Et voilà pour ce chapitre, j'espère qu'il va un peu vous éclairer sur la tournure que prennent les événements... "héhé sourire démoniaque" Vous n'avez pas fini d'être étonné!

loloxXx et Amiel: et oui vous n'avez pas tort concernant le changement des noms de la VO... mais lorsque je m'en suis aperçu il était un peu tard pour changer les choses, donc j'ai laissé tel quel. En espérant que ça ne vous trouble pas plus que ça!

Merci à Funnygirl0531, 666Naku, Moira Serpy-Griffy, Sybel 26 (ne t'inquiète pas, justice sera faite!), greg83, loloxXx, helene 84, c'est toujours avec le même plaisir que je découvre chacune de vos reviews, merci!


""Surgi des ténèbres""

""

"

7. Il n'y avait plus aucun équilibre. Seul les ténèbres.

Dumbledore semblait méconnaissable. Jamais de toute sa vie de sorcier on n'avait osé lui imposer quoique ce soit, et encore moins le fait de devoir subir l'interrogatoire d'un mystérieux inconnu, devant une assemblée toute entière.

Avec un air carnassier et son éternel sourire aux lèvres, Prodo le saisit par la gorge pour lui faire avaler quelques gouttes du puissant élixir. Il patienta un instant puis poursuivit :

"Bien, voilà qui est mieux. Allons-y. Quel est votre nom ?"

Voyant la mine noire affichée par le directeur, il ajouta : "allons mon cher Dumbledore, est-ce une question si difficile ? Ou avez-vous tant de choses à nous cacher ? Votre résistance est inutile et votre colère ne fera que faciliter ma tâche. Votre nom."

L'élixir faisant son effet, celui-ci répondit d'une voix monocorde. "Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore."

"Votre profession ?"

"Je suis l'actuel directeur de Poudlard, Président du Magenmagot, Docteur ès Sorcellerie, Ordre de Merlin 1ère classe et fondateur de l'Ordre du Phénix. J'ai également été nommé Enchanteur-en-Chef et Maître suprême de la Confédération Internationale des Mages et Sorciers."

"Un parcours impressionnant et à la hauteur de vos actes. Votre date de naissance ?"

"8 Avril 1840"

"Parlez-nous maintenant de Sirius Black. Etes-vous impliqué dans sa mort ?"

"...Oui"

Les murmures d'indignation qui s'étaient élevés face à l'absurdité de cet interrogatoire firent aussitôt place au silence. Horrible... Intense. Stupéfaits et totalement incrédules, les visages tournés vers le vieil homme faisaient peine à voir. Certains le fixaient comme si leur vie en dépendait, persuadés d'avoir mal entendu. D'autres, l'air profondément troublés, semblaient incapable de réfléchir correctement et restaient sans réaction. Rogue meurtrier, ils pouvaient encore le concevoir ne serait-ce que par ses antécédents, mais leur bien aimé directeur ?

"Comment ?"

"J'étais au courant des visions de Harry à propos de Voldemort. Et je connaissais également ses intentions de se rendre au ministère. J'étais donc présent lors de son combat contre les mangemorts et gardais un œil sur lui. Le duel de Sirius fut assez intéressant je dois le reconnaître. Et intervenir lorsque Bellatrix Lestrange lui porta le coup fatal m'aurait été facile," expliqua t-il.

"Pourquoi l'avoir laissé mourir ?" demanda Prodo avec mépris.

"Il devenait gênant. Harry commençait à lui vouer une confiance sans faille, et mon contrôle diminuait. J'avais besoin de lui pour anéantir Voldemort et la disparition de Sirius devait me permettre de resserrer mon emprise sur lui."

"Mais les choses ne se passèrent pas comme prévu, n'est-ce pas cher professeur ?" ricana t-il en l'invitant à poursuivre.

"Non en effet. Harry fut accablé et ne me pardonna pas de l'avoir si longtemps tenu à l'écart de la prophétie. C'est aussi pourquoi il me rendait responsable de la mort de son parrain. De plus en plus distant, il refusait de suivre mes ordres, si avisés soient-ils, et s'obstinait à me contredire à l'occasion. J'allais perdre le contrôle et il avait besoin d'être reprit en main. Si je ne peux soumettre le monde magique à ma volonté, personne d'autre ne doit le faire," siffla t-il.

"Que voulez-vous dire ?"

"Je savais. Severus et toutes les 'activités' auxquelles il s'adonnait. Toutes ces disparitions. L'imbécile croyait sans doute être assez discret pour tromper ma vigilance, mais je l'observais. Je suis au courant de tout ce qui se trame au château pour avoir le privilège d'en être le directeur. J'observais l'habileté avec laquelle il avait trompé Harry, et le mettre hors état de nuire coïncidait avec mes plans. Je réussis à convaincre Fudge de l'envoyer à Azkaban, en précisant que sa seule chance de recouvrer la liberté serait de vaincre Voldemort. Mais ce stupide ministre restait réticent. Une victime de plus dans cette terrible guerre. Je m'assurais ensuite de la nomination d'Arthur Weasley au poste de ministre. Il m'était si reconnaissant d'avoir emprisonné le tortionnaire de ses fils, qu'il serait prêt à executer la moindre de mes paroles."

"J'aurai pu avoir le pouvoir sans votre venue. Je trouvais donc une autre alternative : vous utiliser pour détruire le Lord noir, puis vous détruire à votre tour. Avec Voldemort mis sur la touche, personne n'aurait été suffisamment puissant pour me contrer. J'aurai eu le contrôle," finit-il d'une voix calme.

Prodo esquissa un sourire sinistre, puis lança un regard intense à son loup, toujours en garde devant Rogue. Notre mission est claire à présent.

On ne peut plus claire, lui répondit Osor.

D'un geste, il libéra le vieux directeur de son emprise et attendit la fin des effets du veritaserum. Ce qui ne fut guère long au vu du teint livide que commençait à prendre Dumbledore, réalisant ce qu'il venait de faire. Détruire toutes ses chances de pouvoir un jour prendre le contrôle du monde magique, voir s'écrouler le fruit de tous ses efforts. Son teint pâle vira rapidement au rouge brique sous la fureur, laissant une lueur de folie voiler le bleu de ses yeux :

"Vous m'avez piégé ! rugit-il. "Vous avez usé d'un sort pour me faire avouer ces choses. Vous m'avez forcé à mentir par je ne sais quelle potion, qui n'était pas du veritaserum."

"Mon cher Dumbledore, pensez-vous vraiment que chacun ici présent va vous croire ? Vous avez effectivement ruiné votre carrière et votre vie par la même occasion. Si vous étiez en train de mentir, Rogue également, bien qu'il soit assez fier de l'efficacité de ses potions. Croyez-vous vraiment que mon but était de lui faire la conversation ? Sinon pourquoi aurai-je utilisé ce veritaserum ? Je m'assurais juste que tous ici me voient le subtiliser à Rogue. Votre parole en prend un coup. Et il est temps d'être un peu plus responsable de vos actes mon cher," déclara Prodo un brin de moqueur.

Dumbledore se redressa brusquement, ses yeux brûlant toujours de ce même éclat de démence. Il semblait sur le point de vouloir bondir sur Prodo pour le mettre en pièces. Le sorcier le dévisagea de son air amusé, et son sourire le fit gronder de rage.

"Restez assis Dumbledore, ou je crains devoir vous faire mettre à genoux moi-même. Et ne pensez pas une seconde que j'hésiterai à le faire. J'ai déjà mis fin à la vie de centaines de sorciers, prendre la votre ne me dérangerais pas le moins du monde," reprit Prodo d'une voix froide, où tout air de malice avait maintenant disparu.

Dumbledore se rassit lentement, essayant au mieux de garder son calme et contenir les tremblements furieux qui agitaient son corps. Il ne pouvait détacher son regard de celui qui avait détruit tous ses projets de conquête. La haine qu'il ressentait n'avait jamais été aussi intense.

L'homme se pencha à nouveau vers le directeur.

"Aimeriez-vous connaître quel sera le châtiment du monde magique, Dumbledore ? Le prix de vos actes et du reste des traîtres ?" Puis il jeta un regard circulaire à l'assemblée terrifiée, l'air pensif.

"Voyez-vous, chers ignorants que vous êtes, la dernière décennie, les cent derniers siècles passés furent un test. Une sorte d'expérimentation si vous préférez. Ceux Qui Demeurent, des êtres dont l'existence dépasse votre entendement, s'étaient rassemblés dans le but de mettre votre peuple à l'épreuve. Ils avaient remarqué qu'un certain nombre d'Humains commençaient à développer des dons exceptionnels, des dons liés à la magie. Ils étaient confiants et décidèrent de leur laisser la chance d'évoluer, au lieu d'inhiber leurs pouvoirs et de prendre leur vie..."

"Bien entendu, ils avaient connaissance de l'Histoire de l'Humanité. Ils savaient que le pouvoir pouvait mener à la corruption des Hommes et à leur destruction, l'expérimentation ne devait donc pas durer plus de mille ans. Une fois ce temps écoulé, les humains dotés de dons supérieurs seraient soumis à un test. S'ils en étaient vraiment dignes, leur pouvoir ne serait plus limité à quelques êtres, mais s'étendrait à leurs semblables. Dans le cas contraire, les sorciers corrompus seraient châtiés et toute trace de magie à jamais effacée de la surface de leur monde."

Absorbée par le discours du sorcier, l'assemblée restait silencieuse. Même Dumbledore, dont le calme était soudainement revenu, écoutait avec toute son attention.

"Le test vint sous la forme d'un enfant. Un enfant faisant l'objet d'une prophétie et doté d'un pouvoir ignoré, celui de déterminer le destin de son monde." Avec un sourire, Prodo continuait, fixant tour à tour chacun des membres de l'Ordre. D'une pâleur extrême, tous connaissaient pertinemment l'identité de cet enfant.

"Le lien qui le liait à la magie n'avait jamais été vu auparavant. Il fut alors décidé que ce lien soit contenu, et l'enfant élevé comme le commun des mortels. Tout reposerait sur la façon dont cet être serait traité. Si le monde magique lui accordait l'affection et la protection nécessaire, l'enfant serait à son tour empreint d'amour et de lumière, autorisant ainsi le monde magique à perdurer, et la magie à s'étendre un peu plus parmi les mortels. Mais si l'enfant était méprisé, abusé ou trahi des siens, alors l'amertume, la haine et les ténèbres empliraient son âme. Le monde magique serait condamné et la magie amenée à disparaître. Ce pouvoir lui a été caché jusqu'au jour où viendrait l'heure du Jugement..."

"Ceux Qui Demeurent n'étaient pas inquiets de l'issu du test. L'expérience leur avait appris qu'au fil du temps, la lumière finissait toujours par l'emporter sur les ténèbres. Imaginez donc leur surprise, en découvrant le sort que le monde magique avait réservé à l'enfant. Sans en avoir conscience, les sorciers avaient eux-mêmes provoqué leur chute. La folie s'empara de l'élu lorsqu'il fut contraint de revivre à travers son lien, les meurtres et tortures diverses causés par un sorcier noir. Un sorcier qui par le passé, subissait la négligence des Hommes. Il n'y avait plus aucun équilibre. Seuls les ténèbres. Les protecteurs de l'enfant, les êtres chers qui auraient pu le sauver, ceux qui auraient dû l'aimer, l'avaient trahi et abandonné. Et ainsi fut sa mort, dans la solitude et la tristesse de cette sombre pensée."

Prodo pouvait ressentir l'effroi qui animait l'assemblée. Les voir trembler alors que le sens de son récit devenait plus clair. L'horreur et la honte déformaient leur visage et tous semblaient avoir conscience de leur sort.

"Cependant, sa mort n'était que le commencement. Sa tâche non terminée. Son corps fut récupéré du tréfond des abîmes et son âme capturée. Malheureusement l'essence de sa magie n'avait pu être sauvée : elle était noire et le resterait jusque l'accomplissement de sa mission, le châtiment du monde magique, et son esprit resta tourmenté par la haine et la trahison. Voyant cela, Ceux Qui Demeurent décidèrent quand même de le laisser être à nouveau. Il apprit à contrôler ses pouvoirs obscurs, manipuler l'essence de la magie, la retirer de toute chose et la disperser. Il fut affecté d'une partie de Leurs pouvoirs le temps d'une ultime tâche."

"Il était seul. Lui accordant la grâce d'un compagnon, Ceux Qui Demeurent capturèrent l'âme tourmentée d'un autre sorcier afin de la placer dans le corps d'un loup. Ensembles, ils détruiraient les sorciers corrompus et retrouveraient la paix, le repos éternel, entourés des victimes du monde magique et de ceux qui les ont véritablement aimés." Il termina, un soupçon de mélancolie dans la voix, les yeux brillant d'excitation.

Fièrement dressé, il s'écarta de la table où siégeait un Dumbledore inexpressif. Plusieurs sorciers redoutaient silencieusement ce moment, mais il était arrivé. D'un geste rapide, l'homme retira la cagoule masquant jusqu'alors son visage.

Debout devant l'assemblée, se tenait Harry James Potter.

Mais ce n'était plus l'adolescent qu'ils avaient connu. Plus âgé, plus élancé, il avait bien pris plusieurs centimètres. Ses traits pâles autrefois si candides semblaient s'être imperceptiblement durcis. De longs cheveux sombres tombaient gracieusement sur ses épaules et laissaient entrevoir ses yeux... effrayants, emplis d'amertume. La lueur de chaleur qui animait jadis son regard émeraude laissait place à une menace qu'ils n'avaient encore jamais ressentie.

Il sourit. Et son sourire fit frémir leur cœur...

TBC...