Ah que coucou !

Après un petit hiatus, me revoilà avec un chapitre histoire de me remettre doucement dans le bain.

Il risque d'y avoir un nouveau hiatus la semaine prochaine, car au final j'ai pas écris pendant les vacances et j'ai fini ce chapitre le jour même. Mais vous inquiétez pas, j'ai réfléchis à l'histoire et eu plein de nouvelles idées :3

Bonne lecture !


Chapitre 31 : Mensonges


Ran du sentir Conan se tendre car elle se tourna aussitôt vers sa mère.

-Maman ! Il va croire que tu veux l'interroger dis comme ça. En plus je suis sûr qu'il n'a pas envie de se souvenir des évènements du week-end dernier !

-Ah, ça va Ran-neechan. J'ai eu un peu peur sur le coup, mais tout va bien maintenant ! Assura-t-il avec un sourire innocent.

La lycéenne tourna un regard inquiet vers lui, et Conan pria pour que le tremblement qui avait saisit sa main de libre ne se sente pas également dans celle qui tenait la main de Ran.

Mais peut importe à quel point il essayait de le cacher, oui, cette petite matinée ne lui disait vraiment rien qui vaille, pas plus que les sous entendus à peine voilés de Eri… Sentir un regard sur lui à peine sorti dans la rue ne l'aida en rien, même s'il ne s'agissait pas de l'odeur caractéristique de l'École et qu'il ne sentait pas d'intentions malveillantes.

De rapides coups d'œils discrets eurent vite fait de trahir la présence d'une personne les surveillant au loin. Et il ne s'agissait pas du FBI, qui eux étaient en voiture. Il eu vite fait de reconnaître cet accoutrement et cette façon de faire : il devait s'agir de Kogoro. Ran et Eri avaient prétendu qu'il était occupé, mais il devait en réalité être chargé de surveiller leurs arrières, à l'écart pour éviter les disputes incessantes avec sa femme qui les auraient distraits.

Parfait… Il ne manquait plus que ça. Il espérait juste que les agents du FBI le connaissaient assez pour ne pas le prendre pour un eraser ! Il s'en était normalement assuré pendant la discussion de la veille, et quand bien même il s'agirait d'un eraser ils n'étaient pas sensés les approcher, en tout cas pas s'ils se contentaient d'observer.

Le petit groupe avait déjà commencé à s'éloigner de la maison. Eri essaya de se fendre d'un sourire rassurant.

-Pardon, ce n'est pas ce que je voulais dire ! Même si certaines choses m'ont en effet intrigué. Mais nous pourrons en rediscuter. Tu voulais nous montrer un endroit en particulier Conan-kun ?

-Oui ! Vous verrez, c'est très beau. Surtout le matin il paraît, mais nous n'avons pu y aller que après les cours.

Car avant, évidemment, tout le monde était trop inquiet pour le laisser trop traîner, et même après il savait qu'il avait tout intérêt à ne pas trop improviser. En tout cas, Eri semblait accepter le changement de sujet, et Ran rassurée par son enthousiasme apparent. Et lui avait envie de bouger, tant qu'à sortir. L'inquiétude d'une possible attaque par les erasers n'avait pas disparu, et il ne pouvait pas vraiment prétendre à se promener seul pour évaluer les risques puisque ça les augmenterait beaucoup trop. Aucune des personnes l'entourant n'était sans défense, mais… Il n'aimait pas ça.

Mais il devait éviter d'y penser. Il ne voulait pas que Ran remarque ses tremblements. Qu'elle les associe au stress ou au froid serait une mauvaise chose, et il voulait l'éviter absolument. Pour une fois, il était presque heureux d'avoir mit des gants par précaution, cela devrait diminuer les risques qu'elle remarque son stress comme sa température corporelle trop élevée.

-Tant mieux alors, nous sommes le matin ! Fit remarquer Eri.

Elles eurent la bonté de discuter de choses légères sur le trajet, et pas une fois Conan ne senti le regard d'un eraser sur lui. Le FBI suivait à distance, devant s'assurer de ne pas se faire remarquer par Kogoro ce qui devait leur compliquer un peu les choses. Mais c'étaient des professionnels, alors le petit détective ne s'inquiétait pas pour eux. Il ne pouvait pas se le permettre de toute façon. Il avait d'autres préoccupations.

Le stress était un cercle vicieux d'une incroyable efficacité. La simple inquiétude de se trahir augmentait le risque que justement, on remarque quelque chose, sans parler du reste. Il avait beau ne rien sentir, il ne pouvait pas s'empêcher d'être sur ses gardes, guettant une aura plutôt que de regarder autour de lui pour être plus discret tout en essayant tout de même de faire la discussion avec innocence. Mais plusieurs fois, il fut trop plongé dans ses pensées pour répondre ou les guider correctement. Il espérait qu'elles ne s'en formaliseraient pas trop…

Si c'était le cas, elles en furent distraites par le paysage qui s'offrait à elles. Un parc botanique contenant une clairière de conifères et sculptures qui, avec le givre et même quelques stalactites, donnait un rendu enchanteur dont le vert des épines et le gris particulier de la pierre contrastait avec le blanc de la neige qui était posé dessus ou l'entourait, là où la végétation alentours se contentait d'arborer des branches tristement vides.

Cela sembla les ravir, leur faisant oublier leur précédent sujet de discussion, et Conan en tira un sourire de fierté personnelle. Il devait remercier les DB pour ça, c'est eux qui avaient trouvé l'endroit, mais cela lui faisait plaisir de le faire découvrir à son tour, et ainsi de transmettre un peu d'émerveillement à Ran plutôt que de l'inquiétude.

Mais il savait que ce n'était pas assez pour dissiper leurs doutes et inquiétudes. Pas une fois Ran ne daigna lâcher sa main, et Kogoro suivait toujours, de loin, tout comme les agents du FBI. Ces derniers faisaient un travail admirable pour rester discrets, Conan ne les aurait sans doute pas repérés s'il n'avait pas déjà connu leur visage. Hélas, cela signifiait aussi que d'autres pouvaient faire preuve du même talent. Mais faute de voir des signes justifiant d'être particulièrement alerte, il fallait qu'il apprenne à se donner un peu de mou. Cela ne voulait pas dire être négligeant, il devait se le répéter en boucle tel un mantra, mais aller mieux passait aussi par ça : cesser de regarder toutes les 5 minutes par dessus son épaule avec inquiétude alors que tout semblait aller bien.

Hélas, le fameux week-end dernier cité par Eri n'était pas pour lui donner tord, car si la menace de l'École avait bien été écartée quand il s'était laissé aller, une autre avait été prompte à prendre sa place, une menace qu'il n'avait pas sentie venir. Et même si ces deux là étaient derrière les verrous et qu'il était peu probable que d'autres aient assisté à la scène et en aient tiré les mêmes ambitions, il se devait de rester prudent.

Et le voilà revenu au point de départ… Un éternel cycle infernal dont ni la nuit, ni la marche de ce matin, ni le paysage n'avaient réussi à le tirer. Ces pensées tournaient en boucle dans son esprit, aux côté de nombreuses autres, et même de lumières et blouses blanches que lui inspiraient toute cette neige, pour sa plus grande horreur. Heureusement, ses souvenirs restaient lointains, aisément repoussables, mais bon sang qu'il n'aimait pas ça.

Ran finit par s'inquiéter qu'ils restent aussi longtemps dans le froid et proposa d'aller voir cette fameuse librairie mentionnée par sa mère. Conan fut bien en peine de lui donner tord, tous les trois semblaient commencer à trouver le temps un peu trop frais malgré leurs protections et l'exercice physique constitué par la marche, lui en particulier car son métabolisme lui réclamait une température corporelle plus élevée que la température humaine et son manque de sommeil le rendait particulièrement sensible aux variations de température et au froid. Il avait certes anticipé, mais mieux valait ne pas attendre d'avoir atteint sa limite s'il voulait conserver une certaine maîtrise, ou sensation de maîtrise. Dans un cas comme dans l'autre, il en avait besoin.

Hélas, avec le rapprochement de la chaleur revinrent aussi les sujets qu'il voulait éviter. Si Ran avait visiblement suffisamment insisté pour qu'Eri n'embraye pas d'office sur le vif du sujet, l'avocate restait manifestement curieuse et savait par quels moyens détournés commencer à cerner la vérité du mensonge chez son client involontaire du jour.

-Alors Conan-kun, comment s'est passé ton séjour chez le professeur ? C'est lui qui a proposé que tu viennes ?

-Oui ! Il avait déjà suggéré l'idée juste avant le week-end mais je n'ai pas eu le temps de demander à Ran-neechan. C'était un peu ennuyeux de ne pas pouvoir sortir jouer, mais sinon c'était super !

-Ah oui ? Tant mieux. Mais tu sais, les enfants doivent se coucher tôt, surtout s'ils veulent guérir vite pour retourner jouer dehors. Tes cernes tendent à prouver que tu n'as pas été très raisonnable, non ?

C'était prévisible, mais Conan ne put s'empêcher de se figer. Heureusement Ran vola à son secours, lui offrant un sursis.

-Ai-chan m'a pourtant affirmé qu'ils le faisaient se coucher tôt !

-C'est aussi ce que m'a dit le professeur, mais il ne réalise peut-être pas que le rythme des enfants est différent de celui des adultes.

-Pourtant Ai-chan vit avec lui, et elle n'a pas de cernes !

-Exactement. Ce qui m'amène à la conclusion que Conan-kun doit avoir du mal à dormir.

Cette fois, l'intéressé ne put s'empêcher de serrer les mains, incluant la main qui tenait celle de Ran. Cela lui valut aussitôt un regard surpris de la part de la lycéenne.

-J'y pensais aussi, mais…

Eri s'agenouilla devant l'enfant, ignorant le fait qu'ils coupaient en partie la circulation sur le trottoir ainsi, étant sorti du parc, pour lui expliquer avec un air à la fois sérieux mais aussi doux, comme celui qu'elle utilisait quand lui, son vrai lui, et Ran étaient petits pour les engueuler et les rassurer en même temps.

-Si ça a commencé après le week-end dernier, c'est sans doute car cela a réveillé des souvenirs. Les amnésies traumatiques sont rarement associées à du stress, puisque cela consiste justement à omettre complètement le souvenir traumatisant pour se prémunir du stress qu'il induit. Si cela t'empêche de dormir malgré tout, alors il doit y avoir autre chose.

Le visage de Conan avait commencé à se décomposer, et Eri accentua son sourire, bien que ses yeux soient toujours perçants alors qu'elle continuait.

-Tu sais, c'est normal d'être traumatisé. C'est normal d'avoir peur. Il n'y a pas à en avoir honte. Tu peux nous en parler. Si la peur t'a fait faire des erreurs, ne t'en fais pas, personne ne t'en voudra. Mais il faut les reconnaître pour avancer, tu comprends.

L'enfant cligna des yeux. Elle croyait qu'il se sentait coupable de quelque chose et qu'il refusait d'en parler pour ça ? Ce n'était pas exactement vrai, mais il n'était pas sûr que ça l'arrange pour autant. Encore moins en sentant les tremblements qui allaient en s'intensifiant, même s'ils ne concernaient que ses main pour le moment. Le regard que lui envoya Ran trahissait qu'elle s'en était enfin rendue compte.

-Maman ? On ferait mieux de discuter de ça plus tard. Je crois que Conan-kun commence à avoir froid.

Merde ! Eri remarqua enfin ses mains tremblantes, et comme il s'y attendait, elle sembla leur donner une tout autre explication, quoiqu'il suspectait Ran de faire semblant de ne pas avoir envisagé l'autre explication possible. L'avocate posa une main qui se voulait rassurante sur l'épaule du petit détective, la rigeur quittant son regard pour ne garder que la chaleur alors qu'elle lui souriait d'une façon qui se voulait rassurante et sans arrières pensées.

-Je sais que tu as du mal à en parler, même à Ran. Ce n'est pas grave, mais n'oublie pas que nous sommes là, d'accord ? Je ne veux pas que tu te sentes pressé, mais le répéter peut t'aider à en prendre conscience. Tu n'es pas tout seul, nous sommes là pour t'aider, tous. Moi, comme Ran, Kogoro ou le professeur, d'accord ?

Conan hocha la tête, soutenant son regard avec une force qui le surpris lui même.

-Je sais. Ça va.

À cela, le regard de l'avocate redevint perçant, comme si elle sentait le mensonge de cette affirmation, mais elle se redressa sans insister. Elle avait, semble-t-il, passé le message qui lui importait.

Le passage à la librairie était bienvenu pour la chaleur qu'il apportait comme la diversion qu'il constitua. D'instinct, il avait repéré les issues de secours, mais Ran consenti enfin à lui lâcher la main alors qu'il observait les rayons, même si elle et sa mère restaient toujours à proximité. Seules quelques remarques sur la maturité de ses lectures vinrent troubler les discussions redevenues banales, et Eri se voulait rassurante en affirmant qu'elle n'avait pas remarqué de gêne quand Conan utilisait son bras blessé et que ça indiquait probablement qu'il pourrait bientôt jouer de nouveau.

Ils mirent un certain temps à sortir de la librairie, chacun passant au rayon qui lui plaisait. Conan mettait un point d'honneur à rester entre Ran et Eri, voyant que cela les rassurait lorsqu'il n'était pas en train de tenir la main de quelqu'un.

Ainsi, à leur sortie, il était l'heure de commencer à chercher un restaurant, et d'ici à ce qu'ils le choisissent et s'y rendent, c'était pile poil l'heure de manger.

Honnêtement, si ça continuait ainsi, la matinée n'aurait pas été si mal que ça… Mais ce n'était pas fini, et Conan essayait d'être prêt à une nouvelle question ou remarque de l'avocate pour ne pas être pris au dépourvu. Et évidemment, ça ne loupa pas. Assit à une table dans un intérieur chauffé, commande tout juste passée, l'aînée de la table repassa à l'attaque.

-Alors, vous pouvez me raconter ce qui s'est passé le week-end dernier ? Je sais qu'il y a eu une affaire et que Conan-kun a été enlevé, mais tu ne m'as pas raconté les détails Ran. Désolé, je te fais parler d'enquête, mais ça m'intrigue !

Conan tourna un regard surpris vers la lycéenne.

-Tu lui en as parlé ce matin avant d'arriver chez le professeur ?

-Oui, je voulais lui résumer ce qui s'était passé pour qu'ensuite on puisse parler d'autre chose, mais je n'ai pas eu le temps, avoua-t-elle.

Pas eu le temps ? Soit Eri l'avait retrouvée très près de chez le professeur, soit un autre sujet les avait occupées avant d'arriver, et il avait hélas une idée de quoi il pouvait s'agir.

-Tu veux me raconter Conan-kun ? Tu étais aux premières loges après tout, et si c'est bien ça qui trouble ton sommeil, ça t'aidera peut-être à trouver le problème pour mieux dormir !

Argh. Il avait affirmé plus tôt qu'il allait bien, il ne pouvait donc pas essayer de se cacher derrière Ran. La lycéenne avait du hésiter à en parler à sa mère au vu de ses méthodes plus frontales que les siennes – et encore, Conan la connaissait assez pour savoir qu'elle se retenait - raison pour laquelle elle jouait les tampons alors qu'elle devait elle aussi vouloir des réponses. Et cette fois, elle ne semblait pas vouloir spontanément venir à sa rescousse.

-Hé bien, d'abord, on a été voir une exposition, et…

Et il raconta, essayant d'agir comme à son habitude alors qu'il relatait l'affaire de meurtre, son enlèvement du samedi après midi dernier, puis le second le dimanche, omettant bien sûr le motif réel des ravisseurs et restant succint, d'abord car c'était plutôt habituel quand il racontait une affaire, surtout déjà terminée, et aussi pour éviter que l'avocate ne s'étonne de l'absence de certains détails même si Ran les lui rapportait ensuite. Hélas, il avait peut-être omis un peu trop de choses car elle ne tarda pas à aborder précisément le sujet qu'il aurait aimé la voir oublier.

-Et donc, d'où te viens ta blessure au bras, et pourquoi l'avoir cachée si tu vas si bien que ça ? Ran m'a raconté que tu as paniqué quand la police l'a découverte, chose que tu as fait bien attention d'omettre dans le récit que tu viens de faire.

Forcément, il fallait que ce soit une des rares choses que Ran lui ai déjà raconté. En même temps, elle avait sûrement commencé par ça, raison pour laquelle elle n'avait pas eu le temps de raconter le reste.

Eri n'y allait pas avec le dos de la cuillère, mais cette fois, Conan était prêt. Assit, dans un endroit calme, surveillé, il était assez apaisé et avait pu anticiper, aussi il ne tiqua même pas devant la question.

-J'ai dis que ça allait maintenant, pas que ça allait à ce moment là. Je… Je me suis blessé tout seul en essayant d'échapper aux kidnappeurs. C'était un peu ridicule, ils se sont moqués de moi d'ailleurs, et comme ça a beaucoup saigné, j'avais peur que Ran-neechan s'inquiète. Elle me surveilles beaucoup depuis que je suis revenu et semble toujours sur le qui vive…

Il baissa un peu les yeux, terminant son explication sur une excuse. Il senti Ran lui toucher doucement l'épaule, rassurante.

-Ce n'était pas la meilleure chose à faire pour que je ne m'inquiète pas, tu sais. La prochaine fois, mieux vaut être honnête ! On ne se moquera pas, promis.

Le garçon redressa les yeux et lui offrit un sourire timide, avant de lancer un coup d'oeil à Eri et se crisper intérieurement en voyant qu'elle semblait loin d'en avoir fini. Il n'était déjà pas sûr que Ran accepte cette explication pour sa crise de panique, qui semblait bien démeusurée, mais l'avocate n'y croyait clairement pas.

-Dans ce cas, pourquoi tu as eu l'air effrayé quand je t'ai dis que tu pouvais nous parler ? C'est cette fameuse mauvaise conscience d'avoir caché la vérité qui parlait ? Fit-elle.

Bien, il était sur la bonne voie, elle s'approchait petit à petit de la conclusion à laquelle il voulait l'amener. Bon sang, il détestait mentir à ses proches, mais ça faisait presque du bien de pouvoir enfin anticiper les problèmes et réussir à tourner les choses à son avantage pour dissiper les doutes efficacement, comme lorsqu'il doit cacher son identité.

-Je… Oui, un peu… Et j'ai sans doute surréagit, mais je ne savais plus comment dire que ce n'était rien… Et puis…

-Il n'y a pas que ça. Tu n'aurais pas eu l'air si effrayé tout à l'heure sinon, alors que tu avais déjà expliqué à Ran de quoi il en retournait réellement.

Conan fixait ses mains serrées sur ses genoux, tel un petit garçon intimidé, et repris juste avant que la lycéenne à ses côtés ne prenne sa défense.

-Oui, il n'y a pas que ça. J'ai parfois de vagues souvenirs, des sortes de flashs… Mais je n'arrive pas à bien me souvenir de leur contenu. Tout ce que je sais, c'est qu'ils me mettent vraiment mal à l'aise… Et je crois que certains sujets ou certaines situations les déclenchent…

-Comme les mentionner ?

Il hocha doucement la tête, toujours sans croiser le regard de personne.

-C'es pour ça que tu n'en as pas parlé, réalisa Ran. Tu craignais que ça augmente ces flashs, et comme tu as du mal à cerner sur quoi ils portent, tu n'en as pas parlé car tu devais penser que ce n'était pas une avancée assez importante ?

Nouveau hochement de tête.

Avec ce dernier élément, son histoire devrait être bien plus crédible. Il avait eu assez de temps et discuté suffisamment longuement avec le professeur et Ai pour inventer quelques histoires de couverture lui évitant d'être à nouveau prit au dépourvu comme il l'avait été. Le tout était de suffisament anticiper pour ne pas se retrouver à nouveau prit dans un accès de panique qui lui ferait perdre ses moyens. Et en bonus, ça donnerait une excellente raison à Ran de jouer d'autant plus les tampons avec des personnes se montrant un peu trop curieuses, tel Sera ou Amuro.

Cette fois, Eri semblait satisfaite. Elle incita Conan à leur raconter le peu qu'il se souvenait de ses flashs dès qu'il s'en sentirait capable, mais voyant qu'il ne semblait pas décidé à le faire, elle décréta d'elle-même que c'était assez pour aujourd'hui et le félicita pour son courage.

Kogoro ne tarda pas à débarquer, sans doute suite à un signal de Ran car elle paraissait l'attendre et venait d'envoyer discrètement un message sur son téléphone, au contraire de Eri qui avait l'air surprise.

-J'ai pu finir plus tôt que prévu, donc Ran m'a dit où vous étiez pour que je vous rejoigne ! Expliqua-t-il en prenant place. Vous avez déjà commandé ?

-Oui, mais il y a la place pour que tu t'installes, ne t'inquiète pas ! Tu seras un peu décalé par rapport à nous mais ce n'est pas très grave, l'accueillit Ran avec enthousiasme.

Ah… C'était donc ça qu'elle avait chuchoté au serveur qui les avait accueillit. Ça expliquait pourquoi on les avait installés à une table pour quatre, alors qu'il y avait des tables rondes prévues pour 3 dans ce restaurant. Enfin, Conan n'était pas vraiment surpris, il fallait s'y attendre.

-Je croyais que ça te prendrait plus de temps que ça, fit remarquer Eri.

-Hé, dis tout de suite que tu ne voulais pas me voir ! Répliqua le moustachu, vexé.

-Dites, votre boulot, c'était une filature dans le quartier ?

Tout le monde parut prit de court et se tourna vers le petit détective qui avait parlé, l'air surpris.

-Pour… Pourquoi tu dis ça ? Demanda Kogoro, l'air gêné.

-C'est la tenue que vous prenez souvent pour vos filatures, et je vous ai vu plusieurs fois dans le reflet des vitres derrière nous. C'est presque comme si c'est nous que vous suiviez ! Fit-il avec un ton innocent, mais un air assez triomphant pour que l'accusation soit évidente.

-Ah, hum…

-Bien vu Conan-kun ! Le félicita Eri. Mais comment l'as-tu repéré ?

-Par hasard, avec les reflets comme je le disais. Kogoro-ojisan est très reconnaissable, comme je l'ai souvent vu faire, et je me demandais ce qu'il faisait là !

Il se tourna vers Ran et Kogoro, qui avaient tous les deux l'air gênés que la filature ai été si facilement percée à jour. Ils avaient bien joué leur coup les autres fois, mais il n'allait pas faire semblant de n'avoir rien vu alors que c'était si évident aujourd'hui ! Et s'il pouvait les inciter à arrêter ce genre de chose, ça l'arrangerait.

-Ran-neechan, tu étais au courant non ? Je dirais même que vous étiez tous de mèche, seul le fait que l'oncle nous rejoigne ici n'était pas prévu… Sauf par Ran-neechan.

-Ah, je… Oui, papa et moi avons eu l'idée, au cas où… Je sais que les criminels du week-end dernier ont été arrêtés, mais pour ton enlèvement d'un mois, on ne sait toujours rien, et comme tu avais l'air inquiet depuis…

-Tu as cru que je m'étais souvenu de quelque chose mais que je n'ai rien dit ?

-Oui, en quelque sorte… Ou que tu craignais qu'ils reviennent avec ce qui s'est passé, mais comme tu étais chez le professeur, je ne savais pas quoi faire pour te rassurer. Je pensais qu'être là bas t'aiderais, mais tu as toujours autant de cernes…

-C'est vrai ça, embraya Kogoro, l'air heureux d'avoir trouvé une distraction. Gamin, il faut dormir un peu ! Ne t'en fais pas, même si ceux qui t'ont retenu rôdent toujours, on sera là pour te protéger. Mais c'est pour ça que tu dois toujours être accompagné ! Avec un peu de chance, ils t'ont relâché car ils avaient fait ce qu'ils avaient à faire, quoi que ce soit, donc tu peux dormir sur tes deux oreilles !

Sûrement que même l'ancien policier n'était pas naïf à ce point, il prétendait sûrement cela pour inciter Conan à se détendre pour les laisser prendre la suite. Cela ne risquait pas de marcher mais il ne pouvait pas les blâmer d'essayer, et il les remercia d'un petit sourire.

-J'espère que vous avez raison l'oncle.

-Bien sûr que j'ai raison voyons, je suis le célèbre détective Mouri Kogoro ! S'exclama-t-il en ébouriffant les cheveux de Conan avant d'éclarer de rire.

-Papa, moins fort… On est dans un restaurant…

-Tu es toujours autant sans gêne, à ce que je vois…

Et voilà le couple séparé parti dans une dispute au grand dam de leur fille. Conan leva les yeux au ciel avant d'adopter un sourire presque attendri devant la scène. Leur sollicitude lui faisait du bien, même s'il n'osait rien leur dire de peur d'inciter l'École à mettre encore plus de moyens pour le récupérer. Et il n'avait pas menti en disant qu'il espérait que l'oncle ai raison et que ces scientifiques fous en aient terminés avec lui, même s'il savait pertinament qu'il n'en était rien, à moins d'enfin trouver le moyen de les faire abandonner… Ou les mettre derrière les barreaux. Imprévisibles comme ils étaient, ils pouvaient bien changer d'avis du jour au lendemain, même si cela pouvait tout aussi bien être une façon de lui faire baisser sa garde pour mieux l'enlever ensuite…

Il allait finir par sonner comme Ai à être trop pessimiste ! Conan était certes coincé dans un coin de la pièce, contre le mur, mais ça empêchait aussi d'avoir une menace venant dans son dos, et lui donnait une excellente vue sur le reste du restaurant. Ils étaient à une table proche de la baie vitrée, facilitant la surveillance du FBI surtout maintenant que Kogoro n'était plus là, et même s'il y avait sans doute une entrée de service, personne ne pouvait s'approcher sans qu'il le remarque. Il n'y a que s'il voulait aller aux toilettes qu'il devrait être prudent, mais il aviserait à ce moment là.

Au final, il choisit de se retenir. Il n'avait pas très envie de toute façon. Les interactions étaient plutôt normales, personne ne remarqua sa température corporelle et personne ne s'approcha de son dos. Il faisait son possible pour agir normalement, et le repas fut plutôt efficace pour le distraire. Le soucis était plus de réussir à ne pas trop se plonger dans ses pensées, ce qui avait l'air d'inquiéter Ran et d'intriguer Eri. Au vu de ce qu'il leur avait expliqué, c'était normal, et nul doute qu'elles devaient se demander si chaque silence atypique de Conan n'était pas du à ces fameux flashs dont il avait parlé.

Heureusement, personne n'en reparla. Ran raconterait sûrement à Kogoro ce qu'il avait loupé en l'absence du concerné, et ça lui allait très bien.

Le retour fut tout aussi dépourvu d'incident, et lorsque tout le monde le laissa chez le professeur pour repartir chacun à leurs occupations, le travail pour Eri et Kogoro et une sortie avec Sonoko pour Ran, Conan attendit qu'elles aient disparu pour s'affaler sur le canapé avec un long soupir.

-Hé bien, tu as l'air de revenir d'une épreuve terrible, le railla Ai.

-C'était si compliqué que ça ? S'enquit le professeur. Ils ont été insistants ? D'ailleurs, quand est-ce que Mouri-kun vous a rejoint ?

-Au moment de manger. Il nous a suivit toute la matinée. Et non, ce n'était pas si terrible… Ran et sa mère ont essayé de me tirer les vers du nez, mais je leur ai sorti l'excuse qu'on avait convenu, et ça a eu l'air de suffire. C'est juste que… J'ai du mal à trouver le juste milieu entre avoir l'air normal et surveiller les environs.

-Je croyais que le FBI s'en chargeait ?

-Ils ne peuvent pas avoir des yeux partout, et comme je l'expliquais hier, même moi j'ignore encore trop de choses. Ils n'ont encore jamais essayé de m'atteindre devant mes proches, mais ça pourrait changer, je n'en sais rien. Je dois revoir Max, mais pour ça…

Il cligna des yeux, comme s'il avait soudain une idée. Il se redressa et sorti son téléphone sous le regard curieux des deux autres.

-Qu'est-ce qu'il y a Shinichi ? Tu as une idée ?


Posté le 26.08.2021

Comme vous avez pu le constater, c'est plutôt tranquille pour l'instant. J'ai eu tout un tas d'idées, mais comme d'hab', je dois les trier, et je suis presque sûr que je les écrirais pas tout à fait comme je les avais imaginées à la base, même pour celles que je vais garder.

Probablement à dans 15 jours du coup ! ^^