Auteur : carabas

Mail :neverwherewanadoo.fr

Disclaimer : malheureusement, en dehors de Camille, Gabriel et Justin, rien ne m'appartient. ils sont tous la propriété de ou J.K.ROWLING.

Salut tout le monde ! Et oui, je suis enfin de retour ! Comme je vous le disais, mes études me prennent beaucoup de temps, alors en dehors des vacances, je n'ai que peu de temps pour écrire. J'ai profité des vacances pour corriger l'orthographes des autres chapitres (c'est dingue le nombre d'erreurs que j'avais oublié !). a partir de maintenant, je reprends cette fic.

J'ai MODIFIE ce chapitre, tout particulièrement LA FIN qui était quand même un peu bizarre : ils tombaient un peu trop vite dans les bras l'un de l'autre. Le prochain chapitre sera bientôt en ligne, dès que j'aurais réussi à virer ma sœur de l'ordinateur pour me laisser le taper.

Merci à Alex et Shadowdark pour leur avis.


Chapitre 15 : Nuits blanches

Quand on fait une erreur, il n'est jamais simple de la résoudre que ce soit en sciences ou en amour. On a beau en connaître les causes et la raison, on ne peut pas toujours en prévoir les conséquences ; et dans ce domaine l'amour est peut être le pire cas de figure. Tout du moins pour Holly. La nuit avait été difficile pour la jeune femme, elle n'avait cessé de réfléchir à ce qu'elle avait fait et aux moyens pour réparer sa bêtise, mais surtout elle n'avait cessé de penser à Artémis, à ce que lui avait dû endurer. A chaque fois qu'elle y pensait, elle sentait son cœur se serrer et ressentait une folle envie de pleurer. Ce qu'elle fit d'ailleurs la majeure partie de la nuit.

Mis au courant, le quatuor féminin l'avait abreuvé de conseils pour reconquérir Artémis, mais tous étaient plus fous les uns que les autres, voire tellement osés qu'Holly n'oserait jamais les mettre en pratique. Seule Ginny lui avait tenue un discours un peu près sensé, il faut dire qu'elle le fréquentait depuis des années et l'avait même connu intimement, étant sortie avec lui pendant sept mois avant de rompre pour incompatibilité : Ginny se voyait mal passer ses week-ends ou sa vie à accueillir le sourire aux lèvres les policiers et les Aurors à la poursuite de Fowl. Holly n'avait pu s'empêcher de lui faire remarquer que c'était quand même ce qu'elle avait fait toutes ces années et que ce n'était pas en sortant avec Malefoy que cela allait s'arranger ; ce à quoi lui avait répondu Ginny qu'au moins avec Drago elle éliminait le risque de voir débarquer la police moldue. La sorcière lui avait conseillée de tout faire pour reconquérir le cœur d'Artémis en s'excusant et recommençant tout à zéro. Premièrement, elle devait se rapprocher de ses enfants et lui montrer que si elle avait une erreur de jugement, elle avait maintenant compris. Deuxièmement, elle devait se rendre indispensable dans sa vie et au manoir au point que Fowl ne puisse plus imaginer sa vie sans elle. Troisièmement, elle devait le séduire. Concernant cette dernière proposition l'ensemble du groupe ne manquait pas d'imagination, même un peu trop au goût d'Holly. Face à une telle connaissance d'Artémis, Holly n'avait pu s'empêcher de se sentir jalouse, terriblement jalouse, au point d'en être blessante avec Ginny. Pour la deuxième fois de la journée, un rappel à l'ordre de Juliet avait été nécessaire pour qu'Holly comprenne la futilité de son comportement.

Après une nuit blanche, Holly devait se rendre à l'évidence, le plan de Ginny était ce qu'elle avait de mieux pour résoudre son problème, même si elle pensait le remanier ici ou là. Après tout, Fowl était un génie, il comprendrait sûrement son comportement et lorsqu'elle lui aurait expliqué l'étendue de sa méprise, il ne lui voudrait certainement pas et lui pardonnerait – peut être- même le mail de Demon, surtout lorsqu'elle lui annoncerait sa décision d'en écrire un autre pour rectifier le premier. C'était exactement ce qu'elle devait faire. Artémis serait peut être même tellement heureux de la revoir dans de si bonnes dispositions et si désolée qu'il l'embrasserait et qu'il…

Holly secoua la tête.

Minute, ce n'est pas le moment de rêver à ça..

Holly sortit de son lit, elle avait dormi chez Juliet, et se mit à réfléchir à son plan de bataille.

Direction Près-au-lard et j'achète un cadeau aux enfants…Oui mais

Qu'est-ce qui peut plaire à des enfants de 3 et 5 ans ?

Il faut que j'appelle Claudia, elle, elle saura.


Le manoir était terriblement silencieux lorsque Holly arriva. Si les fenêtres n'avaient été ouvertes, elle aurait cru que tout le monde dormait ou que le manoir était désert. La bâtisse était exactement dans le même état que la veille, ce qui ne cessait d'étonner Holly : tellement de choses avait changé dans sa vie ces dernières heures qu'elle n'aurait pas été étonné de voir la maison investie par des trolls ; Frond mariée avec Butler ou le salon peint en rose. Pourtant le hall était aussi sinistre que d'habitude et ce n'était pas faute d'avoir tout fait pour le rendre plus accueillant : Fowl avait rajouté des plantes un peu partout et des jouets d'enfants traînaient çà et là. Mais Holly avait l'impression que tous les ancêtres de Fowl la fixaient d'un air désapprobateur du haut de leur portrait, comme si chacun d'eux savait ce qu'elle avait fait à leur dernier descendant. Ils semblaient arborer la même expression arrogante et austère que lors de sa première visite dix ans plus tôt lors de son enlèvement.

Un bruit de dispute se fit entendre en provenance de la cuisine. Holly reconnut la voix de Camille, l'autre plus grave mais tout aussi fluette devait être celle de son frère. Elle avait beau tendre l'oreille, elle n'arrivait pas à distinguer la voix de leur père. Pourtant il devait être là, il ne pouvait avoir laissé seuls ses deux enfants. Arrivée derrière la porte, la peur fit hésiter Holly. Soudain, elle commençait à douter de l'accueil d'Artémis : et s'il ne lui pardonnait pas ? Et s'il refusait de l'écouter et la jetait dehors ? Ou pire si elle ne s'était pas trompée et qu'Artémis avait bien une femme dans sa vie, non pas une épouse légitime mais une petite amie ?

Du calme ma petite ! Ce n'est pas son genre !

Quand il saura tout, il te comprendra !

Courage !

Forte de cette conviction, Holly prit son courage à deux mains et poussa la porte de la cuisine ne lançant un retentissant :

-Bonjour !

Deux petites bouilles se tournèrent vers elle, les yeux écarquillés.

Camille et Gabriel étaient seuls dans la cuisine, attablés devant un bol de chocolat chaud et plusieurs tranches de pains beurrés. A l'autre bout de la table se trouvait une tasse de café, très certainement pour Artémis, mais il n'y avait nulle trace de son propriétaire dans la salle. Camille fut la première à reprendre ses esprits.

-Tu es la dame qui criait sur papa hier !

Holly fit la grimace.

Bonjour la réputation !

Elle s'approcha de la table et s'assit à côté des deux enfants tout en les observant. Camille était la plus amicale des deux, elle regardait Holly avec de grands yeux curieux. Avec ses cheveux en bataille et son pyjama vert décoré de petits moutons et d'une trace de chocolat, elle était adorable. Son frère arborait un air plus buté, il observait Holly avec méfiance, ce que ne pouvait lui reprocher l'elfe après la journée d'hier. Holly le soupçonner d'enregistrer le moindre de ses gestes pour ensuite aller les rapporter à son père. Elle avait l'impression de se retrouver face à Artémis miniature sauf que celui-ci arborait des yeux bleus, un teint mate et des cheveux bruns, indisciplinés malgré toutes les tentatives de Fowl pour les coiffer. Holly sourit aux deux enfants et se mit à fouiller dans son sac tout en parlant :

-Exact, c'était moi, mais maintenant le problème est réglé. Je vous ai apporté quelque chose, j'espère que cela vous plaira.

Holly sortit deux petits paquets de son sac et leur tendit, mais les enfants en les prirent pas, se consultèrent du regard avant de reporter leurs yeux sur Holly. Cette dernière commençait à se sentir stupide les mains ainsi tendues sous le regard scrutateur de ces bambins. Gabriel finit par prendre la parole :

-Pardon mais papa nous a dits que l'on doit rien accepter des inconnus.

Holly se gifla mentalement pour ne pas y avoir pensé plus tôt.

-C'est vrai, mais je suis une amie de votre papa alors vous pouvez me faire confiance.

Gabriel fronça les sourcils.

-Alors pourquoi papa te crier dessus hier ?

Par ce que je le traitais de salaud. Pensa Holly.

Elle plaqua un sourire sur ses lèvres et dit :

-Très bonne question.

Les deux petits l'observèrent, attentifs, attendant sa réponse comme si c'était la chose la plus importante au monde. Holly prit une grande inspiration et dit :

-J'ai fais une grosse bêtise, alors votre papa n'était pas content. C'est normal.

Camille acquiesça sérieusement : - Ca, c'est vrai. Quand j'ai cassé le vase de grand mère il m'a grondée.

Puis elle se tourna vers son frère, les yeux suppliants.

-On peut prendre le cadeau. Dis Gaby ? S'il te plait ! C'est une copine à papa !

Le garçon semblait un peu perdu. Il observa sa sœur et Holly avant de regarder avec envie le paquet que lui tendait la jeune femme.

-Je crois qu'oui. Déclara-t-il timidement.

-Chic ! S'exclama Camille avant de se jeter sur son cadeau et de se mettre à arracher le papier aussi vite qu'elle le pouvait. Au contraire son frère se mit à déballer le sien méthodiquement, enlevant les scotchs uns à uns. Camille poussa un cri de joie en voyant la poupée.

-Oh ! Regarde Gabriel, elle ferme les yeux quand elle dort !

Holly poussa un soupir de soulagement et se remit à respirer normalement, elle n'avait même pas remarquer qu'elle avait retenu son souffle durant tout ce temps. Elle avait choisi cette poupée sur les conseils de Claudia, la sœur de Justin. Mère de trois enfants, elle lui avait assurée que cette poupée blonde à la robe rouge et aux yeux qui se ferment lorsqu'on la couche, plairait à une enfant de deux ou trois ans. Pour Gabriel le choix avait été plus difficile, toutes deux ignoraient ce qui pourrait plaire à un jeune sorcier. Sur les conseils du vendeur, elle avait fini par se rabattre sur un jeu de Quiddich pour enfant de trois à huit ans : les cognards étaient en mousse et le vif d'or se déplaçait plus lentement dans un rayon de cinq mètres autours de son point de lancé.

Holly était en train d'expliquer le fonctionnement du jeu à Gabriel quand une voix sarcastique se fit entendre.

-Comme c'est charmant !

Le cœur d'Holly fit un bond dans sa poitrine tandis qu'elle se retournait pour observer le nouveau venu. Artémis était adossé au chambranle, les bras croisés, une bouteille de lait dans une main et couvant la scène d'un regard méprisant. Ce regard ainsi que la lueur de colère et de violence au fond de ses yeux firent perdre tout courage à Holly. Un véritable sentiment de haine se dégageait de Fowl. Holly tenta de reprendre contenance et dit :

- Bonjour Artémis.

Le sorcier grinça des dents.

-Les enfants, dans votre chambre !

Camille et Gabriel se regardèrent ne comprenant pas ce qui se passait.

-Mais papa ! Dit Gabriel.

-J'ai dis dans vos chambres, tout de suite !

Artémis passa la tête dans la porte et appela : -MARTIN !

Un elfe de maison apparut peu après.

-Emmenez les enfants dans la salle de jeux et surveille-les ! Lui ordonna Artémis.

Une fois que l'elfe de maison et les enfants eurent disparus, Artémis se tourna vers Holly, menaçant :

-Que fais-tu là ?

Sous son regard Holly commençait à se sentir mal à l'aise. Elle restait plantée là, n'osant ni se rapprocher du jeune homme, ni s'éloigner, croisant et décroisant ses bras sans cesse, ne sachant qu'en faire.

-Je venais te voir, m'excuser pour hier et m'expliquer.

A ces mots Artémis explosa.

-T'EXCUSER ! Mais c'est trop tard ! Et m'expliquer quoi ? M'expliquer comment tu as pu faire une chose aussi lamentable, écrire un tel ramassis de mensonge et me traîner encore plus dans la boue ? Comment as-tu pu diffuser un tel mensonge sans me laisser la chance de tout expliquer ? Je te croyais plus intelligente que ça. Je t'ai surestimé Holly, tu es encore pire que Rita !

Terrifiée par cette explosion Holly s'éloigna à pas lents, ne quittant pas Fowl des yeux. L'expression de son visage était à faire peur, même au pire moment de leurs aventures Holly n'avaient vu une telle rage inscrite sur son visage. On aurait pu le croire prêt à la tuer alors qu'il la poursuivait et continuait à hurler sa colère. Sa retraite fut brusquement stoppée par la table de la cuisine.

-Pardonne-moi, je croyais que…

-Voilà justement le problème : tu crois trop et n'écoute pas assez les autres. Tu crois tout savoir. Tu n'en fais qu'à tête sans penser une seule seconde à la souffrance que tu peux causer.

-C'est faux !

-SILENCE ! Hurla Fowl. Artémis l'avait agrippée par les épaules et plaquée violemment contre la table. Le bord s'enfonçait douloureusement dans le dos de la jeune femme.

-Artémis, tu me fais mal. Gémit Holly. La fureur de Fowl s'accentua en entendant ces mots.

-Parce que tu t'es souciée de ne pas nous faire du mal hier ? A moi et aux enfants ? Non bien sûr ! T'es-tu souciée de ce que pourraient ressentir mes enfants en apprenant cette histoire ? En s'entendant dire que leur père préfère courir les filles plutôt que s'occuper d'eux et de leur prétendue mère ? D'après toi comment risquent-ils d'interpréter mon divorce après tout ça ? Tout ce qui comptait c'était ta mesquine petite vengeance, en t'appuyant sur des mensonges et des suppositions ! Bravo la police ! C'est comme ça que l'on t'a appris à mener des enquêtes ? Je ne m'étonne plus d'avoir réussi à vous berner pendant si longtemps. C'est à cause des gens comme toi que j'ai caché du mieux que j'ai pu l'existence de Camille et Gabriel aux FAR, à mes ex et à la presse. Pour ne pas les traumatiser par ma vie, et toi tu les balances du jour au lendemain sur le devant de la scène en plein scandale !

La voix d'Artémis monta encore d'un ton :

-Félicitation ! Grâce à toi, maintenant la presse nous harcèle. Depuis ce matin le téléphone ne cesse de sonner, un journaliste du sorcier hebdo fait le pied de grue devant ma porte pour obtenir un commentaire et hier, Camille s'est fait accostée par un journaliste du Journal de Heaven pendant une promenade avec Juliet pour savoir ce qu'elle pensait de voir son papa cumuler les conquêtes autres que sa mère.

Holly rentrait la tête au fur et à mesure de la tirade.

-Je…je vais écrire un autre mail. Je vais expliquer mon erreur. Tout dire.

-J'espère bien ! Lui lança Artémis. Tu vas même l'écrire avec moi.

Artémis la lâcha si brusquement qu'Holly en perdit l'équilibre. C'est d'une voix plus calme qu'il reprit :

-Je te faisais confiance Holly. Je commençais même à croire que nous étions amis, peut être même un peu plus que ça. J'avais tort.

Il sortit sans un regard, sans même faire claquer la porte derrière lui. Pour Holly, cela ressemblait fort à un adieu. Bouleversée, elle resta plusieurs minutes prostrée dans la cuisine . Lorsqu'elle eut repris ses esprits, Holly se mit à réfléchir à la situation. Certes elle avait perdu l'estime et même l'affection d'Artémis, mais ce n'était que partie remise. Si son plan avait échoué, il lui restait celui de Ginny. Holly allait se battre et gagner.

Bien sûr n'importe qui dans son entourage l'aurait pris pour une folle à rechercher autant l'estime d'un Etre de Boue, un criminel de surcroît. Il lui aurait dit de laisser tomber, qu'un être humain ne mérite pas que l'on s'attache à lui. Mais Holly ne s'en fichait pas, loin de là, car elle venait de s'en rendre compte qu'il n'était pas impossible que dans un petit coin de son cœur tordu, elle soit amoureuse de Artémis Fowl.


-Alors comme ça vous nous quittez ?

Ridley arrêta de ranger ses vêtements et se tourna vers la jeune femme qui entrait dans sa chambre. Posant la main sur son cœur dans un geste théâtrale, il dit :

-Exact Hermione. Je vous quitte et vous m'envoyez désolé : vos yeux de braise, votre chevelure de feu et d'ambre et vos jambes de gazelles m'ont brisé le cœur à tout jamais. Ils vont me manquer.

Justin lui fit un clin d'œil.

-A moins que cela ne soient vos jurons bien sentis et votre science dans l'art des piqûres et des pansements qui torturent le pauvre patient soumis à vos soins.

Hermione lui donna un coup sur la tête avec la liasse de papiers qu'elle tenait à la main et sourit.

-Idiot !

Justin se massa la tête et reprit un air sérieux, tandis que Hermione s'asseyait sur une chaise face à la table..

-Que faîtes-vous ici ? Lui demanda l'elfe.

-Je viens vous faire signer vos papiers de sortie et vous donner un coup de main pour plier vos bagages.

-Je vois.

Justin s'approcha, prit l'autre chaise et se mit à lire les documents. Pendant ce temps Hermione commença à plier ses chemises en chantonnant. Justin l'observa quelques instants avant de demander :

-Au fait, je me demandais : comment êtes-vous devenu médecin en Russie ? Ce n'est pas courant pour une anglaise.

Hermione s'assit sur le lit et réfléchit :

-Et bien…voyez-vous, c'est une histoire toute simple. Après mes études, j'étais, et suis encore, très amie avec le joueur de Quiddich Krub. Je suis tombée amoureuse de l'un de ses amis : Nicolas, lui aussi joueur de Quiddich. Je l'ai suivi en Russie où je suis restée trois ans avec lui avant de rompre. Il était toujours en vadrouille pour son travail : les matchs, les tournois, les entraînements sont difficilement compatibles avec une vie de famille. Après notre séparation, je suis restée là-bas : j'étais déjà reconnu en tant que médecin et j'avais mon propre cabinet, des amis…alors je n'ai pas pu partir.

Justin hocha la tête : -Effectivement, c'est compréhensible.

Hermione lui sourit, taquine : -Maintenant que j'ai satisfait votre curiosité, je peux continuer mon travail ?

Ridley se plongea dans ses papiers, maugréant quelque chose à propos de ces infirmières actuelles qui n'avaient plus aucun respect pour leur patient et leur curiosité. Hermione éclata de rire et reprit son travail, bientôt aidée par Justin. Au bout d'un quart d'heure, les bagages de Justin furent près : une valise et un vaniti étaient posés au bout du lit, attendant le départ. Mais Justin ne semblait pas pressé de partir. L'elfe et Hermione se regardaient en silence, incapable de se dire un mot. Un silence pesant s'installa seulement rompu par le bruit de la rue. Hermione fut la première à se reprendre et à dire :

-Et bien, au revoir. Evitez de vous mettre de nouveau sur le trajet d'un poignard.

La gorge nouée, Justin ne put qu'acquiescer. Tandis qu'Hermione récupérait ses affaires et partait, il se mit à observer intensément le sol comme s'il pensait y trouver la réponse à ses questions. Arrivée à la porte, Hermione s'arrêta hésitante, puis sous une impulsion se retourna et dit :- Justin ?

-Hermione ? Je…Déclara Justin en temps. Tous deux s'arrêtèrent, étonnés. Hermione eut un petit rire gêné :

-Oui Justin ? Que voulez-vous ?

Justin lui dédia son plus beau sourire et dit:

-Vous allez peut être me trouvez présomptueux, mais serait-il possible d'avoir vos coordonnées ou simplement un numéro de téléphone ou une adresse mail si vous préférez.

La sorcière lui rendit son sourire.

-Ce serait avec joie Justin.


Les semaines suivantes ne furent pas simples pour Holly, elle avait beau vivre sous son toit depuis maintenant vingt-trois jours, ses relations avec Artémis ne s'étaient guère améliorées. Il semblait l'éviter comme la peste et refuser toute tentative de réconciliation, se contentant d' "changer avec le capitaine le minimum de paroles pour ne pas paraître grossier et donner le change à ses enfants qui considéraient Holly comme une " amie de papa ". Il n'avait jamais un mot plus haut que l'autre, ne faisant plus aucun reproche à Holly concernant son comportement passé et n'essayant plus de la séduire, même en cours il se comportait comme si elle n'était pas là. C'était comme s'il était devenu indifférent à tout ce qui concernait le capitaine Holly Short. Cette dernière vivait très mal cette situation, leur ancienne complicité, son humour, son cynisme, même ses piques blessantes lui manquaient. Au bout de quinze jours, Holly aurait donné n'importe quoi pour ne serait-ce qu'un sourire ou une insulte de la part d'Artémis. Elle se sentait sur le point d'exploser et rêver de le provoquer jusqu'à obtenir une réaction, même de haine. Tout lui semblait préférable à cette indifférence.

Tout n'était pas négatif, la réserve d'Artémis avait quand même était entamée lorsque Holly avait écris un nouveau mail de Demon, d'excuse cette fois, et qu'elle s'était proposée de garder les enfants un soir où Artémis devait sortir. Ce nouveau mail avait d'ailleurs sérieusement ébranlé la réputation de Demon : les compatriotes d'Holly lui faisaient moins confiance qu'avant même si dans un sens cela les rassurait de voir que Demon n'était pas infaillible, qu'il pouvait avoir aussi des faiblesses comme eux.

Par contre avec Camille et Gabriel, Holly avait fait des progrès fulgurants, la petite ne jurait plus que par elle et si Gabriel restait encore un peu méfiant, il se rapprochait de jour en jour de la jeune femme. Holly les aidait à faire leurs devoirs quand leur père avait trop de travail et jouait également parfois avec eux. Mais si la première partie du plan de Ginny était une réussite, les deux autres points étaient des échecs. Il n'était pas facile de s'immiscer dans la vie d'Artémis : les deux tentatives d'Holly pour rendre le manoir plus accueillent avaient été écoutées d'une oreille polie par Artémis sans être jamais appliquées.

Echec sur toute la ligne.

La seule victoire d'Holly avait été de se rapprocher du groupe formé par Juliet, Sofia, Hermione et Luna auquel elle avait intégré deux amies : Claudia et Erwen, une ancienne camarde de classe. Se réunissant tous les soirs, ce clan féminin était d'un aide précieuse pour Holly, l'empêchant de se morfondre face à ses échecs et l'aidant à planifier la reconquête d'Artémis. Elles s'étaient surnommées le " SOS Artémis Gang " sur une idée de Luna et contre l'avis de Holly qui trouvait cela stupide. Erwen avait tout d'abord proposé " SOS Artémis, je t'aime " mais un regard noir de Holly l'avait vite fait taire. A l'heure actuelle Holly était au point mort.

Ce soir-là, le capitaine ressassait des idées noires en pensant à sa situation. Assise dans la bibliothèque, en théorie pour réviser ses cours de potions, elle rêvassait depuis une bonne demi-heure quand une détonation se fit entendre dans la cheminée aussitôt suivie d'un chuintement indiquant que quelqu'un venait de prendre la communication dans l'une des autres cheminées de la maison. Holly avait enfin compris à quoi servaient les mini cheminées de un mètre sur un mètre se trouvant dans les chambres : trop petites pour servir de moyen de transport, elles servaient de moyen de communication. Deux personnes pouvaient ainsi tenir une communication privée, chacun dans sa chambre. Ingénieux et prenant de place, mais d'un coût mirobolant. Peu après, les voix de Fowl et de sa progéniture se firent entendre dans le couloir. Intriguée, Holly sortit à leur rencontre. Artémis était en train d'emmener les deux enfants vers le garage à balais sous les combles en portant un grand sac de jouets.

-Il y a un problème Artémis ?

Ce dernier se tourna vers l'elfe et hocha la tête.

-Oui, au ministère. Ils rappellent les agents en congé. J'emmène les enfants chez Juliet.

Rapidement une idée germa chez Holly.

-Si tu veux, je peux m'en occuper.

Artémis se mit à l'observer, impassible, pourtant comme à chaque fois qu'il s'adressait à Holly ces derniers temps, il semblait tendu, sur le qui-vive comme s'il se méfiait. Cette attitude blessait Holly même si elle n'en montrait rien. Camille tira sur la cape de son père pour attirer son attention.

-Dis papa ? On peut rester avec Holly, s'il te plait ?

Artémis sourit à sa fille, regarda une nouvelle fois Holly et dit :

-D'accord vous restez avec elle mais soyez sages !

Puis il s'engouffra dans l'escalier.


Ces derniers jours avaient également été difficiles pour Artémis. Fréquenter Holly ainsi tous les jours l'avait presque rendu fou, surtout depuis qu'elle semblait vouloir tout faire pour le séduire. Chacune de leurs rencontres le renvoyait à un dilemme, en effet Holly était loin de le laisser indifférent, mais si d'un côté Artémis rêvait toujours de coucher avec elle, de l'autre il ne lui faisait plus confiance : Le mail de Demon avait partiellement détruit la foi qu'avait Artémis en Holly. Fowl se voyait mal confier à Short ses déboires au ministère, les problèmes internes comme les attaques de Mangemorts ou même lui faire rencontrer certains de ses amis comme il l'avait fait pour William et sa femme. Il aurait maintenant trop peur que l'imagination d'Holly s'enflamme, entraînant des débordements de colère et de jalousie qui pourraient la pousser à écrire de nouveaux mails. Cependant il ne remettait pas en case ses capacités en tant que FAR, il avait même une confiance aveugle en ses talents, et c'est pourquoi il lui laissait parfois la gare de ses enfants et du manoir. C'était plutôt de sa personnalité dont il se méfiait.

D'où un sérieux problème : comment faire l'amour à Holly sans trahir ses convictions ? Artémis se voyait mal lui demander de but en blanc de dormir avec lui, tout en lui disant qu'elle ne devait attendre de lui ni pardon, ni confiance, ni promesses. S'il faisait cela Holly allait le tuer ! Evidemment le mieux serait que par un concours de circonstance ou par désir elle lui tombe dans les bras sans demander de contre partie. Cela simplifierait grandement les choses.

Malgré tout Artémis commençait à revoir en partie ses positions, se demandant s'il ne tenait pas une part de responsabilité dans la méprise d'Holly : après tout c'était lui qui avait commencé en passant la moitié de sa vie à voler, tromper et mentir aux fées, c'était lui qui avait caché à Holly l'existence de ses enfants. De plus, il faut avoué qu'il l'avait pas mal malmenée toutes ces années : enlèvement et torture psychologique à douze ans, à treize ans, il lui coupe un doigt, d'accord il lui a regreffé mais quand même ! A treize ans et demi il lui demande de ressusciter un mort, à quinze ans, il lui lâche Mulch aux trousses pour avoir la paix dans un vol à Heaven, à seize ans, son associé Mulch la laisse nue et attachée dans des toilettes dans l'affaire Dorian etcetera. On ne pouvait pas s'étonner qu'elle vire un peu paranoïaque en ce qui le concerne. Bref Artémis se retrouver en plein dilemme ne sachant plus comment se comporter avec Holly et devant en même temps assurer son travail d'Auror et de professeur.

Cette nuit-là Artémis survolait Dublin et ses environs, à la recherche de la petite bourgade où l'envoyait le ministre. Heureusement qu'il connaissait parfaitement les environs, sinon il aurait passé des heures avant de trouver le lieu de rendez-vous, en effet les explications de Galaad avaient été très succinctes tant au niveau du plan que de l'enquête qui l'attendait. On lui avait seulement dit qu'un meurtre requérait ses compétences dans la banlieue de Dublin et que quelqu'un le renseignerait sur place. Ses supérieurs avaient refusé de lui en dire plus. Malgré l'heure tardive Artémis avait obtempéré sans discuter sachant que pour que le ministère rappel ses agents en congé c'est que l'affaire devait être grave. Un rapide appel à Drago lui avait appris que le meurtre concernait une équipe d'Aurors et de FAR. Sept autres meurtres auraient également été commis sur les territoires britanniques et irlandais. Ce coup de fil, ou plutôt de cheminée, lui avait également appris que la relation Ginny/Drago était plus avancé qu'il ne pensait : la jeune femme semblait avoir pris ses aises au manoir, ce qui l'inquiétait.

Artémis finit par atterrire face à un immeuble décrépi de quatre étages. Il n'y avait pas âmes qui vivent dans les rues et seuls les lampadaires et la lumière des appartements éclairaient la rue. Deux Aurors se tenaient en faction devant la porte d'entrée. A l'arrivée d'Artémis, ils se dirigèrent vers lui et vérifièrent ses papiers avant de le laisser passer. En voyant les nuages qui commençaient à masquer la lune, Fowl fronça les sourcils et demanda :

-Le réseau est prêt ?

Le plus âgé secoua la tête.

-Presque.

-Quel temps de chien ! S'exclama le plus jeune en relevant le col de sa cape.

-Mouais. Pas vraiment envie de rentrer sous ce temps, maugréa Artémis. J'ai déjà donné.

-Vous n'avez qu'à prendre la cheminée quand elle sera raccordée. Laissez votre balai dans l'entrée, on vous le renverra au manoir.

Un Auror portant l'écusson des services de renseignements passa la porte et s'adressa aux trois hommes.

-Vous croyez que c'est le moment de tenir salon ! Vous devez être Fowl. Ce n'est pas trop tôt ! Cela fait deux heures que l'on vous attend !

Génial ! Les emmerdeurs des renseignements sont là !Pensa Fowl, tandis que l'homme continuait.

-Montez ! C'est au second.

-Pouvez pas vous perdre, rajouta le jeune. Il suffit de suivre les traces de sang.

Artémis déglutit.

Suivre le sang ! Génial, j'adore ça !

Soudainement, il n'avait plus envie de monter.

Autant la rue était déserte et silencieuse, autant l'immeuble était bruyant et bondé. Le bruit était assourdissant et les paroles inintelligibles tellement elles étaient amplifiées par l'escalier qui faisaient caisse de résonance. Dès son entrée une odeur acre assaillit Artémis tandis qu'il comprenait la remarque du jeune Auror. Une flaque de sang se trouvait au pied des escaliers, alors que les marches et les murs étaient constellés de sang. Celui-ci s'étendait en une ligne continue dans la cage d'escalier jusqu'aux étages supérieurs et jusque dans l'appartement du meurtre supposait Artémis. Il posa son balai à côté des autres, enfila des chaussons spéciaux pour ne pas détruire des indices et monta l'escalier. La traînée de sang s'étendait tout le long jusqu'au second étage en une bande continue toujours de même épaisseur. Même s'il pouvait provenir d'une seule et même personne, Artémis doutait fortement que le blessé ait eu assez de force pour grimper les deux étages en saignant autant et en laissant une si belle marque, surtout si la flaque dans le hall lui appartenait également. Il aurait été plus logique de voir des gouttes sur les flaques et parfois une trace sur le mur si le blessé possédait du sang sur les mains. Tout ce sang ne devait donc qu'être une mise en scène macabre de la part des tueurs à destination des Aurors. La montée d'Artémis était gênée par la présence de la section scientifique. Ses membres étaient en train de collecter tous les indices possibles dans l'escalier : échantillons de sang, trace de pas, collecte de résidu de poudres magique mais également recherches de cheveux ou d'empreintes digitales ; l'ADN n'avait plus aucun secret pour les sorciers, ils maîtrisaient aussi bien les techniques de pointes que n'importe quel moldu de la police scientifique. Il n'était pas rare d'ailleurs que les sorciers de cette section soient des sorciers d'origine moldue passionnés par la science ou la recherche. Mais il ne faut pas se faire d'illusions, les chances de retrouver des indices de ce genre sont minces, les Mangemorts sont devenus plus prudents depuis l'arrestation de cinq d'entre eux confondus leurs empreintes sur le lieu de leur crime. Au premier étage une troupe de six Aurors étaient en train d'interroger les habitants tandis qu'un couple faisait un portrait robot en compagnie d'un FAR. Une silhouette était dessinée à la craie sur le mur du couloir, entourée d'un résidu de poudre verte. Une femme en pleurs était entendue par un FAR dans un coin du couloir. Traumatisée, elle ne semblait pas pouvoir détacher ses yeux de la silhouette. Artémis espérait pour elle que ce n'était pas son mari ou un membre de sa famille qui était mort, il n'aurait souhaiter à personne de voir mourir un proche par un sort d'explosion. A part peut être à un Mangemort.

Drago l'attendait sur le seuil du second étage, assis sur la dernière marche. Il semblait épuisé : des cernes sous les yeux, il n'arrêtait pas de bailler à cela s'ajouter comme un épuisement psychologique. Artémis n'avait aucune idée de ce qui l'attendait mais pour que Drago soit si secoué, cela ne devait pas être joli à voir. Les deux hommes se serrèrent la main. En provenance des deux autres étages, on entendait maintenant distinctement des sorts d'oubli et d'endormissement. Avec le nombre d'appartements, les Aurors avaient fort à faire pour prendre les témoignages et faire oublier toute cette histoire aux moldus présents. L'accès au troisième et quatrième étage était d'ailleurs bloqué. Au fur et à mesure que Artémis était monté l'odeur s'était faite plus présente, plus repoussante, maintenant Artémis reconnaissait parfaitement l'odeur d'un cadavre en décomposition. Il retient son souffle, essayant comme il pouvait de faire partir cette odeur. Drago l'observa en secouant la tête :

-Laisse tomber, ça ne marche pas. T'inquiète, au bout d'une heure, tu ne sens plus rien.

-Tu n'as pas idée comme ça me rassure. Ironisa Artémis. Pitié dis-moi que ce n'est pas si terrible que ça !

Drago eu un petit sourire triste.

-Désolé, Arty.

Fowl ferma les yeux et soupira : -Pourquoi ai-je choisi ce métier ?

A l'Académie des Aurors, Artémis s'était spécialisé dans les attaques magiques spécialités attaques de métamorphes 1et des êtres de féerie. Drago s'était spécialisé dans les attaques d'origine magiques due aux sortilèges de sorciers et aux potions. William, le plus dingue du groupe, s'était spécialisé dans les attaques d'origine moldue et dans la diplomatie moldue, ce qui faisait qu'on l'appelait souvent pour calmer une troupe de moldus rendus hystériques par le massacre de quelques uns de leurs camarades. Il avait toujours été fasciné par les armes à feu. Normalement tous les Aurors avaient suivi des cours de formation pour détecter l'origine des menaces, mais ils ne découvraient que les rudiments de bases nécessaires pour survivre jusqu'à l'arrivée des spécialistes. Chaque Auror était diplômé dans une option précise, ce qui permettait de former des groupes polyvalents.

Artémis suivit Drago vers l'appartement concernait, tout en l'interrogeant.

-Alors que s'est-il passé ?

-Un Auror et deux FAR se sont fait tués. Ils étaient chargés d'infiltrer un groupe de Mangemorts pour planifier notre prochaine attaque.

-Ils se sont fait repérer ? Demanda Artémis, courant presque pour rattraper Drago. Ralentit un peu s'il te plait !

-On pense, mais rien n'est sûr. Pourtant lors de leur dernier rapport, il n'y avait aucun problème.

Drago s'arrêté devant une porte d'entrée. La porte de l'appartement en face était ouverte, deux Auros interrogeaient la voisine. Trois sorciers discutaient dans le couloir et deux autres montaient la garde devant l'appartement. Des bruits de discussions provenaient de l'intérieur du logement. On pouvait parfois apercevoir la lueur d'un sort par la porte entrebâillée. Ici l'odeur était encore plus forte. Artémis sourit bravement et lança à Drago :

-Et bien allons-y, qu'attends-tu ?

Drago le regarda longuement et dit :

-Ecoute Arty. Faut mieux que je te prévienne, là dedans c'est l'horreur. D'après le médecin ils doivent être morts depuis quatre jours, c'est l'odeur qui a alerté les voisins. Inutile de te dire que ce n'est pas beau à voir.

J'espère pour toi que tu n'as pas mangé.

Artémis pâlit.

-Tu vas rire mais c'est Holly qui a fait la cuisine. J'ai avalé une spécialité elfique assez lourde pour me nourrir pendant dix jours. En plus elle n'a aucun talent culinaire.

Drago secoua la tête.

-Pas le choix. Evite juste de vomir sur les cadavres. Sandra te tuerait !

Drago poussa la porte et fit entrer Artémis.

Au premier abord, le spectacle n'était pas aussi terrible que Fowl l'imaginait. Le premier mort qui se présenta à lui était en assez bon état : adossé au mur, assis sur le sol il avait été frappé d'un Avada Kedavra, seul son regard ébahi traduisait l'étonnement qu'il avait ressenti face aux tueurs.

Propre, net et sans bavure, si seulement ils pouvaient tous être comme ça !

Le carnage apparut dans le salon. La pièce avait été dévastée, les fauteuils semblaient avoir été éventré par un animal sauvage : renversé, leurs coussins éventrés, la mousse de rembourrage s'étalant sur le sol traduisaient la violence de l'attaque, mais le plus spectaculaire c'était les traces de griffes et de crocs dans les sièges, dans les bois de la table basse, dans le chambranle de la porte mais surtout dans les murs où ils avaient creusé des sillons où le sang projeté avait parfois coulé. Le sol disparaissait sous une couche d'un brun sombre là où le sang avait séché, ce dernier avait imbibé les meubles, les tissus des fauteuils, même les rideaux l'avaient absorbé sur plusieurs centimètre, tandis que le reste du tissu était maculé de taches de sang mais également de minuscules morceaux d'organes dont Artémis refusait d'imaginer l'origine. Mais le véritable cauchemar venait de cadavres eux même : à l'odeur, s'ajoutait le spectacle des corps rendus méconnaissables par la violence de leur mort et leurs vêtements durcis par le sang séché.

Blême, Artémis s'approcha du premier corps suivi par Drago. L'Auror ressemblait à une momie, comme si tous ses organes internes avaient diminué de moitié ou s'étaient complètement volatilisés. Artémis défit la chemise maintenant trop grande pour le corps et observa le cadavre sous tous les angles. Les globes oculaires du malheureux s'étaient réduits, comme desséchés. Ses narines étaient brûlées et un trou béant dans sa poitrine s'ouvrait sur des poumons et un cœur réduit en cendre. La trachée elle-même avait disparus en grande partie et ne subsistait que sous la forme d'un mince tube noir de quelques centimètres. Pris d'un doute, Artémis ouvrit la bouche du mort. A l'intérieur la langue avait disparue, calcine, ne restaient que quelques dents noircies par le feu. Pour l'instant Artémis se sentait étrangement calme, comme si son esprit ne comprenait pas encore ce qu'il voyait. Au contraire Drago se sentait mal : pâle et tremblant, il était sur le point de craquer tandis qu'il observait les autres cadavres, ce qu'Artémis n'avait pas encore eu le courage de faire. Les prendre uns à uns, morceau par morceau et tenter ainsi d'oublier que ces chairs avaient été des êtres vivants, c'était sa technique pour ne devenir dingue, le seul problème étant qu'elle n'empêchait ni les cauchemars ni les nuits blanches.

C'est d'un pas peu assuré qu'il s'approcha du second mort. Pendant un bref instant Artémis ne comprit pas ce qu'il avait sous les yeux, comme si son cerveau refusait d'assimiler ce qu'il voyait. Puis un haut le cœur le prit, il fit rapidement volte-face et sortit de l'appartement en courant, bousculant quelques Aurors au passage. Rendu dans le couloir il se mit à vomir sous le regard compatissant des Aurors en poste à l'entrée. Le dernier mort avait eu raison de ses résistances. Cet homme avait été égorgé, puis quelqu'un lui avait ouvert le dos, brisé la colonne vertébrale et réalisé une mise en scène macabre : ses deux poumons aplatis étaient sortis dans son dos de façon à former comme deux petites ailes. Plusieurs de ses organes internes s'étalaient autour de lui, à moitié mangés ou mordus par un animal.

Peu après Drago sortit et entraîna Artémis dehors le temps qu'il reprenne ses esprits. Drago lui sourit :

-J'avais oublié de te le dire : on a installé des sauts dans la cuisine. Toute l'équipe y est passée au moins une fois.

Artémis s'assit sur la pelouse à côté du jeune homme.

-Comment a-t-on pu ne pas le voir plus tôt ? Il y avait bien un autre mort dans le couloir ?

Drago acquiesça :- Il a dû surprendre les Mangemorts mais il y a quatre jours, on a cru à une simple attaque d'un déséquilibré. Comment pouvait-on se douter du massacre en haut ? En théorie ils auraient dû être à une réunion proPike. Nous avons dû revoir notre jugement aujourd'hui. C'est un de ces bordels pour raviver la mémoire des témoins! Alors, ton avis ?

-Des lycanthropes et des gobelins.

Drago soupira :-On s'en doutait un peu vu les dégâts.

Artémis s'allongea dans l'herbe et regarda le ciel. Un autre Auror sortit et s'assit sur le perron, non sans lancer un sourire de connivence avec Drago. Depuis deux heures, les membres de l'équipe tournaient ainsi pour échapper au cauchemar qui les attendait à l'intérieur. Artémis reprit :

-Dans le salon, le premier a été tué par un gobelin. Il a dû lui lancer une boule de feu dans la bouche ce qui a brûlé tout son système respiratoire et une partie de la cage thoracique. Une autre est passée par son nez, ne me demande pas comment, je n'en ai aucune idée. Le second a été tué par un petit comique qui nous a montés une belle mise en scène. Si je me rappelle bien, le coup des poumons en ailes est un ancien rite viking…ou bien celte, je ne sais plus. Un loup-garou s'est ensuite amusé avec ce qui restait du corps. Je n'ai pas vu les autres mais cela doit être du même acabit.

-Et les cris ?

-Sûrement un sort d'insonorisation. Nous en posons un sur toutes nos planques.

Artémis frappa du poing sur le sol, soudain furieux.

-Sang de dragon, Drago ! Ils se foutent de nous ! Toute cette mise en scène simplement pour nous effrayer ! Tous ces morts !

Drago secoua la tête.

-Je crois que c'est plus que ça Artémis. C'est aussi une vengeance.

Ce dernier se releva, intrigué.

-Pardon ?

-Cela remonte à deux mois maintenant, repris Drago, soudain gêné. Quatre Aurors sont tombés sur un groupe de sorciers noirs à Cardiff, en train " d'embêter " deux moldues ; mais au lieu de les arrêter, ils les ont tués avec tous les raffinements possibles, non sans leur soutirer des informations. On a réussi à étouffer l'affaire et ce n'est jamais remonté jusqu'aux supérieurs. Mais les Mangemorts n'ont pas apprécié que l'on tue ainsi plusieurs de leurs hommes.

Drago secoua la tête : - Merde Arty ! On a sept Aurors et six FAR de morts. Tous en infiltration ou en planque ! Les hommes sont en train de devenir dingues ! On subit plus de pertes que lors de la guerre contre Voldemort ! Encore des missions comme ça et on en pourra plus les tenir ! Ca n'annonce rien de bon pour la prochaine mission.

Il eut un petit rire sans joie : -Je crois que cette attaque va être plus compliquée qu'on ne le croit.


Ce fut le bruit dans la cuisine qui réveilla Holly. Elle s'était endormie devant la télé et n'avait pas entendu Artémis rentrer. Un coup d'œil à la pendule lui apprit qu'il était minuit passé. Cela faisait seulement trois quarts d'heure qu'elle avait réussi à coucher Camille et Gabriel : les deux monstres refusant absolument de lui obéir, elle avait dû utiliser le mesmer.

Mais qu'est-ce qu'il fabrique à cette heure !

Elle se leva et se dirigea vers l'origine de tout ce bruit. Artémis était dans la cuisine en train de fouiller dans les placards dont il refermait violemment les portes.

-Qu'est-ce que tu cherches ? Lui demanda Holly.

-Quelque chose à boire ça ne se voit pas ! Lui lança Artémis. Mais où ai-je mis cette foutue bouteille ? Grommela-t-il en farfouillant dans le plus haut placard. Il finit par en sortir une bouteille remplie d'un liquide ambré, dont il se versa un grand verre. Holly commençait à s'inquiéter, elle ne l'avait jamais vu comme ça, à part la fois où ils s'étaient disputés à cause de son mail.

-Artémis, c'est quoi cette bouteille ?

-Une potion d'oublie, grommela Artémis en contemplant son verre.

L'expression d'Holly s'adoucit. Elle s'approcha et dit : - C'était si dur que ça ?

-Un cauchemar. Lui répondit Artémis, le regard soudain voilé. Un horrible cauchemar que ce petit liquide va me faire oublier pendant quelques heures en me plongeant dans un long sommeil réparateur.

-Tu veux en parler ? Je peux peut être t'aider.

Cette simple remarque fit exploser Artémis dont les nerfs commençaient à lâcher.

-M'AIDER ! Surtout pas ! Tu ne ferrais qu'aggraver les choses ! Enfin si, tu peux m'aider ! En disparaissant de ma vue quelques heures, quelques jours voire pour des années ! En arrêtant de m'asticoter à tout bout de champs ! Ne nie pas ! Tu ne crois quand même pas que je n'ai pas vu ton manège ! Félicitation, il marche très bien, le problème c'est que je ne suis pas de bois et que je suis sur le point de craquer.

Artémis eut un drôle de sourire :- C'est une idée après tout, ça pourrait même me faire oublier mes problèmes, au moins pour la nuit.

Avant que Holly n'ait eu le temps d'ouvrir la bouche, il la plaqua contre la porte, et l'embrassa doucement, tout doucement au début, puis de plus en plus passionnément. Holly ferma les yeux et se laissa aller, répondant au baiser ; après tout ce n'était pas si désagréable que ça, pas du tout désagréable même. Elle passa ses deux bras autours du cou d'Artémis, tandis qu'elle sentait la main du jeune homme remonté le long de sa jambe, se glisser sous son pull et montait plus haut, toujours plus haut. Holly gémit pendant le corps d'Artémis se faisait plus pesant sur le sien ; elle ne savait pas comment cela aurait fini, (enfin si ! Elle le savait), si à ce moment-là une petite voix n'avait pas crié de derrière la porte : " -Papa, j'ai peur ! Gabriel, il est méchant, il n'arrête pas de me raconter des histoires qui font peur ! ",le tout entrecoupé de longs sanglots déchirants comme seuls savent le faire les jeunes enfants. Artémis s'arracha violemment à Holly, en lançant un mémorable juron et une remarque aigre-douce sur le bonheur d'avoir des enfants et l'intérêt de leur filer des calmants avant de les coucher. Il se passa une main dans les cheveux, dans un geste nerveux, ouvrit violemment la porte et prit sa fille dans ses bras tout en lui promettant que oui ! Gabriel allait arrêtait et en la ramenant vers la nursery. Holly resta seule dans la cuisine, en se demandant comment les choses avaient pu en arriver là.


Ce ne fut qu'une bonne demi-heure plus tard, après avoir recouché les deux monstres que les deux adultes se retrouvèrent à nouveau seuls dans la cuisine. Gênés, incapables d'échanger un mot, ils se tenaient chacun à un bout de la pièce. Adossé à la porte, Artémis se passa nerveusement une main dans les cheveux et dit :-je suis…enfin…

Il soupira et demanda :-Je crois que j'ai besoin d'un verre, tu en veux un ?

-Pourquoi pas ?

Assis face à face, ils se taisaient, ne sachant que dire. Artémis semblait perdu dans la contemplation de son verre comme si la réponse à tous ses problèmes s'y trouvait. Le regard d'Holly volait d'un objet à l'autre s'attardant sur la vaisselle sale dans le lavabo, les restes du repas qui traînaient et la peinture qui commençait à se faner. Sous la lumière crû du nom, la pièce semblait soudain bien triste.

Elle aurait besoin d'un grand coup de ménage ! Un peu comme ma vie en somme !

Pendant quelques longues minutes, un silence pesant s'installa. N'osant regarder Holly en face, Artémis pris la parole : - Ecoute Holly…pour tout à l'heure…je suis désolé. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Met ça sur le compte d'une crise de folie passagère.

Holly eut un petit rire nerveux tandis que ses mains se crispaient sur son verre :-Une crise de folie ! Bien sûr…

C'est trop facile, salaud !

Artémis se détendit, son regard se fit moins fuyant : - Je savais bien que tu me comprendrais, que tu saurais que cela ne change rien à nos relations et …

-NON ! Hurla Holly tandis qu'un bruit de verre brisé retentissait.


Artémis avait pourtant perçu les signes avant coureurs mais il ne sut pas les interpréter correctement, aussi la réaction d'Holly le prit-il au dépourvu, il n'eut que le temps de se détourner pour éviter les éclats lorsque le verre d'Holly allait s'écraser sur le mur derrière lui.

-Non ! Hurla-t-elle. C'est trop facile Artémis ! Ca va faire 24 jours que je vis ici, 24 jours que je bataille nuit et jour pour ne rien faire qui te déplaise, que je supporte tes reproches et tes regards parfois haineux – pas de commentaires – 24 jours que je tente de me lier avec tes enfants et que je joue les amoureuses transies souffrant en silence, tout ça pour quoi ? Certainement pas pour m'entendre dire " désolé, c'est une crise de folie, tu comprends ? "

Holly fit le tour de la table et vient se planter devant Artémis.

- Non ! Je ne comprends pas, rectification je refuse de comprendre ! SILENCE ! Tu vas m'écouter jusqu'au bout ! Je me suis excuser, j'ai écris un mail de démentis, perdu l'estime de pas mal de monde y compris d'amis très proche comme Juliet, j'ai supporté toutes ces réunions avec les autres dingues du SAG 2. Je considère que j'en ai fait assez, j'ai purgé ma peine.

Holly se pencha sur Artémis jusqu'à n'être plus qu'à quelques centimètres de son visage.

-Alors, non, je ne pardonne pas, je n'excuse pas et surtout je n'oublie ! Je vais même faire tout mon possible pour que cela se reproduise. Si tu as besoin de temps pour te faire à cette idée, très bien, mais ne tarde pas trop, je ne vais pas non plus attendre des années.

Puis tout aussi soudainement qu'elle avait explosé, Holly se redressa le sourire aux lèvres et c'est d'un ton qu'elle tenta de rendre plus léger qu'elle demanda :-Alors, cette soirée ?

Déboussolé par le comportement d'Holly, assommé par sa tirade, Artémis ne put que bredouiller :-Soirée ? Quelle soirée ?

-Ton travail, Arty. Expliqua doucement Holly. Puis comme Artémis continuait à la fixer, le regard vide sans aucune lueur de compréhension, elle ajouta :-Va te coucher ! T'es crevé !

A ces mots, le visage d'Artémis s'éclaira : -bonne idée ! Très bonne idée !

Il sauta de sa chaise et s'enfuit hors de la pièce.


Holly s'adossa à la porte, un sourire aux lèvres avant d'éclater de rire.

-Nom d'un troll, ce que cela fait du bien !

Elle resta ainsi plusieurs minutes à savourer sa victoire jusqu'à ce que son regard se pose sur le verre brisé au sol. Elle sortit de sa poche un bout de bois de la taille d'un bâton de rouge à lèvres et le déplia révélant une baguette de poche : un prêt de Poudlard en attendant que les FAR se dotent d'un véritable matériel. Une formule répara le verre, une autre fit disparaître le liquide., puis elle se dirigea vers sa chambre.


1 métamorphes : êtres humains ayant la capacité de changer en un animal spécifique. Les loups garous sont des métamorphes mais les animagis non, en effet les animagis peuvent se transformer quand ils veulent et sans contraintes, les métamorphes ne peuvent échapper à leur nature et sont obligés de se transformer les soirs de pleine lune.

2 SAG Sos Artémis Gang


Réponse aux review : (ancien chapitre)

Alex : coucou ! Tu vois j'avais raison quand je t'ai dis que j'avais sacrément allongé mon chapitre. merci pour ton aide et tes encouragements.

Paprika Star : désolé, je n'ai toujours pas mis la réponse à ta question dans ce chapitre mais j'ai modifié mon plan, en fin de compte, je le case dans le prochain. pour la réaction d'Artémis face à la relation Drago/Ginny se serra bientôt mais on devrait bien s'amuser petit rire sadique qui fait fuir en courant tous les persos

sally-devil666 : merci pour ta review. Désolé de ne pas t'avoir mis dans l'autre chapitre, mais j'ai reçu ta review après avoir mis le chapitre 14 en ligne.

Archidruide : il faut vraiment que tu fasses quelque chose avec tes mains si elles écrivent le contraire de ce que tu veux. Ca peut être gênant en cours. LOL Voilà la suite, j'espère qu'elle t'a plu.

Myhahou : meri d'accepter de prêter ton Dray à Ginny, mais elle me signale que tu dois faire erreur, c'est SON Drago à elle. Ne t'inquiète pas, le lemon entre Ginny et Drago ne va pas trop changer leurs rapports, j'espère bien qu'ils vont continuer à se disputer : c'est tout l'intérêt.

Microbe : WAHOU ! Tu as imprimé ma fic ! Et tu la relis régulièrement ! Mais c'est génial !…euh on se calme carabas. Je veux dire que je suis très contente, je fais ça pour des fics qui me plaisent, mais je ne pense pas que quelqu'un l'aurait fais avec ma fic. J'espère que la suite te plaira autant.


réponse aux nouvelles reviews :

myhahou : je ne crois pas qu'Artémis soit croyant, personnellement je le verrais plutôt athée (comme moi en somme). J'avoue honteusement qu'à force de lire des romans à l'eau de rose, j'ai fini par choper des expressions qui parfois ne correspondent pas trop aux contexte, va vraiment falloir que je fasse plus attention. C'était simplement une phrase pour traduire l'émotion d'Arty. mauvais choix

archidruide : comme tu vois, je me suis rallier à ton idée. C'était un peu expéditif, alors j'ai changé le chapitre. Au fait, désolé pour mon mail, je n'avais pas compris de quoi tu me parlais au début, je pense que tu faisais allusion au nombre de chapitres restants.

Trinity1412 : vœu exaucé ! Merci à toi, j'hésitais à reprendre la fic, je ne savais si cela intéressait encore quelqu'un. Alors ta review m'y a encouragé.

Merci à Ambre 150, sally-devil666, Ambre Black , tear of the hells , Alex-13, gaia666 pour leur review !