Heyooo !
Vous devriez être heureux, j'ai encore 3 chapitres d'avance après celui-là ! Ouais, j'ai pas mal charbonné, même si je sais que ça peut partir très vite. Surtout que mes idées pour la suite sont plus floues.
J'ai pas envie de spoil, mais j'avoue que j'avais presque envie de mettre des TW pour ce chap. En vrai c'est pas si pire que d'habitude, mais ça reste nouveau d'une certaine façon. Vous verrez bien. Soyez prêts !
Bonne lecture.
Chapitre 24 : Panique
Cette fois, le lycéen rajeunit ne put cacher ses émotions devant les accusations du blond, mais il se reprit rapidement, rassuré de voir que les autres étaient trop prit par les observations pour faire attention à eux. Ou plutôt si, Ran leva les yeux de son téléphone sur lequel elle regardait les photos avec Kazuka et leur lança en les voyant rassemblés à discuter :
-Alors, vous avez trouvé quelque chose ?
-Non ! S'exclama l'enfant avec un ton aigu. Pas encore !
-Un des coupables n'était pas blessé par hasard ? Suggéra Heiji pour faire diversion.
-Je ne crois pas, mais ils ont pu se faire mal après mon départ, renchérit Conan en essayant de cacher son soulagement.
Il se voyait mal mentir en affirmant qu'un des kidnappeurs s'était blessé au cas où ils se fassent attraper, même s'il y avait peu de chances de les retrouver maintenant, mais une blessure pouvait saigner en étant trop insignifiante pour être remarquée.
Se tournant vers Amuro, il soutint son regard en rajoutant :
-En plus, peut-être que le sang dans la pièce et celui sur le chemin n'ont pas été laissé au même moment ou par la même personne, suggéra-t-il.
Restait ses chaussures, mais le serveur ne semblait pas avoir l'intention de partager ses déductions à voix haute pour le moment ni d'être sur le point d'aller vérifier, ce qui ne rendait pas le duo moins tendu alors qu'ils essayaient d'écarter tout soupçon.
-La police n'a pas interrogé les ouvriers pour savoir si les traces étaient là la dernière fois qu'ils ont travaillé ? S'enquit Kazuha.
-Pas encore. On verra bien à ce moment là. Je dois retourner à mon affaire, je vous laisse.
-Tu nous tiendras au courant papa ?
-Bien sur !
Là dessus, il les laissa reprendre leur jeu, au grand soulagement du duo. Conan fit mine de se lever et Amuro s'étonna aussitôt :
-Tu dois déjà retourner aux toilettes ?
-Non, je vais juste reposer mon livre. Je n'arrive pas à me concentrer de toute façon. Et puis j'ai soif, je vais me prendre un verre d'eau.
-Oh attends, je vais y aller Conan-kun ! C'est vrai que je n'ai même pas proposé à boire, s'excusa Ran auprès d'Amuro.
L'enfant grimaça. Aller du côté de la cuisine aurait pu lui permettre de récupérer et nettoyer ses chaussures l'air de rien. Tant pis.
-Aucun soucis Ran-san. Vous voulez de l'aide ?
-Non, laissez, je vais l'aider, sourit Kazuha en accompagnant son ami.
Conan soupira en entrant dans sa chambre. Au moins, Amuro ne pourrait pas aller voir la semelle de ses chaussures discrètement non plus. Mais si jamais il les voyait, ça poserait problème. Il se hâta de ranger son livre pour y retourner, et vit Amuro en pleine discussion avec Heiji, profitant sans doute de l'absence des filles et du petit détective pour essayer de lui soutirer des informations.
Conan en profita pour s'approcher de la cuisine. Il préféra éviter de toucher ses chaussures pour ne pas risquer qu'Amuro ne fasse la réflexion à haute voix, surtout que les filles étaient déjà dans la cuisine, mais s'approcha pour dire à Ran qu'il voulait un jus de fruit et suggérer de regarder la télé car les deux hommes ne semblaient pas intéressés par le jeu.
-Si tu veux Conan-kun. Tu leur as demandé ?
-Non, j'y vais ! Lança-t-il avec un faux enthousiasme d'enfant.
S'il paraissait plus emballé par la télé que les jeux de société, ça devrait l'aider à mettre Ran de son côté. Le son de la télé ne serait pas forcément plus agréable pour lui que les discussions, surtout avec le vent contre les vitres dehors, mais si ça permettait d'éviter les questions gênantes c'était toujours ça !
Hélas, alors qu'il revenait auprès de Amuro et Heiji en attendant les filles, le serveur se tourna vers lui, observateur.
-Tu as l'air un peu raide quand tu marches. Mal dormi ?
La question était-elle innocente ou il commençait à se douter que le sang était le sien ? Dans le doute, Conan prit soin de contrôler les émotions affichées en s'installant avec Heiji.
-Non ça va, mais Heiji-niichan prend de la place. De quoi vous parliez ?
-Hé !
-On échangeait nos déductions, mais sans arriver à grand-chose pour l'instant, sourit le serveur. Vous n'avez pas chacun votre futon ?
-Si, mais Heiji-niichan dépasse du sien !
-Je suis plus grand aussi, c'est normal que j'ai besoin de plus de place, non ?
Bien, son ami jouait le jeu. Cela fit illusion au moins le temps que Ran et Kazuha reviennent, et permit d'éviter au blond de repasser sur un sujet plus dangereux.
-Alors Conan-kun, que veux-tu regarder ? Demanda la karatéka avec un sourire.
-Ah, nous pourrions simplement discuter sans jouer non ? Suggéra Amuro. La télévision risque de gêner.
-Mais si vous parlez de l'affaire vous allez me distraire toutes les 5 minutes et je ne pourrais pas suivre ! Se plaignit l'enfant.
Cela lui attira un regard surpris, et pas que de la part du serveur.
-Tu ne veux pas essayer de trouver le motif des kidnappeurs ou savoir à quoi correspondent ces traces de sang ? Fit Amuro.
-On connaît déjà le motif des kidnappeurs, même s'il est bizarre, et pour le sang on ne pourra pas avancer tant que la police ne trouve rien de nouveau.
Le blond ne répondit rien mais son regard parlait pour lui-même. Heureusement, il ne partagea pas ses soupçons pour autant tandis que l'enfant s'approchait de la télé, se fichant de paraître un peu bizarre même aux yeux de Ran tant il voulait éviter le sujet et commençant à regarder sur les différentes chaînes ou en replay s'il n'y avait pas quelque chose digne d'intérêt.
Mais ça, c'était sans compter sur Kogoro, qu'il entendait déjà remonter. Cela devait vouloir dire qu'il avait du nouveau de la police. Inquiet, Conan continua à faire mine de chercher et ne s'arrêta que quand Kogoro ouvrit la porte pour ne pas trahir son ouïe actuelle. Il se figea net en voyant Kogoro prendre ses chaussures de la veille en main pour les observer et écarquiller les yeux tout en répondant au commissaire :
-En effet, il y a du sang sous ses chaussures.
Tout le monde s'était tourné vers lui à son entrée, et Conan eu toutes les peines du monde à afficher une expression surprise quand tous les regards se tournèrent vers lui. Mais Heiji voyait que sa poker face commençait à céder, et il n'était pas le seul à voir qu'il essayait de cacher sa gêne et son anxiété.
-Vous êtes sûr d'avoir demandé à tous les employés présents ces derniers jours ? Personne ne se souvient avoir été blessé sur place dans une des pièces ? … Oui, je sais que s'il y a du sang sous les chaussures du gamin c'est qu'il n'était pas sec quand il est passé, mais ça aurait au moins pu expliquer celui dans la pièce où il était ! … Oui, vu comme ça, les traces ont forcément été laissées au même moment et par la même personne. Je doute qu'il y avait des squatteurs à ce moment là.
Kogoro s'interrompit et se tourna vers l'enfant.
-Tu es sûr de ne pas avoir vu de blessure chez un des criminels ? Dans leur façon de bouger par exemple.
-Non, je ne pense pas, à moins qu'ils me l'aient cachée…
-S'ils voulaient se venger comme tu dis, pourquoi le cacher ? Cela leur aurait donné un motif supplémentaire, fit remarquer Amuro.
-S'ils se sont fait mal en le sortant du musée, ils auraient pu en avoir honte ou le cacher à leur complice, suggéra Heiji.
-Si c'est vrai, alors c'est forcément l'employé qui s'est blessé, il nous a rejoint plus tard et j'étais trop concentré à filer dans leur dos pour faire attention.
Bien, ça semblait crédible. En tout cas ça suffit à les distraire, même si Ran le regardait un peu bizarrement en plus d'Amuro maintenant. Kazuha, de son côté, avait reprit son observation des photos, visiblement intriguée avant de demander devant l'une d'elles :
-Dites, sur la photo où on voit l'empreinte des chaussures de Conan, enfin j'imagine, pourquoi il y a un endroit où c'est plus épais ?
-J'imagine qu'il a marché sur une goutte un peu épaisse et que ça en a laissé au centre, suggéra son amie en se penchant pour voir.
-Non, le sang a coulé depuis la chaussure, réalisa Kogoro en observant l'arrière des sneakers de Conan, où les traces devenues brunes étaient visibles sous la poussière que le chantier y avait laissé, expliquant pourquoi personne n'y avait fait attention.
-Ah, vous… Vous êtes sûr ? Je l'aurais senti pourtant si quelque chose m'avait goutté dessus.
-Il n'y a rien au plafond ? Suggéra Heiji pour l'aider.
-Non, rien. C'est comme si… Comme si le gamin s'était blessé et avait laissé du sang en partant, fit Kogoro en fronçant les sourcils.
Tout le monde se tourna vers lui, et les doutes se faisaient de plus en plus présent.
-Ils ne t'ont pas blessé Conan-kun ? S'enquit Ran.
-Non, ça va !
-Tu es sûr ?
-Enfin, il le sentirait quand même, fit remarquer Heiji en essayant de plaisanter.
-Allô ? Vous m'entendez ? Demanda la voix de Megure depuis le téléphone de Kogoro.
-Ah, oui, on vous entends ! S'exclama Ran.
-Vous avez mit le haut parleur ? S'étonna Kazuha en penchant se penchant un peu pour voir Kogoro.
-Hm, oui, je voulais pouvoir vous parler à tous en même temps, surtout à Conan-kun. Tu es sûr de ne pas savoir d'où ça vient ?
-Est-ce que les kidnappeurs t'ont menacé et t'ont interdit d'en parler ? S'inquiéta Kazuha.
Conan avait de plus en plus de mal à cacher son malaise, et cela se voyait. Amuro et Heiji pouvaient même le voir commencer à transpirer, et même si le serveur semblait avoir accepté de ne pas révéler ce qu'il avait deviné pour ne pas en rajouter, les découvertes et suggestions des uns et des autres s'approchaient déjà beaucoup trop de la vérité.
Le vrai motif du kidnapping avait de quoi faire froid dans le dos, Heiji en frissonnait intérieurement, mais voir les autres partir sur une fausse piste n'était pas forcément mieux non plus s'il en croyait l'expression de son collège.
-Oh non ! Ils t'ont blessé pour se venger ? Tu aurais du nous en parler ! On peut te protéger, lui assura Ran en se levant soudainement puis en s'approchant, l'air décidée à vérifier par elle-même. Montre moi.
-Non ! S'exclama Conan en se reculant mais sans se lever, un bras devant lui comme pour se protéger. Non, ça va, je t'assures.
Ran s'arrêta net, prise au dépourvu. Tout le monde autour de lui paru stupéfait par sa réaction, même Megure à l'autre bout du fil qui reprit doucement :
-Conan-kun ? Tu sais que tu peux nous parler, on peut te protéger et te soigner.
-Oui je sais, mais tout va bien !
Il était désormais évident aux yeux de tous, même du commissaire à l'autre bout du fil, que non, tout n'allait pas bien. Et cela n'alla pas en s'arrangeant quand la voix de l'inspecteur Satô leur parvint au téléphone.
-Commissaire ! Les traces de sang dans l'immeuble donnaient l'impression d'avoir été laissées par Conan-kun pendant sa fuite. Nous sommes donc allés au musée avec Takagi-kun pour vérifier, et même s'ils ont lavé les sols, on a trouvé du sang sur la chaise où il s'est assit juste après sont retour.
Les regards, qui étaient repassés sur le téléphone, revinrent sur l'enfant qui était devenu livide. Essayant de jouer les surpris, Heiji bredouilla :
-Mais pourquoi… Vous êtes sûr que c'était la bonne chaise ?
-Il n'y en avait pas beaucoup dans la salle et elles n'ont pas été déplacées depuis, donc oui, nous en sommes quasi sûr, confirma la voix de Takagi. Conan-kun est avec vous ?
-Oui, mais il ne veut rien dire, grommela Kogoro. Qu'est-ce qu'il y a gamin ? Ça te ressemble pas de réagir comme ça. Laisse nous au moins voir ce que tu as pour qu'on puisse te soigner.
-Surtout que ça doit être sérieux si tu as perdu autant de sang sur la route ! S'inquiétait Ran. Ne t'en fais pas, on va s'en occuper, d'accord ?
Elle voulu avancer à nouveau, mais Conan recula à nouveau, l'air de plus en plus terrifié.
-Oï, K… Conan-kun, ça va ? C'est Ran-neechan, tout va bien, lui indiqua Heiji en voyant son expression.
-Ran-san, reculez, lui conseilla Amuro.
-Mais, on ne connaît pas sa blessure…
-S'il n'a pas laissé de sang dans la maison, alors ça devrait aller non ?
-Je vais vérifier son futon, proposa Heiji qui se leva.
L'intervention des personnes l'entourant fit sursauter l'enfant, en particulier le mouvement brusque de son voisin en se levant. Ran avait l'air inquiète et désolée devant l'attitude de son petit protégé, et elle soupira de soulagement quand le kendoka revint en annonçant n'avoir rien vu.
-Quand bien même, il faudrait soigner et désinfecter sa blessure s'il en a une, non ? Insista Kazuha, l'air également inquiète.
-De ce que j'ai vu, Conan-kun a assez de connaissances pour s'en occuper lui-même, donc ça devrait aller, intervint le serveur. C'est sûrement comme ça qu'il l'a cachée jusqu'à maintenant.
Le duo lui en était vraiment reconnaissant. En particulier Heiji, car Conan était toujours trop terrorisé à l'idée que son secret soit découvert pour penser à grand-chose d'autre. Les détectives l'entourant pouvaient le voir trembler légèrement, et sa respiration se faisait de plus en plus bruyante. Surtout que même avec ses voisins pour temporiser, le trio en face semblait toujours inquiet, sans parler des policiers au téléphone.
-Vous voulez qu'on vous envoie un médecin ? Suggéra Megure.
-NON ! Hurla l'enfant.
Le cri déstabilisa tout le monde. Ran voulu s'approcher, mais son mouvement fit se lever Conan qui fonça vers la salle de bain, ses voisins incapables de le retenir, prit par surprise. Le petit détective réussit à claquer la porte derrière lui et à s'enfermer sans que personne ne puisse l'en empêcher, Ran sur ses talons.
-Conan-kun ! Conan-kun, ouvre nous !
-Arrêtez ! S'exclama Heiji, énervé. Vous ne voyez pas que ça ne fait qu'empirer les choses ? Neechan, recule !
-Mais…
-Je sais que tu es inquiète, mais il faut se rendre à l'évidence : ça l'effraie de forcer les choses.
-Que c'est-il passé ? Demanda Megure au téléphone.
-Le gamin s'est enfermé dans la salle de bain.
Tandis que chacun y allait de son petit commentaire, essayant de comprendre ce qui venait de se passer, Heiji s'employait à écarter tout le monde de la porte, craignant que Ran ne se mette en tête de forcer le passage par inquiétude, en espérant que lui laisser de l'espace suffirait. Heureusement, Amuro vint rapidement à la rescousse, expliquant en quoi c'était la meilleure chose à faire.
Conan s'affala sur le côté, haletant, de l'autre côté de la porte fermée. Sur la fin de la discussion, des gens en blouses blanches se superposaient à ses proches, et lorsque Ran avait insisté pour s'approcher, ce n'est plus elle qu'il voyait mais une des scientifiques qui l'avait utilisé comme cobaye.
Tremblant, à bout de souffle, il se laissa glisser le long de la porte en essayant désespérément de faire la part des choses, évitant heureusement de toucher la porte avec son dos. Revenant peu à peu à la réalité, il ignora totalement les appels de Ran et autres bruits provenant de l'autre côté de la porte et envoya précipitamment un message au professeur.
« Appelez maintenant. Distrayez les. Vite. »
C'était déjà bien trop tard, et Heiji et Amuro se chargeaient déjà d'apaiser les gens de l'autre côté pour s'assurer que Conan ai un peu de calme pour se remettre de sa crise de panique, mais ça ne les ferait pas oublier pour sa blessure.
Du calme. Une chose à la fois.
Le garçon se força à respirer doucement.
-C'est vrai, il a refusé qu'on lui fasse une prise de sang ? S'étonna Kazuha.
-Oui. C'était peu après son retour, comme il a des traces d'injection, ils voulaient voir s'il ne restait pas des drogues dans son organisme, mais Conan-kun s'y est opposé, expliquait Ran aux autres. Il ne semblait vraiment pas à l'aise à l'hôpital, et depuis son retour, j'ai l'impression qu'il fuit les contacts physiques par rapport à avant.
-Il faut son accord pour ce genre d'examen, mais vu qu'il était contre, on a pas pu le faire, continua Megure au téléphone. Pourtant, en le faisant rapidement, on aurait sans doute pu trouver des traces. On a trouvé ça un peu étrange, mais le médecin a indiqué que son amnésie pouvait être en partie traumatique et pas seulement causée par des drogues, ce qui pourrait expliquer sa réticence.
-De plus, ses veines sont plus épaisses à forces d'avoir été piquées, ça aurait rendu un prélèvement plus compliqué d'après ce qu'il a expliqué, enchaîna Satô.
Ils furent coupés par la sonnerie d'un autre téléphone. C'était celui de Ran, qui décrocha en s'excusant auprès des autres.
-Ah, professeur ! Vous tombez bien ! J'ai besoin de votre aide.
Son ton désespéré inquiéta Agasa qui se retrouva coupé court dans ce qu'il voulait dire. Il échangea un regard avec la scientifique, renonçant à leur suggérer de passer, pour demander :
-Qu'est-ce qu'il se passe ? Il y a eu un problème ?
-C'est Conan-kun !
A ces mots, le duo se tendit avant de se détendre légèrement devant la suite.
-La police s'est rendue compte qu'il y avait des traces de sang là où Conan-kun a été retenu et sur le chemin de sa fuite, jusqu'au musée, et on a découvert grâce à des traces de sang sur des chaussures de Conan-kun que ça devait être le sien. Ils ont du le blesser, mais Conan-kun n'a pas voulu l'admettre et s'est enfermé dans la salle de bain quand on a voulu regarder. On s'est éloignés pour ne pas le stresser d'avantage, mais je ne sais pas quoi faire… Je suis inquiète pour lui.
-Une seconde.
Le professeur éloigna le téléphone de son visage pour demander à Ai :
-Tu peux l'appeler ?
La scientifique hocha la tête, sérieuse, et s'éloigna pour composer le numéro du détective.
-Kudô-kun, qu'est-ce que tu nous fais…
-Ah… Allô ?
-Kudô-kun ? Le professeur est en train de leur parler. Ils lui ont dit que tu t'étais enfermé dans la salle de bain quand ils ont découvert pour ta blessure.
-Ah, oui, je… J'ai paniqué, souffla-t-il, toujours assit contre la porte. Je… Attends.
Il s'éloigna de la porte pour ne pas risquer d'être entendu et s'approcha du lavabo pour se passer un peu d'eau sur la figure pour aider à se remettre les idées en place, puis il laissa l'eau couler pour couvrir le bruit de sa voix.
-Ils n'ont pas encore vu mes ailes, mais ça ne saurait tarder. Je ne pourrais pas garder Ran à distance éternellement. Mais…
-Tu risques de paniquer à nouveau si elle s'approche ? Demanda sérieusement Ai.
L'enfant soupira, se pinçant le haut du nez.
-Je… Je pense que oui. Il y a une part d'irrationnel, et je… Même en y réfléchissant à tête reposée, il ne faut pas qu'ils sachent. Cela ferait trop de gens au courant, l'École finira par s'en rendre compte et se dire que ça n'est plus la peine de prendre autant de précautions pour ne plus être vus.
-Mais la police pourrait aussi mieux s'organiser pour les cueillir, fit remarquer l'ancienne MIB.
-Non ! Cela vous mettrait tous en danger ! Je ne peux pas…
Alors qu'il cherchait une solution, le regard de Conan passa sur ce qui traînait sur le lavabo, du dentifrice au rasoir de Kogoro en passant par le verre contenant les brosses à dent et le savon. Il eu soudain une idée.
-Haibara, tu peux mettre l'appel en visio ? Je vais avoir besoin de ton aide.
-Alors ?
-C'est bon, Conan-kun a décroché, confirma Agasa. Ai-kun est en train de lui parler. Elle s'est un peu éloignée donc je n'entends pas, mais il a l'air de lui répondre.
Tout le monde poussa un soupir de soulagement.
-C'est la première fois qu'il réagit ainsi ? S'enquit Amuro.
-Oui. Je ne l'avais jamais vu comme ça depuis son retour… Répondit Ran. Il a déjà paru effrayé, minimisant en disant que ce n'était rien, mais jamais à ce point.
-Moi non plus, confirma Kogoro. Vous pensez que ça pourrait être lié à sa disparition d'un mois plus qu'à son enlèvement d'hier soir ?
-Je viens d'avoir le spécialiste qu'il a vu, et sa réaction pourrait venir de là, en effet, confirma la voix de Satô. Il nous conseille de le laisser tranquille pendant un petit moment.
-Mais ça ne risque rien de le laisser seul là dedans ?
-Il disait que non, au contraire, c'est forcer les choses qui serait dangereux. Et s'il est bien blessé, cela pourrait rouvrir sa blessure.
L'assemblée fit la grimace. Amuro échangea un regard avec Heiji, jusqu'à ce qu'un « Non ! » lointain provenant du téléphone de Ran n'attire leur attention.
-Un soucis professeur ? Demanda la lycéenne.
-Je ne sais pas. Ai-kun est toujours en train de discuter avec Conan-kun.
-C'est elle qu'on vient d'entendre ?
-J'imagine, elle a parlé assez fort.
-Que dit Conan-kun ? Il va mieux ? Il ne veut pas sortir ? Enchaîna Ran.
-Je ne sais pas… Une seconde.
La voix devint lointaine alors qu'ils entendaient Agasa poser la question à Ai, mais sa voix était trop distante pour qu'ils comprennent sa réponse, du moins jusqu'à ce que le professeur reprenne le téléphone pour les éclairer.
-Apparemment, ça a l'air d'aller mieux, mais il a besoin d'encore un peu de temps, expliqua-t-il.
-Bien. Nous allons vous laisser alors. Je compte sur toi pour me rappeler dès que Conan-kun sera sorti, Mouri-kun, fit Megure.
-Sans faute ! S'exclama Kogoro.
-Une seconde, vous n'allez pas venir l'interroger après ce qui vient de se passer ? S'inquiéta Kazuha.
-Non, pas de suite en tout cas, mais nous voulons être tenus au courant pour nous assurer qu'il va bien. Sur ce…
La ligne se coupa, les policiers étant sans doute partis continuer leur travail, ne laissant que l'appel avec Agasa, qui avait également été mit sur haut parleur.
-C'est une très mauvaise idée.
-Si tu vois autre chose pour éviter qu'ils ne découvrent mes ailes, je t'écoute ! Je suis sûr que je ne peux toujours pas les rentrer, courir ici m'a fait un peu plus mal que d'habitude même si je ne pense pas avoir rouvert mes blessures, je ne vais pas m'amuser à essayer, sinon Ran risque de m'entendre avoir mal et de défoncer la porte.
-Réfléchis deux minutes Kudô-kun ! Les traces laissées ne correspondront pas !
-Les vêtements que j'ai laissé chez vous ont déjà été lavés. Quant à ceux d'ici, ils sont dans la salle de bain, je les ai mis au sale hier soir, même si Ran ne les a pas encore lavés ça peut s'arranger. Et au pire je dirais que je me suis changé en douce chez vous.
-Kudô-kun, gronda Ai, réfléchis bien. Il doit y avoir une autre solution.
-Je préfère ne prendre aucun risque. Peu importe qu'ils attrapent les criminels et qu'ils donnent une version différente. De toute façon ça ne les arrangerait pas qu'on découvre mes ailes puisqu'ils doivent penser que ça leur ferait de la concurrence ou me ferait perdre de l'intérêt. Je ne pourrais pas échapper à Ran éternellement, il faudra bien que je me maîtrise assez pour la laisser s'approcher. Il ne me reste plus qu'à espérer qu'ils se contenteront de ça sans chercher plus loin !
Conan avait calé le tabouret lui permettant d'atteindre le lavabo contre le meuble de ce dernier histoire de pouvoir bien s'y coller, tous ses vêtements du haut - heureusement constitué uniquement de chemises, vestes et autres fringues fermables avec des boutons ou une fermeture éclair - posés sur le côté à proximité de la trousse de secours sortie et ouverte, le bras au-dessus de l'eau en train de couler, une lame de rasoir dans l'autre main.
-S'il te plaît Haibara, j'ai besoin de toi. Il faut que la blessure puisse correspondre au sang que j'ai perdu sans trop m'handicaper, sinon ça aurait été remarqué la veille.
-Et comment tu justifieras que le sang n'a pas coulé sur ta main ?
-J'ai souvent les mains dans les poches, ça a pu les protéger et couler au niveau du poignet, ou traverser le tissu et goutter au niveau du coude. S'ils pensent que je cache cette blessure depuis hier, je peux leur faire croire que j'avais anticipé pour éviter ça d'une façon ou d'une autre.
-Cela ne correspondra sans doute pas aux traces laissées sur la chaise.
-Encore faut-il le vérifier ! Et ça peut passer, selon comment je suis monté dessus et comment je m'y suis tenu. Tout dépend des traces, mais vu que je ne suis blessé qu'à une aile, ça devrait pouvoir le faire, du moment que c'est le bon côté.
Il entendit la scientifique grommeler au loin. Un coup d'œil au téléphone lui apprit qu'elle était en train de se masser le front.
-Bon sang Kudô-kun, il n'y a bien que toi qui arrive à te fourrer dans des situations telles que je sois obligée de t'indiquer comment t'ouvrir le bras pour t'en sortir ! Enfin, au moins ce n'est pas ta main dominante, mais tout de même.
-Alors ? S'enquit l'enfant avec impatience. Ils ne vont pas attendre très longtemps là dehors je pense, il faut que j'ai le temps de nettoyer et de bander ça moi même sans qu'ils réalisent que je viens de le faire.
-Comment tu vas cacher la lame de rasoir et le sang ?
-Je jetterais tout ce qui est souillé au fond de la poubelle avec la lame de rasoir. Ainsi, le temps qu'ils tombent dessus, ça aura séché et ils penseront que j'ai juste refait mon bandage. Quand à la lame de rasoir, elle a été souillée par accident car j'ai jeté le reste dessus de leur point de vue. Je vais quand même essayer de la rincer avant. Et pour le reste, en me coupant au-dessus de l'eau, ça devrait évacuer l'essentiel, il faut juste que je fasse attention à ne pas en mettre partout.
Nouveau soupir.
-Vu l'heure, ils ne devraient pas tarder à faire à manger. Je vais dire au professeur de leur suggérer de préparer le repas en t'attendant, en disant que ça te fera peut-être sortir et te remettra en confiance. Ça te laissera le temps de gérer tout ça comme il faut. Et comme ça, on sera sûr qu'ils ne traînent plus à proximité de la salle de bain.
-Merci !
Ils attendirent la confirmation d'Agasa avant que Ai ne consente enfin à aiguiller Conan. Elle lui rappela donc de désinfecter l'endroit, sa peau là où il allait se blesser et la lame qu'il allait utiliser, et ainsi de suite, conseils que le détective suivit à la lettre.
Il grimaça alors que la lame coupait sa peau, procédant d'un seul et même mouvement lent et rinçant aussitôt les preuves avant de se soigner avec les moyens du bord. Ce n'était pas pratique du tout à une main, mais en s'aidant de ses dents, il se débrouilla. Il était sensé s'être caché ça seul sans l'aide de personne – histoire d'éviter d'impliquer les autres ou que la police se tourne vers eux pour les questionner – donc autant que ça soit crédible !
Une fois qu'il eu tout rangé et ce fut assuré de n'avoir rien oublié, et plutôt deux fois qu'une, demandant même l'aide de Ai grâce à la caméra de son téléphone, et en avoir profité pour lui remontrer rapidement son dos pour vérifier que ça ne saignait pas à cause de sa course de tout à l'heure, il se tourna vers la porte et soupira.
-Le professeur est toujours en ligne avec eux ?
-Non, il a finit par raccrocher. Ils lui ont juste demandé de les contacter s'il y avait le moindre soucis de ton côté, mais ton ami du Kansai leur a conseillé de te laisser sortir de toi-même.
-Tant mieux. Tu as entendu où était Amuro-san ?
-Je crois qu'il aide les filles à cuisiner.
-Parfait. Je doute qu'on puisse passer aujourd'hui, mais j'essayerais de négocier pour venir passer quelques jours chez le professeur. Ce sera plus sûr pour moi le temps que ma blessure guérisse, et ça sera plus simple pour s'organiser.
-Je ne sais pas s'ils seront assez rassurés pour te laisser partir, même chez nous, mais je dirais au professeur de plaider en ta faveur. S'ils pensent que ça te fera du bien, ça ne devrait pas poser trop de soucis j'imagine. Ton ami du Kansai part quand ?
-Hattori ? Ce soir ou demain je crois. Ils ont cours, ils ne peuvent pas rester très longtemps. Hattori aurait sans doute préféré, mais je vais essayer de le dissuader. Il y a assez de monde ici, ça devrait aller !
-J'espère pour toi. Je te rappelle que tu dois retourner en cours toi aussi.
Le détective reporta le sujet à plus tard et finit par raccrocher puis, après un dernier regard sur les environs et quelques secondes de réflexion pour voir si son histoire tenait et s'il n'avait pas oublié de considérer un élément, il ne put que se féliciter que personne n'ai remarqué qu'il avait changé deux fois de vêtements la veille et espérer que ça continue ainsi. Il avait bien assez de problèmes à gérer même sans cela !
Plus qu'à y retourner, donc. Avec un soupir réluctant, Conan enleva le verrou et poussa la porte.
Posté le 24.06.2021
Je me sens désolé pour Conan en vrai, j'avais pas du tout anticipé ce développement. J'vous jure que j'ai pas cherché à être sadique pour une fois 8)
En tout cas, j'espère que ce chapitre fera revenir ma plus fidèle lectrice (Daidaiiro, reviens ! =o). En principe, je vais rester sur mon rythme d'un chapitre par semaine pour l'instant, surtout tant que j'ai de l'avance, et si j'oublie pas ^^'
A la semaine prochaine donc !
