Chapitre 11


Maintenant que Bruno était Capo, il se rapprochait de son but, sa mission secrète avec Giorno. Mais ce qu'il ne savait pas, c'est que d'autres personnes avant lui avaient déjà tenté l'expérience et avaient perdu des êtres chers. Cette équipe s'était approchée trop près de la vérité et avait payé par la mort de deux de ses membres, ils ont donc décidé d'arrêter, attendant dans l'ombre de pouvoir frapper le Boss et prendre sa place. Après tout, ils n'allaient pas être les seuls à vouloir détrôner le Boss et une aide extérieure n'allait pas être de refus ! En attendant, ils faisaient profil bas et ils obéissaient aux ordres du Boss, tout en surveillant les faits et gestes de cette équipe qui pouvait les aider.


L'équipe de Bucciarati avait quitté l'île de Capri pour rejoindre la terre ferme avec une nouvelle personne à leurs côtés. Personne que les trois quarts de l'équipe détestaient. Bruno avait bien remarqué ce fait, mais il ne comprenait pas. Abbacchio fixait Trish avec une telle haine dans les yeux, et Mista, Giorno et Fugo n'étaient pas en reste. Que se passait-il bon sang? Bruno se dit qu'il demanderait à Abbacchio plus tard quand ils seront seuls, après tout en parler ici ne ferait qu'aggraver les choses. Une chose est sûre, il aura le fin mot de l'histoire.

L'équipe se dirigea dans un silence tendu vers une des propriétés de Passione qui se situait non loin de Napolis. Une fois là-bas, Trish avait fait sa princesse, exigeant une chambre à elle et avait rédigé une longue liste de course, comprenant beaucoup de produits de maquillage et la nourriture qu'elle voulait manger, instant sur les marques sinon elle ne mangerait pas.

Bruno commençait à comprendre qu'elle n'était pas si agréable et douce qu'elle pouvait le laisser paraître aux premiers abords. Ils devaient aller faire des courses de toute façon et Bruno avait fait son choix sur qui allait s'en occuper.

"- C'est hors de question. s'exclame rapidement Fugo, hors de lui. Tu ne peux pas laisser cet incompétent partir seul ! Il va se perdre ou se blesser ! Ou les deux !

- Fugo, je sais que tu es inquiet pour lui mais il est le meilleur choix pour être sûr que personne ne le piste. Son Stand est le plus adapté pour la situation.

- Mais… Bucciarati…

- Vas lui donner les clés, Fugo. Aie confiance en lui, il en a besoin."

Fugo soupire bruyamment avant de saluer Bruno et de descendre rejoindre les autres en bas.

"- Alors ? Bucciarati a choisi qui ?!

- Tu connais déjà la réponse, Tête de noeud…

- Vraiment ?! Oh oui ! Je vais bien m'amuser ! File moi tes clés, Fugo ! demande Narancia avec son plus grand sourire.

- Ce n'est pas un jeu, Narancia ! C'est dangereux !

- Relax… Je vais juste faire les courses et revenir ! Tout ira bien !

- Laisse-le tranquille Fugo, intervient Mista. Narancia sait se débrouiller, et Bucciarati ne lui aurait pas confié cette mission si ça s'annonçait dangereux, tu le connais."

Fugo soupire et donne ses clés à Narancia.

"- Très bien… Mais rentre en un seul morceau !

- Oui, Fugo ! À tout à l'heure, les gars !"


Narancia quitte rapidement la maison et la propriété au volant de la voiture de Fugo, le blond à la chemise trouée était déjà mort d'inquiétude, espérant qu'il n'arrive rien à son élève. Mista avait remarqué que Giorno était monté quelques minutes après le départ de Narancia, il prend son courage à deux mains et monte aussi. Il voulait une réponse sur ce qu'ils étaient, et il allait l'obtenir. Le blond se trouvait dans sa chambre, et il l'attendait patiemment, se doutant que Mista en avait marre d'attendre (et lui également).

"- Giorno…

- Installe-toi. Je crois qu'il faut qu'on parle.

- Je suis d'accord. Ca c'est passé trop vite pour moi sur Capri… On n'a pas eu le temps de comprendre ce qu'il s'est passé.

- Trop vite pour toi? Mais Mista, tu es celui qui m'as embrassé le premier !

- Oui je sais ! Mais j'étais… je sais pas Giorno ! Merde, je t'aime, et je n'ai pas eu le temps de me faire à l'idée de ressentir aussi vite des sentiments pour quelqu'un que je ne connaissais pas !

- Mista, tu…

- Laisse-moi finir ! Je ne comprends pas ce coup de foudre, je viens juste de sortir d'une déception amoureuse ! Je pensais que mon subconscient voulait passer à autre chose tout de suite pour ne pas souffrir,... Mais maintenant je sais que c'est faux…

- Dis-moi, cette personne, c'est Bucciarati n'est-ce pas ?

- Que… Comment…?

- Je m'en suis douté quand je t'ai vu poser sur lui un regard triste mais heureux en même temps. Tu l'as aimé, et c'est Abbacchio qui a gagné le duel. Dans ton malheur, j'étais heureux, car je savais que tu n'allais pas retourner vers lui et que tu étais libre… Je suis tombé amoureux de toi au premier regard après tout…

- Giorno…

- Alors… Je vais te poser cette question : Mista, veux-tu de moi ? demanda un Giorno moins sûr de lui.

- B-Bien sûr Giorno… Pour le restant de mes jours si possible... "

Le blond sourit et se leva pour s'approcher du brun qui s'était également levé. Quand ils furent assez proches l'un de l'autre, Giorno prit en coupe le visage de Mista et l'embrassa. Il fit passer tout son amour pour l'autre homme dans ce baiser. Guido le lui rendait bien. À bout de souffle, ils se séparèrent et Mista posa son front sur celui de Giorno. Ils se regardèrent les yeux dans les yeux, et avec un petit sourire, Giovanna déclara :

"- Je t'aime Guido…

- Je t'aime aussi Giorno…"


Giorno et Mista en avaient profité pour s'approcher physiquement et faire plus amples connaissances l'un avec l'autre, profitant de leurs vêtements pour caresser les parties de peau visibles. Giorno avait été le premier à avoir les mains baladeuses mais il ne pouvait pas résister à l'envie de caresser les hanches de Mista, ce qui faisait frissonner le brun, toujours pas habitué à la prise d'initiative de Giorno mais il appréciait beaucoup ses caresses. Guido s'est aussi lancé dans quelques petites caresses dans le cou et sur le torse de Giorno, adorant sentir sa peau si douce sous ses doigts. Mista se sentait vraiment bien avec Giorno, ayant vraiment l'impression qu'il l'aime autant qu'il l'aimait. Lui qui ne pensait que ça n'arrivait qu'aux autres. Il avait enfin trouvé, ce qu'il aurait pu définir comme son âme soeur, même s'il ne croyait pas trop à ce genre de superstition, sauf celle sur le nombre quatre, mais elle était à part !

Alors que les deux hommes furent de plus en plus entreprenants, un raclement de gorge les interrompit. Dans un sursaut, ils se tournèrent tous les deux vers Abbacchio qui les dévisageait. Mista piqua un fard, alors que Giorno détourna le regard, gêné.

"Réunion d'urgence, dépêchez-vous de vous pointer en bas."

L'ancien policier fit demi-tour et repartit vers le salon, après avoir claqué la porte de la chambre où se trouvait le nouveau couple pour leur laisser le temps de se rhabiller correctement.

Abbacchio rejoint Bruno, Fugo et Narancia en bas, l'ambiance était pesante alors que Fugo n'arrêtait à réprimander Narancia à voix basse. Le corps inconscient de Formaggio au sol entouré de l'équipe qui ne savait pas quoi faire de lui maintenant. Giorno et Mista finissent par descendre à leur tour.

"- Qu'est-ce qu'il se passe, Bucciarati ? demande Guido en rejoignant le cercle.

- Qui est-ce ? demande Giorno en observant l'homme au sol.

- Quelqu'un qui a attaqué Narancia pendant qu'il allait faire les courses. Un manieur de stands, répondit Bruno en surveillant Formaggio.

- Il t'a dit pourquoi il t'a attaqué Narancia? questionna Giovanna en s'approchant de l'homme inconscient.

- Il fait partie d'une équipe et je crois qu'il voulait la fille du boss pour la tuer et l'affaiblir… J'avoue ne pas avoir compris grand chose…"

Bucciarati soupira, tandis que le cerveau de Giorno tournait à toute allure. Il avait compris que cette situation pouvait tourner à leur avantage dans leur lutte contre le boss. Ils venaient d'apprendre qu'une équipe cherchait à détrôner le boss dans l'ombre. Il devait en parler seul à seul avec Bucciarati. Il envoya un message à Bucciarati grâce à son stand (il avait écrit un message sur un bout de papier qu'il avait transformé en mouche avant de l'envoyer à Bucciarati) et celui-ci, après l'avoir lu quand les autres membres avaient eu le dos tourné, acquiesça et demanda à Giorno de le suivre dans la pièce voisine, le tout sous le regard intrigué d'Abbacchio qui avait suivi discrètement le manège des deux hommes. Il allait avoir une discussion sérieuse avec Bucciarati.

Dans la cuisine, Bruno et Giorno s'installèrent chacun sur une chaise, et le blond se lança.

"- Bucciarati, de ce que j'ai compris, cette équipe dont fait partie cet homme lutte contre le boss. Je pense qu'on peut leur proposer une alliance.

- J'ai pensé la même chose… Une aide en plus est la bienvenue.

- Il faudra faire ça discrètement, déclara Giovanna. Je ne sais pas comment les autres peuvent prendre cette rébellion. J'ai de gros doutes, surtout pour Fugo.

- Fugo sera le plus difficile à comprendre, il a toujours été loyal. Abbacchio nous suivra, j'en suis sûr, il n'aime pas ce qu'il se passe dans l'organisation. Pareil pour Mista. Narancia, lui, ne comprend pas vraiment ce qu'il se passe, et j'aurai mal au coeur de le sortir de cette innocence… surtout après ce qu'il a vécu, il en a besoin."

Giorno allait répondre à Bruno quand la porte s'ouvre brusquement sur un Narancia paniqué.

"- Bucciarati ! Il se réveille, qu'est-ce qu'on fait ? Je l'assomme à nouveau ? Son Stand est dangereux !

- Ah ! Ramène le ici ! On va l'attacher sur une chaise et Giorno et moi, nous allons l'interroger !

- D'accord !"

Abbacchio de l'autre côté était de plus en plus suspicieux, se demandant ce qu'il se tramait entre Giorno et Bruno pour que ce dernier ne lui en parle pas. Il était inquiet, il aurait voulu écouter à la porte mais il faisait confiance à Bruno, il était sûr d'en savoir plus de façon plus réglo.

Les deux hommes entendirent Formaggio se débattre alors que Mista était en train de l'amener dans la pièce avec l'aide de Fugo. L'homme n'allait pas se laisser faire, surtout par des hommes à la solde du Boss. Mista s'assied sur une chaise et le maintient comme il peut pendant que Fugo l'attache bien, ne lui faisant pas confiance une seule seconde.

Après l'avoir attaché à la chaise, Fugo et Mista quittent la pièce, laissant Formaggio aux mains de Bruno et Giorno.

"- Bien, commençons doucement… Quel est ton nom ? demande gentiment Bucciarati.

- En quoi ça vous intéresse ?! Vous allez me tuer de toutes façons ! Ce sont vos ordres, non ?

- Je ne pense pas que tuer des collègues fait partie de nos ordres, n'est-ce pas Bucciarati ?

- Ne me faites pas rire ! J'ai attaqué votre gringalet, vous avez sûrement envie de me tuer…

- Et bien… Ca fait partie du boulot, ce sont les risques… Mais nous allons pas tuer des personnes qui pourraient être des alliés de taille contre notre ennemi principal… Ca serait stupide…

- Hein ? Attendez ! Quoi ? Vous ne… Vous êtes aussi des traîtres ?!

- Pas trop fort… Nous ne partageons pas la même vision que le Parrain, alors oui… Nous comptons le faire disparaître et le remplacer pour un monde meilleur.

- Incroyable… Moi qui pensais qu'il n'y avait que notre équipe qui était dérangée par les agissements de la Famille…

- Serait-il un peu trop hâtif de se dire que l'on pourrait former une alliance avec votre équipe ?

- Je ne sais pas trop… Il faudrait que j'en parle à mon chef… Je ne peux pas parler à sa place mais de l'aide ne sera pas de trop…

- Bien ! Je suis Bucciarati et voici-

- Giorno ! Je sais ! On vous connaît tous, on ne s'attaque pas à des cibles sans en connaître un minimum… Et vous avez clairement l'air de débutants face à nous, mais j'imagine qu'on pourrait avoir besoin de vous… Je suis Formaggio ! dit-il en se dénouant les liens à ses poignets et en se levant de sa chaise. Je vous tiens informé sur la décision de mon chef... "

Giorno et Bruno le regardent l'air surpris, alors qu'il leur fait une petite révérence avant de s'en aller par la fenêtre, ricanant devant leurs têtes d'ahuris.

Les choses allaient bouger, et il était temps !