Notes : Yep ! J'ai réussi ! Rien qu'un mois de délai pour updater, c'est pas beau, ça ? J'ai enfin réussi à me relancer sur cette fic, et je viens tout juste de me décoincer d'une scène à problème et de finir le chapitre 5. Et puisque ça me met de bonne humeur, j'ai l'extrême bonté de vous fournir enfin le 4 ! Comment ça, pas de quoi être fière de moi ? Beuh… T.T Décidément, cette histoire commence à prendre de la place. Ce n'était au départ censée être qu'une simple préquelle à une autre fic beaucoup plus longue qu'il ne serait définitivement pas très sage pour moi d'entamer maintenant, et je tiens vraiment à ce que « Le Kit » reste une fic relativement courte, mais j'ai toujours eu du mal à me limiter sur ce genre de détails… -.- ;; J'espère cependant réussir à la boucler en environ une dizaine de chapitres, et peut-être revenir à la séquelle plus tard… (i.e., quand j'aurais fini le pavé qui me sert de fic Harry Potter…) En tout cas, pour une fois, je me sens à fond dans l'ambiance, et j'espère bien pouvoir avancer rapidement ! Bref, je parle trop. Aujourd'hui, un chapitre plus ou moins fourre-tout, rempli de petites choses pour un peu tout le monde. Enjoy :)
RAR (j'ai zappé celles du chapitre précédent, m'en voulez pas, mais ça ferait trop long, sinon… ;) ) : Merci à onarluca, Onariah, jenni944, luluflo4, yaminohoshi, toz, ladynarutochan, super-ana, et Flore Jade.Wynzar : Merci beaucoup pour tes compliments, ça me fait chaud au cœur ! J'étais plus ou moins persuadée que j'étais irrécupérable en matière de scènes de combat, ce qui aurait tout de même été dommage pour la scène finale… :) Une fois transformée en chèvre, je veux bien continuer d'imaginer, mais pour taper au clavier ça risque d'être plus problématique…
Henna-himitsu : Mon Naruto ténébreux et cabotin est crédible ? Mes descriptions de combat sont faciles à comprendre ? Nyaaaa, merci beaucoup, tu me combles de joie :D
Jalexa Uchiwa : Félicitations pour ta clairvoyance ! C'est sûr que le Byakugan, c'est plus ou moins fatal pour ce genre de couvertures… XD
Alphone Elric : Oh ! Un fan de Full Metal Alchemist dans les parages ? Bienvenue et merci !
Nadramon : Si, si, je t'assure, je suis encore à 99 pour cent humaine ! (et un pour cent dragonne, mais c'est une longue histoire…) :) En tout cas, merci beaucoup, ça me fait immensément plaisir que mes combats plaisent ! Et la discussion de Kiyoshi et Naruto aussi me faisait hésiter, alors merci !
Tashiya : Merci beaucoup pour tous ces compliments ! C'est vrai que le scénario de base est relativement cliché, mais c'est comme ça que je fonctionne, moi aussi… Les couples sont inscrits dans le résumé et, désolée, mais tu remarqueras que si Naruto doit finir casé, ce ne sera pas avec une fille… Désolée !
Deathwings01 : Roooh, Kineko, ton modèle ? Tu m'étonnes ! Je ne lui arrive pas à la cheville en matière d'humour ! … Tu m'as appelée 'sempaï' ? Je suis tout émue ! .
Enan : Je suis d'accord ! Sasuke est un idiot fini, mais pas un enfoiré total ! Et puis, je suis sûr qu'un bon coup de pied au derrière de la part de Naruto devrait arranger tout ça… ;)
Murasaki-kun : Lol, marrant, j'ai deux reviews au même nom pour le même chapitre, l'une signée et l'autre pas. Bah, en tout cas, doublement merci, alors !
Et on applaudit très fort le Retour Du Fils de la Vengeance des bugs de Microsoft Word… C'est pas vrai, je suis maudite, ça faisait des semaines que j'étais tranquille, et pour une fois que j'essaie d'updater, ça me retombe sur le coin de la figure… Chuis maudite, j'vous dis! T.T Bref, bonne lecture !
Chapitre 4 : Rencontres
Leur retour à Konoha ne passa pas inaperçu, loin s'en faut. Ils avaient brûlé le corps du démon dans la forêt, et au loin s'élevait toujours une colonne de fumée révélatrice, mais ils avaient décidé de ramener la tête du guépard à l'Hokage, qui serait alors libre de la faire examiner, peut-être dans l'espoir de trouver un indice qui leur permettrait de comprendre d'où venaient les démons.
Aussi Kiba et un autre jounin, au centre du groupe, passèrent-ils les portes du village en traînant derrière eux un large drap dont ils tenaient les coins, et dans lequel ils avaient déposé la tête décapitée. Kiba grimaçait et passait régulièrement une main devant son visage, comme pour chasser une mauvaise odeur, tandis qu'Akamaru se tenait relativement éloigné de lui, tentant d'échapper à l'odeur pestilentielle — du moins pour eux — du démon. Deux autres jounins avançaient à leur côté en portant le brancard dans lequel reposait Neji, toujours inconscient, et Sakura montait une garde vigilante près de lui, attentive au moindre signe de réveil. Lee et le Kit fermaient la marche, et ne s'autorisèrent à se détendre que lorsqu'ils entrèrent enfin à Konoha.
Autour d'eux, l'activité de fin de journée s'interrompait soudain et les villageois se retournaient, incrédules, devant leur étrange procession. Un jeune garçon réussit à jeter un coup d'œil au fardeau de Kiba et de son compagnon d'infortune, et se précipita aussitôt vers sa mère d'un air surexcité.
« Maman ! Maman ! Devine quoi ? C'est la tête d'un énorme chat avec une corne sur le front ! »
La pauvre femme faillit en laisser tomber ses sacs de course, et la foule commença à échanger des murmures respectueux.
« Un démon… »
« Un autre démon est mort ! »
« Regardez, ce n'est pas le Kit avec eux ? »
« Ils ont un blessé, vous avez vu ? »
« Pourvu que ce ne soit rien de grave… »
Ignorant les diverses réactions qu'ils provoquaient, les ninjas se dirigèrent vers le centre du village, où ils se séparèrent d'un commun accord en deux groupes distincts. Kiba et les trois autres ninjas de tête prirent la direction de la tour des Hokages, tandis que Sakura, Lee et le Kit, ainsi que les deux shinobis promus bancardiers, bifurquaient vers l'hôpital.
« Vous feriez bien de vous faire examiner également, Kit-san » suggéra Lee. « Vous n'avez pas l'air gravement blessé, mais vous pouvez vous passer de quelques égratignures… »
Le ninja masqué refusa d'un signe de tête.
« Merci, mais non, ce ne sera pas nécessaire » répondit-il. « A vrai dire, je connais moi-même quelques jutsus de soin mineurs. Je saurai me débrouiller. »
« Comme vous voudrez. »
Ils s'arrêtèrent au pied de l'hôpital et laissèrent Sakura et les autres entrer. Lee se tourna ensuite vers lui et lui sourit.
« Eh bien ! Je suppose que nous aurons tout le temps de nous revoir. C'est un plaisir de vous avoir rencontré, Kit-san. J'espère que nous serons bientôt en mesure de nous affronter ! »
Le Kit hocha la tête et ils échangèrent une poignée de main.
« Oui… A bientôt, Rock-san. »
Lee fit volte-face et gravit deux par deux les marches jusqu'à l'entrée de l'hôpital. Naruto le suivit des yeux, puis se retourna à son tour et se dirigea vers son appartement.
'Me faire examiner… Il ne manquerait plus que ça.'
Distraitement, il passa une main sous sa veste et, à travers une déchirure du T-shirt, effleura du doigt une plaie quasiment cicatrisée.
'Quelles têtes feraient-ils s'ils se rendaient compte qu'il n'y a déjà presque plus rien à soigner ?'
Un sourire amusé orna ses lèvres, à l'abri de son masque.
'C'est pas tout ça… Mais puisque j'ai su faire une nouvelle fois preuve de ma discrétion et de ma retenue légendaire, je peux m'attendre à une loonngue discussion dans les jours qui suivront.'
Son sourire se transforma en grimace, et il poussa un profond soupir en enfonçant boudeusement ses mains dans les poches de son pantalon.
'Satané Neji.'
« Tsume ! »
Neji haussa un sourcil lorsque sa cousine passa en courant devant lui sans lui prêter la moindre attention, jetant des regards frénétiques de droite et de gauche. Il s'immobilisa sur la dernière marche de l'hôpital et prit un air pensif en la suivant des yeux jusqu'au coin de rue qu'elle tourna précipitamment.
Un nouveau bruit de course ne tarda pas à lui parvenir et il tourna la tête dans l'autre direction, juste à temps pour voir Kiba débouler en bousculant quelques innocents passants qui lui jetèrent des regards noirs et un ou deux noms d'oiseaux colorés. Absolument oublieux de leurs réactions, Kiba regardait d'un côté et de l'autre d'un air non moins affolé que celui d'Hinata quelques secondes auparavant.
« Tsume ! Bon sang, où est ce garnement ! »
Neji le regarda approcher sans un mot, les bras croisés. Lorsque son 'beau-frère' donna tous les signes de ce qu'il s'apprêtait à passer devant lui sans même sembler l'apercevoir, il tendit nonchalamment un bras et le saisit fermement par le col de sa veste fermée. Kiba produisit un pittoresque son de strangulation et vacilla, brutalement coupé dans son élan. Neji le lâcha et croisa à nouveau les bras, l'observant impassiblement tandis qu'il s'affalait dans la poussière.
L'homme-chien releva finalement la tête et eut la bonté de s'apercevoir de sa présence. Il lui envoya un regard noir.
« Qu'est-ce que tu veux, Hyûga ? Tu ne vois pas que je suis pressé ! » aboya-t-il, une nuance de panique dans la voix.
« Qu'est-il arrivé à mon neveu ? » demanda Neji, pas plus affecté que ça.
« Techniquement, Tsume n'est pas ton neveu, puisque Hinata n'est pas ta sœur, donc… »
Neji se baissa, attrapa le ninja par le devant de sa veste et le hissa sans effort sur ses pieds.
« Accouche, Inuzuka » ordonna-t-il, la voix parfaitement calme, tout en maintenant leurs visages à quelques misérables centimètres de distance.
Kiba grogna, fit une maigre tentative pour se dégager de sa prise, et consentit enfin à répondre.
« Il s'est enfui à moitié nu pendant que j'avais le dos tourné, alors que j'allais lui donner son bain » confessa-t-il entre ses dents.
Neji continua de le fixer quelques instants, puis le lâcha brutalement, ce qui le fit vaciller quelques pas en arrière. Il se retourna et secoua la tête en soupirant, désespéré.
« T'es vraiment un crétin, Inuzuka… »
« Oh ! Ca va ! Ce n'est qu'un gosse, de toute façon, il ne peut pas être bien loin ! »
« Si ce n'est qu'un gosse, explique-moi comment il a fait pour sortir en premier lieu ? »
« … J'avais laissé la porte-fenêtre ouverte. »
Neji plaqua une main sur son visage, au bord du suicide cérébral.
« Mais qu'est-ce qui a pris Hinata-sama d'épouser un idiot comme toi ? »
« Arrête de marmonner entre tes dents, et rends-toi un minimum utile, Hyûga ! A quoi te sert ton œil blanc ! »
Neji lui jeta un regard torve par-dessus son épaule.
« Je sors de l'hôpital, Inuzuka. Mes réserves de chakra sont quasiment vides. »
Kiba jura passionnément, consterné.
« Toute la malchance du monde s'acharne sur moi, aujourd'hui ! »
Neji haussa simplement un sourcil, avant de se rendre compte de quelque chose.
« Akamaru n'est pas avec toi ? Pourquoi ne t'aide-t-il pas à chercher ? »
« Tous les chiens font la gueule au fond du jardin parce que c'est le jour du bain ! Quand je disais que je ne suis pas verni ! »
Le jeune Hyûga couvrit sa bouche de sa main, tentant poliment de cacher son sourire goguenard.
« Neji-niisan ! »
Neji leva la tête vers le toit de la maison qui se dressait de l'autre côté de la rue. Il haussa un sourcil en apercevant Hinata, Byakugan enclenché, lui faire un signe de la main, tout en continuant sa course. Près d'elle, trois autres Hyûga parcouraient les rues du regard depuis leur point de vue élevé.
« Heureuse que tu ailles mieux, Neji-niisan ! Bon rétablissement ! » lui souhaita rapidement la jeune femme avant de disparaître de sa vue.
Jurant une nouvelle fois, Kiba s'élança aussitôt et traversa la rue sans faire mine de remarquer le chariot de marchandises qui évita de peu de l'aplatir. D'un saut puissant, il bondit en haut du toit et se jeta sur les talons de sa femme, poursuivi par les imprécations d'un brave conducteur de bœufs qui avait manqué d'un cheveu de se rendre coupable d'homicide involontaire.
Fronçant les sourcils, Neji émit un claquement de langue désapprobateur avant de l'imiter, quoique plus posément. Une fois rétabli au sommet de la charpente, il jeta un coup d'œil aux alentours et sentit ses yeux s'écarquiller.
A perte de vue, des dizaines de Hyûga jouaient les funambules sur les toits du village, les veines autour de leurs yeux pulsant sous l'afflux de chakra nécessaire à l'exécution du Byakugan.
Il resta un moment silencieux, contemplant muettement le spectacle, puis poussa un profond soupir et ferma les paupières.
'Crétin d'Inuzuka…'
« Byakugan ! »
Alors qu'il jetait un regard désinvolte à la rue débordante d'activité autour de lui, Naruto faillit soudain s'étrangler dans son ramen. Les yeux larges comme des soucoupes, il observa le petit bout de chou haut comme trois pommes, vêtu en tout et pour tout d'un short kaki, qui trottinait d'un air empressé au milieu des passants. Les villageois — du moins ceux qui l'apercevaient, étant donné sa taille — se retournaient sur son passage, tour à tour incrédules ou hilares, avant de tirer leurs compagnons qui ne s'étaient rendus compte de rien en dehors du chemin du petit.
Bientôt, la foule se fendait devant l'enfant, tel la mer devant Moïse sorti des eaux, et le gamin poursuivit sa route avec la même expression affairée.
Naruto cligna des yeux. Se pinça l'avant-bras. Aspira distraitement les nouilles qui pendaient toujours de sa bouche. Et se leva soudainement, renversant son tabouret dans sa hâte.
« Merci pour le repas ! » cria-t-il à l'intention des propriétaires d'Ichiraku, après avoir précipitamment déposé quelques billets sur le comptoir.
Amusée par la scène, la femme ne répondit rien, même lorsqu'elle constata que — fait rare ! que dis-je, exceptionnel ! — le ninja laissait derrière lui un bol encore à moitié plein.
Naruto se précipita à la suite du petit et le rattrapa en quelques enjambées. Il fit volte-face et poursuivit sa course à reculons devant l'enfant, qui l'ignora totalement, son regard fermement planté sur le bout de la rue entre ses jambes. Naruto pencha son visage masqué sur le côté, examina un instant le gamin, puis s'arrêta brutalement. L'enfant ne lui accorda aucune attention et entreprit simplement de contourner ses genoux.
Il y eut quelques rires dans la foule attentive lorsque Naruto soupira et secoua la tête, consterné, puis lorsqu'il se baissa vivement et attrapa le gosse par la taille, sans lui laisser le temps de protester.
« Hé, pose-moi par terre ! » s'exclama autoritairement l'enfant, agitant frénétiquement ses petites jambes pour appuyer son ordre.
Naruto fit mine de ne pas l'avoir entendu et le hissa simplement en travers de son épaule.
'Yup ! Toi, t'es définitivement le fils de Kiba !'
« Où est-ce que tu allais comme ça, exactement, gamin ? »
L'enfant cessa de s'agiter et croisa les bras. Les passants rirent de nouveau en le voyant prendre une mine boudeuse.
« Quelque part » répondit-il d'un ton péremptoire.
« … Oook… Et pourquoi voulais-tu aller 'quelque part' ? »
« Parce que, na ! »
« Parce que quoi ? »
« Parce que papa est méchant avec moi ! Pose-moi par terre ! »
« Uhu… » fit Naruto d'un ton pensif, passant sa main libre sous sa capuche pour se frotter la nuque. « Désolé, gamin, mais je ne crois pas… »
L'enfant poussa de hauts cris lorsqu'il se retourna et repartit par la direction d'où il venait. Un vieil homme ricanant sur le côté de la route interpella le ninja :
« Vous feriez bien de ramener le chiot à ses parents, avant qu'on ne voit débarquer Inuzuka et toute sa meute ! Remontez la rue et prenez à droite, après quoi vous n'aurez qu'à demander : tout le monde à Konoha sait où ils habitent. »
Naruto le remercia d'un signe de la main et d'une inclinaison de la tête.
« Merci, grand-pè… »
Le gamin l'interrompit brusquement en lui assénant un coup involontaire à l'arrière de la tête. Trop occupé à se débattre, il ne donna même pas signe de s'en être aperçu. Naruto frotta précautionneusement sa chair martyrisée et poussa un profond soupir en continuant son chemin, les épaules basses, ce qui généra de nouveaux éclats de rire.
Le ninja parcourut quelques rues selon les indications des villageois, et finit par redéposer l'enfant au sol dans une zone moins fréquentée de Konoha. Le gosse essaya immédiatement de se carapater, et Naruto dut le rattraper par l'élastique de son short.
« Hep, hep, hep, gamin ! Viens plutôt par là. »
Le gosse croisa les bras d'un air boudeur, mais se laissa tirer dans la direction opposée.
« Comment tu t'appelles, au fait ? » demanda Naruto au bout de quelques instants de marche silencieuse.
« Tsume » marmonna l'enfant sans le regarder, vexé.
« Eh bien, dis-moi, Tsume : qu'est-ce qu'il t'a fait de si affreux, ton père ? »
Naruto éprouva soudain une sensation flagrante de déjà-vu, et se remémora le premier jour de son arrivée à Konoha et sa discussion avec Kiyoshi. Déglutissant, il pria tous les saints qu'il connaissait pour ne pas être en train de se découvrir une vocation de pédopsychiatre…
Tsume releva la tête et posa sur lui ses yeux étrangement blancs. Sa petite frimousse prit une expression coléreuse sous sa tignasse de cheveux bruns en bataille.
« Il voulait me donner un bain ! » s'exclama-t-il, d'un ton qui suggérait qu'il n'existait pas de crime plus affreux dans tout l'univers.
Naruto eut un temps de latence, et le gamin en profita pour continuer sur sa lancée :
« Tous les chiens disent que les bains mouillent, et qu'après la fourrure met plein de temps à sécher. En plus, il utilise du savon, et ça sent le parfum ! Après, ça fait éternuer, et on ne peut plus rien sentir d'autre pendant des heures ! »
Une fois n'est pas coutume, Naruto se réjouit de porter un masque. Au moins, il ne risquait pas de vexer un peu plus le gamin alors qu'il se mordait la lèvre jusqu'au sang pour ne pas rire, ses épaules secouées d'éclats de rire silencieux.
Son hilarité s'interrompit un moment lorsqu'il entendit un bruissement de tissu à peine perceptible et sentit soudain une présence derrière lui, dans la rue auparavant déserte. Il tourna vivement la tête, puis sourit sous son masque en apercevant le nouveau venu.
« Salut, Neji ! » fit-il, un éclat de rire dans la voix. « C'est cette adorable petite chose que tu cherchais ? »
En entendant ses paroles, Tsume se retourna à son tour et s'arracha à la prise du ninja en reconnaissant l'homme aux longs cheveux noirs.
« Oncle Neji ! » s'écria-t-il en se précipitant vers lui, les bras tendus.
Neji poussa un profond soupir et le prit dans ses bras.
« Qu'est-ce que tu fais là, Tsume ? » fit-il d'une voix lasse.
« Tu sais quoi, Oncle Neji, tu sais quoi, dis ? » recommença aussitôt à babiller le gosse. « Papa voulait encore me faire prendre un bain ! Tu te rends compte ! Alors que j'en ai déjà pris un la semaine dernière ! »
Neji haussa un sourcil, jeta un coup d'œil au ninja masqué hilare, et consentit à répondre :
« Une tragédie, en effet… »
Naruto eut un hoquet de rire et dut s'appuyer contre le mur le plus proche pour ne pas s'effondrer à terre.
« Neji-niisan ! »
Les deux ninjas se tournèrent vers le bout de la rue, et Tsume émit quelque chose comme un 'eeep !' avant de planquer son visage sous la veste ouverte de Neji. Essoufflée, Hinata se précipita vers son cousin, Kiba et une bonne dizaine de Hyûga à ses trousses.
« Tu l'as retrouvé ! » s'exclama-t-elle avec une expression intense de soulagement.
« Je croyais que tu ne pouvais pas utiliser le Byakugan ! » s'écria Kiba, indigné.
Neji tourna calmement son regard vers lui.
« Je n'aurais pas dû l'utiliser, mais comme tu es un idiot… »
Sourd à ses récriminations, il fit à nouveau face à sa cousine et tenta de déloger Tsume de sa poitrine pour le lui tendre.
« Remercie-le plutôt, Hinata-sama » lui dit-il avec un geste du pouce par-dessus son épaule vers Naruto.
Hinata se tourna vers le ninja, mais n'eut pas le temps de s'approcher.
« Je veux pas prendre de bain ! » brailla soudain Tsume en se débattant dans les bras de Neji.
Le jeune Hyûga évita flegmatiquement un petit bras et poussa un soupir. Derrière lui, Naruto se plia en deux et lutta pour que son fou rire reste silencieux.
« Allons, Tsume, il faut que tu prennes ton bain » tenta gentiment de le raisonner Hinata.
« Naan ! Veux pas ! »
« Tu ne voudrais pas être un petit garçon sale, n'est-ce pas ? »
« Si ! »
« Si tu es sale, les chiens ne voudront plus jouer avec toi, gamin » rétorqua Kiba, faisant soudain preuve d'une surprenante compréhension de l'esprit d'un Inuzuka pré-pubère.
Il y eut un temps de flottement, puis Tsume sortit sa tête de la veste de Neji à la vitesse d'un boulet de canon, une expression proche de la panique plaquée sur le visage.
« Pourquoi ! »
« Parce que tu sentiras mauvais. Et les chiens n'aiment pas les petits garçons qui sentent mauvais ! »
Tsume sembla accuser le coup, et se remit brusquement à se débattre, mais pour une raison tout à fait différente.
« Nan, nan, j'veux pas ! J'veux prendre un bain, j'veux prendre un bain ! »
Neji s'efforça d'ignorer la veine qui pulsait soudain sur son front et fourra le gosse dans les bras d'Hinata, qui lui sourit d'un air désolé. Un peu plus loin, Naruto renonça à raisonner ses jambes tremblotantes et se laissa glisser jusqu'à terre, totalement hilare, ses épaules se soulevant en hoquets à intervalles irréguliers dans un vain espoir d'apporter un peu d'oxygène à ses poumons.
Tandis qu'Hinata se tournait vers les membres de son clan et les remerciait abondamment pour leur aide, puis leur demandait de prévenir tous les autres que Tsume avait été retrouvé, Kiba s'avança vers Naruto qui, attentif à la conversation, en était à se demander si elle avait sérieusement lancé tout le clan Hyûga à la recherche du gosse.
Kiba se planta fermement devant lui, coupant court à ses réflexions, et Naruto leva paresseusement le regard vers lui, se mordant l'intérieur de la joue pour ne pas lui éclater de rire au nez. L'Inuzuka lui jeta un regard suspicieux.
« Alors c'est vous qui avez rattrapé Tsume ? Je suppose que je dois vous remercier… »
« Ne sois pas grossier, Kiba » intervint Hinata en s'approchant d'eux, Tsume dans ses bras.
Bien que manifestement toujours d'un caractère relativement effacé, Hinata avait perdu son habitude de bégayer à chaque phrase, ou de se tripoter les mains pour ne pas croiser le regard de quelqu'un. Elle parlait d'une voix douce, avec un sourire timide, mais semblait plus confiante envers elle-même. Elle s'inclina profondément devant Naruto.
« Merci infiniment, Kit-san. Les rues de Konoha sont relativement sûres, mais un accident est si vite arrivé à un enfant aussi jeune ! »
« Je vous en prie, c'était un vrai plaisir » réussit-il à dire d'une voix qui ne semblait pas trop hystérique.
« Maman, maman, on se dépêche ! Il faut que je prenne un bain ! » intervint Tsume d'un ton urgent en tirant sur le tissu de sa robe.
Naruto faillit s'étouffer et se mordit cruellement la lèvre inférieure, pleurant de rire. Inconsciente de ses difficultés, Hinata lui offrit un sourire embarrassé.
« Je suis désolée, mais je crois qu'il va nous falloir vous laisser… »
Naruto leva une main qui se voulait désinvolte et articula soigneusement :
« Je comprends, ne vous inquiétez pas. »
Hinata s'inclina une nouvelle fois, lui offrit un dernier sourire, puis s'éloigna de lui.
« Au revoir. Encore merci, et bonne journée ! »
Naruto ne lui répondit que d'un geste de la main et la suivit du regard. Kiba lui jeta un dernier coup d'œil dubitatif, puis se retourna pour suivre sa femme, qui saluait Neji.
« Merci pour ton aide, Neji-niisan, et à bientôt. »
Le jeune Hyûga lui répondit d'un signe de tête et elle continua sa route, son fils dans ses bras et son mari sur les talons.
Le silence régna un instant dans la rue déserte après qu'ils eurent tourné le coin, jusqu'à ce que Naruto n'en puisse plus et qu'il n'explose dans le plus grand fou rire qu'il n'ait jamais connu.
Naruto plongea une main dans l'eau fraîche du ruisseau et essuya les larmes de rire qui avaient coulées sur son visage. A quelques pas de là, Neji s'assit sur un rocher massif sans le quitter des yeux, un sourire amusé jouant sur ses lèvres. Naruto se tourna vers lui et lui offrit un large sourire.
« Tu as une famille de dingues. »
« Ce serait infiniment plus simple si Hinata n'avait pas épousé un homme qui considère les chiens comme le sommet de la chaîne de l'évolution. »
Naruto éclata de rire et se releva pour venir s'asseoir près de lui.
« Tu tiens sur tes jambes, à ce que je vois » fit-il en l'examinant brièvement.
« Grâce à toi. » répondit Neji, hochant la tête.
« Ooh ! De la reconnaissance de la part de Neji Hyûga ! Je n'en demandais pas tant ! » s'exclama Naruto, un sourire ravi aux lèvres.
Neji fit mine de le pousser à l'eau. Naruto protesta avec véhémence et s'accrocha désespérément à sa veste.
« Nononononon ! Promis, j'arrête, je ne dirais plus que tu es asocial ou que je ne vois vraiment pas ce que Tenten peut trouver à un bloc de glace comme toi ! Mais par pitié, remonte-moi ! »
Naruto versa quelques larmes de crocodiles pour accentuer son ton mélodramatique, et Neji, cachant un sourire, poussa un soupir faussement désolé avant de l'attraper par la ceinture de son pantalon et de le tirer au sommet du rocher, dont il avait plus qu'à moitié glissé. Naruto remonta en hâte ses jambes pendant au-dessus de l'eau et passa à quatre pattes de l'autre côté du Hyûga, maintenant sagement une distance de sécurité entre eux. Il se rassit dignement et ramassa son masque, qui lui était tombé des mains, pour l'épousseter d'un air qui se voulait dégagé.
Neji laissa échapper un bref ricanement et le ninja errant lui répondit d'un regard boudeur.
« Je présume que l'Hokage est au courant de ta véritable identité ? »
Naruto reprit une expression à peu près sérieuse et posa son masque sur ses genoux.
« Bien sûr ! A vrai dire, cela fait des années qu'elle est au courant. »
Neji accusa le coup.
« Pardon ? » fit-il d'une voix soudain glaciale.
« Je lui ai fait parvenir un message par crapaud interposé, quelques mois après mon départ » poursuivit Naruto sans vraiment lui prêter attention. « Vu que je commençais à me lasser de devoir éviter les ninjas lancés à ma recherche… Euh… Neji ? »
Prudent, Naruto se déplaça encore un peu plus loin du ninja de Konoha, fuyant les ondes négatives qu'il laissait vigoureusement filtrer.
« Pendant tout ce temps… Pendant tout ce temps, elle savait que tu étais vivant ! »
« Euh… Oui ? »
« Et elle n'a rien dit ! »
« Ben… Non. »
Neji serra les poings jusqu'à sentir ses ongles s'enfoncer dans sa paume, essayant désespérément de se retenir d'égorger sauvagement l'idiot du village.
« Et pourrais-tu, dans ta grande sagesse, m'expliquer pourquoi ? » gronda-t-il d'un ton dangereux.
« Erm… Je lui avais demandé ? »
« Oui, ça, je m'en doute » répliqua-t-il, la voix dégoulinante d'ironie. « Mais encore ? »
Naruto soupira, soudain las.
« Ecoute, Neji, ce n'était probablement pas la chose la plus intelligente à faire… »
« Ah oui, vraiment ? »
« Tu devrais faire attention, avec le taux d'acidité de ton sarcasme, tu vas bientôt faire des trous dans ce rocher. »
Neji lui répondit d'un regard noir, mais ne dit rien.
« Ce n'était probablement pas la chose la plus intelligente à faire, » répéta donc Naruto, « mais je ne suis pas non plus spécialement connu pour mon intelligence, et c'est la seule solution que je voyais. Pour plusieurs raisons, j'avais besoin de quitter Konoha — pas la peine de demander, je ne préciserais pas pourquoi — et je savais que si vous étiez conscients que j'étais toujours vivant, vous me chercheriez pour me demander des explications, voire me convaincre de revenir. J'ai tort ? »
« Probablement pas » grogna Neji.
« Or, la dernière chose que je pouvais me permettre à cette époque, c'était de me laisser distraire en tentant de vous éviter, et encore plus de me laisser persuader de rentrer. Quitter Konoha s'est avéré extrêmement difficile pour moi, Neji, et j'avais l'impression que si je recevais des nouvelles de n'importe lequel d'entre vous, ou pire, vous rencontrais, je craquerais et reviendrais la queue entre les jambes. C'était absolument hors de question. »
Neji ne répondit rien, et le silence se prolongea quelques minutes. Lorsqu'il reprit la parole, Naruto refusa de quitter du regard la surface miroitante du cours d'eau, à quelques pas de là.
« Je ne pensais pas que je manquerais à autant de monde, » murmura-t-il, « et j'en suis désolé. Mais cela devait être fait. Et malheureusement, ce n'est pas encore fini. »
Neji lui jeta un coup d'œil sombre.
« Tu vas repartir » dit-il simplement.
Naruto hocha muettement la tête.
« Oui. Demeurer à Konoha en ce moment même est une torture pour moi, mais des évènements récents m'ont laissé sous-entendre que mon aide ici serait plus que bienvenue. Je ne pouvais pas rester à l'écart sans savoir ce qu'il allait advenir du village… »
Neji hocha lentement la tête.
« Je vois. »
Il se releva et fit quelques pas vers le ruisseau, tournant le dos à Naruto.
« Il y a beaucoup de personnes ici qui te regrettent, Naruto… » dit-il finalement.
« Je sais. »
« … Mais Uchiwa est encore le plus affecté d'entre nous. »
Naruto releva la tête, surpris par cette affirmation.
« Sasuke ? La vieille Tsunade m'a dit qu'il ne demandait jamais de nouvelles de moi. »
Neji haussa les épaules, l'air songeur.
« A ma connaissance, personne n'a encore eu le courage d'aller lui demander s'il te pensait encore vivant… »
Naruto se hérissa aussitôt et se leva d'un bond.
« Il ne manquerait plus que ça ! » s'exclama-t-il, vexé. « Ce serait purement et simplement me sous-estimer ! Il ne croit quand même pas se débarrasser aussi facilement de moi ! »
Le jeune Hyûga se tourna vers lui et lui adressa un sourire narquois, amusé par ses fanfaronnades. Puis il reprit un air sérieux.
« Tu oublies qu'il connaissait mieux que quiconque ici les capacités d'Orochimaru — à l'exception de Tsunade-hime, bien sûr, mais comme elle n'avait plus depuis longtemps de raison de s'inquiéter pour toi… »
Neji s'attendait plus ou moins à ce que Naruto se remette à plastronner et affirme que le Sennin n'était rien comparé au futur Hokage de Konoha, et qu'il était évident qu'il devait survivre à ce combat. Aussi fut-il légèrement désarçonné lorsqu'il se contenta de lui lancer un regard indéchiffrable et de se détourner, l'expression soudain grave et pensive. De toute évidence, il y avait là-dessous quelque chose que Naruto n'avait aucune envie d'exhiber.
Neji l'observa quelques instants en silence, puis se retourna en haussant les épaules, désinvolte.
« Bien sûr, il est également possible qu'il considère que tout est de sa faute et qu'il ne mérite pas de demander de tes nouvelles. »
Il sentit très nettement le regard torve que Naruto jeta à son dos.
« Heing ? » fit-il dans une démonstration limpide de la profondeur de sa compréhension du monde.
Neji leva les yeux au ciel — même si c'était difficile à déterminer.
« Réfléchis un peu, Naruto. S'il s'était avéré que tu étais effectivement mort durant ce combat, que tu as après tout mené pour sauver la vie de Sasuke… »
Grognement réticent.
« … il aurait toutes les raisons de se sentir coupable de t'avoir entraîné là-dedans. Tu ne crois pas ? »
Silence.
Neji se retourna et trouva Naruto plongé dans une profonde réflexion, son regard vague fixant sans la voir la forêt qui les entourait.
« Je ne suis pas mort » dit-il finalement, comme pour s'en convaincre lui-même.
« Non. Mais pour la plupart des habitants du village, cela reste une hypothèse possible, et même probable. »
Naruto se tourna vers lui et le fixa d'un regard bleu perçant.
« Tu essaies de me faire culpabiliser » déclara-t-il, péremptoire.
Neji eut un sourire en coin.
« Peut-être bien. Et peut-être aussi que tu n'es plus aussi bête qu'il y a sept ans. »
Naruto prit aussitôt un air offusqué. Cependant, avant que le ninja ne puisse s'enflammer, Neji lui tourna le dos et se dirigea vivement vers les arbres.
« Neji ? »
« J'ai l'impression de ne t'avoir qu'à moitié convaincu » dit le jeune Hyûga, s'arrêtant un instant sans pour autant se retourner. « Ne pars pas chasser après-demain. »
Naruto cligna des yeux, déstabilisé.
« Quoi ? » s'exclama-t-il. « Pourquoi ? »
Neji secoua la tête et dit simplement :
« Reste à Konoha après-demain, Naruto. »
Et il s'enfonça dans la forêt. Naruto ne songea même pas à le suivre, sachant qu'il ne parviendrait pas à lui faire cracher quoique ce soit de plus. Fronçant les sourcils, il se rassit sur le rocher et baissa le regard sur son masque. Pensif, il le fixa quelques instants, puis le leva et l'ajusta sur son visage.
Deux jours plus tard, une fois n'est pas coutume, Naruto s'autorisa une grasse matinée.
Curieux de trouver les volets de sa chambre encore fermés, Mr Soleil glissa quelques-uns de ses rayons à travers les panneaux de bois et effleura silencieusement son visage et ses cheveux blonds de ses doigts gracieux. Naruto ouvrit lentement les yeux à la semi-obscurité de sa chambre, observant muettement les rais de lumière explorant avec langueur le coin de sa commode ou l'intérieur de l'armoire de bois entrouverte. Il cligna lascivement des yeux, puis consentit à se tourner sur le flanc pour jeter un coup d'œil sur le cadran de son réveil, qui affichait neuf heures bien frappées.
Naruto haussa un sourcil, bâilla longuement et s'assit, soulevant sa couverture dans le même mouvement.
Il lui fallut quelques minutes pour extirper un T-shirt propre et un pantalon pas trop froissé de l'armoire. Il s'habilla rapidement, parcourut rapidement le champ de bataille qu'était devenue la chambre de son petit appartement en une dizaine de jours, et poussa un soupir à fendre l'âme.
'Je suppose qu'il faudrait que je fasse un peu de ménage' constata-t-il avec reluctance, en s'accroupissant pour soulever d'un air morose un T-shirt sale trônant sur le haut de la pile qui s'accumulait là. 'Et un chouya de lessive.'
Il resta quelques instants dans cette position, fixant le linge avec une moue boudeuse, avant de pousser un nouveau soupir.
'Tu as intérêt à ce que ça vaille le coup, Neji !'
Prenant son courage à deux mains, il se redressa souplement et attrapa son masque posé sur la table à chevet. Il le fixa correctement, puis se baissa à nouveau et saisit à bras-le-corps le tas de linge sale. Ramassant en chemin quelques pièces de linge égarées, Naruto sortit de sa chambre et émergea à la pleine lumière qui régnait dans le salon de son appartement, sans prendre la peine de cacher ses cheveux blonds.
A cette heure-ci, la plupart des habitants de Konoha étaient levés, et tandis qu'un peu plus tard, il étendait son linge à sécher sur le balcon, il pouvait apercevoir au loin la cour de l'Académie grouillant d'aspirants ninjas. Près de là, vers le centre du village, quelques groupes de genin et leurs instructeurs se croisaient de part et d'autre au milieu des civils qui s'activaient. Naruto s'appuya quelques temps à la balustrade, appréciant l'atmosphère paisible et chaleureuse de son village natal, avant de rentrer et de s'atteler à son ménage.
Ce fut à peu près une heure plus tard, alors qu'il mettait la dernière main à son travail plus ou moins soigné, que l'on choisit de frapper à sa porte.
Naruto prit le temps de se laver les mains avant d'aller ouvrir, intrigué. Il ne se souvenait pas que qui que ce soit connaisse son adresse, en dehors de Tsunade et de son logeur.
Neji s'autorisa un petit sourire satisfait en l'apercevant lorsque le battant pivota.
« Tu as suivi mon conseil, à ce que je vois. »
Naruto fit la moue derrière son masque et fit un pas sur le côté pour le laisser entrer.
« Ca ressemblait plus à un ordre qu'à un conseil, si tu veux mon avis. Comment as-tu eu mon adresse ? »
« Tsunade-hime » répondit laconiquement le jeune Hyûga en pénétrant dans le petit appartement.
« Tu es allé voir la vieille ? » s'exclama Naruto.
Neji émit un vague bruit d'assentiment en examinant les lieux.
« Je m'attendais à pire » consentit-il au bout de quelques instants.
Naruto grogna en fermant la porte, et s'abstint de l'informer de ce qui l'aurait attendu s'il avait décidé de visiter son antre quelques heures plus tôt. Passant brièvement une main dans ses courts cheveux blonds, il laissa son estomac le rappeler à ses devoirs d'hôte.
« Café ? » proposa-t-il en se dirigeant vers la cuisine. « Pas la peine de refuser » ajouta-t-il. « De toute façon, je n'ai pas encore pris mon petit déj'. »
Neji le suivit des yeux avec un sourire amusé, puis lui emboîta le pas. Il s'installa silencieusement à la petite table et observa Naruto tandis qu'il mettait de l'eau à bouillir et sortait deux tasses.
« Hokage-sama te fait dire de te montrer un peu plus discret si tu tiens vraiment à rester incognito » dit-il finalement.
Naruto pivota vivement sur ses talons et posa les tasses sur la table avec plus de force que nécessaire.
« Et voilà ! Maintenant, ça va être ma faute » se plaignit-il d'un ton relativement immature. « Vieille folle… Comme si j'avais besoin qu'elle me dise ça ! C'est entièrement ta faute, Neji ! »
Le jeune Jounin lui répondit par un sourire.
« Ma faute ? En quoi est-ce ma faute si tes canaux de chakra sont reconnaissables entre tous ? »
« Quel besoin avais-tu d'aller mater mes canaux de chakra, aussi ? » rétorqua-t-il boudeusement en se tournant à nouveau vers l'eau qui avait commencé à bouillir.
Neji secoua la tête, amusé, mais ne répondit rien. Il accepta sans un mot la tasse de café que lui tendait Naruto, et en but quelques gorgées tandis que le ninja rassasiait son estomac affamé.
« Alors ? » demanda finalement Naruto entre deux bouchées. « Qu'est-ce qui est si important à propos d'aujourd'hui, exactement ? »
Neji releva la tête et fixa son regard sur lui, tournant pensivement le reste de son café dans sa tasse.
« Nous sommes le 27 avril » dit-il simplement.
« Uh ? »
Naruto s'immobilisa un instant, fronça les sourcils, réfléchit brièvement.
« C'est bien possible » accorda-t-il, parfaitement conscient du vide pas si douloureux que ça que l'absence totale de calendrier laissait dans sa vie. « Et alors ? Il y a quelque chose de spécial ? C'est la Révolution Nationale, un truc du genre ? Oh ! Je sais ! » s'exclama-t-il brutalement.
Neji haussa un sourcil, vaguement surpris, mais le rabaissa lorsque Naruto partit dans un ricanement légèrement maniaque. Il poussa un soupir blasé et finit son café, laissant l'idiot du village déblatérer sa prochaine bêtise.
« C'est ton anniversaire, et comme Tenten a décidé de te laisser tomber parce qu'elle avait quelque chose de mieux à faire, tu voulais que je te tienne compagnie, c'est ça ? » affirma Naruto en croisant les bras d'un air satisfait. « Je suis très flatté que tu aies pensé à moi, honnêtement, Neji, mais présentement, je suis assez occupé, tu vois, et… Aïe ! »
Naruto leva vivement une main pour masser le haut de son crâne, lequel venait de subir une rencontre assez douloureuse avec la tasse vide de Neji. Le shinobi errant eut une moue boudeuse, mais s'aperçut vite qu'elle perdait beaucoup de son efficacité au travers du masque. Stoïque, Neji l'ignora, se leva et alla ramasser la tasse qui avait roulé au sol, secrètement admiratif de sa solidité face à la boîte cranienne du ninja le plus excentrique du pays. Il la porta à l'évier et entreprit de la rincer, tournant le dos à son ami.
« Ca ne m'étonne pas que tu ne t'en souviennes pas » dit-il finalement.
Naruto engloutit sa dernière gorgée de café et se retourna pour lui jeter un coup d'œil interrogateur.
« Hum ? »
Neji posa la tasse sur le bord de l'évier, puis pivota et le fixa avec un sourire.
« Viens avec moi, Naruto. »
Naruto eut à peine le temps de saisir sa cape, de l'enfiler et d'en remonter la capuche sur ses courts cheveux blonds avant que Neji ne l'entraîne hors de son appartement.
« Mais où est-ce qu'on va ? » protesta-t-il une nouvelle fois d'une voix forte, tout en verrouillant hâtivement sa porte.
Neji ne répondit pas et descendit aussitôt les escaliers exposés. Naruto jura à mi-voix et s'élança à sa poursuite.
« Neji ! »
Parvenu au niveau du sol, le Jounin rejoignit la rue et prit la direction des faubourgs de Konoha, un Naruto pestant et râlant sur ses talons.
« Tu ne me diras rien de plus, c'est ça ! Si j'ai bien compris, tu préfères me laisser macérer dans mon jus et passer pour un imbécile ? Espèce d'ingrat ! Si j'avais su, je t'aurai laissé te faire déchiquetter vivant et… »
« Neji ! Kit-san ! »
Naruto s'interrompit brusquement et se retourna, surpris par cette interpellation énergique. Neji s'immobilisa à son tour et jeta un coup d'œil par-dessus son épaule.
« Lee. Sakura-san. »
Il salua les nouveaux venus d'un signe de tête. Son ancien coéquipier lui renvoya un sourire flamboyant, et son épouse glissa ses courts cheveux roses derrière son oreille avant de lui répondre d'un sourire poli.
« Bonjour, Neji-san. Heureuse de te voir sur pied. »
Neji inclina la tête, tandis que Lee partait dans une de ces diatribes enthousiastes dont il avait le secret.
« Je dois dire que je ne m'attendais absolument pas à vous trouver ensemble, tous les deux ! Enfin, bien sûr, combattre un démon de quatre mètres de haut crée des liens, n'est-ce pas ? Il n'est rien de plus important que l'esprit de camaraderie dans la vie d'un ninja ! Oh, mais, Sakura, je crois que vous n'avez pas été présentés : voici le Kit, ninja extraordinaire ! »
Naruto aurait pourtant dû être habitué, mais le comportement de Lee l'étonnait toujours.
'Le Kit, ninja extraordinaire...' songea-t-il. 'Ca sonne comme le titre d'une BD... Eh, une minute, une BD sur moi ? Mais ce n'est pas une si mauvaise idée, tout compte fait !'
« Kit-san, je vous présente Sakura Haruno, ma femme » poursuivit Lee, sourd à ses réflexions, avec un sourire étincelant de fierté.
Sakura l'ignora et tendit la main, que Naruto s'empressa de serrer.
« Haruno ? » souligna-t-il avec un ton interrogateur.
« J'ai gardé mon nom de jeune fille » répondit la jeune femme.
Elle s'efforça de rester impassible devant Lee, mais Naruto, la connaissant aussi bien qu'il le faisait, n'eut aucun mal à détecter une nuance tranchante dans sa voix.
'Sakura Rock... Rock Sakura... Hum, étrange, mais je la comprends sans problème...' se fit-il sarcastiquement la réflexion.
« Alors, Neji » reprit Lee à l'intention de son coéquipier, « tu avais décidé de l'inviter à notre petite célébration annuelle ? Bonne idée ! »
Neji s'autorisa un léger sourire face à la réaction de son ami.
« En réalité, » intervint Naruto, lassé de ce petit jeu de devinettes, « Neji m'a traîné hors de mon appartement sans vraiment m'expliquer où il comptait m'emmener. Si vous pouviez m'éclairer... ? »
Lee eut l'air un instant interdit, mais reprit bien vite son large sourire.
« C'est tout Neji, ça ! Toujours là pour l'action, mais homme de bien peu de mots ! »
Le Hyûga haussa un sourcil à cette description, mais ne se donna pas la peine d'ouvrir la bouche pour protester. Lee l'aurait ignoré, de toute façon...
« Chaque année, nous sommes un petit groupe de ninjas à nous rassembler pour célébrer un évènement particulier » expliqua Sakura lorsqu'il devint évident que les deux autres hommes ne fourniraient aucune information utile. « Pour un certain nombre d'habitants du village, le 27 avril marque le jour où... »
« Sakura ! Kit-san ! Venez, où nous allons être en retard ! » s'exclama Lee, une dizaine de mètres plus loin, marchant aux côtés de Neji.
Sakura jeta un coup d'oeil vif à sa montre, fronça les sourcils et hocha la tête à l'intention de son mari, avant de se remettre en marche à leur suite, Naruto sur ses talons.
« Le jour où... ? » la relança-t-il, à présent intensément curieux.
Sakura se tourna à nouveau vers lui et sembla se rendre compte qu'elle avait laissé sa phrase en suspens.
« Le jour où Naruto Uzumaki, ninja de Konoha, a été vu pour la dernière fois en vie. »
Puis, elle tourna un regard honnêtement curieux vers lui et ajouta :
« Peut-être que vous avez déjà entendu parler de lui ? »
Comme d'habitude, vous savez quoi faire pour me donner envie de continuer sur ma lancée, n'est-ce pas :)
