Bien le bonjour !
J'ai une mauvaise nouvelle. Ayé, j'ai plus de chapitres d'avance. C'est le moment de paniquer x)
Plus sérieusement, j'ai déjà quelques idées pour les chapitres à venir, donc c'est pas l'inspi qui devrait poser trop de soucis, plus le temps pour écrire. On verra bien !
En attendant voici le chapitre du mois. Bonne lecture ! ^^
Chapitre 22 : Gouttes
-Attends, Heiji, où est-ce que tu vas ?
-Je te l'ai dis, il faut s'y rendre au plus vite ! Si c'est bien un immeuble en construction, ils vont sans doute bientôt bouger, les ouvriers vont bien finir par revenir travailler ! Barrages ou pas, je préfère ne prendre aucun risque. Va prévenir les autres.
-Hors de question ! C'est peut-être dangereux !
Kazuha accéléra pour barrer le passage à son ami.
-Laisse moi venir avec toi !
-Idiote ! Il faut que tu les préviennes ici, sinon avec les soucis de réseau ça pourrait ne pas marcher. Et quand on sera arrivés, ce sera impossible.
-Justement ! Tu ne pourras pas nous dire où tu es ni appeler à l'aide. Littéralement !
-De quoi vous parlez ?
Ran et Kogoro s'approchaient, accompagnés d'Okiya et de Megure. Tout le monde semblait avoir terminé de son côté et s'être croisé en revenant.
-Vous tombez bien ! S'exclama Heiji. Je pense avoir une piste sur où les kidnappeurs pourraient avoir emmené le gamin. Il faut qu'on aille vérifier dès maintenant !
-Comment tu peux le savoir ? S'étonna Kogoro.
-Il y a une zone toute proche où personne n'arrive à capter. J'ai réussi à la remarquer en suivant les réseaux sociaux. On dirait vraiment que quelqu'un utilise un brouilleur d'ondes, et d'après le professeur cela affecte aussi le signal du badge ! Il s'agit sûrement des ravisseurs, et même si ce n'est pas eux, alors Ku… Conan-kun s'y trouve sûrement !
-Du calme ! Cette zone, elle est avant ou après les barrages policiers ?
-Avant, si j'en crois ce qu'a expliqué l'inspecteur Satô, annonça le kendoka.
-Dans ce cas, il vaut mieux prendre le temps de réfléchir et de s'organiser avant de foncer tête baissée, fit remarquer Subaru. Ils ne peuvent pas partir comme ça, et s'ils utilisent bien un brouilleur, alors ils n'ont pas accès aux nouvelles et ne sont sans doute pas au courant pour les barrages. Nous ignorons qui ils sont et ce qu'ils veulent, mais ils sont au moins deux et peuvent être dangereux.
Le sous entendu était très clair pour Heiji : même si leur hâte commune de retrouver le petit détective était compréhensible, et que eux savaient que ce n'était pas l'organisation qui l'avait déjà enlevé, cela ne signifiait pas pour autant que ces individus n'étaient pas dangereux. Dans la mesure où ils avaient réussi à enlever un enfant et à s'enfuir malgré la présence de la police, c'était même plutôt mauvais signe.
-Mais et si il disparaissait à nouveau ? S'inquiéta Ran.
-Ne t'en fais pas. S'il est bien là bas, il ne va pas s'envoler, et si le gamin d'Osaka s'est trompé, s'y précipiter n'y changera rien.
-On n'a reçu aucune demande de la part des ravisseurs, pour autant je doute qu'il s'agisse des mêmes que la dernière fois, rappela le commissaire. Ils ont laissé beaucoup de traces et d'indices, et c'est sûrement lié aux préparatifs pour un casse repérés pendant cette affaire. Je doute vraiment que cela ai un lien avec le précédent enlèvement de Conan-kun, malgré tout ce que l'on ignore encore à ce sujet.
-Que ce soient les mêmes ou non, il faut aller voir ! S'exclama Ran, ayant comme Heiji envie de se hâter sur place.
-Aller voir quoi, Ran-neechan ?
Il y eu une seconde de flottement avant que les gens ne se tournent presque en même temps vers la source de la voix, un peu à l'écart entre Heiji et la sortie, le temps de réaliser qu'elle appartenait à quelqu'un qui n'était justement pas sensé être là. Tout ça pour voir un Conan-kun curieux, qui penchait la tête de façon innocente en regardant la jeune fille.
-Mais… Que… Bégaya Kogoro.
-Conan-kun ! S'exclama Ran.
Elle se précipita vers lui pour voir s'il allait bien. Heiji ne manqua pas la réaction de recul qu'il réfréna, mais fut trop lent à retenir la jeune fille, tout aussi bouche bée que les autres. Heureusement, elle ne fit pas plus que lui saisir les épaules, l'inspectant visuellement.
-Mais… Quand… ?
-Est-ce que ça va ? Tu es encore malade ? S'inquiéta la lycéenne en voyant le teint de l'enfant.
-Non, ça va aller ! J'ai juste couru pour revenir ! Des gens m'ont retenu dans un bâtiment en construction proche, mais j'ai réussi à m'enfuir ! Je ne sais pas s'ils sont déjà parti ou non, mais vous devriez vous dépêcher si vous voulez les attraper, expliqua-t-il en direction de la police.
Le commissaire hocha la tête et s'éloigna pour donner des ordres, en même temps que Subaru qui fit quelques pas pour s'éloigner, les yeux rivés sur son téléphone avec un air sérieux.
-Ha, j'avais raison pour le bâtiment ! Fit Heiji.
-Mais… Qui t'a laissé rentrer ? Pourquoi je n'ai pas été prévenu ?
-C'est nous, fit Satô en s'approchant avec Takagi. On était à l'entrée quand il est arrivé. On a pas eu le temps de vous prévenir, on a préféré gérer le public. Vu que l'affaire ici a été résolue, je pense qu'on peut laisser les gens sortir normalement, mais en attendant d'avoir votre accord, on a du temporiser avec les visiteurs mécontents. Ils sont ici depuis des heures maintenant, de plus en plus perdent patience. J'ai également demandé à Yumi d'ouvrir l'œil au cas où les deux criminels qui ont enlevé Conan-kun essaient de s'enfuir, mais on doit se dépêcher si on veut les arrêter avant qu'ils ne quittent leur dernière planque.
-Dans ce cas, vous deux, partez immédiatement. Demandez de l'aide aux policiers qui gardent les entrées, surtout celle de devant pour gagner du temps, c'est là qu'il y a le plus de monde. Je demanderais aux autres de les rejoindre quand on fera sortir les gens. Soyez prudents et tenez moi au courant !
-Compris ! Répondirent-ils à l'unisson avant de faire demi-tour.
Naturellement, tout le monde se tourna ensuite vers le petit détective qui les regardais, surpris.
-Vous avez résolu l'affaire de meurtre ? Demanda-t-il.
-Oui, vu qu'on était nombreux, on s'est réparti les tâches pour te retrouver et terminer cela, expliqua Subaru. La seule raison qui retenait encore le public ici, c'est qu'une des deux personnes qui t'a enlevé devait être toujours coincée ici, mais d'après ce que j'ai entendu, il semblerait qu'il ai été identifié et donc que cela ne soit plus utile…
-En effet, un employé a réussit à faire accepter qu'on le laisse sortir… Commença Kogoro, mais il fut coupé par sa fille et Kazuha.
-Hein, vous avez déjà résolu l'enquête ?
-Alors, qui était le coupable ?
-On en a parlé avant de se séparer, rappela Heiji, qui se retenait de ne pas être plus véhément car il ne parlait pas qu'à Kazuha. C'était très facile de toute façon, il suffisait de récupérer la vidéo filmée par Onishi-san. On y voit Otsuka-san quitter la scène de crime juste après le meurtre. Quand au mobile, il est assez simple à trouver en regardant ses œuvres et celles de Maruyama-san. En effet, Maruyama-san est homosexuel, et était persécuté par la victime à cause de cela, notamment avec des humiliations et du chantage, même si cela restait dans un cercle fermé. Ce que Harada-san ignorait, c'est que son ami était bi et en pinçait pour Maruyama-san. Il ne s'affichait pas avec des hommes, se faisant passer pour hétéro, mais cela l'a heurté et il a fini par le tuer. Sans doute que Harada-san continuait à faire des commentaires négatifs sur Maruyama-san même après son départ. Ses œuvres sont assez violentes en ce sens, tandis que celles d'Otsuka-san sont plus douces. Leur façon de représenter les hommes est très différente et en dit long sur leur vision des choses.
-Hum hum. Vous discuterez de cela plus tard, interrompit Megure. Pour l'heure, j'aimerais d'abord avoir plus d'informations sur l'enlèvement de Conan-kun. Vous, allez chercher la photo de l'employé suspecté !
Le policier désigné se hâta de retourner vers les bureaux du musée tandis que Conan expliquait :
-Si c'est le seul employé à avoir quitté les lieux depuis mon enlèvement, alors oui c'est bien un des coupables. Il a dit en arrivant avoir eu du mal à partir, et il avait encore sa veste de staff sous son manteau. Mais je ne connais pas son nom.
-Et l'autre personne ? S'enquit Okiya en revenant auprès d'eux.
-Ce n'est pas un employé, affirma l'enfant, mais c'était son complice dans leur projet de cambrioler l'exposition. Je ne connais pas son nom non plus mais ils étaient tous les deux dans le bâtiment quand je suis parti.
-Mais pourquoi est-ce qu'ils t'ont enlevé ? Demanda Ran.
-Parce qu'avec Heiji-niichan on a ruiné leur plan. Vu qu'on a accompagné les policiers pour inspecter l'issue de secours, ils pensent que c'est entièrement de notre faute.
-Mais quel intérêt avaient-ils à t'enlever ? S'interrogea Kogoro. Ils étaient grillés de toute façon !
-Sûrement pour se venger, non ? Suggéra Kazuha.
-De quoi ? C'est un enfant ! S'exclama Ran. Il accompagnait juste les autres !
-C'est vrai, mais ils ont aussi du penser que c'était la cible la plus facile, proposa Heiji alors que Conan haussait les épaules pour feindre l'ignorance.
-Quoi qu'il en soit, ne restons pas ici. La pièce où nous avons réalisé les interrogatoires a été libérée, on y sera plus au calme.
Jusque là ils étaient bêtement restés plantés dans une des pièces de l'exposition, attirant de plus en plus l'attention des gens aux alentours. Ils s'empressèrent de s'éloigner. Heiji voulu parler discrètement avec son collègue, mais Ran ne se décidait pas à le quitter, toujours inquiète.
-Tu es sûr que ça va ? Demanda-t-elle. Tu n'as pas l'air bien.
-C'est rien, assura-t-il avec un grand sourire. J'ai juste sprinté pour revenir ici, par peur qu'ils me rattrapent. Mon corps n'était pas échauffé, ça fait un peu bizarre, c'est tout !
-C'est normal, il faut normalement s'échauffer avant de produire un effort intense par ce froid, expliqua Subaru.
-Vraiment ? S'étonna Kazuha.
Heiji profita de la distraction causée par les explications d'Okiya pour se pencher vers l'enfant.
-T'es sûr que c'est juste ça ?
-J'ai du entrer en hypothermie légère, avoua-t-il, mais ça va aller mieux maintenant. Il ne faut surtout pas que Ran s'inquiète…
-Je sais, je sais, répondit Heiji en se rappelant les ailes. Mais c'est vrai que tu n'as pas l'air en grande forme. Tu es pâle, et tu as l'air… Un peu ailleurs, un peu lent.
Le petit détective fit la moue.
-Laisse moi le temps de me réchauffer ! Assura-t-il.
-Mais ils t'ont vraiment kidnappé parce qu'on a inspecté la porte avec les autres ? S'étonna le kendoka.
Conan tressaillit et lui jeta un regard d'urgence.
-Oui, mais pas que. On verra ça plus tard.
Heiji comprit le message et se redressa, mais restait pensif sur les réels motifs de ce kidnapping, mais aussi sur le comportement de son ami. Est-ce que son hypothermie était aggravée par son métabolisme actuel ? Ran n'avait touché que ses vêtements, heureusement sans toucher sa blessure vu qu'elle s'était contentée de le toucher aux épaules, vu l'épaisseur ce n'était pas assez pour savoir s'il était froid ou chaud, surtout s'il avait couru. Mais quelque chose n'allait pas, il le sentait, il n'arrivait juste pas à déterminer quoi.
Soudain, quelque chose bougea à la limite de son champ visuel, du côté du lycéen rajeunit. Il reporta son attention sur lui, cherchant à voir ce qui avait bougé.
Ce n'étaient quand même pas ses ailes ? Non, ça ne collait pas. Le mouvement qu'il avait perçu était trop petit et léger, mais avait quelque chose d'inhabituel. Avec la veste sombre de l'enfant, il n'aurait sûrement pas remarqué un tel mouvement.
Sauf que maintenant qu'il regardait ses vêtements, il avait l'impression que quelque chose clochait. Il n'avait pourtant pas l'impression que les ailes repliées soient très visibles. Bon, ça devait faire une petite épaisseur supplémentaire mais avec les vêtements d'hiver déjà épais c'était discret, donc ça ne devait pas être ça.
Qu'est-ce que c'était ? Qu'est-ce qui le travaillait comme ça et le faisait tiquer ?
Il était d'avantage perdu dans ses réflexions qu'observateur, mais revint rapidement à la réalité par quelque chose. Encore un mouvement rapide, mais petit, qu'il avait moins bien perçu alors qu'il devrait mieux voir.
Bon sang mais qu'est-ce que c'était ? Ça avait l'air dirigé vers le bas. Il ne perdait quand même pas des plumes ? Ce serait improbable, sous ses vêtements, comme ça…
Dans le doute, il se retourna pour voir s'ils avaient laissé quoi que ce soit derrière eux. Le sol comportait des motifs réguliers, avec une alternance de sombre et de clair, pour autant il cru discerner des taches ne correspondant pas avec le motif. Elles étaient petites et espacées, mais semblaient se trouver parfaitement dans le chemin suivi par l'enfant. Et elles avaient une teinte rouge…
Comprenant soudain de quoi il s'agissait, Heiji se rapprocha, mais avant d'avoir pu interpeller discrètement son collège, il remarqua le T shirt dans sa poche, et surtout réalisa ce qui le troublait.
Cette texture étrange sur le dos de sa veste, ce n'était pas normal. Il effleura son dos, déclenchant un sursaut effrayé de la part du détective.
-Hattori ? Qu'est-ce que tu fous ?
-Wow, du calme ! Fit-il. Je voulais juste vérifier un truc… Et merde.
Conan se calma, essayant de diminuer la fréquence de ses battements de cœur qui était grimpée d'un coup. Bon sang, il avait beau savoir que c'était son ami qui le suivait, il n'avait pas pu s'empêcher de réagir en sentant quelque chose le frôler. Il se reprit rapidement avant que quiconque ne le remarque, mais il eu le temps de voir le regard d'Okiya le quitter.
-Kudô…
-Ne m'appelle pas comme ça ici ! Souffla le détective rajeunit, stressé.
Il avait l'impression d'avoir des vertiges. Ce n'était vraiment pas le moment d'avoir une crise de panique…
-Kudô, écoute moi, insista Heiji en lui mettant sa main sous le nez. C'est pour ça que j'ai touché ta veste, pour voir ce qu'il y avait dessus.
Conan s'arrêta et fixa la main basanée de son ami, surpris. Il repéra aussitôt la tache rouge sur un doigt et se raidit.
Ce n'était pas des symptômes de panique qu'il était en train d'avoir, en tout cas pas que. Il était en train de faire une hémorragie !
Voyant la compréhension dans son regard, Heiji se redressa et essuya le sang sur un mouchoir.
-Vu l'endroit c'est forcément tes ailes. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais si on ne veut pas que quiconque s'en rende compte, il faut qu'on parte rapidement. Tu vas donner ta déposition en vitesse, puis on va prétexter devoir passer chez le professeur pour qu'il améliore ton badge par exemple.
-Je vais pas tenir le temps de donner ma déposition, prévint aussitôt le petit détective en se retenant de tituber. Ils risquent de remarquer avant que quelque chose ne va pas, à mon comportement ou à cause du sang si jamais on me touche…
-Je vais essayer d'arranger ça, affirma le détective de l'ouest en essayant de contenir son inquiétude.
Même si l'enfant n'avait pas réellement titubé, Heiji avait vu l'incertitude dans ses mouvements et s'était tenu prêt à le retenir. Il doutait qu'il ai besoin de s'excuser de son inattention plus tôt, ayant conduit à son enlèvement, à son ami, mais il se sentait quand même coupable vis à vis de cela… Et il s'était quand même éloigné sans le prévenir ! Il faudrait lui en parler. C'était peut-être car il était pensif mais ça pouvait aussi être parce que ses ailes lui faisaient encore mal à ce moment là.
Heiji souffla l'information à Subaru. Ce dernier fronça les sourcils.
-Les agents du FBI ne sont pas dans la zone, ils arriveront après la police. Mais au moins on est sûr que ce ne sont pas eux.
-On verra ça plus tard, pour l'heure il faut déjà faire en sorte de pouvoir partir rapidement sans que les autres ne remarquent quoi que se soit, et si possible sans qu'ils nous accompagnent !
-Tu en demandes sans doute un peu trop vu les évènements de la journée, fit remarquer le pseudo étudiant avec un sourire. Même si cela m'arrangerait aussi.
Ils ne continuèrent pas leur conversation plus longtemps, d'abord pour éviter d'attirer l'attention, mais aussi car ils étaient arrivés dans la pièce. Heiji s'éloigna aussitôt pour tirer une chaise à l'intention du petit détective, jouant les grands frères attentionné pour devancer Ran ou quiconque d'autre de le faire à sa place. Heureusement, les chaises de la pièce étaient sombre, donc même si Conan laissait du sang dessus, cela ne se verrait pas. Malgré tout, l'enfant s'installa avec précaution, restant sur le bord du siège, sans doute à la fois pour pouvoir se lever rapidement mais aussi pour éviter d'appuyer son dos endolori contre le dossier.
Subaru s'occupa d'aller chercher de quoi boire et grignoter au petit détective, et personne ne s'en étonna. Cela faisait parti du comportement normal pour s'occuper de personnes en état possible de choc, il s'était contenté de devancer les inspecteurs. Il s'arrangea pour distraire la conversation avant que quelqu'un ne mentionne de lui apporter une couverture, de crainte que sa couleur trahisse son hémorragie.
S'il mangeait et buvait, cela devrait pouvoir l'aider à récupérer un peu et à tenir plus longtemps. Mais si l'hémorragie ne s'était toujours pas arrêtée d'elle-même, il allait falloir la traiter rapidement. Sa course n'avait sûrement pas aidé, mais ça allait peut-être mieux maintenant.
Les questions furent assez basique. Ils firent un point sur les évènements de l'après-midi, en particulier sur l'enlèvement, demandant des renseignements supplémentaires. Conan bâillait régulièrement, jouant les enfants fatigués derrière un masque d'innocence, mais Heiji avait la nette impression qu'il n'avait pas besoin de trop forcer. Cela n'avait rien d'étonnant vu la journée qu'ils venaient de passer de toute façon.
Conan ne réalisa qu'à ce moment là qu'il n'avait pas son badge sur lui, l'ayant sans doute oublié dans ses vêtements de la matinée, et annonça l'avoir sans doute fait tomber pendant le repas, ce qui permit à Heiji et Okiya de rebondir dessus pour préparer l'idée de devoir passer chez le professeur avant de rentrer pour pouvoir le récupérer.
Assez rapidement, avant que les questions ne deviennent trop précises, le petit détective lui-même demanda s'il pouvait donner la suite de sa déposition plus tard. Heiji et Okiya eurent à peine besoin d'insister en sa faveur tant tout le monde semblait d'accord quant au fait que le petit détective avait besoin de repos.
En revanche, autant la police les laissa passer avec une certaine réluctance, dissimulée par leur professionnalisme et le fait qu'ils étaient nombreux, autant il leur fut impossible de fausser compagnie à Kogoro, Ran et Kazuha. Même pour un rapide tour chez le professeur, avec le prétexte de récupérer le badge de Conan, ils refusèrent de les quitter d'une semelle.
-Il vaut mieux être prudent tant qu'il n'aura pas récupéré son badge ! Insista Kazuha devant les tentatives de Heiji. Surtout que la police est arrivée trop tard pour attraper les coupables, donc ils pourraient réessayer de l'enlever, non ?
C'était difficile d'aller contre ça. Heiji essaya bien, mais ne réussit pas à leur faire entendre raison. Okiya ne s'y essaya pas pendant très longtemps, songeant également que leur nombre était un avantage dissuasif contre ceux qu'il avait du repousser dans la journée. Les agents du FBI les avaient perdu, ce qui ne signifiait pas pour autant qu'ils ne réessayeraient pas. Quant aux deux criminels ayant réussi à enlever le petit détective, il lui paraissait peu probable qu'ils reviennent à l'assaut mais il préférait être prudent.
En revanche, il fut beaucoup plus facile, une fois arrivés, de permettre à Conan de s'éloigner du reste du groupe, la plupart étant moins sur leur garde dans une maison, surtout connue.
-Tu as de la chance qu'ils n'aient pas remarqué que tu avais changé de vêtements à tout retour, commenta Ai alors qu'il se dirigeaient vers son labo au sous-sol, où elle avait laissé le badge du lycéen rajeunit, les modifications suggérées dans l'après midi étant remise à plus tard sur un badge de secours.
-C'est pour ça que j'ai fais en sorte de garder des vêtements avec les mêmes couleurs, pour que ça soit plus discret ! Fit Conan.
-Il me semble que c'est moi qui était en train de te le faire remarquer, tu étais en train d'enfiler un manteau crème alors que tu en portais un bleu marine ce matin, lui rappela-t-elle avec un sourire narquois.
-Hum, tu es sûr ? Enfin peu importe, il faut surtout vérifier si l'hémorragie s'est arrêtée !
-Il faudra aussi te changer, on ne va pas te laisser repartir avec des vêtements ensanglantés, ils finiront par s'en rendre compte au moment de les laver sinon, lui rappela-t-elle. Si tu épuise ma garde-robe en plus de la tienne, on va vite avoir un problème Kudô-kun…
-J'y ai pensé, fit-il, penaud. Je vais laisser plus de vêtements de rechange ici.
Et il hésitait vraiment maintenant à demander au professeur de réfléchir à des vêtements lui permettant de sortir et rentrer ses ailes sans les déchirer.
Ai marchait près de lui, et il la sentait prête à réagir s'il faisait mine de défaillir. Heureusement, ça allait mieux grâce au temps de repos au musée avant de repartir. S'il ne s'était pas hydraté, il n'aurait sans doute pas tenu sur le trajet du retour. Il avait aussi eu le temps de se réchauffer et de grignoter. Il n'était pas en grande forme, mais c'était nettement mieux qu'avant.
-Tu n'es pas obligée de me coller comme ça tu sais, je vais mieux que tout à l'heure.
-Tant que je n'aurais pas vérifié moi-même, je préfère prévenir que guérir, répliqua-t-elle. J'ai largement trop de raisons de m'inquiéter d'après ce que vous m'avez dit. Et je ne te sens pas au meilleur de ta forme.
Elle ferma derrière elle, mettant le verrou sous le regard circonspect du petit détective.
-Je doute que tu veuilles que Mouri-san par exemple n'arrive pendant que je suis en train de te soigner et voit ta blessure et tes ailes en prime ! Le devança-t-elle.
-Hum, oui, vu comme ça…
Il s'installa sur une chaise. Ai ramena un bac pour qu'il y mette ses vêtements et il y déposa aussitôt son T shirt. Elle haussa un sourcil devant les traces de sang présentes dessus.
-Vraiment, tu n'as pas remarqué que tu saignais avant ? Railla-t-elle.
-Il faisait sombre, se justifia Conan, je n'ai pas vraiment prit le temps de le regarder, je l'ai juste rangé à la va vite, comme je ne pouvais pas le remettre !
-Il va vraiment falloir que tu apprennes à t'habiller avec tes ailes, commenta-t-elle.
-Je n'ai qu'à prendre des chemises, ça règle le problème, éluda-t-il.
Ai fit la moue mais ne continua pas, déjà occupée sur la blessure que l'enfant venait de découvrir. Il récupéra méticuleusement ses affaires dans les poches cette fois avant de laisser tomber la veste dans le panier et se figea avec un cri.
-Aïe ! Doucement !
-Si tu veux que je te soigne, il faut que tu me laisses voir l'étendue des dégâts, répliqua-t-elle. Soit tu déplie ton aile toi-même, soit c'est moi qui m'en charge, mais ça n'arrangera rien de la laisser crispée contre toi comme ça.
-Je ne suis pas crispé ! Et tu ne m'as même pas laissé le temps de m'installer !
-Je t'assure que si, tu es tendu ! Heureusement l'hémorragie a l'air de s'être calmée, surtout par rapport à ce que ton ami m'a rapporté, mais je préfère en être sûr. Il faut refaire le bandage de toute façon.
Intérieurement, Ai n'en revenait pas au fur et à mesure qu'elle découvrait l'étendue des dégâts. Elle n'était pas vraiment en mesure d'évaluer l'état des ailes vu sa faible connaissance, elle ne pouvait que se baser sur sa faible expérience de comment elles étaient en temps normal et espérer que les difficultés du petit détective à les ouvrir ne trahissait pas de nouvelle blessure.
Quant à la quantité de sang perdue… Là, elle arrivait déjà un peu mieux à se figurer l'ampleur de l'hémorragie qui avait eu lieu, et cela la glaçait. Elle ne savait pas combien de sang il avait perdu en chemin, mais elle était vraiment étonnée qu'il n'ai pas fait de malaise et ne soit même pas sur le point d'en faire un. Elle mit son inspection en pause et se leva pour aller chercher quelque chose dans un coin de son labo.
-C'est si grave que ça ? S'inquiéta le lycéen rajeunit.
Il cligna des yeux quand la scientifique lui mit une bouteille d'eau dans les mains.
-J'ai déjà bu avant de partir tu sais…
-Et tu dois aussi savoir qu'il faut beaucoup boire pour récupérer d'une hémorragie, exactement comme lorsqu'on fait un don du sang. Ainsi que manger, mais ça on s'en occupera tout à l'heure.
-Comment ça ?
-Tu ne croyais pas qu'on allait te laisser repartir comme ça ? On a convenu de convaincre les autres de manger ici. Cela ne devrait pas poser de soucis, ils sont probablement en train de faire à manger. Maintenant il faut se dépêcher si on ne veut pas qu'ils s'inquiètent de ton absence prolongée. Essaye d'étendre ton aile valide s'il te plaît.
Conan s'exécutait quand elle lui demandait quelque chose tandis qu'Ai observait ses ailes. Elle soupira intérieurement : si elle en croyait l'aile intacte, il n'avait rien de cassé, juste un choc et des plumes ébouriffées. C'était plus difficile à dire pour son aile blessée qu'il avait du mal à bouger, mais ça devrait aller.
Nettoyer fut plus long. Elle s'obligeait régulièrement à quitter son travail des yeux pour surveiller son patient et lui rappeler de boire, ce qu'il faisait non sans rechigner, tel l'enfant qu'il semblait être.
Ai finit enfin par arriver au bout du nettoyage, sans cesse retardé par le saignement qui avait reprit de façon légère. Elle désinfecta à nouveau pour être sûr, refit un bandage en essayant de ne pas trop abîmer les plumes et aida le petit détective à replier ses ailes et surtout à enfiler un T shirt propre.
-Bon, plus qu'à te dégoter le reste, soupira-t-elle en se levant pour aller se nettoyer les mains.
-Sans se faire remarquer, rajouta-t-il.
Pile à ce moment là, quelqu'un toqua à la porte.
-Conan-kun ? Ai-chan ? On a presque fini de préparer le repas ! Vous en avez encore pour longtemps avec les réglages du badge ?
Elle essaya d'ouvrir la porte mais se heurta au verrou. Conan s'empressa de répondre pour ne pas qu'elle s'affole :
-Oui, on a finit ! On était juste en train de discuter, on a oublié de remonter. On arrive !
-Pourquoi le verrou est fermé ? S'étonna-t-elle.
-J'ai du l'enclencher sans faire exprès derrière moi, assura Ai.
Cette dernière prit une veste et un manteau posés dans un coin et les tendis au petit détective.
-Tiens, enfile ça, c'est tout ce que j'ai trouvé.
-Tu avais déjà prévu le coup en fait, s'étonna-t-il.
-Bien sûr ! Je savais que vous ne seriez pas seuls, alors je me suis arrangé pour avoir tout à portée. Tu as encore besoin d'aide ou ça va aller ?
Conan ne répondit rien, se contentant de s'habiller. Heureusement, en dehors du T shirt, le reste comportait une fermeture éclair, il n'avait donc plus autant de soucis. Il remit ses affaire dans ses poches, sans oublier son badge cette fois, puis ils sortirent.
Ran était toujours là, près de la porte. Elle eu un sourire malicieux en les voyant.
-Alors, qu'est-ce que vous faisiez tous les deux ?
-Je te l'ai dis, on discutait, répondit Conan sans comprendre son sous-entendu.
-Il me racontait un peu ce qui s'est passé cet après midi, ça avait l'air mouvementé ! Continua Ai avec un petit sourire.
Mouvementé, c'était le moins que l'on puisse dire… Elle n'avait même pas eu l'occasion de lui demander réellement ce qui s'était passé. Elle savait qu'il avait été enlevé, qu'il n'avait pas l'air de s'agir de cette fameuse École, mais c'était à peu près tout.
-Et c'est tout ? On aurait quand même dit que vous avez fait exprès de vous isoler tous les deux. Tu aurais pu lui donner le badge avec les autres non, je croyais que c'est le professeur qui allait travailler sur les améliorations plus tard, vu que vous ne pouvez faire que quelques réglages. Qu'est-ce qui justifie tant de cachotteries ? Continua la lycéenne avec un air entendu.
Difficile de louper ce qu'elle insinuait cette fois, et Conan devint rouge tandis que Ai avait juste l'air surprise.
-Hein, de quoi ? Mais non, c'est juste que, euh, ça m'a fait du bien d'être au calme un peu, sans avoir toujours plein de gens autour de moi ! Assura-t-il. C'est plus reposant.
-Je suppose que tout le monde ne t'a pas quitté des yeux sur le chemin du retour, devina la scientifique alors qu'ils remontaient tous ensemble.
-C'est bien normal ! S'exclama Ran. Hors de question qu'il se fasse à nouveau enlever ! On a l'identité d'un criminel, mais ils sont deux, et ils se sont échappés avant d'être arrêtés, alors autant être prudents !
Ça, et cette menace invisible mais que ni Ran ni son père n'oubliaient, mais ça, elle n'osa pas le mentionner devant les deux enfants, aussi matures soient-ils. Heureusement, elle n'eut pas besoin de changer le sujet, le simple fait d'arriver dans le salon suffit vu l'agitation qui y régnait.
Il faut dire qu'ils étaient nombreux. Fort heureusement la maison était spacieuse, mais les engueulades régulières de Heiji et Kazuha animaient l'atmosphère à elles seules.
-Ah, vous tombez bien ! S'exclama le professeur. C'est prêt ! Subaru-san allait commencer le service !
Le repas fut tout aussi animé, les discussions portant sur les deux affaires de l'après-midi, bien que restant en surface. Heiji et Subaru se chargeaient d'amener la discussion vers des sujets moins dangereux quand c'était nécessaire.
Heureusement, Conan semblait rapidement se remettre au fur et à mesure qu'il mangeait, et Ran ne manqua pas son appétit vorace, peu importe à quel point il essayait de le cacher. Elle n'était pas la seule, et Ai se détendit de le voir reprendre des couleurs et un temps de réaction plus normal, même si elle le sentait fatigué.
Conan réussit à peine à échanger un mot avec Subaru concernant la réelle raison de son enlèvement, profitant que Heiji faisait diversion avec une autre de ses disputes avec Kazuha. Le professeur et Ai écoutaient avec attention, inquiets.
-Donc, ils n'ont rien à voir avec les erasers dont tu nous a parlé ? S'assura Agasa.
-Non, j'en suis certain, confirma le petit détective. L'un d'eux a remarqué mes ailes pendant l'accrochage de ce matin. Ils ne sont pas en contact avec l'École, ils ne savent sans doute pas comment les contacter et ont sans douté été dissuadés par l'apparence des erasers. Je ne sais pas s'ils comptent insister ou non, mais ils devraient être plus simples à éviter. Nous sommes déjà sur nos gardes de toute façon.
-Tiens, c'est bien, tu as enfin compris qu'on devait être prudent, et pas que toi, railla Ai.
-Hé, je l'ai déjà dis ce matin !
-Difficilement ! En tout cas tu vas devoir encore redoubler de prudence avec ça.
-Essaye de faire profil bas quelques jours, sans oublier d'ouvrir l'œil. Cela permettra au moins de rassurer Ran-san et Mouri-san. Eux aussi sont à cran. Avec un peu de chance ta blessure cicatrisera assez pour que tu puisses rentrer tes ailes. Il faudra aussi qu'on s'entretienne pour décider de la marche à suivre, annonça Okiya.
-Qu'est-ce que vous avez en tête ? S'enquit Ai avec un air soupçonneux.
-Ces ennemis n'ont pas l'air aussi dangereux que l'Organisation, mais il ne faut pas les sous-estimer pour autant. Sans préparation, des scénarios tels celui d'aujourd'hui pourraient se reproduire avec des dénouements moins heureux. Mais on ne peut le faire avec eux présents sans qu'ils se rendent compte de quelque chose, expliqua-t-il avec un regard vers Kazuha, Ran et son père. De plus, dans quelques jours, nous pourrons peut-être avoir de nouvelles informations…
-Dis donc, qu'est-ce que vous chuchotez dans votre coin ? Vous pourriez m'attendre ! S'indigna Heiji.
-Je croyais que tu faisais diversion exprès, s'étonna Conan.
-Un peu, mais ils risquaient de vous remarquer et de trouver ça louche. Je compte sur toi pour me tenir au courant quand on sera rentré à l'agence de toute façon. Ta neechan semble vouloir ne pas tarder. L'occhan j'en parle pas, il a l'air de s'ennuyer et de vouloir rentrer au plus vite !
-Tu comptes rester un peu chez eux ? Demanda le professeur.
-Je vais essayer, au moins le temps qu'il cicatrise.
L'intéressé était partagé entre le soulagement et l'agacement, mais il ne pouvait pas lui en vouloir. C'était même plutôt une bonne chose, mais ça le travaillait quand même.
-Il va falloir que vous repassiez demain de toute façon, lança Ai. Je veux surveiller l'évolution de ta blessure. Vous n'aurez qu'à prétexter assister le professeur pour les réglages du badge. Mais avant tout, tu as besoin de repos !
Conan fit un bâillement parfaitement coordonné avec la fin de sa phrase, confirmant ses dires.
-Je vais voir ce que je peux faire, mais je ne suis pas sûr qu'on réussisse à nouveau à leur fausser compagnie, prévint le kendoka.
-Faites ce que vous pouvez.
Ils ne tardèrent pas à partir après cela, Conan quittant la maison du professeur à regret. Certes, Heiji allait rester un peu, et autant cette idée ne l'emballait pas le matin même, autant il en était beaucoup plus rassuré maintenant. Après tout, cela faisait au moins un allié au courant de toute l'histoire, alors qu'il était habituellement seul à l'agence. Il avait l'habitude, mais c'était parfois un peu compliqué à gérer. Rester chez le professeur permettait non seulement de glaner des renseignements mais aussi de se reposer et de pouvoir passer du temps sans masque, sans mensonge, ou presque.
Une fois rentrés, ils furent incroyablement rapides à tous aller se coucher. La plupart étaient rassurés, mais Heiji conservait une certaine tension et inquiétude qu'il cachait tant bien que mal.
Conan s'installa dans son futon en priant pour que le lendemain soit moins mouvementée que la journée qu'il venait de passer, qui lui avait semblé durer une éternité, testant mille positions pour réussir à ne pas appuyer sur les blessures de son dos. Mais malgré cela, il s'endormit rapidement tant il était épuisé, même son esprit étant embrumé par la fatigue et les évènements, son inquiétude et son envie d'anticiper mis en pause dans un sommeil réparateur.
J'suis un peu déçu de cette fin de journée, mais elle a duré tellement de chapitres aussi, je crois que comme les persos, j'en ai un peu marre xD J'ai essayé de m'assurer qu'il y ai pas d'incohérences/d'oublis mais je promet trop rien. J'espère que ça a été quand même.
Des bisous et à la prochaine. Faites attention à vous et portez vous bien ! ;)
Relu et posté le 28.07.2020 (à quelques minutes près =P ) et màj le 26.06.2021
