Salutations !
Bon, j'ai mis un peu plus de temps que prévu à poster un nouveau chapitre, pardon ! Je voulais finir l'arc, si je puis dire, pour être sûr que tout soit cohérent, mais ça serait sûrement trop long finalement donc tant pis, je vais donc faire comme d'hab' et improviser ! Y'a pas de raison (et au pire j'essayerais de corriger les détails qui vont bien en scred =P ).
Pour me faire pardonner, voici un chapitre plutôt long par rapport à la moyenne. Je ne suis pas encore décidé sur le rythme de parution. En effet, bonne nouvelle, j'ai plusieurs chapitres d'avance ! Je viens même de dépasser les 100 pages pour cette fic, c'est dire ! Mais si j'en poste un par semaine, mon avance va très vite partir, donc… Ben je sais pas, je vais bien voir selon la vitesse à laquelle j'avance ^^' Mais n'attendez pas la suite avant 15 jours / 3 semaines au moins je pense.
Dans tous les cas, à bientôt pour la suite !
Bonne lecture ^^
Chapitre 16 : Intimidation
-Pour résumer, la victime s'appelait Harada Ado, 20 ans, étudiant en art. Il a été poignardé au niveau du cœur pendant qu'il visitait l'exposition avec ses amis, qui sont aussi ses camarades de classe. L'arme du crime est un petit poignard aisément dissimulable sur soit que le coupable a laissé dans la plaie, il n'y a donc pas eu de projections de sang. N'importe qui a pu l'amener jusqu'ici en le dissimulant sur soit étant donné que seuls les sacs sont vérifiés à l'entrée. Les accès ont tout de suite été fermés, il paraît peu probable que le coupable ai eu le temps de s'enfuir, encore moins sans courir, et à part les gens partis fermer les issues personne n'a été vu en train de fuir vers les sorties à ce moment là. Il est sûrement toujours ici, et connaissait probablement la victime étant donné que la blessure visait à être mortelle et qu'il a toujours son porte monnaie sur lui. Ses amis, qui avaient prit un peu d'avance à ce moment là, n'ont rien vu de particulier. Ils sont au nombre de 3 : Hirano Hino, Otsuka Kisao et Murata Motomi. Un homme au comportement suspect a également été appréhendé, Maruyama Riichi, qui a admis connaître la victime mais a indiqué qu'il se trouvait là par hasard. Nous avons également des preuves sous la forme des photos prises par Kubo Eirin, une lycéenne qui participait également à la visite.
-Hé, j'ai filmé aussi, c'est pas une preuve ? S'exclama l'homme qui avait diffusé la découverte du corps en direct.
-Ah oui, vous êtes la personne qui avez commencé à filmer juste après que tout le monde ai entendu le cri poussé par la victime au moment où elle se faisait poignarder et diffusé la découverte du cadavre en direct c'est cela ? Vous êtes ?
-Onishi Banri, je suis employé de bureau.
L'homme semblait s'attendre à de la reconnaissance pour ce qu'il avait fait, pensant que c'était une preuve importante. Megure restait professionnel, mais de leur côté, Heiji et Conan étaient plus critiques quand à son attitude. Hélas, ils ne pouvaient pas totalement le contredire : s'il avait commencé l'enregistrement avant leur arrivée, cela pouvait en effet être utile pour repérer des éléments qui auraient pu être altérés par les mouvements de foule, même si cela leur paraissait improbable. Ils ne pouvaient cependant pas encore en juger, le salarié étant assez peu coopératif. Quant à la vidéo, ils n'avaient pas eu le temps de la voir, et alors que le commissaire l'interrogeait à ce sujet, ils réalisèrent vite qu'elle venait d'être supprimée à cause de son caractère violent. Or, le téléphone ne l'avait pas gardée en mémoire, les policiers devraient donc parier sur le fait que la vidéo soit toujours sur les serveurs utilisés malgré sa suppression, et contacter le site allait prendre un peu de temps.
Conan, lui, préférait parier sur le fait que quelqu'un avait du l'enregistrer avant sa suppression au vu de son contenu choquant, aussi se mit-il rapidement à la chercher pendant que son collègue observait les différentes personnes présentes dans la pièce.
Les amis de la victime étaient ensembles. Hirano avait toujours les yeux rouges d'avoir pleuré, tandis que les deux autres, Otsuka et Murata, semblaient sous le choc , l'un en colère que l'on ai pu assassiner son ami, l'autre anxieuse, attendant des réponses.
L'homme qu'il avait interpellé, Maruyama, semblait mécontent d'être là, et mal à l'aise. Ils n'avaient pas encore eu le temps d'en tirer grand-chose, mais il était évident qu'il connaissait la victime et ne l'appréciait pas. D'après les amis de la victime, il était dans la même école qu'eux mais l'avait quitté sans qu'ils sachent exactement pourquoi.
Les deux témoins ayant prit des photos et vidéos étaient côtes à côtes mais diamétralement opposées dans leur comportement. Kubo, la jeune fille qui avait prit des photos, se tenait en retrait, à la fois gênée par le comportement du salarié et intimidée par la situation, tandis que lui parlait fort et avec assurance avec le commissaire comme pour lui faire reconnaître son importance pour aider à résoudre le crime.
Conan avait déjà fait ses observations à leur arrivée dans la pièce, un espace de réunion à proximité de l'exposition. Il releva soudain la tête, cherchant quelqu'un du regard qu'il avait perdu de vue en entrant, d'avantage concentré sur les autres.
-Où est Subaru-san ?
-Il est sorti il y a quelques minutes, je crois qu'il a dit qu'il voulait aller vérifier quelque chose en lien avec les caméras de surveillance.
Conan haussa un sourcil mais ne posa pas plus de questions. C'était sûrement en parti vrai, mais il ne pouvait s'empêcher de se demander si c'était bien la seule raison et pas une couverture pour autre chose. Il ne savait pas à quoi les erasers ressemblaient mais il voulait peut-être se servir des caméras pour chercher des personnes louches.
-Bon, quoi qu'il en soit, nous verrons si nous arrivons à récupérer la vidéo, annonça le commissaire en se tournant vers tout le monde. Les caméras de surveillance sont en train d'être vérifiées mais aucune n'était tournée vers la scène de crime, on en tirera sans doute pas grand-chose. Nous allons donc passer aux interrogatoires.
-Euh, excusez-moi…
Tout le monde se tourna vers un employé qui les avait amené ici, le responsable qui l'accompagnait étant parti montrer à Satô et Takagi où se trouvaient les enregistrements. Il semblait intimidé par la présence de la police, mais se força à continuer malgré la pression des regards.
-L'entrée principale a été fermée, mais avez-vous bien vérifier toutes les issues de secours ? Des gens auraient pu s'enfuir par là, le système sensé déclencher une alarme si elles sont ouvertes sans que l'alarme incendie soit enclenchée est défectueux et on a pas encore réussi à le réparer.
-Vraiment ? Fit Megure, très sérieux. Depuis combien de temps cela dure-t-il ? Qui en avait connaissance ?
-Hé bien, tous les employés le savaient.
-Une seconde, interrompit Kazuha. Quand je suis allée aider à sécuriser les sorties de secours, on m'a dit qu'il n'y en avait qu'une seule.
-C'est normal. Il y en a deux mais la seconde est actuellement bloquée, donc ça ne servait à rien de perdre du temps à y aller. Elle est située dans le champ de vision d'une caméra de toute façon donc vous pourrez facilement le vérifier.
Megure se hâta d'appeler Satô pour avoir une confirmation auprès du responsable qui était avec elle et leur demander de vérifier les caméras à ce niveau, avant de se tourner vers les 4 principaux suspects.
-Bien, je vais avoir besoin de prendre vos témoignages plus en détail.
-B-bien sûr, fit une des amies de la victime.
En apparence, ils n'en tirèrent pas grand-chose. L'interrogatoire un à un des amis semblait indiquer que la victime jouissait d'une grande influence et une grande popularité, mais il ne semblait au centre d'aucun scandale en particulier, malgré son côté arrogant. Devant l'insinuation que Harada volait peut-être les travaux d'un autre, ils s'insurgèrent qu'ils le voyaient faire en cours et en dehors des cours et donc que c'était impossible, et qu'il n'était pas comme ça. Même Maruyama, qui semblait pourtant haïr la victime, ne porta aucune accusation en ce sens et ne semblait pas le penser. Pour autant, il ne semblait pas vouloir révéler la vraie raison de ses disputes avec la victime, que ses amis avaient pourtant vu de loin sans pouvoir les entendre.
-Écoutez, sa tête ne me revenait pas, c'est tout ! S'exclama-t-il. Ça arrive, on peut pas être pote avec tout le monde !
-Au point de vous disputer plusieurs fois ? D'ailleurs, pourquoi avez-vous quitté cette école ?
-J'arrivais pas à m'entendre avec lui, il m'énervait, j'aime pas sa façon de pensée ! Fit-il. Et y'a pas que lui, toute l'école est remplie de gens imbus d'eux même qui pensent que leur vision de l'art est la meilleure, qui te regardent de haut et sont infoutus d'accepter les critiques. Ça m'a gonflé, alors je suis parti.
-C'est vraiment la seule raison ? Cela vous sera préjudiciable plus tard de ne pas avoir terminé vos études.
-Et alors ? En quoi ça vous regarde ? Ce qui compte, c'est pas mon CV, c'est mes talents, et j'en ai assez pour me faire embaucher !
-Je croyais que vous étiez actuellement sans emploi ?
-Les contrats ça se trouve pas aussi facilement, mais j'en ai déjà terminé un depuis que j'ai quitté l'école d'art vous savez. En plus j'y ai été pendant assez longtemps pour me faire un petit nom et nouer des relations. Montrer des boulots fait au sein de cette école, ça aide, même sans avoir le diplôme. Mais c'est quoi le rapport avec votre enquête ?
-Le rapport c'est qu'on cherche pourquoi vous avez poignardé votre ancien camarade, affirma abruptement Kogoro en se penchant vers lui, un sourire sûr de lui sur le visage. Avouez que c'est quand même un drôle de hasard que vous vous retrouviez dans la même expo que lui en même temps.
-Mais on a jamais été camarades, on était même pas dans la même classe ! S'exclama-t-il. Et j'ai vraiment pas fait exprès d'aller à l'expo en même temps ! Pourquoi vous croyez qu'eux y étaient ? L'informatique on l'utilise beaucoup avec les logiciels de graphisme, et c'est important de savoir dessiner la technologie, même des vieux trucs, selon ce qu'on est amenés à faire ! Vous voyez bien qu'on avait tous de quoi dessiner !
Kogoro ne l'entendait pas de cette oreille. Il était resté plutôt discret jusqu'à maintenant, accusant un peu les différents amis, mais semblait avoir trouvé le coupable idéal et s'acharnait, faisant tourner l'interrogatoire en rond sous le regard dépité de Megure et des détectives. Okiya choisit cet instant pour revenir et se dirigea aussitôt vers ses collègues.
-Alors ? Les caméras, ça a donné quoi ?
-Rien d'intéressant, comme on le pensait, fit Okiya. On voit en effet ses trois amis arriver en même temps dans le champ d'une caméra plus loin, pour commencer à faire des croquis, et ni avant ni après, on ne voit quiconque avec l'arme du crime. Quant à la personne qui est en train d'être interrogée, elle n'était jamais dans la même pièce de l'exposition qu'eux d'après ce que les caméras permettent de voir et n'a sûrement réalisé qu'ils étaient là aussi qu'après le meurtre. D'après la configuration des lieux et le champ de vision des caméras, il n'a pas pu passer rejoindre le groupe sans être filmé, même en changeant de vêtements. Il serait reconnaissable même avec une casquette et on peut voir tous les visages sur les caméras.
-Je m'en doutais, fit Heiji.
Conan ne pensait pas non plus qu'il était coupable. Il laissa Heiji raconter à Okiya la teneur des précédents interrogatoires pour aller questionner les amis de la victime, qui étaient ensemble, puis en en éloignant un. Les policiers et Kogoro étaient trop occupés à s'acharner sur Maruyama pour s'intéresser à lui, tout comme Ran et Kazuha qui avançaient leurs propres théories, et tout le monde fut efficacement distrait par le retour de Satô et Takagi qui transmirent les informations que Subaru leur avait déjà données à son arrivée.
Ayant obtenu les informations qu'il voulait, Conan retourna du côté de Heiji et Okiya.
-Alors, notre impression était juste ? Demanda le kendoka.
-Je pense, mais il me manque encore des éléments, fit Conan. Les photos prises par Kubo-san sont trop espacées et permettent surtout de voir ce qui s'est passé pendant leur visite, car ils étaient juste derrière leur groupe et avaient l'air d'aller à peu près à la même vitesse. Si j'en crois le seul qui a un vrai mobile, je pense savoir qui est le coupable, mais il manque la preuve…
Les trois détectives se concertèrent pour mettre en commun rapidement leurs impressions, puis ils se mirent d'accord sur la marche à suivre. Conan avait déjà réussit à trouver des extraits du live d'Onishi, et était en train de télécharger ce qui était sensé être une version complète, mais le réseau était toujours saturé et le téléchargement beaucoup plus lent qu'il devrait l'être. Le site d'origine n'était pas des plus optimisés, ce qui n'aidait pas non plus. Okiya se proposa pour chercher des informations en ligne sur les productions artistiques des étudiants, tandis que la mention de la fameuse issue de secours bloquée intrigua Conan et Heiji, qui décidèrent d'aller voir cela, s'éclipsant pendant que la police demandait plus de détails à Kubo, la lycéenne qui avait prit des photos, entourée de ses amis pour la soutenir, et Onishi, le voyeur, tout en observant les photos prises par la lycéenne.
-On dirait que les employés ont dit vrai, la sortie de secours est bloquée, confirma Heiji en essayant en vain d'ouvrir la dite porte.
-C'est étrange, je ne vois aucun obstacle à son ouverture pourtant, fit remarquer Conan en observant les lieux avec attention.
La porte était droite, aucune déformation n'était visible, la serrure avait une apparence normale. Heiji hocha les épaules.
-Peut-être que c'est quelque chose de l'autre côté qui bloque ? Les employés l'ont remarqué hier non ? Ils auraient déjà du la débloquer, c'est quand même une sortie de secours !
L'enfant hocha les épaules.
-Ils sont très occupés avec l'exposition déjà sans meurtre en plein milieu, alors avec… Mais même ainsi, c'est curieux qu'ils n'aient encore rien entreprit pour la rouvrir, le responsable de l'exposition a pourtant l'obligation légale de s'assurer que toutes les sorties de secours sont fonctionnelles, même si une autre issue de secours existe.
-Tu veux creuser ? Sourit Heiji. Je ne pense pas que ça ai un lien avec l'affaire d'après ce qu'on a déjà, mais j'ai quand même l'impression que ça cache quelque chose.
-Je suis d'accord. Allons demander à un employé où mène cette issue, on devrait pouvoir facilement faire le tour ensuite.
Le petit détective ne manqua pas le regard indécis que son ami porta sur lui et le confronta aussitôt :
-Quoi ?
-Cette porte donne sûrement sur une ruelle peu fréquentée à l'arrière du bâtiment, si on y va qu'à deux, vu ce que tu m'as dis…
Conan leva les yeux au ciel.
-On ne va pas nous sauter dessus comme ça. Il n'y a pas de vraie ruelle autour de ce bâtiment. Oui la rue sur laquelle donne cet accès est peut-être peu fréquentée mais ça devrait aller. La police est toujours à l'entrée pour empêcher les gens de sortir en douce.
-Si je ne me trompe pas cet accès donne de l'autre côté du bâtiment par rapport à l'entrée, vu ses dimensions et l'attroupement que ça a créé, s'il y a du grabuge de notre côté je doute que cela s'entende ni que quiconque vienne voir rapidement.
Conan avait commencé à faire demi-tour, un peu excédé même si la prudence dont son ami faisait preuve était parfaitement compréhensible. Ce dernier le suivi, toujours sceptique. Vu ce que le petit détective leur avait expliqué plus tôt, il ne s'attendait pas à ce qu'il minimise à ce point le danger qui, d'après ce qu'il savait, lui paraissait pourtant bien réel, trop pour prendre ce genre de risque. L'intéressé s'en doutait et répliqua :
-Je te l'ai dis, ils ne sont pas du genre à trop agir à découvert, et même s'ils sont dangereux, leurs méthodes sont assez peu… Orthodoxes, et nettement moins efficaces qu'elles pourraient l'être s'ils étaient prêts à tout.
-Je ne sais pas si c'est vraiment plus rassurant, fit remarquer Heiji.
Conan hocha les épaules.
-Je te rappelle qu'un environnement tel que celui de l'exposition est beaucoup plus dangereux. Toi aussi, tu sais que la crainte des gens dans un lieu peu peuplé est inversement proportionnel au risque réel. S'il y a peu de monde, on remarque tout de suite quand quelque chose cloche. Dans une foule, on pourrait beaucoup plus facilement profiter d'une distraction pour m'embarquer et disparaître rapidement sans que vous ne puissiez réagir.
C'était vrai, Heiji le savait, mais l'entendre de façon aussi claire et désinvolte le fit malgré tout tiquer.
-Raison de plus pour rester avec la police alors ! Comme je le disais, on a déjà presque tous les éléments pour résoudre cette affaire avec ce qu'on a entendu tout à l'heure, les informations que tu as obtenus en discutant avec les amis de Harada-san et les photos qu'on a. Le dernier élément se trouve peut-être dans la vidéo qu'a filmé Onishi-san. Dans tous les cas, fermer une porte de secours, surtout aussi longtemps à l'avance, n'aurait aucun intérêt dans le cadre de cette affaire…
-Oui, mais autant être sûr ! Et comme tu l'as dis, cela pourrait être lié à autre chose. Si la porte n'est toujours pas débloquée, c'est que quelqu'un doit freiner sa réparation, et ce n'est sûrement pas sans raison. L'exposition comporte quelques pièces, notamment du matériel informatique de valeur qui feraient le bonheur de voleurs. Un complice dans l'exposition n'est jamais de trop dans ces cas là, surtout que cette porte est inaccessible sans être prit dans le champ d'une caméra. Et si tu es vraiment inquiet, on peut toujours demander à un employé de nous montrer où c'est et demander à la police de venir avec nous vérifier si ça n'a bien aucun lien avec l'enquête ! De toute façon le téléchargement de la vidéo n'est pas encore terminé.
Conan avait suffisamment remit son collègue en mode enquête pour qu'il s'accommode facilement de sa proposition. Il eu un sourire satisfait alors qu'ils quittaient le couloir, le cachant en regardant devant lui sans réagir plus que ça en voyant qu'Okiya avait surveillé l'entrée du couloir qu'ils avaient emprunté – il ne pouvait même pas dire que ça l'étonnait – mais son sourire fut presque aussitôt coupé par la sensation d'être épié. Et la sensation ne se limitait pas à cela, il eu la nette impression en revenant dans une des grandes salles de l'exposition où les gens étaient rassemblés que la menace était toute proche, comme sur le point de se saisir de lui malgré la foule.
La sensation était telle qu'il ne put retenir son réflexe de tourner la tête à droite et à gauche pour chercher de qui cela pouvait provenir, son visage dissimulant mal son anxiété. Il ne repéra personne. Un rapide coup d'œil lui permit vite de comprendre que Heiji et Okiya étaient eux-même trop occupés à entourer le petit détective en surveillant les environs pour remarquer sa réaction, qui de plus aurait pu être liée au fait de voir un indice lié à l'enquête. Mais s'ils l'avaient vu faire, vu les antécédents de la matinée, ils se seraient forcément doutés de quelque chose, et cela ne semblait pas être le cas. Ils étaient déjà alertes, aussi il mit rapidement son hésitation de côté et décida de ne pas leur faire part de son impression. S'ils se montraient trop parano, même la police, Ran, Kogoro et Kazuha finiraient par se douter de quelque chose, et c'était la dernière chose qu'il voulait. Tout le monde était déjà beaucoup trop tendu à cause de lui. Ils étaient sensés passer un après midi tranquille, et décidés ou pas, il ne pensait pas que ses poursuivants feraient une deuxième tentative dans la même journée, surtout avec la police à proximité. Leurs méthodes n'étaient pas assez subtiles pour enlever quelqu'un en pleine foule de ce qu'il en avait vu jusqu'à présent. Néanmoins, ce n'était pas pour ça qu'ils n'en étaient pas capables, et il se devait d'être prudent. Il ne devait pas oublier qu'il ne savait pas tout deux, loin de là.
Comme convenu, ils retournèrent dans la pièce servant aux interrogatoires pour suggérer d'aller vérifier la porte de sortie depuis l'extérieur. Ils n'eurent même pas besoin de le demander que Megure leur imposa d'être accompagnés de Satô et Takagi, qui semblaient de toute façon sur le point de se proposer, ce qui rassura assez Ran et les autres pour les dissuader de se rajouter au groupe. Il trouvèrent rapidement un employé disposer à leur montrer la route, celui qui leur avait apprit l'existence de l'issue de secours bloquée plus tôt, et quittèrent la pièce pour se frayer à nouveau un chemin à travers la foule qui, impatiente au départ, commençait à se faire une raison. Plusieurs personnes continuaient l'exposition comme si de rien était, histoire de s'occuper, mais beaucoup avaient du mal et semblaient discuter de l'affaire.
La sensation était toujours là, et avec Sato et Takagi avec eux, Conan ne pouvait pas se permettre de montrer son malaise, pourtant bien réel. Il ignorait toujours si Heiji et Okiya, qui avait également suivi le mouvement, restaient attentif par principe ou car ils avaient également cette sensation d'être épiés. Au moins, se rassura-t-il, avait-il apprit par le commissaire tout à l'heure qu'au vu des éléments récoltés, ils ne devraient pas tarder à laisser partir le plus gros des visiteurs, se contentant de prendre leur coordonnées avant, ce qui devrait rapidement permettre de vider les salles pour son plus grand confort. Il ne pensait pas dire ça un jour, mais la foule le stressait. La menace pouvait venir de partout, et si quelqu'un parvenait à se saisir de lui sans que les gens autour de lui le remarquent, sa petite taille rendrait très difficile de le repérer, tout comme elle rendait sa surveillance plus difficile. Il espérait vraiment que les deux détectives l'entourant ne jettent pas trop souvent de regards dans sa direction, ce qui serait tout sauf discret.
Hélas pour lui, il n'y avait pas besoin de cela pour que Sato et Takagi soient sur leurs gardes. Ils savaient très bien pourquoi le commissaire Megure leur avait demandé d'aller avec eux. Nul doute qu'il n'aurait pas demandé cela si Conan n'avait pas fait parti du groupe allant voir cette fameuse porte de sortie, ni si cela s'était produit avant la disparition du petit détective. Ran et Kogoro n'étaient pas les seuls à craindre ce que les zones d'ombre leur cachaient, le doute sur la sécurité du petit détective étant donné leur ignorance sur tant de choses concernant sa disparition, associé à son comportement, nettement différent d'avant même si cela avait tendance à s'estomper, ne trompaient pas. Pour avoir de tels comportements, mêlant méfiance et difficultés à retrouver ses repères, malgré ou à cause des drogues qu'il avait reçu, sans parler de ses cicatrices, nul doute que la raison de sa disparition était loin d'être anodine, et bien que personne n'ai de suggestion satisfaisante, ils n'aimaient déjà pas les éléments qu'ils avaient et les possibilités que cela ouvrait. Partager leurs doutes avec Ran et Kogoro n'avait fait que les renforcer. Et ils ne semblaient pas être les seuls, s'ils en croyaient le comportement de Heiji, qui collait le petit détective de près tout en suivant l'employé qui leur montrait le chemin. Naturellement, les deux policiers s'étaient mit de part et d'autre de l'enfant, tandis qu'Okiya était plus en retrait, formant ainsi un cercle autour de Conan empêchant quiconque de s'en approcher sans avoir à passer par eux.
Heiji était rassuré de la présence des policiers, se doutant bien de la raison pour laquelle Megure leur avait demandé de venir. Mais ce que son collègue avait dit plus tôt concernant les dangers de la foule le tracassait. Son ami avait raison, même ainsi, étant donné sa petite taille et le fait qu'ils ne pouvaient pas passer leur temps les yeux rivés sur lui tout en surveillant les environs pour repérer des gens louches et regarder où ils allaient, il pouvait rapidement disparaître. Il était bien placé pour le savoir, ayant déjà vu Conan utiliser sa petite taille à son avantage pour s'éclipser afin d'aller observer un élément de plus près dans une affaire.
Soudain, il eu une idée pour y remédier, une idée bien plus efficace pour s'assurer de la présence du petit détective permettant de le quitter des yeux et de ne pas avoir à le coller à outrance pour empêcher toute personne de l'atteindre sans avoir à les bousculer. Mais il savait aussi que son ami risquait de ne pas beaucoup apprécier l'idée, ce qui lui tira un grand sourire.
Il hésitait encore un peu, mais la foule à proximité de la sortie était encore plus dense, ce qui acheva de le décider, ça et le fait que c'était beaucoup trop tentant.
-Wow, il y a vraiment du monde ici ! S'exclama-t-il. Les gens ont du s'amasser ici tout à l'heure en espérant pouvoir sortir. Tiens Conan-kun, prend moi la main, ça évitera que tu te perdes.
Il avait du mal à retenir son sourire goguenard, et encore plus à ne pas le transformer en rire en voyant l'expression de l'intéressé, trop surpris par la proposition pour s'indigner ou s'énerver, ce qui ne l'empêcha pas de se reprendre de justesse en répondant, se rappelant de la présence des inspecteurs :
-Qu'est-ce que tu racontes Heiji-niichan ? On a que quelques mètres à faire encore avant de sortir, et il n'y a pas tant de monde que ça !
-Il a raison, il vaut mieux être prudent. Je te rappelle que si tu nous perds, les policiers à l'entrée ne te laisseront pas sortir, lui rappela Takagi.
Sa voix laissait transparaître de l'inquiétude, ce qui n'empêcha pas Conan de lui lancé un regard dépité. Un rapide coup d'œil lui apprit qu'il ne pouvait pas compter d'avantage sur Okiya et Satô pour être de son côté, ces derniers ayant plutôt l'air amusés par la situation. Quant à l'employé qui les guidait, et qui s'était arrêté en entendant leur discussion, il avait plus l'air étonné qu'autre chose.
-Allez, insista Heiji. On n'avancera pas tant que tu ne me tiendras pas la main de toute façon, même si je me doute bien que tu aurais préféré tenir la main de ta neechan.
Conan fut incapable de masquer le rouge qui lui envahit les joues et il baissa la tête tout en prenant la main de Heiji et en réfrénant sa forte envie de répondre, car ça n'aurait pas été quelque chose qu'il aurait été pertinent de dire avec les inspecteurs à côté et vu l'âge qu'il était sensé avoir.
Il se doutait bien de la réelle raison pour laquelle le kendoka lui demandait ça, car ce n'était jamais quelque chose qu'il faisait en temps normal, et il devait avouer que ce n'était pas complètement idiot. C'était normal socialement de tenir la main de jeunes enfants pour éviter qu'ils se perdent, sauf que même s'il en avait l'apparence, en réalité il était un lycéen, et autant il avait prit l'habitude avec Ran, autant c'était beaucoup plus rare qu'il tienne la main de quelqu'un d'autre ainsi, encore moins de Heiji. Il était étonnant que le lycéen d'Osaka ne soit pas également gêné, mais ça devait beaucoup trop l'amuser pour ça. Ou il avait tout simplement sous estimé son inquiétude, ce ne serait pas la première fois.
Ceci dit, il réalisa soudain que Ran aussi lui tenait plus souvent la main que d'habitude quand elle sortait avec lui. C'était déjà quelque chose de fréquent, mais pas systématique, hors ça l'était quasiment depuis son retour, et maintenant qu'il y faisait attention, c'était sûrement pour la même raison que Heiji. C'était quelque chose de tellement habituel dans le cas de la lycéenne qu'il ne l'avait pas tout de suite imputé à son inquiétude pour lui, qu'elle avait de plus assez bien caché jusqu'à maintenant. Enfin, d'une certaine façon, puisqu'étant donné le contexte, il était parfaitement normal qu'elle montre de l'inquiétude à son égard.
L'inquiétude de son ami, en revanche, était plus palpable. Conan ne pouvait pas voir s'il avait toujours l'air amusé, comme ils avaient recommencé à avancer, mais la pression de la main de Heiji sur la sienne lui indiquaient clairement que le kendoka n'était pas prêt de le lâcher.
Les deux inspecteurs passèrent devant afin de permettre leur passage malgré la ligne de policiers surveillant les portes à l'entrée, puis ils prirent à droite vers une ruelle un peu plus loin permettant de faire le tour du bâtiment. Deux nouveaux virages à droite plus tard, et ils étaient en vue d'un escalier assez étroit donnant sûrement accès à la porte de secours qu'ils avaient examiné quelques instants plus tôt, chose que l'employé eu tôt fait de leur confirmer. Et il fallait reconnaître que Heiji avait raison : la rue, bien qu'un peu plus large que la ruelle qu'ils venaient d'emprunter, n'était en revanche pas beaucoup plus peuplée, en dehors d'une ou deux personnes ici et là, généralement plus loin.
Tout le monde se mit à grimper les escaliers, sauf Okiya, qui observait la plateforme où se trouvait la porte d'un air pensif.
-Vous ne venez pas ? S'étonna Takagi en remarquant qu'il s'était arrêté.
-Je vais plutôt rester en bas, voir si je trouve d'autres indices en vous attendant. J'en doute mais on ne sait jamais. La plateforme devant la porte est trop petite pour contenir tout le monde, ça ne sert à rien qu'on s'y entasse. Je vous attends là.
-Parlant de ça, est-ce bien normal qu'elle soit si petite ? En cas d'évacuation, un grand nombre de personnes pourraient être amenées à passer par là rapidement, fit remarquer Satô.
-On est en règle, assura l'employé. Les gens ne sont pas sensé s'arrêter là mais continuer jusqu'en bas et s'éloigner du bâtiment. La rue est assez large pour qu'ils puissent se mettre à l'abri et laisser les gens passer. Les autres issues de secours ne sont pas différentes, on a suivit la réglementation standard en la matière.
Satô fit la moue. Il avait sûrement raison, elle n'était pas vraiment calée dans ce domaine-ci, et nombre d'issues de secours ressemblaient en effet à celle-ci, mais cela l'avait toujours étonné qu'elles soient étroites alors que l'entrée principale était bien plus large que cela. Enfin, sinon, ça deviendrait une seconde entrée principale, en quelque sorte, et ce n'était pas la norme sur les bâtiments…
Conan, jeta un dernier coup d'œil à Okiya, qui semblait réellement s'intéresser à ce qui l'entourait, mais il doutait fortement que se soit la seule raison pour laquelle il n'avait pas voulu les accompagner. Enfin, qui sait, il avait peut-être en effet repéré quelque chose. Il avait été un peu plus distrait qu'il ne l'aurait voulu sur le chemin pour une raison toute simple…
-Bon, je pense que tu peux me lâcher maintenant, non ? Fit le petit détective en direction de son collègue. On est plus dans la foule et c'est pas pratique du tout de devoir te suivre au pas pour monter les escaliers.
-Ah oui, désolé, je ne faisais plus attention ! S'excusa Heiji.
Conan profita qu'il était de nouveau libre de ses mouvements pour passer devant son ami, bougon. Il aurait du lui demander de le lâcher en sortant mais il était trop occupé à chercher des visages ennemis pour cela, y comprit sur le chemin jusqu'ici. Mais maintenant, il comptait bien mettre de côté sa paranoïa pour se concentrer sur le petit mystère à leur portée, aussi mit-il un point d'honneur à arriver en premier en haut, bien que suivi de peu par l'employé.
Il fallait bien qu'il se concentre un peu sur autre chose de toute façon, le stress combiné a sa blessure de la matinée le fatiguaient, et de rapides coups d'œils au niveau de la porte laissaient déjà présager que ce petit mystère n'était pas qu'une fausse piste…
Okiya n'avait pas vraiment menti en disant vouloir inspecter les alentours sous la cage d'escaliers. Il estimait que le petit détective était suffisamment bien entouré là haut, lieu où il était de toute façon difficile à atteindre, surtout avec la porte bloquée. Et même si elle venait à s'ouvrir pour le saisir, le kidnappeur n'irait pas loin avec la police bouclant toutes les entrées et pouvant facilement encercler l'endroit. Le lieu qu'il surveillait était donc la principale source de danger, d'autant que les gens là hauts ne prêteraient sans doute pas attention aux passants, et qu'une personne pouvait facilement se cacher et monter discrètement dans les cages d'escalier.
Mais il n'y avait pas que ça. Les issues de secours étaient généralement utilisées uniquement en cas d'urgence, et interdites d'accès le reste du temps, dans un sens comme dans l'autre. Néanmoins les traces semblaient indiquer des passages fréquents à cet endroit, malgré que la rue soit peu fréquentée. Ce n'était pas le genre d'endroit où traîneraient les gens le soir, et les employés qui pourraient utiliser ponctuellement cet accès pour transporter certaines choses ne le faisaient sans doute pas souvent, d'autant que c'était loin d'être le plus pratique. L'idée de gens venant faire du repérage semblait donc se préciser de plus en plus.
Il fut interrompit dans ses analyses et réflexions en voyant des silhouettes approcher du coin de l'œil. De loin, on aurait pu croire à un groupe d'employés en pause ou quittant le travail, prenant sûrement un raccourcit, mais l'étudiant su aussitôt qu'il n'en était rien. Leur comportement, leur aura le lui indiquaient. Ils voulaient faire comme si de rien était, mais ils dégageaient une sorte d'assurance et de combativité qui ne trompaient pas, encore moins lorsqu'il reconnu à leur tête la femme à la tenue stricte qu'il avait empêché de suivre Conan et Heiji plus tôt. Le soleil l'aida à mieux voir ces traits et il eu soudain une impression de déjà vu. Elle ressemblait énormément à la femme qui l'avait distrait alors qu'il filait Conan, quelques jours plus tôt, au moment où il tournait dans une ruelle, mais elle avait alors un style très différent et il ne l'avait pas reconnue immédiatement. Cela ajouta à sa certitude qu'ils n'étaient pas là par hasard, et il se mit une note mentale de demander un jour à Conan ce qui s'était réellement passé ce jour là dans cette ruelle, car si c'était bien lié à eux, alors ça aurait du être une parfaite opportunité pour eux de l'enlever.
Contrairement à sa rencontre avec la femme à l'entrée du couloir, la rue était presque déserte, et les gens au-dessus, sûrement trop occupés et dans une trop mauvaise position pour les remarquer. De plus, elle était accompagnée, sans doute pour intimider d'avantage voir recourir à la force si besoin. Se débarrasser d'elle et ses complices risquait de ne pas être aussi aisé.
Okiya se redressa et leur fit face, les regardant patiemment approcher.
-Tiens, comme on se retrouve, fit leur meneuse d'un ton en apparence amical.
-En effet. Je suis surpris de vous voir ici. La police a dont commencé à laisser partir les gens ?
-Oui, à l'instant. Avec toute cette agitation, on s'est dit qu'on avait bien besoin d'aller fumer dans un coin tranquille. L'entrée est pleine de monde. Vous ne voyez pas d'objection à ce qu'on aille là haut ? On a une vue sympa sur le coin.
-Hélas, c'est déjà prit pour l'instant. Je suis sûr que de nombreux autres endroits feraient l'affaire. Il y a une zone fumeur pas loin d'ici. Mais vu le temps, vous devriez sûrement chercher un lieu au chaud.
-Oh, mais rester dehors nous fera du bien, assura une autre personne, un jeune homme en costard cravate mais au style un peu moins soigné. J'avais trop chaud là dedans ! Ils mettent le chauffage trop fort, vous ne trouvez pas ?
-Quoi qu'il en soit, je ne peux pas vous laisser monter, répéta Subaru. Vous qui voulez de la tranquillité, vous ne seriez pas très à l'aise, surtout qu'ils sont en train de faire des examens en lien avec l'enquête. Vous ne feriez que gêner et pourriez abîmer des preuves.
-Loin de nous cette idée ! Simplement monter un peu suffira, on ne gênera personne et on ne les croisera que quand ils redescendront ! Reprit la femme.
-Je vous l'ai dis, je ne peux pas vous laisser passer.
Un autre membre du groupe, un homme d'âge moyen à la forte carrure, ce qui lui donnait une drôle d'allure dans son costume sérieux et le faisait plus ressembler à un vigile ou un agent de sécurité qu'à un salarié, passa devant les autres pour se planter devant Okiya, menaçant.
-C'est pas à toi de décider à ce que je sache, surtout que t'es pas flic. Qui me dit que c'est bien des policiers là haut, et que c'est pas toi qui trafique quelque chose de louche ?
-Vous voulez peut-être que je les appelle pour vérifier ? Je suis sûr que ça intéressera aussi les officiers en poste à l'entrée de savoir que vous faites obstruction à l'enquête.
-Vas-y, essaie d'appeler qui que se soit pour voir, gronda l'homme en se penchant vers Subaru tout en laissant apparaître des canines étonnamment pointues.
L'agent du FBI se retint d'afficher un sourire et se contenta de pencher la tête, comme indécis.
-Vous ne semblez pas vouloir que j'alerte la police. Mais qui vous dit que je ne fais pas aussi parti de forces de l'ordre ? Je n'aurais pas besoin d'appeler qui que se soit si vous m'obligez à me servir de ceci.
D'un simple mouvement, il écarta un pan de sa veste pour saisir quelque chose caché en dessous et le retira assez pour dévoiler une arme à feu, ce qui figea net la bande de faux employés.
-Les civils sont pas sensés se balader avec ce genre de joujou, grommela le gros dur. T'es qui ?
-Les civils ne sont pas non plus sensés gêner le travail de la police, répliqua Okiya, tout sourire et plein d'une assurance tranquille. Vous devriez vraiment essayé la zone fumeur qui est un peu plus loin dans la rue principale.
Le costaud soutient son regard pendant quelques secondes avant de détourner le regard et de faire signe à ses comparses.
-On repassera, affirma-t-il.
Les autres lui emboîtèrent le pas tandis que la femme marquait un temps d'arrêt, l'air mécontente, et fixa Subaru quelques secondes de plus avant de suivre les autres. Okiya attendit qu'ils soient partis avant de ranger son arme et de soupirer. Un coup d'œil en haut confirma que tout semblait aller bien de leur côté et qu'ils n'avaient probablement rien remarqué.
Il avait du à la chance et à un bon coup de bluff que la situation se passe bien. Il n'était pas assez informé sur leur dangerosité pour se permettre de tenter de les arrêter en pleine rue avec ses moyens actuels, encore moins avec la police à proximité, d'autant que la rue n'était pas totalement déserte. Lancer des hostilités ouvertes pourrait trop facilement leur être défavorable, mais montrer qu'ils n'attendraient pas leur cible aussi facilement pourrait peut-être les pousser à abandonner. Okiya ne pensait pas que tous dans le groupe étaient prêt à lâcher l'affaire aussi facilement après cette simple confrontation, mais c'était un premier pas. Le fait qu'ils n'aient rien osé tenter en voyant qu'il ne se laissait pas facilement impressionner était plutôt bon signe, mais ils ne pourraient pas toujours compter sur la présence de la police à proximité.
En attendant, il ne pouvait que rester sur ses gardes et se méfier. Ce groupe-ci n'était pas armé mais certains avaient certainement l'habitude des armes à feu d'après leurs mains. Il saisit son téléphone pour envoyer un rapide message aux agents du FBI qu'il avait prévenu de la situation et à qui il avait demandé de les rejoindre à l'exposition. Ils s'étaient retrouvés bloqués dehors car ils étaient arrivés après le début de l'affaire, mais ils seraient peut-être en mesure de prendre le groupe en filature.
Il hésita même à demander à Camel, qui se chargeait de la surveillance de la résidence Agasa, d'aller vérifier qu'aucun comité d'accueil n'attendait Conan, Ran et Kogoro à l'agence, ni n'avait cherché à les mettre sur écoute, mais il se retint. Ce n'était probablement pas nécessaire. Pas dans la mesure où c'était un lieu fréquenté : au contraire, le nombre de passages faisait que peu de gens prêtaient réellement attention à ce qui les entourait et étaient en mesure de remarquer des choses de louches, mais il y avait une personne compétente juste sous l'agence, qu'il avait fait en sorte d'alerter sur la nécessité d'ouvrir l'œil sans trop en dire et devrait donc être en mesure d'empêcher ce genre de scénario. Kogoro et Ran étaient suffisamment alertes pour pouvoir réagir en cas de comité d'accueil et Conan guettait sûrement ce genre de dispositifs et toute intrusion chez lui. De plus, même si aucun mouvement menaçant ne s'annonçait du côté de l'Organisation, il rechignait à laisser sa protégée sans surveillance.
Okiya rangea son téléphone pour mimer de s'intéresser à nouveau aux environs, pensif. Il espérait que la filature porterait ses fruits.
Posté le 11.12.2019 (màj du 26.06.2021)
