Artémis ne pouvait s'empêcher de claquer des dents. Ses vêtements n'arrivaient plus à le protéger de cette fine pluie qui tombait depuis des heures. Son pull était imbibé, son pantalon lui collait à la peau tandis que ses cheveux pendaient lamentablement le long de son visage ou étaient plaqués sur son front. Adossé à un mur, il tenait dans une main sa baguette et dans l'autre un poignard dont la garde mouillée devenait difficile à agripper. Autour de lui se tenaient huit autres Aurors dont l'état n'avait rien à envier au sien : ils semblaient tous harassés et déprimés. Il faut dire que la situation était loin d'être réjouissante : à l'origine onze, ils avaient déjà perdu trois d'entre eux pour arriver à ce mur. Leurs vêtements portaient encore la marque des violents combats qui avaient coûté la vie à leurs collègues : traces de brûlures, blessures dues à des poignards ou à des griffes de métamorphes. Le pantalon d'Artémis n'était plus que des lambeaux là où un léopard – garous l'avait agrippé, si Julien n'avait eu la présence d'esprit d'immobiliser le fauve le temps qu'Artémis transplante, la mission se serait assez mal terminée pour ce dernier.
Claire rangea sa lame dans son fourreau, releva le col de son manteau et jeta un regard noir au ciel :
-Temps de chien ! Pourrait pas arrêter un peu de pleuvoir, ça m'arrangerait !
-Te plains pas ! Toi au moins tu as encore ton manteau ! S'exclama Julien en frissonnant.
-Quelle idée aussi de balancer le tien !
L'Auror lui jeta un regard noir : -Ce foutu fauve s'y agrippait ! Je n'allais quand même pas resté dedans à me faire bouffer !
-Bonne idée, ça nous aurait fais des vacances !
-Tu peux causer, langue de vipère ! Si ton père n'était pas si fortuné, tu n'aurais jamais réussi les épreuves d'entré !
Claire serra les points et s'approcha menaçante : -Tu peux répéter !
-Tu m'as très bien entendu.
Les deux Aurors se faisaient maintenant face, prêts à en découdre. Artémis soupira, rangea sa lame et s'approcha de son chef qui discutait avec les autres. Il tapa doucement sur son épaule pour attirer son attention.
-Excusez-moi monsieur, mais nous avons un problème.
Son supérieur se tourna vers les deux Aurors que lui indiquait Artémis, fronça les sourcils et se dirigea vers eux pour les rappeler à l'ordre.
-Et bien, ça promet. Dit Galaad. Il ne faudrait pas que le commandant tarde trop à nous contacter ou nous allons finir par nous entretuer.
Artémis n'aimait pas particulièrement Galaad qu'il tenait pour un petit idiot, certes utile, pourtant il devait avouer que pour une fois Galaad avait raison.
Si Sandra ne se dépêche pas, les Mangemorts n'auront même pas besoin d'intervenir !
Mais ce n'est pas vrai ! Ils sont complètement malades ! Ils veulent nous tuer ou quoi !
Ils prennent leur boulot trop à cœur !
Drago n'eut que le temps de se baisser pour éviter un projectile. Un rapide coup d'œil au mur arrière lui apprit qu'il venait d'échapper à une bombe à bouse. Il secoua la tête.
Complètement malades ! Qu'est-ce que je disais ! Et dire que j'ai faillis être par mis ces crétins !
Pourquoi c'est toujours les mêmes qui s'amusent !
Tout en continuant à pester contre ses adversaires, Drago se rapprocha de Vanessa :
-Qu'est-ce qu'on fait ?
-Faut qu'on retrouve les autres et vite !
-Merci, ça je m'en doutais ! Répondit Drago sarcastique. Vanessa lui jeta un regard peu amène et allait lui répondre vertement lorsqu'une explosion retentit, faisant trembler le bar derrière lequel ils étaient cachés. Vanessa maugréa :
-Attends un peu que je sorte d'ici et ils vont me le payer !
Un coup d'œil à la barrière de protection que les deux Aurors avaient installé autour du bar la fit jurer : elle ne tiendrait plus très longtemps et laissait déjà passer les menus objets.
Elle se tourna vers Drago :
- Jusqu'où es-tu prêt à aller pour ton boulot ?
Le jeune homme lui jeta un regard suspicieux : - C'est à dire ?
Vanessa soupira et plongea son regard dans celui de Drago : - Tu vois très bien où je veux en venir : es-tu prêt à te sacrifier ? A tout faire pour sauver tes camarades et les civils ? Serais-tu prêt à mourir pour eux ?
- Tu es complètement dingue ! S'écria Drago, les yeux écarquillés. Désolé de te décevoir mais je n'ai pas l'âme d'un kamikaze ! Quel que soit ton plan change-le ! Pas question que je crève aujourd'hui !
-Ce que tu peux être égoïste ! Comment veux-tu que l'on puisse te faire confiance si tu n'es pas prêt à te battre pour les autres !
- On ne t'a pas prévenu que je n'étais qu'un sale petit égoïste, un gosse de riche pas du tout fiable qui après s'être écrasé devant Voldemort a rappliqué chez les Aurors dès qu'il a senti le vent tourné ? Persifla Drago tout en jetant un coup d'œil au-dessus du bar.
Mais qu'est-ce qu'ils fabriquent ? C'est quoi ces petites boules vertes ?
- Pauvre con !
- Un con peut être mais sain d'esprit ! Moi au moins je ne vois pas le suicide comme une solution pour se tirer d'ici !
Complètement cinglée ! Encore pire que les Mangemorts ! Pourquoi c'est toujours moi qui me tape les dingues du service !
En parlant de cinglés qu'est-ce que fabriquent nos petits copains avec leurs boules?
Drago se redressa à demi pour les observer, écarquilla les yeux et hurla : - Planque-toi ! Ils jettent de l'acide !
Les deux Aurors se collèrent au bar tandis qu'autour d'eux éclataient les boules en rependant un fluide vert et visqueux. Des projections atteignirent la baguette de Drago. Malfoy jura, lança sa baguette au loin et en sortit une autre.
-Mais pourquoi tu l'as jeté ? Elle était sûrement encore utilisable !
-Dans le doute, je préfère m'en séparer. Il y en avait certainement assez pour la ronger.
Vanessa secoua la tête en murmurant : -Gaspillage inutile.
Drago ne se daigna même pas se retourner, préférant observer les cinq sorciers qui les entouraient. Il ne comprenait pas pourquoi ils se donnaient autant de mal pour les tuer : Vanessa et lui n'étaient pas des hauts gradés et ne représentaient pas une menace plus importante que les autres, certes Drago avait le titre de capitaine mais dans le cas de missions comme celle-ci il n'avait que peu de pouvoir. Sa fortune et son nom ne lui servaient à rien non plus : si ces hommes avaient été de véritables Mangemorts, des anciens camarades d'écoles, voir même des " collègues " à lui (Drago se doutait bien que certains de ses contacts pour ses affaires étaient impliqués jusqu'au coup dans les affaires de Pike), ils auraient pu avoir des griefs ou tenter de le rançonner, mais là ?
- Tu ne les aurais pas mis en rogne dernièrement Vanessa ?
- Pardon ! S'exclama la jeune femme. Je suis honnête moi !
Bon, alors je ne vois vraiment pas !
Drago commençait à se demander si l'idée de Vanessa n'était pas, après tout, une bonne idée, lorsque le sorcier en garde à la porte décolla du sol et fut projeté à travers la pièce. Au même moment des jets de sorts fusèrent dans la pièce par la porte et touchèrent deux autres sorciers. Vanessa évita de justesse un sort de saucissonnement. Prit entre deux feux, les attaquants finirent par être maîtrisés, tandis qu'une petite dizaine d'Aurors investissait la pièce.
- Pas mécontent de vous voir capitaine Lin ! Déclara Vanessa.
-Je vois ça. Répondit Lin en regardant autours de lui. Puis, un sourire moqueur aux lèvres, il ajouta :
-Vous serez sans doute content de savoir que l'on a récupéré le reste de votre équipe Malfoy. Tout du moins ce qu'il reste. Il faudra quand même que vous m'expliquiez comment vous avez pu perdre neuf hommes en cours de route, à part votre second bien sûr.
Drago grinça des dents : - Une attaque.
Le sourire moqueur de Lin s'accentua.
Sale sang-de-Bourbe !
L'équipe s'était enfin remise en marche. Les ordres étaient arrivés: ils devaient entrer dans la maison par l'arrière et faire diversion afin de permettre aux autres équipes de porter secours aux individus détenus à l'intérieur. Le genre de mission suicide qu'Artémis détestait. Les chances de revenir en vie étaient souvent très minces et la diversion rarement efficace en combat réel, ce qui n'empêchaient pas ses supérieurs de croire en les vertus de ce type de sacrifices.
Pour l'instant ils se déplaçaient dans le jardin potager derrière la maison en faisant le plus de bruit possible. Artémis pouvait même entendre Galaad chantonner :
Ecoutez mesdemoiselles,
L'histoire du vilain Auror
Qui en une nuit troussa toutes les dentelles
Des jolies filles de Parciflor…
Artémis détourna la tête, complètement écœuré.
Comme si c'était le moment de chanter des chansons paillardes !
Il frissonna et pas seulement de froid, même s'il refusait de l'avouer. Cette fichue mission lui faisait peur et ce silence de leur adversaire ne le réconfortait pas : ils avançaient sans soucis de discrétion en terrain découvert depuis leur entrée dans le potager. Leurs adversaires avaient dû les repérer depuis longtemps et pourtant aucun ne les avait encore attaqués. Cela sentait le coup fourré à plein nez.
Soudain, un miroitement près de lui attira son attention. Léger et fugace, il ne dura qu'un instant, mais éveilla les soupçons de Fowl.
-Tu les vois, toi aussi, n'est-ce pas ? Lui chuchota Galaad. Il sourit et ajouta : -Ne sois pas étonné. Je ne suis pas si bête que j'en ai l'air. Claire a déjà prévenu le capitaine.
-Qu'est-ce qu'il attend ?
-Qu'ils nous attaquent.
-Stupide !
-Ouais mais c'est lui le chef !
Ils continuèrent à avancer ainsi quelques instants. La main d'Artémis se resserrait autours de sa baguette tandis qu'il essayait de percevoir ses adversaires cachés sous des capes d'invisibilité. Il n'avait pas les capacités féeriques de Claire pour les détecter et sans un nouveau coup de pouce du soleil, il ne pouvait rien faire.
L'attaque fut rapide. Artémis ne vit rien venir. En un instant les Aurors se retrouvèrent entourés d'un épais brouillard. Le capitaine utilisa sa baguette pour éclairer le chemin et hurla : -Suivez-moi ! Le manoir est proche ! Laissez tomber les blessés !
Ils se mirent à courir en direction de la maison. Artémis entendit Julien pousser un cri de surprise pas loin de lui, suivie d'un bruit de chute. Mais il ne s'arrêta pas. Pas le temps. Trop dangereux. Faire diversion. Les occuper. C'est tout ce qui comptait. Et pour cela rien de mieux que d'entrer dans la maison et y faire le plus de dégâts possible.
Ils finirent pas déboucher sur la terrasse du manoir. Le brouillard était ici moins épais, ils pouvaient apercevoir des portes-fenêtres. Claire les fit exploser à l'aide d'un sort et ils se ruèrent tous à l'intérieur. Deux Aurors se postèrent à l'entrée pour défendre leur position, tandis que les autres s'occupaient de la pièce. Etrangement toutes les fenêtres avaient été bloquées : des armoires en bouchaient l'ouverture. Les portes du couloir étaient également fermées et les bouches d'aérations avaient été obstruées. Pourquoi apporter tant de soins à empêcher toute entrée et laisser les portes-fenêtres sans protections ? C'était illogique.
C'est un piège !
Comme un écho, il entendit Claire hurler : -C'est un piège ! Il y a une bombe !
Une explosion retentit dans son dos et la salle s'emplit de fumée. Aveuglé, Artémis toussait et tentait d'apercevoir ses collègues tandis que des bruits de lutte commençaient à se faire entendre : les Aurors venaient de se faire attaquer. Artémis se sentit soudainement tiré en arrière. Son cri de surprise se commua rapidement en petit gémissement lorsqu'il atterrit brutalement sur le sol, mais il perdit toute envie de se plaindre lorsqu'il découvrit son sauveur.
-GALAAD !
-Lui-même. Si vous pouviez arrêter de vous vautrer et venir me donner un coup de main, ça serait sympa, merci.
Galaad avait renversé la table la plus proche et s'en servait comme bouclier pour se protéger des jets de lames et des sorts. Artémis jeta un coup d'œil par-dessus le rebord : la salle à manger s'était transformée en un véritable champs de bataille dont il était impossible de voir les limites tant la fumée était épaisse. Leurs attaquants avaient certainement essayé de lancer des jets de flammes mais les Aurors avaient répliqué par des sorts de piovere. Résultats des petits nuages se baladaient maintenant librement dans toute la pièce, inondant les assaillants comme les attaqués. L'état de la pièce n'était pas loin de rejoindre celui de l'extérieur. Comme Galaad certains Aurors s'étaient également réfugiés momentanément derrière des tables, mais Artémis se rendit vite compte que cette protection ne tiendrait pas longtemps au fur et à mesure que leurs adversaires s'approchaient et se regroupaient. Déjà des tables s'envolaient sous l'effet des Accios et les Aurors continuaient à tomber. Artémis jura et s'adossa à la table, la tête entre les mains. Ulcéré Galaad lui hurla :
-Vous croyez que c'est le moment de vous lamenter !
-Je n'ai plus de baguettes seulement ma dague. Marmonna Artémis sans bouger.
Galaad cessa un instant ses envoûtements et décrocha une baguette de sa ceinture qu'il lança à Artémis.
-Tenez et faîtes gaffes, c'est ma dernière.
Artémis l'observa un instant. Il semblait intrigué.
-C'est nouveau, cette sollicitude : tout d'abord vous me sauvez la vie, puis vous me donnez ça.
-Ne vous faîtes d'illusion, ce n'est pas vos beaux yeux que je le fais: nous avons besoin de toutes les forces disponibles, et qui plus est j'ai un service à vous demandez…
La disparition de la table l'empêcha de finir sa phrase : le meuble fut projeté contre le mur où il vola en éclats tandis que deux sorciers apparurent. Un expelliarmus désarma Artémis et le projeta contre une autre table où il resta un instant groggy avant de se réfugier derrière, évitant ainsi un Imperio. Pendant ce temps le second sorcier attaqua Galaad : un combat acharné débuta entre les deux hommes à coup de sort et contre sorts. C'était loin d'être un duel, tous les coups étant permis.
Cachés derrière le meuble, Artémis balayait du regard son environnement à la recherche d'une arme plus puissante que la dague qu'il tenait à la main. Il n'avait que peu de temps avant que sa cachette ne disparaisse, mais contrairement à ses attentes son adversaire ne la détruisit pas, au contraire il se rapprochait sans utiliser de magie. Artémis fronça les sourcils.
Pas logique tout çà ! Pourquoi ne m'achève-t-il pas ?
En jetant un coup d'œil par-dessus la table, Artémis compris l'idée de son agresseur en voyant l'éclat de la lame dans sa main. Il s'élança sur le côté au moment où le poignard venait s'enfoncer dans le bois. Artémis porta la main à son épaule, un mince filet de sang apparaissait là où la lame l'avait touché.
-Tu es dingue ! Hurla Artémis. Son adversaire eut un sourire moqueur et retira son poignard de la table.
-Pauvre Fowl ! Tu fais couler le sang des autres mais tu ne supportes pas de voir le tien.
A ces mots, le visage d'Artémis se ferma.
-Qu'est-ce que tu racontes ?
-Voyons, tu n'as quand même pas oublié ce cher marquis de Sofia ?
- Désolé, je n'ai pas l'honneur de connaître ce monsieur.
Artémis resta impassible tout en se rapprochant tranquillement de la table explosée en petits morceaux.
-De toute manière, ça ne concerne en rien cette mission. Alors bas-toi !
Le sorcier eut un petit rire moqueur :- Trop facile Fowl. Ne t'inquiète pas, je n'oublie pas mon objectif mais je compte bien marquer ton esprit avant de te mettre hors service. Quant à Malfoy, mes amis s'en occupent…
Il perdit soudainement son sourire en découvrant le manège d'Artémis : -Qu'est-ce que tu fais…éloigne-toi de cette table !
-Tu as toujours trop parlé Nathanaël !
Tout se passa très vite : la peur envahit le regard de l'attaquant tandis qu'un sourire moqueur apparut sur le visage d'Artémis, ce dernier ayant empoigné une partie d'un pied de table qui s'était brisé. Il le lança à la tête de son adversaire, celui leva instinctivement ses bras afin de protéger son visage. Sous le choc, sa baguette se rompit. Le temps qu'il en empoigne une autre, Artémis s'était jeté sur lui, le renversait et lui assénait un violent coup à la tête à l'aide du bout de bois. Son adversaire assommé, Artémis en profita pour lui prendre une baguette et le saucissonner. Puis il se dirigea vers Galaad toujours en prise avec le second sorcier. A eux deux ils réussirent à le désarmer et à le mettre hors service puis ils se dirigèrent vers le couloir pour porter secours à leurs camarades.
Ils profitèrent d'un instant de répit dans le couloir pour reprendre leur souffle. Artémis fut le premier à reprendre ses esprits :
-Quel service ?
-Pardon ? Demanda Galaad, le souffle encore court. Artémis soupira, un brin excédé.
-Quel service veux-tu que je te rende ?
-Oh, ça ! Je veux que tu interceptes en ma faveur auprès de Malfoy. Ne me regarde pas avec ces yeux de merlans frits. Ce mec est dingue, sous prétexte que j'ai rendu service à Ginny, il veut ma peau.
Galad secoua la tête : -Sang de dragon ! Je ne veux pas passer les prochaines semaines à toujours me retourner de crainte de me prendre un " Avada Kedavra " dans le dos…de face aussi d'ailleurs.
-Ecoutes, je ne sais pas ce que je peux faire mais tu t'inquiètes pour rien…
Galaad le plaqua soudainement contre le mur en hurlant : -Attention !
Artémis le vit se prendre de plein fouet un sort qui lui était destiné. Pendant que Galaad s'effondrait sur le sol en hurlant de douleur, un sorcier se jeta sur Artémis, le prit par le pull et le frappa. Artémis hurla : le sorcier ne l'avait pas raté, sa rotule était déboîtée et sa blessure à l'épaule l'élançait. Artémis leva juste à temps les yeux sur ses agresseurs pour voir un éclair vert fondre sur lui.
-On vient de perdre le reste de l'équipe 2. Déclara l'Auror en charge des transmissions.
-Et merde ! Jura le capitaine Tay Lin. Quelle bande d'incapables !
Drago serra le poing et raffermit sa prise sur sa baguette, tandis que les autres membres de l'équipe arboraient un visage fermé par l'inquiétude. Déjà trois équipes de perdues pour des résultats minimes. Certes leur mission n'était pas simple mais les résultats obtenus jusqu'à présents ne justifiaient en rien toutes ces disparitions : un groupe des Nuées Noires –la garde rapprochée de Pike, une bande de fanatiques bien entraînés- s'étaient réfugiés dans un hôtel de campagne avec quelques jeunes aspirants Mangemorts et détenaient les membres du personnel et les clients en otage, soit une quinzaine de personnes en tout. Le nombre de Mangemorts concernés était inconnu, ainsi que leurs identités et leurs pouvoirs. Inutile de dire que les mauvaises surprises s'étaient rapidement manifestées, tout d'abord sous la forme de deux métamorphes, puis sous celle d'une adversaire à demi Vélane qui avait envoûté trois jeunes Aurors. Résultat, au bout de plusieurs heures de combats, les Aurors n'avaient réussi à faire pénétrer que deux équipes au sein du manoir : la première s'était faite décimée en tentant d'atteindre le premier étage, en ayant délivré que cinq otages et la deuxième équipe dans laquelle se trouvait Drago faisait route sur ses traces. Elle se composait des derniers Aurors valides des deux derniers groupes d'intervention
Voilà pourquoi Drago se retrouvait à se promener en plein jour dans un hôtel sorcier, une baguette à la main et scrutant d'un œil nerveux les alentours en montant l'escalier, lorsqu'un cri de surprise retentit derrière lui. Drago se retourna juste à temps pour voir un Auror s'effondrer sur le sol, deux taches rouges maculant son dos. Trois hommes se tenaient derrière lui, leur baguette dégainait et se mirent à attaquer les Aurors. Le capitaine Lin et les quatre Aurors se trouvant à l'arrière furent vite débordés. Malfoy et les autres Aurors tentaient de leur prêter secours lorsqu'ils virent une petite boule noire rebondir puis rouler parmis eux. Elle finit par stopper aux pieds de Vanessa où elle resta quelques secondes immobile avant d'exploser, libérant ainsi une épaisse fumée rouge.
Les poumons envahis par le gaz, Malfoy avait la tête qui lui tournait. Il s'appuya contre le mur, sa vue se brouilla et il se sentit sombrer peu à peu dans les ténèbres.
- BANDE D'INCAPABLES ! Et ça se dit des Aurors ! Mon œil ! Des manchots plutôt, doublés d'un QI d'huîtres en plus ! Silence Galaad ! Je n'ai pas fini !
Artémis et Drago se regardèrent : lorsque le commandant Guedon était lancée, cela pouvait durer longtemps. Sandra semblait particulièrement remontée, elle faisait les cent pas dans la salle de réunion tout en déversant un flot de remontrances et d'insultes sur la cinquantaine d'Aurors présents.
-Même pas capable de réussir un simple exercice ! Arrêter vingt Mangemorts repliés dans une maison d'où ils ne peuvent sortir, bloqués par une suspension temporelle, ce n'est quand même pas la mer à boire !
Pas la mer à boire ! J'aurais bien aimer l'y voir !
Artémis se mit à observer l'ensemble de ses collègues. Ils n'avaient pas fière allure avec leurs vêtements lacérés, tachés de peintures jaune, rouge ou verte suivant les sorts reçus, les baguettes détruites, perdues ou salement amochées. Certains arboraient des bleus sur le visage et des coupures, l'infirmerie s'étant contentée de soigner les plus grosses blessures comme les jambes cassées. Soit disant qu'elle avait trop de travail pour s'occuper de petits bobos que des sorciers adultes pouvaient très bien guérir seuls.
- Vingt-deux morts ! Quinze blessés ! Seulement cinq otages libérés et neuf Mangemorts abattus ! Encore heureux que ce soit un exercice et non une véritable attaque, sinon cela aurait été un carnage !
Sandra prit une liasse de papier et se mit à lire :
- Résumons : l'équipe 1 s'est fait rétamer dans le jardin par cinq Mangemorts en vadrouille. Lucie, Gabriel et Samuel ont été " tués " par deux métamorphes…
-D'ailleurs Commandant, j'ai une réclamation. Commença Lucie.
-Quoi ? Aboya Sandra.
- Pourrait-on mettre des protections sur les griffes des métamorphes, par exemple des sortes de gants ? Vous savez qu'ils sont contagieux sous leur forme animale et comme ils ont souvent faillis nous griffer. Enfin si cela ne vous dérange pas. Ajouta la jeune femme sous les regards furieux du commandant. Mais se fut William qui prit la parole :
- Des gants pour les griffes ! Pourquoi pas des chaussons tant que vous y êtes ! Pas questions que je me ballade en chausson pendant les exercices ?
- Ecoute William, je t'aime bien mais je n'ai pas envie de me mettre à hurler à la lune une fois par mois seulement parce que j'ai eu la malchance de tomber contre toi lors d'un entraînement.
William se tourna vers Sandra, le regard suppliant : -Commandant ?
- Ce n'est pas le moment de discuter de ça ? Répliqua Sandra. Silence Lucie. J'en toucherais un mot au service technique, on verra ce que l'on peut faire.
-Mouais ça sera comme sous Voldemort : " désolé, mais il n'existe aucun sort imparable contre les métamorphes. Eviter de vous entraîner sous cette forme … " et patati et patata !
-J'ai dis que j'en parlerais. Votre idée est à creuser. C'est à se demander à quoi ils sont payés au service technique pour ne pas avoir eu l'idée avant !
Lucie s'appuya contre le mur, une moue dubitative sur le visage.
-Et arrêtez de bouder, j'en ai marre de vos enfantillages ! Et ça s'adresse à tout le monde. Ajouta le commandant en observant ses hommes. Cet exercice a été truffé d'incongruités : lancer de bombes à bouse, baguettes trafiquées : on a eut droit à toute la gamme Weasley, des baguettes se transformant en poulet à celles explosives…
- Et acharnement systématique et sans aucune raison. Ajouta Drago.
- Pardon !
- Je dis que quelques un d'entre nous se sont acharnés sur Vanessa et moi sans raison.
-J'y venais : les entraînements ne sont PAS fais pour régler vos petits différents ! J'attends plus de professionnalisme de votre part ! Et plus d'efficacité aussi : Salisbur, Fowl, Smith et…quelques autres se sont fais descendre par un Avada ! Lin, Malefoy et leur équipe par une bombe rouge ! Vous trouvez ça normal ? Moi pas ! C'est à se demander comment une telle bande d'imbéciles a pu se battre contre Voldmort et ses sbires, survivre et le tuer ! …Et cessez de trembler lorsque je prononce son nom ! LIN ?
-Oui, chef ?
-Vous n'étiez pas chargé de briffer les petits nouveaux ?
-Si, mais…
-Alors recommencez ! Je n'ai pas besoin de peureux dans mon équipe qui font dans leur culotte lorsque je prononce le nom de Voldemort ! S'ils ont si peur d'un nom, qu'est-ce que cela sera sur un champ de bataille ? Je ne veux pas les revoir temps qu'ils ne seront pas capables de tuer un homme en le regardant dans les yeux !
Un murmure désapprobateur parcourut la salle. Drago se racla la gorge et prit la parole :
-Commandant, avec tout le respect que je vous dois, ce n'est pas un peu exagéré ? Nous ne sommes pas des Sluaghs
-Et bien devenez-le ! On va bientôt devoir se battre. Et contre les pires " rejetons " de Voldemort ; maintenant qu'il est mort, les Mangemorts " modérés " sont soit en prison, soit en liberté où ils se font oublier, il ne reste à se battre que les extrémistes. Ce ne sont pas des enfants de cœur ! Ils n'hésiteront pas à vous tuer, eux ! Alors on continue les exercices jusqu'à ce que vous soyez opérationnels. Vous recevrez vos affectations demain. Prochain entraînement vendredi. Maintenant SORTEZ TOUS !
Artémis, Drago et William se retrouvaient dans les couloirs du ministère de la Magie, tentant de reprendre contenance après s'être fais congédier par Sandra.
-Elle est sacrément remontée. Dit Artémis.
-Pas étonnant, vu notre prestation.
-Moi, j'ai bien aimé. Je me suis bien amusé. Déclara William.
Drago regarda le visage souriant de son ami : -Toi ! Attends un peu que l'on change d'équipe ! La prochaine fois que je joue un Mangemort, tu me le payeras !
-Ce que tu peux être rancunier !
-Tu n'y es pas allé de main morte, je te signale ! S'écria Artémis. Tu m'as lacéré le pantalon, un peu plus et j'étais bon pour me transformer en léopard à chaque pleine lune !
-Tu exagères ! Répliqua William
-Pas du tout ! Tu imagines la tête des enfants, si cela m'arrivait !
-Moi, j'imagine surtout la tête d'Holly. Déjà qu'elle ne s'est toujours pas remise d'avoir appris que tu étais un sorcier et un Auror. Alors une boule de poils dans son lit tous les mois, c'est certain, elle nous fait une attaque cardiaque. Ajouta Drago en éclatant de rire, ce qui énerva Artémis.
-Ce n'est pas amusant !
- Bien sûr que non. Dit William, en tentant de réprimer un sourire, puis regardant ses vêtements, il fit la moue et ajouta : Partez sans moi, les amis, je rentre me changer. On se retrouve au manoir.
Sur ce, il s'éloigna en direction des cheminées publiques. L'œil brillant, Drago se tourna vers Artémis.
-Tu tiens vraiment à prendre une cheminée ?
-Pourquoi ?
-Je viens d'acheter le nouveau Nimbus. Tu le verrais, il est génial, avec une prise au vent nulle et une de ces maniabilités !
Artémis sourit, amusé : -Et bien sûr tu es venu avec ? Drago tu es vraiment impossible ! Tu ne peux pas t'empêcher de frimer.
-Je ne frime pas ! Se récria Drago vexé. Ce n'est pas de faute si tout le monde jalouse ma fortune.
- Si tu évitais de la montrer aussi, cela résoudrait peut-être les choses.
Drago était sur le point de dire ce qu'il pensait de ses théories à son ami, lorsque quelque chose attira son attention, ou plutôt quelqu'un : une jeune femme rousse d'une vingtaine d'année, vêtue de la robe des sénateurs et portant des dossiers sous le bras s'avançait vers eux. Le visage d'Artémis se ferma, il se raidit et ne répondit pas au salut de la jeune femme qui lui tendait la main.
- Que me veux-tu ?
La jeune femme perdit son sourire et soupira.
-Tu es impossible Artémis, on pourrait croire pourtant qu'après deux ans tu aurais cessé tes enfantillages…bonjour Drago.
- Bonjour Sonia. Comment vas-tu ? Lui répondit Drago en lui faisant un baisemain.
-Très bien, merci. Pourrais-tu convaincre mon cher ex-époux d'arrêter de me faire la tête à chaque fois que je le croise ?
-Ca, c'est malheureusement impossible. Tu le connais, il est si orgueilleux, et je le comprends quand on voit ce qui s'est passé.
-Tu n'as qu'à faire une proposition de loi sur le sujet. Ajouta Artémis d'un ton sarcastique.
-Toujours aussi aimable à ce que je vois.
Artémis eu un sourire méprisant : -Que veux-tu, quand il s'agit de toi je n'ai pas vraiment envie de rire... vomir serait un terme plus exact.
- Si tu uses de ce ton avec Short, je ne m'étonne plus que tu l'as dégoutte.
Artémis pâlit et serra les dents. La jeune femme eut un sourire de triomphe.
- On en vient enfin à la raison de ta visite.
-Ne te crois pas si important, je ne suis pas venue pour ça, mais que veux-tu, votre histoire et le mail de Demon ont fait le tour du ministère. Les FAR ne tarissent pas " d'éloges " à ton sujet. Alors, quel effet cela fait-il de voir son vrai visage révélé au grand jour sur le net ?
Puis se tournant vers Drago :- Thomas voudrait que tu viennes à la soirée qu'il donne pour sa promotion, le week-end prochain. Ta présence nous ferait plaisir.
Cette dernière phrase détourna la colère d'Artémis.
-Thomas. Bien sûr, tu es toujours avec ce petit con.
-Au moins lui vient d'être promu ministre. Il ne risque pas de finir à Azkaban.
-Ca, ce n'est pas si sûr. Marmonna Drago.
- Ministre ! Encore une erreur administrative due à ton père je présume. Il a soudoyé qui cette fois ? C'est vrai que cela fait mieux de dire que son beau-fils est Ministre plutôt qu'Auror. Persifla Artémis.
- Tu avais les capacités pour le devenir Artémis ! Si tu t'étais intéressé un peu plus à la politique et un peu moins à la mafia, tu aurais pu faire carrière et moi avec ! Tu manques d'ambition Arty, c'est pour ça que cela n'a pas marché entre nous.
- Si tu avais pensé un peu plus à ta famille et un peu moins à ton travail, ça aurait peut-être mieux marché
-Bien sûr, c'est de ma faute, c'est toujours de ma faute. Désolé, de ne pas avoir la même vision de la famille que toi mais ma vision de l'épouse idéale ne se limite pas attendre à la maison que tu purges une peine de prison pour association de malfaiteurs ou à passer son temps à attendre que tu daignes revenir à la maison.
-Et cela te donnait le droit de coucher avec…avec ce type.
- Mais je te rappelle que si TU n'avais pas passer tout ton temps à manigancer des affaires illégales, si TU n'étais pas poursuivi par la police moldue tous les quatre matins, si TU t'étais occupé un peu plus de moi, je serais peut être resté plus longtemps, je n'aurais pas été chercher ailleurs ce qui me manquait à la maison.
-Je vois. Ça a sert à rien de discuter avec toi. Tu as TOUJOURS raison, n'est-ce pas ?
Sonia le regarda, l'air peiné :
-Non, pas toujours Artémis. Loin de là, tu peux me croire : je me suis bien mariée avec toi. Mais si tu ne tiens pas à ce que cela finisse de la même manière avec le sergent Short, tu ferais mieux de m'écouter. Tu appelleras à la maison Drago, n'oublie pas : la semaine prochaine.
Les deux hommes la regardèrent s'éloigner.
-Sincèrement, je ne comprends comment tu as pu l'épouser.
Artémis haussa les épaules.
-J'étais jeune, je sortais juste de l'école des Aurors, elle était belle et sa force de caractère m'a impressionné.
-Son père a également une belle fortune.
-Crois le ou non, mais à l'époque je m'en foutais comme d'une guigne. Je l'aurais épousé même sans son père.
Artémis eut un sourire désabusé : -Ce que l'on peut être bête quand on est jeune.
Le sourire d'Artémis disparut devant le regard rêveur de Drago. Voyant l'air interrogateur de son ami, Drago sourit et dit : -Ne t'inquiète pas, je réfléchissais. Je te crois parfaitement quand tu dis que tu l'aurais épousé quelle que soit sa fortune.
Il s'arrêta soudain de marcher, les yeux écarquillés :-Et minute, c'est moi qui dit ça ! Je dois être malade ! Malfoy un romantique, qui l'eut cru ?
-Ne fais pas l'idiot, veux-tu. Nous savons tous les deux que tu es le plus romantique de la bande. Ne le nie pas, je te rappelle que c'est moi qui t'ai consolé lorsque Marie Morgan t'a plaqué. Je n'avais jamais entendu quelqu'un se lamenter autant !
Les deux Aurors marchèrent quelques instants en silence, perdus dans leurs pensées.
-C'est Ginny, hein ?
-Pardon ! S'exclama Drago, un peu perdu.
-C'est bien à Ginny que tu pensais tout à l'heure lorsque tu parlais de la fortune d'une femme. Elle semble avoir pris ses aises au manoir. Je ne suis pas stupide et Holly me l'a confirmé.
Artémis arborait maintenant la même attitude qu'en parlant avec sa femme : une certaine raideur de son corps, le ton soudain plus sérieux et plus agressif et surtout une petite lueur au fond des yeux qui semblaient dire " Attention mec, fais gaffe à ce que tu vas dire, je peux devenir dingue ", à laquelle Drago ne prêta pas attention.
- Ginny ? Peut être bien. Mais bon, tu sais que ce n'est pas la seule femme désargentée qui me tourne autours. Répliqua-t-il d'un ton badin. Et puis, après tout que veux-tu construire de sérieux avec une journaliste fouille merde, surtout avec un caractère pareil !
Avant que Drago n'ait eu le temps de réagir, Artémis l'agrippa par le col et le plaqua contre le mur.
-Ecoute-moi bien Drago : si jamais tu t'avises de lui faire du mal, de lui briser le cœur ou tout autre connerie dont tu as l'habitude, amis ou pas, je te le ferais payer. Tu m'as compris ?
-Lâche-moi tout de suite Artémis. Répliqua Drago d'une voix glaciale.
Les deux restèrent ainsi quelques secondes à se fixer mutuellement, menaçants, jusqu'à ce qu'Artémis lâche Drago. Ce dernier rajusta sa robe tandis qu'Artémis demandait :
- Ron est au courant ?
- Pas encore.
-Cela m'étonnait aussi qu'il n'ait pas encore débarqué au manoir en hurlant !
Artémis se passa une main dans les cheveux, arborant un air fatigué.
-Tu vas voir que cela va encore être de ma faute.
-En parlant de ça ...Expelliarmus !
Artémis fut projeté contre le mur par la violence du sort. Un peu groggy, il tentait de se relever tandis que Drago rangeait sa baguette.
- Ne t'avises plus jamais de me menacer Artémis, surtout pas concernant ma vie privée. Tu n'es ni le petit ami, ni la mère de Ginny, ni la mienne, encore heureux d'ailleurs, vu le mal que je me suis donné pour m'en débarrasser. Alors mêle-toi de ce qui te regarde. Ginny est assez grande pour se défendre toute seule.
Il tendit la main à Fowl et l'aida à se relever.
-Et si on rentrait maintenant ?
Manoir Fowl - peu après
Holly prenait l'air sur la terrasse lorsqu'elle aperçut l'objet. Au début il ne s'agissait que d'un point noir à l'horizon, puis au fur et à mesure que l'objet se rapprochait, les contours devinrent plus distincts.
Elle reconnut tout d'abord la forme d'un balai qui volait au-dessus des nuages, dont elle crut que le conducteur était soûl tant le balais se déportait au gré du vent. Puis elle distingua nettement deux petites silhouettes.
Le balai volait droit sur le manoir et ne semblait pas vouloir s'arrêter. Or Artémis était parti en cheminée ce matin, soit disant pour un entraînement au ministère. Ce qui était certain en tout cas c'est qu'il n'avait pas assuré ses cours de la journée à Poudlard. Bref Holly n'attendait personne par voie aérienne et le comportement du conducteur commençait sérieusement à l'inquiéter. Elle s'interrogeait sur l'éventualité d'une attaque aérienne ou d'un commando suicide sur le manoir lorsqu'elle crut reconnaître l'une des voix portées par le vent. Le balai était maintenant au-dessus du parc et volait à toute vitesse vers le manoir, plus exactement vers le toit. Lorsqu'il passa au-dessus d'elle, avant d'aller se crasher sous les combles dans un vacarme de vitres brisés, Holly reconnut Drago et Artémis, ce dernier hurlant :
-Nom d'un vampire ! Drago redresse, redresse. On va s'écraser…aaaaaaaaaaah !
Puis plus rien.
-Toi et ton foutu Nimbus ! On n'achète pas un balai de course quand on ne sait pas conduire !
Artémis s'extirpa du tas de gravats et observa les dégâts : sa salle d'atterrissage était foutue. La verrière était brisée, des éclats de verre jonchaient toute la salle. Son établi était renversé et son matériel de Quidditch éparpillé aux quatre coins de la pièce. Contre le mur du fond se trouvaient Drago et son balai ; Son vol s'étant terminé dans le mur en pierre, le balai était brisé et son propriétaire ne se semblait pas en meilleur état : tout comme Artémis il arborait de nouvelles coupures dues au passage à travers les vitres.
La porte s'ouvrit à la volée sur une Holly échevelée et essoufflée.
-Que s'est-il passé ? Vous allez bien.
-Impec. Ironisa Artémis. Juste des coupures mais je commence à avoir l'habitude.
Drago se releva :-Je te promets que je n'y comprends rien. On a dû enchanter mon balai, je ne vois que ça. Ce matin, il marchait très bien.
-Enchanter ton balai ! Tu n'avais pas mis de protections. S'écria Holly.
-Bien sûr que si !
Drago soupira et jeta un coup d'œil navré à son balai : -Un si beau Nimbus ! C'est désolant !
-On le réparera ton bout de bois. Maugréa Artémis. En attendant, je vais me soigner. Holly, tu peux faire quelque chose s'il te plait ?
Il désigna la pièce d'un geste de la main.
-Bien sûr. Marmonna Holly. La servante va tout réparer ! Reparo !
Une fois la verrière remise en place, Holly sortit à la suite des sorciers laissant à Artémis le soin de faire lui-même le reste du rangement.
Artémis et Drago se tenaient dans le grand salon, une bouteille de désinfectants à la main et un coton dans l'autre. A côté d'eux Holly fouillait dans la trousse à pharmacie à la recherche de pansements.
-Désolé mais il ne reste plus que des fantaisies. Vous voulez les quels : les pansements petite sirène très colorés mais immobiles ou ceux avec des joueurs de Quidditch qui bougent et tout et tout ?
Artémis jeta un regard peu amène à Holly, la soupçonnant de se foutre de sa gueule vu l'immense sourire éclairant son visage. Drago ne semblait pas de meilleure humeur.
-Ok, ok, les garçons. Il y a des dessins Pinocchio si vous préférez.
-Pas question que je touche à un seul de ces trucs moldus. Répliqua Drago, la voix glaciale. Un Quidditch me suffira amplement.
Une détonation se fit entendre plus loin dans le manoir.
-C'est sûrement William. Tu pourrais y aller Holly ?
-Nous sommes blessés. Ajouta Drago. L'elfe sortit en déclarant haut et fort que les sorciers irresponsables ne devraient pas avoir le droit de voler. Artémis soupira et fit un clin d'œil à Drago : -Enfin seuls.
Malefoy prit un air offensé :-Je ne suis pas celui que vous croyez, monsieur !
-Arrête ton char deux minutes Drago. Nous avons un problème.
Drago redevint tout de suite sérieux.
-Tu veux parler de Sofia, n'est-ce pas ?
Artémis acquiesça : -Nathanaël m'en a parlé lors de l'exercice. J'ignore ce qu'il sait mais il a tenté de me tuer. Enfin je crois. Tu as rencontré ses copains ?
-Pareil, ils ont essayé de me blesser. Je ne pense pas qu'ils voulaient nous tuer. Seulement nous faire peur.
-C'est réussi. Ils m'inquiètent. Qu'est-ce que l'on fait ?
-On attend et on voit venir. S'il ne s'agit que de cette bande de petits rigolos, il y a un moyen de les faire taire, si cela vient de plus haut, on avisera.
-Je ne crois pas que la police des polices soit déjà au courant, sinon …
La porte se rouvrit sur William et Holly.
-Quelle tête de déterré vous faîtes !
-Ils se sont pris un mur. Expliqua Holly.
-Tu n'aurais pas autre chose à faire Holly ? S'énerva Artémis. Je ne sais pas moi : faire tes devoirs, faire hurler Daemon, faire la vaisselle, que sais-je !
-Tu fais bien de me le rappeler. J'ai justement un planning de séduction à peaufiner. J'y vais de ce pas. Elle embrassa sur la joue Artémis qui avait déjà perdu pas mal de couleurs et sortit. Drago se pencha sur Artémis, un rictus aux lèvres : - Un planning de séduction ?
-Mêles-toi de ce qui te regarde blondinet !
Toujours souriant, Drago s'adossa au fauteuil : -Bien sûr, comme toi avec mes histoires de cœur.
-Drago, ferme-là ! Laisse Artémis un peu tranquille, j'en ai encore de besoin ! Déclara William en s'asseyant.
-Merci pour ton amitié désintéressée, William ! Ca me fait chaud au cœur. Ironisa Artémis. Finis de rire, tu as réussi à obtenir des renseignements ?
William secoua la tête en signe de négation.
-Nada ! Tania a fouiné partout, elle n'a pas réussi à obtenir une seule information fiable! J'ai l'impression que nos supérieurs font des efforts pour une fois : peu d'infos ont filtré et encore, il faut vraiment connaître les réseaux pour les obtenir.
-Accouche, Willy ! S'énerva Drago.
-J'y viens, calme-toi. J'ignore quand aura lieu l'intervention, ce qui est certain c'est que tous les services des Aurors seront réquisitionnés, ainsi que la nouvelle alliance inter espèce. On parle même des Sluaghs. Ils veulent frapper vite et fort pour en finir avec Pike et ses associés!
-Génial ! maugréa Artémis. Cela nous avance beaucoup.
-On a vraiment aucune idée des personnes ou des sites qui seront attaqués ? Ajouta Drago.
William soupira.
-Le plus simple, Drago, se serait que tu cesses toute activité avec tes contacts à risques…non ! Le mieux se serait même que tu cesses toutes activités illégales dans les mois qui viennent.
-Tu es dingue ! S'exclama Drago.
-Pas du tout ! Tant que l'on ignore quels sont tes contacts mêlés de près ou de loin avec les Mangemorts et avec l'opération qui se prépare, il vaut mieux être prudent. Admit Artémis. Tu ne voudrais pas finir à Azkaban après toutes ces années à cause d'un manque de prudence ?
-Ca va, j'ai compris ! Je fais le ménage dès que je rentre.
-N'empêche, si tu m'avais écouter…Commença Artémis.
-C'est bon ! Hurla Malfoy. On a compris que tu as encore assez de principes pour ne pas traiter avec ce genre d'individu.
Artémis haussa les épaules et resta coi. Un silence s'installa, chacun étant perdu dans ses pensées.
-Tu te rappelles cette soirée, lors de la sorcière partie ? Demanda William.
-Je ne suis pas près de l'oublier ! Répliqua Drago, tandis que son visage se déridait.
-Je ne te parlais pas espèce d'obsédé !
-Sois plus précis, comment veux-tu que je devine ?
Fowl prit la parole : - Oui. Pourquoi ?
-Holly avait alors parlé d'un certain Julien…
-Justin. Rectifia machinalement Artémis.
-…disant qu'il était, je cite, " leur meilleur chasseur ", tu devais m'expliquer.
Artémis haussa les sourcils : -J'ai oublié ! Désolé. C'est simple, les chasseurs sont les assassins " attitrés " des FAR.
William en resta bouche bée : -Tu peux me répéter ça ? Ce n'est pas possible !
Drago lui ne montra aucun signe d'étonnement tandis qu'Artémis se lançait dans des explications.
-Tu n'as tout de même pas cru au baratin des politiciens sur cette société " idéale qui doit nous servir de modèle ", " merveilleuse "…
-Ca va, je ne suis pas demeuré, non plus. Se renfrogna William.
-On ne dirait pas. Déclara Drago.
-Continue comme ça et c'est mon poing dans la figure qui te dira quelque chose.
-On se calme ! s'écria Artémis. Ce n'est pas parce que tes affaires battent de l'aile que tu dois te défouler sur nous, Drago !…Les chasseur sont aux FAR ce que les Sluaghs sont aux Aurors : des troupes de choc, n'existant pas officiellement, connues de peu de personnes et ayant pour missions de s'occuper des " affaires délicates " : élimination d'opposants, de terroristes, espionnage…bref tout ce qui comporte une part d'illégalité. En absence d'interventions, ils travaillent dans les autres secteurs.
William lui jeta un regard suspicieux : Si ces troupes sont si secrètes, comment les connais-tu ?
Artémis un air étonné, comme si la réponse allait de soi.
-Normal, ils ont essayé plusieurs fois de m'envoyer les chasseurs pour régler mon compte. Ils sont toujours tomber sur un os.
Artémis ponctua sa déclaration d'un clin d'œil à ses amis. Drago prit la parole :
-Alors, ce sont des tueurs.
-Yes.
-Des assassins sans foi ni loi…
-Un peu exagéré, mais l'idée est là.
-Se riant des lois…
-…et tuant sans se poser trop de questions. Compléta Artémis.
Drago eut un sourire sans joie.
-Et bien ! Entre nous, les chasseurs et les Sluaghs, cette mission va être un beau ramassis de salauds.
-Ca promet. Soupira William.
Manoir Malefoy- Bibliothèque- Plus tard dans la soirée.
Enfin rentré ! Plus de cadavres, plus de dossiers ! La Paix !
Mais une fois la fumée de la cheminée dissipée, Drago vit soudainement apparaître Ginny. Elle se tenait au centre de la pièce, une pile d'assiette dans les mains et plusieurs autres pièces d'argenterie sur la table derrière elle. Son visage furieux n'annonçait rien de bon. Effectivement, avant que Drago n'ait eu le temps de dire un mot, les assiettes vinrent s'écraser autours et sur lui. Ginny lançait la vaisselle avec autant de dextérité qu'elle ne déversait son flot d'insultes et de reproches.
- Espèce de Salaud ! De sale hypocrite ! Et dire que je t'ai fais confiance ! Autant accorder son pardon a un Mangemort multirécidiviste ! Ma mère avait raison : ne jamais faire confiance à un Malefoy ! Mon père aussi avait raison ! Et Ron ! Et Hermione !…
Tentant d'éviter le flot de vaisselle, Drago essayait de la raisonner, tout en se rapprochant.
-Ginny, calme-toi !…Si tu m'expliquais un peu au lieu de brailler…aie
Une assiette bien lancée venait de percuter son torse, le poussant à se cacher derrière le canapé. A force de prendre des coups depuis ce matin, le corps de Drago commençait à hurler de douleur, et les jets de vaisselles ne risquaient pas d'arranger les choses.
-Claire BODIN, ça te rappelle quelque chose ?…et je ne braille pas !
Claire ? Claire ? Qui c'est celle là ?
Drago cogitait à toute vitesse, tentant de se remémorer le nom de ses anciennes maîtresses, ce qui était loin d'être simple.
Ah, oui ! L'assistante du docteur Valentin !
-Ecoute, ce n'est qu'une infirmière ! Hurla Drago par-dessus le dossier du canapé. Elle s'occupe des soins d'Holly…aie…elle a du se tromper de numéro, c'est tout…mais aie…tu vas arrêter tes gamineries…et lâche cette théière…mais pas sur moi !
Complètement givrée !
-Me prendrais-tu pour une idiote, par hasard Malfoy ? Tu en connais beaucoup toi des infirmières qui donnent des rendez-vous à leurs clients pour passer une soirée au Moonny, en les appelant Drago ? Et qui le remercie pour la merveilleeeeeeeeuuuuse soirée qu'elle a passé la dernière fois ?
Bon, d'accord, je n'en connais aucune autre !
Penser à mettre un code sur ce foutu répondeur !
Un coup d'œil par-dessus le canapé, lui appris que la réserve de munition de Ginny commençait à donner des signes de faiblesses : il ne restait plus que deux soupières et un service à café qui à eux seuls valaient une petite fortune, sans compter la valeur sentimentale (c'était avec ce service que Narcissia avait empoisonné sa cousine Jézabel pour une histoire de viager et d'époux infidèle à ce qu'avait compris Drago. Bref une longue série d'anecdotes était liée à cette vaisselle). Drago sauta par-dessus le canapé, prit sa baguette en hurlant " Accio soupière " arrachant ainsi la soupière des mains de la sorcière et n'eut que le temps de la poser sur le canapé avant de se ruer à la suite de Ginny dans le petit salon attenant.
Drago évita de justesse le pot de fleur lancé par Ginny mais se prit la table de salon. Réprimant un juron, Drago se frotta la jambe et lança un coup d'œil furieux à la jeune femme de l'autre coté du fauteuil.
- Tu n'as pas un peu fini tes enfantillages ?
- Par ce que se faire tromper tu appelles ça un enfantillage ?
Avant que Drago ne puisse répondre, elle attrapa une urne funéraire sur le montant de la cheminée.
-Je te préviens : si tu t'approches de moi, tu peux dire adieux à tonton Gabriel ! Je fais exploser cette urne !
Impassible, Drago s'approcha.
-Attention ! Encore un pas et tu vas trouver des morceaux de tonton partout dans la pièce !
-Vas-y, fais-le, je m'en fiche complètement, les elfes nettoieront !
-Très bien, je t'aurais prévenu…ça, c'est pour Claire !
D'un geste brusque Ginny lança l'urne sur le sol tandis que Drago la ceinturait et finit par lui prendre les poignets et lui croiser les bras dans le dos, tout en lui murmurant à l'oreille :
-D'accord, tu es jalouse, ça je veux bien le comprendre. C'est même extrêmement flatteur, mais…
Ginny se débattait en vain pour lui faire lâcher prise.
-Je ne suis pas jalouse ! Seulement furieuse…et lâche-moi !
-Quand tu te seras calmée !
-Je suis calme ! Hurla Ginny.
-Ben voyons, quel énorme mensonge.
Puis observant la pièce autours de lui, il ajouta : -Tu étais obligé de massacrer mon argenterie ?
- Tu t'amuses avec mon cœur alors je te rends la pareille ! Comme tu tiens plus à tes Gallions qu'aux femmes, je massacre ce qui coûte cher. Estime-toi heureux que je n'ai pas trouvé ton nouveau balai !
Drago maugréa, la retourna vers lui, mit ses mains en coupe autours du visage de Ginny et la fixa droit dans les yeux.
-Ecoute-moi bien espèce d'idiote : je t'aime mais ne pousse pas le bouchon trop loin. La journée a été assez dure sans que tu t'en mêles alors explique-toi calmement.
Se rendant soudain compte de l'état de Drago, la morgue de Ginny baissa d'un cran :
-Que t'est-il arrivé ? Tu t'es battu ? Tu es blessé.
-Il y a un peu de ça. Nous avons eu un entraînement et tout ne s'est pas passé comme prévu.
Ginny se mit à faire des allers et retours dans la pièce, tout en gesticulant.
-En rentrant du travail, j'ai trouvé ce message sur ton répondeur… de cette fille. Je sais que l'on ne s'est rien promis mais j'ai vu rouge, alors qu'en en plus les Aurors ont débarqué …
Drago sursauta : -les Aurors ? Quels Aurors ?
-Deux hommes du ministère, ils enquêtaient sur un réseau de contrefaçon.
-Quel rapport avec moi ? Et pourquoi des Aurors ?
-C'est ce que je leur ai demandé mais ils ne sont pas trop loquaces. Selon eux, quelques Aurors français et britanniques seraient concernés alors le Bureau a pris en charge l'affaire. Ils voulaient des renseignements sur toi et Arty : où étiez-vous ces dernières semaines ? Connaissiez-vous un certain marquis de Sofia…j'ai essayé de prévenir quelqu'un chez Arty mais personne ne répond.
Ginny se rapprocha de Drago. Ce dernier s'était assis sur le canapé, l'air préoccupé.
-Drac, qu'est-ce qui se passe ?
-La police des polices, Ginny, voilà ce qui se passe.
-Et alors, ce n'est pas la première fois qu'elle vous soupçonne toi et Arty.
-Oui, mais cette fois, ils ont été trop rapides. Sang de Vampire ! Quelqu'un les a briefés. Mais qui ? Je croyais avoir pris toutes mes dispositions.
Voyant l'inquiétude de la jeune femme, l'expression de Drago se radoucit. Il la prit par les poignets et l'attira à lui, la prenant dans ses bras. Il l'embrassa sur les cheveux.
-Ne t'inquiètes pas. On s'en sortira. Il va juste falloir être un peu plus prudent ces prochaines semaines, c'est tout.
-Tu crois qu'ils me soupçonnent.
-Aucun risque. Tu n'es pas concernée par cette affaire. Quant à l'infirmière, ce n'est rien du tout. Je l'ai rencontrée lorsque Holly était encore à l'hôpital. Je suis sorti un soir avec elle et cela en est restait là. C'était avant de sortir avec toi.
Drago l'embrassa doucement.
- C'est toi que j'aime et c'est tout ce qui compte, non ?
La jeune fille resta silencieuse tendis que Drago caressait machinalement le velours de sa robe.
-Je ne t'ai pas tout dit : ma mère a appelé.
-Qu'est-ce qu'elle voulait ? Lui demanda Drago tout en l'embrassant dans le cou.
-Elle fait un repas de famille ce week-end…elle voudrait me présenter quelqu'un : un collègue de travail à Ron. Un garçon bien à ce qu'il paraît.
A ces mots Drago cessa son manège, l'air grave, continuant à serrer Ginny dans ses bras. Celle-ci fuyait le regard de son amant.
-Que lui as-tu répondu ?
-Que j'allais venir.
-Seule ?
-Je n'ai pas précisé.
-Et tu comptes faire quoi avec ce garçon ?
-Qu'est-ce que cela peut bien te faire ? S'emporta Ginny. Elle le regardait maintenant avec un air bravache, une lueur de défi dans le regard. Après tout, c'est toi qui refuses de s'étendre sur notre relation ! Ecoute, je ne sais plus sur quel pied danser avec toi. Cela va faire un mois que l'on est ensemble, je passe mes jours et mes nuits au manoir et j'ai envahi ta salle de bain et ton armoire, mais nous n'avons jamais parlé de ce que l'on allait faire de cette situation. Est-ce qu'il s'agit d'un début de relation ou bien juste de sexe : coucher ensemble vite fait de temps en temps entre deux autres amants ?
Ginny s'arrêta soupçonneuse.
- Qu'as-tu à me regarder comme ça ?
Effectivement Drago l'observait maintenant rêveusement. Devant l'expression soupçonneuse de son amante, il sourit.
-Ce que j'ai ? C'est simple. Tu vas appeler ta mère et lui dire de décommander ce garçon.
-Comme ça ? Juste parce que tu le désires, tu crois qu'elle va le faire ? Que je vais le faire ?
-Oh, oui ! Par ce que tu vas lui annoncer que tu viens accompagnée.
Ginny écarquilla les yeux tandis que Drago continuait.
-Je crois qu'il est temps que t a famille apprenne à compter avec moi. Je n'allais pas te laisser compter fleurette à tous les bellâtres du ministère !
Je posterais les prochains chapitres au mois d'août, je ne donne pas de date précise car je ne suis pas sûre de la tenir (plaignez-vous à ma sœur et aussi à mon inspiration ,)Ce qui est certain, c'est que l'histoire sera bouclée à la fin du mois, j'ai déjà écris deux chapitres, il ne m'en reste qu'un (il est très long !).
Réponses aux reviews :
Alex : Que dire ? Merci de ton assiduité et de tes remarques, peut être.
ginnylafurie : merci pour ta review ! je te remercie pour ce joli compliment : j'adore les experts et NCIS (et Elizabeth George aussi mais je m'éloigne du sujet) alors si ma fic t'y fais penser, je trouve ça génial !
