Et hop ! Comme je l'ai dis au début du chapitre 2 de Capacités recherchées, pour Noël j'ai décidé de vous donner un chapitre de chaque fic ce week-end, cadeau potentiellement renouvelable le week-end prochain !

Merci pour vos retours pour cette fic. Pour l'instant, c'est plutôt positif donc j'espère que vous apprécierez cette suite ! Bonne lecture !

Chapitre 2 : Retour

C'est alors qu'un silence lourd de sens s'installait qu'ils l'entendirent. Un faible bruit, comme si on frappait ou grattait à la porte, mais si peu fort qu'ils ne l'auraient sans doute pas entendu s'ils étaient toujours en train de parler. Le professeur se tourna vers la porte, étonné.

-C'est vraiment quelqu'un en train de frapper à la porte ou bien c'est le vent ? S'interrogea-t-il à haute voix.

-La meilleure façon de le savoir est d'aller voir, sourit Okiya en se levant, devançant le professeur pour aller ouvrir.

Ce dernier lui emboîta le pas, et sans trop savoir pourquoi, Ai les imita.

Ils arrivèrent à la porte à peu près en même temps et, comme Okiya était toujours devant, il se permit de l'ouvrir.

Au début, il ne virent rien d'autre que la tempête, leur vision étant gênée par la neige que le vent leur envoyait à la figure. Ai, qui était plus bas que les autres, fut la première à le voir, des pans de sa tête et de ses vêtements encore visibles malgré la neige qui commençait à le recouvrir.

-Edogawa-kun !?

Surpris, les deux adultes baissèrent la tête pendant qu'Ai passait à côté d'eux pour se précipiter vers la forme déjà à moitié ensevelie sous la neige.

C'était bien lui. Conan Edogawa, alias Shinichi Kudo, porté disparu depuis un mois. Il était blême mais ne tremblait plus malgré le froid, et ses yeux mis clos semblaient être sur le point de se fermer. Il était de toute évidence dans un état d'hypothermie avancé, ce qui n'avait rien d'étonnant vu le temps qu'il faisait.

-Shinichi ! Laissa échapper le professeur Agasa en découvrant l'enfant alors qu'Ai s'agenouillait pour évaluer son état.

-Il est en train de passer en hypothermie grave, il faut vite l'emmener à l'intérieur ! S'exclama la scientifique.

-Laisse-moi faire, fit Okiya en se baissant pour prendre Conan.

Il épousseta sommairement la neige qui le recouvrait et le porta à l'intérieur. Sous les recommandations d'Ai, le professeur se hâta d'amener une couverture et de l'étaler sur le canapé, puis ils allongèrent Conan dessus et le recouvrirent d'une seconde couverture. En couplant leurs connaissances à eux trois, surtout Okiya et Ai, ils s'activèrent pour réchauffer l'enfant, mais pas trop rapidement car cela pouvait être dangereux.

Malgré leur réactivité dès qu'ils l'avaient découvert, le détective avait sombré dans l'inconscience. L'un d'eux fit remarquer que ses vêtements devaient être mouillés à cause de la neige, et ils réussirent à lui en dégoter des secs. En s'occupant de ses vieilles affaires, Ai remarqua aussitôt que la veste et le T-shirt qu'il portait alors étaient en lambeaux dans le dos, et parcourus de nombreux autres trous faisant penser à des marques de plaies et autres blessures semblables.

Elle apporta les affaires déchirées aux deux hommes pour leur montrer pendant qu'ils étaient assit en face de l'endroit où dormait Conan, surveillant l'évolution de son état.

-Vous avez vu un peu l'état de ses vêtements ?

-Oui je l'ai remarqué tout à l'heure quand on l'a changé, confirma Okiya. On dirait que ça correspond aux traces de blessures et d'anciennes cicatrices que j'ai pu repérer tout à l'heure. Comme s'il avait été blessé, mais il y a un petit moment de cela. Seules de rares plaies avaient l'air récentes.

Avant qu'ils n'aient pu discuter de ce fait étrange, un mouvement du côté de l'enfant les fit tous tourner la tête. Conan semblait être en train de revenir petit à petit à lui.

-Professeur, allez vite lui préparer une boisson chaude !

-Du café ?

-Non, du thé serait mieux. Et pas trop brûlant, mais assez chaud pour l'aider à se réchauffer !

Agasa se leva aussitôt pour s'exécuter tandis que les deux autres s'approchaient de leur patient. Okiya restait un peu à l'écart mais restait attentif tandis qu'Ai s'approchait pour voir si Conan réagissait à ses appels.

-Hé, Edogawa-kun ? Tu m'entends?

Le détective cligna quelques fois des yeux pour s'habituer à la luminosité, puis il tourna légèrement la tête sur le côté.

-Ha... Haibara ? Murmura-t-il avec une voix faible.

-Alors, ce thé, il vient ? Exhorta Ai.

-Il arrive !

-Ça va t'aider à te réchauffer, fit la scientifique en aidant Conan à se redresser. Tu n'as pas encore l'air totalement remis.

Et en effet, même s'il était à nouveau conscient, Conan se mit à frissonner légèrement alors que son changement de position créait des courants d'airs. De plus, ses mouvements étaient imprécis, ses membres semblaient encore engourdis par le froid, si bien que Ai du s'asseoir à côté de lui pour l'aider à s'asseoir et arranger les couvertures autour de lui.

-Regarde-moi ça, râla-t-elle. Tu disparais pendant un mois, tu reviens soudainement et en plus je dois t'aider à boire ! Qu'est-ce que tu as fabriqué pendant tout ce temps, hein ?

Sa question entraîna un très violent frisson chez son patient, qui semblait plus être du à ses propos qu'à son état. Ai se figea, surprise, et observa le visage de Conan.

Il n'avait pas d'expression particulièrement effrayée ou choquée, quoique frigorifié comme il était, son visage devait avoir du mal à montrer ses sentiments, mais sa question avait visiblement ravivé des souvenirs peu heureux, aussi s'abstient-elle de creuser le sujet pour le moment. Elle avait déjà l'impression de rêver. Le revoir vivant alors qu'elle cherchait à se convaincre du pire... Pour une fois, le professeur et Okiya avaient eu raison d'espérer !

Agasa posa la boisson sur la table. Conan avait tellement de mal ne serait-ce qu'à prendre la tasse dans ses mains qu'Ai finit par lui dire, exaspérée :

-Laisse, je vais te faire boire.

-Je peux le faire tout seul, lui assura Conan d'une voix toujours faible.

-Non, tu n'es pas en état.

Elle le laissa néanmoins enserrer la tasse de ses mains pour l'aider à se réchauffer, puis elle enserra les mains de Conan contenant la tasse pour l'aider à la porter à sa bouche. Il but lentement quelques longues gorgées avant de reposer la boisson fumante, l'air soulagé.

-Ça fait du bien, admis-t-il avec une voix un peu plus forte.

Ses trois gardiens se détendirent légèrement.

-Tant mieux, soupira Agasa. Je n'aurais pas su quoi faire s'il avait fallu t'emmener à l'hôpital. Ma voiture ne peut sans doute pas traverser un temps pareil et je ne suis pas sûr qu'ils puissent venir non plus.

-C'est vrai que c'est une météo pour le moins inhabituelle pour Tokyo, remarqua Okiya. Des chutes de neige pareilles ici sont rares, la ville n'y est sans doute pas aussi bien préparée qu'à Sapporo, mais ils doivent se débrouiller malgré tout pour secourir ceux qui en ont besoin, et il doit hélas y en avoir beaucoup.

-On peut être heureux alors, on leur a évité un potentiel patient. Ceci dit tu as eu beaucoup de chance, tu frappais tellement peu fort à la porte qu'on a faillit ne pas t'entendre ! Rappela Ai. Encore quelques minutes et je pense que même l'hôpital n'aurait rien pu faire pour toi.

-Ai, voyons, ne dit pas des choses pareilles... La tempéra le professeur. Il est là et il va bien, c'est tout ce qui compte.

-Ça reste encore à prouver, vu toutes ses cicatrices.

En disant cela, Ai surveillait la réaction de Conan. Il avait beau être résistant, il était sans doute encore en état de choc, ou au moins en partie dans les vapes, à cause de son hypothermie récente, et elle ne voulait pas aborder de sujets fâcheux s'il n'était pas prêt à en parler. Il se contenta d'un sourire qui se voulait rassurant.

-Tout va bien, je n'ai aucune plaie nécessitant des soins, elles sont presque toutes guéries, vous avez du vous en rendre compte si vous les avez vues, non ?

Okiya hocha la tête.

-Tu sembles en relativement bonne santé pour quelqu'un qui a disparu depuis un mois et qui vient de manquer de mourir d'hypothermie, confirma-t-il avec un sourire.

-Arrêtez de parler de malheur, leur intima Agasa. Fêtons plutôt cela ! Il faudrait aussi prévenir Ran.

A ces mots, l'enfant fit la grimace.

-Je ne sais pas si c'est une bonne idée de la prévenir tout de suite.

-Pourquoi ? S'étonna le professeur.

-Elle risque de vouloir venir malgré le temps.

-Tu n'as pas tord, autant attendre un peu, ça te laissera également le temps de te reposer. Approuva Ai. Tu n'es pas encore totalement remis de ton hypothermie, d'ailleurs tu trembles encore un peu.

L'enfant hocha la tête. Un grognement très bruyant provint alors de son estomac. L'enfant rougit légèrement.

-Hum, professeur, je me doute que ce n'est pas l'heure de manger, mais...

-Ne t'en fais pas, je vais te préparer ce qu'il faut ! S'exclama le professeur avec un air satisfait de pouvoir aider.

-Je vais vous seconder, ça ira plus vite, proposa Okiya.

Ils s'éloignèrent aussitôt en direction de la cuisine. Ai resta assise à côté de Conan, l'aidant encore à boire de temps en temps, mais plus les minutes s'écoulaient, plus il redevenait maître de ses mouvements, et il n'eut bientôt plus besoin d'elle. Elle s'éloigna donc un peu mais resta sur le canapé, respectant le silence du détective pendant qu'elle entendait les deux hommes s'activer dans la cuisine, échangeant propositions de plats et demande de sortir tel ou tel ingrédient ou ustensile. S'assurant qu'ils étaient trop occupés pour entendre, elle se tourna vers Conan et glissa avec un petit sourire :

-Tu as quand même eu beaucoup de chance d'avoir laissé ton téléphone à charger ici, sinon Ran aurait du supporter la disparition de Shinichi en plus de la tienne, et tu aurais eu du mal à lui expliquer pourquoi ils réapparaissaient tous les deux en même temps.

-Vous lui avez parlé ?

-On a surtout envoyé quelques mails, mais on l'a aussi appelée assez rapidement en utilisant le transformateur de voix, pour être plus crédible, mais on a essayé de correspondre avec elle le moins possible pour qu'elle ne se doute de rien et pour qu'elle ne s'étonne pas de ne pas avoir de nouvelles pendant un moment.

-Il faudra que je pense à l'appeler alors, fit Conan.

-Il vaut mieux que tu attendes quelques jours, tu es sensé être hors de portée pour un moment. En tout cas c'est ce qu'on lui a dit. Tes parents sont également venus, ta mère déguisée pour duper Ran, et ils ont enquêté sur ta disparition sans rien trouver. Ils sont partis faire on ne sait trop quoi, peut-être continuer l'enquête par d'autres moyens ou se changer les idées suite à la disparition de leur fils. Je pense que eux, tu peux les appeler tout de suite si tu te sens assez bien pour cela.

Conan fit la grimace.

-Je suppose qu'il vaut mieux le faire maintenant, lâcha-t-il avec un soupir.

Comme prévu, l'appel dura de longues minutes pendant lesquelles Conan s'échina à rassurer Yukiko en lui répétant qu'il allait bien, omettant avec soin de parler de son hypothermie récente. Il finit par lui passer Ai pour qu'elle lui confirme qu'il n'était pas blessé. Il parla ensuite un peu à son père, à qui il promit de lui raconter un peu plus en détail ce qui lui était arrivé lorsqu'ils se verraient à Tokyo dans quelques jours, puis il raccrocha à temps pour entendre de la part d'Okiya que c'était prêt.

Assez logiquement, ils ne lui avaient préparé que des plats chauds, des petites recettes assez sommaires, préférant être rapides plutôt que de se lancer dans la préparation d'une nourriture trop élaborée, surtout que le contenu du frigo n'offrait pas non plus énormément de possibilités, et puis les quantités étaient plutôt faibles étant donné que c'était pour une seule personne, un enfant qui plus est.

Enfin, Conan avait peut-être l'apparence d'un enfant, mais il était visiblement affamé car il termina toute la portion que les deux cuisiniers improvisés avaient préparé.

-Eh bien, tu avais faim ! Constata le professeur. Mais ça me fait plaisir, si tu manges ainsi, c'est que tu dois bien aller !

-Il a en effet l'air en relativement bonne santé, mais j'ai l'impression qu'il n'a pas mangé à sa faim ces derniers temps, n'est-ce pas ? Devina Okiya.

L'enfant hocha la tête. L'inquiétude se raviva sur le visage de l'inventeur.

-Qu'est-ce qui t'es arrivé exactement pendant le mois dernier ? Finit par demander Ai de but en blanc.

Conan parut hésiter quelques secondes, puis il regarda les personnes qui l'entouraient dans les yeux tour à tour en disant :

-Si cela ne vous gêne pas, je vous en parlerais dans quelques jours, lorsque ma... lorsque Yukiko et Yuusaku seront là. En attendant, si vous pouviez juste faire comme si j'avais oublié ce qui s'était passé pendant le mois dernier auprès de la police et de Ran...

Ils parurent surpris par cette demande, mais hochèrent la tête.

-Comme tu veux, accepta le professeur avec un air d'incompréhension.

-Tu devrais quand même aller voir un docteur pour vérifier ton état de santé. Et tu as beau ne pas être en danger immédiat, certaines de ses cicatrices pourraient avoir besoin d'aide pour se refermer correctement, surtout que ce coup de froid n'a pas du aider, proposa Subaru.

-Surtout pas ! S'exclama le détective avec une expression paniquée rappelant lorsqu'il avait affaire à l'Organisation.

-Pourquoi ? Demanda Ai.

-Je vous l'ai dis, je vous expliquerais dans quelques jours, leur promit Conan. Pour l'instant, je vais bien, d'accord ? Donc pas la peine de s'inquiéter.

-Tu ne vas pas re-disparaître au moins ? S'enquit le professeur.

-Normalement non, soupira l'enfant.

-Comment ça « normalement » ? S'affola le professeur.

-Nous feront en sorte que ça n'arrive pas, coupa Subaru. En attendant, tu as conscience que simuler une amnésie auprès de la police ne sera pas facile ? Tu ne préfère pas leur dire la vérité ?

Conan fit non de la tête.

-Il ne vaut mieux pas. Vraiment.

-Et à Jodie-sensei ? Suggéra Ai.

-Peut-être, consentit Conan. J'aviserais dans quelques jours.

Sentant son envie de changer de sujet, Subaru proposa au professeur d'aller faire la vaisselle. Ai les accompagna pour laisser le détective un peu seul. Lorsqu'elle revint pour voir comment Conan allait, laissant les deux hommes se débrouiller pour terminer, elle constata que l'enfant s'était endormit sur le canapé avec un air paisible. Elle ne put s'empêcher de sourire devant cette vision. Elle qui s'était attendue au pire, elle était vraiment heureuse que sa disparition se conclue ainsi, même si le mystère planait toujours sur ce qui lui était arrivé.

Màj 26.06.2021