Auteur :Maya 80
Base : gundam wing
Genre :yaoi, romance, suspense
Couple :2x1x2, 5x1x5
La suite s'est faite attendre et je m'excuse auprès de ceux qui suivaient cette histoire. Suite à mon déménagement, j'ai eu pas mal de préoccupation et donc pas le temps d'écrire une fin qui ne soit pas bâcler. J'espère que la chute plaira aux lecteurs qui ont été fidèles à mon histoire. Je serais ravie d'avoir un petit mot sur ce chapitre, qu'il s'agisse de critiques ou de remarques. Je pense d'ailleurs que ceux qui aiment les fanfics sur gundam wing doivent encourager les auteurs pour qu'on continue à avoir de bonnes histoires !
Une dizaine de blouses blanches s'agitaient autour du mince torse dénudé. Le Chinois, maintenant en retrait, tentait de reprendre sa respiration mais semblait sur le point de s'étouffer comme s'il transmettait à celui qu'il aimait tout l'oxygène qu'il inhalait. Heero, Heero, Heero, ce nom martelait son crâne pour le fracasser ! Tout allait si bien, rien n'avait laissé présager cet arrêt cardiaque ! Encore une fois ils avaient été insouciants ! Tandis que la multitude de blouses blanches enclenchait le défibrillateur en priant pour que le cœur du jeune patient reparte, le Chinois eut à peine conscience de la litanie qui émanait du natté. Des mots dénués de sens , des bouts de phrases pour se rassurer, pour ne pas tomber dans le silence de l'angoisse…Peut-être une prière inconsciente mais des mots pour soulager cette boule au creux de l'estomac, pour la cracher, la vomir comme Duo vomissait l'idée de devoir vivre sans Heero. Après tout ce qu'ils avaient traversé, Heero ne devait pas abandonner maintenant ! L'Américain stoppa son flot de parole. Un bruit, un minuscule bruit, étincelle d'espoir pour les deux anciens pilotes, raisonnait faiblement. Qui aurait pu croire que ce simple bruit interromprait tout mouvement dans la chambre où étaient réunies une douzaine de personnes. Ce petit bip, faible mais régulier, et cette légère oscillation sur le défibrillateur que tous les yeux fixaient, rattachait encore le Japonais à la vie. Le Chinois déglutit, se retourna vers l'Américain, eut un petit rire nerveux et éclata en sanglot. Le natté se rapprocha du Chinois et le prit tout bonnement dans les bras pour le calmer.
Ca va Wuffy, il est vivant, il est vivant…
Ces paroles, dites autant pour l'ancien pilote 05 que pour lui même, n'eurent pour effet que de faire redoubler les pleurs de Wufei. Que serait-il devenu s'il l'avait perdu ? Comment envisager de vivre sans le Japonais ? Sans ses sourires ? Sans sa force ? Sans sa volonté et ses rires si précieux ? Les poings crispés sur le tee-shirt de Duo, le Chinois pleurait toute sa peur et la tension accumulée. L'Américain, aussi choqué que son compagnon, ne remarqua pas le départ des blouses blanches ni le retour d'une mince silhouette féminine.
Je viens de parler au médecin en chef…Son cœur est jeune mais c'est un miracle qu'il soit reparti…Il…Il faut savoir que…les miracles n'arrivent qu'une fois, termina la silhouette faiblement.
Dès que le Chinois entendit la voix de la jeune femme, il se détacha du corps consolateur et fixa ses yeux noirs sur le docteur Maurinson. Il avait tellement envie de hurler, de l'insulter, de tout lui mettre sur le dos ! Oui, l'accuser serait facile mais injuste…Pourtant en plus de son désarroi, la rage et la colère bouillaient en lui. Le moindre mot, la moindre réflexion menaçaient de faire éclater ce volcan que le Chinois semblait être devenu. La mâchoire crispée et le visage pourpre, il se contenta de sortir de la chambre où le Japonais reposait à nouveau. Il fut suivi de près par l'Américain qui n'avait plus rien du jeune homme charmant habituel. Le visage fermé, le regard sombre accentué par ses sourcils froncés, et les lèvres serrées témoignaient de la fureur habitant celui qui se disait être Shinigami. Les deux jeunes hommes se rejoignirent à l'extérieur du bâtiment et se scrutèrent un instant avec haine. Quel meilleur bouc-émisaire pouvaient-ils rêver mieux que leur rival ? Si Heero en était là, c'était bien la faute de l'autre, c'était sûr…Se battre n'arrangerait pas les choses ? Non mais ça défoulerait au moins ! Ca ne ferait pas guérir Heero ? Non mais ça le vengerait un peu ! Les deux jeunes hommes se tournaient autour, prêts à s'élancer sur l'adversaire et à frapper de toute leur force. Plus personne pour les forcer à se supporter, et la scène de pleurs dans la chambre du malade était déjà oubliée. Il n'y avait plus que de la rancoeur dans ce qu'ils croyaient être de la haine et qui cachait surtout leur désespoir. Entr'eux, aucun échange, pas de phrases, pas de piques. Pas besoin de mots. Pourquoi parler ? Ils n'avaient rien à se dire…Seul Heero entretenait jusqu'alors leur discussion et il semblait maintenant condamné. Même eux n'arrivaient plus à y croire…Puis, ce fut le déclic et les deux rivaux, comme mus d'une impulsion de rage encore plus forte, se jetèrent l'un sur l'autre. Les combats côte à côte, les bons moments passés ensemble, le respect de l'autre semblaient bien loin maintenant que les poings fusaient dans l'unique but d'évacuer tout le ressentiment accumulé. Tous deux anciens pilotes, leur force et leur rapidité étaient semblables ce qui ne donnait l'avantage à aucun des adversaires qui se rendaient coups pour coups. Le combat aurait pu durer longtemps si les deux anciens amis ne s'étaient pas appliqué en même temps « un coup bas » (dont nous vousépargnerons les détails !) qui les fit tomber à terre tant la douleur fut violente. Le visage crispé, recroquevillés face à face, ils reprirent doucement leur respiration :
- T'es vraiment qu'un lâche, gronda Wufei en haletant.
- Et toi t'es quoi , riposta méchamment le natté. Et puis c'est toi qui a commencé !
- Quoi ! Mais quel menteur !
- Je mens jamais ! Je fuis, je me cache mais je ne mens pas !
- Ben alors t'as de la merde dans les yeux ! Puis de toute façon je ne te parle plus !
- Et c'est moi le gamin ! On dirait une écolière effarouchée ! Et arrête de faire semblant de pas m'entendre, je sais bien que tu m'entends ! Ah tu le prends comme ça ? OK, moi non plus je te parle plus !
Maintenant dos à dos, le Chinois et l'Américain gardèrent le silence quelques instants puis :
- De toute façon je te déteste, marmonna Duo incapable de rester silencieux plus longtemps.
- Et moi, tu crois que je t'aime ? Et puis d'abord je croyais que tu me parlais plus !
- Ah non, c'est toi qui a fixé cette règle débile le premier ; moi, je n'ai fait que te suivre…
- Comme d'habitude…
- Qu'est-ce que tu insinues ?
- Que tu es irresponsable et incapable de prendre des décisions…
- Ouais, ben pour l'instant, avec tes décisions Heero a failli mourir !
- Peut-être que si tu la fermais il guérirait plus vite !
- Peut-être que si t'étais moins chiant il arrêterait ses crises !
- De quoi ? Je vois pas le rapport !
- Moi non plus en fait, admit l'Américain plus calme. Je suis à court d'arguments…On devrait peut-être appeler Quatre pour avoir des nouvelles, non ?
- Heero est là haut et nous on trouve rien de mieux que de se battre. Quel déshonneur …
La dispute en resta là et les deux jeunes hommes se levèrent doucement à cause de leur corps endolori puis s'époussetèrent en silence.
L'arabe tenta de se calmer pour la énième fois. Cela faisait maintenant plus d'un an qu'il maîtrisait entièrement son empathie mais cela ne l'empêchait pas de ressentir tout changement et tout danger chez ses amis et proches. Lorsque le cœur d'Heero s'était arrêté, Quatre avait senti une décharge électrique le parcourir et il lui avait fallu un contrôle de soi exemplaire pour ne pas paniquer. Heureusement après quelques minutes interminables, la présence du Japonais était revenue , faiblement mais elle était là. Mais pour le blond, cet arrêt cardiaque était un avant goût de ce qu'il vivrait si Heero, une prochaine fois, ne revenait pas. Cela faisait maintenant plus de 24h que le docteur J et le chercheur Italien étaient enfermés dans ce laboratoire en quête d'un miracle pour sauver l'ancien soldat parfait. Pendant tout ce temps, l'Arabe s'était senti incapable de fermer l'œil, tout comme Trowa d'ailleurs qui essayait depuis bien 3h de contacter la ministre des affaires étrangères Réléna Peacecraft. Le pauvre semblait aussi surmené que lui. Il avait toujours été très proche d'Heero depuis qu'il l'avait soigné après son auto-destruction. Dans quel état devait être Duo et Wufei…Avec en plus leur orgueil bien connu, ces deux idiots devaient faire semblant de tenir le coup pour ne pas se montrer faible devant l'autre…Le Japonais allait avoir du boulot avec ces deux là ! L'Arabe soupira : Heero devait se remettre, pour eux, pour lui, parce qu'ils seraient perdus sans lui, qu'ils étaient une équipe dont l'ancien pilote 01 était un maillon clé ! Quatre avait toujours particulièrement affectionné Heero et l'avait couvé peut-être encore plus même que son amant. Trowa était fort et avait besoin d'un amant alors que le Japonais avait besoin d'un guide, d'une ombre qui le comprenne, que quelqu'un de neutre soit là sans l'étouffer. Et les sentiments d'Heero était tellement naïfs ! L'Arabe puisait une énergie salvatrice dans les espoirs et étonnements du Japonais . Qui pouvait se vanter d'avoir une vision si enfantine et en même temps si mature sur le monde ? Quand Heero avait commencé à accepter de s'ouvrir aux autres et notamment aux dons de l'Arabe, il avait oublié tout son passé tumultueux pour se remplir d'un amour que le blond donnait sans compter. Quatre ne se considérait pas vraiment comme le confident du Japonais mais plutôt comme l'épaule indispensable à son évolution. Heero s'était tellement épanoui ces derniers mois ! Pourquoi mais pourquoi donc devait-il traverser toutes ces épreuves… L'Arabe se massa délicatement les tempes jusqu'à ce que son amant repousse légèrement ses mains pour les remplacer par les siennes.
- Merci, dit Quatre en tentant tant bien que mal de se détendre. Tu as réussi à contacter Réléna ?
- Oui, je viens de l'avoir. Elle arrive immédiatement. Des nouvelles de…
- Non, soupira Quatre.
Puis, pris d'une bouffée de colère, il se leva attrapa la chaise la plus proche et la fracassa avec violence contre le mur en lâchant une volée d'injures.
- Calme toi chéri, murmura le Français en serrant son amant contre lui.
- J'en peux plus Trowa. On est tous là à le regarder crever sans pouvoir rien faire…Heero ne mérite pas ça...
- Fais-lui confiance Quatre. Si quelqu'un peut se sortir de cette situation c'est bien lui…
- Qu'est-ce que ! Mon vibreur ! Allô ? Professeur ? C'est vous ? Non attendez, je ne comprends rien, parlez moins vite, s'impatienta le jeune homme blond en arpentant la pièce. Ca y est ! Oh putain de merde ! Vous voulez dire que vous avez réussi ? Vous pouvez guérir Heero ? Oui oui bien sûr je sais bien qu'on en est encore qu'au stade expérimental mais on a pas le temps de faire d'autres simulations ! Apportez le vaccin immédiatement.
L'Arabe indiqua l'adresse de l'hôpital, éteignit son portable d'une main tremblante puis se retourna vers Trowa, les yeux mouillé d'émotion.
- C'est…C'est bon ! Ils l'ont Trowa ! Ils l'ont, s'exclama Quatre en se jetant dans les bras du Français qui le fit immédiatement tourbillonner tant lui même se sentait soulagé.
Le Chinois regarda sa main gauche parcourue de légers spasmes. Pour y mettre fin, il la saisit de l'autre main. Il était pitoyable mais ce n'était rien face à l'état de l'Américain. Si lui réussissait à enfouir plus ou moins bien en lui son chagrin, ce n'était pas du tout le cas du natté. Celui-ci semblait ravagé par la tristesse et l'inquiétude. Son état semblait se dégrader à une vitesse faramineuse et Wufei songea que la perte de celui que lui aussi chérissait détruirait probablement le pilote 02. Le Chinois se remémora les derniers mois partagés avec le Japonais et ceux-ci lui paraissaient bien comme les plus beaux qu'ils avaient vécu jusqu'à présent…Il désirait…Il désirait tant partager d'autres moments si heureux avec Heero…même…partager sa vie avec Heero…Quitte…Oui ! Quitte à le partager avec cet imbécile, cet irresponsable de Maxwell. Il en serait capable. Par amour pour le japonais, il le ferait. Il supporterait l'autre près de celui qu'il aimait ; il le tolérerait le matin comme le midi, comme la nuit…Il accepterait qu'Heero partage sa couche aussi bien avec lui qu'avec l'Américain. Il apprendrait à vivre tous les jours auprès de cette boule d'énergie en échange de la tendresse et du bonheur qu'Heero lui insufflait par sa présence. Tout ça il le ferait, sans jamais se plaindre ! Il en faisait le serment ! Mais Heero…Heero devait vivre !
- Je t'en supplie Yuy…Vis, laissa échapper Wufei en se recroquevillant sur lui-même.
Duo quant à lui se balançait d'avant en arrière, d'un geste compulsif, comme absorbé dans un autre monde. Incapable de réagir, d'accepter ce qui se produisait, il semblait s'être mis lui même en pause. Ses grands yeux tirant sur le violet étaient vides de toute expression et regardaient fixement un point que lui seul devait percevoir. Sans Heero, il n'était tout simplement rien. Comment pouvaient-ils être tous autant dépendants les uns des autres. La guerre les avait plus affaiblis qu'ils ne le pensaient ?
Une mince silhouette se glissa prés de Duo et stoppa de ses mains blanches les balancements du natté. Elle glissa ensuite ses mêmes mains sous le menton de l'Américain et le lui souleva doucement.
- Duo. C'est Réléna. Lève-toi, allez, incita la jeune femme d'une légère pression sur l'épaule. Je viens de voir Quatre qui a eu à l'instant J au téléphone. Tu m'entends Duo ? Ils ont le vaccin. Ils sont en chemin. Duo ! Il faut que tu te secoues ! Heero va vivre, mais pour ça il faut qu'il tienne encore quelques heures…Jusqu'à ce que le vaccin arrive.
- Laissez moi faire, interrompit le Chinois en se levant, les genoux flageolant quelque peu sous le poids de l'émotion née du nouvel espoir qu'apportait avec elle Réléna.
- Réveille-toi, stupide irresponsable ! Triple idiot ! Tu vas arrêter de nous faire chier un peu, hurla Wufei en secouant violemment le natté, puis en lui assénant une gifle monumentale.
- Tu es sûr que…, hésita la jeune femme face à cette méthode pour le moins violente, elle qui s'affirmait être une pacifiste convaincue.
- En vérité je n'en sais rien, dit le Chinois en lui faisant face, un léger sourire sur les lèvres, mais j'en avais trop envie.
- Mais c'est pas possible, vous êtes de vrais gamins, toi et Duo, constata Réléna incrédule.
- Parce que tu considères Heero comme quelqu'un de responsable et de parfaitement équilibré, toi ?
- Face à vous deux, je commence à relativiser, répliqua la jeune femme en agitant désespérément sa main droite devant le visage de l'Américain pour percevoir un semblant de réflexe.
- Tu t'attends à quoi ? Il n'a jamais fait preuve d'intelligence alors c'est pas maintenant que va briller une lueur d'intelligence dans son regard, grommela Wufei.
- Duo est quelqu'un de très intelligent Wufei et ça m'étonne que ton amour pour Heero t'aveugle au point que tu ne le vois pas…Je ne comprends pas…Je pensais que tu estimais beaucoup Heero et si ce dernier témoigne tant d'affection pour Duo c'est qu'il doit y avoir une raison, non ?
- Peut-être, avoua le Chinois en détournant légèrement la tête.
- Heero est quelqu'un d'exigent et c'est pour ça que les gens qui l'entourent, qui lui sont proches, sont à mon avis des personnes forcement rares et précieuses…J'ai bien peur que tu aies raison en tout cas…
Le Chinois, perdu, leva un sourcil et secoua la tête pour montrer son incompréhension.
- La claque reste encore ce qui l'a fait le plus réagir jusqu'à présent…Si jamais Heero se réveille avant Duo, il ne me pardonnera jamais de ne pas avoir veiller sur lui…
- Ce n'est pas de ta faute si cet imbécile est incapable de penser à quelqu'un d'autre qu'à lui. Je n'ai pas du tout envie qu'Heero soit triste à cause de cet Américain alors, s'il faut le baffer jusqu'à ce qu'il se réveille, et bien je m'y résoudrai avec bonheur.
- Excusez-moi de vous déranger mais un certain Mr. Raberba Winner m'a demandé de vous faire savoir que le vaccin est arrivé et qu'ils vont le transfuser immédiatement au patient, prévint une infirmière avant de s'éloigner vers d'autres patients.
- Heero, lâcha soudainement le natté sorti de sa léthargie.
Il se leva brusquement et voulut se précipiter dans la chambre du Japonais mais fut bloqué par un buste musclé.
- Ca suffit Maxwell. Montre toi patient! Ce n'est pas le moment de déranger les médecins.
- Reprends plutôt des forces pour quand Heero se réveillera d'accord, enchaîna Réléna sur un ton bien plus doux que celui du Chinois.
Duo passa sa main dans sa frange, geste qui trahissait une nervosité et une impatience mal contrôlée chez lui.
- OK…Je vais attendre…Je suis désolé, je suis un peu nerveux voilà tout.
- Qu'est-ce que ça sera quand tu seras vraiment nerveux alors, répliqua sèchement Wufei.
Le Chinois comprit véritablement l'état d'angoisse de l'américain lorsqu'il s'aperçut que Duo n'avait pas même relevé sa remarque. Le Chinois lui même savait que sa colère contre l'Américain ne masquait que son inquiétude pour le Japonais. En vérité la seule chose qu'il pouvait reprocher au natté était d'aimer aussi fort que lui la même personne.
Duo avait beau s'agiter en tout sens, il n'en percevait pas moins la tension qui émanait de son compagnon d'arme et de la jeune fille. Alors que celle-ci ajustait avec obsession son tailleur, le Chinois tremblait imperceptiblement, peut-être même ne se rendait-il pas compte des légères secousses qui l'agitaient. L'espoir qu'Heero soit bientôt réveillé et remis totalement sur pied, suscitait en lui une bouffée de joie et d'énergie qu'il avait besoin de communiquer. L'Américain, contrairement au Chinois, avait beaucoup de mal à gérer ses émotions et il se laissait très vite aller du désespoir à un optimisme exagéré. Heero avait ce don particulier de stabiliser ses sentiments et émotions. Face à son calme et à sa détermination, le natté se maintenait à une simple énergie communicative et à une nature joyeuse. Parce qu'il aimait Heero et qu'il désirait être à la hauteur, il se surveillait sans cesse pour ne pas déborder d'émotions. Mais il devait bien avouait que parfois Wufei avait raison et qu'il agissait à la limite du raisonnable…Tout ce qu'il voulait c'était aimer Heero comme il méritait d'être aimé ; mais est-ce qu'il réussirait à lui apporter le sécurité, la stabilité nécessaire que son état exigerait sûrement s'il guérissait ?Wufei…Wufei aimait sincèrement le japonais et il était quelqu'un de parfaitement responsable et avisé, bien que bougrement têtu et coincé…Peut-être saurait-il mieux protéger Heero que lui même. Pourtant, c'était à lui qu'Heero avait demandé de prendre soin du Chinois, non ? Peut-être que le Japonais le voyait plus fort qu'il ne l'était vraiment ou peut-être était-ce lui même qui se sous estimait…
Quatre et Trowa arrivèrent main dans la main, la mine tous deux si fatiguée qu'on ne pouvait guère discerner lequel se reposait le plus sur l'autre. Ils avaient tous l'air pitoyable, songea le natté. Ils devaient se ressaisir, sinon, de quoi auraient-ils l'air face à Heero ?
- Ca va marcher. Ca doit marcher, conclut simplement l'Arabe en pressant de sa main droite l'épaule du Chinois qui se contenta d'acquiescer.
- Les médecins nous tiennent au courant. En attendant, nous devrions tous nous reposer un peu, conseilla le Français.
Tous approuvèrent. Trowa et Quatre se dirigèrent vers la cafétéria de l'hôpital car ils n'avaient rien mangé depuis près de deux jours. Réléna, elle, se mit en quête d'un espace plus isolé pour pouvoir travailler. Son rôle de ministre lui demandait beaucoup d'énergie et beaucoup de temps. Pour le Japonais, bien sûr, elle avait mis ses obligations de côté mais durant ce laps de temps où elle ne pouvait rien faire pour lui, autant en profiter pour se remettre à son travail. Il ne resta donc bientôt plus que le Chinois et l'Américain. Aucun d'eux n'avait véritablement envie de se retrouver seul mais leur fierté les poussait à ne pas même échanger un regard. D'un tacite accord , ils déambulaient doucement dans les couloirs de l'hôpital à la recherche d'une sortie éventuelle pour s'aérer. Lorsqu'ils atteignirent enfin les jardins qui entouraient le bâtiment, ils s'allongèrent silencieusement sur le gazon. De longues minutes s'écoulèrent durant lesquels les deux anciens pilotes humèrent l'odeur de l'herbe fraîchement coupée et profitèrent du soleil, qu'aucun nuage ne voilait. Duo fut le premier à rompre le silence. Les yeux fermés, il se décida à confier ses craintes concernant le Japonais, quitte à s'attirer le dédain du Chinois :
- Dis Wufei…Tu crois qu'il y a une chance, même minime pour que…
- Bien sûr que oui, répondit d'un ton coupant le Chinois. Tu n'as pas entendu Winner tout à l'heure ?
Le natté attendit un peu avant de reprendre d'une voix plus hésitante :
- J'ai tellement la trouille, c'est dingue…Je pensais pas qu'on pouvait avoir aussi peur pour quelqu'un…Même durant la guerre…Tu sais Wufei…Je pourrais faire n'importe quoi pour lui ! N'importe quoi, reprit l'Américain en regardant le Chinois dans les yeux.
- Yuy est quelqu'un pour qui l'on est prêt à faire des compromis et des sacrifices. Quand il se réveillera, il aura besoin de tout notre amour.
Cela avait été dit à demi mot mais ils n'en avaient pas besoin de plus pour l'instant. Ils ne s'aimaient pas, ils n'étaient pas même encore amis, c'était trop tôt. Pouvait-on même parler de respect, eux-même n'en était pas sûrs…Ce qu'ils respectaient mutuellement était l'amour que l'autre portait au Japonais. Ils avaient besoin l'un de l'autre pour veiller sur celui qu'ils aimaient, voilà la seule chose dont ils étaient certains. Le reste au fond n'était pas si important…Et puis, tout espoir n'était pas perdu, leur relation pourrait peut-être évoluer, changer au nom de la même passion qui les animait. Duo et Wufei, en alliant leurs qualités et leur amour, veilleraient sur cet être parfait dont cette même perfection était peut-être le seul défaut.
Une mince silhouette se rapprochait à vive allure des deux anciens pilotes, tout à leur réflexion sur l'échange qu'ils venaient d'avoir. Bientôt ils purent identifier la jeune ministre, essoufflée mais bouillonnant d'une énergie nouvelle. Arrivée devant les deux hommes, elle se pencha pour reprendre son souffle et dit précipitamment entre deux inspirations :
- Hee…Heero…Il…
- Oh bon dieu, lâcha le Chinois paniqué en agrippant le bras de Réléna pour l'inciter à parler.
- Il va mieux ! Il va beaucoup mieux ! Son état, non content d'être stable, semble s'améliorer, s'exalta presque la jeune femme.
- Il…va guérir, dit doucement le natté comme pour faire l'expérience de ces mots magiques et se persuader de la véracité des dires de Réléna.
- Je suis venue dès qu'il a commencé à montrer des signes de réveil.
- Il est en train de se réveiller, répéta Wufei, un sourire béat aux lèvres.
Le Chinois se tourna vers Duo et put constater que lui aussi le regardait. Un moment d'hésitation laissa rapidement place à cette certitude : leur accord tacite, alors que la situation semblait désespérée, n'était pas rompu.
- Alors, qu'est-ce qu'on attend pour y aller, demanda le natté armé de son sourire charmeur et de sa voix moqueuse.
- Uniquement que tu bouges tes fesses Maxwell, répliqua Wufei en se dirigeant d'un pas rapide vers l'hôpital.
Réléna les regarda avancer et quand ils furent à quelques mètres d'elle, elle pensa que décidément, ils faisaient tous les trois un couple bien étrange et qu'il faudrait probablement toute la détermination d'Heero pour qu'ils puissent construire un futur ensemble. Pourtant, la jeune femme était sûre que le Japonais relèverait le défi et vaincrait une fois encore, là où tout autre aurait échoué.
Merci d'avoir suivie cette histoire et je m'excuse si elle ressemble un tant soit peu à une déjà existante, cela n'était pas le but si c'est le cas.
Petite review ? ;)
