Auteur : carabas
Mail : neverwherewanadoo.fr
Disclaimer : tout est à et J.K.Rowling
Salut tout le monde, je vais répondre ici à la question d'Alex, à savoir : Combien y a t'il de chapitres en tout ? Je pense que cela doit tous vous intéresser. En tout il y aura 19 ou 20 chapitres tout dépendra de la longueur de la scène finale, mais en comptant que le chapitre 15 et l'épilogue sont déjà écris, je n'ai plus qu'à écrire 3 ou 4 chapitres. Ce ne sera plus très long. Je n'ai pas encore mit le chapitre 15 en ligne car j'attends l'avis de deux amis et j'ai deux petites retouches à faire.
Archidruide : merci pour ta review et cela ne me dérange pas du tout si tu mets " le lecteur un peu fou " à la fin de ta review.
Paprika Star: je suis contente que le lemon te plaise, j'avais un peu peur de ce que cela donnerait. Tu trouveras une partie des réponses à tes questions dans ce chapitre et la suite dans le prochain. Si tu as d'autres questions, pose-les, j'essayerais d'y répondre.
Leenaren : effectivement Holly a reçu un sacré choc en entendant le nom de famille de Camille, j'espère avoir réussi à le montrer dans le chapitre. Quant à Butler, tu auras ta réponse en lisant le chapitre. Je n'aurais jamais pensé à faire recycler Butler du mauvais côté, mais c'est une idée à creuser dans une autre fic. Cela pourrait être intéressant.
Alex : merci pour ta review, j'espère avoir répondu à ta question.
Chapitre 14 : Tensions
Manoir Fowl
Camille et Gabriel, cachés dans l'escalier, essayaient de comprendre le pourquoi des cris venant du salon où leur père et son invité s'étaient réfugiés depuis plusieurs minutes. Soudain, Holly sortit précipitamment de la pièce suivie de près par Artémis. Ce dernier la prit par le bras et dit :
-Ecoute Holly, ce n'est pas ce que tu crois.
L'elfe dégagea son bras d'un mouvement brusque et se retourna vers Fowl :
-Pas un mot ! Je refuse d'écouter une fois de plus tes boniments ! Comment ai-je pu être assez bête pour croire que tu avais chang ? Et dire que j'avais fini par te croire hier soir, que tu voulais attendre avant de…mais la vérité c'est que tu ne pouvais pas le faire devant tes enfants et ta femme ! Seigneur, comment peux-tu séduire quelqu'un d'autre alors que tu es déjà mari ? …tais-toi ! Tu es abject ! Je te hais !
Pendant cette tirade, Holly était revenue dans le salon et avait pris un pot sur la cheminée. Elle prit un peu de poudre de cheminette, entra dans la cheminée et dit :
-Ministère de la magie !
Avant qu'Artémis n'ait eu le temps de réagir, Holly avait disparu.
Peur ! Etonnement, c'est ce mot qui venait immédiatement à l'esprit d'Artémis lorsqu'il tentait de décrire ces sentiments à cet instant. Oui la peur. La peur d'avoir perdu Holly. La peur d'avoir perdu son amitié, d'avoir perdu cette complicité qui venait à peine de naître, et surtout peur de ce qu'elle pourrait faire. Après le départ de l'elfe, Artémis n'avait pas perdu de temps, il s'était changé rapidement, avait appelé Juliet pour qu'elle garde les enfants sans pour autant lui donner une explication à son comportement. Qui sait ce qu'aller lui dire Camille et Gabriel ? Tant pis ! Artémis verrait cela plus tard. Pour le moment, le plus important était de retrouver Holly et vite ! C'est pour ça qu'il s'était rapidement dirigé vers le ministère de la magie.
En ce lendemain de fête et qui plus est un dimanche, le ministère était presque vide, tous les services marchaient en effectifs réduits en dehors du service de sécurité et des quelques politiciens qui n'avaient pu échapper à cette corvée. Seul le service de nettoyage avait dû doubler son personnel pour la journée : la soirée d'hier au ministère avait fait disparaître la salle de réception sous un amoncellement de tables, de chaises, de serpentins et déchets de nourritures. Il faudra la journée entière pour remettre la salle en état.
Cela faisait maintenant plusieurs heures qu'Artémis déambulait dans le bâtiment à la recherche d'Holly. Il avait fait tous les services en passant du Service des Etres au ministère des affaires étrangères, mais nulles traces de la jeune femme. De plus sa quête avait été continuellement gênée par ses collègues qui, s'étonnant de le voir ici aujourd'hui, l'interpellaient et venaient discuter avec lui, lui faisant perdre un temps précieux. Artémis commençait sérieusement à s'inquiéter : où était passée Holly ? Qu'était-elle venue faire ici ?
Fowl la soupçonnait fortement de n'être venue ici qu'à fin de détourner son attention, si cela se trouvait à l'heure qu'il était, en ayant utilisé l'une des cheminées présentes dans le hall, elle pouvait être loin à Heaven, chez elle ou à l'ambassade temporaire du Peuple à Dublin. En effet en attendant que de nouveaux bâtiments leur soient allouer, les délégations du Peuple : membres du conseil, diplomates, unités des FAR et du SRI, avaient été installés dans les locaux de l'école primaire irlandaise de magie de Dublin : un gigantesque complexe de dix hectares dont la majeure partie s'étendait au-dessous de la ville, la partie immergée de l'école concernait uniquement deux bâtiments dans la banlieue de la ville où se regroupaient les locaux administratifs. L'école comprenait les bâtiments scolaires, un parc avec du matériel sportif, une bibliothèque, une cantine et les internats. Elle accueillait les jeunes sorciers de six à douze ans et leur enseignait les bases comme l'anglais, les mathématiques, l'histoire, la géographie et les rudiments de la magie. A l'âge de douze ans, Poudlard, L'Ecole Saint-James à Londres et le Collège Grogan Stump à Galway prenaient le relais. Exceptionnellement une partie des internats accueillaient les délégations du Peuple.
Mais Artémis se voyait mal débarquer là-bas en leur disant qu'il était à la poursuite d'une jeune fée qui le fuyait croyant qu'il était marié, ce qui était faux, mais que c'était un peu de sa faute par ce qu'il ne l'avait pas prévenue avant de se mettre à la séduire. Il voyait d'ici leur tête un mélange entre rire, incompréhension, incrédulité et pitié. Il ne leur faudrait pas plus de deux minutes pour le jeter dehors ou l'interner. S'il ne pouvait aller à Dublin, en revanche, il pouvait toujours aller à Heaven, en évitant les FAR évidemment. Personne ne s'étonnerait de sa venue, le nombre de sorciers en vadrouille à Heaven avait augmenté ces dernières semaines avec l'arrivée des Aurors dans le cadre d'un soutient logistique et magique : tout comme certains FAR venaient se former à Poudlard, certains Aurors étaient partis se former à Heaven. Artémis avait obtenu le diplôme d'office sans faire cette remise à niveau, en effet il connaissait –presque- parfaitement cette société. Ce qui n'avait étonné personne par mis les FAR.
Le cœur plus joyeux, Artémis se dirigea vers le hall d'entré où il pourrait prendre une cheminée pour se rendre à son bureau, mais le destin joue parfois de drôle de tours. Lorsque Artémis arriva dans le hall, une détonation se produisit dans l'une des cheminées et Holly en sortit. S'essuyant méthodiquement les vêtements, elle ne remarqua pas Fowl qui se dirigea immédiatement vers elle, bousculant deux ou trois personnes au passage. Il lui prit le bras et lui fit face. Le visage fermé, il lui dit :
- Holly ! Enfin ! Cela fait des heures que je te cherche ! Il faut absolument que l'on parle…
Holly se dégagea vivement :
-Lâche-moi ! Nous nous sommes déjà tout dit !
Artémis grinça des dents, passablement excéd :
-Ecoute, ce n'est pas ce que tu crois. Je ne suis pas mari !
-C'est ça ! Et tes enfants ? Tu les as eus par l'opération du saint esprit ? Ironisa Holly. Remarquant qu'ils commençaient à attirer l'attention des autres personnes, Artémis se fraya un chemin à travers la salle, tirant toujours Holly et disant :
-Ce n'est pas le meilleur endroit pour en parler, et puis qu'as-tu fais pendant trois heures ?
Holly le regarda une lueur mauvaise au fond des yeux :
-Tu t'inquiètes, n'est-ce pas ? Tu fais bien. Je t'ai préparé une petite surprise dont tu te souviendras, je te le promets.
Avant qu'Artémis n'ait pu demander des explications, une main s'abattit sur son épaule, le contraignant à se retourner. Drago Malefoy se tenait devant lui, un sourire aux lèvres.
-Désolé les amoureux, mais j'aurais besoin de parler à Artémis. En privé.
-Drago se n'est pas le moment, lui lança Artémis furieux. Holly en profita pour se dégager et s'éloigner :
-Mais si ! Il n'y a pas de problème ! Vérifie les mails du conseil Artémis, tu pourrais avoir une surprise.
Puis elle emprunta une cheminée et disparut. Artémis se retourna vers Drago, furieux :
-Tu ne pouvais pas attendre espèce d'idiot ! Comme si c'était le moment !
Le sourire de Drago disparut.
-Il y a un problème, Artémis ?
-Elle est tombée sur Camille ce matin.
-Aie.
-Maintenant elle croit que je suis marié et que je trompe ma femme. Elle ne m'a pas laissé le temps de m'expliquer.
-Reaie.
-Je lui cours après depuis ce matin et pile au moment où je l'attrape, il faut que tu t'en mêles !
-Désolé, mais c'est de ta faute aussi. Si tu arrêtais de jouer le glaçon ambulant on n'en serait pas l !
-Tu veux qu'on reparle de Ginny ? Menaça Artémis. A ces mots, le sourire de Malefoy réapparut. Fowl lui lança un regard soupçonneux.
-Qu'est-ce qu'il y a ?
-Rien. On a plus urgent à faire.
-Ne ment pas blondinet !
le sourire de Drago s'agrandit mais il détourna la conversation :
-Ecoute Fowl, je viens juste te prévenir de te tenir prêt au combat.
Le visage d'Artémis se ferma, devenant soudain sérieux :
-Pourquoi ?
-Les dirigeants ont prévu une opération de grandes envergures d'ici deux mois. Contre qui ? Je n'en sais rien, mais je sais de source sûr que tous les Aurors en " vacances " comme nous vont être rappelés. J'ai préféré te prévenir.
-Merci.
-Il n'y a pas de quoi. Et si on reparlait de ton petit problème ?
Pour la première fois depuis ce matin, Artémis sourit. Après tout, cela me ferait du bien d'en parler avec un ami et Drago pourrait peut être l'aider.
Sujet : Fowl, un salaud !
De : Demon Forever
A : liste 8
Le : Dimanche 2 novembre
Bizarre comme les meilleurs d'entre nous peuvent parfois se tromper. Non que je me considère comme faisant partie des meilleurs, à l'heure actuelle je me traiterais même plutôt d'abruti fini ou de triple imbécile, mais là n'est pas la question. Elle serait plutôt à se demander si les gens peuvent changer ou en quoi les mâles peuvent parfois être les plus méprisables des créatures.
Aujourd'hui, je ne vous ferais pas de grands discours sur la politique du conseil, la guerre entre nains et gobelins, mais je vais vous parler de la duplicité d'un Etre de Boue, j'ai nomm :
Artémis Fowl
Cet Etre de Boue méprisable, déjà bien connu pour ces coups d'éclats criminels, ne s'en tient pas l ! Je sais que je vous en ai déjà parlé, que de nombreux livres sont déjà sortis à son sujet, et pourtant nous l'avons sous-estimé, sous estimé la noirceur de son âme.
On pourrait s'attendre à ce que l'homme qui sacrifia une partie de sa fortune au profit de la guérison de sa mère, qui fut prêt à tout pour retrouver son père, qui aida si magistralement le Peuple contre Koboï, qui contribua à notre défense contre Spiro et qui servit d'intermédiaire -certes pas toujours honnête, désintéressé ou partial- lors de la guerre qui nous opposa pendant deux ans aux anarchistes sobiens on pourrait s'attendre à ce que cette once d'humanité, cette étincelle de probité prenne son essor dans le domaine privé, au sein de sa famille et de ses amis, si un tel monstre peut en posséder. Après tout, chaque être vivant possède une face sombre et une face blanche.
Et bien non ! En dehors de la beauté de sa stratégie et quelques éclairs de bonté, cet homme est pourri jusqu'à la moelle. Méprisable sur la scène publique comme sur la scène privée. Défiant les lois d'un côté et trompant sa femme et ses enfants de l'autre ! Et oui, notre petit génie du crime est marié, c'est à ce demander ce qu'une femme a pu lui trouver !
Laissez-moi vous expliquer toute l'histoire. Tout comme un bon nombre d'entre-nous, je me suis rendu régulièrement à la surface ces derniers mois, fasciné par ce nouveau monde magique. C'est là que j'ai découvert la vérité. Alors que sa femme était partie on ne sait où, Fowl en a profité honteusement pour séduire l'une de nos compatriotes. Celle-ci se laissa charmer par ses belles paroles sans se douter le moins du monde de la vérité. Fowl eut même le culot de la ramener chez lui, jouant le gentleman qui refuse d'abuser d'une faible femme, alors que la véritable raison de sa retenu est que sa famille dormait quelques chambres plus loin. Cet homme est un monstre tant au niveau privé que public! Il est méprisable et irrespectueux de tous, même de ses proches. Trop c'est trop ! Je n'ai qu'un conseil à donner aux FAR :
Abattez-le à vu, cet homme ne mérite pas de vivre !
Depuis plusieurs heures, Holly tournait en rond dans le chemin de Traverse prêtant à peine attention aux boutiques de magie, tout au plus s'arrêtait-elle parfois devant une vitrine pour observer un vêtement, un livre ou un article de magie, mais rien ne lui faisait envie. Ses pensées revenaient immanquablement à la scène de ce matin, au moment où Camille était apparue ruinant ainsi les espoirs d'Holly.
Mais comment ai-je pu être aussi bête !
Je le savais pourtant que l'on ne pouvait pas lui faire confiance !
Mais tromper sa femme sous son propre toit !
Quelle idiote tu fais ma pauvre Holly avec tes idées d'amour et de romantisme !
Incapable de se concentrer sur le résumer du livre qu'elle fixait depuis cinq bonnes minutes, Holly le reposa, soupira et se retourna brusquement, cognant alors dans la table derrière elle et faisant ainsi tomber les livres en présentation. Les minutes suivantes consistèrent en une interminable litanie d'excuses de la part d'Holly tandis qu'elle rangeait les romans tombés et que le libraire se plaignait de la maladresse et de l'impolitesse de la jeunesse actuelle qui n'avait plus de respect pour rien. Holly avait follement envie de lancer qu'elle était certainement plus âgée que cet empêcheur de tourner en rond, mais elle préféra se taire et sortit, non sans laisser un petit sort de sa connaissance. Les sortilèges elfiques sont peu nombreux et ce n'est pas une discipline où Holly excelle mais les sorts de malédictions sont les plus faciles à lancer ce pauvre libraire risquait de passer une très mauvaise journée, bizarrement aucune de ses étagères n'allaient finir la journée.
Oubliant momentanément ses soucis Holly s'éloigna un sourire aux lèvres, tandis qu'un craquement retentissait derrière elle accompagné des cris du libraire. Les gargouillements de son ventre la ramenèrent à son problème, en effet elle n'avait presque rien mangé à midi et la faim commençait à la tirailler. A cela s'ajouter le problème de savoir où elle allait dormir. Il n'était pas question qu'elle retourne au manoir, en tout cas pas ce soir. Certes elle aurait très bien pu rentre chez elle à Heaven, mais elle n'en avait pas en vie, refusant de se retrouver encore seule à se morfondre, de plus, elle devait être demain à Poudlard pour ses cours et le trajet heaven-Poudalrd serait vraiment trop long tant que le système de cheminées n'aura pas été installé dans la ville. En fait, Holly avait besoin parler avec quelqu'un qui comprenne son problème, quelqu'un connaissant asse le monde de la magie pour pouvoir discuter de ces derniers jours, quelqu'un qui les connaissent assez bien : elle et Fowl, pour comprendre pourquoi Holly avait succombé. La dispute avec Artémis et le mail de Demon n'avait pas suffit à la calmer, Holly avait besoin d'une oreille compatissante pour la soutenir et l'aider.
Holly avait besoin de Juliet.
Une fois sa décision prise, le reste fut très rapide. Il ne fallut que peu de temps à Holly pour acheter de la poudre de cheminette et repérer une cheminée publique libre.
Heureusement que Juliet m'a donné son adresse l'autre jour. Pensa Holly tandis qu'elle était aspirée par le conduit de cheminée.
Ce fut le bruit d'une chute dans le hall d'entrée qui tira Ron de ses pensées. Intrigué, il sortit de son bureau et regarda le nouvel arrivant sortir de la cheminée, un brin hébété et s'essuyant consciencieusement. Ron s'approcha et dit :
-Bonjour, que puis-je pour vous ?
Mais son sourire de bienvenue se changea en une grimace de dégoût lorsqu'il reconnut le visage de Short.
-Bonjour capitaine. Que faîtes-vous l ?
L'elfe lui dédia un sourire aimable.
-Je viens voir Juliet.
-Juliet n'est pas là, elle travaille. Répliqua Ron.
Holly le regarda, embarrassée.
-Oh !…mais nous sommes dimanche.
Ron la regarda d'un air condescendant qui fit grincer des dents Holly.
Toi, continue comme ça et tu ne vas pas le regretter.
-Merci je l'avais remarqué, répondit Ron. Elle assure la sécurité des deux gamins de votre petit copain Fowl et elle a emmené Jézabel avec elle.
-Ce n'est pas mon petit copain et il ne le sera jamais ! S'emporta Holly. Ron haussa les sourcils, narquois.
-Tiens, tiens, il y aurait comme de l'eau dans le gaz entre vous.
-Cela ne vous regarde pas !
-Bien sûr. Cela ne m'étonne pas venant de Fowl. Sa propre femme n'a pu le supporter.
-Silence ! ! !
Holly serra les poings, retenant sa rage. Elle contenait sa colère depuis trop longtemps et elle se sentait sur le point d'exploser. Elle inspira profondément, tentant de se calmer et c'est d'une voix plus douce qu'elle demanda :
-Excusez-moi. A quelle heure rentre Juliet ?
-Dans une heure, alors revenez plus tard.
Puis sans lui accordez plus d'importance, Ron lui tourna le dos et s'éloigna. Holly déclara alors :
-Monsieur Weasley ? Désolé mais je préfèrerais rester.
Ron se retourna.
-Et si je refuse ?
-Tant pis, je resterais quand même. Lança Holly insolente. Ecoutez, nous savons tous les deux que nous nous détestons mais je promets de ne pas faire de bruits. J'ai vraiment besoin de parler à Juliet.
Ron l'observa quelques instants puis dit :
-Très bien, mettez-vous dans le salon et que je ne vous entende pas.
Holly était en train de feuilleter un magasine sur le catch féminin aux Etats-Unis lorsque Juliet rentra. Ce furent d'abord les paroles incessantes de Jézabel qui traduisirent leur retour puis le murmure d'une courte discussion entre les deux époux. Ron lui annonça sans doute la présence d'Holly car peu après Juliet entrait dans le salon, un sourire aux lèvres et vint embrasser Holly.
-Holly ! C'est gentil d'être venue. Comment vas-tu? Viens que je te présente ma fille. Elle s'appelle Jézabel et elle a deux ans. Elle est mignonne, non ? Oh ! Excuse-moi, je ne suis pas très partiale. Tu veux boire quelque chose ? J'ai du thé, du café, du jus de fruits ou si tu préfères, j'ai des produits un peu plus forts.
-Du café, ça sera parfait, merci.
Assise dans un fauteuil, Holly observait Juliet. Cette dernière s'affairait partout à la recherche de tasses, de cuillères, Jézabel sur les talons essayant d'aider sa mère, mais le résultat n'était pas très convaincant. La petite tenait physiquement beaucoup de son père, elle avait les mêmes cheveux roux et les mêmes yeux. Pourtant au niveau caractère elle semblait plus tenir de sa mère : dynamique, elle courait partout et n'arrêtait pas de sourire à Holly sans aucune timidité. Lorsque sa mère s'assit en face de l'elfe sur le canapé, la petite monta sur ses genoux. Holly observa la pièce, mal à l'aise, ne sachant comment entamer la conversation.
-C'est très beau chez toi, commença doucement Holly. J'aime beaucoup la décoration. Tu as très bon goût.
Juliet lui sourit
-Merci, mais je n'ai aucun mérite, c'est Sonia et Hermione qui ont fait presque toute la décoration, je me suis contentée d'exécuter les ordres et de choisir les meubles. Elles ont bien meilleur goût que moi en décoration. Je me demande même pourquoi Sonia ne s'est pas lancée dans ce créneau.
Juliet éclata de rire :-Quant à moi, je suis bien plus doué pour le catch et la bagarre que pour la cuisine, décoration et compagnie. Ici, c'est Ron le roi des fourneaux, tu verras ça ce soir. Parce que tu restes manger, n'est-ce pas ? Ne dis pas non ou je serais obliger d'employer la manière forte, menaça gentiment la jeune femme.
-Comment résister à une si aimable invitation ? Ironisa Holly. Tu fais toujours des combats ?
-De moins en moins. Mon travail de garde du corps me prend pas mal de temps. Enfin, soupira Juliet, je m'en tire quand même bien, je suis arrivée dixième au championnat national cette année.
Holly sursauta.
-Garde du corps ? ! C'est nouveau, je ne suis pas au courant.
-Va falloir remettre les fichiers des FAR à jour, Holly. Je suis le nouveau Butler d'Artémis, enfin rectification, plutôt celui de ses enfants. Il peut se passer de mes services maintenant.
Juliet leva théâtralement les yeux au ciel et exagéra le mouvement pour faire sourire Holly.
- Que va-t-on devenir, si les patrons se mettent à faire de la magie maintenant ? Madame Ko va vite se retrouver sur la paille et moi au chômage.
-Mais depuis quand ? Et qu'est devenu Butler ?
Juliet reprit une posture plus sérieuse.
-Il va vraiment falloir que ce bon vieux Folay parte en retraite ! Ce n'est pas possible une ignorance pareille !
-H ! S'écria Holly.
-Désolé Holly, ce n'est pas ta faute…arrête de faire la tête, je rigole ! En bref, tu te rappelles la blessure de Butler lors de l'affaire Spiro ? Il ne sait jamais vraiment remit de sa " résurrection " et comme il ne pouvait plus exercer son travail de garde du corps, j'ai été embauché à sa place. Cela n'a pas été facile, surtout au début. Ce qu'Artémis peut être exaspérant quand il s'y met ! En trois ans j'ai pris plus de coups de couteaux, de fractures et été prise pour cible que pendant le reste de ma vie et à chaque fois à cause de ses petits trafics ! Inutile de te dire que j'ai été bien heureuse lorsqu'il a su maîtriser la magie.
-Pourquoi ?
- A partir du moment où il est entré à Poudlard, il a eu les moyens d'assurer sa propre sécurité. Sa scolarité à été les plus belles années de ma vie ! C'est d'ailleurs grâce à lui que j'ai rencontré Ron.
Les yeux de Juliet brillaient tandis qu'elle parlait de son mari.
-C'était à une soirée où je devais assurer la sécurité d'Artémis. En fait j'étais plutôt en train de faire tapisserie pendant qu'Artémis et Drago dansaient avec leur compagne respective, lorsque soudain, un adolescent – trois ans de moins que moi environs- s'approche et me demande ce que je fais toute seule et que s'il était Malefoy il n'aurait jamais laissé une aussi jolie fille toute seule. J'en suis restée sidérée ! Ce n'est qu'après que j'ai appris qu'il m'avait repéré depuis longtemps, mais qu'il n'osait pas m'approcher, il avait fallu qu'Hermione et Harry le poussent pour qu'enfin il m'aborde. Entre nous, je soupçonne un Imperio de la part de Luna, ce n'est pas vraiment dans les habitudes de Ron d'agir ainsi. J'ai passé une soirée géniale ! Mais je m'éloigne du sujet.
Holly lui sourit : - Pas de problèmes, j'aime bien entendre ce genre d'histoire.
-Pour conclure, Butler a été embauché à l'Académie des Aurors, il leur enseigne les techniques de combats sans magie. Quant à moi, lorsque Camille et Gabriel sont arrivés j'ai été bombardé Butler des deux petits morveux avec Adrien.
-Adrien ?
-Un autre Butler. Avec Jézabel, je ne peux pas toujours assurer leur sécurité.
Juliet se pencha vers Holly comme pour lui dire une confidence.
-Franchement on n'est pas trop de deux pour les calmer, parfois. Pire que leur père, question bêtise ! Je plains Dumbledore lorsqu'ils seront à Poudlard. A côté, les maraudeurs ce n'est rien !
Les maraudeurs, kesakuo ?Pensa Holly, mais elle préféra ne pas relever. Ayant oublié la raison de sa venue, elle s'interrogeait. Après mûre réflexion, elle décida de demander à Juliet, cette dernière continuant de parler de Camille, Gabriel et Jézabel.
-Juliet ? Comment Fowl est-il devenue un sorcier ?
La réponse pris de court Juliet.
-Pardon ?
-Comment Artémis est-il aller à Poudlard ?
-Oh ! Ca ! Environ un an après l'affaire Spiro, on a reçu au manoir une lettre de Poudlard disant qu'Artémis venait seulement d'être détecté comme un sorcier. On s'en doutait un peu après qu'il ait fait disparaître toutes les vitres de la salle à manger dans un accès de colère.
-C'est impossible ! S'exclama Holly. Nous l'aurions remarquer plus tôt.
-Justement on pense que c'est votre faute. Un contact prolongé avec votre peuple à réveiller ses capacités. Ces cas d'apparition de pouvoirs bien après l'enfance sont rares mais pas impossibles. Il y a une classe spécialisée à Poudlard pour ces personnes. A quatorze ans, il est donc entré à l'école avec trois ans de retard.
Vraiment intéressée par l'histoire, Holly s'était penchée vers Juliet et écoutait fascinée.
-Mais je croyais qu'il était de la même promotion que Ron !
Mais ce ne fut pas Juliet qui lui répondit. Au lieu de la voix de la sorcière, ce fut une voix féminine au timbre plus grave et ironique qui dit :
-Voyons tout le monde sait que Fowl est un petit génie.
Les deux femmes se tournèrent vers la porte. Dans l'embrasure se tenait Hermione et Sofia.
-Ne soit pas si ironique Hermione, répliqua Juliet. Ce qu'il a fait est exceptionnel.
-Oh ! Je ne dis pas le contraire. Je dois même avouer que je l'admire, admis Granger en s'asseyant aux côtés de Juliet, tandis que Sofia prenait l'autre fauteuil en face d'elles. Je m'étonne juste que Short pose la question.
Ca y est miss-je-sais-tout est de retour ! Pensa Holly.
-Vous pourriez arrêter les devinettes, c'est énervant dit Holly.
Sofia lui sourit : -Excuse ces deux chipies Holly. Elles font tout pour se rendre intéressantes.
Deux regards meurtriers la foudroyèrent, mais la jeune femme continua sans y prêtait attention.
-Fowl a réussit à rattraper tout son retard en seulement un an. Dès sa deuxième année, il rentrait directement au niveau de Ron, Harry, Hermione et compagnie.
-Pas mal !
-Il faut dire qu'il a bossé comme un fou pendant un an. Ajouta Juliet. Il a passé son temps sur son travail, se préoccupant à peine de ses affaires criminelles.
Hermione pouffa de rire :- Je crois qu'il n'a pas trop apprécié d'être concurrencé par Drago et Harry. Malefoy passait et passe encore pour le chef des Serpentard de leur âge, aucune affaire ne pouvait se monter sans qu'il soit au courant. Fowl n'a pas supporté de devoir s'incliner devant cet idiot.
-Ils se sont pas mal détestés la première année. Je ne compte plus les hiboux reçus au manoir à cause de leurs bagarres. Admit Juliet. Surtout qu'Artémis était farouchement anti-Voldemort, ce qui n'a pas arrangé sa côte de popularité.
- Peut être pas chez les Serpentard, mais dans les autres maisons il s'est fait des amis.
-Bon, les filles, si nous laissions tomber le sujet Fowl, pour passer au but de notre visite ? Déclara Sofia en sautant aussitôt sur ses pieds et ouvrant les cartons qu'elle avait emmené.
-Très bien, je propose soit un kidnapping, soit une série de catastrophes et de blagues façon Weasley.
Hermione se mit à fouiller dans les cartons suivie par les deux autres sorcières. En moins de deux minutes, la pièce fut transformée en champs de bataille : des serpentins pendaient du lustre, des chapeaux en cartons avaient atterris, on ne sait comment, dans la cheminée, tandis que le polystyrène les protégeant s'étalait sur le canapé, le sol et dans les cheveux de Sofia.
-Je verrais bien un mélange des deux, dit Hermione en sortant une poignée de cotillons et deux crèmes canaris. Juliet avait les bras encombrés de baguettes magiques modifiées par les frères de Ron, tandis que sa fille s'amusait avec un chapeau en carton et un serpentin trouvé au fond de la caisse. Complètement perdu, Holly les regardait les yeux écarquillés.
-Quelqu'un serait-il assez aimable pour m'expliquer ce qui se passe ?
-Dans une semaine, c'est l'anniversaire de mes beaux-frères Fred et Georges. Alors on va leur faire une grosse surprise !
-Leur foutre la peur de leur vie, rectifia Sofia.
-Leur faire avoir une attaque cardiaque, ajouta Hermione sans lever la tête de son carton.
-C'est cruel, fit remarque Holly désapprobatrice.
-Ce ne sera jamais pire que leurs blagues, lui répliqua Ginny en entrant dans la pièce.
-Salut Ginny ! Hurlèrent trois jeunes femmes, déjà surexcitées par leurs idées de vengeance.
Soudain Sofia stoppa son travail et se mit à détailler la nouvelle arrivante tandis qu'un sourire naissait sur ses lèvres. Brusquement elle éclata de rire et se mit à taper dans ses mains comme une enfant –ou une folle selon Holly qui commençait à se demander ce qu'elle foutait là parmi quatre dingues pires que Fowl et Foaly dans leurs grands jours, d'ailleurs elle se réfugia rapidement dans son fauteuil loin de Sofia-, cette dernière s'écria :
-Sang de Dragon ! Tu t'es enfin fait sauter par Drago !
-Sofia ! S'écria Juliet. Qu'est-ce que dirait Harry s'il t'entendait ? !
-Que je ne devrais pas parler comme ça devant les enfants !
Ginny s'assit tranquillement dans un fauteuil et demanda :
-Justement, ils sont où les monstres ?
- Couchés…et n'essaye pas de détourner la conversation.
Quatre paires d'yeux excités se tournèrent vers la rousse, enfin, trois plus exactement, la quatrième paire était un peu à la ramasse. Faut dire qu'Holly commençait un peu à saturer entre tous les évènements de ces derniers jours. Pendant ce temps Ginny étira sa jupe, croisa les jambes, se redressa contre le dossier et leur adressa un sourire éblouissant.
-Oui.
Sofia hurla de joie et se jeta au cou de Ginny.
-Je le savais ! Les yeux brillants ! Le teint ros ! Un sourire pareil aux lèvres ! Ca ne pouvait être que ça !
Juliet secoua la tête en souriant.
-Artémis va en faire une jaunisse !
-Pourquoi ? Demanda Holly d'un ton plus mordant qu'elle ne l'aurait voulu. Juliet lui jeta un drôle de regard.
-Parce qu'il avait parié qu'on devrait commander leurs pierres tombales avant la fin de l'année. Il avait déjà préparé son discours et l'épitaphe :
" Ci gisent deux individus hors du commun
qui firent honneur à leur maison
en tentant de s'exterminer pendant vingt ans
voilà l'autel de leur victoire "
Il va être sacrément déçu.
-Ah bon ! Il avait prévu ça ! Il faut ab-so-lu-ment que je le remercie. Décréta Ginny, sa voix charriant des glaçons.
-Si tu veux je peux t'aider, lui proposa Holly, j'ai justement un compte à régler avec lui.
Le regard inquisiteur de Juliet s'accentua tandis que Ginny plaisantait : -Pourquoi pas ! La torture, c'est plus marrant à trois !
De son côté Sofia secouait la tête d'un air afflig :
-Cette rivalité Serpentard/Gryffondor est stupide ! Voilà bien un truc que je n'aurais jamais vu à Londres.
-Désolé, mais on n'a pas toutes l'honneur de sortir de Saint James. Répliqua Hermione, mordante.
-Saint James ? S'étonna Holly.
-C'est le collège le plus huppé du pays, répondit Juliet. Sofia haussa les épaules, dédaigneuse :
-Hupp ! Hupp ! Faut pas exagérer !
-Tu ne peux pas nier que seul les plus fortunés envoient leurs enfants à Saint James, en dehors des quelques familles comme les Malefoy qui sont fidèles à Poudlard par tradition.
Hermione, assise à côté de Holly, se pencha vers l'elfe et lui expliqua :
- L'école est réservée aux enfants de diplomates et des ambassades étrangères, mais pour compléter leurs classes ils recrutent les élèves extérieurs sur concours. Comme l'école est privée, la scolarité est hors de prix pour les enfants de l'extérieur. Seuls les plus intelligents et les plus riches y entrent.
-La majorité de nos dirigeants sortent de cette école. Ajouta Ginny.
-Je croyais que Poudlard était la plus connue. Avoua Holly
Ginny acquiesça.
-C'est vrai que Poudlard est la plus respectée, surtout à cause des sorciers puissants qui y ont fait leur scolarité, mais les cadres du pays sortent surtout de Saint James.
-Alors tu es la fille d'un ambassadeur ? Tu fais de la politique toi aussi ? Demanda Holly à Sofia. Cette dernière éclata de rire.
-Moi ? En politique ? Oh non ! Je laisse ça à ma sœur et à ma mère. Je tiens une boutique de soins et de ventes d'animaux magiques à Paris.
Elle lui fit un clin d'œil et dit : -Passe me voir à l'occasion avec Artémis et les enfants.
A ces mots le sourire d'Holly disparut, mais seule Juliet le remarqua. Plusieurs minutes s'écoulèrent durant lesquelles les cinq femmes vidèrent les cartons de toutes leurs merveilles et échafaudèrent un ensemble de plans plus loufoques les uns des autres pour se venger des jumeaux. Mais le cœur d'Holly n'y était pas, la remarque de Sofia l'avait ramené à ses problèmes. Soudain Juliet s'approcha d'elle et lui dit :
-Holly, tu peux venir s'il te plait ? Il faudrait que l'on parle.
Juliet l'entraîna dans la cuisine et la fit asseoir en face d'elle. La cuisine était un mélange entre la modernité des moldus avec un four, un micro onde, un frigo, un téléphone près de la porte à côté d'une plante verte et divers autres ustensiles de cuisines tous électriques, et un mélange entre les cuisines sorcières plus traditionnelles, ainsi, une mini cheminée se trouvait dans un coin de la pièce, à peine plus grande qu'une télévision et dont Holly ne voyait pas l'utilité, une baguette magique traînait sur un coin de l'établi à côté de plusieurs flacons de liquides verts, bruns, bleus, voire même roses fluo qui ne pouvaient qu'être d'origine magique. D'autres flacons se trouvaient sur les étagères à côtés de plusieurs boîtes de conserves et des épices. Un ordinateur portable sur la table éclairait le mur d'une lumière bleutée et des casseroles étaient en train de se laver toutes seules dans le lavabo. Juliet suivit le regard d'Holly et sourit :
-Il y a quelques avantages à épouser un sorcier, les tâches ménagères en sont grandement simplifiées, mais je ne t'ai pas emmenée là pour parler de ça.
Son visage se fit plus grave tandis qu'elle continuait.
-Je suis au courant pour ce matin. Je sais tout.
Holly sentit sa gorge se serrer.
-C'est lui qui te l'a racont ?
-Non. Ce sont les enfants. Tu leur as fait peur.
Juliet secoua la tête. –Mais qu'est-ce qui t'a pris de hurler comme ça ? Camille m'a racontée que ce matin lorsqu'elle est allée te dire bonjour, tu as été bizarre. Connaissant Artémis j'imagine bien pourquoi.
La voix de Juliet monta d'un cran :
-Tu l'aurais complètement jetée du lit avant de te ruer dans la chambre de son père, puis dans la cuisine où tu as commencé à le traiter de tous les noms. Tu l'as giflé avant de monter te changer –toujours en hurlant- et de partir par la cheminée. Mais c'est pas vrai Holly, qu'as-tu fait ? As-tu pensé à ce que les enfants aller en penser ? Tu ne l'as même pas écout ! Tu n'as même pas laissé une chance à Artémis de s'expliquer !
Cette fois c'était trop, Holly éclata.
-Lui laisser une chance de s'expliquer ! Tu rigoles j'espère ! Pour qu'il me mente encore ! Pour qu'il continue à me raconter des histoires à dormir debout que comme une idiote j'aurais cru ! Non tais-toi, tu vas m'écouter. J'ignore ce qu'il a pu te raconter ou ce que les enfants ont pu te dire, mais voilà la vérit : Artémis est un être méprisable qui m'a trompée ainsi que sa femme et ses enfants. Il a osé essayer de me séduire alors qu'il était déjà mari ! Il a osé me ramener sous son propre toit en sachant pertinemment que sa famille était à côté…à moins que non, il l'ait ignoré je ne pense pas que cela soit le genre à faire une erreur pareille : amener une future maîtresse sous son toit au risque que sa femme ne le découvre. Ou alors j'ai été l'instrument d'une vengeance, ce qui n'est guère mieux. D'une manière ou d'une autre il a joué avec mes sentiments et ceux de sa famille. Pour ça je le méprise ! Si ses enfants sont traumatisées, ce n'est pas ma faute, c'est de la sienne ! J'avais parfaitement le droit de m'emporter de la sorte !
Holly se rassit essoufflée après cette tirade. Juliet était furieuse.
-Petite idiote ! Tu avais peut être le droit de t'emporter, mais tu avais le devoir de l'écouter, cela t'aurais montrée que ta réaction était puérile et immature ! Je te croyais plus intelligente que ça Holly ! Mais non, le capitaine Short se croit plus forte que tout le monde ! Elle croit avoir tout compris ! Alors elle se permet d'en faire à sa tête au risque de crever le cœur de ceux qui l'aiment, de bouleverser des enfants et d'écrire des torchons dans ce genre.
Juliet retourna l'ordinateur vers Holly. Sur l'écran apparaissait le mail de Demon.
-Ne prends pas cet air étonné, je connais parfaitement l'identité de Demon, tout comme Butler et Artémis. Comment as-tu pu écrire et diffuser sur le net un mail aussi odieux et mensonger ? ! Tais-toi ! Maintenant c'est à toi de m'écouter ! Artémis a été marié, oui, mais il y a deux ans il a divorcé. Tu m'entends ? Il n'est plus marié et n'a plus aucun compte à rendre à cette femme ! Camille et Gabriel ont été adopté juste après. Artémis n'est pas leur père biologique mais cela ne fait rien il les aime quand même, plus que tout.
Juliet prit les mains d'Holly et la regarda en face, disant d'une voix plus douce :
-Holly, Artémis n'a pas essayé de te mentir, bien au contraire, mais il comporte ainsi depuis si longtemps qu'il ne sait plus agir autrement. Quand les enfants sont arrivés, il a décidé qu'il ne les bouleverserait pas avec ses affaires de cœur. Imagine le chamboulement que cela aurait créé chez eux si tous les ans ils avaient dû s'habituer à de nouvelles femmes qui ne seraient ni leur mère, ni une remplaçante.
-Mais pourquoi me l'avoir cach ?
Juliet s'éloigna haussant les épaules :
-Je l'ignore demande-le-lui. Il ne m'a jamais répondu et après ça, je doute qu'il veuille te répondre.
Holly ferma les yeux, atterrée, comprenant enfin l'étendue de sa méprise et l'horreur qu'elle venait de commettre.
-Tu veux dire que…
-Que tu as lâché la vindicte de tout un peuple sur un homme dont le seul crime et d'avoir voulu séduire une femme qui lui plaisait tout en protégeant sa vie et celle de ses enfants, déjà salement amochée par son ex-femme ? Compléta Juliet. Est-ce que je veux dire que tu t'es comportée comme une sale gosse immature, l'accablant de reproches sans lui laisser le temps de se défendre, colportant une rumeur non fondée ? Alors oui, tu m'as bien comprise. [1]
Juliet se pencha vers Holly la regardant droit dans les yeux.
-Et maintenant que comptes-tu faire pour réparer ça ?
Holly la regarda en pleurant. -Je n'en sais rien.
[1] Je sais " vindicte de tout un peuple ", " sale gosse immature ", cela sent vraiment l'emphase mais bon Holly est parfois un peu buttée, il faut bien que Juliet emploie les grands moyens, quitte à exagérer.
Ce chapitre n'est pas terrible mais je ne pouvais pas y couper, alors reviewer s'il vous plait. Pour ceux que la romance énerve qu'ils se rassurent, l'action reviendra bientôt.
