Titre : Tendre vengeance

Auteur : Darry-Myel

Genre : Amour, passion….

Disclaimer : Les personnages sont à J.K.Rowling.

Couples : Harry/Drago et Hermione/Blaize.

Avertissement : Contient des relations homosexuelles alors homophobes passaient votre chemin.

Univers alternatif. Mélangeant le monde de la magie et le monde des moldus.

Chapitre n°3 :

Le lundi matin, Harry fut le premier à descendre du wagon à la gare centrale de Londres. Il se hâta en direction de la sortie, dévala les marches et se fondit dans la foule qui arpentait le trottoir d'un pas pressé. Le ciel était couvert, et un vent frais s'engouffrait dans les rues de la ville.

Des matins comme celui-ci, il regrettait de ne pouvoir se rendre au bureau en voiture, mais il était hélas quasiment impossible de trouver une place de stationnement dans le quartier. En outre, le train demeurait le moyen le plus rapide pour gagner le centre-ville, et la gare ne se trouvait qu'à cinq minutes à pied du siège de Pim-Pam Industrie.

Le train de la North Shore Line avait eu un peu de retard ce matin, il était déjà 8h50, et la plupart des bureaux ouvrait leurs portes à 9 heures tapantes.

Harry était censé être derrière le sien à 8h30, mais la journée avait mal commencée. D'abord, il s'était levé en retard, ayant oublié de mettre le réveil en se couchant. Puis il avait découvert une tâche sur le pantalon de son costume noir et avait dû se changer in-extremis.

Il regrettait d'avoir choisir une chemise à manches courtes avec un pantalon en lin, un peu trop estivale pour ce jour d'automne. Il aurait pu mettre son costume gris anthracite ….. S'il n'avait pas égaré la veste assortie. Toue en se hâtant vers les bureaux de Pim-Pam Industrie, Harry fronça les sourcils. Il fallait absolument qu'il se décide à mettre de l'ordre dans son armoire, qui prenait de plus en plus des allures de champs de bataille !

Un soupir lui échappa. L'ordre n'avait jamais été son point fort : sa mère s'était toujours chargée de ranger ses affaires pour lui. Par la suite, lorsqu'il avait épousé Drago, ils avaient engagé un elfe de maison qui tenait propre l'appartement.

A présent qu'il se retrouvait seul, en célibataire forcé, il avait l'impression que toutes les corvées s'abattaient sur lui d'un coup : le linge, le ménage, le repassage….Toutes ces tâches demandaient une disponibilité et un sens de l'organisation qu'il ne possédait pas. Il préférait de loin consacrer son temps libre à d'autres activités plus...constructives. Le bricolage, la décoration d'intérieur, par exemple ; ainsi des piles de croquis, de schémas, des morceaux de bois, des livres ainsi que des magasines de déco ouvert se retrouvaient pêle-mêle sur les chaises et la table de son salon.

Au fond, quelle importance cala avait-il ? Il n'y avait personne pour constater l'ampleur des dégâts. Plus personne pour l'aider à se prendre en main….

Cette pensée raviva la mélancolie qui l'avait étreint la veille, pendant toute la journée. Il avait passé son dimanche à se morfondre, en proie à une tristesse infini.

Son menton trembla légèrement, et il ravala à grand-peine la boule qui se formait dans sa gorge. « Ca suffit », songea-t-il en prenant une grande bouffée d'air. Que penseraient ses collègues en le voyant arriver au bureau les yeux pleins de larmes.

« Prends bien soin de ne jamais afficher tes émotions, lui avait appris sa mère. Souris, et les gens te souriront. Pleure, et tu te retrouveras seul à pleurer. »

Avec un soupir, il poussa la porte du vieux bâtiment en briques rouges dans lequel étaient installés les bureaux de Pim-Pam Industrie, plaqua un sourire sur son visage en passant devant la réception et gagna directement le bureau qu'il partageait avec Hannah, l'autre responsable des achats.

Il crut un instant qu'il n'y avait personne dans la pièce, mais, lorsqu'il referma la porte, Hannah se redressa derrière son bureau. Agée d'une trentaine d'années, fine et séduisante, elle était également beaucoup plus expérimentée qu'Harry et connaissait le milieu de la décoration sur le bout des doigts. C'était d'ailleurs pour cette raison que le jeune homme la considérait un peu comme sa supérieure, alors même qu'ils occupaient des fonctions rigoureusement identiques.

-Désolé, s'empressa de dire Harry. J'avais oublié de mettre mon réveil, le train a eu du retard et …..

Le rire d'Hannah le réduisit au silence.

-Pour l'amour du ciel, Harry, tu n'as pas besoin de me fournir des excuses ! Cela ait déjà plusieurs mois que nous travaillons ensemble et c'est la première fois que tu arrives en retard. Je crois que Pim-Pam Industrie peut se montrer indulgent avec toi. D'autant plus que tu as accumulé pas mal d'heures supplémentaires ces derniers temps et tu n'hésites pas à emporter des dossiers chez toi lorsque nous sommes débordés.

-Merci, dit-il en se dirigeant vers son bureau.

Il déposa son sac à dos et se laissa tomber dans le fauteuil, conscient du regard intrigué de sa collègue.

-Quelque chose ne va pas, Harry ? Tu es tout pâle. Tu ne te sens pas bien ?

Il secoua la tête.

-Ce n'est rien, ça ira mieux demain. Je suis juste un peu fatigué.

Il y eut un silence, puis Hannah proposa avec beaucoup de douceur :

-Tu sais, Harry, je suis là s'il te prend l'envie de parler. Et je n'ai pas pour habitude de répéter ce qu'on me confie.

Harry considéra sa collègue d'un air surpris. Malgré le temps qu'ils avaient passé ensemble, confinés dans le même bureau, ils ne s'étaient jamais livrés à des confidences sur leur vie privée. Curieusement, les paroles d'Hannah le prirent au dépourvu.

-Oh…Merci, Hannah. Je….je m'en souviendrai.

Mal à l'aise, il baissa les yeux sur son agenda et fut presque soulagé de voir Millicent surgi dans la pièce, sans frapper, comme à son habitude. Elle tenait une pile de lettres à la main.

-Alors, chers collègues, comment allez-vous ce matin ? lança-t-elle en les dévisageant à tour de rôle de son œil acéré.

Elle fondit sur Harry à la manière d'un rapace ayant repéré sa proie et se pencha vers lui avec un sourire en coin.

-Mon Dieu, mon Dieu ! On dirait que tu as passé un week-end plutôt mouvementé. Ca ne te ressemble pas, Harry. Ne me dis pas que tu as enfin trouvé un homme digne de prendre la place de ton Casanova de mari ?

Son rire résonna désagréablement aux oreilles d'Harry.

-Tu me diras, ce n'est pas moi qui te jetterais la pierre. D'après ce qu'on m'a dit, on le voit beaucoup en compagnie d'un jeune acteur sulfureux répondant au doux nom de Kieran, c'est dernier temps.

-Ca suffit, Millicent, coupa Hannah d'un ton sec qu'elle employait rarement. Dépose le courrier et retourne travailler, d'accord ? Avec la clôture des commandes d'été qui arrive, je pense que tu as mieux à faire que de jouer les commères.

-Oh, excuse-moi, ma chère, répliqua Millicent. Pour ta gouverne, sache qu'il existe dans ces locaux des gens qui aiment parler avec leurs collègues de travail. Tandis que d'autres préfèrent les snober purement et simplement !

Sur ces mots, elle quitta la pièce en claquant la porte.

Harry fixa la porte close d'un air abasourdi.

-Ne prête pas attention à elle, fit Hannah en balayant l'air de sa main. C'est la pire langue de vipère que je connaisse.

Harry secoua la tête.

-Pourquoi me déteste-elle à ce point ? Je veux dire….Je sais qu'elle m'en veut depuis que j'ai été promu à sa place, mais j'ai l'impression que les causes de son hostilité sont plus profondes.

-Tu crois ? Je ne sais pas….

Le ton prudent d'Hannah éveilla sa curiosité.

-Dis-moi la vérité, Hannah, insista-t-il. Est-ce que je passe réellement pour un idiot auprès des autres filles ?

Hannah laissa échapper un soupir.

-Ecoute, je…

-La vérité, Hannah. Je t'en pris.

Nouveau soupir.

-Disons que tu leur sembles plutôt……inaccessible. Tu ne prends jamais ta pause en même temps que les autres, tu ne t'arrêtes pas pour discuter avec elles. Résultat : elles meurent toutes d'envies d'en savoir davantage sur toi, et surtout sur ta vie privée. Elles adoreraient par exemple que tu leur parles un peu de ton mariage assez spécial tu dois le reconnaitre, des motifs de ta rupture….

-N'exagère pas, Hannah. Elles ne s'attendent tout de même pas à ce que je leur fasse un rapport en trois exemplaires sur ma vie amoureuse. Je suis juste Harry, je suis gay, je suis marié, je ne suis pas la reine d'Angleterre ! Et toi ! Tu ne leur donnes aucun détail de ce genre, TOI !

-Peut-être, mais moi, je ne suis pas mariée au grand Drago Malfoy.

Harry fronça les sourcils. Devant sa mine perplexe, Hannah émit un petit rire.

-Cher Harry, tu n'es pas s'en savoir que ton mari est devenu une sorte de super héros de la cause féminine après qu'il a plaidé la légitime défense dans le procès de cette femme battue qui avait tuée son mari. L'audace et l'assurance de Drago, ajoutée à son physique de jeune premier, ont subjugué toutes les londoniennes. Et toi, tu étais son mari, tu partageais sa vie. Vois-tu enfin ce que je m'efforce de te faire comprendre ? Elles attendaient toutes que tu leur parles de lui. La plupart d'entre elles étaient sincèrement désolées lorsqu'il t'a quitté. Elles auraient aimé t'apporter un peu de réconfort, mais tu ne leur en as jamais laissé l'occasion. Même lorsque ta mère est morte, tu as découragé tout le monde au bureau en arborant une attitude froide et distante.

-Je vois, murmura Harry, bouleversé.

Comme la petite Donna, il avait été incapable de capter les signaux que lui envoyait son entourage. Les sentiments des autres lui échappaient. Totalement.

-Hé, ne fais pas cette tête-là ! fit Hannah d'une voix apaisante. Ve n'est pas ta faute. Tu es d'une nature réservée, voilà tout. Quand à Millicent……ce n'est qu'une sale garce, si tu veux bien me passer l'expression !

-Je….j'ai toujours un mal fou à me faire des amis, confia Harry d'une voix tremblante. Déjà à l'école…..J'éprouvais des difficultés à lire correctement, et les autres élèves se moquaient de moi. J'ai grandi avec l'impression d'être différent des autres. Et je ne parle pas de mon homosexualité. Je n'ai jamais eu de véritables amis. Encore maintenant, même si j'ai acquis plus d'assurance et e confiance en moi, j'ai toujours tendance à vouloir me protéger des autres.

Un sourire compatissant flotta sur les lèvres d'Hannah.

-Ne te juge pas trop sévèrement, Harry. De toute façon, un homme aussi séduisant que toi ne compte jamais de véritables amis.

Harry écarquilla ses grands yeux émeraude.

-Aussi séduisant que moi ? Tu plaisantes, j'espère ! Il y a des hommes dans cette boite ou dans les bureaux d'en face qui sont mille fois plus foutu que moi !

-La beauté est une notion très relative, n'est-ce pas ? Mais toi, tu as ce petit je-ne-sais-quoi qui te rend encore plus attirant. Il ne s'agit pas de ton physique. C'est peut-être ton air fragile, vulnérable, naïf qui plait aux hommes et aux femmes aussi. Oh, tu peux rire, mais tu devrais voir la façon dont les représentants te dévorent des yeux lorsque tu les reçois. Il m'arrive même de me demander s'ils accordent des remises aussi intéressantes dans le seul espoir de décrocher un rendez-vous avec toi.

Ne sachant que répondre, Harry se contenta de secouer la tête. L'imagination d'Hannah était bien trop fertile….Un coup frappé à la porte mit un terme à leur conversation. L'instant d'après, un jeune homme passait la tête dans l'entrebâillement.

-Monsieur Potter-Malfoy ? demanda-t-il en les dévisageant à tour de rôle, en se disant qu'il s'était trompé de bureau.

-C'est moi, répondit Harry.

-Je viens faire une livraison pour vous, annonça-t-il alors en entrant dans la pièce, chargé d'une somptueuse composition florale artistiquement disposé dans une corbeille en osier.

Il la plaça sur le bureau, sous l'œil ébahi d'Harry qui dénombra plus de douze roses et une vingtaine d'œillets roses, entourés d'une guirlande de marguerites et de feuilles de fougères vert émeraude.

-Vous avez là un fervent admirateur, Monsieur, fit observer le livreur avec un sourire entendu.

Il ressortit puis reparut chargé d'un énorme panier garni de mets plus délicieux les uns que les autres, décorer avec des fruits poser ici et là dans le panier et d'une merveilleuse bouteille de champagne.

-C'est tout ? demanda Harry à mi-voix.

Le sourire du jeune livreur s'élargit.

-Hé, ne me dites pas que vous en voulez encore ! lança-t-il avant de disparaitre.

Harry contempla les deux compositions d'un air interdit. Qui était l'auteur de cette folie ? L'un des admirateurs secrets dont Hannah lui parlait justement un moment plus tôt ?

Une autre possibilité lui vint à l'esprit, et un long frisson le parcourut. Drago……..

-Tu ne regardes pas les cartons ? demanda Hannah en s'approchant pour admirer les fleurs et le panier de plus près. Elles sont magnifiques, n'est-ce pas ? Je te préviens, Harry, poursuivit-elle en pointant un index menaçant dans sa direction, si tu refuses de me dire qui t'a envoyé tout ça , je serai obligée de réviser mon jugement sur toi !

-C'est Drago, annonça-t-il platement.

Pourquoi le torturait-il ainsi ? Pourquoi ?

Hannah lui jeta un regard étonné.

-Comment peux-tu être sûr ? Tu n'as même pas lu les cartes.

Harry hausa les épaules.

-Oh, je n'ai pas besoin de les lire. Mais tu peux le faire à ma place si le cœur t'en dit.

-C'est vrai.

L'incrédulité mêlée à une certaine excitation se peignit sur le visage de la jeune femme. Elle n'hésita qu'un quart de seconde avant d'ouvrir l'enveloppe du bouquet de fleurs.

-Celle-ci dit : « Toutes mes excuses. Je n'étais plus maître de mes actes. » Par Merlin, Harry, qu'a-t-il fait ? Quand à l'autre………

Elle déchira la seconde enveloppe avec des gestes fébriles.

-……..oh, par Merlin……..

Presque malgré lui, Harry leva les yeux sur sa collègue.

-Quoi ? Que dit-il ?

Le regard d'Hannah pétillait de ravissement.

-« Si tu acceptes de me pardonner, viens dîner avec moi vendredi soir aux Vallées Lointaines. 20 heures. »

Harry retint son souffle.

-Quel culot ! s'écria-t-il d'un ton outré. Et il s'imagine peut-être que je vais accepter !

-Il faut reconnaître qu'il s'est donné les moyens de te convaincre, fit remarquer Hannah.

Lèvres pincées, Harry enveloppa les fleurs et le panier d'un regard absent.

-Tu n'as jamais été mariée, n'est-ce pas, Hannah ?

-Non, mais je ne suis pas non plus totalement ignorante dans ce domaine.

Un sourire empreint d'ironie joua sur ses lèvres.

-En fait, je vis actuellement avec l'un des pires spécimens du sexe masculin.

-C'est vrai ?

Hannah hocha la tête en riant.

-Eh oui….hélas ! Et le pire, c'est que j'en suis follement amoureuse !

Harry hésita avant de se jeter à l'eau.

-Si je te raconte ce qui s'est passé samedi soir, accepteras-tu de me donner un avis franc et impartial ?

-Bien sur, fit Hannah en se perchant sur un coin du bureau. Vas-y je t'écoute.

Cinq minutes plus tard, elle réfléchissait, sourcils froncés, visiblement mal à l'aise.

-Alors ? demanda Harry. Inutile de prendre des gants, tu sais. Dis-moi simplement ce qu'il cherche, à ton avis.

-Il faudrait d'abord que je sache pourquoi il t'a quitté. Si tu le sais toi-même, bien entendu…..Est-ce pour une autre personne ?

Harry ouvrit la bouche mais la referma aussitôt. Mieux valait fournir à Hannah une version simplifiée de l'histoire……….

-Disons que j'avais terriblement envie d'avoir un enfant et que l'idée n'enchantait guère Drago. Mais je crois que même sans ce problème, il aurait fini par se lasser de moi et me quitter.

-Mmm……..Tu sais, certaines personnes ne peuvent tout simplement pas se résoudre à la monogamie. C'est dans leur nature d'entretenir plusieurs relations à la fois. Et si tu veux mon avis, j'ai bien peur que Drago fasse partie de cette catégorie. Dans ce cas, la réponse à ta question coule de source.

Elle marqua une pause et planta son regard dans celui d'Harry.

-Je ne voudrai pas te faire de peine car, de toute évidence tu es encore amoureux de lui, mais Drago ne désire qu'une seule chose : t'attirer dans son lit.

Harry sentit son estomac se contracter douloureusement. Il était pourtant arrivé à la même conclusion la veille, mais curieusement, l'entendre dans la bouche d'une tierce personne lui semblait encore plus cruel. Combien de temps lui faudrait-il pour rayer Drago de sa vie ?

-Je crois que tu as raison, hélas, concéda-t-il d'une voix à peine audible.

-Dans ce cas, que comptes-tu faire ? Tu ne vas pas accepter son invitation à diner tout en sachant parfaitement ce qu'il a prévu en guise de dessert…….n'est-ce pas ?

Harry se leva et s'empara de la corbeille de fleurs et du panier gourmand, incapable de supporter leur vue plus longtemps. Il allait les envoyer sur-le-champ à l'hôpital pour enfants de Londres. Là au moins, ils feraient des heureux.

Son regard était froid et déterminé lorsqu'il fit fasse à Hannah.

-Ne t'inquiète pas, Hannah, je ne resterai pas jusqu'au « dessert ». Mais j'ai bien l'intention d'y aller….Je prendrai place en face de ce traitre et je le regarderai droit dans les yeux pour lui annoncer la décision que j'aurai dû prendre il y a déjà plusieurs mois. Je vais demander le divorce !