Salutations !
Chose promise, chose due (hé, je tiens le rythme pour le moment! Même si je sais que ça durera pas ^^'), voici la suite !
Bon, j'ai plus qu'un chapitre d'avance après, et j'aurais pas le temps d'écrire d'ici à jeudi prochain. Mais il me restera une semaine après, donc bah… On va croiser les doigts, hein x)
(J'aurais du mettre la fic en pause tant que j'avais pas de retour de Daidaiiro tiens, comme ça j'aurais eu plus de temps pour écrire et un com par chap =P fuis )
Bonne lecture !
Chapitre 26 : L'enregistrement
-Amuro-san ! Amuro-san !
L'agent du PSB cligna des yeux, avant de lever une main pour se protéger de la lumière.
-Ran-san ?
Cette dernière sembla rassurée de le voir émerger.
-Vous allez bien ?
Le détective se redressa, cherchant à se rappeler pourquoi il se réveillait chez Kogoro, lorsqu'il se rappela soudain les évènements de la matinée.
Il se redressa d'un coup, regardant autour de lui.
Kogoro était au téléphone, tandis que Heiji et Kazuha étaient toujours endormis plus loin, tous sous une couverture, qui avait été repoussée par ceux réveillés. Il ne voyait l'enfant à lunettes nulle part.
-Où est Conan-kun ?
Mais il connaissait déjà la réponse au vu des informations que donnait le moustachu à son interlocuteur, qui était sûrement Megure.
-Il a été enlevé pendant qu'on dormait. Je l'ai cherché dans l'appartement, j'ai espéré qu'il n'ai pas été endormi comme nous et ai pu se cacher, mais il n'y était pas, et son téléphone était par terre.
Amuro suivit son doigt du regard jusqu'à l'endroit où elle avait trouvé le dit téléphone, qui avait été ramassé depuis, pensif, avant de remarquer les chaussures qui traînaient.
-On dirait même que Conan-kun a voulu sortir mais a été surpris par son kidnappeur qui lui a retiré ses chaussures.
-Ah bon ? Papa pensait qu'ils avaient simplement tapé dedans en entrant.
-Il les avait posées sur le côté, hors du chemin, ça m'étonnerait. Ce qui signifie que soit il s'est réveillé avant nous, soit il n'a pas été endormi avec nous, mais cela m'étonne. Les coupables ont pourtant du vaporiser du gaz soporifique pour nous endormir tous en même temps. Si ça avait été dans la nourriture, cela aurait sûrement fait effet à des moments différents au vu de nos corpulences et âges différents. En plus, on dirait que la pièce a été aérée, il fait plus frais, et on a tous des couvertures. C'est sûrement de son fait.
Autre chose attira son attention. En s'approchant, il vit que les traces de sang avaient été nettoyées sur les semelles de l'enfant.
La lycéenne s'employait maintenant à réveiller son amie, qui fut plus rapide que le serveur à émerger, s'inquiétant aussitôt de la réaction de la karatéka quant à la disparition de son protégé.
-Oh pardon Ran-chan, je ne me suis rendue compte de rien !
-Comme nous tous, la rassura Amuro en s'approchant. Mais si, contrairement à hier, il avait son badge, alors nous devrions vite le retrouver, non ?
-Oui ! J'ai déjà prévenu le professeur, et papa est au téléphone avec la police.
-Bon sang, cette patate, râla Kazuha en secouant Heiji. Il aurait mieux fait de faire attention plutôt que d'être sur son téléphone.
Amuro haussa un sourcil à cette mention, réalisant qu'il n'avait pas souvenir d'avoir vu le kendoka un téléphone à la main avant de s'endormir, et s'approcha à son tour.
-Une seconde.
Il passa devant Kazuha et retourna le téléphone avant d'équarquiller les yeux. Les deux filles comprirent aussitôt en voyant l'écran.
-Oh ! Il a enregistré !
-On dirait bien. Il a du se sentir partir et tenter de faire en sorte de filmer la scène ou le visage des criminels, fit le serveur en arrêtant l'enregistrement pour aller chercher directement le fichier.
Le temps qu'il le fasse, le détective lycéen du Kansai émergait à son tour, mais avant qu'il n'ait pu s'affoler et hurler le nom de Kudô par inadvertance, Kazuha le coupa pour lui expliquer la situation.
-Du calme Heiji. Conan-kun a disparu, mais tu as lancé la caméra sur ton téléphone. La police est déjà prévenue, mais tu as peut-être filmé quelque chose d'important !
-Ah… Ah bon ? S'étonna-t-il.
-Tu ne l'as pas fait volontairement ? S'étonna Ran.
Heiji se passa la main dans les cheveux avant de se souvenir s'être effectivement senti partir. Croyant son collègue déjà endormi, il avait voulu appeler le professeur mais avait cliqué sur l'appareil photo à la place et décidé de lancer l'enregistrement juste avant de sombrer. Il aurait néanmoins préféré qu'ils ne s'en rendent pas compte, car si jamais il s'agissait de l'École et qu'ils mentionnaient quoi que ce soit de compromettant pour eux, cela lancerait la police sur leur piste et tous les efforts de son ami n'auraient servit à rien.
Néanmoins, c'était trop tard maintenant et il était trop curieux de savoir ce qu'il avait filmé. Faisant signe à Kogoro, qui venait de raccrocher avec la police, de les rejoindre, le kendoka récupéra son téléphone et le tint de sorte à ce que tout le monde puisse voir avant de lancer ce qu'il avait filmé. La vidéo durait plus de trente minutes, mais il était fort probable que seules les premières minutes soient intéressantes.
La première seconde était très saccadée puisqu'il s'agissait du téléphone tombant à terre, heureusement avec l'écran contre le sol, tandis que lui s'écroulait à côté, apparaissant à peine dans un coin de l'écran qui en dehors de ça donnait une superbe vue sur le plafond. Les détectives eurent vite fait de comprendre que le son serait sans doute l'élément le plus important de la vidéo au vu du cadrage, mais ça pouvait malgré tout être utile.
A peine une seconde après la chute de Heiji, ils virent Conan se lever brusquement et se précipiter vers la fenêtre, qu'ils l'entendirent ouvrir. Ils crurent vaguement l'entendre marmonner quelque chose mais c'était camouflé par le son du feuilleton toujours en cours, puis il parla plus fort, comme s'il faisait mine de répondre à quelqu'un dans la pièce, avant qu'ils ne l'entendent sauter à terre, coupant la télé puis essayer rapidement de les réveiller sans succès et passer de l'autre côté de la pièce, sans doute du côté de la cuisine. Ils restaient tous silencieux pour ne rien rater des sons, et purent ainsi entendre un faible bruit d'eau qui coule au loin, confirmant à Amuro que c'était bien lui qui avait lavé ses semelles. Ce point le travaillait, mais ce n'était pas le plus important pour le moment. Kazuha voulu faire une remarque, probablement étonnée de la façon dont Conan avait interpellé Heiji, mais ce dernier lui intima le silence, concentré.
Ils entendirent ses bruits de pas, légers mais rendus assez bruyants par la hâte et l'anxiété pour être audibles, revenir dans la pièce et repasser devant le téléphone pour fermer la fenêtre avant qu'il ne prenne une nouvelle direction. Il y eu un bruit de porte qui s'ouvre et tout le monde se tendit, jusqu'à ce qu'au bout d'un moment, ils ne revoient Conan passer dans le cadre, portant plusieurs couvertures qu'il étalait sur tout le monde avec application, visiblement sans remarquer le téléphone filmant au sol. Il continua son tour, commençant par les plus près de la chambre où il avait récupéré les couettes avant de faire le tour du côté de la fenêtre et la télé avant de finir près de la porte d'entrée et l'entrée de la cuisine. Il y eu ensuite quelques secondes de silence, et ils crurent l'entendre taper sur l'écran de son smartphone avant qu'un bruit de porte qu'on essaie d'ouvrir discrètement ne leur parvienne en même temps.
Devinant ce que cela signifiait, une partie des spectateurs se tendit, et en effet, il y eu un silence complet d'une seconde avant qu'ils n'entendent clairement quelqu'un plaquer l'enfant au sol, hélas toujours hors du champ de vision de la caméra.
-Ha ha ! J'en étais sûr, t'as essayé de nous feinter. Je me disais bien que c'était bizarre de voir personne d'autre à la fenêtre et qu'ils te laissent faire alors que t'es trop p'tit pour l'atteindre. T'as des réflexes pour avoir réussi à échapper au chloroforme. J'imagine qu'on aurait mieux fait d'utiliser un autre produit moins reconnaissable, mais on avait que ça sous la main. Et puis peu importe, l'essentiel c'est que ça ai mit les autres dans les vapes ! Fit une voix inconnue.
Heiji fronça les sourcils. Vu ce que lui avait raconté son ami, il devait s'agir des criminels d'hier soir. Il n'entendait qu'une personne pour l'instant, mais c'était difficile à savoir. La voix de Conan leur parvenait, étouffée, probablement par la main de son assaillant, mais ils pouvaient entendre qu'il se débattait avec l'énergie du désespoir, l'air affolé au vu de sa respiration, mais la seule réaction fut des bruits de mouvements et un ricanement de la part de la voix d'homme.
-Pas la peine de te fatiguer, je connais ton petit manège. Tu ne nous a pas laissé le choix aussi ! Avec ton enlèvement d'hier, les flics ont cramé mon comparse. Tant qu'à faire, autant aller jusqu'au bout, ça nous évitera de tout perdre. J'étais pas sûr que tu sois bien avec le détective Mouri, mais l'Infitré a eu raison. On a de la chance !
-Donc, c'est bien les criminels d'hier soir, grommela un Kogoro mécontent.
-On dirait, confirma Amuro qui suivait comme il pouvait avec ce qu'on lui avait raconté de l'affaire.
Il y eu un bruit de chute, comme si on avait balancé quelque chose de petit par terre. Probablement le téléphone de Kudô, songea Heiji. Les bruits de lutte continuaient, ainsi que les sons étouffés de la voix de Conan, comme s'il cherchait à se dégager pour crier pour alerter quelqu'un, mais ça ne suffisait pas. Sa voix fut soudain coupée brusquement par un bruit de coup alors que le criminel reprenait :
-T'es trop remuant.
Nouveau bruit de coup, qui fit serrer le point de quelques unes des personnes présentes et brûler le regard de Ran alors qu'un bruit de scotch qu'on décolle et découpe se faisait entendre, suivi par un cri de douleur du coupable.
-Aouch ! Mais tu vas te calmer oui sale gosse ?!
Certains s'échangèrent des regards surpris, presque avec espoir, avant qu'un bruit de coup sourd et un autre d'impact assorti d'un cri de Conan, qui semblait venir d'un endroit différent de tout à l'heure et sans rien pour gêner sa voix, ne les fasse se tendre.
Il y eu des bruits de pas et une longue série de nouveaux coups, tous assortis d'un cri ou autre bruit similaire trahissant la violence de l'impact et la douleur du petit détective, avant que la voix ne parle à nouveau, l'air amusée.
-Normalement ça a pas touché ni rouvert ta blessure d'hier, donc j'hésiterais pas à t'mettre c'qu'il faut pour que tu te tiennes à carreau ! Compris ?
-Mais quel enfoiré, gronda Heiji.
Il n'était visiblement pas le seul à le penser, mais Amuro leur intima le silence, tout le monde concentré sur l'écran plus pour mieux entendre que par espoir de voir quoi que ce soit, tandis que Conan laissait échapper un gémissement de douleur malgré l'absence de nouveau bruit de coup.
-T'as entendu petit ?
Ils entendirent l'enfant hoqueter de douleur en essayant de répondre, sa respiration toujours laborieuse, et les détectives en déduirent qu'ils avaient du faire un geste en réponse car l'homme reprit :
-Bien. Allez, faut décarrer maintenant, on a pas toute la journée.
Il resta où il était et la respiration du petit détective se fit soudain plus étouffée, sans doute gênée par un bout de scotch. Il y eu un nouveau bruit de coup, suivit d'un gémissement étouffé avant qu'ils n'entendent le criminel continuer à dérouler le chatterton, probablement pour attacher sa victime. Il semblait le frapper à nouveau dès que la respiration du petit détective recommençait à s'approcher de la normale, ce qui finit par faire réagir Kazuha.
-Mais enfin, pourquoi il fait ça ? C'est un enfant !
Comme s'il avait entendu sa question, l'homme reprit :
-T'avais qu'à être plus sage tout à l'heure et hier. En attendant, j'sais pas ce que tu fous avec tes chaussures en intérieur, mais j'vais les virer, ça évitera que tu te rebarres comme hier soir.
Nouveau bruit d'objets, ici les chaussures, balancées plus loin, avant que le bruit du chatterton qu'on décolle ne reprenne, interrompu par un ou deux coups avant d'être remplacé par d'autres bruits, mais trop lointains et faibles pour que les spectateurs ne réussissent facilement à déterminer ce dont il s'agissait.
-On dirait… Du tissu ? S'étonna Ran.
Ils entendirent un léger gémissement de Conan, de nouveaux bruits de coups et leur réaction, puis un nouveau son, comme la voix de Conan mais encore plus étouffée qu'avant assortie du bruit de quelque chose de lourd heurtant autre chose, puis la porte grinça à nouveau avant qu'ils ne l'entendent se fermer, le criminel l'ayant sans doute poussée derrière lui par réflexe ou pour retarder la découverte du kidnapping.
Après cela, le silence.
Heiji attendit quelques secondes puis fit une avance rapide jusqu'à entendre les premiers d'entre eux se réveiller, puis il coupa la vidéo.
-Je crois qu'on entendra rien d'autre d'intéressant. Le professeur est prévenu ?
-Oui, lui et la police vont nous rejoindre ici pour traquer les criminels. Mouri-sensei, vous devriez prévenir le commissaire de l'identité des coupables. On est sûr maintenant qu'il s'agit des mêmes qu'hier soir. Je vais demander au café voir s'ils n'ont rien vu qui pourraient nous aider. Si les kidnappeurs étaient deux hier mais qu'un seul est venu à l'agence, alors l'autre devait être dans les parages pour faire le guet ou au volant d'un véhicule, prêt à fuir.
-Je m'en occupe, confirma le moustachu.
-Mais comment ils ont fait pour tous nous endormir ? S'étonna Kazuha.
-Le chloroforme est volatile, ils ont pu le vaporiser depuis la serrure de la porte d'entrée par exemple, expliqua Heiji.
-Oh, je me souviens, quelque chose comme ça s'est déjà produit dans une affaire ! Se rappela Ran. Mais comment Conan-kun a-t-il fait pour s'en rendre compte ? Il a pourtant réagit après que tout le monde se soit endormi.
-Va savoir. Il était le plus éloigné de l'entrée, ça a du aider. Je croyais qu'il était en train de s'endormir, mais si c'est le cas, alors il devait respirer plus doucement que nous, tout en ayant le sommeil assez léger pour remarquer que quelque chose n'allait pas en nous entendant arrêter de discuter et tomber à terre, suggéra le kendoka.
-Le pauvre, glissa Kazuha. Il aurait sans doute mieux valut qu'il s'endorme avec nous, ainsi le coupable n'aurait sûrement pas été aussi violent.
-J'espère qu'ils ne l'ont pas blessé, rajouta Ran.
-Il n'y a qu'un moyen de le savoir ! Fit Heiji, énergétique. C'est d'aller le chercher !
Conan avait toujours mal au ventre quand la voiture s'arrêta enfin. Les coups avaient aussi réveillé sa douleur au dos, même s'il n'avait pas frappé directement à cet endroit, à force de presser son dos contre un mur ou le sol ou de le forcer à se recroqueviller.
L'endroit ressemblait d'avantage au cliché d'une planque pour criminels que le bâtiment en construction où ils l'avaient amené la veille. Un entrepôt inoccupé, probablement désaffecté mais pas depuis si longtemps que ça au vu de son état. Les criminels devaient avoir déjà fait du repérage car ils s'y rendirent directement et enlevèrent un verrou déjà coupé pour garer le véhicule à l'intérieur et refermer derrière eux.
Le duo sorti, l'un prenant Conan sous le bras, avant de le lâcher plus loin sans cérémonie.
-Et voilà, on est arrivés ! Maintenant, on va se faire chier jusqu'à ce qu'on trouve quelqu'un d'intéressé. Tu voudrais pas qu'on sorte de Tokyo d'ailleurs ?
-Mais non, relax ! Ce sera quand même plus simple si on reste dans le coin pour venir rapidement si un acheteur nous appelle. Que ce soit un étranger ou non, il trouvera sûrement plus simple de venir à la capitale, et y'a assez de monde pour qu'on passe inaperçu.
-Il pourrait aussi arriver par un autre aéroport.
Le Penseur hocha les épaules.
-On verra bien ! Ne t'inquiète pas, ça pourrait être plus rapide que prévu. J'ai commencé par le plus simple, les réseaux d'adoption clandestins. Y'a pas mal de richous qui y traînent. Faudra pas laisser voir qu'on a abîmé le gosse, mais devrait y avoir moyen d'en tirer un bon prix auprès d'une de ces familles qui veut adopter à tout prix, avec un gros bonus pour les ailes. En plus, y'a même moyen que certains se démerdent pour nous arranger le trajet avec le gamin, et ça, ça pourrait quand même nous faciliter vachement la vie.
-Tu veux dire tout recommencer ailleurs ? Je sais pas… J'ai quand même des amis et de la famille ici, moi.
-Tu crois quoi, que tu peux retourner les voir maintenant que t'es recherché par les flics ? Tu rêve !
-Ça va, on est pas des tueurs en série non plus, ils doivent pas avoir mis tant de moyens que ça pour nous retrouver ! Je suis sûr que ça ira avec le temps.
-P't'être, mais compte pas sur moi pour prendre le risque. Et t'as pas intérêt à refoutre les pieds de sitôt près d'un de tes anciens proches, c'est un coup à se faire gauler. De toute façon pas sûr qu'ils t'accueillent à bras ouverts après tout ça, hein ?
-Ouais ouais, t'inquiète…
Ils s'étaient déjà aménagé un coin avec du matériel de récup. Vu l'organisation, ça devait être une planque de longue date de l'aîné, qui semblait particulièrement à son aise ici. Il y avait un coin détente avec un vieux canapé défoncé mais toujours utilisable, quelques chaises égratignées par le temps mais toujours debout, une table basse qui en avait vu d'autres, quelques vieux meubles et même un matelas plein de taches étalé dans un coin à même le sol. Le cadet avançait à pas plus hésitants mais semblait aussi être coutumier du lieu car il farfouilla dans un tiroir pour en tirer de quoi grignoter avant de rejoindre son complice sur le canapé.
-Tu veux pas voir ça sur ton PC ? Ça sera plus simple.
-Ouais, deux secondes, je termine mon message.
Le duo avait été incroyablement rapide à oublier la présence du petit détective. Ce dernier s'assit, prenant le temps d'observer les environs, se sentant un peu moins paniqué d'être dans un endroit aussi grand plutôt que coincé devant un siège auto sans pour autant être très rassuré. S'il en croyait le temps et la vitesse de trajet, avec un peu de chance il était toujours dans le rayon de 20 km de détection du badge, ou pas loin, mais il restait mal à l'aise à l'idée de rester en présence de ces types trop longtemps. Qui sait ce qui pouvait arriver. Et surtout, si trop de temps passait, ils pourraient se mettre en tête de vouloir à nouveau regarder ses ailes, ce qui serait le pire moment possible pour que la police intervienne. En principe ces derniers ne devraient pas trop tarder, avec les sirènes et l'amélioration de la météo ils devraient être plus rapides à arriver qu'eux, mais tout de même.
D'ailleurs, parlant de ça, le mal rasé rangea rapidement son téléphone pour s'approcher de lui, goguenard.
-Alors gamin, tu croyais qu'on laisserait tomber si facilement après ton évasion d'hier ? Tu es bien naïf !
Conan le fixait avec dédain. Vu la discussion qu'ils avaient eu dans la voiture, le cadet n'était pas spécialement emballé à l'idée d'insister, c'était lui qui avait forcé pour maintenir ce plan, autant dire qu'à peu de choses près, ils auraient en effet pu passer à autre chose.
Le regard ne dut pas lui plaire, car le Penseur le frappa aussitôt à nouveau, l'envoyant au sol.
-J'aime pas quand tu nous regardes avec cette tête là. J't'aimais bien mieux hier, ou tout à l'heure, que ce soit quand tu flippes ou que tu as mal.
-Oï, fait gaffe à pas rouvrir sa blessure hein !
-T'inquiète. Si tu veux vraiment éviter ça, vient m'aider.
L'Infiltré se leva pour rejoindre son comparse, l'air intrigué.
-Comment ça ?
-Soulève-le par les bras.
-Comme ça ?
-Ouais, parfait ! Comme ça son dos cogne contre rien, donc ça devrait le faire.
-T'es toujours vexé d'hier, hein ?
-Bien sûr ! Ce môme s'est foutu de nous. Heureusement qu'on est barré vite dès qu'on a réalisé qu'il était plus là et qu'on a réalisé que les flics t'avaient démasqué ! T'as pas la haine toi ?
-J'me sens surtout con de pas m'être retourné plus tôt. Mais ouais, c'est vrai que ça fait chier.
-Ben voilà ! Allez petit, on va t'apprendre à être un peu plus docile.
Conan grimaçait depuis l'instant où le cadet l'avait soulevé en le prenant d'abord par les bras puis par les aisselles, appuyant ainsi sur la blessure qu'il s'était faite, et il se raidit en entendant leur discussion et en voyant l'expression de celui qui lui faisait face, un sourire impatient sur le visage.
-Tu vas regretter de nous avoir mis autant de bâtons dans les roues gamin. Tout aurait pu être tellement plus simple !
En disant cela, il lui envoya un coup de poing dans le ventre, laissant pour une fois tomber les genoux et les pieds, hélas Conan ne sentait pas vraiment de différence en mieux car cela le plia tout autant en deux, coupant toute respiration pendant qu'il se mettait à suffoquer au travers du bâillon.
-Tu le tiens bien hein ? T'as pas l'air sûr de ta prise, j'ai cru que t'allais le faire tomber, s'enquit le mal rasé à son complice.
-Ouais ouais, t'inquiète. J'étais juste surpris, mais ça devrait le faire. Faut que je comprendre comment le tenir sans me prendre le coup derrière.
-T'inquiète, je fais gaffe. Ai les bras souples quand tu le tiens et ça devrait suffire !
Ceci dit, il frappa à nouveau, toujours fort aux yeux du détective, mais un peu moins que tout à l'heure, comme pour s'échauffer ou laisser son complice s'habituer.
-Alors ? C'est bon, t'as le truc ?
-J'crois que oui.
-Ok, j'y vais plus fort alors.
L'enfant, haletant, essayant vainement de remonter ses genoux contre sa poitrine pour se protéger, sans succès tant ses abdos n'étaient pas d'accord, rouvrit un œil affolé.
Il fut accueillit par un nouveau coup, plus fort que les précédents. Et un autre. Et encore un autre. Toujours sur le devant du corps, évitant son visage et ses bras, tenus par son complice. Tout le reste y passait, jambes comme torse, le laissant complètement hors d'haleine et incapable de bouger dans la prise de l'Infiltré.
-Tu crois que c'est bon ?
-Y'a qu'un seul moyen de le savoir.
Le Penseur redressa la tête de Conan en la saisissant par quelques mèches de cheveux et enleva son bâillon.
-Alors petit ? Un avis sur la question ?
L'enfant prit une grande inspiration, comme s'il avait eu la tête plongée sous l'eau, et batailla un instant avant d'être capable d'articuler quoi que ce soit.
-Hé, t'es lent à répondre. Alors, tu vas te tenir à carreau maintenant ?
-Même pas en rêve, répliqua-t-il dès qu'il fut en mesure de parler.
Ils s'étaient détournés de leurs ordinateurs et téléphones, et même de tout ce qui les entourait, ce qui les empêchait de continuer leurs recherches et de se retrouver à avoir une réponse demandant de voir ses ailes, ce qui pourrait le mettre dans une position délicate au moment de l'intervention de la police. S'il devait continuer à endurer ça pour les distraire, alors tant pis ! C'était douloureux, mais au moins ce n'était pas bien difficile vu comment le Penseur semblait susceptible. Ils faisaient même attention à ne pas rouvrir sa blessure à l'aile !
Ce n'était cependant clairement pas la réponse que le criminel attendait, et il parut surpris par la témérité de l'enfant, avant d'éclater de rire.
-Mais c'est qu'il manque pas d'air le petiot ! On va arranger ça.
Et il le frappa à nouveau dans le ventre, encore plus fort qu'avant. Même l'Infiltré sembla avoir du mal à encaisser le coup alors qu'il ne faisait que le tenir, et Conan hoqueta, étourdit par la douleur vive, avant de tousser et cracher, les yeux fermés par la douleur avant de les rouvrir en sentant un liquide couler de sa bouche.
Il équarquilla les yeux.
Du sang ?!
-Oï, c'est quoi ça ? T'es sûr que t'y a pas été un peu fort ?
-Mais non, ça se nettoie !
-Je parlais de l'état de ses organes internes. S'il clamse avant, c'est la merde je te rappelle. Et même juste après la vente d'ailleurs. Je pense pas que ce soit ce que veulent les acheteurs.
-Rôh, relax j'te dis ! C'est pas si grave. Si on lui apprend pas le respect, il va continuer à nous faire chier jusqu'à ce qu'on s'en débarrasse. C'est ça que tu veux ?
-Non plus, mais y'a pas un juste milieu ?
Le petit détective continuait à tousser pendant leur discussion, sentant encore un peu plus de sang couler tandis que la douleur lui brûlait les entrailles. Il ne suivit pas tout du reste de la conversation, et lorsqu'il vit le Penseur armer un nouveau coup, il se recroquevilla en essayant d'adopter une petite voix d'enfant apeuré.
-Sto- op… S'il vous plaît…
-Pas à moi gamin. Tu peux pas nous tenir tête quand ça t'arrange et faire comme si de rien était l'instant d'après. C'est pas si simple.
-Faut savoir, je croyais que tu voulais justement qu'il se soumette un peu ?
-Ouais, sauf que là il abdique que dalle, il fait juste genre pour qu'on lui foute la paix et il recommencera dès qu'il en aura l'occasion. C'est pas ça que je veux moi.
Hé bien, il était étonnament perceptif. Heureusement, ce n'était pas pour éviter les coups que Conan avait prit ce ton là, même s'il regretta rapidement que ça ai fonctionné lorsqu'il reçu un nouveau coup dans les côtes.
-Ah ! S… Stop…
-Hm. Quelle girouette ce gamin. Tu me feras pas à nouveau baisser ma garde en pensant que t'es trop cassé pour tenter quoi que ce soit. Tu m'as déjà fait le coup hier. Pas deux fois !
Nouveau coup dans le bas ventre. Conan eu un hoquet et tomba brusquement au sol alors que le barbu demandait à son complice de le lâcher. Un nouveau hoquet, et le détective se mit tant bien que mal à genou, avant de vomir son repas du midi.
-Hé bé, t'as l'estomac sacrément solide dis donc ! Vu tout ce que je t'ai balancé, je m'attendais à ce que ça arrive bien avant !
-Tu fais chier, toi et tes idées à la con, râla l'employé. Ça schlingue maintenant !
-Ça va, ça va, j'ai compris ! Pousse le gamin de là, je vais nettoyer un coup.
Il senti quelqu'un lui essuyer la bouche, puis le pousser d'un coup de pied, probablement le cadet car le coup était bien moins fort que ceux de l'autre, tandis qu'il se roulait en boule malgré ses liens, haletant, toussant, tremblant à cause des coups. A force de respirer soit pas assez soit trop vite pour reprendre sa respiration, il avait même la tête qui tourne, et la douleur ne l'aidait absolument pas.
Il ne suivait pas vraiment ce qu'il se passait, mais l'odeur écoeurante de son propre vomi finit par disparaître, pour le plus grand bonheur de son gardien qui prit une grande inspiration.
-Ah, c'est enfin de nouveau respirable !
-Quelle petite nature, le railla son complice d'une voix lointaine.
-Désolé de pas vouloir pioncer à côté de la gerbe du gamin !
-C'est pas l'heure encore, y'avait le temps !
Les bruits de pas revinrent pour s'arrêter près de lui, et il se tendit instinctivement, le regard dans le vide, avant d'essayer de tourner la tête vers le barbu, mais ce dernier s'accroupit et lui saisit le menton pour soulever un peu plus son visage vers lui, lui tirant une grimace devant la contrainte sur ses cervicales.
-Alors gamin, dis moi, t'as changé d'avis ? Quand je t'ai kidnappé chez toi, tu m'as pourtant assuré que tu te tiendrais à carreau ! T'as déjà oublié ?
-N… Non…
-Pourquoi t'as pas tenu parole alors ?
-Vous… N'avez pas précisé… Pendant combien de temps…
Il y eu un silence de quelques secondes, puis un nouvel éclat de rire.
-Alors ça c'est gonflé ! Mais ok, très bien. Bien joué.
Il vit une ombre s'approcher avant que sa tête ne vrille, laissant miraculeusement ses lunettes en place mais lui faisant voir trente six chandelles, métaphoriquement parlant, tandis que la douleur pulsait à ses tempes.
-T'es pas mieux ! Ricana l'employé. Je croyais que t'avais dis qu'on toucherait pas son visage pour qu'il soit présentable !
-J'ai changé d'avis, moi aussi. S'il suffit qu'il fasse bonne impression sur des photos, ça se bidouille avec du maquillage ou un logiciel de montage. C'est plus chiant sur les ailes, surtout si on veut que ça ai pas l'air photoshopé, mais ça devrait le faire. En plus, tous les types de coups laissent pas la même marque, donc même en vidéo ou si on doit rencontrer de potentiels acheteurs, ça s'arrange.
Conan essayait désespérément de fixer son regard sur quelque chose plutôt que de regarder dans le vide, sentant son attention partir, fatigué de sentir les souvenirs qu'il avait mit tant d'application à tenir à l'écart revenir, jusqu'à soudain entendre un mégaphone hurler depuis l'extérieur du hangar :
-Police, vous êtes cernés ! Rendez-vous sans faire d'histoire, et nous pourrons discuter une réduction de peine.
Les deux kidnappeurs sursautèrent, affolés.
-Quoi ?! Mais comment ils ont su ?!
Le Penseur fusilla Conan du regard avant de le saisir par le col, haineux.
-C'est toi hein ? Qu'es-ce que t'as foutu ?! Comment t'as fait ?!
L'enfant se contenta de lui adresser un sourire triomphant avant de lâcher prise, sentant ses yeux se fermer contre son gré.
Ils sont arrivés.
Posté le 08.07.2021
À dans une semaine pour la suite ! ;)
Ah, et je crois que j'ai oublié de prévenir ici, mais la fic est à jour sur AO3 aussi, si vous préférez lire là bas que sur ffnet, sait-on jamais ^^
