Immobile sur la plage, Connor ne bougea pas, les mains tremblantes à mesure qu'une nouvelle nausée lui retournait l'estomac. Incapable de parler, de bouger ou de ne serait-ce que de respirer, on n'entendit de lui que ses tremblements de lèvres saccadés, mélange de consternation et de prière étouffée… d'ahurissement et murmures pétrifiés… d'incompréhension et d'espoirs inavoués. Un état tout aussi catatonique que profondément effaré, qui ajouté à ses yeux écarquillés et joues délavées, ne laissa de lui qu'un corps prostré face à un horizon dégagé. Un horizon simple, doré et ensoleillé ; un horizon dénué des milles nuages que sa peine avait invoqué… mais un horizon qu'il n'avait plus vu depuis des années…
Un horizon porteur de tout ce qu'il avait rêvé.
- Connor !
Sourd aux cris des Sorciers accourant dans son dos, le petit ne se retourna pas, ne les regarda pas, ni même ne les remarqua... Comment l'aurait-il pu d'ailleurs ? Il n'entendait même plus battre son propre cœur ! Telle une pierre logée au creux de sa poitrine, il ne percevait de lui qu'un poids mort encastré à même la chaire de sa cage-thoracique ! Qu'une ancre rouillée par les siècles, que la piraterie avait dénuée de toute vie... Que dire ! Qu'un bout de ferraille tout aussi branlant qu'incontestablement inutile ! Et pourtant… pour la première fois depuis que son âme avait été frappé par le déshonneur de sa mutinerie, son cœur si meurtri, si inerte et sali par les caprices d'une trop grande avarice, avait étrangement… tressailli. Et tout cause !
Ce vers quoi il avait si désespérément couru le laissait ébahit...
Ce qu'il contemplait sans respirer lui aliénait l'esprit…
Ce qu'il avait tant prié se réalisait enfin devant lui…
- Connor !
Oui… il ne rêvait pas. Ce qu'il voyait à l'horizon, ce qu'il sentait résonner depuis la naissance de ses frissons et qui lui ébranlait la conscience jusqu'à lui en clouer la langue… ce n'était pas des nuages. Ce n'était pas le reflet des vagues. Et ce n'était pas un mirage ! Non, c'était… c'était des voiles.
- Bon sang, reviens !
Des voiles…
Des voiles…
Des voiles…
Par tous les diables… c'était bien ça. Il voyait des voiles ! Il voyait des voiles ! Mais ce n'était pas tout ; car les voiles étaient accompagnées d'une proue… de bastingages… de mâts... et d'une poupe. Seigneur, était-ce réel ? Possible ? Imaginaire ? Infantile ? Ou les restes perfides des quelques vestiges de ses frasques utopiques ? Il n'aurait su dire… mais la couleur de l'horizon n'aurait pu mentir ; pas plus que le claquement familier des vagues contre le bois polis, le bruissement du vent dans les plis des voiles défraîchies ou le roulement de l'ancre sur le sable humide ! Oui, rien de tout cela ne semblait fictif… chimérique ou fantasmagorique ! Non, c'était… c'était réel. C'était tangible ! Concret ! C'était… c'était ses navires.
- Connor !
Ses navires…
Ses navires…
Ses navires…
- Connor !
Sursautant brusquement sous l'étau d'une poigne de fer, le petit garçon laissa échapper un cri entre ses lèvres, le corps pétrifié par l'assauts de deux pupilles de braises. Deux pupilles cinglantes, brûlantes et rougeoyantes, dont les contours ardents et flammes incandescentes l'arrachèrent soudainement à sa contemplation… avant de l'assommer du plus électrisant des frissons.
- Bon sang, t'as perdu la tête !
Tenu en l'air à la force d'une seule main, Connor sentit ses pieds quitter terre, son esprit s'échauffer d'une nouvelle migraine et sa tunique s'étirer sous le poing brulant d'un Voldemort au bord du malaise. Un Voldemort essoufflé, livide et apeuré, au regard tout aussi foudroyant qu'incroyablement… inquiet ? Effrayé ? Paniqué ? Désorienté ? Oui… chacun de ses mots aurait pu décrire l'effroi qui l'avait saisi après que la tempête se soit calmée. Non pas qu'il puisse le blâmer… en particulier après qu'il ait si rapidement détalé. Un détail qu'il avait bien entendu déjà oublié, mais face auquel le Sorcier manqua de s'étouffer…
- Ne fais plus jamais ça ! S'écria-t-il hors de lui.
Trop bouleversé pour ne serait-ce que comprendre de quoi il parlait, Connor hocha la tête sans le regarder, l'esprit encore ancré sur cet horizon de bois et de voiles dépliées… un horizon qu'aucun de deux sorciers ne semblait avoir remarqué, mais dont la seule vue avait suffi à le transporter.
- Tu m'entends ?! Jamais !
Loin de s'offusquer de sa colère, de s'indigner ou de vouloir le faire taire, le petit garçon le détailla de ses grands yeux bleus, un étrange silence résonnant soudainement entre eux. Immobile face à lui, il ne dit rien, ne lutta pas contre la force de son poing ni ne réagit à la pâleur de son teint ; un calme pour le moins troublant que Voldemort peina à comprendre sous la rage de son sang… avant que son adrénaline ne retombe soudainement et que la fatalité ne le fasse grincer des dents. Bon sang… ce gamin allait le rendre fou. Fou !
- Te rends-tu seulement compte de ce que tu as fait ? Tonna-t-il. Des risques que tu as pris ?!
Et encore… c'était un euphémisme ! Car non content de déclencher un ouragan, de déchainer ses pires démons et de manquer de les éborgner à la seule force du vent, il avait fallu que ce petit démon se sauve à toute jambe ; qu'il les laisse là, confus et tremblant sous une pluie battante, sans un regard ni même une explication ! Et ce alors même que l'île toute entière semblait s'être muée en un monstre intransigeant, déterminé à les accabler d'un ciel grondant ! Une fuite tout aussi soudaine qu'incontestablement suicidaire, qu'Hermione et lui avaient observé dans un hoquet muet… avant qu'une nouvelle panique ne possède leurs êtres… et que ne naissent les prémices d'une terreur mortifère.
- Tu aurais pu te faire tuer ! Tuer !
Oui… il aurait pu mourir. Là devant eux, à deux pas du rivage ; que ce soit frappé par la foudre, enseveli sous une dune de sable, balayé par un branchage ou submergé par une vague… mais savait-il seulement ce que cela voulait dire ? Lui, un Capitaine n'ayant jamais compté son âge ? Il n'aurait su dire. Pourtant et bien qu'il soit en vie devant lui, qu'il sente son cœur battre sous sa tunique et la respiration haché de sa poitrine, rien n'aurait pu calmer la peur qui l'avait si violemment saisit. Que dire ! L'horreur qui l'avait si brutalement assaillit ! Car jamais encore il n'en avait connu pareille de sa vie…
Celle de voir un enfant courir vers une mort prédite…
Celle de voir ce petit garçon se jeter entre les bras d'une île assassine…
Celle de voir Connor à deux doigts de perdre la vie…
Plus qu'un enfer s'ouvrant sous ses pieds, Voldemort avait senti son âme chavirer à cette seule idée, ne laissant alors de lui qu'un corps pétrifié sous les assauts d'une pluie enragée. Impuissant sous les hurlements du vent, il n'avait pas eu le temps de le rattraper, de hurler ou ne serait-ce que de le raisonner… et se faisant, il n'avait vu que son ombre s'effacer sous les affres d'un horizon de pure obscurité. Une image qu'Hermione et lui n'auraient jamais cru devoir endurer, mais dont les contours et promesses de deuil prématuré n'avaient cessé de les hanter… Aussi, c'est dans ce même élan de terreur qu'ils s'étaient tous deux relevés dans une nausée ; titubant plus que jamais, ils s'étaient agrippés aux rochers, avaient rampé, hurlé, prié et imploré, convaincu que l'un d'eux finiraient fatalement par trébucher sur le petit corps de leur protégé. Des instants d'agonie comme ils n'en avaient encore jamais éprouvé et dont la seule saveur le fit à nouveau frissonner. Seigneur… ils auraient pu le perdre. Ils auraient pu le perdre ! Ils auraient pu… Peinant brusquement à respirer sous l'étau de ses pensées, le Mage haleta devant le calme de son regard bleuté, la mâchoire serrée sous tout ce qu'il se retenait de hurler. Bon Dieu, il devait se calmer… il devait se calmer ! Mais son effroi refusait de le quitter ; et avec lui, la certitude qu'un drame ne cesserait jamais de les guetter…
- Tom. Souffla-t-il fébrilement.
Sursautant brusquement à l'écho de sa voix, Voldemort grimaça, son regard lui nouant les entrailles.
- Je vais bien.
Bien… oui. Mais cela suffirait-t-il ? Comprenait-il au moins le sens de ses cris ? La peur qui l'avait saisi ? Ou encore les raisons de sa panique ?! Sûrement pas à juger l'étrange torpeur de ses pupilles… une torpeur qui alors même que le souffle du Mage s'alourdit, lui ébranla brusquement son esprit.
- Je t'assure. Insista-t-il.
Il allait bien.
Il allait bien.
Il allait bien !
Et eux aussi… Un bref instant de répit après un déluge digne des plus grands textes biblique ; un vœu faussement béni par l'opportunisme d'une île faîte Reine des Dieux les plus hypocrites… une chance à la saveur acide, qui ajouté aux échos de milles cris d'agonie, avait manqué de les faire vomir. Bon Dieu… cette île n'avait rien d'un paradis. Rien d'un eldorado ou d'une terre promise ! Pour preuve ! Quel foyer d'amour et d'abondance laisserait un enfant se jeter dans l'œil d'un ouragan ?! Lui ferait endurer les tourments les plus infâmants dans le seul but de lui donner une leçon ? Alors que cette même île l'avait déjà condamné à ne vivre que sous les traits d'un enfant ?! Il n'existait qu'une seule réponse : un mensonge. Oui… cette île n'était qu'un mensonge ! Ses plages, ses promesses, sa magie et sa providence… tout cela n'était que honte et affront ! Car cette terre n'était nulle autre que celle de Satan… Une évidence qu'il n'avait pas comprise jusqu'alors, mais qui ne pouvait que le frapper devant le triste destin de Connor… Aussi, c'est la figure rougie par la vigueur de ses cris que le Mage inspira profondément. Encore aliéné par la fureur de sa colère battante, il le détailla en silence, ses pupilles de feu cherchant désespérément la moindre petite égratignure pouvant justifier de nouveaux hurlements. Mais il ne mentait pas… il allait bien. Bien que très pâle, sa peau n'avait pas une seule marque, ses cheveux blonds ornaient délicatement son visage, ses joues roses avaient cessé de se noyer sous ses larmes et le bleu de ses yeux n'avait jamais autant reflété celui des vagues… Oui, tout était intacte ; et se faisant, il n'avait plus d'excuse pour le tenir à bout de bras. C'est donc le souffle court et les dents serrées que Voldemort desserra son emprise sur son habit rapiécé. Incapable de véritablement le lâcher, il se contenta simplement de le reposer au sol, sa main toujours accrochée à son col à mesure que son cœur vacillait devant légèreté de son frêle corps. Un instant difficile, emplit de doute, d'inquiétude et soulagement inavoué, qui alors qu'il s'agenouillait devant lui, lui fit douloureusement murmurer.
- Ne… ne pars plus jamais comme ça.
Hochant vaguement la tête, le petit garçon se redressa sans attendre, le dos droit et le regard franc en dépit de son esclandre. Une réaction tout aussi rigide qu'étrangement solennelle, qui alors qu'il lissait les plis de sa tunique, plongea le Mage dans un profond mutisme. Seigneur… il était si petit. Si fragile ! Une seule de ses milles bourrasque de vent serait parvenue à lui ôter la vie ! Mais il n'en était rien… et il allait bien. Une rengaine qu'il ne cessa de se répéter, avant que ne résonne derrière eux un tonnerre de pas empressés… et que ne les assiège la voix éraillée d'une Hermione épuisée.
- Maître ! Connor !
Luttant contre chaque fibre de son être pour ne pas s'écrouler à terre, Hermione les rejoint dans une grimace amère, sa prothèse tremblant frénétiquement derrière elle. Incapable de tenir le rythme de son Maître, elle l'avait vu se ruer à toutes jambes dans la tempête, son aura céleste fendant le vent tel un titan sur le point de dévorer le Ciel… une image de puissance, de force et d'urgence qui n'était malheureusement parvenue qu'à la renvoyer à sa propre faiblesse… Et pour cause ! L'ouragan avait bien manqué de lui arracher la tête ! Débris volant, branches mortelles, sable cinglant, éboulements de pierres… elle avait tout évité de justesse, le souffle court et le cœur au bord des lèvres à mesure qu'elle voyait ses deux compagnons disparaître sous cet horizon de ténèbres ! Une impuissance qu'elle avait senti imbiber chaque parcelle de sa chaire, et qui alors même qu'elle luttait pour ne pas hurler sous la douleur de sa prothèse, l'avait laissé seule, confuse et à la traîne…
- Maître… Connor…
Epuisée, en larme et au bord du malaise vagale, elle gravit les derniers mètres de la dune sable sans respirer, s'accrocha au dernier reste de sa volonté pour ne pas flancher et s'agenouilla au sol dans une quinte de toux éraillée. Un état d'épuisement pour le moins compréhensible… mais également tragiquement prévisible ; en particulier à la vue de la soudaine faiblesse de son membre factice. Un membre dont les scintillements argentés se mirent soudainement à vaciller à son arrivée ; un membre dont la robustesse peinait à supporter le sable se dérobant sous ses pieds… un membre qui après plusieurs minutes de courses effrénée, ne ressemblait plus qu'à un poids mort sur le point de céder.
- Hermione !
Incapable de reprendre son souffle sans s'étouffer, la jeune femme vit le Mage accourir à ses côtés, ses mains l'agrippant avec force pour l'aider à se relever. Dépourvue de tout équilibre, elle s'accrocha à lui, contînt ses cris et grimaça plus que jamais sous l'assauts de nouveaux spasmes à la jointure de sa cuisse… des sensations désormais devenues habituelles, qu'elle ne parvint cependant pas à éprouver sans maudire le ciel.
- Tu vas bien ? S'inquiéta-t-il.
Si elle allait bien ? Tout était relatif… Est-ce qu'elle était en vie ? Oui. Est-ce qu'elle avait failli tomber dans un précipice ? Oui. Est-ce qu'elle avait senti le vent la balayer comme une vulgaire brindille ? Oui. Est-ce qu'elle avait manqué de se faire écraser par un éboulement en série ? Oui… aussi. Mais rien de très inhabituel sur cette île. Aussi et en dépit de sa migraine, c'est d'un hochement de tête muet que la jeune femme tenta de rassurer son Maître ; une tentative bien vaine à juger son tremblement de lèvre et regard ancré sur sa prothèse… mais qui pendant un court instant, suffit à apaiser la peur panique qui courait dans ses veines.
- Tu es sûr ?!
Oui… mais quand bien même, son état n'était pas important. Certes, elle était couverte de sable, sa jambe était agitée de spasme, ses cheveux s'accrochaient avidement à la sueur de son visage, sa vue était encore trouble de larmes et une myriade de cri lui agitait le poitrail… mais ce n'était rien de grave ! Du moins, en comparaison aux raisons de ce carnage…
- Connor… souffla-t-elle. Il… Il…
- Il va bien. Gronda-t-il. On… on va tous bien.
Tous bien… des mots si rares, si légers et si simples. Des mots presque anodins, dont le seul sens lui semblait désormais lointain. Mais des mots dont le seul écho, la fit subitement trembler entre ses mains.
- La… la tempête, elle… elle…
- Elle est finie !
- Mais… mais l'île, elle… Hoqueta-t-elle.
- Respire. Intima-t-il du bout des lèvres. Ce n'est rien, c'est fini…
Fini ? Non, cela ne le serait jamais. Ne leur restait que ces brefs instants de répit, qui tôt ou tard plieraient à nouveau sous le joug d'une nouvelle agonie…
- Assis-toi. Ordonna-t-il.
- Non… non, ça va…
- Ce n'était pas une question. Tonna-t-il gravement.
Ne trouvant pas la force de lutter, la sorcière s'assied dans une grimace éreintée, le cœur battant à mesure que son adrénaline retombait. Pourtant et alors même qu'elle crut que Connor les rejoindrait, s'inquièterait ou leur parlerait, ce n'est qu'un dos étrangement guindé que ses yeux se mirent à détailler ; celui d'un petit garçon étrangement silencieux, dont le regard tourné vers les cieux s'accompagna de tremblements nerveux…
- Qu'est-ce… qu'est-ce qu'il…
- Ne bouge pas. Cingla-t-il.
Examinant furieusement sa jambe, le Mage Noir coupa court à ses questions, sa baguette survolant déjà les contours de ses muscles tremblants. Un court instant pendant lequel ne résonna qu'un profond silence, qui alors même qu'il terrassait leurs tympans, ne parvînt pas à apaiser les restes latents de leur peur foudroyante… une peur étouffante, lourde et cinglante, dont le tambour harassant ne tarda pas à les assiéger de milles questions. Pourquoi la tempête s'était-elle calmée ? Pourquoi l'île les avait-elle attaqués ? Pourquoi le soleil les frappait soudainement de sa chaleur d'été ? Pourquoi le vent portait en lui l'écho d'une clameur étouffée ? Pourquoi la plage semblait avoir si étrangement rapetissé ? Ils n'en savaient rien ! Pire encore, ils ne comprenaient rien de ce qui était arrivé ! Rien de ce que Connor avait déclenché ! Et rien de ce que tout cela signifiait ! Mais par-dessus tout, ils ne comprenaient rien du comportement de leur protégé… Immobile devant eux, il n'avait pas bougé depuis leur arrivée, ne leur accordant pas plus qu'un regard en dépit de leurs allures délabrées. Le visage tourné vers l'horizon, il ne ressemblait plus qu'à une statue de sel parcourus de frissons, ses petits poings s'accrochant machinalement aux coutures de son pantalon. Un geste qu'ils savaient être le signe d'une profonde réflexion, mais qui là encore ne leur donna pas l'ombre d'une réponse…
- Connor ?
Et pourtant, c'était évident. Plus encore, c'était criant ! Car pour la première fois depuis des centaines d'années, sa seule et unique prière s'était faite entendre…
- Connor !
Ne réagissant pas à l'appel du Mage, le petit garçon inspira profondément, conscient que son silence ne tarderait pas épuiser les restes de sa patience. Mais qu'aurait-il pu dire ? Ce qu'il voyait n'avait pas d'équivalent… tout comme ce qu'il s'apprêtait à leur faire comprendre.
- Connor !
- Je t'entends Tom. Dit-il d'une voix blanche. Je t'entends…
Agacé par la distance de son ton, le Sorcier le rejoint en deux enjambées, sa veine du front plus saillante que jamais ; et pour cause ! Il les ignorait… perdu dans ses pensées, il les surplombait de son mutisme choqué, mélange de confusion et de secrets trop lourds à garder. Une attitude qui alors même qu'ils avaient bien failli y rester, ne pouvait plus être tolérée.
- Dis-moi ce qu'il se passe. Exigea-t-il à voix basse.
Amusé, Connor laissa échapper un rictus désabusé.
- Ce qu'il se passe ? Répéta-t-il sans le regarder.
Laissant ses yeux se perdre sur le rivage qui leur faisait face, le petit garçon grimaça… il ne savait même pas quoi répondre ; quoi dire ou lui faire entendre ! Il n'avait jamais cherché à déclencher cet ouragan. Il n'avait jamais cherché à les mettre en danger, les effrayer ou les rendre témoins des pires aspects de l'Autre Versant ! Mais il avait compris la faille de son serment… et se faisant, une nouvelle promesse coulait dans son sang.
- Tu le sais déjà… dit-il soudainement.
Etonné, Voldemort ne sut plus quoi répliquer ; du moins jusqu'à ce que Connor ne lève son doigt tremblant vers le rivage ensoleillé… et que son corps ne se pétrifie d'une nouvelle apnée.
Bouleversé, Voldemort ne comprit pas immédiatement ce qu'il se mit à regarder. Perché en haut d'une dune surplombant le rivage, il vacilla dans son équilibre instable, sa vue se troublant fatalement face aux reflets miroitants des kilomètres de sable. Pourtant, il ne se trompait pas… quelque chose gisait sur la plage. Quelque d'étrange, de lourd et d'imposant ; quelque chose qu'il n'avait encore jamais vu auparavant… quelque chose qui subitement, sembla peu à peu prendre vie sous la douceur du vent. Etait-ce une statue ? Une demeure ? Ou un monument ? Bien sûr que non… mais le choc et la stupéfaction délitaient ses sens. Etait-ce à cause de sa fatigue ? De sa panique ? Ou de la magie de l'île ? Il n'aurait su dire… mais ne put que froncer les sourcils devant cette masse de bois immobile… ces nuages de tissus défraîchis… et ces échos de roulements frénétiques. Semblable à un tambour de mélodies héroïques, ils résonnèrent en lui dans une clameur indescriptible, mélange de sons distordus et des cris inaudibles ; des cris qu'il n'avait jusqu'à alors pas remarqué, mais qui ajouté à cette étrange tâche au milieu de ce désert doré, ne tarda pas à le faire grimacer... Bon Dieu, sa migraine le torturait. Ses pensées le narguaient et sa nausée le terrassait ! Mais il ne pouvait ignorer ce qu'il voyait… pas plus qu'il ne put ignorer la solennité avec laquelle Connor se dressait.
- Tu les vois toi aussi… n'est-ce pas ?
Troublé, le Mage ne parvînt pas à mettre des mots sur ce que cette vision lui évoquait. Et pourtant, ce n'était pas faute d'essayer ! Mais quelque chose le dérangeait… Comme si son esprit se refusait à croire en ce qui gisait devant lui, sa conscience s'étiolait sous la vigueur de son déni, réduisant alors cet enchevêtrement de formes et de contours à un mirage qu'il ne parvenait pas encore à décrire. Pourtant, il le comprit bien vite ; ce qu'il voyait n'avait rien d'un amas de débris, d'une épave rejetée par Marise ou d'une hallucination collective. Non… c'était plus tangible. Plus réel ! Plus construit ! Quelque chose de concret dont la seule vue le fit brusquement défaillir…
Seigneur… se pourrait-il que… Non. Non ! Il ne pouvait le dire. Et pourtant, plu rien ne semblait impossible.
- Mais c'est… c'est…
- Oui.
Bon sang… il ne rêvait pas. Ce qu'il voyait, ce que Connor lui montrait, ce que son esprit refusait d'assimiler… c'était… c'était…
- Mes navires… Répondit le petit.
Ses navires…
Trois imposants et majestueux navires.
Trois bâtiments aux voiles noires et bois polis.
Et trois drapeaux volant aux couleurs de la piraterie…
Maquant de chavirer face à la sommation d'une telle vérité, le Mage noir sentit son ventre se nouer, ne laissant de lui qu'une figure défaite aux yeux exorbités. Incapable de parler, de bouger ou de respirer, il se vit lui-même se pétrifier dans un hoquet mortifié, un Connor tout aussi prostré à ses côtés. Et pour cause… c'était vrai. Ses navires étaient là. Ses navires étaient là ! Ses navires étaient là ! Des navires dont l'incroyable architecture le laissa sans voix. Seigneur… il n'avait jamais vu ça. Mélange de Drakkars, de Galions, de Galères et de Galéasses, ces bateaux semblaient condenser à eux seuls les plus grandes avancées de l'Histoire Navale, réunissant canons, rames, nids de pieds, voiles latines et triples mâts ! Un combo d'influences pour le moins inédit que les puristes auraient sans doute trouvé historiquement barbare… mais dont les figures de proue, bordages, courbes et bastingages, auraient su les faire taire d'un seul regard. Fièrement disposés sur le rivage, chacun d'eux se tenait là… droit, puissant et implacable, tels les nobles destriers d'un Dieu fait Roi. Indifférentes aux caresses amoureuses des vagues, leurs ancres s'enfonçaient de moitié dans le sable, leurs coques de bois se découpaient majestueusement sous la lueur d'un soleil affable, leurs voiles gorgées d'obscurité se mouvaient délicatement sous le vent de légères bourrasques tandis qu'un doux bruissement de tissus déplié se mit à agiter leurs âmes…
Une scène pour le moins unique, porté sous l'égide des plus grands récits mythologiques.
Une vue marine dont les milles vies n'avaient pour synonyme qu'épopées glorieuses et de quêtes héroïques.
Un spectacle face auquel Ulysse lui-même aurait blêmit… et que Voldemort ne put contempler sans frémir.
Par tous les Dieux… Mais alors, il… Cela voulait dire qu'il… qu'il avait réussi. Connor avait réussi ! Il était parvenu à invoquer ses navires ! A rompre la malédiction de l'île ! A se faire pardonner sa traîtrise ! A restaurer l'honneur du plus grand serment de sa vie ! Et se faisant, ils… ils pourraient bientôt partir. Ils pourraient bientôt quitter ce maudit Versant et rejoindre leur pays ! Une évidence qui ne tarda pas à échauffer son esprit… mais qui étrangement ne parvint qu'à le plonger dans un profond mutisme. Une réaction pour le moins placide, qui alors même qu'ils auraient tous deux dû s'écrier de joie devant cette offrande d'espoir, ne leur inspira qu'un silence macabre. Pourquoi ? Ils n'auraient su dire… mais aucun d'eux ne bougea. Plantés sur le haut de cette dune de sable, ils n'esquivèrent pas un geste, n'échangèrent pas un regard et ne prononcèrent pas la moindre syllabe. Pourtant, ils auraient dû exulter… que dire ! S'extasier ! S'écrier de bonheur et bénir le ciel pour ce miracle inespéré ! Mais comme si la vision de ses navires s'était faite cousine de Méduse et de ses maléfices, c'est profondément stoïque que le Mage Noir et Connor laissèrent leur silence les assourdir... D'abord une minute. Puis une deuxième ; avant que le petit ne se redresse… et que ne résonne brusquement sa voix de Capitaine.
- Ils sont réveillés. Souffla-t-il du bout des lèvres. Je le sens…
Troublé par la teneur de son ton, Voldemort le regarda serrer les dents, son poing toujours fermement agrippé à la couture de son pantalon. Habité d'une nouvelle prestance, il n'aurait su dire s'il était heureux ou meurtri, ému ou surpris, enragé ou triste… mais ce qu'il savait en revanche, était que ces prochaines retrouvailles ne seraient pas sans risque. Et pour cause ! Il avait raison… si les navires étaient ici, alors son équipage devait l'être tout autant. Un équipage sortant d'un sommeil de plus de cinq cent ans ; un équipage déterminé à renverser leur Capitaine en dépit de sa taille d'enfant… un équipage qu'il n'avait plus vu depuis leur dernière soirée de réjouissance, et dont les derniers souvenirs n'étaient que rhum, mutinerie, traîtrise et mensonges… Des circonstances peu réjouissantes dans le cadre d'une première rencontre, face auquel Voldemort ne put s'empêcher d'échapper un grondement.
- Tu as peur ? Lui demanda-t-il soudainement.
Réfléchissant un court instant, Connor se mordit la joue, son petit nez rougissant furieusement au rythme de son pouls… est-ce qu'il avait peur de ses hommes ? De leur réaction ? De leur retrouvaille ? Et prochaine rage à son encontre ? Non. Il ne craignait rien de tout cela ; et encore moins de la part de son propre équipage… ou du moins pas assez, pour en trembler d'effroi.
- Non…
- Tu devrais. Grinça-t-il subitement. Crois en mon expérience… il n'est rien de pire qu'une horde de désœuvrés déterminés à obtenir vengeance.
Vengeance… Un mot si dur. Si cruel. Si… si vivant.
- Je sais. Dit-il sombrement.
- Et ?!
- Et rien…
Assommé, Voldemort sentit son souffle se couper. Rien ?!
- Mais ils pourraient t'en vouloir ! Rétorqua-t-il outré. Te tenir pour responsable, t'attaquer, se rebeller, prendre les armes et…
- Tom. L'interrompit-il d'une voix blanche. Ça va aller…
- Mais…
- Ne t'en fais pas pour moi.
Ne pas s'en faire ?! Par tous les Diables, il les avait ensorcelés ! Condamnés ! Amoncelés dans une cave et laissés errer dans l'obscurité pendant plusieurs centaines d'années ! Rien de tout cela ne pouvait bien tourner ! Pour preuve, il avait vu des guerres éclater pour moins d'un dixième de tout ce qu'il leur avait fait endurer ! Mais Connor savait déjà tout cela… et n'en démordrait pas.
- Ne me demande de te voir les affronter désarmé… Supplia-t-il dans une nausée.
- Les armes nous ont bien assez divisé par le passé… et je refuse de commettre les mêmes erreurs qui nous ont mené à nous déchirer.
Une volonté noble, honorable et respectable… mais si suicidaire que Voldemort se sentit vaciller sur le sable.
- Tu n'y pense pas… Souffla-t-il déboussolé.
- Si…
- Alors quoi ?! Tonna-t-il révolté. Tu vas descendre là-bas, seul et sans défense ? Porter le poids de toutes vos malédictions et te rendre ?!
Se rendre ? Oui… cela pourrait être une solution. Mais il connaissait trop bien ses hommes pour savoir que cela ne serait jamais suffisant ; et que sa mort ne servirait aucune cause, si ce n'est celle d'une nouvelle malédiction...
- Crois mois… Fit-il dans un frisson. Je connais mes hommes ; et je sais ce qui m'attend…
Sonné devant son masque d'impartialité, Voldemort ne sut plus quoi penser, le cœur soulevé par l'horreur que sa résignation semblait présager. Seigneur… il ne pouvait y penser ! Certes, il savait que Connor était un « homme » d'honneur ! Un Capitaine guidé par le respect de ses plus précieuses valeurs ; un Pirate sans loi ni peur, ayant donné la mort autant de fois qu'il avait inspiré milles terreurs ! Mais de là à prendre de tels risques ?! A capituler sans riposter ? A se rendre le regard bas et les poings liés ! Non… non il ne pouvait l'accepter. Il avait trop combattu, trop souffert, trop sacrifié ! Pour preuve, renoncer maintenant ne serait que l'apothéose d'un gâchis comme il n'en avait encore jamais existé ! Et pourtant, jamais le Mage ne le vit trembler… une indifférence tout aussi déconcertante qu'étonnement contrôlée, dont la seule vue lui arracha un frisson horrifié. Par tous les Dieux… il était véritablement déterminé à les affronter ; et ce peu importe ce que cela lui coûterait...
- Non. Claqua-t-il soudainement.
- Tom…
- Je ne te laisserais pas faire !
- Ce choix ne t'appartient pas. Tonna-t-il subitement.
- Je…
- Assez !
Ebranlé par la puissance de son autorité, Voldemort senti sa magie s'agiter, sa gorge se serrer et ses dents grincer… mais plus surprenant encore, il sursauta en sentant sa propre langue se figer contre son palais. Non pas à cause de ce qu'il venait de lui dire, de son insolence infantile ou de l'ouragan perfide qui agitait ses pupilles… mais bien parce que pour la première de sa fois de sa vie, le Seigneur des Ténèbres se sentit brusquement illégitime. Illégitime à parler. Illégitime à riposter. Illégitime à ordonner. Et plus grave encore, illégitime à commander… Un sentiment qu'il n'avait jusqu'alors jamais expérimenté au cours de ses longues années de quêtes et règne incontesté, et qui sans qu'il ne puisse lutter, lui cloua la langue dans un silence mortifié. Et pour cause… il avait beau avoir renversé le temps, vaincu toute résistance et transcendé les lois de ce monde, son autorité ne s'appliquait pas à l'Autre Versant ; pas plus qu'elle ne surpassait celle de ce petit garçon… fait Roi Suprême de ce monde. Un constat pour le moins inédit, dont la violence ne tarda pas à lui aliéner l'esprit, mais qui alors même que son orgueil aurait dû l'étrangler d'infamie, ne laissa de Voldemort qu'un homme muet et ébahit. De surprise ? De colère ? D'horreur ? Il n'aurait su dire… mais le comprit. Il n'était pas en terre conquise. Il n'était pas le Roi de cette île. Et bien que celui lui coûte de le dire, il n'était certainement pas en droit d'exiger que Connor lui obéisse...
- Je sais que tu veux me protéger. Lui souffla-t-il subitement. Et je sais que tu penses que mes hommes ne sont rien de plus qu'une bande de barbares bon à ramper… mais ce sont mes hommes. Et c'est à moi de décider.
Ses hommes…
Ses navires…
Son île…
Oui… tout cela était à lui. Non pas uniquement par son héritage de magie ou la volonté de l'île, mais parce que c'est à la sueur de son front et à rage de sa détermination qu'il avait passé sa vie à la servir ; à protéger ses hommes et à faire de cet écrin sauvage un paradis. Parce qu'il n'avait jamais rien pris pour acquis. Parce qu'il avait sacrifié son bonheur, son enfance et tout ce qu'aurait pu être sa vie. Et parce qu'en dépit de son agonie, il n'avait jamais perdu le sourire… Une noblesse de cœur unique. Une force de caractère héroïque. Un dévouement historique. Une témérité quasi mythologique… et tout cela condensé dans l'âme d'un enfant trop digne pour tomber sous le joug despotique d'une vengeance autodestructrice.
- Tu l'as dit toi-même… Continua-t-il. C'est moi qui les aie endormis. C'est moi qui les aie maudits. C'est moi qui les aie trahis ! C'est donc à moi d'en payer le prix…
Bouleversé, le Mage sentit ses entrailles se nouer. Par tous les Dieux… jamais il n'avait connu ça. Jamais il n'avait ressenti un tel aura, une telle autorité, un tel courage… et jamais il n'en était resté si béat.
- Tu n'as pas à endurer ça… dit-il sans respirer.
- Tom...
- J'ai vu ce qu'ils t'ont fait. Gronda-t-il gravement. J'ai vu les cicatrices qu'ils t'ont laissé…
- Ces marques sont le symbole de leur loyauté.
- Une loyauté qui t'a déjà fait saigner !
Sursautant face à la férocité de sa hargne, Connor ne répliqua pas, profondément surpris par l'intensité de ses soudains tremblements de rage… Une rage qu'il ne comprit d'abord pas, avant qu'un étrange brasier n'incendie violemment son regard.
- Ces hommes étaient déjà prêts à te renverser… Siffla-t-il enragé. Ces hommes étaient déjà prêts à t'abandonner ! Alors crois moi sur parole Connor… après ce que tu leur as fait, rien ne les empêchera de te tuer.
Oui… mieux que quiconque en ce bas monde, il savait jusqu'où une telle perfidie pourrait les mener ; mais il savait aussi ce qu'une telle folie leur coûterait.
- Qu'ils essaient. Lança-t-il amer. L'île les maudira avant qu'ils ne puissent lever leurs glaives…
- Tu leur as volé plus de cinq cent ans d'existence ; crois-tu sérieusement qu'ils se soucieront d'une nouvelle malédiction ?!
Peut-être pas ; mais l'heure n'était pas au débat. Car les bateaux étaient là… et de nouveaux échos commençaient déjà à résonner depuis le rivage.
- Qu'importe. Je n'ai pas le choix… je dois assumer les conséquences de mes actes.
- Pas au prix de ta vie !
Lui offrant un étrange sourire, Connor se mordit la lèvre dans un frisson, la couture de son pantalon s'effilochant plus que jamais sous la force de son poing tremblant. Est-ce qu'il était prêt à mourir ? Il n'en était pas certain ; sûrement que ses réflexes de survie devaient être biaisés par son esprit encore trop enfantin… mais qu'importe. Il savait quelles étaient ses responsabilités ; et plus important encore, il savait quels risques il encourait…
- Ne t'inquiète pas… J'ai dit que je n'allais pas prendre les armes ; pas que je n'allais pas me battre.
Sentant sa baguette crépiter entre son poing, Voldemort le regarda se redresser avec dédain. Une attitude digne, condescendante et étrangement vieillissante pour les traits si tendres d'un petit garçon, qui laissa cependant transparaître quelque chose que le Mage n'avait jamais soupçonné auparavant… quelque chose de fort, de puissant et d'étrangement intimidant. Quelque chose empreint d'expériences, de rancœur et de détermination ; quelque chose que lui seul put lire dans le cœur de ses tremblements… la certitude qu'il ne laisserait personne lui voler le trône qu'il avait payé de son sang.
- Je sais ce que j'ai à faire. Dit-il avec conviction.
Animé d'une nouvelle fièvre, il le vit lever le menton vers le ciel, son regard dignement rehaussé par le bleu de ses pupilles acerbes… un regard qu'il avait espéré ne jamais voir apparaitre sur son visage encore imberbe, mais qui il le savait, ne présageait rien de moins que le courroux mortel d'un Capitaine.
- Qu'est-ce que ça veut dire ? Se risqua-t-il à demander.
Qu'il ne laisserait personne l'humilier.
Qu'il ne laisserait personne le sous-estimer.
Et plus important encore… qu'il ne laisserait personne le détrôner.
- Qu'il est de mon devoir de leur rappeler ce qu'est un véritable Pirate.
Hello ! Petit entracte avant LA rencontre ! J'ai bien conscience que le suspense et l'impatience monte mais ne vous en faîte pas, les retrouvailles entre Connor et ses pirates arrive la semaine prochaine :))))) !
Je tenais à faire une scène privilégiée entre Voldemort et Connor, quelque chose de plus doux et même temps de plus fort. Voldemort se rend compte du rôle de Connor, de sa prestance, de sa force, de ses obligations mais également de sa propre inquiétude à son encontre ! Tout comme Connor prend conscience de la peur qu'il a suscité chez eux ! Leur relation et leur personnages évoluent lentement mais sûrement... avec à venir de futurs retournements ! ;)
Alors voilà, en tout cas j'espère que ce passage vous aura plu !
Je vous dis à très vite ! ;)
