Chapitre 12


Après avoir quitté rapidement la cachette du gang de Bruno, Formaggio court contre un dératé un long moment avant d'être assez long pour se sentir en sécurité. Il sort son téléphone rétréci de sa poche, il lui rend sa forme normale et il ouvre. Il compose rapidement le numéro de Risotto pour le tenir au courant de sa situation avant de reprendre la route vers le repère de son gang.

Quelques heures plus tard, Formaggio rejoint son équipe, Risotto attendait ce dernier avec impatience, ayant été laissé à espérer des informations juteuses sur le groupe de Bucciarati. Formaggio salue ses collègues avant de rejoindre Risotto avec le sourire.

"- Te revoilà, Formaggio… On commençait à presque s'inquiéter…

- Chef ! Je suis sûr que je vous ai manqué !

- Viens-en aux faits, tu m'as promis des informations au téléphone, souffle Risotto, fatigué par son comportement.

- Oui oui. Donc, j'ai appris que le gang, ou tout du moins Bucciarati et Giovanna, veut se rebeller contre le Boss. Et ils proposent une alliance avec nous. Je dois les revoir pour donner la réponse.

- Intéressant ça, murmura Risotto. Tu penses qu'ils peuvent se détourner de nous si on accepte cette alliance ?

- Je ne pense pas, ce n'est pas le genre de Bucciarati, répondit Formaggio. J'ai des doutes sur Giovanna, il a l'air d'être celui qui est à la tête de cette rébellion.

- C'est vrai que Bucciarati a toujours été un homme très droit et respecté… Pourquoi il voudrait se rebeller maintenant ?

- Je ne sais pas mais il a l'air décidé ! Tout comme ce Giorno…

- Giorno… La nouvelle recrue… Nous n'avons pas encore assez d'informations à son sujet… Restons prudent il pourrait être un agent double du Boss…

- Qu'est-ce qu'on fait du coup? demanda Formaggio.

- On accepte, mais on a le droit d'accepter ou de refuser ce qui sera dit. Vous avez tous entendu ?

- Oui Chef ! répondirent en choeur les membres de la Squadra.

- Bien. Tu pourras leur donner notre réponse demain avec le moyen de me contacter. Je te fais confiance Formaggio."

Ce dernier acquiesça avec le sourire. Ca allait enfin être intéressant.


Abbacchio regarda Giorno et Bucciarati sortir de la pièce où ils étaient avec le "prisonnier". Prisonnier qui s'était fait la malle. Giorno se frotte la tête, simulant une douleur à la tête alors que Bruno se frotte le bas du dos, imitant Giorno.

"- Tout va bien, Bruno ? Ca a été avec le prisonnier ?

- Et bien… Il a réussi à s'échapper… annonce Bucciarati, le regard bas pour ne pas croiser le regard de Leone.

- L'homme m'a assommé et puis il a frappé Bucciarati pour le mettre au sol avant de sauter par la fenêtre… Je suis désolé, j'aurais dû être plus vigilant avec cet homme…

- Bruno, je dois te parler, coupa Abbacchio en se levant."

Il avait le visage fermé, et cela inquiéta Bucciarati. Pour qu'Abbacchio ait ce visage là pour lui parler, c'est que c'était important pour lui. Abbacchio monte à l'étage, silencieux alors que Bruno le suit calmement, c'était à se demander qui était le chef de groupe des deux.

Leone ouvre une porte vers l'une des chambres inoccupées, invitant Bruno à entrer avant lui, ce qui Bucciarati fait sans broncher, inquiet. Leone entre après lui dans la chambre, enfermant la chambre à clé, Bruno rougit doucement en le voyant fermer à clé.

"- Le… Leone… Je ne suis pas prêt pour ce genre de choses… Si c'est à quoi tu penses… Et nous sommes en mission… Et… Et…

- Je ne t'ai pas fait venir pour ça…

- Ah ?

- Dis-moi ce qu'il se passe entre toi et Giorno ! Qu'est-ce que vous faisiez tous les deux dans la cuisine avant qu'on vous amène l'autre homme ?

- Ce qu'on faisait…? On discutait, rien de plus ? Pourquoi ?

- Et de quoi ? Ca vous a tellement perturbé que vous avez fait fuir notre prisonnier, hein ? J'ai de gros doutes sur les vraies raisons de sa fuite et de ta complicité soudaine avec le nouveau…

- Leone… Je… Je ne peux pas te le dire… Ca te mettrai en danger… Je ne veux pas risquer ça…

- Alors me mentir et me cacher la vérité c'est mieux peut-être ?

- Je ne t'ai pas men-

- Bien sûr que si ! Au moment où vous êtes sortis et que tu as parlé ! Tu étais tellement honteux de ton mensonge grossier que tu n'as pas osé me regarder ! Et Giorno est bien plus convaincant quand il croit à ce qu'il dit… Vous êtes vraiment idiots d'avoir pensé pouvoir me tromper avec ça ou tu sous estimes mes capacités à ce point ?

- Ce n'est pas ça, Leone ! On ne veut pas vous impliquer tant que ça n'est pas complètement… nécessaire… On veut vous protéger !

- On est grands, Bruno ! On sait tous se défendre ! Il faut que tu arrêtes de les traiter comme des enfants sans défenses ! Ils savent se battre et ils sont tous plutôt bons, même si ça me tue de le reconnaître pour Mista et Narancia… Mais on est fort !"

Bruno tourne le dos à Leone, les larmes aux yeux, ne voulant pas qu'il le voit dans cet état. Leone s'inquiète rapidement et vient enlacer Bruno, l'entendant renifler et sangloter.

"- Pardon… J'ai été trop fort…

- Non… C'est juste… que… c'est tellement dangereux et j'aimerais te le dire pour que tu comprennes mais ça va te mettre en danger…

- Bruno… Tout se passera bien ! On est tous ensemble pour veiller les uns sur les autres ! Je ne risque rien…

- Je… Giorno et moi… nous avons décidé de trahir le Boss et de le renverser pour arrêter le trafic de drogue…

- Quoi ?! Mais c'est de la folie ?!

- Non ! On peut le faire ! On a même trouvé d'autres alliés potentiels pour nous aider !

- Bruno, c'est du suicide… Le Boss est beaucoup trop puissant !

- Ce n'est pas du suicide ! C'est possible ! On peut y arriver ! Tu as juste besoin de croire en moi et en notre cause ! On peut le faire ! On peut tout faire !"

Leone rigole doucement, tournant Bruno pour qu'il lui fasse face, il avait les joues rouges et encore quelques larmes au coin de ses yeux. Abbacchio l'enlace tendrement, appréciant l'entendre parler avec tant d'espoir pour le futur et son projet, Bruno rougit un peu plus, rendant son câlin à Abbacchio.


De l'autre côté de la porte, Trish qui passait par là, s'était arrêté en entendant des voix s'élever de l'autre côté de la voix. Elle avait bien reconnu la voix de Bruno et elle allait frapper à la porte. Fugo l'arrête en vitesse, lui retenant le poignet avec un air ennuyeux.

"- Je peux savoir ce que tu veux à cette porte, Trish ?

- J'ai entendu Bruno de l'autre côté ! J'ai à lui parler !

- Et puis quoi encore ? Tu crois que tu as le droit de lui parler parce que tu en as envie ?

- Qu'est-ce qu'il se passe, Fugo ? intervient Mista, suivi de Giorno qui était curieux du remue ménage à l'étage.

- La gamine pense avoir le droit de parler à Bucciarati comme ça !

- La gamine ?! On a presque le même âge ! s'exclame Trish, énervée.

- Oh ! Non ! Les femmes ne sont pas autorisés à parler à Bucciarati ! Il n'aime pas parler aux femmes ! Ca le fatigue ! Viens avec nous plutôt !

- De toute façon, Bucciarati est en train de parler à Abbacchio, et on te conseille de ne pas les couper, finit Giorno."

Mista lui attrape rapidement l'autre poignet et avec un regard complice vers Fugo, ils la traînent jusqu'à sa chambre alors qu'elle se débat mais elle ne pesait rien pour les garçons, Giorno sourit doucement et les suit tranquillement. Mista allait donc être de leurs côtés à lui et Fugo pour empêcher cette pimbêche de nuire au couple Bucciarati - Abbacchio.

"- Tu sais Trish, commença Fugo. Quoi que tu fasses pour tenter d'avoir Bucciarati, on va t'en empêcher. Tu es complètement stupide à vouloir séparer des âmes soeurs !

- Des âmes soeurs ? N'importe quoi, ça n'existe pas ! Et de toute façon, comment vous pouvez valider une telle relation indécente !?

- Comment ça ? demanda un Giorno menaçant.

- Deux hommes ensemble, c'est contre nature !"

L'aura de Giorno se fit plus que menaçante alors que le visage de Mista se ferma. Ils avaient des doutes sur l'homophobie de Trish mais maintenant, ils avaient des preuves.

"- Donc ma relation avec Mista est contre nature ? commença Giorno avec un sourire sadique. Mais ma pauvre fille, c'est toi qui est contre nature ! Tu es une gamine pourrie gâtée qui fait des caprices pour une marque de maquillage et par dessus le marché, une homophobe ! Tu sais, ta protection, ce sera sans moi ! Hors de question que je protège une garce homophobe qui veut briser un couple par pur plaisir !

- Tu ne peux pas faire ça ! Bucciarati va te virer de son équipe, déclara une Trish fière.

- Tu crois ? Je n'en serai pas si sûr à ta place, il préférera protéger un membre de sa famille qu'une inconnue homophobe qui veut le séparer de son âme soeur !

- C'est un ordre direct de mon père, il ne peut pas refuser !

- Et bien, on vivra en paria de Passione, déclara Giorno. Bucciarati aime trop Abbacchio pour te laisser les séparer. Tu as déjà perdu avant même d'avoir commencé ! Renonce maintenant et fais le bon choix, Trish !

- Je… commence Trish avant que quelqu'un ne frappe à la porte, la faisant taire.

- Fugo ? Mista ? Vous êtes là ? demande timidement Narancia derrière la porte, permettant aux garçons de se détendre.

- Oui, on est là, Narancia ! répond Fugo en allant lui ouvrir la porte, Trish s'éloigne du groupe pour aller chercher sa lime et s'occuper de ses ongles.

- Oh ? Vous êtes tous là ! Vous faisiez quoi ?

- On ne faisait que discuter, répondit Mista. Tu as besoin de quelque chose?

- Non, mais je m'inquiétais, je ne trouvais personne. Où sont Bucciarati et Abbacchio ? continua Narancia en remarquant que le couple n'était pas présent.

- Ils sont en train de discuter dans une des chambres, ils avaient besoin d'être seuls, répondit Fugo en souriant à l'adolescent.

-Oh ! Je vais pas les déranger alors ! déclara l'adolescent en souriant."

Mista et Fugo sourirent à cela. Narancia comprenait petit à petit cette notion de couple qu'il connaissait très peu. Giorno, lui, se tourna vers Trish. Il ne la supportait pas, et il savait qu'elle n'allait pas s'arrêter à cela. Ils allaient tous devoir protéger le couple de cette folle, quitte à l'éliminer si besoin. Il était en attendant assez content que Narancia ne soit pas un poids à vouloir les déranger, s'ils lui expliquaient la situation peut-être qu'il pourra aussi se joindre à eux pour défendre Bruno et Abbacchio. Il préférait attendre encore un peu pour voir si la situation allait s'aggraver avec cette petite peste.