Et hop, allez, c'est Noël et bientôt le nouvel an donc pour la peine, je poste à nouveau un chapitre de chaque fic, mais à partir du week-end prochain, j'arrête, faut faire durer le plaisir quand même !

Encore merci pour les commentaires, n'hésitez pas à continuer à me donner votre avis, c'est important pour que je puisse améliorer mes fics à l'avenir, entre autre.

Bonnes fêtes à tous ! Et bonne lecture !


Chapitre 3 : J'arrive!


Quelques heures s'étaient écoulées depuis la réapparition du détective. Okiya était rentré chez lui mais gardait un œil sur la maison voisine. Quant à Conan, ils l'avaient laissé dormir, devinant qu'il en avait sans doute bien besoin. Ai ne serait pas étonnée d'apprendre que c'était la première fois en un mois qu'il se sentait en sécurité. En tout cas, c'est ce dont on avait l'impression quand on voyait la rapidité avec laquelle il s'était assoupi, et l'expression détendue sur son visage.

Il finit néanmoins par se réveiller alors que la nuit tombait doucement et que la neige s'était arrêtée de tomber. Il bâilla et s'étira tout en se redressant, repoussant la couverture qu'on avait posée sur lui. Tournant la tête, il vit Ai près de lui, occupée à lire un magazine.

-Tu es restée là pendant tout le temps où je dormais ? S'étonna-t-il.

-Bien sûr. Le professeur et Subaru-san ont dit que c'était préférable, pour voir comment tu allais et surtout pour s'assurer que tu n'allais pas disparaître à nouveau.

-Ça, c'était surtout le professeur Agasa, je suis sûr.

-Non, Subaru-san a aussi dit que comme on ne sait toujours pas ce qui t'es arrivé, c'est mieux de garder un œil sur toi.

Le détective leva les yeux au ciel.

-Rassurez moi, vous n'allez pas me fliquer jusqu'à ce que mes parents arrivent ? Si je me sentais toujours en danger, je vous l'aurais dit, voir même je ne serais pas revenu tout court.

La scientifique ferma soudainement son magazine pour le regarder droit dans les yeux.

-Alors tu pouvais revenir plus tôt et tu ne l'as pas fait ? Questionna-t-elle.

-Je n'ai pas dis ça ! Se défendit Conan. Ce que je voulais dire, c'est que vous savez, le professeur et toi, que je ne vous aurais pas mis en danger.

-A vérifier, quand je vois à quel point du manque de prudence face à l'Organisation parfois, répliqua Ai en posant le magazine à côté d'elle. En tout cas, la neige a cessé de tomber, et la rue est à peu près praticable, que se soit à pieds ou en voiture. Tu veux prévenir Ran maintenant ? Il vaudrait mieux ne pas trop tarder, elle risque de nous en vouloir si elle apprend que tu étais là depuis plusieurs heures déjà et qu'on ne l'a pas prévenue.

A cette idée, Conan sauta aussitôt du canapé et chercha le professeur du regard.

-Excellente idée, approuva-t-il. Où est le professeur ? Tiens, et Subaru et parti ? Rajouta-t-il en voyant la lumière dans la maison voisine.

La scientifique parut surprise par ton enthousiasme. Voyant son expression, le détective se tourna vers elle.

-Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu me regardes comme ça ?

-Oh, rien. Simplement, vu ta réaction tout à l'heure quand on a demandé si tu voulais prévenir Mouri-san, j'avais l'impression que tu n'étais pas pressé de lui annoncer ton retour.

-Bien sûr que si, la contredit Conan. Simplement, c'était trop dangereux pour elle de venir par ce temps. Et puis..

-Tu voulais avoir le temps de te reposer un peu avant de la revoir ? Devina Ai.

Le détective hocha la tête.

-J'ai hâte de la revoir, mais se sera difficile de mentir face à elle et à l'oncle, expliqua le détective. C'est comme pour l'Organisation, je dois encore leur cacher des choses, toujours plus de choses, et ça me pèse...

-Tu ne t'es quand même pas frotté à une sorte d'Organisation n°2 ? S'inquiéta la scientifique.

-On peut dire ça comme ça, mais ne t'en fait pas ! Je ne chercherais pas à enquêter sur deux fronts à la fois, s'empressa-t-il de préciser.

-Ah oui ? Fit la scientifique avec un air sceptique. Cela ne te ressemble pas.

-Je t'en dirais plus plus tard, promit à nouveau le détective. En attendant, je t'assures que tout va bien !

Ai n'avait pas l'air convaincue. Ce n'était pas inhabituel en soit que Conan veuille faire cavalier seul, mais qu'il cache des choses ainsi, aussi éhontément, c'était surprenant. Même au professeur et à Subaru, il ne voulait rien dire, comme s'il avait besoin de temps. Sans doute voulait-il d'abord retrouver une certaine routine, retourner à une vie normale, avant de vraiment se pencher sur ce qu'il lui était arrivé ? Visiblement, ça n'avait pas été facile pendant le mois dernier, vu comment il rechignait à en parler, il devait vouloir prendre le temps de digérer, de faire ses propres conclusions... Ou alors il cherchait à les protéger, comme il cachait à Ai ses avancées sur l'Organisation pour éviter de l'impliquer et ainsi la mettre en danger.

Voyant son air pensif, l'enfant finit par demander s'il pouvait emprunter leur douche avant de prévenir Ran. Ai hocha les épaules et il partit donc.

Pendant qu'il était absent, le professeur s'approcha, l'air vaguement inquiet.

-Alors, tu l'as trouvé comment ?

-Vous n'aviez qu'à vous joindre à nous pour le savoir, répliqua-t-elle. Pourquoi être resté volontairement à l'écart en prétendant être occupé ?

-C'est à dire que... Comme il avait l'air gêné tout à l'heure quand on était trop nombreux, et qu'il t'a parlé pendant que Subaru-san et moi étions occupés, je me suis dis qu'il se confierait plus facilement s'il n'y avait que toi.

-J'aurais plutôt dit qu'il se confierait d'avantage à vous, professeur. Vous le connaissez depuis plus longtemps et il a confiance, alors que moi, il cherche sans arrêt à me protéger, à me rassurer. Mais je pense qu'il ne vous aurait pas parlé non plus, ceci dit. Il a l'air de vouloir qu'on le laisse un peu tranquille, et je pense que c'est ce qu'on devrait faire.

-Mais quand même, continua Agasa en regardant dehors. Comment est-il arrivé là ? On en a un peu discuté avec Subaru-san, vu comment il était habillé et le temps qu'il faisait alors, il aurait à peine pu faire le trajet que Subaru-san a fait pour venir.

-On pourra difficilement le savoir tant qu'il ne nous aura pas parlé. Les traces qu'il aura pu laisser en venant, que se soit à pieds ou en étant déposé en voiture par quelqu'un, on été effacées par la neige depuis longtemps.

-Tu crois que quelqu'un aurait pu l'amener ici ?

-Ça m'étonnerait, commença Ai. Mais d'un autre côté...

-Quoi ? La pressa le professeur.

-Rien, ce n'est qu'une impression. Laissons le sujet de côté pour le moment, d'accord ? Je vous rappelle qu'on est sensé faire comme s'il avait oublié ce qui lui était arrivé pendant un mois, autant commencer maintenant.

Le professeur hocha la tête, et s'occupa plutôt à trouver des vêtements pour que Conan puisse sortir sans risquer une nouvelle hypothermie. Il réussi à trouver quelques affaires du garçon qui traînaient dans la maison, pour les fois où il venait dormir à l'improviste, et il s'apprêtait à les amener du côté de la douche lorsqu'Ai lui fit remarquer que ce n'était pas nécessaire, Ran viendrait sans doute le voir ici plutôt que l'inverse. Par contre, habiller Conan un peu plus chaudement qu'il ne l'était en ce moment ne lui ferait pas de mal, car ils avaient du parer au plus pressé tout à l'heure et même si cela avait suffit sous la couverture, c'était désormais un peu léger pour la saison, même en intérieur, surtout vu ce qui venait de lui arriver.

Au final, c'est Ai qui se retrouva à apporter ses affaires au détective. Elle s'approcha de la salle de bain et toqua à la porte.

-Edogawa-kun ? Je t'apporte des affaires de rechange.

Il y eu un bruit étrange, comme un mouvement brusque.

-Ha.. Haibara ?!

-Je peux ouvrir ou pas ? Demanda-t-elle, un peu impatiente.

-O-Oui, vas-y !

Elle baissa la poignée et poussa la porte pour voir Conan torse nu. Il avait déjà enfilé le pantalon qu'il avait tout à l'heure, mais ce n'est pas ça qui retenait l'attention de la scientifique.

Il avait bel et bien été blessé récemment. Oh, rien de trop sérieux d'après ce qu'elle pouvait voir, mais il y avait de nombreuses petites coupures qui n'étaient pas là avant, ainsi que des traces de brûlure. Elle se passa néanmoins de commentaire, devinant qu'il serait tout autant réticent à répondre que tout à l'heure, et se contenta de lui tendre les affaires avec un petit sourire :

-J'arrive pile au bon moment on dirait. Met plutôt ça pour le haut, ça te tiendra plus chaud.

-Merci, fit Conan en prenant les vêtements qu'elle lui tendait. J'arrive dans quelques minutes !

La jeune femme reparti, et c'est seulement alors qu'elle fermait la porte que Conan se mit dans une position lui permettant de voir son dos grâce au miroir, qu'elle remarqua les deux étranges cicatrices qui le barraient de haut en bas. Elles semblaient faire parti des plaies les plus récentes mais restaient bénignes, aussi parti-elle sans faire de commentaire rejoindre le professeur dans la pièce principale.

L'enfant ne tarda pas à se joindre à eux.

-Vous avez mon téléphone professeur ? Demanda-t-il aussitôt.

-Oui, j'ai préféré garder tes deux téléphones plutôt que Ran ne les ai. Je les ai chargés pendant que tu dormais, les voilà, répondit-il en lui tendant les deux appareils.

-Merci !

Le détective jeta un rapide coup d'œil dehors. La nuit était tombée mais il était encore assez tôt. Il ne neigeait plus et on pouvait à nouveau circuler en voiture. Ce n'était pas un jour où elle avait entraînement de karaté, elle devrait donc être à l'agence, mais dans le doute, il préféra quand même l'appeler sur son portable, surtout que ça augmentait ses chances de tomber sur elle en premier plutôt que sur Kogoro.

Bien sûr, l'oncle devait s'être inquiété pour lui aussi, mais, outre ses parents, la première personne à prévenir de son retour était sans aucun doute la jeune femme. Néanmoins, il ne savait pas trop à quelle réaction s'attendre. C'était différent de la première fois où il l'avait appelée en tant que Shinichi après sa disparition, elle n'entretenait pas la même relation avec Conan. C'est donc avec une étrange appréhension qu'il composa son numéro et porta l'appareil à son oreille.


La nuit avait beau être tombée, le ciel gardait une teinte rougeâtre du fait des lumières de la ville se reflétant sur les nuages. C'était particulièrement vrai dans le centre ville, où Sonoko avait réussi à traîner Ran pour lui éviter de broyer du noir pendant la fin de l'après midi. Cela n'avait pas si mal marché. Après tout, quand elles sortaient ainsi en ville, il était assez rare que Conan les accompagne, ce n'était donc pas une situation trop propice à lui rappeler sa disparition. Néanmoins, l'heure de rentrer chez elle approchant, elle ne pouvait s'empêcher d'y repenser. Et les tentatives de Sonoko pour la distraire n'y pouvaient plus grand chose.

Elles s'apprêtaient à sortir de la zone commerciale lorsque le téléphone de Ran sonna, interrompant net Sonoko dans un monologue visant toujours à essayer de détendre son amie. L'héritière fit la moue, vexée.

-Dis donc, il doit avoir faim ton père pour t'appeler si tôt ! S'exclama-t-elle. Il n'est pas si tard.

-C'est peut-être pour me demander de faire quelques courses, suggéra Ran en regardant rapidement le numéro appelant avant de répondre.

Elle se figea en voyant le nom affiché et s'arrêta aussitôt de marcher. Son amie continua sur quelques pas avant de le remarquer, et la fixa avec étonnement.

-Ben, qu'est-ce qui t'arrive Ran?

-C'est... C'est Conan... Bredouilla-t-elle en montrant l'écran de son téléphone à Sonoko.

Cette dernière le fixa avec surprise, puis fit remarquer :

-Ce n'est pas le professeur qu'il l'avait ? Il ne l'utiliserait pas par mégarde ?

-Non, ça ne lui ressemble pas...

-Alors qu'est-ce que tu attends ? Décroche ! L'exhorta Sonoko.

Ran sursauta et s'empressa de prendre l'appel avant que le répondeur ne se déclenche.

-A-Allô ?

-Ah... Allô, Ran-neechan ? C'est Conan. Je... Je suis chez le professeur Agasa.

La voix était hésitante, comme s'il cherchait ses mots, mais c'était bien Conan et, du peu qu'elle pouvait deviner rien qu'à sa voix, il avait l'air d'aller bien.

-Conan-kun ?! Tu vas bien ?

-Oui, ne t'en fais pas... Où es-tu ?

-J'étais en ville avec Sonoko, mais j'arrive tout de suite ! Je vais prévenir mon père en route. Ne bouge pas d'accord ?

-D'accord, à tout de suite.

Elle raccrocha aussitôt et fixa Sonoko.

-C'était lui. Je dois aller le voir tout de suite !

Elle allait partir sans plus attendre lorsque son amie la retint par le bras.

-Hé, attends ! C'était vraiment le binoclard au téléphone ?

-Oui, j'en suis sûr, c'était sa voix.

-Alors relax. Il ne va pas s'envoler s'il est chez le professeur, tu penses bien que lui non plus ne voudra pas qu'il disparaisse à nouveau. En plus tu lui as dis de l'attendre là bas, donc tout va bien ! Laisse moi appeler un chauffeur, on y sera rapidement comme ça, et toi en attendant, tu n'as qu'à prévenir ton père, d'accord ?

Ran hocha la tête et sortit à nouveau son téléphone pour pianoter le numéro de Kogoro.

Fort heureusement, ce dernier fut plus rapide à décrocher qu'elle tout à l'heure.

-Qu'est-ce qu'il y a ? Grogna-t-il. J'espère que vous n'avez pas fait de folies là bas. S'il y a besoin que je vienne te chercher, il faudra te débrouiller autrement, je suis occupé !

-Non, ce n'est pas ça ! L'interrompit Ran. Conan-kun est revenu. Je vais le voir maintenant, je voulais juste de prévenir.

-Hein ?! S'exclama-t-il avec des bruits de chute d'objet en fond. Où est-il ?

-Chez le professeur. Mais tu n'es pas obligé de venir, puisque tu es si occupé, lâcha-t-elle avec un ton mi goguenard, mi de reproche. Ah, et attends avant de prévenir la police, j'aimerais le voir d'abord.

-Bien sûr que je viens, répliqua Kogoro. Laisse moi juste un peu de temps pour...

-Ok, je te retrouve là bas. Je te laisse, le chauffeur de Sonoko viens d'arriver !

-Eh, att...

Elle raccrocha sans attendre la suite et entra à l'arrière pendant que le chauffeur lui gardait la porte ouverte. L'héritière s'engagea à sa suite en le félicitant :

-Vous avez été vraiment rapide dis donc !

-Par un heureux hasard, j'étais dans les environs pour faire des courses pour votre père, répondit-il. Où voulez-vous aller ?

Ran lui donna l'adresse et Sonoko lui rajouta d'appuyer sur le champignon. La karatéka la modéra en disant qu'il ne fallait pas non plus avoir d'accident, mais Sonoko réfuta ses doutes pendant que le conducteur conduisait à bonne vitesse à travers les rues de Tokyo. Le trajet fut rapide, mais parut très long à Ran, et elle ne tenait presque plus en place lorsqu'ils arrivèrent dans la bonne rue, en vue de la maison du professeur.

Elle sortit de la voiture avant même qu'on vienne lui ouvrir et se précipita vers le portail sans attendre son ami, cherchant déjà à apercevoir l'enfant à travers les baies vitrées, lorsqu'elle remarqua une silhouette connue...


Conan raccrocha avec une étrange expression, mi rassurée, mi autre chose, comme s'il anticipait ce qui allait venir et s'en inquiétait un peu.

-Alors ? Elle arrive ? Questionna le professeur.

L'enfant hocha la tête.

-Pourquoi tu fais cette tête alors ? Lui demanda Ai. On dirait presque que tu as peur de te retrouver face à elle !

-Ce n'est pas ça, c'est juste que... Je ne sais pas comment elle va réagir, et moi non plus. Ça fait un mois ! Et je dois réagir en tant que Conan. C'est étrange comme situation. Tout à l'heure au téléphone, je ne savais pas trop quoi dire...

-C'est normal, fit la scientifique. Tu es très bon pour prévoir, mais dès qu'il faut improviser, tu as tendance à être nettement moins crédible... J'espère quand même que tu as déjà réfléchit à quoi lui dire, car elle ne va sans doute pas tarder.

Le détective hocha la tête et rangea son téléphone puis mis ses mains dans ses poches.

-Vous aussi, vous devez jouer le jeu, leur rappela-t-il. Faites comme si j'avais tout oublié et que je ne vous avais rien dit sur ce qui m'est arrivé...

-Ce ne sera pas dur vu que c'est effectivement le cas, nota Ai avec un sourire narquois.

-...et évitez de lui parler de mon hypothermie de tout à l'heure, termina-t-il. Ça l'inquiéterait.

-Je ne vois pas comment on pourra lui cacher ça, fit remarquer le professeur.

-En plus, ça sert ton histoire d'amnésie, remarqua la scientifique. De telles conditions peuvent favoriser une perte de mémoire... Même si dans ton cas, je me demande si l'histoire passera. Tu sais que les amnésies traumatiques sur de si longues périodes sont rares, et tu peux difficilement prétendre à un autre type d'amnésie sans inquiéter tes proches, car cela impliquerait que certaines zones de ton cerveau son abîmées. L'autre amnésie à laquelle tu pourrais prétendre est l'amnésie psychogène qui, même si elle me paraît particulièrement bien adaptée dans ton cas puisqu'elle consiste en un refus, conscient ou inconscient, de se remémorer la période traumatique, il pose aussi plusieurs soucis. Normalement, cette amnésie aussi ne concerne pas une période de temps aussi longue, et elle se construit avec le temps. Même si tu voulais faire semblant d'avoir occulté quelque chose s'étant passé il y a un mois, se serait compliqué. La seule autre option pour expliquer un trouble de la mémoire serait des drogues précises, mais ça risque de ne pas la rassurer...

-De toute façon, elle finira par remarquer mes cicatrices, comme vous, soupira Conan. Donc elle va s'inquiéter. Du moment que je n'ai pas à expliquer d'où elles viennent, ça ira.

-Tu es sûr de ton choix ? Demanda le professeur. Ne pas savoir pourrait lui faire mal aussi d'une certaine manière. Comme on a tous souffert à un certain degré de ne pas savoir si tu étais en vie ou non pendant un mois.

-Ça ira, elle verra que je vais bien, ça devrait lui suffire ! Répondit Conan.

-Je ne pense pas, et tu le sais, le contredit Ai.

Elle sentait bien que Conan cherchait à se convaincre lui-même autant qu'à les convaincre eux. Pourtant, il s'entêtait. Que voulait-il cacher à Ran, et qu'il refusait de leur dire ? Quel était cet épisode traumatique qu'il s'échinait à refouler, comme un amnésique psychogène ? Et surtout, elle commençait presque à se demander s'il oserait en parler quand, dans quelques jours, ses parents eux aussi allaient débarquer et lui demander où il était passé. S'il n'avait pas le courage d'en parler à Ran, et s'il ne pouvait en parler au professeur à qui il s'était pourtant confié après s'être frotté à l'Organisation pour la première fois, pourrait-il en parler à ses parents ?


Màj 26.06.2021