Voilà la suite! J'espère qu'elle vous plaira autant que la VO m'a plu! Je vous remercie encore pour vos reviews qui me font chaud au coeur et me soutiennent tellement!
Un grand merci à Panthere, Funnygirl0531, amiel, lolo, greg83 et tous les autres...
+ love you all+
""Surgi des ténèbres""
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6. "...Mais je lui restais fidèle, même après son échec..."
Prodo reporta son attention sur Rogue, et le détailla du regard pendant un moment. Son air détaché et inexpressif, ses yeux sombres neutres de tout sentiments, l'impression de se sentir flotter, étranger à son propre corps et à sa propre voix. Perdre le contrôle.
Si vulnérable, pensa t-il, surprenant l'effet causé par une simple potion... l'innocence de la vérité... il passerait presque pour une victime...
Chose qu'il est loin d'être. Son loup se tenait toujours assis à ses côtés, le museau relevé avec assurance et le regard brûlant. Il sourit.
"Très bien Severus, pouvez-vous maintenant nous dire qui est l'odieux coupable des actes de torture commis sur Fred et Georges Weasley ?" demanda t-il d'une voix calme comme s'il s'agissait de banalités.
Le silence pesant qui régnait jusqu'alors fut brisé par des murmures de protestations. Des murmures qui se transformèrent bientôt en un brouhaha inaudible, submergé par la voix tremblante de Molly Weasley :
"Nous... nous savons déjà qui est responsable de cela," articula t-elle entre deux sanglots. "Harry... Harry Potter, c'est lui". Ses mots avaient à présent pris le ton de la haine et du dégoût, laissant toutefois transparaître une pointe de regret.
"Tout le monde le sait ! Pour... pourquoi remuer d-de si profondes souffrances..."
Rogue commençait à s'agiter sur sa chaise, essayant sans doute de résister aux effets du véritaserum, ou regrettant d'être passé maître dans l'art subtil de la préparation des potions.
Un sort suffit cependant à calmer les esprits et à leur imposer le silence. Ignorant la remarque de Madame Weasley, Prodo ajouta : "je répète Severus, chose qui est rare et dont ma bonne humeur vous fait grâce, mais celle-ci a des limites. Qui est responsable de l'état de Fred et Georges Weasley ?"
"...Moi," s'écria t-il, choqué par ses propres paroles.
Un sourire en coin apparut sur les lèvres de Prodo. Il entendit quelqu'un suffoquer sous le choc de la surprise, et aperçut le visage blafard de Dumbledore. Un bref regard vers l'assemblée lui permit également d'admirer les mines horrifiées de chacun des sorciers. Tous étaient comme pétrifiés, incapables de produire le moindre son, et dénués de l'usage de parole. Une oreille surnaturelle aurait sans doute pu entendre leur sang se glacer et leur cerveau s'arrêter de fonctionner.
Brisant ce silence macabre, il continua : "avez-vous également tué Neville Londubat, Milicent Bulstrode et Blaise Zabini ?"
"Oui", s'exclama fortement le maître des potions.
"Et quand est-il de Ronald Weasley ?"
"Je... " Rogue semblait lutter contre lui-même, et se mordit même la lèvre inférieure dans l'espoir de réprimer ses pensées les plus secrètes. Mais l'élixir de vérité mêlé à son sang faisait des merveilles, et c'est toujours sans la moindre bribe d'émotion qu'il lâcha :
"...ce fut un véritable plaisir de le torturer."
"Bien. Les choses deviennent plus claires. Vous avez délibérément rendu Harry Potter coupable de vos actes." La voix de Prodo s'était transformée en un sifflement venimeux.
Comme pour ne pas s'arrêter en si bon chemin, et bien que ce ne fusse pas une question directe, Rogue laissa échapper un "oui" clair et distinct.
C'en était trop pour l'assemblée ici présente. Des exclamations d'horreur, accompagnés de violents sanglots parvinrent aux oreilles du sorcier, alors que chacun réalisait brusquement l'ampleur de la situation et le sens de ces révélations. Ils avaient condamné un innocent. Prodo eut un rire amer devant de telles effusions. Il continua :
"Pourquoi avoir fait passer Potter comme traître ? Avez-vous tué tout ces élèves dans cet unique but ?"
Rogue répondit, impassible. "Non, ils étaient tout simplement incompétents et ne méritaient pas d'étudier dans une école de magie. La vie ne devrait même pas être offerte à des êtres aussi stupides. J'ai accusé Potter", ajouta t-il livide, "pour la simple et bonne raison que l'ignorant m'en a gentiment donné l'idée. Ma tâche fut facile, tous commençaient déjà à se méfier de lui après sa dispute avec Dean Thomas. L'incident avec Weasley fut la plus belle des occasions. Cela devait porter le coup de grâce à Potter, je me réjouissais déjà de le voir enfin quitter Poudlard et sortir de ma vie."
"Et comment êtes-vous parvenu à vos fins ?" demanda Prodo, n'accordant aucune attention aux gémissements et aux pleurs silencieux.
"Le polynectar m'a été d'une grande efficacité pour pouvoir suivre Weasley sous les traits de Potter. Je lui ai lancé un doloris bien placé, qu'il réussit à contrer avec toute la stupidité qu'un Gryffondor peu faire preuve. Il me laissa ensuite une ouverture pour le désarmer et tenter de l'atteindre à nouveau. Il fut bien vite maîtrisé, et perdit connaissance sous l'emprise du sort de torture. Une expérience excitante mais non satisfaisante. Un être faible et une bien piètre distraction."
"J'entendis ensuite des pas le long du corridor, et en déduis que le véritable Potter devait traîner dans les parages, sans doute à la recherche de son ami. Il ne pouvait pas tomber mieux. J'entrepris donc de me cacher dans une salle vide et de le stupéfixer alors qu'il se trouvait auprès de Weasley. L'idiot n'eut même pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait qu'il s'effondra près du roux. Ah, si vous aviez vu son air effaré et totalement incrédule devant le corps inanimé de Weasley, une véritable ivresse ! Fort de mon expérience, j'utilisais ensuite la baguette de Potter pour un doloris supplémentaire et les laissais là. Ces trois idiots de Serpentards finirent la sale besogne à ma place."
"Ceci sans mentionner le directeur et Fudge. Trop préoccupés par l'avenir de l'école et les drames qui agitaient encore le monde magique, ils ne lui offrirent même pas le bénéfice du doute. Le ministre n'apprend visiblement pas de ses erreurs, et le cas de Black ne fut pas un échec suffisant. Des sombres crétins. Jeter dans la plus horrible des prisons, leur unique chance de détruire le Seigneur noir. Maintenant Potter est mort et puisse son âme être accueillie en enfer comme il se doit," finit-il d'un trait.
"Severus Rogue, êtes-vous un espion ?"
Par on ne savait quel miracle, la voix troublée de Dumbledore se fit entendre. "Pourquoi cette question ? Tout le monde a déjà conscience de sa position."
"Répondez à ma question Severus, êtes-vous un espion ?"
"Oui"
"A la solde de qui ?"
"Dumbledore." Une réponse qui visiblement, soulagea le dit concerné.
"Et ?" insista Prodo d'une voix on ne peut plus malicieuse, tout en fixant le vieux directeur.
"Le Seigneur des Ténèbres," s'écria t-il, provoquant la rage de Dumbledore et de violentes exclamations parmi l'assemblée. Le visage du directeur atteignait maintenant une teinte rougeâtre assez spectaculaire.
"Donc vous êtes à la solde du vieux fou et de Voldemort... voilà qui est intéressant. Qu'est-ce qui a fait croire à Dumbledore que vous espionnez sous ses ordres ?"
Même sous l'emprise de l'élixir de vérité, le maître des potions ne pu réprimer un rire sinistre.
"L'idiot pensait mes regrets sincères, que je cherchais à me repentir de l'époque où je clamais haut et fort mon statut de mangemort. Et aussi intelligent qu'il se prétend être, il n'a jamais découvert jamais ma ruse, ou devrai-je dire celle de mon maître. A cette époque, my Lord m'envoya auprès de Dumbledore avec des souvenirs si bien altérés, que je ne réalisai pas moi-même ce qui s'était produit. J'avais l'impression que toute une partie de ma vie avait été passée sous silence, si bien que lorsque survint l'interrogatoire au ministère, il m'était impossible de mentir. Quelques temps après s'être assuré de la confiance de Dumbledore à mon égard, mon maître me rendit à nouveau visite afin qu'il puisse corriger mes souvenirs. Une idée de génie... Et pendant tout ce temps, ce stupide amoureux des moldus pensait avoir une arme infaillible contre lui. Mais je lui restais fidèle, même après son échec face à Potter... et ce jusqu'à son inévitable retour."
"Est-ce le Lord qui vous a ordonné de tuer tous ces élèves ? continua Prodo, toujours en admirant la face furieuse de Dumbledore.
"Non, c'était un simple loisir. Une production de mon brillant esprit qui a contribué à prendre Potter en traître. Mais je fus récompensé au-delà de mes espérances, mon maître s'étant réjouit de ces résultats. Malheureusement, afin de n'éveiller aucun soupçon, je du stopper mes 'activités' à Poudlard, ce qui ne m'empêcha guère de continuer mes expériences en dehors de l'enceinte de l'école. On supposait le mage noir responsable des mystérieuses disparitions d'élèves, ce qui était en fait, toute mon œuvre. Et c'est un bien grand service que j'ai rendu à la communauté magique. De tels idiots ne devraient pas exister en ce monde."
Voyant l'ombre d'un rictus de dégoût se dessiner sur son visage, Prodo en déduit que le véritaserum allait bientôt perdre de son effet. Puis avec un dernier regard pour Rogue, il tendit un bras et glissa ses doigts dans la fourrure douce de son fidèle loup.
Veux-tu bien le surveiller pour moi, Osor ? Ce lâche ne m'est plus d'une grande utilité.
Rien ne me ferait plus plaisir maître, entendit-il. Le ton d'allégresse et la vive lueur qui animait les pupilles rouges de son loup le fit à nouveau sourire. Osor s'était aussitôt placé devant un Rogue tout hébété, qui semblait sortir d'un rêve... ou plutôt d'un cauchemar. Prodo ajouta :
Réjouis toi mon ami, car c'est avec autant de plaisir que je te le laisse. Il sera tien...
Puis il se retourna vers le spectacle que lui offraient les sorciers de l'assemblée. La face de Dumbledore, déformée par la fureur, Molly Weasley et sa fille, un masque de larmes recouvrant leur visage, Hermione Granger au bord de l'inconscience, Remus Lupin figé d'horreur, ou encore Ronald Weasley, l'air anéanti et digne des grandes tragédies grecques à succès.
"Regardez-vous, pathétiques mortels. Vous osez maintenant vous morfondre sur la perte de Potter, vous qui l'avez trahi, et injustement jeté en prison sans lui accorder la grâce d'un jugement. Vous, qui avez négligé les lois les plus basiques de votre propre monde, trop aveuglés par la peur et pressés par le cours des événements. Il était l'enfant destiné à protéger votre monde. De part sa noble tâche, il n'aurait pu tuer ni même blesser des innocents. Il a apporté son aide à Londubat, l'argent nécessaire au projet des jumeaux et s'obstinait à défendre quiconque contre le Seigneur noir. Ceci au prix de son innocence."
"Et quelle fut sa récompense? Votre trahison. Qu'espérez-vous faire aujourd'hui? Vous voiler la face et vous cacher derrière vos fautes ? Sécurisés à l'idée que s'il serait toujours en vie, sans doute auriez-vous pu obtenir son pardon ? Après toutes les années volées de son existence? Il vécut le reste de ses jours avec la pensée horrible d'avoir été trahi et ignoré par les siens. Par ses êtres les plus chers..."
Son ton cinglant avait fait frémir la pièce entière. Il éclata d'un rire glacial, les faisant se blottir les uns contre les autres, paralysés d'effroi à la vue de l'homme se dressant devant eux.
"Il a été décidé que la communauté magique serait récompensée pour sa traîtrise. Je suis Prodo, votre juge, jury et bourreau. Et je suis ici pour prendre soin de vous tous," ricana t-il, enchanté par la terreur qui demeurait sur le visage de chacun des sorciers.
"Mais rassurez-vous, ma tâche est loin d'être terminée."
D'un geste réflexe, il attrapa la fiole de véritaserum et la brandit en direction de Dumbledore. Le vieux directeur tenta de se relever mais fut aussitôt immobilisé tel le fut Rogue un peu plus tôt.
"Allons donc professeur, cessez vos enfantillages. Il est tant pour vous de nous faire partager vos sombres secrets."
TBC...
