Disclamer: Ni les personnages de 'Lost', ni les paroles de la chanson de Lifehouse 'Quasimodo' ne m'appartiennent.

Note: Je tiens à préciser que Ethan n'est pas mon personnage préféré (tant qu'à aimer un Autre, je préfère l'autre...). D'accord, je le fais mais parce que c'est aussi un personnage même méchant, du point de vue des passagers tout du moins; d'accord, j'utilise une chanson de mon groupe préféré mais ça c'est présenté comme ça; d'accord je le publie le jour de mon anniversaire mais c'est parce que j'ai mal calculé mon coups, lol. Donc, je vous le dis bien, Ethan n'est pas mon personnage favori dans la série mais je vous avoue qu'après m'être penché sur lui, je ne peux m'empêcher de ressentir une certaine tendresse pour lui, comme pour tous les autres personnages secondaires à vrai dire...Enfin, voilà, j'espère que cette histoire un peu courte vous plaira et bonne lecture!

Chapitre 5 Ethan Rom: là où il va

You can be right and I'll be real, oh, and it still won't be a pain that you will have to feel

Cause I don't need your approval to find my worth.

I'm trapped inside of my own mind, afraid to open my eyes

Cause of what I'd find and I don't wanna live like this anymore.

Les bruits cessèrent aussi soudainement qu'ils avaient commencé quand l'homme s'écroula, le corps imbibé d'alcool, la bouche figée dans un rictus de haine, la main crispée sur la ceinture de cuir lâche et parsemée de striures de sang. Dans un coin que la pénombre recouvrait, se tenait un corps recroquevillé et tremblotant. Une femme vêtue d'une lourde robe de chambre de coton usée apparut dans l'embrasure d'une porte et jeta un coup d'œil hagard sur son mari. Elle reprit sa respiration normale quand elle se rendit compte que ce dernier était entre les bras puissants de Morphée et s'approcha en silence de la silhouette indéterminée. Son pied se figea quand le plancher sur lequel il reposait grinça et elle jeta un regard apeuré sur l'homme qui continuait de ronfler. Se mordillant la lèvre, elle se précipita vers son enfant toujours en boule sur la crasse environnante en chuchotant son nom:

"Ethan, c'est fini. Viens."

L'adolescent jeta un regard furieux et rempli de larmes sur sa mère tandis que celui de celle-ci ne pouvait s'empêcher de couler vers le dos d'Ethan couvert de bleus et de striures ensanglantées qui en recouvraient d'autre plus anciennes. L'adolescent la repoussa avec toute la faible force qu'il possédait encore et elle l'observa, effrayée de la lueur qui s'était allumée dans ses yeux noirs, la même lueur qu'avait son époux quand il enroulait la ceinture autour de son poing.

"Ethan." le supplia-t-elle.

Il lui lança un regard empli de douleur et de colère où elle devinait toute la haine qu'il pouvait ressentir pour elle. Il avait pensé si longtemps que tous les parents du monde faisaient subir le même sort à leurs enfants; jusqu'à ce qu'il entre en école primaire, là où il avait pu être en contact avec des enfants normaux. Il avait alors compris que ce n'était pas bien ce que lui faisait son père, qu'on ne devait pas faire de mal à la chair de sa chair. Au fond de lui, il l'avait toujours pressenti mais avait fini par l'accepter. Cependant aujourd'hui il avait 15 ans et il ne voulait plus subir cette situation.

"Tu sais..."

La voix de sa mère le fit sortir de sa rêverie et il observa cette pâle créature qui tremblait dès qu'elle entendait les pas mal assurés de celui qu'elle avait aimé résonner sur la dalle de béton menant à la porte d'entrée. Depuis qu'il était enfant, elle ne s'était jamais interposée, n'était jamais intervenue pour faire cesser ce cycle infernal. Elle s'était contentée de soigner ses plaies physiques après les coups mais n'avait jamais tenter d'apaiser les douleurs internes.

"Son père n'a jamais été tendre avec lui, poursuivit-elle. C'était un homme très dur...

"Et ça l'excuse peut être? Croassa Ethan, n'étant plus maître de sa voix après la pluie de poings qui s'était abattue sur sa frêle carcasse.

"Il y a des choses bien pires, Ethan.

"Et des choses bien mieux, répliqua-t-il tout de go.

"Que veux-tu y faire? Il est comme il est.

"J'en ai assez de cette vie. Je ne veux plus vivre comme ça. J'ai rencontré des gens. Ils vont m'emmener vers un monde meilleur où les personnes de son espèce ne pourront jamais plus faire le mal qu'ils font ici.

"Ethan qu'est ce que tu...

"Je pars, maman, répondit-il en se levant et en s'apprêtant à sortir dans la rue, le torse nu comme témoin de sa souffrance.

"Tu ne peux pas me laisser seule avec lui! Hurla-t-elle, désespérée.

"C'est à toi de voir. Pas à moi."

Il sortit dans la rue et tendit son visage vers le soleil bienfaiteur, ode à une nouvelle vie.

There goes my pain, there goes my chains, did you see them falling

Because this feeling, there has no meaning.

There goes the world, off of my shoulders; there goes the world, off of my back, there it goes.

Does it scare you that I can be something different than you?

Would it make you feel more comfortable if I wasn't?

Well, you can't control me and you can't take away from me who I am.

Il ne pouvait détacher son regard de l'objet de son désir: ce ventre rond et plein. Charlie, sentant le mal venir, passa instinctivement un bras autour des épaules de la jeune femme et la rapprocha vers lui. Ethan ne put s'empêcher de sourire, il ne comprendrait pas. Lentement, le canadien ouvrit la bouche et posa son regard dans les prunelles outremers de Claire:

"C'est pour bientôt?"

La jeune femme ne répondit pas, le soupçon et la peur dans les yeux, alors que le sourire d'Ethan s'élargissait. C'était trop tard pour le reste. Il allait devoir se contenter de Claire et surtout de son enfant, ce petit bout qui grandissait en elle et sur lequel reposait l'avenir du monde qu'il connaissait.

"Qu'est ce que tu veux Ethan?" l'interrogea Charlie.

Le canadien tourna son regard sombre vers lui. Il avait presque oublier la présence du rocker tant celle de Claire éclipsait les autres. Ethan se contenta de leur prodiguer un sourire, pas vraiment rassurant, et le perdit soudainement en se précipitant vers eux pour se saisir de la jeune femme, rejetant le britannique comme une vulgaire brindille gênante.

Il marchait depuis des heures, portant Charlie sur ses épaules et invectivant à la jeune femme d'avancer devant. Surveillant les alentours, il s'arrêta, obligeant la future mère à en faire de même. Elle le regarda suspicieuse mais ne broncha pas quand il l'attacha à un arbre proche mais lorsqu'il entoura Charlie d'une liane et qu'il commença à gravir les bambous, elle commença à s'inquiéter:

"Ethan, qu'est ce que tu fais?

"Je les ai prévenu, se contenta-t-il de répondre tandis que la jeune femme s'affolait de plus en plus.

"Qu'est ce que tu fait! Redescend le! Ne lui fait pas de mal. Monstre!"

Ethan se contenta de lui jeter un regard noir et la jeune femme se sentit alors très mal, un sentiment de malaise l'envahissant. Elle posa une main au sol et se renversa sur le dos tandis qu'elle sombrait dans l'inconscience qui s'imposait à elle. Ethan, qui avait vu la scène, se hâta de finir de pendre Charlie et se précipita aux côtés de l'australienne, fronçant les sourcils. Il haussa les épaules et la souleva dans ses bras puis recommença à avancer. Son regard malgré lui découla vers elle: de quel droit se permettait-elle de le juger? Elle ne savait pas par quoi il était passé. Elle ignorait que c'était pour le bien du bébé qu'il faisait ça, que c'était pour le bien de l'humanité.

There goes my pain, there goes my chains, did you see them falling

Because this feeling, there has no meaning.

There goes the world, off of my shoulders; there goes the world, off of my back.

You can't change me; you can't break me.

There goes the world, off of my shoulders; there goes the world, off of my back.

D'un mouvement rageur, il écarta la branche qui lui barrait le chemin et avança d'un pas assuré. Il savait où allait. Il n'avait pas oublier où se trouver leur campement mais elle... Il ralentit l'allure et s'énerva pour de bon. Il se souvenait de la conversation qu'ils avaient eu quelques jours auparavant, avant que tout dérape, avant qu'elle parvienne à fuir.

" Ils se trouvaient dans la jungle et parvenaient à parler comme si de rien n'était grâce à son amnésie partielle des événements qui étaient advenus avec Charlie.

"Et mon bébé sera en sécurité? Lui demanda-t-elle en ouvrant ses immenses yeux bleus.

"J'en prendrai soin comme s'il s'agissait de la prunelle de mes yeux, comme si j'en étais le père.

"Si seulement son père avait réagi comme ça...

"Ne t'en occupe pas. Ce n'était pas une bonne personne."

La jeune femme leva un regard intrigué vers lui, les mots qu'il avait prononcé résonnaient étrangement à son oreille. Comme s'ils étaient ceux d'une menace, une menace achevée. Elle lui fit un pâle sourire auquel il répondit par un sourire franc."

Il avait cru qu'il pourrait changer les règles mais rien ne s'était passé comme prévu et voilà que les autres l'avaient récupéré. Il n'allait pas se laisser faire comme ça. Il devait la retrouver à tout prix et par n'importe quel moyen. C'est pourquoi il approchait tel un serpent prêt à l'attaque entre deux flots de liquide salé. Il en avait repéré un, accroupi, les yeux fixés vers la ligne sombre de la forêt. Un rire intérieur secoua Ethan: ils étaient vraiment naïfs de croire que la menace ne pouvait provenir que de la terre. Ils n'avaient jamais vu ce dont cette île était capable de faire. Il approcha sans bruit de cet individu qui s'était mise à marcher, certainement pour se réveiller. Ethan lui passa son bras droit robuste autour du cou et lui plongea la tête sous l'eau, l'empêchant de hurler. Il le maintint ainsi jusqu'à ce que les battements frénétiques de son corps s'estompent et qu'il s'affaisse tel un poids mort. Sans la moindre trace d'émotion, il souleva le cadavre du rescapé et l'amena près du campement sur la plage, là où ils pourraient le découvrir, là où ils pourraient se rendre compte qu'il avait mis sa menace à exécution et qu'il n'hésiterait pas à recommencer. Après tout, c'était sa mission et il l'achèverait.

Have you ever felt like your only comfort was your cage?

You're not alone, I've felt the same as you.

Have you ever felt like your secrets give you away?

You're not alone, I've been there too.

Cause everyone is looking, everyone is laughing but I think everyone feels the same.

Everybody wants to feel okay, everybody wants to, everybody wants to feel.

Elle était là: tremblotante dans la pluie qui, mêlée à ses larmes, lui brouillaient la vue. Un sentiment lui gonfla le cœur: il n'aurait jamais cru qu'il serait aussi heureux de la revoir et ce qui l'étonna c'était que ça n'avait pas uniquement à voir avec la satisfaction du chasseur récupérant sa proie. Alors qu'il la poursuivait pour la récupérer, il se sentit chuter en arrière et se mit à se défendre de toutes ses forces surhumaines. Il ne se laisserait plus faire: il avait subi assez de coups dans sa vie, c'était à son tour de riposter. Toutefois, il ne parvint pas à prendre le dessus. Il ignorait la raison: il était tellement plus fort cette fois-ci mais son père n'avait jamais utilisé une arme à feu...

"Ne tire pas." invectiva l'irakien à Sawyer qui interrogeait ses camarades sur cet individu qui avait enlevé et séquestré une des leurs.

Ethan ne fit pas attention à ce qu'il racontait. Ses yeux restaient fixées vers la frêle silhouette de la future maman. Il sentait que tout était terminé. Même si ils n'avaient pas l'intention de le tuer comme leurs commentaires le laissaient présager, il avait entendu les rumeurs portant sur Sayid. Il savait que ce n'était pas de bonnes personnes, sinon aucun d'entre eux ne seraient là. Aucun sauf elle, Claire, la pureté et la gentillesse incarnée. Ses yeux la cherchèrent et il se leva pour pouvoir avoir une chance de s'approcher d'elle, et qui sait, peut être parvenir à fuir. Il ne supportait pas leurs regards posés sur lui, le jugeant et le condamnant pour des actes dont ils ne parviendraient jamais à comprendre la portée ni le sens.

"Uh, uh, homme des bois. N'y pense même pas."

Ethan posa son regard d'indifférence absolue sur le jeune homme blond, qui ne se sentait plus de pouvoir tenir la main d'un être vivant d'une simple pression. Il n'ignorait pas que Sawyer avait déjà tué mais assassiner quelqu'un avec une arme à feu était complètement différent de retirer la vie d'un être à main nue. Il ne savait pas de quoi il était capable, de ce qu'ils étaient capables pour obtenir ce qu'ils désiraient. Il n'allait pas se laisser faire et allait récupérer Claire quoi qu'il en coûte. Alors que la résolution emplissait son être et ses pupilles noires, il sentit une brûlure intense traverser en ligne droite sa poitrine. Une deuxième lui fit comprendre ce qu'il arrivait. Une troisième lui fit lever les yeux vers son meurtrier, le rocker duquel émanait une haine et une colère incommensurables. Une quatrième le fit basculer en arrière. Une cinquième le fit chuter à terre au milieu de la boue. Il ne sentit pas la sixième, ni plus rien après. Un étrange sentiment de reconnaissance et de légèreté le saisit mais il savait que si pour lui tout était enfin terminé, pour eux ça ne faisait que commencer.

There goes my pain, there goes my chains, did you see them falling

Because this feeling, there has no meaning.

There goes the world, off of my shoulders; there goes the world, off of my back.

Cause I don't want it, I don't want it.

You can't change me, you can't break me.

There goes the world, off of my shoulders; there goes the world, off of my back; there it goes.