Chapitre n°5 :
-Oncle Harry, oncle Harry! s'écria Donna d'un ton ravi.
Vêtue d'une chemise de nuit rose pâle, elle faisait des bonds sur le seuil de la porte tandis qu'Harry finissait de gravir le chemin escarpé qui montait de la rue à la maison.
-Ouf ! fit le jeune homme en arrivant devant la porte d'entrée. Quelle ascension ! J'ai bien fait de mettre une tenue confortable, ajouta-t-il en désignant son jeans et ses baskets. Ce n'est pas étonnant que ta maman soit aussi mince et aussi jolie, avec les efforts qu'elle doit fournir chaque jour pour rentrer chez elle !
Hermione fit son apparition, occupée à attacher ses boucles d'oreilles.
-Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre ! Surtout venant de toi………Tu vas bientôt devenir transparent à force de maigrir. Est-ce que tu te nourris correctement au moins ?
Harry partit d'un éclat de rire.
-Hé ! Je suis venu ici pour garder tes enfants, pas pour subir tes reproches ! Bien sur que je mange correctement………sinon, où trouverais-je la force d'escalader la montagne qui te sert de jardin ?
Hermione leva les yeux au ciel.
-Je sais, je sais. C'est terriblement épuisant de vivre à flanc de colline, mais la vue en vaut la peine, non ?
Harry se retourna pour contempler le panorama. A leurs pieds s'étendaient la plage de Worthing, ourlée d'immenses pins vert sombre. Les eaux bleutées de l'océan formaient un contraste saisissant avec le sable blanc. La vue était d'une beauté à couper le souffle.
-D'accord, je m'incline, admit Harry en pivotant sur lui-même. Et maintenant, petite demoiselle, ajouta-t-il à l'adresse de Donna, à nous deux ! J'espère que tu as prévu quelques jeux de sociétés ? Il n'y a rien de bien à la télévision ce soir.
Le visage de Donna s'illumina.
-Je vais tous les sortir ! S'exclama-t-elle avant de disparaître à l'intérieur de la maison.
Hermione posa sa main sur le bras d'Harry.
-C'est vraiment gentil de ta part de nous dépanner. Lorsque Ginny nous a appelés ce matin pour se décommander, la pauvre souffre d'une grippe carabinée, j'avais peu d'espoir de trouver quelqu'un qui accepterait de se libérer un samedi soir. Et là, comme par enchantement, tu as appelé pour nous dire que tu comptais nous rendre visite dans l'après-midi. J'espère que tu ne m'en veux pas de t'avoir demandé ce service ?
-Ne sois pas ridicule, enfin ! Je suis ravie d'avoir les enfants pour moi tout seul ce soir.
-Pour te remercier, j'ai décidé d'organiser un barbecue en ton honneur le week-end prochain, annonça Hermione. Enfin………si tu n'as rien prévu, bien sur.
-Non. J'accepte ton invitation avec plaisir.
-Tu ne………tu n'avais rien de spécial, ce soir, j'espère. Je veux dire………tu n'as pas annulé de rendez-vous à cause de nous, n'est-ce pas ?
L'air gêné d'Hermione intrigua Harry. Après tout, sa vie privée n'avait rien de tabou. Tout à coup, la lumière se fit dans son esprit et il esquissa un pâle sourire.
-Blaize t'a dit qu'il m'avait surpris dans les bras de Drago Samedi dernier, c'est ça ?
Lorsque la stupéfaction s'inscrivit sur le visage d'Hermione, Harry se mordit la lèvre. Merde, merde et re-merde ! Maintenant qu'il avait mis les pieds dans le plat, il allait devoir s'expliquer. A moins que……….
-C'est sans importance, lança-t-il d'un ton léger. Juste un petit moment d'égarement comme nous en avons tous. Oublie cette histoire et rentrons, d'accord ?
Sans attendre la réponse d'Hermione, il pénétra dans la grande entrée carrelée. Hélas, son amie ne l'entendait pas de cette oreille.
-Pas si vite, Harry ! Blaize t'a surpris dans les bras de Drago ? Vous vous embrassiez ? demanda-t-elle d'un ton incrédule. Après ce qu'il……..euh………….Enfin………….
Harry remonta le couloir en direction de la cuisine, ouverte sur un vaste salon-salle à manger. Il s'approcha du comptoir et se percha sur un tabouret.
Malgré son silence buté, Hermione refusa de s'avouer vaincue.
-Personnellement, je trouve que ce serait formidable si Drago et toi décidiez de vous réconcilier. Je veux dire……..je sais qu'il s'est conduit comme un idiot mais, malgré tout, je reste persuadée que vous êtes fait l'un pour l'autre. Il faudrait être aveugle pour ne pas le voir. Votre séparation a surpris beaucoup de monde, tu sais.
Harry tourna vers son amie, un visage impassible. Cela faisait un peu moins de vingt-quatre heures qu'il s'était enfui du restaurant et, depuis une grande confusion régnait dans son esprit. Mais pour rien au monde il ne s'abaisserait à raconter à Hermione l'épisode de la veille.
-Il est tout à fait hors de question que Drago et moi, nous remettions ensemble, Hermione, déclara-t-il d'un ton sans réplique. Je l'ai vu hier soir et……….
-Ah bon ? Coupa Hermione. Où ?
Harry balaya l'air d'un geste désinvolte.
-En ville, dans un petit restaurant.
Nul doute que les propriétaires des Vallées Lointaines pousseraient les hauts cris s'ils l'entendaient parler ainsi de leur prestigieux établissement ! Mais pour Harry, il resterait à jamais associé à l'un des moments les plus humiliants de sa vie. Ce n'était pas tant l'odieuse proposition que Drago avait osé lui faire qui avait heurté son amour-propre. C'était surtout sa propre réaction, aussi incroyable qu'inattendue. A quoi bon le nier ? L'espace d'un instant, il avait été terriblement tenté d'accepter le « marché » qu'il lui proposait………
Dieu merci, la raison l'avait finalement emporté sur son incroyable désir pour Drago. La veille, il avait enduré un véritable supplice en le sentant si proche de lui, si sexy, si sensuel………Il ignorait encore par quel moyen il avait eu le courage de quitter le restaurant.
Conscient du regard inquisiteur d'Hermione posé sur lui, Harry mit un terme à ses réflexions.
-J'ai demandé le divorce, annonça-t-il d'une voix atone. Et il s'est empressé d'accepter. Tout est fini entre nous, Hermione. Et tu sais quoi ? Je me sens soulagé. J'ai enfin compris que je n'étais plus amoureux de lui.
« Bravo ! Siffla une petite voix intérieure. Un joli mensonge bien ficelé, une bonne dose de conviction et hop, tu te sors d'affaire sur une pirouette……..mais tu t'es bien gardé de mentionner la proposition de Drago, et pour rien au monde tu n'avouerais que tu as été à deux doigts d'accepter……..
Le beau visage d'Hermione était devenu grave.
-Oh, Harry……….C'est terrible.
-Pour l'amour du ciel, Hermione, c'était inévitable ! répliqua-t-il d'un ton plus sec qu'il ne l'aurait voulu. Excuse-moi, s'empressa-t-il d'ajouter devant l'air peiné de son amie. Je suis encore un peu perturbé par toute cette histoire, tu comprends. Oublions Drago, d'accord ? Parle-moi plutôt de votre soirée. C'est un cocktail organisé par un grand producteur de théâtre qui assistera à Notre Dame de Paris après, c'est ça ?
A son grand soulagement, Hermione accepta de changer de sujet, ravie de parler de son époux.
Le cœur d'Harry se serra brièvement. Hermione et Blaize formaient un couple tellement soudé ! Blaize assumait son rôle de père et de mari avec un bonheur évident, et Harry avait cru, naïvement, que les deux frères adoptifs partageaient le même sens de la famille. La déception n'en avait été plus cruelle.
Blaize fit son apparition à cet instant précis, superbe dans son smoking noir éclairé d'une chemise blanche et d'un nœud papillon. Plus petit que Drago, il possédait néanmoins un charme indéniable et était tout aussi brillant que son frère.
-Harry, Dieu soit loué, tu es là ! S'exclama-t-il en lui serrant la main accompagné d'une accolade amicale. Tu es prête, chérie ?
Il se tourna vers son épouse et émit un sifflement admiratif.
-Tu es resplendissante, mon ange ! C'est une nouvelle robe ?
Hermione rougit comme une écolière et Harry ne put s'empêcher de sourire. Blaize avait raison : le long fourreau pourpre flattait la silhouette déliée d'Hermione et mettait en valeur son teint pâle et ses boucles châtains. Mais le sourire d'Harry ne tarda pas à s'évanouir. Manifestement, les frères adoptifs Zabani-Malfoy appréciaient le même genre de tenues. Moulantes. Suggestives……….et facile à enlever.
Blaize attira Hermione dans ses bras et la gratifia d'un long baiser.
-Blaize, enfin……..murmura son épouse avec un petit rire gêné. Que va penser Harry ?
Blaize pouffa.
-Probablement que j'ai hâte de voir la soirée se terminer pour te ramener à la maison, répondit-il d'une voix suave.
Harry déglutit péniblement. Sans qu'il sache pourquoi, la proposition de Drago revint le hanter. Si seulement il était capable d'oublier tous ses principes, son amour-propre, sa pudeur, sa fierté, si seulement il était le genre d'homme à pouvoir se satisfaire d'une aventure sans lendemain……..Si seulement il n'était pas follement, éperdument amoureux de cet affreux macho !
Après le départ de Blaize et d'Hermione, Harry se lança dans une partie de petits chevaux avec Donna. Pour une fois, Nicholas était sage comme une image. Pendant qu'ils passaient d'un jeu de société à l'autre, le petit garçon regarda sans broncher une cassette vidéo de dessins animés.
L'heure de les mettre au lit arriva. Ce fut également la fin de la tranquillité pour Harry. Nicholas ne cessa de se plaindre, de gémir, de chercher des prétextes pour rester debout plus longtemps. Tant bien que mal, le jeune homme réussit à le coucher. Comme il soupirait encore, il brandit vers lui un index menaçant.
-Je te préviens, Nicholas, si tu continues comme ça, j'appelle Oncle Drago pour lui dire que tu refuses d'obéir. Il n'hésitera pas à venir te border lui-même, crois-moi !
La menace sembla porter ses fruits. Nicholas se tut instantanément, se souvenant sans doute du jour où Drago avait dû monter sur le toit pour le récupérer. Lorsque le garçonnet s'était quelque peu remis de ses émotions, Drago lui avait fait un sermon qui aurait terrifié le plus effronté des enfants.
-Je vais être sage, Oncle Harry, promit-il d'une petite voix.
-Voici une excellente résolution, fit Harry en déposant un baiser sur son front.
Il se redressa et marcha jusqu'à la porte.
-Veux-tu que je te laisse une lumière ?
-Non ! Je ne suis pas une poule mouillée comme une idiote de sœur. Je suis un grand garçon courageux. Les loups et les monstres ne me font pas peur !
Avec un soupir exaspéré, Harry appuya sur l'interrupteur et tira légèrement la porte derrière lui. Pivotant sur ses talons, il découvrit Donna debout au milieu de couloir, des larmes pleins les yeux. De toute évidence, elle avait entendu les paroles de Nicholas, son petit frère.
-Je………..je ne le fais pas exprès, oncle Harry, bredouilla-t-elle. C'est juste que …….parfois, je rêve de monstres et si je me réveille et qu'il fait noir, je……….je m'imagine que les monstres se cachent quelque part dans ma chambre.
Harry résista à l'envie de prendre la fillette dans ses bras pour la consoler. Il ne fallait surtout pas qu'il lui donne l'impression de s'apitoyer. Elaborant rapidement une autre stratégie, il prit Donna par la main et l'accompagna jusqu'à sa chambre.
-Il y a vraiment des monstres dans tes rêves ? demanda-t-il d'un ton intéressé. Moi aussi je fais des rêves, mais je ne vois jamais de monstres. En fait, mes rêves sont plutôt ennuyeux. Je devrais peut-être regarder les mêmes dessins animés que Nicholas et toi pour rêver de choses aussi passionnantes.
Il baissa les yeux et sourit à la petite fille qui le considérait d'un air ébahi. Il était clair que Donna n'avait jamais envisagé les choses sous cet angle.
-Tu as beaucoup de chance de faire des rêves aussi mouvementés, reprit-il avec toute la conviction dont il était capable. Au fond, les rêves ressemblent beaucoup aux dessins animés que tu regardes à la télévision. Rien de ce qui s'y passe ne peut t'atteindre. Ils n'existent pas vraiment. C'est juste quelqu'un qui les inventes et les dessine sur son écran d'ordinateur. Et il te suffit d'éteindre la télé pour qu'ils partent en fumée. Pfut ! Les monstres ont disparus. C'est la même chose lorsque tu te réveilles après un rêve. Pfut ! Il n'y a plus rien.
Il sourit de nouveau à Donna, qui semblait réfléchir à ce qu'elle venait d'entendre.
Un sentiment de satisfaction intense submergea Harry lorsque la petite fille lui demanda d'éteindre la lumière quelques minutes plus tard, après qu'il lui eut souhaité bonne nuit. Le cœur léger, il descendit dans le salon et s'installa devant la télévision. Hélas, sa tranquillité fut de courte durée : à peine dix minutes plus tard, Donna dévalait l'escalier en poussant des cris suraigus.
-Oncle Harry, tonton Harry ! Nicholas est coincé, il ne peut plus bouger, tout est de ma faute et ……..et……..
D'un bond, Harry fut sur ses pieds. Il prit la fillette par les épaules et se força à parler d'un ton calme.
-Reprends ton souffle et dis-moi où se trouve ton frère.
-En haut de l'escalier ! Cria la fillette. Suis-moi, je vais te montrer.
En proie à une bouffée de panique, Harry la suivit dans l'entrée.
-Il est là-haut ! fit Donna en pointant son index vers la rambarde de la mezzanine.
Harry leva les yeux et découvrit avec stupeur la petite tête blonde de Nicholas coincée entre deux barreaux. Une expression apeurée se lisait sur son visage.
-Sors-moi de là, tonton Harry ! Gémit-il d'une voix étranglée.
-Oh, par merlin, murmura Harry. Viens, Donna, voyons ce que nous pouvons faire. Mais pourquoi m'as-tu dit que c'était ta faute ? C'est bien ton frère qui est coincé entre les barreaux, pas toi !
Donna prit un air penaud.
-Oui, mais……..il me disait des méchancetés à travers la cloison et ………
-C'est pas vrai !
-Tais-toi, petit monstre, intima Harry en lui donnant une tape sur les fesses. Continue, Donna.
-Comme il ne voulait pas arrêter, je lui ai dit que je t'avais entendu parler à quelqu'un au téléphone et que c'était sûrement à tonton Drago. Il ……… il s'est levé, a rampé le long du couloir et s'est penché entre les barreaux pour mieux voir le téléphone. Et il est coincé, conclut-elle d'une voix à peine audible. Je ne voulais pas qu'il se fasse mal, tonton Harry, je t'assure ! Je voulais simplement qu'il arrête de me traiter de poule mouillée………
-Sortez-moi d'ici ! Hurla le garçonnet avant de fondre en larmes.
Ses sanglots attendrirent Harry, après tout, Nicholas n'était qu'un enfant. Pris de remord, il s'accroupit à côté de lui et effleura sa joue humide.
-Chut, mon poussin. Ca va aller, n'aie pas peur. Sèche tes larmes et laisse-moi voir ce que je peux faire. Donna, va chercher des mouchoirs en papiers pour ton frère, s'il te plait.
-Oncle Harry, je……..je ne peux vraiment pas b-bouger, balbutia Nicholas en reniflant.
-Ne t'inquiète pas, Nicholas, nous allons trouver une solution.
Il examina de plus près la situation, gagné par une angoisse grandissante. Sous l'effet des pressions et des tiraillements répétés, les oreilles et le visage de Nicholas avaient considérablement enflé. Harry esquissa une grimace. Il n'y avait plus qu'une solution, extrême, certes, mais radicale : scier l'un des barreaux.
-Nous allons avoir besoin d'aide, déclara-t-il d'un ton qu'il voulut léger.
-Je veux ma maman et mon papa ! fit le garçonnet en sanglotant de plus belle.
Il lui essuya le nez et réfléchit rapidement. Blaize et Hermione avaient laissé deux numéros de téléphone qu'il pouvait composer en cas d'urgence, mais il répugnait à les déranger au beau milieu de cette soirée dont ils attendaient tant. En outre, la vie de Nicholas n'était pas en danger. Non………….un pompier ferait l'affaire.
-Donna, tu restes auprès de ton frère pendant que j'appelle les pompiers.
La petite fille hocha gravement la tête. Sans perdre un instant, Harry descendit au rez-de-chaussée. Il venait de pénétrer dans le hall d'entrée lorsque que le carillon de la porte retentit.
-Par Merlin tout puissant ! s'écria-t-il en se dépêchant d'aller ouvrir, priant en son for intérieur pour que le visiteur soit costaud et débrouillard.
Son vœu fut exaucé.
Hélas.
-Harry……….
Drago le gratifia d'un petit signe. La lumière du porche éclairait sa silhouette athlétique, mise en valeur par un costume en lin tabac impeccablement coupé.
Visiblement, le revers qu'il avait subi la veille ne l'avait pas trop affecté……..
-Tu es passé dire bonjour à Hermione ? reprit-il en examinant d'un œil critique la tenue décontractée d'Harry.
-Non, répondit-il d'un ton bref. Ecoute, l'heure n'est pas aux échange de civilités. Je suis ici pour garder les enfants.
Sans un mot de plus, il le saisit par la main et le tira à l'intérieur. Drago se laissa faire. Lorsqu'il eut refermé la porte, Drago arqua un sourcil moqueur.
-Inutile d'être si pressé, Harry, je ne vais pas m'envoler. Si tu as finalement décidé d'accepter ma proposition, je préférerais que nous prenions le temps de………
-Tais-toi et regarde là-haut.
Harry prit un malin plaisir à le voir changer de visage.
-Le sale petit morveux, maugréa-t-il entre ses dents.
Harry réprima un sourire.
-Voyons, Drago, un peu de tenue devant les enfants……….
Drago darda sur lui un regard lourd de sous-entendus qui le fit reculer d'un pas.
-Comme tu voudras, chéri. Nous attendrons que ces chers bambins soient couchés pour………pour passer aux choses sérieuses. Je saurai me montrer patient. C'est toi qui semblait vouloir bruler les étapes lorsque je suis arrivé…… ;;
-Oh, tu n'es qu'un ignoble………
-Chut………, pas devant les enfants, coupa Drago en posant son index sur ses lèvres entrouvertes.
Le souffle court, il ferma lentement la bouche, et le regretta aussitôt. Drago n'avait pas retiré son doigt, et son contact le fit frissonner de plaisir. Instinctivement, il entrouvrit de nouveau les lèvres. Drago haussa un sourcil surpris.
-Mmm, fit-il avant de glisser son index dans la bouche du jeune homme.
Comme s'il l'avait brulé, Harry s'écarta brusquement. Son regard lançait des éclairs.
-Comment oses-tu………. ?
Un sourire débonnaire incurva les lèvres de Drago.
-Je préfère te mettre en garde, Harry, murmura-t-il d'une voix doucereuse, je me sens d'humeur audacieuse en ce moment…….
Il leva la tête vers Nicholas et poursuivit à voix haute :
-Alors, dans quel pétrin t'es-tu fourré cette fois, petit casse-cou ?
Ils mirent presque une demi-heure avant de libérer le garçonnet, sans avoir besoin de scier le barreau, au grand soulagement d'Harry. Drago entoura la tête et le cou de Nicholas d'une serviette remplie de glaçons et la laissa pendant dix bonnes minutes. Puis ils plaquèrent les oreilles de l'enfant avec du sparadrap et enduisirent son visage et ses cheveux de vaseline. La manœuvre se révéla efficace : avec l'aide de Drago et d'Harry, Nicholas recouvra sa liberté. Il tombait de fatigue lorsqu'Harry le conduisit à la salle de bain pour le débarbouiller, et il n'opposa aucune résistance quand il le porta jusqu'à son lit.
L'épisode eut au moins une conséquence positive, celle d'améliorer considérablement les rapports entre le frère et la sœur. Persuadée qu'elle était responsable de l'incident, Donna réconforta son petit frère tout au long de l'épreuve. Elle l'encouragea, lui murmura des mots apaisants, lui raconta des histoires drôles pour le distraire. Quand tout fut fini, Nicholas la regardait d'un œil neuf. Elle était devenu son ange gardien, sa « deuxième maman », et il insista pour qu'elle restât un peu à son chevet, et lui racontât une dernière histoire.
Sous le regard attendri de sa sœur, il s'endormit en un clin d'œil, et lorsqu'à son tour Donna alla se coucher, elle était métamorphosé. Radieuse, sûre d'elle, elle n'avait plus rien à voir avec la petite fille effacée et vulnérable qu'elle était encore quelques heures plus tôt.
-Il est petit, dit-elle à Harry avec gravité. Il ne fait pas exprès d'être méchant.
Réprimant un sourire, Harry hocha la tête.
-Il a besoin que quelqu'un le surveille constamment, tu sais.
-Je m'en chargerai, déclara Donna.
-C'est vrai ? Nicholas a beaucoup de chance d'avoir une sœur aussi épatante. Personnellement, j'aurai adoré avec une grande sœur comme toi !
La fillette le considéra d'un air intrigué.
-Tu n'as pas de sœur, tonton Harry ?
-Non. Ni sœur ni frère. J'étais fils unique et j'aurai tout donné pour avoir quelqu'un avec qui jouer, à qui j'aurai pu confier mes petits secrets, sur qui j'aurais pu compter.
La mélancolie contenue dans sa voix n'échappa pas à la petite fille ; elle fronça les sourcils et déclara avec le plus grand sérieux :
-Quand tu auras un bébé, tonton Harry, il faudra tout de suite en faire un autre pour qu'il ne grandisse pas tout seul comme toi.
Le cœur d'Harry chavira. Incapable de proférer la moindre parole, il détourna les yeux et fixa un point invisible sur le papier peint.
La petite main de Donna chercha la sienne.
-Ne sois pas triste, tonton Harry. Je t'aime, moi.
-Moi aussi je t'aime, ma puce, articula Harry d'une voix tremblante.
Un léger bruit le fit sursauter, et il tourna la tête à temps pour apercevoir Drago dans l'embrasure de la porte. Le visage fermé, il pivota sur ses talons et s'éloigna d'un pas vif.
De toute évidence, il les avait entendus parler de bébés et cette conversation ne lui avait pas plu. Pourquoi ? Etait-ce de la colère, de l'amertume ou de la tristesse qui assombrissait son visage ? Une fois de plus, une question traversa l'esprit d'Harry : la découverte de sa stérilité était-elle à l'origine du changement radical qui s'était opéré en lui ?
C'était possible, mais le doute subsistait. Prudent, Harry préférait ne pas se bercer d'illusions. Si Drago avait réellement eu envie d'un enfant, ils auraient pu se tourner vers d'autres solutions : une mère porteuse, ou même l'adoption. Mais il n'avait même pas voulu en entendre parler.
Non, sa stérilité n'avait rien à voir avec son comportement volage. Il aimait séduire, jouer de son charme, collectionner les aventures. Et par-dessus tout, il adorait provoquer son époux !
C'était sans doute dans ce but qu'il lui avait froidement proposé la veille de devenir son amant. Pour le choquer, et aussi pour se venger de l'affront qu'il lui avait fait subir quelques mois plus tôt, lorsqu'il avait déclaré qu'il n'avait pas besoin de lui s'il n'était pas capable de lui faire un enfant.
Drago semblait décidé à lui prouver le contraire. Il savait qu'Harry continuait à le désirer, en dépit de tout, et il avait bien l'intention de se servir de cette arme pour l'humilier à son tour. Œil pour œil, dent pour dent………….
Petite note de l'auteur : Je vous remercie tous et toutes pour les reviews mais je ne sais pas comment on répond, alors si il y avait une petite âme charitable qui voudrait bien m'expliquer comment procéder je le mettrai en application le plus tôt possible. Encore une petite chose désolée pour le retard mais j'au eu du mal à écrire le prochain chapitre alors j'ai préféré attendre un petit peu et je vous préviens je pars en vacances jusqu'au 1 mai et promis dès mon retour vous aurez le chapitre suivant il faut juste que je le peaufine, surtout que j'ai une autre fics en route pour mon frère et j'en écris une troisième que j'ai commencé depuis 5 ou 6 mois et j'ai une quatrième dans ma tête. Donc comme vous pouvez le voir je suis bien occupée. Biz. Darry-Myel.
