Salut !
Je suis vraiment désolé pour mon retard de publication ! J'ai pas vraiment d'excuses. Certes, j'ai le boulot, et toujours la fac même si c'est à distance, mais j'aurais quand même pu trouver le temps. C'est juste que… J'avoue que j'étais ailleurs ^^'
Ceci dit, bonne nouvelle, j'ai enfin découvert activement le camp Nano ! C'est un peu comme le Nano, mais en avril (et y'en aura un autre en août).
Si vous connaissez pas, hésitez pas à chercher NaNoWriMo sur internet, mais en gros, c'est un évènement qui m'aide à écrire. Et ça tombe bien car j'avais plus trop d'avance sur cette fic, à force de poster sans continuer l'histoire (à part quelques lignes ici et là).
Me voici donc avec un peu d'avance (parce que j'ai pas atteint mon objectif et que j'ai pas bossé que sur ce texte pendant le camp NaNo), et un gros besoin de relecture de ce que j'ai écris récemment d'ailleurs, mais c'est toujours ça quand même.
En attendant, je vais essayer de me recaler sur le rythme de parution mensuel et de m'y tenir cette fois !
Encore pardon pour le retard, et bonne lecture;)
Chapitre 20 : Souvenirs
Conan n'en menait pas large du tout. Il resta un instant interdit devant la révélation qu'un des deux hommes l'avait vu sur le toit ce matin là avec Max, puis alors qu'ils s'approchaient de lui, une évidence s'imposa, limpide : il ne fallait pas les laisser découvrir ses ailes ! Il était incapable de leur échapper actuellement, il n'avait donc qu'une seule solution : il fallait absolument qu'il parvienne à les rentrer. Il se concentra autant qu'il pu, faisant abstraction de ce qui l'entourait même alors que les deux hommes s'approchaient de lui, espérant que grâce à son métabolisme amélioré il aurait suffisamment eu le temps de cicatriser, oubliant soigneusement les chocs qu'il avait reçu depuis, pourtant récents. Alors qu'une main se tendait vers lui, il essaya de rentrer ses ailes d'un coup, mais la douleur le déchira et il hurla dans son bâillon. Sans s'en rendre compte, il eu un mouvement de recul en même temps qui le fit s'éloigner de la main qui cherchait à l'attraper.
Sa réaction fit s'arrêter net le criminel qui allait le saisir, prit par surprise.
-Hé ho, j'l'ai même pas touché. Me dis pas que tu flippes gamin ? T'étais plus sûr de toi tout à l'heure !
-J'pense pas que ça soit ça, expliqua l'autre en s'approchant. Je te l'ai dis, quand je l'ai vu sur le toit, un des espèces de loup garou l'a choppé par les ailes, ça l'a blessé.
-Aaah, je comprends mieux ! Quand il s'est cassé la figure tout à l'heure, il est tombé sur le dos, je suppose que ses ailes y sont planquées.
-Yep, ça a du rouvrir la blessure. Au moins on est sûr qu'il va pas se barrer en s'envolant !
Tout en parlant, il avait saisit Conan par un bras pour le redresser et le tirer de la position quasi fœtale qu'il avait commencé à adopter à cause de la douleur. Ce dernier gigota sans trop y croire pour se défaire, réessaya de faire disparaître ses ailes, mais impossible. La douleur était si intense qu'il aurait été bien incapable de dire si ça avait réussit ou non, mais le simple fait de toujours avoir si mal tendait à prouver qu'il avait échoué. À moins que la blessure se soit transposée dans son dos au lieu de disparaître, c'était une possibilité. Faire disparaître ses ailes alors qu'elles étaient blessées était une première pour lui. Enfin, une première… Si tant est qu'il finisse par réussir !
Ai lui avait donné un antidouleur plus tôt, quand elle l'avait soigné, et l'après midi s'était plutôt bien passé. Il avait fait attention et n'avait pas trop pensé à sa blessure, mais maintenant, alors que le médicament ne faisait plus effet et que ses blessures étaient rouvertes, impossible d'ignorer la douleur qui pulsait dans son dos, peu importe à présent qu'il essaie de rentrer ses ailes ou non.
Les deux criminels n'en avaient cure. Il sentit l'un d'eux lui détacher les mains, et espéra alors avoir une opportunité. Mais peine perdu, ses deux kidnappeurs étaient trop proches et continuaient de le tenir alors qu'ils commençaient à le déshabiller en haut pour pouvoir observer les fameuses ailes, et il était bien incapable de les en empêcher. Il essaya malgré tout comme il put, surtout que le froid se fit très vite sentir au fur et à mesure que ses couches de vêtement tombaient, mais les deux adultes n'avaient aucun mal à le maîtriser.
-Oh, bordel…
Il ne lui restait plus qu'un T-shirt, que l'employé avait commencé à soulever, voyant enfin les premières plumes, d'où sa réaction.
-Ah, tu vois que j'avais raison ! J'suis pas bigleux !
Le T-shirt tomba à son tour, laissant Conan torse nu dans le froid, et ses kidnappeurs le lâchèrent enfin pour pouvoir observer ses ailes, saisissant celle qui était intacte pour l'ouvrir et bousculant également son aile blessée, lui tirant un cri.
Instinctivement, Conan mit ses mains autour de lui comme il pu pour se protéger du froid, mais c'était hautement insuffisant. Le manque de finesse des deux criminels l'incita rapidement à essayer de se dégager, mais il ne faisait que les gêner. L'un d'eux prit le temps de rattacher ses mains devant lui pour avoir la paix. Il tenta d'en profiter pour donner un coup avec son aile valide pour qu'on le lâche. Cela prit l'Infiltré par surprise, mais il ressaisit aussitôt l'aile pour la déployer d'une façon pas du tout adaptée à ses articulations, le faisant tressaillir.
Des flahs revenaient, se faisant de plus en plus nombreux, montrant tantôt une pièce remplie de cages, tantôt une sorte de laboratoire, le tout parsemé du blanc des blouses blanches des scientifiques y travaillant, leur ton dédaigneux, leurs expériences...
-On dirait vraiment des ailes d'oiseau. Tu crois qu'il peut voler avec ?
-Mais t'écoutes rien c'est pas possible ! Râla son comparse alors qu'il terminait d'attacher les poignets de l'enfant. C'est justement en s'envolant qu'il s'est fait chopper. Je te l'ai dis en plus ! L'ado qui était avec lui l'a rattrapé et leur a échappé en volant aussi.
-Donc y'en a d'autres comme lui ? Elle était pas avec eux ?
-Je crois pas, je l'ai pas vu pendant le live en tout cas.
L'attention du détective fut soudain captée par ce détail. Le live ?
Il se rappela soudain le meurtre au musée, et le visiteur qui leur avait fournit la preuve pour cette affaire. Cet homme l'avait également filmé quand il s'était approché pour le questionner, et il ne se rappela que maintenant qu'il apparaissait dans le live, il l'avait vu en visionnant la vidéo. Il n'avait pas fait plus attention que ça sur le coup, il était dans sa personnalité enfantine pour ne pas trop attirer l'attention et savait déjà que l'École était là et le suivait, il ne s'était donc pas inquiété outre mesure d'être apparu ou non sur le live.
Visiblement, il aurait du. Le témoin de son altercation de la matinée avec les erasers l'avait sans doute reconnu comme ça et avait prévenu son complice. Cela n'expliquait toujours pas ce qu'ils comptaient faire de lui, mais vu leur fascination pour ses ailes, cela lui donnait quelques pistes, et pas des plus heureuses.
Profitant qu'il s'était immobilisé du fait de ses réflexions, celui qui lui avait rattaché les mains lui releva la tête et lui arracha son bâillon.
-Et donc gamin, y'en a beaucoup des comme toi ? Elle est où la gamine de ce matin ?
-Elle est repartie de son côté, grimaça Conan. Je ne sais pas où elle est.
-Vraiment ? Tu dirais pas ça pour la protéger par hasard ?
Hé bien, il aurait en effet répondu la même chose même s'il avait su, mais le dire à haute voix n'aiderait sûrement pas le criminel à le croire.
-Non, c'est vrai ! Pourquoi ça vous intéresse de toute façon ?
-Ça, c'est pas tes oignons, éluda-t-il en le lâchant avant de s'adresser à son comparse. T'en penses quoi du coup, l'Infiltré ?
Ce dernier poussa un soupir.
-Sérieux, tu pouvais pas trouver autre chose que l'Infiltré ?
-Ben quoi, c'est classe non ? Tu préfères l'Espion ?
-C'est débile comme couverture, ça fait trop louche.
-Mais non ! Sans contexte, les gens comprendront pas, et avec contexte, ils sauraient qu'un employé chez eux prépare un sale truc de toute façon, autant pas leur dire direct qui tu es.
-Et du coup, pourquoi toi c'est le Penseur ?
-Quoi, t'es jaloux ? Tu préfères le Préparateur ?
-Non, je veux dire, pourquoi tu te donnes aussi un surnom à la con ?
-C'est pas parce que je bosse pas là bas que j'ai envie qu'on relie mon nom à des trucs louches je te signales. Et je m'occupe vachement plus de planifier, donc je trouve que ça colle pas mal. On peut revenir au sujet ?
Conan en oublia presque la douleur pendant un instant alors qu'il les écoutant débattre de manière aussi futile, les regardant avec un air atterré.
-Ben pour en revenir au sujet comme tu dis, faudrait au moins nettoyer le sang qu'on a foutu sur son aile valide, là ça fait pas super vendeur.
Conan redressa la tête, intrigué par ce qu'il entendait. Qu'est-ce qu'il voulait dire par ça ?
-Bah, on est pas pressés, je peux déjà trouver des acheteurs avant qu'on ai à fournir des photos. Faudra sûrement attendre qu'il guérisse de toute façon.
-Comment ça des acheteurs ? Ne put s'empêcher de demander l'enfant.
-À ton avis gamin ? Un p'tit garçon, dans cette région du monde, ça coûte cher, mais avec des ailes en plus, je suis sûr qu'on peut faire exploser les prix. Que les gens cherchent juste un gosse ou un phénomène de foire, ça ne nous regarde plus.
Conan les fixa pendant quelques secondes le temps d'intégrer la mesure de ce qu'il venait de lui dire, avant d'être pris d'un frisson alors que les deux criminels reprenaient leur discussion.
La nécessité de trouver un moyen de s'échapper devenait de plus en plus urgente. Un coup d'œil à sa veste lui rappela son badge, mais avec le brouilleur d'ondes, que le grand avait réactivé à son réveil, il préférait ne pas trop compter dessus.
Les flashs revinrent d'un coup, envahissant sa vision, alors que la sensation d'être touché semblait si réelle que s'il ne voyait toujours pas les deux hommes au travers du voile de ses souvenirs, il aurait pu croire qu'ils s'étaient baissé pour le soulever à nouveau.
Mais ce n'était pas le cas. C'était des souvenirs, encore, l'assaillant avec violence alors qu'il recommençait involontairement à trembler à l'idée du sort qui l'attendait s'il ne parvenait pas à s'échapper, à la merci de Dieu sait qui…
Conan ouvrit les yeux, désorienté. Il faisait sombre là où il était, et il ne distinguait rien autour de lui, ses yeux n'étant pas habitués à la lumière. Mais les odeurs et le sol dur et froid sur lequel il était allongé eurent vite fait de lui faire comprendre qu'il ne se trouvait pas à l'agence. Il se redressa brusquement, tous les sens et le corps en alerte, et finit par discerner des sortes de veilleuses, l'encadrement d'au moins une porte, et… Qu'est-ce que c'était que ces sortes de lignes ? Il cligna des yeux pour essayer d'y voir plus clair, mais elles étaient toujours là, des lignes plus sombres devant lui, qui semblaient se préciser. Ce n'était quand même pas…
Il se leva et s'approcha doucement avant de butter contre des barreaux. Il écarquilla les yeux. Il était dans une cage ?!
Il se palpa. Il n'était pas attaché et semblait encore avoir tous ses gadgets. Une voix non loin de lui le fit sursauter.
-Te fatigue pas. Si moi je n'arrive pas à péter les barreaux, y'a aucune chance pour que toi tu puisses. T'as déjà de la chance de pouvoir te tenir debout sans te cogner la tête dans la tienne.
C'était la voix de l'adolescente qu'il avait essayé de sauver juste avant. Il avait lamentablement échoué, en plus de s'être fait prendre en même temps qu'elle, mais au moins elle était toujours avec lui. Son accent américain se confirma, même s'il serait incapable de déterminer la région exacte. L'anglais qu'elle parlait ne lui permettait pas de le déterminer, mais le petit détective avait pour l'heure d'autres préoccupations.
Sa voix semblait indiquer qu'elle allait bien, mais il avait encore du mal à discerner sa silhouette dans l'obscurité. Il n'eut pas le temps de laisser ses yeux s'adapter ni de poser la moindre question qu'une porte s'ouvrit et quelqu'un appuya sur un interrupteur, inondant la pièce de lumière, ce qui l'aveugla.
-C'est celui-là ? Demanda quelqu'un en japonais.
-C'est ça. Ils ont dit que ça pourrait nous intéresser. Il ne doit pas avoir plus de 6-7 ans. On voulait en effet diversifier nos essais, mais c'est peut-être un peu vieux pour commencer…
-Non, moi ça me plaît, j'aime les challenges.
Tout en discutant, les deux voix s'étaient approchées de lui tandis que les yeux de Conan se réhabituaient doucement à la nouvelle luminosité ambiante.
Un homme et une femme en blouse blanche se tenaient devant lui, l'analysant du regard, mais sans réellement le voir, ou du moins c'était l'impression que Conan avait. La femme avait des lunettes et avait tout de la personne qui, dans un autre contexte, serait un cliché de femme d'âge moyen sympathique et inspirant la confiance, mais pas ici. Ici, son expression n'était pas juste concentrée, il y avait quelque chose de dérangeant dans son regard. L'homme n'était pas en reste, bien que peut-être un peu plus mesuré, et surtout plus âgé comme en témoignait sa tignasse grisonnante. La femme commença à ouvrir sa cage, visiblement la plus enthousiaste des deux à l'idée de tester leurs idées, quelles qu'elles soient.
Du coin de l'œil, Conan vit l'adolescente se ramasser sur elle-même, comme à l'affût de la moindre opportunité, mais ils étaient trop loin d'elle.
Lui-même préférait éviter d'adopter une attitude aussi hostile. Même si cela ne lui disait vraiment rien qui vaille, ces gens là n'étaient clairement pas ceux qui l'avaient capturé dans la ruelle, et il aurait plus de chances de leur échapper avec une attitude ignorante ou faussement coopérative. Il décida donc de jouer l'enfant innocent pour l'instant.
La femme ouvrit la cage et se saisit directement de lui comme s'il était un objet. Le petit détective se laissa faire, faisant mine d'être prit au dépourvu, ce qui n'était pas totalement faux. Il croisa le regard de l'adolescente qui semblait lui hurler silencieusement de s'enfuir, mais il ne le pouvait pas pour l'instant. Pas alors qu'il ignorait où il était, ce qu'on lui voulait et même l'architecture du bâtiment où il se trouvait.
Oh, ce ne serait pas difficile d'échapper à la prise de la femme sur lui. Mais réussirait-il à sortir ensuite, sans savoir à quoi s'attendre ? Il était fort probable qu'ils ne soient pas seuls ici, raison pour laquelle il préférait être prudent. Les clés de la cage de l'adolescente étaient sûrement sur le même trousseau que les siennes, mais une fois qu'il aurait fait une première tentative, les suivantes seraient de plus en plus dures, mieux valait être prudent. Et les gens qui l'avaient enlevé dans la ruelle, où étaient-ils ?
Il était trop occupé à réfléchir à tout cela, élaborer un plan d'évasion et récolter autant d'informations qu'il pouvait de ce qu'il voyait pour s'inquiéter en voyant pour la première fois la partie expérimentations du laboratoire. De ce fait, le temps qu'il réalise qu'on était en train de l'attacher au lit sur lequel la femme l'avait posé, il était trop tard. Il se força à garder une attitude impassible mais commença à laisser transparaître une hésitation et une peur enfantine en les entendant reprendre leurs discussions dont, pour être honnête, il était bien en peine de tout comprendre, par manque de connaissances scientifiques mais aussi par manque de contexte.
-De quoi vous parlez ? Tenta-t-il timidement. C'est quoi ces expériences ?
Il se fit royalement ignorer alors que les deux scientifiques continuaient de s'affairer, préparant diverses machines et produits. La femme revint lui placer un cathéter sur la main, ce qui n'était absolument pas pour le rassurer. Ils continuèrent de l'ignorer même après avoir réessayé de poser des questions pendant qu'ils ne parlaient pas ou alors qu'ils étaient à proximité, et laisser transparaître des connaissances scientifiques inhabituelles pour son âge n'y changea rien, pour une fois.
Bon. Visiblement, ils ne jouaient pas à l'ignorer, ils n'en avaient réellement rien à faire. L'impression d'être traité comme un animal, pire, un objet, se faisait plus intense et dérangeante. Hélas, c'était un peu tard pour tenter de se rebeller, attaché comme il l'était. Un rapide test des liens pendant qu'ils regardaient ailleurs eu vite fait de lui confirmer qu'il était trop tard pour lutter, il devait attendre une opportunité.
Conan ouvrit brusquement les yeux et se redressa, tendu comme un ressort. L'obscurité et le froid l'accueillirent à nouveau, mais il mit un moment à reconnaître l'endroit. Il ne se rappela où il était et ce qui s'était passé qu'en entendant des hurlements. La porte s'ouvrit et il eu à peine le temps de se protéger les yeux qu'une lumière inondait la pièce. Des personnes costaudes, n'ayant clairement rien à voir avec les scientifiques qu'il avait vu, escortaient fermement la jeune fille, tenant ses bras et essayant de ne pas être déstabilisés par ses coups d'ailes jusqu'à réussir à la pousser dans sa cage et à l'y enfermer. Ils quittèrent la pièce avec des ricanements et des sourires en coin, laissant l'inconnue haletante, ailes à moitié repliées autour d'elle.
-Est-ce que ça va ? S'enquit Conan, inquiet en lui voyant de légères blessures qu'elle n'avait pas dans la ruelle.
-Ouais, t'inquiète, j'ai l'habitude, assura-t-elle. Et toi ? T'étais inconscient quand ils t'on ramené.
-Je… Je ne me souviens pas vraiment de ce qui s'est passé, à part qu'ils m'ont attaché à une sorte de lit d'hôpital et ont commencé à faire un tas de tests et d'examens, expliqua-t-il en se grattant la tête.
La jeune fille lui jeta soudain un regard furieux et l'enfant sursauta.
-Pourquoi tu t'es laissé faire ? Pourquoi t'as pas essayé de te barrer ? Et pourquoi t'as pas juste passé ton chemin dans la rue ? T'aurais pu éviter de te retrouver mêlé à tout ça. T'aurais du. T'as rien à voir là dedans, t'as sûrement une famille et des amis qui t'attendent et s'inquiètent pour toi.
Conan pensa soudain au badge. Il se tâta et, bien que rassuré de voir qu'il avait toujours ses gadgets, badge comprit, fronça les sourcils.
-On est là depuis combien de temps ?
L'américaine cligna des yeux, surprise par sa réaction. Elle s'installa un peu mieux dans sa cage tout en réfléchissant.
-J'en ai aucune idée. C'est dur d'avoir la notion du temps ici, alors qu'on ne voit jamais l'extérieur. Je dirais plusieurs heures, peut-être une journée. Pourquoi ?
Un jour. C'était largement assez pour que Ran et les autres réalisent sa disparition. Pourquoi n'avaient-ils pas utilisé le badge pour le retrouver ? Agasa devait avoir été mit au courant et avoir proposé l'idée ! Le badge était-il cassé ? Ou alors il était hors de portée des lunettes radar de rechange ?
-Tu connais ces gens ? Qui sont-ils ? Demanda-t-il.
Elle soupira.
-Ouais, un peu que je les connais. Cette organisation, on l'appelle l'École. Je sais pas pour cet endroit en particulier par contre, je savais même pas qu'ils étaient au Japon. Et me demande pas où on est au Japon actuellement, j'en ai aucune idée. Sûrement dans un coin paumé à mon avis. Ils mettent rarement ce genre de centre en pleine ville. Je les voit mal installer ça sur l'eau, on l'aurait senti, donc probablement dans un coin paumé dans les montagnes. Quand à savoir pourquoi ils font toutes ces expériences, honnêtement, je ne sais pas non plus. Ils sont juste dérangés.
Il y eu quelques secondes de silence pendant lesquelles Conan réfléchit à ce qu'elle venait de dire. Avant qu'il n'ai pu formuler de nouvelles questions, elle reprit :
-Au fait, comment tu t'appelles ?
Il la fixa, surpris. C'est vrai, il n'avait pas du tout penser à se présenter. Naturellement, il lui offrit un sourire plein d'assurance.
-Conan Edogawa, détective ! Ne t'en fais pas, j'ai peut-être échoué dans la ruelle, mais je nous sortirais de là.
Un éclat de rire lui répondit, et il fut surpris de réaliser à quel point l'adolescente était jeune. Plus que Shinichi avant de rajeunir, mais son air grave jusqu'à maintenant lui avait donné l'air plus âgé. Là, avec cet expression plus détendue et joyeuse, éclairée par la lumière que les gens qui l'avaient ramené avaient oubliés d'éteindre, il ne lui donnait pas plus d'une quinzaine d'années maximum. Mais il pencherait plutôt pour 14 ans.
-Tu doutes de rien toi ! Enchanté en tout cas, moi c'est Maximum Ride !
Conan pencha la tête sur le côté, interloqué. Il avait inventé le nom de Conan à la va vite, mais au moins ça ressemblait vraiment à un nom. Alors que Maximum Ride…
-C'est vraiment un nom qui existe ?
-Oui, puisque je le porte, répliqua l'adolescente avec aplomb. Mais tu peux m'appeler Max.
-Enchanté alors, Max. Tu peux m'en dire plus…
La porte se rouvrit à la volée, les coupant net dans leurs discussions alors que les deux scientifiques qui l'avaient emmenés la première fois revenaient dans la pièce.
-Ils auraient pu nous dire qu'il était réveillé ! Râla-t-elle. On perd du temps avec leurs conneries !
-C'est des erasers, il ne faut pas trop leur en demander, commenta l'homme d'un ton dédaigneux. Ils ne sont bons qu'à jouer les chiens de berger après tout.
Tout en parlant, ils étaient arrivés au niveau de la cage de Conan et l'avaient déverrouillée. La femme l'ouvrit en grand et fit un signe de tête à Conan.
-Allez, on bouge. T'as des jambes, j'vais pas te porter à chaque fois.
Son collègue s'esclaffa.
-Je sais déjà pas pourquoi tu t'es donné la peine de le faire la 1ère fois.
-Parce qu'il connaissait pas la route. Allez, on bouge !
Déjà impatiente, elle saisit Conan et le poussa en dehors de sa cage pour qu'il marche devant, refermant derrière lui. Il se refusa à avancer et se tourna vers eux.
-Pourquoi ? Qu'allez-vous faire aujourd'hui ? Et qu'est-ce que vous avez fait la dernière fois ?
-Faudrait vraiment qu'on fasse des sujets muets, commenta l'homme en le poussant à son tour. Pourquoi on fait pas des expériences sur le lavage de cerveau plutôt, histoire de faire des soldats bien obéissants ? Ça nous changerait !
-Concentre toi sur notre projet actuel, on va pas s'en sortir si on en mène plusieurs en même temps, et tout ça c'est pas du tout notre domaine d'expertise, répliqua la femme.
Conan fut poussé sur quelques mètres puis finit par marcher de lui-même. Il jeta un coup d'œil à Max, qui semblait ne réaliser que maintenant qu'il parlait japonais et comprenait ce que disaient leurs tortionnaires. Il passa rapidement devant-elle et se concentra sur la route, faisant mine de se tromper quelques fois afin de voir ce qu'il y avait dans les autres couloirs. Il ne pouvait de toute façon pas assommer les deux scientifiques derrière lui et craignait de tomber sur les gros bras de tout à l'heure s'il se mettait à courir avant d'avoir pu trouver la sortie. Mieux valait la jouer finement pour l'instant.
L'un des deux lui ordonnait sèchement de revenir quand il se trompait, sans prendre la peine de le rattraper eux-même. Il n'essaya pas d'en profiter pour l'instant, se contentant d'ignorer certaines indications, faisant mine d'avoir mal comprit, pour continuer sa tentative de cartographie, hélas très incomplète pour le moment, même ainsi. Nulle part, il n'avait vu de fenêtre ni quoi que se soit qui ressemble à une sortie donnant sur l'extérieur pour le moment.
Par des portes ouvertes, il vit une salle de stockage, ce qui ressemblait à un laboratoire d'analyse, et ils croisèrent un autre scientifique, d'autres gens habillés comme les gens de la ruelle et ceux qui avaient ramené Max plus tôt, les erasers si Conan avait bien suivi. Visiblement les gens qui s'occupaient de la sécurité et de ramener les cobayes fuyards. Il faudrait qu'il demande à Max en revenant. Il ne savait même pas comment elle les avait connu encore.
Plus il en apprenait, et plus il réalisait qu'il ne savait rien de cet endroit ni de ces gens. Ce qu'il comprenait en revanche, au fur et à mesure, c'est qu'il avait mit les pieds dans quelque chose de beaucoup trop gros pour lui.
Il ne leur fallut pas longtemps pour rejoindre la salle d'hier, temps qui suffit à Conan pour réaliser qu'il ne pouvait pas se permettre de tenter une évasion maintenant. S'il avait été seul, il aurait sûrement tenté sa chance. Mais avec Max, le risque était trop grand qu'il lui arrive quelque chose ou même qu'elle soit emmenée ailleurs avant qu'il puisse appeler la police et que cette dernière intervienne, surtout s'ils se trouvaient à l'écart des grandes villes. Pourtant, à la vue du lit sur lequel il avait fini attaché la dernière fois, sa plus grande envie était de tenter le tout pour le tout, mais il se retint. Plus il apparaissait comme calme et obéissant, moins ils le surveilleraient, plus il récolterait d'informations, et plus il aurait de chances de réussite. En tout cas, en principe.
Malgré cela, il ne put réfréner un mouvement de recul quand la scientifique lui demanda de s'allonger dans le lit. Il voulait bien jouer les gamins et se laisser faire, dans une certaine mesure, mais il n'allait pas non plus s'entraver lui-même !
La femme n'insista pas et le plaça lui-même sur le lit et le réattacha comme la veille. Conan eu un nouveau mouvement de recul alors qu'elle attrapait son poignet droit, la fixant avec son air d'enfant le plus convaincant.
-Vous êtes vraiment obligés de faire ça ?
Il s'attendait à ce qu'elle l'ignore comme d'habitude, mais à sa surprise, elle daigna répondre… Mais sans arrêter son geste, sanglant son poignet alors qu'elle expliquait :
-T'es peut-être pas remuant maintenant, mais tu le seras sûrement tôt ou tard. Ils le sont tous. Quoique, je crois qu'un ou deux sont morts avant, m'enfin mieux vaut être prudent.
-Oh oui ! Fit son collègue, déjà occupé sur un des ordinateurs de la pièce. Un collègue m'a raconté que les sujets associés à celui qu'on a récupéré avec le nouveau sont particulièrement agaçants en la matière !
Conan se raidit, devant rassembler le maximum de son sang froid pour maintenir son masque. Il était de toute façon déjà trop tard pour changer d'avis, et aucun des deux scientifiques ne lui laissa le temps de poser d'autres questions. Soit car ils s'étaient à nouveau mit à l'ignorer, soit car ils ne lui en laissaient tout simplement pas le temps. Il passa un moment qui lui parut très long attaché sur le lit, ne ressentant aucune douleur mais passant différents examens, puis il se retrouva à passer des tests psychomoteurs et d'intelligence, enfin détaché du lit mais au détail près qu'il était physiquement puni en cas d'échec ou s'il n'allait pas assez vite. Et ce n'était hélas pas son intellect qui le sauva des punitions, même une fois qu'il eu comprit comment cela fonctionnait. Le fait qu'il n'avait rien mangé depuis la veille n'aidait clairement pas, même s'il était quasiment sûr qu'ils lui avaient donné des nutriments via le cathéter, d'après ce qu'il avait entendu sur des tests de glycémie.
-Ce sujet a l'air intéressant, commenta la femme alors que Conan s'écroulait au sol, à bout de souffle, suite à leur dernier exercice, les bras, les jambes et le dos brûlant des punitions reçues. Il a une bonne condition physique, sûrement un sportif. Il est très en avance pour son âge, et sa physiologie recèle de surprises que je n'avais encore jamais rencontrées, et toi ?
-Moi non plus. Je ne sais pas trop d'où elles sortent d'ailleurs. Je n'ai pas encore eu le temps d'éplucher son génome mais je n'ai rien vu sortant de l'ordinaire pour l'instant, rien qui puisse expliquer les structures et protéines qu'on a trouvées en tout cas.
-Tu penses avoir assez de données pour commencer la prochaine fois ?
-Donne moi jusqu'à demain et ça devrait être bon, assura-t-il. Mais on ne pourra pas commencer tout de suite, on a encore des tests à faire.
-Je sais bien ! Mais j'ai tellement hâte de commencer les choses sérieuses !
Ils appelèrent un eraser pour ramener le petit détective jusqu'à sa chambre. Ce dernier ne se donna pas la peine ne serait-ce que d'essayer de se lever, trop engourdit et endolorit.
L'eraser qui le portait était étonnamment doux, ceci dit. Les gens qui l'avaient manipulé jusqu'à maintenant ne faisaient pas attention ou se montraient inutilement brutaux. Celui-ci semblait plus mesuré, par habitude ou pour une autre raison. Conan ne reconnaissait pas son visage, et ne connaissait ni son nom ni celui de ses tortionnaires, aucun ne portant de badge, en tout cas ni visible ou nominatif. Il s'inquiétait de ce que ces derniers préparaient, mais fut distrait par le chemin emprunté par son porteur, différent de celui de d'habitude. Il en profita pour observer autant que possible pour repérer des escaliers, étant maintenant persuadé d'être au sous-sol, avant d'être posé dans sa cage, toujours incapable de bouger bien qu'il ne soit plus haletant ou presque. Sûrement à cause des produits qu'ils lui avaient injectés à différents moments pour tester leur effet sur lui. Ils avaient d'ailleurs troqué ses vêtements, qui avaient rapidement commencés à s'abîmer, pour une blouse telle qu'on mettait aux patients d'hôpital le temps de faire leurs expériences, sans qu'il puisse faire grand-chose pour les en empêcher, et il se retrouvait ainsi d'avantage en proie au froid qui régnait dans la pièce, sans pour autant avoir l'énergie de frissonner.
-Conan ? Tu m'entends ? S'inquiéta Max.
-Oui, je t'entends. Ça va aller. J'ai juste… Besoin d'un peu de temps pour récupérer.
-Tu es blessé, remarqua-t-elle. Ils ont voulu te faire passer des tests physiques c'est ça ?
-Et d'intelligence. Je n'avais jamais vu une technologie comme ça, mais je me serais bien passé de l'option qui brûle les pieds dans ce fichu labyrinthe !
Sans cela, il aurait sûrement pu dissimuler d'avantage son intelligence, mais les punitions physiques avaient rendu cela très difficile. Il avait lutté, mais plusieurs fois, instinctivement, il avait été vers la bonne réponse pour faire cesser la douleur. Cela ne semblait pas les inciter à plus de prudence pour l'instant, mais il préférait l'éviter autant que possible malgré tout.
Conan réussit enfin à bouger ses doigts et, petit à petit, il réussit à se redresser et à se retourner pour faire face à Max. Il se figea en voyant les contusions et blessures légères sur son visage.
-Ne t'en fais pas, je vais bien, le devança-t-elle. J'ai l'habitude, tu sais.
-Tu as déjà dit ça la dernière fois, mais comment ? Tu dois avoir 14 ans, 15 grand maximum. Tu n'as pas des amis et une famille qui t'attendent, toi aussi ?
Elle eu un sourire triste.
-Oh, si, et ma seule chance c'est qu'ils ne se soient pas fait attrapés avec moi… Les autres sont comme moi.
-Tu veux dire qu'ils ont aussi des ailes ? Hésita Conan avec un coup d'œil vers les dites ailes, dont les plumes semblaient plus ébouriffées que la dernière fois.
-Pas seulement. Les autres sont nés et ont grandis ici, comme moi.
Allez, courage, le prochain chapitre sera normalement posté pendant le déconfinement voir après si tout se passe bien (soyons optimistes).
Posté le 09-05-2020 (màj du 26.06.2021)
