Yo!

J'ai le plaisir d'accueillir un 2e lecteur (ou plutôt commentateur en réalité, je regarde pas les stats de la fic pour connaître le pourcentage de lecteurs silencieux) régulier pour cette fic, me voici donc joie 3

Comme prévu, j'ai plus d'avance. J'ai un peu continué le chapitre 28 mais pas des masses, donc on verra bien! En attendant il faut que je me concentre sur NF pour être à l'heure lundi prochain =P

Bonne lecture! :)


Chapitre 27 : Médecin


-Conan-kun ! Conan-kun !

Les appels incessant le firent gémir, mécontent. Il ressentait de la douleur, alors qu'il ne ressentait rien juste avant. Pourquoi est-ce que ça ne pouvait pas juste continuer ainsi ?

-Ah, il bouge !

-Mais laissez lui un peu de place bon sang, il ne peut même pas respirer avec vous tous agglutinés autour de lui !

-Tu peux parler le vieux, t'es pas mieux que nous.

-Je suis son responsable je te signales, bien sûr que je dois vérifier qu'il va bien !

-Chhht !

Conan cligna des yeux avant de les plisser devant la luminosité. Il fronça les sourcils, cherchant à reconnaître les voix, avant que peu à peu lumière ne se fasse.

-Ran…Neechan ?

-Hé ben enfin ! J'ai cru qu'on allait devoir dire au commissaire d'appeler une ambulance au lieu d'un docteur ! S'exclama le moustachu.

L'enfant toussa, la gorge sèche et irritée à cause du passage de la bile lorsqu'il avait vomi, puis il regarda autour de lui, surpris.

Il était toujours dans l'entrepôt afin d'être à l'abri du froid, allongé sur le canapé avec une veste d'adulte étalée sur lui, et on lui avait ramené ses chaussures. Les criminels devaient avoir déjà été arrêtés et emmenés car il ne les voyait nulle part.

Il n'était plus attaché. En voyant plus d'une personne sans manteau, il réalisa qu'un autre avait été placé sous lui par précaution au vu de l'état de saleté du canapé, et plusieurs visages étaient penchés sur lui, l'air rassurés. Amuro se tenait à l'écart mais le fixait également, et les policiers gardaient un œil sur eux, ayant visiblement déjà remarqué son réveil.

Le garçon voulu se redresser pour s'asseoir mais il laissa échapper un gémissement de douleur en portant la main à son ventre, grimaçant.

-Hé là, doucement ! Les ravisseurs t'ont beaucoup malmené. On a trouvé des traces de sang, et même du vomi correspondant à notre repas du midi… Commença Heiji.

-Hm ! Oui bon, ça va, tu n'es pas obligé de nous faire un dessin non plus, l'interrompit Kazuha.

Le simple souvenir du coup qui l'avait fait régurgiter son repas suffit à lui donner un haut le cœur, et il mit sa main devant sa bouche, comme prit de nausée.

-Ah, pardon pardon, j'aurais pas du dire ça ! Ça va aller ?

-Oui, ça… Ça ira, gémit Conan en toussant.

-On ne dirait pas à t'entendre, fit remarquer Ran avec une voix inquiète.

-Que… Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

-J'ai amené les lunettes à la police en vitesse, raconta le professeur en les rejoignant, et on a suivi le signal. Ils se sont mit en place et nous ont demandé de nous tenir à l'écart. Tu as eu droit à la totale, il y avait même des snipers de police postés aux alentours ! Heureusement, le plus jeune des coupables semblait avoir perdu toute motivation, surtout quand il t'a vu perdre connaissance juste après l'annonce de la police, et couplé à l'intervention des inspecteurs, ils ont réussit à les faire se rendre sans soucis.

Oh ? Il avisa les inspecteurs Satô et Takagi qu'il apercevait plus loin, et promena son regard sur le reste, se redressant très doucement et par étapes.

-Tu veux de l'aide ? Proposa Heiji.

-Non, ça ira ! S'affola Conan par réflexe avant de réaliser que la proposition venait de son ami.

Tant pis, au moins les autres trouveraient moins louche qu'il se retrouve logé à la même enseigne.

Voyant sa réaction et se rappelant l'incident de ce matin, couplé à son état actuel, tout le monde se recula doucement pour lui laisser de l'espace.

-Je vais prévenir le commissaire que tu es réveillé, lança Kogoro. Ne t'inquiète pas, il attendra sans doute plus tard pour prendre ta déposition. Ils sont sous les verrous maintenant, rien ne presse !

-J'ai prit la liberté de t'emprunter ton badge pour faire les quelques modifications que j'avais en tête en attendant les nouveaux, continua Agasa. Tiens ! Et je vais aussi bosser sur la conception d'une alarme pour prévenir de la présence de gaz sporofique assez tôt pour que vous puissiez ouvrir les fenêtres avant qu'il ne fasse effet.

-Il ne vaudrait pas mieux fabriquer des masques au cas où il n'y ai pas de fenêtre ouvrable à proximité ? S'enquit Kazuha.

-Plusieurs de ces gaz sont inodores, donc si tu ne sais pas que tu dois t'en protéger, avoir un masque ne servirait à rien, fit remarquer Amuro qui s'était un peu rapproché sans néanmoins oser se mettre au même niveau que les autres, lui aussi pour éviter une nouvelle crise de panique.

Conan promena son regard sur les gens l'entourant avant qu'il ne s'arrête sur le professeur. Ai ne semblait pas présente, mais vu la présence du membre de l'Organisation, même s'il s'agissait d'un infiltré, ça ne l'étonnait pas. Il y avait trop de monde pour qu'il lui demande s'il avait aussi prit en compte sa demande pour des vêtements ne se déchirant pas au passage de ses ailes, et il termina de s'asseoir doucement de lui même, retenant autant que possible les signes de douleur pour ne pas inquiéter les autres.

-Ah, le voici ! S'exclama Ran.

Elle se leva pour aller accueillir quelqu'un à l'entrée, sous le regard curieux de plusieurs personnes. Conan redressa la tête et se figea en voyant la lycéenne guider le docteur Araide vers lui.

-Qui est-ce ? Demanda poliment Kazuha.

-Un médecin que le commissaire a appelé dès qu'on a su où se trouvait le gamin, expliqua Kogoro en revenant vers eux. Vu qu'il a été frappé avant d'être enlevé et qu'il était déjà blessé de la veille, il trouvait ça plus prudent, et pensait que se serait moins traumatisant pour Conan d'avoir affaire à quelqu'un qu'il connaît et de ne pas avoir à aller à l'hôpital, d'après également les conseils de ces deux là, termina-t-il en désignant Heiji et Amuro.

Il parut ne se rendre compte qu'après coup qu'il avait dit tout ça devant l'intéressé et jeta un coup d'œil à l'enfant, qui ne semblait guère enchanté de la venue du médecin.

-Je… C'est vraiment obligé ?

-Oui Conan-kun, fit la voix mécontente de Megure alors qu'il s'approchait à son tour. Tu ne devrais pas nous cacher ce genre de chose, et d'après nos premiers éléments, tu as besoin de soins ! J'ai conscience que ça peut être difficile pour toi à cause de, hm, ce qu'il t'es arrivé et le traumatisme qui en a résulté, mais j'ai besoin que tu fasses un effort, d'accord ? Ce sera bénéfique pour tout le monde, pour te soigner comme pour rassurer tes proches et faire avancer l'enquête.

Le commissaire parlait clairement à une échelle plus large que la simple enquête qui venait de se conclure, mais Conan n'y réagit pas outre mesure et se contenta de hocher timidement la tête. Si la méthode douce ne marche pas, on essaie la méthode forte, hein ? Hé bien, il avait raison puisque ça semblait plutôt efficace pour l'heure… Du moment qu'ils ne se faisaient pas trop pressants. Megure se radoucit et lui demanda :

-Au fait, on entend clairement le ravisseur qui t'a enlevé à l'agence mentionner la blessure qu'ils t'ont faite hier, mais ils nient te l'avoir infligée, prétextant que tu te l'es faite tout seul en essayant de t'enfuir une première fois à ton réveil. C'est vrai ?

L'enfant hocha timidement la tête.

-Il y avait plein de trucs coupant, et il faisait sombre.

-Hm. Ça n'explique pas pourquoi ils semblaient vouloir éviter de la rouvrir. Concernant le motif de son enlèvement, vous avez réussi à avoir des nouvelles ? Demanda Amuro.

-Pas vraiment, répondit le policier en hochant les épaules. On a pas encore eu le temps de procéder à un interrogatoire complet, mais ils semblent assez évasif de ce que j'ai entendu jusqu'à maintenant. La vengeance était clairement une partie du mobile d'après l'enregistrement et ses blessures. Leurs téléphones et ordinateurs ont été saisis, mais ils semblent avoir effacé leurs traces et re… Remit à neuf leurs appareils juste avant de se rendre.

-Ils les ont formatés ou remit en configuration d'usine ? Clarifia Heiji.

-Oui, je crois que c'est ça.

-C'est quand même bizarre ça. Ils devaient vouloir cacher quelque chose.

-Ils ont juste paniqué en réalisant être cernés avant de comprendre que c'était peine perdue ! S'exclama Kogoro. Ou alors ils pensent qu'en effaçant les preuves et s'ils s'entêtent à ne rien dire, ils prendront une peine plus légère.

-S'il vous plaît, j'aimerais avoir un peu de place ! Fit soudain la voix du docteur Araide.

Tout le monde parut surpris de le voir, ayant oublié sa présence vu qu'il avait mit un moment à discuter avec Ran à l'entrée. Le groupe s'exécuta et se recula pour continuer à discuter plus loin, laissant le médecin travailler, seule Ran restant à proximité, ce qui n'empêchait pas les autres de leur lancer des coups d'œils par intermittence, en particulier Amuro et Heiji.

Le docteur s'accroupit devant l'enfant en posant une trousse de matériel sur la table basse à proximité, heureusement habillé de vêtements civils, avant d'adresser un sourire à son patient.

-Bonjour Conan-kun. Ça fait un moment qu'on ne s'était pas vu ! Je suis désolé qu'on doive se revoir dans ces circonstances. Ran-san m'a raconté ce qui s'est passé. D'abord, tu peux me laisser examiner ton ventre ?

L'enfant recula légèrement en enserrant protectivement la zone en question, l'air plus boudeur que réellement effrayé cette fois.

-Non, il fait trop froid !

Araide avait patiemment attendu son accord avant de faire quoi que ce soit et il hocha la tête.

-C'est vrai qu'il fait frais par ici. Voyons… Que dirais-tu d'aller dans la pièce là haut ? La chaleur monte, il devrait y faire meilleur. Et ainsi, on sera un peu plus tranquille, rajouta-t-il avec un clin d'œil.

Est-ce qu'il avait comprit que la présence de témoins le gênait ? Le médecin avait toujours été très perceptif, en particulier en ce qui concerne les blessures, mais pas seulement. Conan hocha timidement la tête.

-Tu peux te lever ?

Le petit détective entreprit aussitôt de se mettre debout, mais avec moultes difficultés. Ran vola aussitôt à son secours, inquiète en le voyant faire.

-Tu ne veux pas que je te porte plutôt ?

-Laissez Ran-san. Je m'en occupe. Je reviendrais vers vous avant de partir pour vous tenir au courant, promis, lui assura-t-il avec un sourire rassurant.

-Euh… D'accord.

La lycéenne s'éloigna, rejoignant les autres, et Conan ne put s'empêcher d'en être rassuré. Il n'avait jamais particulièrement apprécié Araide, indépendamment du fait que Vermouth avait prit son apparence pendant un moment, mais il ne pouvait nier ses qualités en tant que médecin.

Vu qu'il mettait du temps et semblait souffrir, même s'il le cachait, le docteur se mit rapidement à le modérer, inquiet.

-Doucement. Ça a l'air plus grave que prévu. Essaie de ne pas trop forcer.

-Non, ça ira. J'ai juste besoin d'un peu de temps. Ça… Ça vient d'arriver après tout.

Araide hocha la tête, le scannant du regard.

-D'accord.

Il attendit que son patient ai remit ses chaussures et se soit levé avant de faire de même, le suivant prudemment pour le retenir en cas de soucis, sans le devancer ni prendre de retard, suivant son rythme avec naturel pour éviter que Conan n'ai l'impression de le ralentir même alors que c'était de toute évidence le cas au vu de son allure d'escargot, surtout sur les premiers pas, et de son bras enserrant son ventre, lui attirant de nombreux regards inquiets, mais il réussit rapidement à faire meilleure figure avant d'arriver aux escaliers montant à la pièce désignée par le médecin, une pièce presque collée au plafond assez haut de l'entrepôt afin d'avoir une vue d'ensemble grâce à ses nombreuses vitres.

Les escaliers se révélèrent être particulièrement douloureux à gravir, mais l'enfant savait que le médecin était assez alerte pour remarquer la moindre faiblesse, alors il se fit violence, bien heureux que ce dernier ne puisse voir son visage.

Une fois en haut, il se laissa tomber sur le banc présent avec un soupir de soulagement tandis que Araide posait son sac sur la table pour en sortir son matériel.

-Une plaie voir plusieurs au dos, une au bras, et de nombreux coups aux côtes, au ventre, ainsi que quelques uns aux jambes et à la tête, c'est ça ? Résuma-t-il.

Conan se figea net.

-Comment… ?

-Allons, c'est mon métier ! Ran-san m'a expliqué ce qui s'est passé ce matin. Je ne veux pas que tu te sentes menacé. J'ai pensé que tu serais plus à l'aise si nous n'étions que deux, mais si le fait d'être à l'écart te stress, n'hésitez pas à me le dire, on pourra descendre ou proposer à quelqu'un d'autre de monter. Tu as l'air plus à l'aise à proximité de certaines personnes que d'autres.

-Ah, je… Non, c'était une bonne idée je pense. Pour l'instant ça va.

Araide n'avait pas fermé la porte derrière lui, probablement pour lui laisser une échappatoire et éviter la sensation d'être enfermé, porte qui comportait de toute façon des vitres, donc un arrivant pourrait facilement voir ce qui se passait. En revanche, les escaliers étaient trop bruyants pour pouvoir être grimpés sans être entendu, donc laisser la porte ouverte assurerait de les entendre arriver, en plus de laisser une porte de sortie à Conan, et en ça, il était reconnaissant au docteur, qui semblait mieux connaître le sujet des traumatismes psychologiques qu'il ne le pensait. Mais après tout, ce n'était pas si surprenant que ça.

-Alors, par quoi tu veux commencer ?

Avec un soupir, l'enfant défit les fermetures éclairs et boutons de ses vêtements du haut pour laisser le champ libre au docteur, qui s'approcha pour observer les nombreux bleus en formation, essayant de réaliser son examen de la façon la moins invasive possible, se contentant d'examiner l'avant déjà à découvert, avant de procéder à des vérifications plus classiques, comme regarder sa gorge, écouter sa respiration, prendre sa tension et son pouls et même vérifier l'état de sa gorge et ses ganglions, « au cas où au vu de la saison ». A chaque fois, Conan vérifiait qu'il ne s'approchait pas de zones pouvant trahir son métabolisme modifié. Sa tension n'était pas normale pour son corps d'hybride actuel, mais l'était pour un humain, et restait proche de valeurs normales, alors il se garda bien de dire quoi que ce soit, préférant travailler sa respiration pour éviter qu'Araide ne remarque quoi que ce soit.

-Bien, fit-il en reposant son matériel. On peut voir que tu as vomi et craché du sang, heureusement je ne pense pas que ça nécessite d'hospitalisation. Tu risques d'uriner un peu de sang aujourd'hui et demain, ça sera douloureux, mais ça devrait guérir tout seul ensuite. Je vais te prescrire quelques antidouleurs. Si cela continue au-delà en revanche, il faudra me rappeler, d'accord ?

Le lycéen rajeunit hocha la tête.

-Bien. Maintenant, montre moi cette blessure au bras.

Avec réluctance, Conan découvrit son bras, priant pour qu'il ne réalise pas qu'il s'était fait ça lui-même. Il avait reboutonné sa chemise et remit sa fermeture éclaire, réussissant à exposer le bandage sans enlever trop de couches, à la fois à cause du froid – même s'il faisait en effet plus chaud ici, malgré l'absence de chauffage – et pour éviter de risquer de découvrir ses ailes par accident.

Le dit bandage avait prit une teinte rouge prononcée et assez étendue. Le docteur le défit donc pour nettoyer la plaie et il l'observa un instant avant de demander :

-Tu t'es fais ça volontairement ?

L'enfant tressaillit avant de le fixer, surpris.

-Comment vous savez ?!

-Je ne savais pas, mais tu viens de me le confirmer. Ça ne ressemble pas à une blessure typique de gens s'auto-mutilant, mais ton comportement, lui, s'y apparente, à avoir un peu honte de me la montrer.

Le petit détective se raidit aussitôt, avant que le médecin ne lui adresse un sourire rassurant.

-Ne t'inquiète pas, je ne dirais rien à Ran-san. Même si c'est une plaie importante, il n'y en a qu'une donc j'espère que ça restera à jamais la seule. Et tu n'as pas l'air d'avoir fait ça dans un contexte d'automutilation normal, donc... Secret professionnel.

Nouveau clin d'œil. Le garçon poussa un soupir de soulagement alors qu'Araide s'occupait de refaire le bandage au propre.

-Merci.

Sourire.

-De rien.

Il termina de travailler tranquillement, avec des gestes lents et doux, comme s'il s'assurait de ne pas surprendre l'enfant, avant de jeter les gants utilisés et de lancer :

-Et maintenant, peux-tu me montrer ton dos s'il te plaît ?

Conan se raidit à nouveau.

-Non, je… Ça ira. Je m'en suis déjà occupé.

Le docteur haussa un sourcil.

-Le dos étant une des zones les plus difficiles d'accès sur soit-même, permet moi d'avoir des doutes. Et même si tu t'es soigné toi même comme sur ton bras, la plaie a forcément été rouverte au vu du reste de tes blessures.

Devant sa récalcitrance, il précisa :

-Si c'est encore une blessure que tu t'es infligée, je ne dirais toujours rien à Ran-san, ne t'en fais pas. Mais il faudrait que tu parles à quelqu'un pour…

-Non.

-Comment ça non ?

-Non, je ne vous montrerais pas cette blessure, affirma Conan avec un ton catégorique et même sérieux.

Le médecin cligna des yeux, surpris.

-Mais…

-Non. Vous le savez, sensei. Certaines vérités sont dangereuses, il vaut mieux en rester éloigné. Vous avez eu votre dose. Ne vous impliquez pas là dedans en plus.

Araide resta stupéfait pendant un instant avant de se passer la main dans les cheveux.

-Ainsi, tu n'es pas vraiment amnésique, hein ?

-Il me suffit d'additionner un et un pour savoir que c'est dangereux, pas besoin de souvenirs, répliqua-t-il.

Il voyait mal le docteur vendre la mèche, mais sait-on jamais. Il avait l'impression de manquer de prudence en permanence, en particulier depuis hier, alors autant en faire trop que pas assez.

Le médecin soupira avant de hocher la tête.

-Je vois. Veille quand même à te faire soigner. J'imagine que c'est Sherry qui s'en est occupée, non ?

Conan mit une seconde à réagir à la mention du nom de code, et il devint aussitôt livide en réalisant ce que cela signifiait, tandis que la personne le fixait avec un sourire, son visage étant toujours celui de Araide mais son expression appartenant clairement à Vermouth. Mais alors qu'il s'apprêtait à parler, elle plaça doucement un doigt sur ses lèvres pour l'inciter au silence, continuant avec sa vraie voix.

-Ne t'en fais pas Cool Guy, je ne suis pas venue pour te chercher des noises, ou même dans le cadre de mes activités de l'Organisation. Même Bourbon ignore que je suis ici.

Le petit détective commença à reprendre une contenance alors que Vermouth s'éloignait pour lui rendre son espace personnel, son expression passant de éberlué à sérieuse.

-Alors que faites-vous là ?!

-Voyons, tu n'as pas une petite idée ?

Devant son air perdu, elle eu un petit rire.

-Allons, tu avais bien deviné lors du Mystery Train pourtant.

Elle tendit soudain l'oreille avant de revenir dans son personnage du Dr Araide.

-Hélas, je crains que nous devions écourter notre conversation ici. Ran-san a l'air de s'impatienter.

Sortant de sa torpeur, Conan entendit à son tour les bruits de pas dans l'escalier suivit de la voix de la lycéenne.

-Vous avez bientôt fini ?

-Oui, nous descendons ! Répondit Vermouth, ayant reprit la voix du médecin.

Elle adressa un dernier clin d'œil au petit détective avant de descendre, ayant visiblement rempli tous ses objectifs. Conan la suivit, hésitant, et l'entendit échanger quelques mots avec Ran, tenant en effet sa langue sur la réelle origine de sa blessure au bras et évitant soigneusement de mentionner celle au dos avant de s'éclipser.

Maintenant que son cerveau semblait s'être décidé à remarcher, il n'était plus difficile pour lui de deviner ce qu'elle faisait là, et ça expliquait avec quelle facilité le docteur avait accepté de ne pas mentionner son auto-mutilation, mais tout de même… Elle était réellement venue car elle s'inquiétait pour lui ?! Oui, il savait qu'elle tenait à lui d'une façon ou d'une autre, au point de garder le secret à son sujet, mais à ce point…


Vermouth attendit que sa voiture soit hors de vue des policiers entourant le lieu de l'arrestation avant d'arracher son masque avec un sourire satisfait bien que teinté de tristesse et d'allumer une cigarette.

-Tu me reviens bien abîmé, Silver Bullet…

Ce serait mentir que de nier que cela lui déplaisait. Elle était contente de l'avoir vu et de s'être assurée de son état elle-même, beaucoup moins d'avoir vu les traces que sa disparition d'un mois avait laissées, indépendamment du kidnapping qu'il venait de subir. Sa paranoïa ne lui venait ni de là ni de l'Organisation, elle le connaissait assez pour le savoir.

Finalement, elle avait sûrement bien fait de ne pas profiter de son absence pour tuer Sherry. Cela n'aurait pas été si aisé même sans lui de toute façon, il avait bien joué son coup la dernière fois. Elle avait été très occupée par l'Organisation et les quelques recherches qu'elle avait effectué de son côté sur la disparition du détective lycéen, hélas sans rien trouver de plus que tous les autres s'y étant essayé, malgré son réseau et ses méthodes bien différentes, pour avoir beaucoup de temps à consacrer à la traîtresse. Or, elle semblait être utile à sa Silver Bullet maintenant qu'il était de retour, et qu'il se mettait même à fuir son Angel. Quelque chose n'allait définitivement pas, et même s'il ne lui appartenait pas de s'immiscer plus que ça dans ses affaires, elle allait sûrement continuer à suivre tout ça de loin. Le danger était déjà part intégrante de sa vie de toute façon. D'après les échos qu'elle avait eu de Bourbon, et avec la confirmation qu'elle avait reçu de la part de l'intéressé lui-même, tout ceci semblait loin d'être terminé, et elle ne désirait pas d'un monde sans l'un de ses trésors…


Posté le 15.07.2021

Et oui, désolé pour vos espoirs même si vous vous en doutiez déjà, ça va pas encore s'accélérer ici xD

Du coup à la semaine prochaine, j'espère! ^^