Fanfictionneuse (c'est moins pompeux qu'auteur) : carabas

Email : nevewhere@wanadoo.fr

Disclaimer : rien à moi, tout à eux. Je ne fais qu'emprunté les personnages et les torturer un peu avant de les rendre.

Remarques :

J'ai modifié le chapitre, la fin et l'échange Drago/Ginny ne me plaisait pas trop. Si ça vous intéresse, j'ai reçu la réponse de Gallimard pour " the 7th dwarf ", elle est sous Important, nouvelles concernant Artémis Fowl 4 . Je remercie ceux qui m'ont laissé des reviews : Alex-13 (toujours présent^_^ avec ses bêtises qui me font franchement rigoler), ShadowDark (ma copine à moi, nananère ! ! !), marie.byrnikson.

Alex-13 s'est crée un profil : Alex, avec une fic Harry Potter et une fic Artémis Fowl. Allez y faire un petit tour.

Rien n'est à moi, tout est à Colfer ou Rowling.

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Chapitre 11 : Nouvelle donne

Muséum de Slimona- Jeudi, 2 heures du main (heure féerique)

Mulch Diggums se tenait devant les grilles du musée, cherchant le meilleur endroit pour entrer. Il portait une corde de lune autour de la taille, sur laquelle se trouvaient un Neutrino, un Corsek (pistolet de la nouvelle génération), une bombe de défense et une corde. Un ordinateur portable et divers câbles complétaient sa tenue. Les directeurs du musée n'étaient pas fous, les bâtiments et les jardins reposaient sur une couche de béton sur laquelle on avait rajouté de la terre, et une bande de ciment de dix mètres s'étendait des deux cotés des grilles, ce qui empêchaient l'intrusion de nains. Tout du moins en théorie. Ça ne servait à rien que Mulch tente de forcer les grilles, le matériel nécessaire à la désactivation des sécurités était trop volumineux pour qu'il ait pu l'emmener. Mais heureusement pour Diggums et son employeur, le nain ne manquait pas de ressources.

Mulch se dirigea vers le jardin public, situé à un kilomètre environ du musée. Là, Mulch creusa un tunnel et se dirigea vers son objectif. Arrivé sous la le socle de béton, il décrocha une fiole de sa ceinture. Le béton était prévu pour résister à l'armement d'un voleur traditionnel, mais les potions magiques n'avaient rien de classique. Le liquide rongea le béton sans déclencher les capteurs sismiques, prévus pour détecter les secousses d'une explosion. Le nain se trouvait maintenant dans les jardins du musée. Un rapide coup d'œil autours de lui, lui révéla la présence de trois caméras.

C'est le moment de vérifier si le nouveau sort d'Artémis marche.

Mulch se mit à danser et à faire le pitre sous le nez des caméras. Rien ne se passa. Diggums sourit : le sort d'invisibilité fonctionnait parfaitement. Le nain escalada la façade du musée jusqu'aux fenêtre du second étage. Il crocheta une ouverture et s'installa sur le rebord de la fenêtre, hors de portée des caméras. Mulch alluma l'ordinateur, cette dernière version de C.Cube surpassait largement la technologie féerique. Pirater l'ordinateur central et déprogrammer les canons à ADN fut un jeu d'enfant. Il possédait maintenant quinze minutes avant la prochaine ronde. Le nain sauta au sol et se dirigea vers la salle aux deux statuettes. Les équipes de surveillances ne comprirent jamais ce qui s'était passé : un instant les statuettes se trouvaient à leur place, l'instant d'après elles avaient disparu, sans que personne ne sois apparu sur leur écran. Mulch profita de la panique pour s'enfuir, les statuettes cachées dans un sac d'invisibilité. Les sirènes des FAR retentissaient déjà lorsque Diggums ressortit dans le jardin public.

Mission accomplie Arty ! Ils ne vont jamais rien comprendre. Comme d'habitude en somme !

Le nain s'enfuit dans les rues de la ville.

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Jeudi- Bureau des FAR- 11 heures du matin(heure féerique)

- Répond ! Que sais-tu de ce vol ? Qu'est-ce que tu as encore manigancé ?

Artémis resta impassible, les bras croisés, un sourire sardonique aux lèvres. Cela faisait maintenant deux heures que les FAR le détenaient dans ce bureau, l'harcelant de questions sur le vol de cette nuit. Seulement Artémis n'était pas stupide, il gardait le silence, ce qui énervait au plus haut point le lutin en face de lui.

- Ça ne sert à rien de te taire ! On sait que c'est toi ! C'est exactement le même modus operantis que sur les autres vols !

Le sourire d'Artémis s'accentua : les FAR avaient raison sur le dernier point, sauf qu'ils n'avaient aucunes preuves concrètes contre lui. Artémis s'en était assuré avant de monter toute cette affaire. Les FAR n'avaient que des convictions, et c'est tout, mais depuis les affaires Dorian et l'enlèvement de l'ambassadeur Soriens, ils avaient carte blanche concernant Fowl d'où parfois des mises en examen un peu musclée, ne reposant sur aucunes preuves et pour la moindre broutille qu'on voulait lui reprocher. Il faut quand même avouer que Fowl était rarement innocent, tout le monde le savait mais Artémis arrivait presque toujours à les berner. Comment ? C'est simple, le mesmer n'avait aucun effet sur lui : il ne sortait jamais sans ses lentilles de protection. De plus, dès que les interrogatoires tournaient à son désavantage (violence, utilisation d'un sérum ou de toute autre invention de Foaly…), Artémis disparaissait purement et simplement, en transplanant à côté du manoir. Dans le cas contraire, il restait jusqu'à la fin et faisait tourner en bourrique les pauvres officiers chargés de l'interroger, tout particulièrement Holly et Roots qu'il adorait faire enrager.

Au bout de deux heures de ce petit jeu, les FAR furent obligés de le relâcher. Artémis n'avait pas avoué, il les avait eus et donc selon le livre, il avait gagné. Artémis sortit du bureau en sifflotant, lorsqu'il aperçu Holly. Elle semblait furieuse. Artémis fronça les sourcils et de dirigea droit sur elle, ignorant les regards curieux des autres fées.

-Un problème Capitaine ?

Holly se tourna vers lui, incapable de parler et tremblante de rage. Artémis la fit s'asseoir sur un banc, lui tapotant maladroitement l'épaule : il n'avait jamais été doué pour les consolations.

-Tout doux Holly !…On se calme…qu'est-ce qu'il y a ?

Holly explosa et déballa tout : ses doutes et ses problèmes concernant son nouveau physique, l'attaque de dimanche matin, le gobelin, le civil blessé, ainsi que la décision du commandant :

-EN VACANCE ! Il m'a mise en vacances prolongées et obligatoires ! Soi disant que les bouleversements récents m'ont rendu fragiles psychologiquement, d'où mon erreur dimanche ! Ces foutus psy disent que j'ai besoin de repos ! Qu'est-ce qu'ils en savent ! Ils sont à ma place ? !…

Et ainsi de suite. Plus Holly parlait, plus elle était remontée, rallant et criant. Elle était passé de l'état de loque à celui de furie. En bref, selon Artémis, elle était de retour à son état normal.

-Tutu tut Holly ! Après tout, ce n'est pas une si mauvaise idée.

-Quoi ! ! !

-Réfléchis deux secondes, depuis quand n'as-tu pas pris de vacances ? Fais les magasins ?

-Je hais le shopping !

-Ça ne fait rien, demande à Juliet, elle se fera un plaisir de t'accompagner. Tu n'as vraiment rien à faire ?

Réflexion faite, il y avait une pile de linge sale qui l'attendait, divers papiers administratifs et photos à classer, ainsi que des amis à contacter et de la famille à visiter. Sans compter le courrier de Demon et les articles sur la politique extérieure de Haven qu'elle devait écrire. Des vacances lui feraient effectivement du bien. Perdue dans ses pensées, Holly en oublia quelques instants Artémis, jusqu'à ce que ses propos la réveille.

-Pardon, tu disais ?

Artémis sourit.

-Je disais que si tu veux, je peux t'intégrer à la délégation restée à Poudlard. Les officiels sont partis, mais des FAR sont restés pour suivre des cours intensifs de défenses contre les forces du mal et des cours de potion. Vu que cela a l'air de te passionner…

Holly en resta un instant stupéfaite avant de crier :

-Bien sûr que ça m'intéresse ! Mais comment vas-tu faire ? Les membres sont triés sur le volet ?

Artémis lui fit un clin d'œil.

-Pas de panique, l'Aurore qui s'en occupe est une vieille amie. Elle ne peut rien me refuser.

Holly sentit son cœur se serrer à l'annonce de Fowl. Elle fronça les sourcils, n'aimant pas du tout l'idée qu'Artémis ait " une "vieille " amie " ne " pouvant rien lui refuser ", ça ressemblait un peu trop à une relation amoureuse ou une ancienne amante, et Holly n'aimait vraiment pas cette idée. Comme s'il avait lu ses pensées, le sourire d'Artémis s'agrandit, légèrement moqueur. Mais quand deux FAR se dirigèrent vers eux, il grimaça.

-Je crois que notre tête-à-tête touche à sa fin, ma chère.

Holly se tourna vers ses collègues, revenant à la réalité :

-Qu'est-ce que tu as encore manigancé ?

-Moi ? Rien, voyons ! C'est une simple erreur judiciaire.

-Bien sûr, ironisa Holly.

Artémis lui fit un clin d'œil et se rapprocha d'elle. Holly le regarda de travers.

-Qu'est-ce que tu fais ?

-Pour une fois, tais-toi Holly.

Et Artémis l'embrassa doucement, effleurant à peine ses lèvres d'un baiser.

Un claquement retentit dans le couloir, plusieurs visages se tournèrent vers les deux adultes. Artémis était toujours agenouillé devant Holly, sa joue droite rouge suite à la baffe magistrale que venait de lui donner l'elfe. Fowl éclata brusquement de rire sous les yeux ébahis d'Holly, qui ne s'attendait pas à cette réaction.

-Compris, la prochaine fois, je te demande la permission.

Fowl se releva, embrassa Holly sur le front et rejoignit les deux FAR qui s'étaient approchés. Tous trois s'éloignèrent vers le hall d'entré.

Holly resta seule sur le banc. Elle porta sa main à ses lèvres et rougit en pensant au baiser d'Artémis, heureuse même si elle ne l'aurait avoué pour rien au monde. Son sourire disparu quand elle se rappela ses paroles : qui était cette bonne amie ? Quels étaient ses liens avec Fowl ? Holly la voyait comme une grande blonde, aux longues jambes, sophistiquée et à l'allure irréprochable.

Tous ce que je ne suis pas et exactement le genre de fille qui doit l'intéresser.

Pour la première fois de sa vie, le capitaine Short était vraiment jalouse.

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-Ton attitude est stupide Ginny, j'espère au moins que tu le sais.

-Pas plus que la tienne Drac !

Drago soupira et s'adossa contre son dossier les bras croisés, observant la jeune femme en face de lui. Il avait parfois l'impression de se voir dans un miroir : le même comportement, le même air buté, le même mauvais caractère si ce n'est que Ginny était rousse, indubitablement féminine et possédait les clés et la baguette de Drago.

-On ne va quand même pas passer la nuit ici !

-On restera ici le temps qu'il faudra pour que tu répares tes conneries ! ! !

-Ca peut durer longtemps et tu te lasseras avant moi.

-C'est ce qu'on verra ! ! ! Plus vite tu prendras cette poudre et tu contacteras Madame Smith, plus vite on sortira d'ici.

-T'es complètement cinglée ma chère ! Tu as vu l'heure ! Je ne vois pas pourquoi je ferais ça ! Tu as perdu ! Admet le et fou moi la paix !

-Pas question ! Tu as demandé à madame Smith de ne pas me prendre, alors que tu savais très bien que je convoitais cette place depuis des années ! C'est de ta faute, alors appelle-la !

Ginny ponctua son discours d'un coup de point sur la table, se penchant vers Malefoy, ce dernier en profita pour essayer de récupérer sa baguette, mais plus rapide que lui, Ginny se mit hors de sa portée et Drago s'écroula lamentablement sur la table. Le serpentard lui jeta un regard meurtrier.

-Ton comportement est futile ! Il est trois heures du matin ! Retourne te coucher et oublie-moi !

-Futile ! ! ! Et briser la carrière de quelqu'un pour un égo un peu écorché, tu appelles ça comment ?

Ginny se rassit en face de Drago, une expression déterminé sur le visage, le regard buté.

-Alors, tu l'appelles ?

Drago se prit la tête entre les mains.

Ça m'apprendra à faire des heures sup.

En effet, comme d'habitude depuis la fin de la guerre, Drago passait en partie ses nuits au bureau. Aller dormir lui faisait peur, il avait fait et vu trop de choses pour que son sommeil soit calme. Mais cette nuit là, sa routine avait été troublée par l'arrivée de Ginny. Avant qu'il n'ait pu faire quoi que soit, elle avait pris sa baguette et les avait enfermés tous deux dans la pièce. Elle réclamait qu'il lui rende son bien, en effet par vengeance, Drago avait demandé à madame Smith de ne pas l'embaucher à La Gazette du sorcier. Ce que Ginny avait très mal pris, on s'en doute. Drago grommela :

-Fais moi penser à frapper Galaad.

-Ne mêle pas Galaad à tout ça !

-C'est quand même lui qui t'a ouvert. Comment l'as-tu convaincu ?

Ginny se pencha vers Drago, la voix soudain plus langoureuse :

-Tu n'as pas idée de ce que l'on peut faire dans vos bureaux. Peut être que si tu es sage, je te montrerais un jour.

Drago en resta sidéré. Ça, ce n'était pas normal, d'habitude c'était lui qui faisait des propositions salaces à Ginny, pas le contraire ! C'était comme si elle avait soudain décidé de le séduire, ce qui franchement ne dérangeait pas Malefoy. Mais bon, tout cela ne résoudrait pas son problème. Son cerveau fonctionnait à toute vitesse : il pouvait faire le tour de son bureau et se jeter sur elle par surprise. Non, trop lent, elle aurait eu le temps de le stupefixer avant qu'il ait fait le moindre geste. Peut être lui lancer un livre à la tête comme elle avait fait au ministère ? Oui, mais s'il l'a loupé, elle ne serait pas franchement jouasse et l'idée d'avoir une furie armée sur le dos alors que lui n'avait toujours pas sa baguette, ne le tenter vraiment pas. Bien sûr, tout serait beaucoup plus simple s'il possédait toujours sa baguette magique, un bon sort de saucissonnement, et zou ! Et on n'entendrait plus parler de cette lamentable histoire, il pourrait enfin aller se coucher et peut être même, qu'il laisserait Ginny dans cet état, juste pour s'amuser. Un sourire diabolique étira ces lèvres à cette idée. Oh ! Oui ! Voilà quelque chose qui lui aurait bien plu, sauf qu'il n'avait pas sa baguette, tout ça à cause d'un petit crétin dégénéré incapable d'assurer la sécurité. Attendez un peu qu'il mette la main sur Galaad et Ginny ou pas Ginny, il allait lui faire sa fête. Drago ne put retenir un gémissement de frustration devant la merde où il était.

Un éclat de rire le tira de ses sombres pensées. Ginny était en train de se foutre de lui :

-Non, mais regarde-toi ! Le grand Drago Malefoy tenu en joue par une midinette plus jeune que lui. Si cela se sait ta réputation est foutue, Drac.

Raison de plus pour liquider Galaad, moins y aura de témoins mieux ça sera. Pensa Drago

-Profite en, ça ne durera pas tout le temps ! Attend que je récupère ma baguette et tu me le payeras, Weasley !

-Franchement tu deviens désagréable Drac. Alors tu la prends cette poudre ?

L'idée de se jeter sur Ginny et de lui étrangler le cou commençait à devenir tentante, quitte à être enfermer à Azkaban, il aurait au moins eu la joie de la tuer de ses propres mains. Il voyait d'ici son procès : Non, monsieur le juge, ce n'est pas ma faute ! Elle me narguait avec ses baguettes à la main, ses yeux de déesses et sa langue de serpent…pourtant, je vous jure que je ne l'ai pas tuée…mes traces de doigts autours de son cou ? J'ai essayé de la secouer pour la réanimer…je vous le jure...pouvait pas prévoir que cela l'étouffer…Ah ! Si !Bon, ben je le saurais pour la prochaine fois.

Pas crédible, faudra trouver autre chose. Drago avait beau se triturer la cervelle, rien ne venait, à part une idée si stupide qu'il n'osait même pas y penser, et pourtant il s'entendit demander :

-Un poste à Shingami, ça t'intéresse ?

Ginny tiqua :

-Pardon ?

-Tu m'as très bien entendu.

-Et en quel honneur, s'il te plait ?

Drago haussa les épaules :

-Besoin de quelqu'un comme toi: débrouillarde et fouille merde.

-Merci ! ! ! S'indigna Ginny. Drago continua sans s'en préoccuper :

-Ton statut pourrait être intéressant pour s'introduire auprès des administrations et des hauts diplomates.

-Minute…je croyais qu'Artémis et toi étiez tombés d'accord pour ne pas me mêlez à vos petites combines ?

-De toute façon tu finis toujours dedans et puis tu as fais presque autant de conneries que nous, alors…

-Sans compter le nombre de fois où je vous ai tirés d'affaire.

Drago grommela quelque chose du genre : Vois pas du tout de quoi tu parles et puis d'abord c'était pas notre faute. Un simple coup de malchance…

-C'est ça et moins je suis le pape !…mais après tout…pourquoi pas…ça me changera un peu…j'accepte.

Drago se détendit, on allait enfin pouvoir oublier cette histoire…

-Mais n'espère t'en tirer comme ça, tu as une semaine pour réparer ta connerie avec madame Smith, après tout cette place me sera plus utile pour t'aider.

Elle rendit sa baguette à Drago, puis se dirigea vers la porte et la déverrouilla. Mais au grand étonnement du jeune homme, elle ne sortit pas, mais revient vers le bureau, en fit le tour et se planta devant un Drago déjà bien interloqué. Les paroles de Ginny n'arrangèrent rien :

-N'espère pas non plus que j'ai oublié ÇA.

Et elle l'embrassa. L'espace d'un instant Drago revécut toutes les sensations de la soirée au ministère. A ce moment-là, Malefoy comprit qu'il avait un sérieux problème.

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Deux jours plus tard – siège du Grand Conseil

Le samedi après-midi est traditionnellement le jour de réunion du Conseil, celui où ils traitent des affaires intérieures à Haven. Pour faire court, la journée consiste en une grande sieste pour l'ensemble du Conseil et personne ne faisait défaut à cette règle : le conseiller Christopher baillait toutes les trente secondes, Lopez jouait machinalement avec son crayon, tandis que Vinyaya piquait un roupillon, cachée derrière son rapport. Les six autres ne se comportaient guère mieux, exception faite de Jasmine qui exposait les problèmes rencontrés par le petit commerce de proximité, depuis l'installation des nouveaux comptoirs commerciaux. En somme, rien de véritablement passionnant. Jasmine en était rendu à l'impact de la criminalité lorsqu'un grondement sourd se fit entendre. Lointain et menaçant, il semblait pourtant se rapprocher. Le bruit réveilla les conseillers. Il semblait plus proche, comme si un char roulait dans la rue. Le roulement devient assourdissant puis stoppa brutalement quand il fut arrivé devant le Conseil. Le silence se fit quelques instants, puis une explosion ébranla le bâtiment. Lopez et Jasmine se dirigèrent vers la fenêtre, juste à temps pour voir trois gobelins ôtaient la cape d'invisibilité qui cachait un canon à ondes. Cinq humains les accompagnaient. Ils abattirent sans difficultés les FARs en faction à l'extérieur, puis se ruèrent à l'intérieur tandis que les gobelins continuaient à tirer sur le bâtiment. A l'intérieur, c'était la panique les membres des commandos de protection se ruèrent vers le rez-de-chaussée, accompagnés des Far et des SRI présents, tandis qu'une partie se dirigeait vers le second étage pour protéger le Grand Conseil.

Ce jour-là, Justin était de service au siège, un boulot habituellement peinard, consistant à tenir son patron au courant des dernières décisions. Seulement voilà, tout ça ne pouvait pas durer. Justin compris qu'il y avait un problème, lorsque la porte de son bureau s'ouvrit avec fracas et que quelqu'un lui tira dessus. Son collègue s'écroula mort et lui-même n'eut que le temps de se jeter à terre pour éviter le tir qui lui était destiné. Retrouvant immédiatement ses réflexes, Justin enclencha son bouclier et dégaina son arme, et tira à l'aveuglette dans toute la pièce. Bien entendu, il n'espérait pas toucher son adversaire, seulement l'empêcher de tirer en le forçant à se concentrer sur ses tirs. L'avantage d'un Neutrino, c'est qu'il n'a pas besoin de recharge et c'est tout de suite opérationnel pour quelques siècles, alors Justin s'en donna à cœur joie, dégommant allégrement le classeur de rangement, la lampe de bureau, transformant les murs en passoire. Se croyant en partie protégé par son bouclier, Justin s'arrêta quelques instants. Erreur. Un bras lui encercla la gorge, avant de lui plonger un poignard dans le corps. Justin s'écroula sur le sol sans avoir le temps de réagir. Sans se préoccuper de Ridley, son adversaire se mit à fouiller la pièce en toute impunité. Il avait même repris son poignard, comme si la mort de Justin ne faisait aucun doute. Effectivement, malgré ses capacités de guérison, Ridley n'arrivait pas à guérir totalement sa blessure, quelque chose le gênait la tête lui tournait , il avait envie de vomir. Il ne comprenait pas ce qui se passait. La porte s'ouvrit sur deux FAR qui tirèrent en direction du bureau, les feuilles se déplaçant dans l'air trahissant la position de l'agresseur. Le bruit d'un corps tombant sur le sol, confirma leur réussite. L'un deux se dirigea vers Justin et son collègue :

-Pas de paniquer, on va vous aider.

Plus facile à dire qu'à faire, on n'est pas au cinéma ! Pensa Justin avant de s'évanouir définitivement. Le second FAR semblait surexcité :

- Viens voir ! Tu ne vas jamais me croire.

Son collègue s'approcha et fronça les sourcils :

-C'est quoi cette embrouille ?

Sur le sol, se trouvait un gobelin et une cape d'invisibilité. Le FAR tripota la cape, tandis que son collègue contacter les autres :

-Méfiez-vous, ce sont des gobelins avec des…euh…capes qui rendent invisibles…Non, je ne divague pas ! ! !

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Salle de contrôle

Le capitaine Merk observait sidéré son écran de contrôle :

-Mais c'est quoi ce merdier ? ! Ne me dîtes pas que ça recommence !

Il se tourna vers ses hommes :

-Et les canons à ADN ?

Un lutin se racla la gorge, gêné :

-Et bien, les ondes ont mis une bonne partie hors d'usage et les gobelins s'acharnent à détruire tous ceux qu'ils trouvent…

Le capitaine se mit à jurer en vieux gnomique, provoquant la panique par mis ses subalternes :

-Incapables ! Gobelins sans cervelle ! Technologie inutile ! Rien ne remplace la magie ! Faut tout faire soi-même ici !

-Les ondes étaient largement supérieures à celles connues et leur ADN n'est pas référencé…

-Je m'en fous complètement ! Remettez-moi tout votre fatras en route, et rapidement ! J'ai un conseil à protéger !…

Et ainsi de suite, pendant plusieurs minutes. Tandis que les ingénieurs s'affairaient et que le capitaine s'époumonait, les deux FAR entrèrent, l'un deux s'emmitouflait dans la cape d'invisibilité. Bien entendue, leur entrée ne passa pas inaperçue.

-Qu'est ce que c'est que ça, caporal ?

-Une cape chef !…

-CAPITAINE ! ! !

-Si vous voulez chef.

Le capitaine Merk soupira tandis que le FAR continuait :

-C'est ce que porte les gobelins, chef. C'est pour ça qu'on ne les voit pas et qu'on ignore leur nombre, chef !

Merk s'approcha et étudia le caporal sous toutes les coutures, tâtant l'étoffe du tissus.

-Une cape n'est-ce pas ?

-Vi chef ! Acquiesça le lutin.

Le capitaine eu un sourire diabolique.

-Mildreid ! Arnaud ! Stopper vos calculs et ramenez-vous ! J'ai une idée.

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Au rez-de-chaussée, c'était le carnage, mais les pertes étaient plus importantes du côté des FAR Les sorciers présents dominaient les combats grâce à leur magie. Leur tactique était simple : Ils envoyaient d'abord quelques gobelins non cachés en éclaireurs afin de faire sortir les FAR, et une fois, le poisson ferré, ils lançaient des sorts afin d'en éliminer le maximum. Le combat devenait ensuite plus délicat par la présence de leur alliés invisibles, qui même s'ils causaient de lourdes pertes aux FAR, gênaient la progression et l'échange des tirs. Leur capacité à transplaner leur permettait de mener plusieurs combats de fronts, tout en déroutant leurs adversaires cependant leur magie recelait une faille : rien n'était prévue pour les protéger efficacement des tirs de Neutrinos, ils pouvaient seulement tenter de dévier les tirs par un bouclier magique, pas toujours des plus efficaces. Deux sorciers étaient déjà morts ainsi que plusieurs gobelins. La défense des FAR se résumer à des tirs de Neutrinos et des sortes de barricades sensées ralentir l'avancée des agresseurs, mais qui ne semblaient pas très efficaces. A chaque instant les FAR perdaient du terrain. Les sorciers étaient presque arrivés aux escaliers.

Soudain, les ventilateurs s'enclenchèrent. Ce ne fut d'abord qu'un ronronnement qui ne tarda pas à s'amplifier, peu à peu rejoint par la ventilation. Le bâtiment regroupait un nombre important de ventilateur et quelqu'un venait de tous les enclencher en même temps, au maximum de leur puissance. Les mangemorts restèrent quelques instants étonnés devant la " bêtise " des FAR, mais leur sourire disparu lorsque les capes de deux ou trois gobelins s'envolèrent devant une bouche d'aération, laissant leurs partenaires parfaitement visibles et exposés. Les sorciers venaient de perdre un de leur avantage, peu à peu de nombreux gobelins perdaient leur couverture, quelques un arrivèrent à la conserver, mais peu. Le vent s'engouffrait à tous les étages, de plus en plus puissant au fur et à mesure que les ventilateurs atteignaient leur maximum de fonctionnement. Qu'on ne s'y trompe pas, un ventilateur à lui tout seul n'aurait jamais pu réaliser cela, mais relayer par des dizaines d'autres l'effet était saisissant, dommage, que cela n'affecte en rien la magie des sorciers.

L'un d'eux comprenant que le vent avait tourné en leur défaveur, tenta le tout pour le tout et transplana dans les escaliers qu'ils apercevaient enfin au bout du couloir. On peut se demander pourquoi, il ne l'avait pas fait avant, c'est simple, on ne transplant jamais sans savoir où l'on va atterrir, c'est l'une des règles de bases, si l'on veut éviter les mauvaises surprises. Les FAR réagirent un peu trop tard et l'humain eu le temps de s'élancer dans les escaliers. Se dirigeant vers le second étage. Vers le conseil.

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-Mais qui m'a foutu une bande d'incapable pareil ! ! ! ! Hurla Merk, avant de se jeter sur son téléphone. Daniel ! ! Ou en est l'évacuation.

-Pas de panique, on a presque fini.

" Presque " était un peu trop optimiste, si la quasi majorité du conseil se dirigeait vers les issues de secours, protégés par des membres des FAR, trois d'entre eux étaient à la traîne, comme d'habitude, et la procédure avait pris du retard. Trop de contretemps dus à l'impatience ou à la réticence des conseillers à fuir le bâtiment : certains tenaient absolument à se battre, ce qui, vu leur grand âge et leurs aptitudes au combat, était un véritable suicide. Les membres des commandos de protection s'étaient vu obligé de les secouer un peu pour remettre en place les neurones qui avaient disjoncté. Daniel raccrocha, complètement blanc et se dirigea vers les trois conseillers restants. Lope était paniqué :

-Merde ! Dépêche toi Viny, on n'a pas le temps.

Vinyaya lui jeta un regard noir :

-Je refuse de partir sans mon laptot ! Il contient des dossiers trop importants... je l'ai ! ! !

Elle arracha le fil de la prise et rejoignit Lope et Christopher. Daniel les poussa dans le couloir et les fit courir pour rejoindre les membres de l'autre groupe. Les combats semblaient se rapprochaient, on entendait des bruits de tirs, des hurlements et une odeur de magie flottée dans l'air. Quelque chose clochait, mais Daniel n'arrivait pas à comprendre quoi, jusqu'à ce que Vinyaya lui fasse remarquer :

-C'est normal que personne ne nous ait attendu ?

Daniel stoppa brutalement. Non ! Ce n'était pas normal ! Pas normal du tout même ! Des hommes auraient du les attendre pour assurer la sécurité du trajet ! Mais il n'y avait pas âme qui vive. Rien. Nada. Au même instant, il compris ce qui le chiffonner depuis tout à l'heure : les bruits de combats étaient trop proches, les sorciers n'avaient pu gagner autant de terrain en si peu de temps, Merk l'aurait prévenu. Alors d'où venaient ces bruits. La réponse lui vient sous la forme d'une immense lumière verte, aveuglante qui rayonna dans les couloirs, suivie de cris et de hurlement de terreurs. Les conseillers s'étaient fait attaqués, aucun doute n'était possible. Perdant définitivement la tête, Vinyaya s'élança dans le couloir en direction des cris, sourde aux appels de Daniel. Au même moment une déflagration retentit, faisant trembler l'étage tandis qu'un nuage rouge et dense se répandait dans les couloirs, engloutissant tout ce qui se trouvait autours de lui, se déplaçant à une vitesse incroyable. Les trois conseillers et le FAR tentèrent de fuir mais le nuage les enveloppa ne leur laissant aucune chance. A cet instant il se répandit dans tout le corps de Vinyaya une telle douleur que le seul moyen que sa conscience trouva pour y échapper fut de s'évanouir, et tandis qu'un voile noir s'abattait sur ces yeux, elle ne pouvait penser qu'à une chose :

Je vais mourir