Chose promise, chose due, voilà le 1er chapitre de l'autre fanfiction que j'ai commencée pendant le NaNoWriMo de cette année.

Il s'agit d'un crossover entre Détective Conan (manga de Gosho Aoyama) et Maximum Ride (série de livres de James Patterson). Vous pouvez lire sans connaître Maximum Ride, c'est même fait pour, par contre l'inverse est moins conseillé, mais vous faites ce que vous voulez.

Du coup, vous pouvez maintenant me dire si vous préférez un chapitre de cette fic ou de Capacités recherchées pour la semaine prochaine. Si vous n'avez pas de préférences, alors se sera Capacités recherchées.

Bonne lecture, et n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez ! ;)

PS : le ton de Maximum Ride est assez différent de celui de DC, donc si les persos vous paraissent parfois OOC, c'est normal, même si j'essayerais d'éviter ça au début.


Chapitre 1 : L'attente


La neige tombait à gros flocons dehors, et le vent s'en mêlait, rendant le paysage invisible derrière le rideau de neige. Le manteau qui recouvrait le sol s'épaississait de plus en plus, et n'allait sans doute pas tarder à atteindre une hauteur record pour l'année.

En plus de tout ça, il devait probablement faire un froid de canard là dehors. Heureusement, ni Agasa ni Ai n'en souffraient, bien au chaud chez eux. Peu de gens seraient assez fous pour sortir par un temps pareil, la route étant sans doute impraticable en voiture, aussi n'avaient-ils pas de projets particuliers pour la journée, l'école ayant été annulée en raison du mauvais temps.

Néanmoins, le confort d'être à l'abri et au chaud par une météo pareille ne suffisait pas à les dérider. Le professeur et Ai étaient tous deux installés sur le canapé, regardant la tempête qui sévissait dehors avec un regard pensif et inquiet.

-Ça fait un mois aujourd'hui, c'est ça ? Demanda Agasa.

-Oui, confirma Ai. Un mois pile.

-Et toujours rien ? Continua-t-il en lançant un regard incertain à son téléphone, posé sur la table à côté de leurs tasses.

-Non, et ce n'est sans doute pas aujourd'hui qu'ils trouveront quelque chose. Ils le savent, à l'agence, et ne doivent pas avoir meilleur mine que nous en ce moment.

Cette remarque sembla déprimer le professeur encore plus. Il poussa un soupir en regardant la neige.

-Mais où peut-il bien être ?

Il ne demanda même pas à la scientifique si elle pensait qu'il était toujours en vie. Il lui avait déjà posé la question, il connaissait son avis sur le sujet, et n'avait pas vraiment envie qu'elle baisse son moral encore plus. Déjà que même lui avait du mal à rester optimiste après un mois.

Un mois bon sang ! Un mois sans la moindre piste, sans la moindre nouvelle, rien. Il n'avait pas réapparu de quelque façon que se soit, ils n'avaient reçu aucune demande de rançon, absolument rien. C'est comme s'il avait simplement disparu de la surface de la terre.

Personne ne comprenait. Comment ? Pourquoi ? Bien sûr, cela arrivait que quelqu'un meurt et que son corps ne réapparaisse que bien plus tard, mais tout de même. Beaucoup de gens l'avaient cherché, bien plus que ce que les médias avaient laissé voir, comment pouvaient-ils être toujours dans l'ignorance ?

Ai partageait son étonnement. Au début, elle avait vraiment eu peur que se soit eux. Mais elle avait vite compris que ce n'était pas le cas. Quelque chose chose clochait. Si ça avait été eux, alors ils s'en seraient pris à ses proches. Ils l'auraient sans doute retrouvée, elle aussi. Là, rien. Seule une personne manquait, et même si le manque de preuves semblait les incriminer, elle avait eu plus tard la confirmation qu'ils n'avaient rien à voir là dedans. Mais dans ce cas, qui avait bien pu s'en prendre à lui ? Qui avait réussi à l'enlever, le neutraliser, peut-être même le tuer, avec tant d'efficacité ? Et sans laisser aucune trace ?

Plus personnes n'avait d'hypothèses nouvelles à tester, d'idées à proposer. L'enquête en était à son point mort depuis trop longtemps déjà, la police avait bien été obligée de passer à autre chose. D'autres enquêtes se présentaient tous les jours, mais celle-ci demeurait, étrange. Peu osaient le dire, mais pour beaucoup, c'était désormais peine perdue. Quoi qu'il se fut passé, il était sans doute déjà trop tard, même s'ils restaient beaucoup à être prêts à se précipiter sur la moindre piste.

Il n'y avait tout simplement rien. Pas la moindre petite piste, depuis un mois.

Ai le savait, les chances pour qu'il y ai une amélioration aujourd'hui étaient très faibles, voir quasi inexistantes pour être honnête. Le fait que cela fasse pile un mois aujourd'hui qu'il avait disparu n'y changerait rien. Le professeur le savait également, mais peut importe ses doutes, il était de nature trop optimiste pour se contenter de ce silence.

Pourtant, c'était ce qui les entourait en ce moment. Le silence.

Oh, il y avait bien le bruit du vent. Là dehors, la tempête de neige continuait, mais le silence demeurait dans la maison.

Le silence.

Qui fut brisé par la sonnerie.

Les deux personnes tournèrent la tête vers la porte, surprises.

-Qui a eu la folie de sortir par ce temps ? S'étonna Agasa.

-Sans doute quelqu'un qui ne tient pas beaucoup à la vie, remarqua posément Ai.

Le professeur se leva et y ouvrir, laissant passé un adulte couvert de neige. Il eu beau s'épousseter avant d'entrer, il laissa malgré tout de gros flocons dans l'entrée et s'en excusa aussitôt auprès de son hôte.

-Pardonnez-moi de salir votre maison, professeur, mais il fait un tel temps.

Okiya Subaru se retourna un temps pour poser son manteau et également faire tomber la neige coincée dans son écharpe pendant qu'il tournait le dos à la pièce puis il se retourna pour être accueillir par un professeur stupéfait.

-Mais enfin, qu'est-ce qui vous a pris de braver pareille tempête juste pour venir nous voir ? Je n'arrive même pas à voir les maisons voisines d'ici, vous auriez pu vous perdre !

-N'exagérons rien, nous habitons à côté, mais c'est vrai que ce temps ne facilite pas les choses, j'ai rarement vu pareille tempête !

-Et moi donc ! S'exclama Agasa. Venez vous réchauffer !

Il entraîna son invité près du canapé et de sa table basse, qu'il avait délaissée il y a quelques secondes. Voyant leurs tasses, à lui et Ai, il s'empressa de proposer à boire au jeune homme, qui accepta volontiers.

-Et donc, qu'est-ce qui vous amène ? Questionna Ai.

-Eh bien, cela fait un mois jour pour jour aujourd'hui, j'ai pensé que votre moral ne devait pas être au plus fort alors, vu que je n'avais rien à faire, je me suis dis que passer vous voir ne nous ferait pas de mal, autant à vous qu'à moi.

-Alors vous n'avez toujours rien trouvé, hein ? Ni vous, ni la police, constata Ai avec un ton entre l'ironie et la déception.

Leur invité se contenta du silence comme approbation. Rien de neuf, comme toujours, toutes les idées qui étaient venus à l'esprit des gens impliqués dans l'enquête n'avaient jamais menées à rien. Un tel néant dans une affaire était rare, de l'avis même des policiers qui s'en étaient occupés, mais cela n'aidait en rien à éclaircit le mystère de cette disparition...


Le temps n'était pas différent à l'agence, et l'atmosphère non plus. On aurait pu croire à un après midi normal pourtant. Kogoro était à son bureau, essayant désespérément de faire marcher son téléviseur qui avait des difficultés à afficher l'émission à laquelle participait son idole Yôko Okino, et Ran s'exaspérait de le voir ainsi, même s'il fallait bien reconnaître qu'on ne pouvait pas lui reprocher de ne pas travailler. Par un temps pareil, aucun client ne se risquerait à venir jusqu'à l'agence, et même s'il avait eu une enquête, sortir n'était pas la chose dont on avait le plus envie quand on voyait la neige qui tombait dehors, et ce n'était pas non plus la chose la plus conseillée à faire par un temps, pareil, pour des raisons de sécurité. D'ailleurs, la circulation était quasi inexistante dans la rue.

Néanmoins, quelque chose clochait. Quelque chose de bien plus évident que chez le professeur. Quelqu'un manquait, une présence. Il manquait une silhouette sur le canapé, usuellement occupée à lire un manga ou partager la télévision de la maison.

Conan Edogawa manquait depuis un mois. Et cela se ressentait, surtout aujourd'hui. Ran était assise sur le canapé elle aussi, regardant la place vacante, et elle aussi songeait au fait que ça faisait un mois pile qu'il avait disparu. Déjà...

Elle ne s'y habituait décidément pas. Il avait beau ne pas être de la famille, cela faisait tellement longtemps qu'il était là que son absence créait un réel vide. Et même après un mois, même en sachant qu'après un tel délai, les chances de le retrouver vivant étaient infimes, elle ne pouvait se résoudre au pire.

Son père ne lui était pas d'un grand secours. Oh, elle savait qu'il avait fait son possible, et elle le savait tout autant concerné qu'elle par la disparition de leur protégé. Justement. Il était affecté lui aussi, même si on pouvait en douter en le voyant ainsi accaparé par son émission. Lui aussi ne baissait pas les bras, même s'il savait que les chances étaient infimes. Il devait bien ça aux parents du petit.

Très bizarre, d'ailleurs, la réaction des parents. Ils n'avaient jamais vu le père, seule la mère de Conan était venue lorsque, après quelques jours, ils avaient bien été obligés de les avertir via le professeur.

Elle avait parut vraiment atteinte, vraiment triste et inquiète, d'une façon réellement sincère, si bien que Ran s'était senti obligée de la rassurer. Elle avait aussi vu un drôle de regard chez cette femme, comme une sorte de compassion pour elle et son père, comme si elle avait conscience de ce que la disparition de Conan représentait pour eux.

Ran avait confiance, elle avait sans doute tout fait pour retrouver son fils, mais elle ne l'avait presque pas revue depuis. C'était surtout le professeur qui communiquait avec eux pour les tenir au courant, comme s'il jouait le rôle d'intermédiaire. Mais où étaient-ils partis alors que leur fils avait disparu ? Et pourquoi le père ne s'était même pas donné la peine de se déplacer ?

Il n'y avait pas que ça, bien sûr. Comme les Kudo étaient de la famille éloignée de Conan, Yukiko et Yusaku avaient été mis au courant, et ils étaient venus aider la police, sans grand succès. A cette occasion, Ran avait constaté qu'ils paraissaient eux aussi fortement affectés par la disparition de Conan, en particulier Yukiko, dont la réaction lui rappelait la mère de Conan. A un tel point que la jeune fille s'étonnait que Shinichi ne lui ai jamais parlé de lui auparavant, sa famille et lui avaient pourtant l'air proches.

Et Shinichi, justement, elle ne l'avait pas revu depuis longtemps non plus. Cela n'aurait pas été surprenant... Si Conan n'avait pas disparu. Mais malgré la situation, il n'était pas revenu. En fait, depuis la disparition de Conan, il était très distant. Il disait qu'il enquêtait quelque part où on captait très mal, et quand elle lui avait demandé pourquoi il ne revenait pas, il avait répondu que ses parents s'en occupaient déjà et qu'il avait confiance, mais qu'il ne pouvait pas revenir car il était occupé. Il avait eu l'air bizarre cependant, et Ran se demandait s'il n'était pas, lui aussi, plus affecté qu'il ne voulait l'admettre, ce qui l'étonnait tant elle avait peu vu Conan et Shinichi ensemble. Se connaissaient-ils si bien que ça ? Mais alors pourquoi diable Shinichi ne lui avait-il jamais parlé de lui ?

Ce n'était qu'une infime partie des questions qui entouraient Conan et sa disparition. Sans parler des circonstances même de cette dernière : on ne savait même pas où il avait disparu exactement, sinon cela aurait probablement grandement fait avancer l'enquête. A ce moment là, il était en vadrouille, seul comme il en avait parfois la mauvaise habitude, et puis il avait simplement disparu. Quand, inquiets, ils avaient essayé de le contacter, le professeur leur avait appris qu'il avait laissé son téléphone à charger chez lui juste avant sa disparition. Ils avaient alors essayé avec le badge, sans plus de résultat, et quand ils avaient finis par utiliser les lunettes radar, elles étaient restées désespérément vides.

Et depuis, rien, ou presque. Le dossier était tristement vide.

Et maintenant, un mois après, ses proches commençaient à envisager plus que jamais la terrible idée que, peut-être, ils devraient passer le reste de leur vie sans jamais le revoir. Et pour certains, l'idée passait très mal.

Ran en faisait parti.


-Allons, ne soyez pas si défaitistes, dit doucement Okiya.

-Ce qui m'étonne, c'est plutôt votre optimisme disproportionné, répliqua Ai. Je n'ai aucune envie que se soit la vérité, mais je sais que tant de temps après, les chances de retrouver un disparu sont infimes. Cela ne me fait vraiment pas plaisir, mais je préfère me faire à l'idée de ne plus jamais le revoir plutôt que de poursuivre des chimères.

Ai resserra ses bras autour de sa poitrine en disant cela. Elle avait beau aborder son air nonchalant habituel, elle ne pouvait cacher que le sujet la touchait vraiment. Son air triste prouvait qu'elle se serait largement passée de devoir faire à nouveau le deuil de quelqu'un à qui elle tenait. Néanmoins, elle pensait chaque mot de ce qu'elle avait dit. Bien qu'ils n'aient aucune preuve, elle préférait se faire à l'idée la plus probable, soit l'hypothèse selon laquelle, quoi qu'il lui soit arrivé, Conan n'était plus de ce monde, plutôt que de se bercer d'illusions. Elle savait très bien que, si cette première hypothèse venait à se révéler juste, la réalité n'en serait que plus douloureuse si elle était trop optimiste.

C'était aussi pour cela qu'elle cherchait à convaincre le professeur Agasa de se ranger à son avis. Elle ne voulait pas qu'il souffre s'ils venaient à apprendre une mauvaise nouvelle comme celle qu'elle redoutait depuis un mois.

Mais visiblement, il n'était toujours pas de son avis. Et Okiya non plus, ce qui, pour une raison qu'elle ignorait, l'étonnait venant de lui.

-Je te trouve bien négative tout de même. On parle d'un enfant, certes, mais particulièrement intelligent et débrouillard, cela ne devrait-il pas suffire pour faire pencher la balance de l'autre côté des probabilités ? Remarqua Okiya.

Ai sourit devant l'argument. Un sourire amer, presque nostalgique.

-Le professeur m'avait dit la même chose, un jour où Conan avait disparu, pendant une affaire d'il y a longtemps. Je lui avais alors rappelé, comme je vous le rappelle maintenant, que Conan sait que ses proches s'inquiètent pour lui et qu'il les contacterait pour les rassurer s'il le pouvait. S'il ne le fait pas, c'est qu'il ne doit pas être capable de le faire, et c'était en effet le cas à l'époque. Et si ici aussi quelqu'un ou quelque chose l'en empêche, je ne vois pas comment ni pourquoi il serait toujours en vie aujourd'hui. Cela fait un mois !

-C'est vrai, mais ce n'est pas le seul scénario possible.

Ai soupira.

-Nous avons déjà eu cette discussion. Vous m'avez dit vos autres théories, mais on a aucun moyen de les vérifier. Et comme je le disais, après autant de temps, ce sont loin d'être les plus probables.

Le professeur paraissait gêné par cette idée, mais il n'arrivait plus à trouver d'arguments pour la contredire. La position de Ai était certes un peu pessimiste, mais elle était sans doute plus réaliste que lui, il en avait conscience. Difficile, avec ça, de la faire changer d'avis. Pourtant, il voyait bien que la situation la faisait souffrir, comme eux tous. Elle avait beau privilégier une hypothèse, elle ne savait pas.

Aucun d'entre eux ne savait.

Et c'était surtout cela qui faisait mal.


Màj du 26.06.2021