant ! Aucun parent au monde ne devrait recevoir une main tranchée, dans un coffret couvert d'or et d'argent…

Aussi, c'est dans l'élan d'un nouveau souffle qu'elle s'agenouilla lentement à ses côtés. Sonnée face à elle, la Malfoy ne sembla pas la remarquer… pourtant, elle ne put que sursauter à la sommation de sa voix déterminée.

- Je vais ramener Drago.

Bouleversée, Narcissa releva la tête si violemment que tout son corps cessa de trembler dans l'instant. Fixées sur elle, ses pupilles la détaillèrent sans bouger, paralysées devant l'afflux de confiance et d'espoir qu'elle se risquait à lui donner. Pourtant et malgré l'engagement qu'une telle promesse impliquait, Luna ne flancha pas devant le balbutiement de ses lèvres retroussées. A la place, elle se contenta de lui prendre la main et d'essuyer ses larmes dans l'éclat d'un sourire rassuré. Un contact simple et léger qui à lui seul suffit à la sortir de sa torpeur tourmentée …

- Co… comment ? Souffla-t-elle sans comprendre.

- Je vais ramener Drago. Répéta-t-elle.

Ramener Drago… Ramener son fils. Ramener son enfant ?! Par Merlin, était-ce possible ? Faisable ? Avait-elle seulement le droit d'y croire ? Après tous les discours de son médicomage, les pleures de Lucius et l'avènement de ses pires cauchemars ? Elle se le demanda… mais n'eut besoin que d'un seul regard sur Luna pour sentir son cœur se gonfler d'espoir.

- Mais… mais…

- Il a été fait prisonnier. Il est blessé mais n'a pas été tué.

Incapable de respirer, Narcissa hoqueta brusquement sous la douleur de son apnée… Pourtant et pour la première fois depuis qu'elle avait vu le contenu du coffret, une étincelle de lucidité sembla raviver les limbes de son esprit endeuillé. Elle avait des réponses… Après des heures et des heures de pleures et de hurlements, une âme en ce bas monde lui donnait enfin des réponses !

- Qui… qui te l'a dit ? Le Ministère ? Lucius ?! Demanda-t-elle subitement.

- Ce n'est pas important. Mais je sais comment persuader les Von Bassito de nous le rendre.

- Vr… vraiment ?

- Oui.

Et elle allait le prouver…

- Allons… il vous faut vous habiller. Déclara-t-elle. Nous avons de la route à faire et peu de temps pour nous préparer !

- S'ha… s'habiller ?! Souffla-t-elle hébétée. Mais… mais pourquoi ?

Car ce soir, ce ne serait pas Lucius, le Ministère ou leur armée qui marcherait dans la clameur d'une vengeance méritée.
Non… ce serait elles qui iraient les trouver.
Elles et le plus grand ennemi qu'ils aient jamais affronté…

- Nous avons un Roi à rencontrer.


Hello ! Voilà la suite et avec elle... une nouvelle idée de la part de Luna ;) Je pense que vous avez compris de quoi il s'agit ! Mais à votre avis... quel est son plan ? Et comment va-t-elle réussir à le mettre en place ? Hihi j'ai hâte d'avoir vos avis !

Bon je préviens à l'avance, le chapitre de la semaine prochaine va être intense... très très très intense ! Alors préparez-vous ;)
En tout cas merci encore pour tous vos retours ! Je vous aime d'amour :3

A très vite !