RAR:
The Werewolf : Merci pour ta review, elle m'a faite extrêmement plaisir ! Je suis contente que le marshall t'es plu. Je n'aimais pas vraiment ce perso (on se demande pourquoi…) mais en écrivant ce OS je me suis peu à peu attaché à lui et j'étais à fond dedans à propos de la scène avec Jack. L'histoire que j'ai inventé à Joanna ? La voici ! J'espère que ça continuera à te plaire !
Jylly Brandebouc : Merci de ta review, elle m'a fait énormément plaisir ! Je suis vraiment contente que le dernier chapitre et la mort du marshall t'ait plu (enfin façon de parler, bien sûr ;)). Alors comme ça, tu adores la musique : je crois qu'on est fait pour s'entendre puisque où que je sois la musique me suit partout. T'écoute quoi en général? Je n'hésiterai pas à faire appel à toi si je suis bloquée, d'autant qu'un nouveau recueil de OS songfic germe dans ma tête…Enfin, j'espère que tu apprécieras aussi la mort de Joanna, lol.
tsunade sama : Merci de ta review (enfin tes reviews pour être exact) , ils m'ont fait très plaisir ! Je suis contente que tu aimes ce concept et que ces one shot t'ont plu. L'idée m'est venu après le cracboum de Arzt ( je jure de le soigner lui !). Et oui, il y a du monde au portillon puisque l'île aime tuer les passagers d'un certain vol…chacun ses loisirs en même temps. Denfin j'espère que cette histoire continuera à te plaire !
Disclamer: Ni les personnages de 'Lost', ni les paroles de la chanson de Damien Rice 'Cold water' (Damien, je t'aime! You are the best!) ne m'appartiennent.
Chapitre 3 Joanna Miller: Ou suis-je perdue?
Cold, cold water surround me now and all I've got is your hand.
Elle observait les rayons du soleil venir percer l'obscurité maritime et un sourire tenta de se dessiner sous son masque à oxygène, des bulles s'échappant de l'être humain dérangeant les poissons multicolores qui s'éloignèrent en balançant leur nageoire pour lui signifier son mépris. Avoir besoin d'un tel accoutrement pour évoluer dans l'océan, il fallait vraiment être d'une race inférieure...La jeune femme détourna son attention sur la barrière de corail qui s'étendait à ses palmes et d'un mouvement leste la rejoignit, s'émerveillant de ce petit monde aux teintes chatoyantes. Depuis qu'elle avait vu, toute petite, l'océan pacifique, cette vaste étendue infinie avait toujours était sa passion et elle avait parcouru le globe et ses innombrables mers mais rien ne pouvait se mesurer à ce spectacle là. Elle était à sa place parmi les poissons, les crustacés, les algues, et autres créatures marines et rêvait souvent qu'elle vivait à leur côtés comme seule une sirène pouvait l'être. N'était-ce pas ce qu'elle répondait aux adultes lorsqu'ils lui demandaient, quand elle était enfant, ce qu'elle voulait devenir plus tard? Rien ne pouvait se mesurait à la quiétude apaisante des profondeurs maritimes, à la symbiose parfaites des êtres vivants, au bonheur qu'elle ressentait en se sentant portée par le courant. Elle voyagea à travers les coraux, imprimant en elle cet aperçu de paradis, mais soudain, sans prévenir, elle se recroquevilla sur elle même en se tenant le côté droit de son visage, laissant des bulles précieuses d'oxygènes s'échapper de ses poumons. Heureusement, à quelques mètres d'elle, se trouvaient des touristes et leur guide vint à sa rescousse en la ramenant à la surface tandis qu'elle s'avouait vaincue face à la douleur qui lui transperçait l'oreille.
Quelques minutes plus tard, elle se trouvait dans le hall de l'hôpital public de Sydney, les cheveux encore mouillées et à ses côtés le plongeur professionnel qui lui était venu en aide. Elle observait les autres patients, craignant que ce soit son tour de se lever et d'apprendre la nouvelle dont elle connaissait déjà la cause tout au fond d'elle. Finalement, un interne en blouse blanche s'approcha d'elle et lui fit signe de le suivre dans une salle où il l'installa sur un lit et les isola en tirant le rideau d'un vert passé autour d'eux.
"Mademoiselle Miller, c'est ça?"
Elle se contenta de hocher la tête et réprima le sentiment qui lui prenait le cœur dans un étau en sentant le médecin observer le creux de son oreille.
"Ca vous a pris dans l'eau c'est ça? Vous avez eu de la chance qu'il y ait eu d'autres personnes dans le coin.
"Infection de l'oreille? proposa-t-elle tandis qu'il écrivait son diagnostic sur son bloc.
"Vous en avez déjà eu? S'étonna-t-il.
"Oui.
"Et vous continuez à plonger?
"L'océan, c'est ma vie...
"Vous êtes océanographe ou quelque chose dans ce goût là?
"Non, je suis kinésithérapeute, répondit-elle tristement.
"Bien, je vais vous prescrire des antibiotiques mais je vous interdit de vous approchez de l'eau pendant deux semaines au moins..."
L'ordonnance prescrite, elle s'en saisit et se dirigea vers la pharmacie, accompagnée du guide touristique qui tentait de la réconforter:
"Allez, c'est pas définitif!
"Je crois que les vacances sont finies pour moi...
"Vous n'allez pas rentrer maintenant. Sydney est une ville magnifique à visiter, vous savez. Vous devriez en profiter jusqu'au bout.
"Sans vous offenser, ce que j'aime dans Sydney c'est son océan et c'est tout, répliqua-t-elle d'un ton léger.
"Vous ne m'offensez pas, je pense exactement la même chose. Mais je continue à croire que vous devriez vraiment profiter jusqu'au bout de vos vacances. Rien ne presse pour vous de revenir au travail...
"Quelqu'un m'attend là-bas, dit-elle alors que ses yeux se perdaient dans le vague.
"D'accord, je ne vous convaincrai pas. J'espère vous revoir la prochaine fois que vous reviendrez à la Barrière, miss Miller.
"Je vous remercie encore pour tout, monsieur...
"Littleton, David Littleton.
"Monsieur Littleton, je serai ravie de faire une excursion à vos côté lors de ma prochaine visite."
Ils se saluèrent et elle partit en direction de l'hôtel où elle irait rassembler ses affaires pour se rendre ensuite à l'aéroport et échanger son billet de retour.
Lord can you hear me now?
Lord can you hear me now?
Lord can you hear me now?
Or am I lost?
Elle se cramponna à son siège quand elle sentit les turbulences arriver et secouer l'appareil et bloqua sa respiration, même si elle savait que ce n'était pas la chose à faire. Voilà pourquoi elle préférait l'océan, son silence et sa sérénité, sans cri, sans peur, sans panique. Les stewarts tentaient de rassurer les passagers mais elle sentit que quelque chose clochait, peut être en raison du fait qu'ils s'accrochaient, peut être en raison de la lueur d'inquiétude qui s'était allumée dans leur regard, peut être en raison du masque à oxygène qui venait de tomber devant elle et qu'elle s'empressa de mettre sur son visage, imitant les autres passagers. Ce qu'il s'était passé c'était un patchwork difficile à replacer: un type qui sortait des toilettes pour s'empresser de s'attacher; un couple qui s'étreignait douloureusement la main pour se rassurer; son voisin qui s'évanouissait sous l'intensité émotionnelle; un bruit sourd et un choc épouvantable derrière elle; des hurlements de personnes s'évanouissant au loin; puis le trou noir.
C'était les cris qui l'avaient réveiller. Des interpellations, des ordres, des appels au secours fusaient de toute part alors qu'elle ouvrait péniblement les yeux. Malgré le brouhaha autour d'elle, elle perçut le son le plus doux à son oreille: celui des vagues venant s'écraser sur une plage de sable fin et quand bien même l'instant ne s'y prêtait guère, elle eut un sourire apaisé en observant la vaste étendue bleue se prolongeant à l'infini sous ses yeux. Si il n'y avait pas eu le bruit sourd d'un réacteur et des cris désespérés, elle se serait cru morte et arrivée au paradis. Lentement, elle s'observa et remarqua qu'elle n'avait que quelques égratignures et entailles sans grande gravité puis elle se détourna enfin de l'océan et se figea en découvrant le spectacle morbide de la carcasse d'un avion éventré. Comment avait-elle pu survivre à ça? Elle posa son regard sur les passagers se divisant entre morts et vivants, entre ceux qui s'activaient pour aider les autres et ceux qui erraient, hébétés de ce qu'il se passait. Elle devait vite choisir son camps et tenta de se lever pour venir en aide à ceux qui en avait besoin mais ses jambes refusèrent de la porter plus longtemps. Elle retomba lourdement sur la plage de sable fin et hurla quand une douleur lancinante lui perça l'oreille. Elle la couvrit de la main, histoire de l'apaiser un tant soit peu, et posa sa main gauche sur l'autre oreille, voulant étouffer le bruit des agonisants et les explosions. Lentement, elle sentit un liquide salé lui parcourir ses joues et se recroquevilla sur le sol, s'abandonnant à la douleur qui lui tenaillait le ventre. Etait-elle maudite pour mériter ça?
Love one's daughter allow me that and I can't let go of your hand.
5h56. A la météo, ils avaient dit que le lever de soleil aurait lieu à 5h57...Mais il était 5h56 et Joanna se tenait devant l'océan sur lequel le soleil venait de finir de poindre à l'horizon. Derrière, elle entendait les cris de joies et la musique qui continuait à envahir la plage déserte en cette heure matinale. Elle frissonna légèrement et resserra sur elle son châle de soie en adéquation avec sa robe de soirée bleu marine. Elle entendit derrière elle quelqu'un faire coulisser la baie vitrée de la villa et s'approcher d'elle, chacun de ses pas faisant crisser le sable. Un sourire se dessina lentement sur son visage quand elle sentit une veste de smoking se poser sur ses épaules et une main masculine lui frictionnant le bras pour la réchauffer.
"Qui a dit que la galanterie était morte? plaisanta-t-elle en reportant son attention sur l'homme qui venait de la rejoindre.
"Bonnie Parker, je crois, au moment où elle explosait le crâne d'un malheureux policier à Stringtown..."
Joanna se retourna violemment et tapa un petit coup sur l'épaule de son compagnon qui éclata de rire en se malaxant l'épaule. Ils reportèrent leurs attention sur l'océan et le jeune homme mit les mains dans les poches de son pantalon, se mordillant la lèvre.
"C'est superbe...
"Je sais, répondit-elle doucement.
"Toi devant l'océan, précisa-t-il. A ton retour d'Australie, j'aimerai te présenter Abbie. Elle sera revenue de chez sa mère.
"Je l'aime déjà, lui répondit Joanna en l'embrassant tendrement.
"Je suis persuadé qu'elle t'aimera également. On fait une petite balade?"
Joanna hocha de la tête et ils déambulèrent sur la plage déserte en habits de soirée, tels deux paumés du petit matin. La main dans la main, ils offraient un spectacle original pour les badauds qui promenaient leur chien ou faisaient leur jogging matinal. Ils profitaient tous les deux de cet instant parfait, appréciant la brise marine venir réveiller leur visage fatigué. Au bout d'un certain moment, le jeune homme ralentit l'allure et elle l'observa, intriguée. Il la contourna et vint se planter devant elle, leur regard se perdant l'un dans l'autre.
"Joanna...commença-t-il avant de poser genoux à terre et de lui présenter une bague dans son écrin de velours bleu royal. Veux-tu m'épouser?"
Elle en resta sans voix durant quelques secondes qui lui parurent des éternités puis explosa:
"Oui! Oui, je le veux!"
Un immense sourire se dessina sur le visage de son fiancé et il lui passa la bague à l'annulaire puis la fit tournoyer dans les airs en l'embrassant avec passion sous le regard attendri des passants.
Lord can you hear me now?
Lord can you hear me now?
Lord can you hear me now?
Or am I lost?
Cela faisait 6 jours qu'ils s'étaient écrasés sur cette île et elle n'avait jamais vu aucun secours poindre à l'horizon. Certains passagers avaient recherché et trouvé le nez de l'appareil et d'après eux, on les cherchait au mauvais endroit. C'était injuste. Enfin elle parvenait à une période heureuse de sa vie, elle avait un homme qui l'aimait et l'attendait là-bas avec sa fille qu'elle était prête à considérer comme la propre sienne et voilà que tout était réduit en cendre juste parce qu'elle avait décidé de rentrer plus tôt. Elle aurait dû écouter le plongeur professionnel et rester à Sydney quelques temps, au moins ne se serait-elle pas crashée. Elle entendit quelqu'un s'approcher d'elle et observa une jeune femme de son âge s'asseoir à ses côtés et observait l'océan.
"Bonjour, lui fit l'inconnue. Je suis Kate.
"Joanna.
"Vous ne pouvez pas détacher vos yeux de l'horizon, n'est ce pas?
"Comme la majorité d'entre nous...Je veux encore croire qu'il y a de l'espoir.
"Le verre est toujours à moitié plein?
"Ca ne l'a pas toujours été. Pendant longtemps, je me suis fait du mal, ainsi qu'aux autres. Mais, je ne veux pas laisser tomber cette fois même si le destin s'acharne sur moi...
"Pourquoi? demanda Kate, intriguée.
"Je faisais de la plongée et j'ai eu une infection de l'oreille. Du coup, j'ai avancé de deux jours mon retour. Mauvaise pioche...Et vous qu'est ce que vous faisiez dans cette avion de malheur?
"Voyage d'affaire, répliqua la fugitive après un moment de silence.
"Pas de chance...
"Je n'en ai jamais eu beaucoup..."
Hurley interrompit leur conversation en venant chercher Kate pour venir l'aider à maintenir le calme tandis que deux types se disputaient. La fugitive se leva et s'excusa auprès de Joanna qui lui fit signe que ça n'avait pas d'importance. La jeune femme reporta son attention sur l'océan et baissa le regard sur les vaguelettes qui venait s'échouer sur la plage de sable fin. Elle n'en avait que faire de ce que lui avait dit le médecin, elle avait besoin de se ressourcer et seul l'océan en était capable.
Cold, cold water surround me now and all I've got is your hand.
Elle ne comprenait pas ce qu'il se passait. L'eau qui l'avait entouré quand elle avait plongé dedans, c'était faite si tendre pour l'attirer et maintenant qu'elle était en elle, l'étendue se retournait contre la jeune femme. Elle avait toujours eu le sentiment que l'immensité marine était son amie, son alliée, sa confidente et voilà qu'elle devenait son ennemie. Elle était pourtant si bien en se sentant portée par les courants, en retrouvant le silence apaisant de la mer qui cachait un tumulte aquatique des plus charmants. Et puis, il l'avait éloigné de la plage et avant qu'elle ne s'en rende compte à temps, elle était trop loin pour pouvoir revenir sans l'aide de personne. Elle les voyait se rassembler sur la plage, l'observant sans le moindre signe pour venir l'aider, puis elle vit qu'un des leurs se précipitait vers elle. A cet instant précis, une crampe la saisit et elle se sentit couler mais continua à résister en attendant des secours qui ne viendraient jamais. Elle vit le médecin qui était venu en aide à tant de gens depuis le crash, se détourner d'elle et choisir de porter secours à son premier sauveur malheureux. Tout était terminé? Elle leva un regard vers le ciel, suppliant Dieu de lui donner un peu de sa force, de lui venir en aide une dernière fois mais seul le silence lui parvint comme réponse. Une larme s'écoula le long de sa joue se mêlant à l'eau salée autour d'elle tandis qu'elle sombrait sous la surface et que le liquide adoré s'engouffrait dans ses poumons. L'océan qu'elle avait tant aimé, tant chéri, se retournait contre elle et l'engloutissait en son sein, pour la garder pour lui seul, tel un amant jaloux. Puis, la douleur ne se fit plus sentir et son esprit se détacha d'elle, réalisant que le corps mourrait et ne formait désormais plus qu'un avec les profondeurs maritimes. Un sentiment de béatitude et de bien-être s'empara d'elle et un sourire doux vint se joindre aux larmes qui continuaient à couler et à se mêler à l'océan. Enfin, elle était sirène...
Lord can you hear me now?
Lord can you hear me now?
Lord can you hear me now?
Or am I lost?
