Souviens-toi de moi

Chapitre 13

« Ces malades qui nous gouvernent… »

Il y avait, très très loin de là, au milieu des tirs, des bombes et des obus, dans un hôpital tenu par des sœurs religieuses catholiques, plusieurs blessés de guerre. Cette horrible guerre qui n'avait pas de sens. Ceux, qui l'avait provoquée et décidée, étaient à l'abri dans leurs palais ou leur sous-terrain, pas devant les fusils et sous les bombes. Non, ceux-là c'était de pauvres garçons encore adolescents parfois, un peu naïfs, courageux qui croyaient que c'était un honneur de mourir en servant son pays. Un honneur pour qui ? Pour des chefs qui ne les connaissaient ni d'Adam ou Eve ? Ces dirigeants en pensant à la guerre est-ce qu'ils pensaient au futur de la race humaine ? Si tous les jeunes hommes et les maris étaient à la guerre ou 90 d 'entre eux mourraient, les femmes et les enfants qui avaient la chance de ne pas se faire tuer par des bombes resteraient la plupart du temps veuves et orphelins. Et certains maris qui avaient la chance de ne pas mourir, revenaient parfois diminués et incapables de performer pour le reste de leur vie ! Les pays étaient détruits, il allait falloir reconstruire… Ces chefs d'états, ces dirigeants, ces malades qui nous gouvernent, prenaient le monde pour un grand échiquier dont nous sommes les pions.

Mais pour tous ces jeunes hommes, ces adolescents, qui au lieu de penser à leur avenir, à ce qu'ils allaient devenir, aux jeunes filles dont ils étaient amoureux et avec qui ils voulaient former une famille, un jour, étaient en train de penser comment surprendre l'ennemi pour tuer autant de soldats que possible, pour anéantir « l'armée ennemie »… Qui a pris cette décision ? Que c'était eux « les ennemis » ? Si on enlevait les uniformes de tous ces soldats, qu'allons-nous voir ? De jeunes adolescents qui avaient certainement beaucoup plus de choses en commun que cette horrible guerre.

Beaucoup perdirent la vie sans avoir atteint l'age de 20 ans, beaucoup se retrouvèrent amputés d'un membre quelconque, d'autres devenaient aveugle, sourds, amnésiques, muets…Cette guerre finirait un jour, après des pourparlers et des discussions… Mais pourquoi ne pas l'avoir fait avant de déclarer la guerre à son prochain ? Il fallait que tout le monde s'entretue pour qu'il y ait finalement la paix ?

Il y avait dans la chambre plusieurs soldats qu'on avait retrouvé dans la forêt, après que leurs avions se soient écrasés. Certains d'entre eux étaient morts, mais d'autres à peines vivants. Ils furent transportés à l'hôpital pour recevoir les premiers soins. ça faisait plusieurs heures ou jours même qu'ils étaient là agonisants avant d'être découverts et amenés à l'hôpital. Un des blessés avait une horrible plaie au bras, il attrapa la gangrène et ils durent lui amputer le bras. Un autre perdit sa jambe gauche. Un autre n'avait miraculeusement aucune blessure grave, mais il avait pratiquement tout son corps fracturé. Il était entièrement dans un plâtre et ses cordes vocales avaient été endommagées pendant l'accident. Il ne pouvait donc ni bouger, ni parler ni écrire. On l'appelait l'homme en plâtre par les religieuses. Celle qui s'en occupait s'appelait sœur Joséphine. Elle était à peine plus âgée que lui, elle était anglaise et s'était portée volontaire pour aller soigner les malades.

- Bonjour, l'homme en plâtre ! Comment vas-tu ce matin ? Je te parle en anglais, je ne sais pas si tu es italien avec tes cheveux noirs… Enfin quand ta voix va revenir tu pourras nous dire ton nom et d'où tu viens pour qu'on puisse te renvoyer chez toi. C'est fini, la guerre pour toi, c'est le retour au bercail ! Tu ne sais pas la chance que tu as d'être vivant. Tes amis n'ont pas eu cette chance et les survivants sont les ennemis si tu vois ce que je veux dire… Ils ne peuvent donc rien nous dire sur toi.

« L'homme en plâtre » qui n'avait que la tête hors du plâtre et qui était incapable de parler, écoutait impuissant. S'il n'y avait que ca ! Il avait envie parfois de se gratter mais ne pouvait ni bouger, ni dire quoi que se soit. Mais il remerciait le ciel d'être en vie. Sœur Joséphine continuait à lui prodiguer des soins et elle alla voir d'autres malades. Etre aussi impuissant et sans pouvoir rien faire. Tout ce qui lui restait c'est de penser. Il avait lu un livre sur la puissance du pouvoir de suggestion. Comme il n'avait rien d'autre à faire de ses journées, tout ce qu'il faisait, c'est penser, penser, penser…

« On doit croire que je suis mort… Ou porté disparu. Patricia, je suis vivant, je reviendrai, dès que je pourrais. Ne sois pas triste, ma chérie, je vais revenir. Je vair revenir. Aies confiance en notre amour »

Il répétait ces phrases dans sa tête, jour et nuit et croyait de toutes ses forces que son message télépathique arrive chez son destinataire…

Patricia était en train de somnoler au salon de sa maison. Elle voulait aller dans sa chambre, mais elle s'était endormie en lisant un livre dans lequel elle avait mis les lettres d'Alistair. Elle devait se sentit triste mais, elle avait de l'espoir, les paroles de Mme Clara les encouragements de Juliette… Elle était entrain de rêver. Elle courait dans un champ avec Alistair, ils dansaient ensemble au festival de mai, elle était heureuse. Elle le vit ensuite courir vers un avion qu'il pilota et qui ensuite s'écrasa.

« Alistair !Cria-t-elle de toutes ses forces dans son rêves. »

Elle se mit à pleurer.

« Où es-tu ? »

Elle le vit de loin, de l'autre côté d'une rivière.

« Patricia, je suis vivant, je reviendrai dès que je pourrais. Ne sois pas triste, ma chérie, je vais revenir… Aies confiance en notre amour… »

- ALISTAIR ! Cria-t-elle en se réveillant en sursaut

- Patty, dit sa grand-mère, tu as eu un mauvais rêve

- Grand-mère, Alistair est en vie, je le sens !

- Bien sûr ma chérie, il sera toujours vivant dans ton cœur

- Non grand-mère, j'ai fait un rêve prémonitoire, je crois. ça semblait tellement vrai et puissant... Il est vivant je te dis !

- Si tu y crois…

- Grand mère, Terry faisait un rêve quand Candy avait disparue, elle demandait son aide… Et maintenant il se trouve qu'elle n'a plus de mémoire et que c'est Terry la clé…

- Oh, dit la grand mère, alors si tu y crois tellement, je ne peux que t'appuyer. Accroches-toi à ton rêve, celui de revoir l'homme que tu aimes vivant !

- Merci grand-mère, dit Patty en l'étreignant

Elles allèrent dans la chambre de la grand mère qui avait un grand lit et elle passèrent la majorité de la nuit à parler.

Juliette et Terrence retournèrent en ville.

- Tu veux manger un peu avant de retourner à l'hôtel ?

- D'accord, dit Juliette

Il l'amena dans un restaurant chic où ils eurent leur dîner.

- C'est bizarre, dit Juliette, Alistair, je ne m'en souviens pas, mais je suis triste peut-être pas comme il se doit, car pour moi c'est toujours un inconnu… Mme Clara a dit à Patricia d'avoir de l'espoir… Je crois qu'elle refuse d'accepter sa mort et comme on n'a pas trouvé son corps… Elle ne peut s'empêcher d'espérer

- Mme Clara sait de quoi elle parle, si elle a dit à Patty d'espérer…, dit Terrence

- Elle m'a dit de suivre mon cœur… Et ça m'a mené à toi, pas à Daniel

- Je suis content que tu l'aies écouté

- Je suis heureuse d'être ta femme, même si c'est seulement pour ne pas épouser Daniel

« Pas plus heureux que moi, Taches de son, pas plus heureux que moi…, je t'assure ! » Pensa Terry dans sa tête

Ils allèrent dans leur chambre d'hôtel.

Il n'aurait jamais cru être en mesure d'épouser Candy ; cet accident de train leur avait été providentiel à tous les deux… Il était en train de penser à quitter Susanna et se saouler pour essayer d'oublier la douleur de la perte de Candy, quand ses amis étaient arrivés pour lui annoncer que Candy avait disparue… Oui, l'accident de Candy, sa perte de mémoire était un bienfait inattendu, car maintenant, il la voyait tous les jours, il l'avait épousé et il était l'homme le plus heureux de la terre !

Juliette alla se laver et s'apprêter dans la salle de bain adjacente… Elle n'avait toujours pas retrouvé la mémoire. Elle aimait Terrence et elle était sur le point de consommer son mariage.

« Je ne sais pas ce qui s'est passé entre vous Candy, mais je sais que vous vous aimez et que c'est un crime que vous viviez séparés l'un de l'autre. Je l'aime aussi, alors ce n'est pas un sacrifice que je fais. J'espère que ce que je fais va vous aider à être ensemble quand tu reviendras… C'est pour toi que je le fais, pour nous, dit Juliette en se parlant à elle-même »

Elle alla dans la chambre et Terrence la remplaça dans la salle de bain. Il se lava aussi et sortir de la salle de bain lorsqu'il termina de s'arranger. Il allait passer la nuit avec la femme qu'il aimait, sans sa mémoire, bien sûr, mais c'était toujours sa Candy avec un côté qu'elle n'osait jamais montrer auparavant et ça lui plaisait, il aimait son côté prude, gentil et parfois timide mais il aimait aussi ce côté un peu brutal qui ne se laissait pas marcher sur les pieds. Il s'approcha d'elle près du lit, elle se leva et leurs lèvres se soudèrent dans un baiser profond et fougueux, ils enlevèrent ce qui leur restait comme vêtement et les jetèrent sur le sol. La chaleur de leurs corps nus, l'un contre l'autre était une sensation grisante et délicieuse, ils se couchèrent sur le lit. Et Terry se mit à embrasser son cou et caresser sa poitrine avec sa langue, elle poussa un gémissement de plaisir et lui caressa la tête en mettant ses doigts dans ses longs cheveux mouillés. Lorsqu'ils furent prêts tous les deux ; il la pénétra avec toute la douceur du monde, essayant de ne pas trop lui faire mal. Elle le sentir en elle et aussi la vive douleur qui suivit pour un moment mais elle finit par disparaître pour faire place à un plaisir grandissant qui l'amena à son premier orgasme de sa vie et l'homme qu'elle aimait, l'avait rejoint et ils crièrent leur plaisir ensemble. Ils étaient à bout de souffle.

- Terrence, je t'aime, dit-elle la tête sur sa poitrine

- Je t'aime Juliette, tu m'as rendu très heureux

- Toi aussi, Britannique

Ils se reposèrent un peu, et ils continuèrent à parler.

- En tout cas, je n'aurais jamais pensé faire ça avec Daniel… Tu sais que j'ai crié sur Eliza ?

- Vraiment ? Elle ne m'a rien dit…

- Tu crois vraiment qu'elle allait parler du mensonge qu'elle t'a raconté ?

- Elle ne s'attendait pas à ce que tu réagisses, Candy n'aurait rien dit

- Je crois que la grand-tante et Mme Legrand ne s'attendaient pas non plus à ce que je réagisse lorsqu'elles voulaient m'obliger à me marier avec Daniel…

- Elles croyaient pouvoir te manipuler sans ta mémoire… Mais tu t'es avérée être encore plus rebelle que Candy

- Merci d'être venu me sortir de là, merci d'être venu ici pour me sauver…

- Tout le plaisir était pour moi, ma chérie. Il n'y a aucun autre lieu où j'aurai voulu être, qu'auprès de toi…

Il l'embrassa et ils passèrent le rester de la nuit à découvrir ensemble les surprises de l'amour.

Susanna se réveilla et s'apprêta. Elle allait mettre sa prothèse aujourd'hui. Elle était très excitée. Lionel allait venir la chercher pour aller à l'hôpital. Elle chantonnait en s'apprêtant.

- Susanna, dit Mme Marlowe, c'est aujourd'hui ton grand jour et ton fiancé n'est pas là pour le partager avec toi…

- Maman, n'est-ce pas toi qui m'as dit que c'est son ancienne fiancée qu'il aime ?

- Mais toi… Tu lui as sauvé la vie, tu as perdu ta jambe

- Candy a besoin de lui temporairement… Il va me revenir et me trouver indépendante de mon fauteuil roulant, je pourrais marcher à l'autel…

- Tu n'as pas peur qu'il te laisse tomber parce que tu es devenue indépendante ?

- Que je marche ou pas, j'ai toujours perdu ma jambe maman… Lionel vient me chercher. Il me soutient, je le soutiens on se soutient mutuellement… Il va bientôt avoir son opération…

- Mais c'est toujours Terry que tu aimes… Non ?

- Maman, s'il te plait, pas aujourd'hui. Je n'ai pas besoin de ça aujourd'hui…

Lionel vint la chercher et ils allèrent ensemble à l'hôpital. Susanna y entra avec un fauteuil roulant et elle en sortie aux anges en train de marcher avec sa prothèse. Elle était heureuse, très heureuse ! Elle pourrait refaire du théâtre, Robert lui avait promis qu'elle pouvait reprendre avec la troupe et remonter sur scène. Lionel qui l'avait accompagné était très heureux pour elle. Susanna le serra dans ses bras.

- Lionel, sans toi, j'aurai toujours été dans mon fauteuil en train de m'apitoyer sur mon sort…

- De rien Susanna. Je suis très heureux pour toi. Je voulais créer un centre pour aider ceux qui sont découragés à cause des accidents comme nous et aussi pour ceux qui ne peuvent pas se permettre de recevoir le traitement adéquat.

- Je vais t'aider… Mais pour le moment, allons célébrer !

Ils allèrent dîner dans un restaurant. Maman Sally alla chercher Mme Marlowe et ils célébrèrent ensemble. Mme Marlowe pensait dans son cœur que Terry aurait dû être auprès de Susanna, elle continuait à le blâmer pour l'accident de sa fille.

Susanna et Lionel allèrent ensuite au théâtre voir Robert Hathaway. Ce dernier était ravi de la voir sur 2 pieds.

- Susanna, oh mon Dieu, c'est merveilleux ! Tu marches ! N'oublies pas de nous envoyer la facture, on va s'en charger

- D'accord. Merci Mr. Hathaway. Je suis prête à remonter sur scène

- Ok, voyons, tu connais déjà le rôle de Juliette… Karen tu peux laisser Susanna jouer Juliette pour un soir ? Demain ?

- Si tôt ? Ok, dit Susanna, merci M. Hathaway, ça fait longtemps que je suis prête, vous le savez

- Bien sûr, dit Karen, je peux me reposer. Susanna c'est malheureusement grâce à ton accident que j'ai pu montrer mes talents d'actrice. Merci

- De rien Karen, tu es une excellente actrice… Merci

- Non, Susanna, c'était ton rôle, c'est moi qui te remercie…

- Demain soir ? M. Hathaway ? Vous croyez que je suis prête ?

- Tu connais déjà le rôle, non ?

- Oui, mais je ne pensais pas retourner sur scène tout de suite…

- Susanna tu peux le faire, dit Lionel, je vais t'aider à réviser le rôle

- Vraiment, Lionel ? Alors c'est oui… Je serai prête demain M. Hathaway, vous pouvez compter sur moi

- Parfait, dit Hathaway, on va commencer la publicité…. Tout le monde viendra voir ton retour…

- Oh… Pas de pression, s'il vous plait, dit Susanna.

- Tu peux le faire, répéta Lionel…

Susanna révisa le rôle de Juliette avec Lionel. Il avait le livre en braille et lisait les autres rôles pour elle. Terry, elle aurait voulu qu'il soit là … Elle se souvint combien elle était excitée de jouer Juliette avec Terry dans son premier grand rôle… Et puis l'accident était arrivé… Enfin, Lionel était là pour elle !

Elle était nerveuse comme tout, le soir de son retour sur scène. Le théâtre était bondé, Hathaway avait fait la publicité et tout le monde était venu voir le retour de Susanna Marlowe sur scène. Tout le monde comptait sur elle. Susanna avait le trac. Lionel essayait de lui remonter le moral.

- Susanna, tu es la meilleure, tout ira bien, disait-il

- J'aurai voulu que tu puisses me voir…

- Bientôt, bientôt, je pourrai te voir… dit Lionel, mais je vais t'entendre… bonne merde !

- Merci…

Elle remonta sur scène et elle fut un triomphe. Les critiques furent plus qu'élogieuses « personne ne vit qu'elle portait une prothèse, elle était époustouflante, elle est née pour être Juliette… »

Terry vit les journaux et il fut très heureux pour elle. Mais il savait qu'au fond de son cœur, il ne pourrait jamais l'aimer. Et après avoir passé la nuit avec Juliette, que Candy revienne ou pas, jamais, plus jamais il ne la laissera partir…

Eliza Le grand et son frère apprirent la nouvelle que « Juliette » avait épousé « Terrence », par leur cousin, Archie. Ils étaient en ville dans un magasin.

- Salut cousin, dit Archie avec un sourire triomphant, où est ta charmante fiancée… ?

- Tais-toi ! Dit Daniel

- Oh… On n'est plus aussi sûr de soi, hein ?

- Je l'aurai, tu verras

- Oh, mais maintenant elle est Mme Terrence Grandchester... Vois-tu?

- QUOOOIIII ! Dirent les jumeaux en même temps

- Mais elle ne voulait pas m'épouser sans sa mémoire ! Cria Daniel

- Et bien, apparemment Grandchester a su l'amadouer… Vois-tu Daniel, ce que tu aurais du faire, c'est comme lui ; tu avais l'occasion de la draguer, tu avais carte blanche, car elle ne se rappelait pas combien tu as été odieux avec elle… Tu aurais pu te montrer sous ton beau jour… Mais tu lui as menti…

- Mais Grandchester aussi…

- Non, il ne lui a pas dit qu'ils se connaissaient, c'est différent. Il a su la conquérir à nouveau, il pouvait la re draguer en sachant en avance que ce n'était qu'une question de temps, puisqu'elle était déjà amoureuse de lui et elle est retombée sous son charme… Son cœur a reconnu l'amour de Candy pour Terry… Mais lui il avait un avantage sur toi… La mémoire ! Tu ne pouvais pas en faire autant car tu n'as aucune mémoire plaisante avec Candy et elle ne te porte pas dans son cœur. Tandis que Grandchester… C'est pour ça que tu voulais la piéger dans un mariage sans sa mémoire. Dieu merci, Juliette n'était pas dupe…Tu as perdu, cousin, tu as perdu !

Archie s'éloigna en riant. Les jumeaux restèrent seuls en train de fulminer et de concocter un nouveau plan.

- Merde ! Dit Daniel, tout ça est de votre faute !

- Daniel, calme-toi. C'est un mariage blanc, rien que pour que tu ne puisses pas l'épouser… Si on peut trouver…

- … La preuve dit Daniel, on peut avoir la cérémonie annulée et l'obliger à se marier avec moi ! Mais comment ?

- Je suis sûre que cette prude de Juliette ne fera rien avec Terrence, il y a toujours du Candy en elle.

- Oh, elle est prude maintenant ? Elle n'est plus une traînée, maintenant… ?

- Et bien elle a intérêt à être prude pour ton bien, ou on ne pourra pas annuler le mariage… Susanna Marlowe la soit disant fiancée de Terrence, je te parie qu'elle ne sait pas que Terrence est marié… Si elle vient le confronter, ils lui diront la vérité. Je vais lui écrire

- Ça prendra trop de temps, dit Daniel, allons la chercher…

- Tu as raison, je lui ai envoyé une lettre, on dirait qu'elle ne l'a pas reçue

Ils firent des arrangements pour aller à New York à la recherche de Susanna, pour le lendemain.

Susanna et Lionel passaient une paisible soirée chez ce dernier. Maman Sally n'était pas là. C'était sa soirée de congé. Alors Susanna était ses yeux pour la soirée. Elle se sentait tellement bien avec lui. Terry… mais elle pensait toujours à Terry. Comme il lui manquait… Lionel en étant aveugle, la regardait plus que Terry. Mais…

Ils étaient assis sur le canapé en train de lire les critiques sur la performance de Susanna.

- Les critiques sont gentilles avec toi, dit Lionel

- J'espère que ce n'est pas de la pitié

- Tu plaisantes, j'espère ? Ces gens-là n'ont pas le mot « pitié » dans leur vocabulaire

- Alors, je te dois un grand merci aussi Lionel, merci beaucoup

Elle s'approcha de lui pour l'embrasser sur la joue mais elle l'embrassa sur les lèvres, elle sentit Lionel répondre au baiser, il la voulait… Et elle le voulait… Elle s'abandonna dans les bras de Lionel... Ils s'endormirent sur le canapé Susanna se réveilla et s'habilla rapidement et s'en alla. Elle se sentait tellement coupable. Qu'avait-elle fait, mon Dieu ? Et Terry ? Non, c'est Terry qu'elle voulait… Mais elle avait l'attention de Lionel, Terry était parti aider Candy, mais… Non, non, non ! Elle devait éviter Lionel à l'avenir. Elle était avec Terry. Elle aimait Terry ! Alors pourquoi avait-elle succombé aux convoitises de la chair avec Lionel ? Elle rentra chez elle et elle alla dans sa chambre pour pleurer abondamment.

Le lendemain elle se leva abattue, triste, en début d'après midi. Elle regarda la pile de courrier elle vit une lettre qui lui était adressée personnellement, qui n'était pas un chèque de Terry. Elle était là depuis plusieurs jours, elle n'avait pas trouvé le temps de l'ouvrir. Elle ouvrit l'enveloppe et trouva la lettre anonyme et elle pâlit. C'était quoi cette histoire ? Qui était cette Juliette ?

Le majordome lui annonça qu'elle avait de la visite.

- Bonjour, Mlle Marlowe, dit Eliza je suis Eliza Legrand, voici mon frère, Daniel

- Que voulez-vous ? Demanda Susanna

- Te parler de ton fiancé, Susanna, je peux t'appeler Susanna ? Dit Eliza

- Terry ? Vous voulez me parler de Terry ? Dit Susanna

- Oui, nous sommes de Chicago, dit Eliza

- Vous avez des nouvelles de Terry ? Qui est cette Juliette ?

- Juliette, c'est Candy, dit Eliza

- Candy ? Mais je ne comprends pas

- Elle prétend avoir perdu la mémoire et se fait appeler « Juliette », dit Eliza

- Comment ça elle prétend ? Demanda Susanna

- Pour duper Terry et elle a réussi d'ailleurs, continua Eliza

- Eliza arrête, dit Daniel, elle a vraiment perdu la mémoire et tu le sais ! Susanna, Candy devait se marier avec moi, mais elle s'est enfuie avec Grandchester

- Enfuie avec Terry ? Dit Susanna

- Oui, ils habitent ensemble…

- Oh… Mais je sais qu'il est à Chicago pour aider Candy, dit Susanna

- Vraiment ? Dit Eliza, mais c'est pire…

- Pire ? Demanda Susanna

- Ils se sont mariés ! Dit Daniel

- QUOI ? Cria Susanna, Terry a épousé Candy !

- Oui, dit Daniel, pour que je ne la force pas à m'épouser... Du moins ma famille

- Alors c'est de votre faute… dit Susanna

- De ma faute ? Dit Daniel

- Oui toi et ta famille, si vous n'aviez pas forcé Candy à vous épouser, elle n'aurait pas demandé à Terry de l'aider et votre pression n'a pas arrangé les choses ! Maintenant vous venez pour que je fasse quoi ?

- Va voir Terry, dit Eliza, s'il te dit que le mariage n'est pas vrai, et qu'on trouve un moyen de le prouver on peut faire annuler la cérémonie… Comme ça Candy pourra épouser Daniel

- Que veux-tu dire par « on » ? Demanda Susanna

- Tu veux Terry oui ou non ? Demanda Eliza

- Oui, mais…

- Alors aide-nous comme ça elle va épouser Daniel…

- Mais elle ne veut pas épouser Daniel ! Elle préfère Terry avec ou sans sa mémoire…

- Je dis toujours qu'elle fait semblant, dit Eliza, va la voir et rappelle-lui que tu es fiancée à Terry, ne te laisse pas faire

- Mais elle est sa femme…,dit Susanna

- C'est une mascarade, dit Daniel, et tu peux nous aider à le prouver

Susanna resta sans rien dire, elle était complètement dévastée ! Terry avait épousé Candy ? Mais, il était son fiancé ! Des larmes se mirent à couler sur ses joues. Terry, Terry…Elle n'allait pas le perdre maintenant ! Pas après avoir perdu sa jambe ! Non ça elle ne le supporterait pas ! Elle devait aller les voir. Mais Lionel… Il avait son opération et il voudrait qu'elle soit avec lui. Mais après ce qui s'était passé la veille… Non elle devait sauver sa relation avec Terry. Elle ira à Chicago avec les Legrand. Elle verra Lionel à son retour.

- D'accord, je viens avec vous, dit-elle enfin en essuyant ses larmes, Terry est à moi ! Je ne vais pas la laisser me le voler, encore !

- Tu as pris la bonne décision pour nous deux, dit Daniel avec un sourire moqueur…

- Allons exposer la supercherie de mariage de Juliette et Terrence, dit Eliza en riant.

Susanna n'était pas d'humeur à rire. Elle alla se préparer pour se rendre à Chicago avec les Legrand.