Chapitre 13
Abbacchio n'avait pas lâché Bucciarati qui était dans ses bras. Il lui avait laissé le temps de se remettre de ses émotions et maintenant, ils étaient installés sur le lit, le brun dans les bras de l'ancien policier. Les deux hommes n'avaient pas besoin de plus pour être heureux : la présence de l'autre et rien d'autre.
Ils aimaient beaucoup passer du temps ensemble mais ce moment de bonheur finit par se briser quand l'estomac de Bruno fait des siennes, le faisant rougir d'embarras et faisant sourire Abbacchio.
"- Allez, on va aller manger quelque chose, je commence à avoir faim aussi, déclara Abbacchio en lâchant à contre coeur Bucciarati.
- J'étais bien…, avoua Bruno en se levant.
- Moi aussi… Allez… Allons voir ce qu'on peut manger ! Ca m'étonnerait que les garçons sachent faire quoi que ce soit de mangeable, on va devoir les nourrir.
- Je pense que Giorno est capable de cuisiner, déclara Bucciarati. Mais s'il est occupé avec Mista, il ne va pas penser à cuisiner pour tout le monde.
- Je doute que Narancia ou Fugo sache cuisiner… Sans parler de Trish… Elle ne doit savoir rien faire de ses dix doigts à part se maquiller…"
Bucciarati se permit un petit sourire. Il n'aimait pas beaucoup cette fille, mais il était obligé de l'avoir sur le dos à cause du boss. Ce n'est pas son genre les filles superficielles et ennuyeuses.
Ils finissent par descendre de leur petit nuage, retrouvant les garçons dans la cuisine, Mista et Giorno mangeaient des spaghettis bolognaise dans une grande assiette, se regardant amoureusement. D'un autre côté, Narancia traînait autour de Fugo qui essayait de cuisiner et de ne pas s'énerver par l'impatience de son ainé.
"- Mais pourquoi tu ne veux pas manger comme tout le monde Narancia ?!
- Je voulais de la carbonara moi, pas de la bolognaise ! s'exclame naturellement Narancia"
Fugo fulmine et marmonne dans son coin en battant les oeufs et le parmesan, il n'en pouvait déjà plus de Narancia alors que ça ne faisait pas un jour complet qu'ils vivaient "ensemble" sous le même toit. Bruno et Abbacchio sourient simplement en voyant ce tableau, ayant vraiment l'impression d'avoir une vraie famille.
"- Oh ! Bon retour Bucciarati, Abbacchio ! s'exclama Narancia en remarquant l'arrivée des deux hommes.
- Merci Narancia, dit Bruno en souriant. Je ne savais pas que tu cuisinais Fugo, poursuit-il en s'approchant du blond qui continuait de cuisiner.
- Quand on ne dérange pas ou qu'on ne me presse pas ! dit-il en regardant Narancia d'un air sévère. Il y a des spaghettis bolognaises si vous avez faim.
- Merci Fugo, dit Bucciarati avant de prendre deux assiettes qu'il remplit."
Ils s'installèrent à table, en face de Mista et Giorno qui mangeaient tranquillement. Leone et Bruno ne restèrent pas longtemps, juste le temps de manger leurs assiettes, et ils sortirent de la maison, voulant prendre l'air.
La nuit était tombée depuis peu et on pouvait encore entendre les cigales chanter, Bruno sourit en voyant le ciel se remplir d'étoiles, Leone l'admirait, lui, le sourire aux lèvres.
"- C'est magnifique ! s'exclame Bruno
- Oui, complètement~…, sourit Abbacchio, alors que Bruno se tourne vers lui et rougit en voyant de quoi il voulait parler.
- Leone~ Je ne te pensais pas si niais ! rigole Bruno, alors que Abbacchio accompagne son rire."
Un bruit suspect dans un buisson proche les fait s'arrêter de rire, sur leurs gardes. Bruno s'approche calmement du buisson et reconnaît les vêtements de Formaggio, il soupire de soulagement.
"- Sors de là, Formaggio ! Il est au courant, tu risques rien !
- Bien. Je n'étais pas sûr, comme tu m'as dit qu'il n'y avait que toi et le blondinet sur le coup, déclara Formaggio en s'approchant du couple.
- Je ne pouvais pas le laisser sans savoir, dit Bruno en détournant le regard.
- Pas besoin de détails. Je suis venu vous donner la réponse de mon chef. Il accepte, mais il veut avoir le droit d'accepter ou de refuser les actions que vous voulez entreprendre.
- Je n'ai aucun soucis avec ça, je ne forcerai jamais quelqu'un à faire quelque chose qu'il ne veut pas, finit Bucciarati en souriant.
- Je le dirai à mon chef. Voici une adresse mail pour le contacter, dit Formaggio en tendant un papier à Bucciarati qui le prit avant de le mettre dans une de ses poches. Bien, maintenant que ma mission est accomplie, je vais partir, je vous souhaite une bonne soirée!"
Bucciarati n'eut pas le temps de lui souhaiter en retour, le membre de la Squadra était déjà parti. Il soupira, avant de se tourner vers Abbacchio qui l'invita à rentrer pour prendre rapidement contact avec le chef de cette autre équipe.
Bruno appela Giorno pour que celui-ci assiste à la conversation et l'aide dans sa démarche. Le blond regarda l'ancien policier dans une question muette et Bucciarati lui confirma le fait qu'il était au courant. Cela rassura le plus jeune qui les mena dans une pièce à l'écart des autres. Il ne fallait pas que les autres soient au courant pour le moment.
"-Tu comptes mettre les autres au courant, Bucciarati ? demanda Giorno en s'installant sur une des chaises présentes dans la pièce.
- Il faudra bien, répondit Bruno en souriant. Mais j'attends le bon moment, je ne suis pas sûr de leurs réactions…
- Mista sera partant pour nous suivre, j'en suis plus que sûr, déclara Giovanna. Il m'a avoué ne pas aimer ce que fait le Boss aux gosses. Il a très bien remarqué ce qu'il se passait. C'est surtout pour Fugo… Il est bien plus complexe et réfléchi… Il ne se laisse pas envahir par des sentiments comme la pitié ou l'indulgence… Et il a l'air d'être fidèle, il ne se détournera pas si facilement.
- Il faudra que le boss fasse une connerie pour qu'il se détourne, dit Abbacchio. Après, il aura toujours le choix, s'il ne veut pas nous suivre, on le laissera faire. Et Narancia… Il peut être utile même si ça deviendra très dangereux quand on aura passé le cap…
- Je ne les mettrai pas en danger, déclara un Bucciarati décidé. Ils ne sont au courant de rien, n'ont rien demandé... Je m'en voudrai si le boss leur fait quelque chose de ma faute.
- Tout se passera bien, Bucciarati ! On sera là pour les protéger si le Boss tente quoi que ce soit !"
Bucciarati sourit au blond, ses doutes un peu envolés, avant d'allumer l'ordinateur pour contacter le chef de cette autre équipe. C'est au même moment que le bruit d'une notification sort de l'ordinateur, l'équipe venait de recevoir le deuxième ordre du Boss, Bruno ouvre le mail, le lisant à voix haute pour les deux autres présents dans la pièce.
"- Une chance qu'on ait reçu ce mail avant de contacter ce chef, déclara Abbacchio.
- Oui… C'est une chance… Leone, tu peux aller voir les autres pour leur expliquer la prochaine mission ? Il faudrait que vous y alliez à trois… On ne sait pas si d'autres équipes risquent de nous tomber dessus… Il y aura toi, Giorno et Fugo sur cette mission. Ca vous permettra de vous rapprocher de Fugo pour mieux le cerner… Et puis vous savez qu'on ne doit pas tuer… Vous allez devoir le gérer à deux… Ca ira ?
- Ca devrait, répondit Abbacchio en soupirant. Faut juste éviter d'être trop prêt de Fugo s'il utilise son stand, je ne tiens pas à mourir.
- En quoi consiste son Stand ? demanda Giorno, curieux.
- C'est un stand dangereux, répondit Bucciarati . Il est capable de produire des virus qui peuvent te tuer en peu de temps. Mais le stand est, comment dire…. instable. Et plus Fugo s'énerve, plus son stand est instable et incontrôlable…
- Donc évite d'être trop près de lui, Purple Haze ne fait pas la différence entre ennemi et allié, finit Abbacchio. N'oublie pas de prévenir ce chef Bruno, je ne tiens pas à ce que celui qu'il va envoyer meurt."
Après quelques minutes pour s'organiser, Bruno écrit calmement le mail pour le chef de la Squadra, alors que Giorno et Leone rejoignent les autres pour expliquer la mission de demain et donner des précisions au principal intéressé, Fugo.
Une fois, les choses clarifiées, le groupe se sépare dans différentes chambres pour se reposer, Giorno et Mista avait déjà choisi leur chambre, Bruno et Leone reprennent la chambre où ils avaient longuement discutés ensemble dedans. Pour ce qui est de Fugo, il était forcé de dormir avec Narancia vu qu'il ne restait plus qu'une chambre de libre et même s'il en restait plus, Narancia avait besoin de quelqu'un pour dormir avec lui et se sentir en sécurité quand il dormait, comme quelqu'un qui veille sur lui. Fugo s'en fichait, il voulait juste dormir mais Narancia était du genre bavard, Pannacotta décide d'ignorer Narancia jusqu'à ce qu'il finisse par se taire de lui-même, fatigué par ses propres bêtises. Pour les deux autres jeunes couples, ils discutaient longuement avec leurs partenaires jusqu'à tomber de sommeil, l'un dans les bras de l'autre.
Le réveil le lendemain se fit de bonne heure. Giorno, Abbacchio et Fugo devaient être prêts à partir de bonne heure pour Pompéi. Bucciarati avait eu une réponse à son mail de la part du chef de la Squadra qui se nomme Risotto Nero. Il allait donc poster un de ses hommes à Pompéi pour les surveiller de "loin". Bruno avait fait part de la réponse à Giorno et Abbacchio juste avant qu'ils ne partent. Une fois l'information obtenue, Giorno partit vers la voiture, laissant Bucciarati et Abbacchio seuls.
"- Fais attention à toi surtout Leone…
- Ca va bien se passer, ne t'inquiète pas, rassura Abbacchio en posant sa main sur la joue de son amant. On fera attention, et de toute façon, on ne devrait pas revenir trop blessés.
- Je suis qu'en même inquiet.. Et si Fugo ne contrôle plus son stand?
- Je sais comment gérer son stand, tu le sais. On le connaît même mieux que Fugo.
- Je te fais confiance…
- C'est le principal, dit Abbacchio en souriant tendrement. Allez, je vais y aller aussi, on essaie de revenir le plus vite possible."
Il embrassa Bucciarati avant de lui envoyer un dernier sourire. Il se dirigea ensuite vers la voiture où Giorno et Fugo étaient déjà installés et ils partirent. Bucciarati espérait vraiment que tout allait bien se passer.
Le petit groupe arriva à Pompéi en peu de temps. Abbacchio en avait déjà marre de cette mission, il voulait retrouver Bucciarati et le serrer dans ses bras. Pourquoi devait-il surveiller les garçons…? Giorno n'était pas assez pour gérer Fugo ? Il voulait rentrer mais Bruno comptait sur lui pour protéger les deux blonds, surtout Fugo, du faux ennemi qui allait être mis sur leur route. Vivement que ce soit fini ! Giorno aussi en avait déjà marre. Il n'avait pas pu profiter d'un moment avec Mista avant leur départ. Il était trop focalisé sur sa mission et en avait oublié son amant, et il s'en voulait. Surtout qu'ils n'étaient plus qu'à quatre dans leur cachette et que ça devait angoissé son cher et tendre.
"- J'ai envie de rentrer, déclara Giorno. Mista ne doit pas être bien en ce moment, ils sont quatre.
- Bucciarati avait prévu de faire quelques courses à Napolis, ils ne sont que trois du coup, dit Abbacchio en avançant. Allons-y, plus vite commencé, plus vite fini."
Les deux blonds acquiescèrent et avancèrent vers les ruines de Pompéi, sous le regard d'Illuso, l'homme envoyé par Risotto. Il mit en place une embuscade et se retrouva vite à se battre contre Fugo après avoir capturé les deux autres dans son monde de miroirs. Giorno se retrouva vite inquiet : normalement, c'était contre lui qu'Illuso devait se battre, et non contre Fugo ! Heureusement, il trouva rapidement un moyen de sortir et ainsi éviter que Purple Haze fasse trop de dégâts à ses amis. Il fit sortir également Abbacchio du monde de miroirs et après un regard, l'ancien policier s'enfuit avec la clé. Illuso comprit et se mit à sa poursuite, permettant ainsi sa fuite. Abbacchio, après avoir regardé l'autre homme partir, retourna auprès des deux blonds. Il allait enfin retrouver Bucciarati !
Illuso, de son côté, était retourné auprès de Risotto et lui avait fait un rapport de la situation.
"- Espèce d'imbécile ! hurla Risotto. Tu m'as encore une fois écouté à moitié !
- Mais… pourquoi…? balbutia Illuso, ne comprenant pas ce coup de colère.
- Je t'avais donné une description de celui que tu devais attaquer ! Et bien sûr, tu attaques le plus dangereux du groupe, et le seul qui n'est pas au courant de cette alliance ! Tu as de la chance que ce Giorno soit assez intelligent pour te sortir de cette affaire !
- Excuse-moi, Risotto… Ca n'arrivera plus…
- Bien sûr ! Je ne t'enverrai plus contre eux, c'est inutile et ça te mettrait en danger pour aucune raison… soupire Risotto avant de faire un petit geste de la main pour qu'Illuso dispose. C'est bon, tu peux rejoindre les autres… J'en ai assez entendu… Je vais contacter Bucciarati, ne me gênez pas !"
Il sortit de la pièce pour rejoindre son bureau pour contacter Bucciarati pour lui faire un rapport de la situation.
Non loin de là, une personne se cachait dans l'ombre des ruines et avait observé les événements à travers sa paire de jumelles. Un petit sourire était apparu suite à ce qu'il avait vu.
"- Intéressant tout ça… Je savais que la Squadra allait tenter quelque chose contre lui… Mais la team de Bucciarati? Il est temps d'enquêter sur eux et voir si je peux en faire des alliés."
L'homme rangea sa paire de jumelles avant de disparaître dans les ruines de Pompéi.
