Note: Bon, bah, voilà c'est reparti. J'ai trois fanfic en cours, une quatrième en préparation, le triple en histoires originales et je décide de commencer un recueil de songfics sur Lost. Totalement décalée l'auteur mais ça faisait longtemps que l'idée me trottait dans la tête...Enfin, bref, j'ai donc décidé de refaire des OS songfic centrés sur chacun des personnages de la série mais attention pas n'importe lesquels! Comme le titre l'indique ce recueil ne sera centré que sur les personnages de la série Lost qui meurent. C'est très joyeux, je sais mais au moins ça délimite le champs et, étant donné que ce cher Abrams a décidé que seulement quatre survivront, je m'occuperais de tous le monde chacun à la fois. Enfin, j'en publierai une par mois et j'espère que ça vous plaira! N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensait.
Disclamer: Ni les personnages de la série Lost, ni les paroles de la chanson des Cranberries 'Sorry son' ne m'appartiennent.
Chapitre 1 Le pilote: Je suis si désolé, fils
Sorry son, this is what I've done, this is what I've done
Le voyage avait bien débuté pourtant. Il avait été chargé d'amener le vol 815 de Sydney à Los Angeles, un vol de routine comme il en faisait des milliers par an. Il avait décollé par un magnifique ciel dégagé de tout nuage, avec pour seul horizon le soleil, qu'il suivait. Il rentrait aux Etats-Unis auprès de sa femme et de son fiston qui faisait sa fierté. Depuis le 11 septembre, et même avant, son épouse voyait d'un mauvais œil quand il partait au travail et n'était pleinement rassurée que quand il rentrait à la maison, sain et sauf. Il avait réussi à obtenir un poste de professeur dans un aérodrome et lui avait juré qu'à son retour d'Australie, il raccrocherait définitivement les longs courriers et s'occuperait plus de sa petite famille et notamment de son fils, avec qui les relations étaient tendues.
It was a long sad supper without you.
I have to be cruel to be kind.
We have to leave the past behind.
Lui et sa femme dînaient en silence dans la vaste salle à manger où seul le tic-tac monotone de l'horloge familiale perçait le silence pesant entre eux. Après avoir terminé son assiette, la jeune femme la repoussa et le regarda droit dans les yeux:
"Tu n'aurais pas dû être aussi dur avec lui."
Il continua à manger comme si de rien n'était, ne voulant pas écouter ce qu'il entendait.
"Ce n'est encore qu'un petit garçon, il ne faut pas être aussi dur avec lui, persévéra son épouse.
"Il a fait une bêtise, il doit payer. C'est comme ça que fonctionne la vie en société, il faut bien qu'il l'apprenne, finit-il par déclarer en poussant de côté son assiette non terminée.
"Tu devrais aller lui parler. Il ne te voit pas souvent et quand tu es là, tu le réprimandes. Va lui expliquer si tu ne veux pas avoir un adolescent rebelle et délinquant par la suite."
Le trentenaire s'avoua vaincu et se leva en laissant tomber sa serviette sur la table. Passant derrière sa femme, il posa ses mains sur ses épaules et l'embrassa sur son front.
"Tout sera bientôt fini. Après ce dernier voyage, j'enseignerai le pilotage ici, avec vous."
Puis il s'éloigna d'elle et monta les escaliers tandis qu'elle commençait à débarrasser la table.
And isn't it strange how people can change?
And isn't it weird how people I feared?
They all seem worthless now...
Tout était calme et le décollage, qui était toujours la manœuvre la plus ardue, s'était passé sans anicroche. Il discutait paisiblement avec son copilote, plaisantant et profitant de son dernier voyage au dessus de l'océan pacifique quand la première secousse vint les perturber. Il aimait tant son travail, dominer la planète en défiant les lois de la gravité. Ca l'avait toujours fasciné depuis qu'il était enfant, collectionnant toutes les plumes qu'il pouvait trouver. Mais si mettre son rêve de côté était le prix à payer pour sauvegarder le bonheur de sa famille, il était prêt à le sacrifier sans le moindre remords.
"C'est parti!" plaisanta son coéquipier en se saisissant du manche près à en découdre avec Dame Nature.
Lui ne s'anima pas outre mesure, d'autant que le ciel semblait toujours aussi dégagé jusqu'à ce que de nouvelles turbulences ne secouent l'avion. Le ciel avait viré au noir enfer et des éclairs transpercèrent la chape de plomb qui s'abattait sur l'engin volant. Appuyant sur le micro, il rassura ses passagers en déclarant:
"Nous traversons une zone de turbulences. Nous vous prions de nous excuser pour les désagréments occasionnés."
Mais les désagréments ne faisaient qu'empirer et il commença vraiment à s'inquiéter de ce qui était en train d'arriver. Soudain, il sentit plus que n'entendit un sourd craquement au sein de l'avion. Il respira douloureusement, souffrant en même temps que cette carcasse métallique avec qui il ne formait qu'un. Echangeant un regard avec son copilote, il l'interrogea du regard mais celui-ci lui posa la même question:
"Qu'est ce que c'était?
"L'avion s'est brisé?" répliqua-t-il, le timbre de voix rempli de terreur et ne voulant pas y croire.
Pourtant ces craintes se révélèrent avérées quand l'appareil piqua du nez, tel un pantin désarticulé, et malgré les efforts conjugués des deux pilotes pour rester dans les airs
I will ride on my bicycle, I ride thinking of you,
As I'm riding on my tricycle, I ride.
I see the sun in the trees and I feel the psychedelic breeze,
And I see the sun in the trees and I feel the psychedelic breeze.
Alors qu'il s'effondrait en tombant, tel un ange déchu, un rayon de soleil traversa les nuages gris pour se poser sur son visage le ramenant à ce jour d'automne, le jour le plus merveilleux de son existence.
C'était une de ces journées banales où l'été mourant avait un sursaut de combativité et répandait une chaleur bienfaisante. On l'appelait l'été indien. C'était le dernier jour de ses vacances avant de reprendre le chemin de l'aéroport et son petit garçon l'avait supplié de lui apprendre à faire de la bicyclette. Alors ils étaient partis à travers la ville, riant aux éclats dans cette banlieue tranquille de l'est des Etats-Unis. Distancé, le petit garçon redoubla d'effort sur son quatre roues et parvint à rattraper son papa qui régla son allure sur la sienne. Le soleil jouait de ses rayons dans le bruissement des feuilles, remués doucement par le vent, les parant de couleurs chaudes et douces. Dans l'air flottait la délicieuse odeur d'un voisin qui brûlait les feuilles mortes tombés dans son jardin et un père et son fils vivaient le plus beau moment de leur vie, touchant de simplicité.
Sorry son, this is what I've done, this is what I've done.
Soudain, tout avait été le trou noir, sombrant dans un profond sommeil. Il avait marché dans ce tunnel que tant de gens décrivent lorsqu'il frôle la mort. Et il avait eu peur de se retrouver dans cet endroit et de ce que cela impliquait. Déniant alors la luminosité, il lui avait tourné le dos et s'était avancé dans les ténèbres qui l'avait englouti. Il s'était réveillé en sursaut en entendant un craquement résonné tout autour de lui et avait ouvert les yeux sur un arbre où la tête de l'appareil s'était écrasé. Automatiquement, il s'était tourné vers son coéquipier mais celui-ci avait les yeux grands ouverts sur le vide pour l'éternité et sur le point de départ pour l'autre monde. Il avait voulu recherché de la morphine pour adoucir les souffrances de son ami qui se situait dans la boîte à pharmacie derrière la cabine mais il n'y avait plus rien derrière la cabine ou si peu...Comprenant alors ce qu'il s'était passé, qu'il avait failli à son devoir d'amener ses gens sains et saufs, il s'effondra et explosa en sanglots avant de s'évanouir à nouveau.
It was a long sad supper without you.
Please don't hold me responsible.
I tried and tried.
Il s'arrêta devant la porte de chêne d'où émergeait des sanglots étouffés et qui lui serrèrent le cœur à sang. Il frappa trois légers coups et les pleurs cessèrent automatiquement, tandis qu'une voix sourde de colère résonnait:
"Qu'est ce que tu veux?
"Je voudrais te parler, fit le père en entrebâillant la porte, découvrant une masse enfoui sous les couvertures. Je peux entrer?
"De toute façon, si je te dis non, tu rentreras quand même." déclara le petit garçon sur un ton amer.
L'adulte soupira et pénétra à l'intérieur s'asseyant sur le rebord du lit et caressant les cheveux en bataille dépassant à peine de l'épaisse couette représentant Buzz l'éclair. Durant quelques instants, le silence se posa entre eux mais sans les gêner outre mesure. Finalement, il prit son courage à deux mains et remit sa fierté au placard:
"Pardonne moi. J'ai été trop sec avec toi...
"Mais je n'aurai pas dû faire cette bêtise, compléta son fils.
"C'était une broutille. Le plus important, c'est toi. Tu veux que je te ramène à manger?
"Du gâteau au chocolat?" Demanda espiègle l'enfant en tournant un sourire laissant voir le vide de la perte des dents de laits de devant.
Le père, heureux de retrouver leur complicité, acquiesça de la tête, une joie silencieuse sur son visage dans la demi obscurité.
"Et j'aurais droit à de la crème glacé aux noisettes? Avec des bonbons dessus?
"Il faudra demander ça à Ben&Jerry s'il veulent bien s'accorder avec des sucreries..."
Ils éclatèrent de rire tous les deux et il prit son fils dans ses bras, le serrant de toutes ses forces.
It wasn't the same without my brain.
It wasn't a game, it wasn't a game.
Oh, not now.
Et puis ils étaient arrivés. C'était assez ironique d'être sauvé par des personnes qu'il était sensé protéger. Sa première question avait été de demander combien avait survécu au crash...48, c'était peu...Son cerveau s'était mis en marche pour savoir combien de temps il faudrait pour que les secours arrivent, des années puisqu'ils cherchaient au mauvais endroit, à 1000 miles de là où ils se trouvaient. Il se leva pour se saisir du transmetteur pour appeler à l'aide.
"Vous ne devriez pas bouger, lui conseilla ce passager qui semblait être médecin.
"Non, non, ça va. Le transmetteur est juste là. Juste là."
Comment aurait-il pu leur expliquer que tout ce qu'il désirait était de rentrer voir sa famille et de les rassurer. Mais eux aussi devaient être dans le même cas...Son âme se fêla en découvrant que l'appareil ne fonctionnait pas. Etaient-ils condamnés à rester perdus jusqu'à la fin de leurs jours? Il avait tellement honte de cet accident, honte d'avoir entraîner dans sa chute d'autres personnes, honte de ne pas s'être montré à la hauteur dans les situations de crises comme le faisaient en ce moment ces inconnus, honte d'avoir menti à sa femme et à son fils en leur ayant promis qu'ils auraient une vie heureuse ensemble à son retour d'Australie.
C'est alors que le cockpit poussa un crissement lugubre et qu'un cri effrayant résonna et se répercuta sur les arbres de la jungle. La peur s'empara de tout son être, suintant dans toutes ses fibres, remarquant que les passagers n'étaient pas rassurés également.
"Qu'est ce que c'est? demanda-t-il.
"Kate? Appela le médecin.
"C'est dehors, répondit celle-ci.
"Qu'est ce qui est dehors?" Interrogea le trentenaire, de plus en plus inquiet.
Le médecin lui intima de se taire quand une ombre passa juste devant eux. Voulant en avoir le cœur net, il s'avança et jeta des regards alentours, cherchant à savoir ce qu'il s'était passé quand il se sentit soulevé de sol.
I will ride on my bicycle, I ride thinking of you,
As I'm riding on my bicycle, I ride.
I see the sun in the trees and I feel the psychedelic breeze.
I see the sun in the trees and I feel the psychedelic breeze.
Il n'eut pas le temps de réagir qu'il était transporté dans les airs et que le couloir sombre réapparaissait, mais cette fois-ci il pressentait qu'il ne pourrait pas faire machine arrière, il ne pourrait désormais qu'avancer jusqu'à cette lumière dont il ignorait tout mais ne craignait pas. Il mit une fraction de seconde à passer de l'autre côté, sans comprendre ce qui lui arriver et comment, mais il eut le temps d'entrevoir le soleil jouait à cache-cache avec les feuilles des arbres, le renvoyant à sa ballade en vélo avec son fils. Et la dernière image qu'il vit derrière le rideau de sang qui s'abattait sur ses yeux fut le sourire de son gamin, ce merveilleux dimanche d'automne.
Sorry son, oh, I am so sorry son...
