Chapitre 11 : Rencontre au clair de Lune

Vers sept heures, les Gryffondor quittèrent la Grande Salle pour se rendre à leur salle commune. Les quatre garçons qui s'étaient éclipsé pendant une bonne heure, avaient sauté le repas. Ils revinrent les bras chargés de caisses de bière au beurre et une longue file de caisses les suivaient retenus en l'air par des sortilèges. Il sembla à Hermione que Raphaël ne s'était pas privé pour en boire quelques unes sur le chemin, il avait déjà les yeux vitreux et son nez commençait à rougir. La jeune préfète lui fit une légère remontrance, mais cela ne servait à rien vu son état, elle comprenait à présent pourquoi ils avaient pris tant de temps.

«- Il a été trop chiant sur le chemin, j'te jure ce type dès qu'il y a de l'alcool il peut pas s'empêcher de se bourrer la gueule. Pas moyen de lui faire changer d'avis ! »

«- Ron, c'est bon on y est finalement arrivé, pas la peine de t'énerver. Viens plutôt m'aider à porter les bacs dans le dortoir, commanda Harry. »

«- Non mais franchement il aurait pu se retenir et attendre les autres, c'est en buvant tout seul qu'on devient ivrogne, insista Ron que l'expédition dans le tunnel avait mit de mauvaise humeur. »

«- Tu t'es mit dans l'idée d'insulter toute ma famille maintenant, c'est bien continue. Barbara la traînée, Raphaël l'ivrogne… Tu en as d'autres, histoire qu'on rigole un peu. Aurore avait malencontreusement surprit leur conversation et n'avait pas pût se retenir de faire une remarque. »

Ron n'eut pas le temps de s'expliquer car McGonagall venait d'entrer dans la salle commune des Gryffondor et exigeait le silence. Elle était venue féliciter l'équipe pour leur victoire et ne cessait de serrer la main de Ron tout en lui assurant qu'elle était fière de lui. Le rouquin dût se pincer pour se prouver qu'il n'était pas en train de rêver.

«- Le professeur Rogue était rouge de colère tout à l'heure quand je l'ai croisé dans la salle des professeurs. Je dois dire que je le comprends, cela fait tout de même plusieurs années que sa maison n'as pas remporté la coupe. Mais ce n'est pas une raison pour vous reposer sur vos lauriers, je me suis beaucoup attachée à cette coupe et je ne souhaite pas la voir quitter mon bureau. Je vous recommande donc de vous battre. Hormis c'est dernières recommandations je vous demanderais de ne pas faire trop de bruit cette nuit et de… mais que se passe-t-il monsieur Salgado ? Qu'avez-vous ? »

«- Oh ce n'est rien professeur, je vous assure. Il est juste un peu éreinté par le match, je pense qu'il sera un des premiers à aller se coucher ce soir, n'est ce pas Raphaël ! »

Aurore avait réussi à éviter le pire, McGonagall n'avait rien ajouter à ce propos, elle leur avait simplement souhaité la bonne nuit. Ouf, une expression de soulagement générale parcourût les Gryffondor. Seamus et Dean s'empressèrent d'aller récupérer les bacs dans leur dortoir. La fête avait commencé, les conversations ronronnaient au dessus d'une ample musique de fond. Un petit groupe filles de deuxièmes années avaient constitué un fan club à Ron, leur beau champion. Il était mené par Zoé Spinelli qui suivait Ron depuis un petit temps déjà. Le petit groupe ne cessait glousser au allés venues du préfet qui lui de son côté s'en plaignait.

«- Mais je croyait que tu aimais ça la popularité, déclara Hermione. »

«- Non là c'est carrément de la violation de vie privée, cette gamine n'arrête pas de me suivre partout, j'en peu plus. T'imagine qu'elle a envoyé des chocolats à Aurore rien que parce qu'elle nous a vu s'embrasser. »

«- Et alors je ne vois pas ce qu'il y a de mal à ça. Franchement tu t'emballes Ron. »

«- Tu connais comme moi les pralines de Fred et George, elles vous explosent à la figure dès que…»

«- Oui, je sais. Je connais déjà, ils m'en ont fait goûter pendant les vacances.»

«- Donc tu vois que je n'exagère pas. Elle est complètement hystérique, je vais finir par avoir peur qu'elle me fasse boire un philtre d'amour. Je veux pas devenir parano comme Maugrey moi ! »

«- Je vais te dire ce que j'en pense : Tu es préfet, tu peux bien te débrouiller avec ça non. Oh excuse moi Ron, je vais voir ce que font ces deux imbéciles de Seamus et Dean. »

Ce n'était en effet pas une mauvaise idée puisque de la fumée s'élevait de la où ils se trouvaient. Heureusement pour eux Hermione était arrivé à temps, après qu'elle eut éteint le petit feu qui prenait joyeusement vie sur trois sacs de cours, ils lui expliquèrent tout simplement qu'ils les avaient confondus avec un tas de bûches.

«- Oui, même que quand Ron est passée pour se servir une bière, il n'a rien dit ça prouvait bien qu'on ne faisait rien de mal, ensuite quand on a voulut éteindre le feu on se rappelait plus bien de la formule magique, c'est bien ça hein Dean, s'esclaffait Seamus. »

«- Vous croyez sincèrement que je vais gober vos conneries, fit froidement Hermione. »

Leur plaisanterie ne l'amusait pas le moins du monde, elle tenta de voir si il n'y avait pas l'une ou l'autre étiquette pour essayer de découvrir à qui appartenait ces sacs. Ils appartenaient tous à des deuxièmes années et l'un plus précisément était la propriété de Zoé Spinelli. Ok j'irai en toucher deux mots à Ron, se dît elle pour elle-même avant qu'une troupe de Poufsouffle et de Serdaigles débarquent pour prendre part à la petite fête. Hermione ne parvenait pas à vraiment s'amuser, elle passait son temps à régler les problèmes des autres. La dernière fois qu'elle vît Barbara, cette dernière était en grande conversation avec deux Serdaigles d'aspect particulièrement douteux. Et comme d'habitude lorsqu'elle avait trop bu, la chilienne faisait de grands gestes et parlait très fort pour que tout le monde puisse l'entendre. Elle vit ensuite que Ginny et Seamus se disputaient, apparemment d'après ce qu'elle pouvait entendre, Seamus l'avait trompé avec une gamine de troisième. Ginny hurlait tellement fort qu'Hermione s'étonnait de ne pas voir McGonagall rappliquer. Elle était pourtant bien d'accord avec Ginny, Seamus essayait lâchement de tout mettre sur le compte de la pression que lui mettait Ron aussi bien pour le Quidditch que pour le fait de sortir avec la rouquine. Celle ci l'envoya promener et embrassa Diego pour la peine, sorte de vengeance personnelle.

A moins que je débloque, ils ont perdu tout sens moral, ce n'est pas possible ! Aurore fut la seule qui lui parut normale quand elle vint lui parler.

«- C'est la folie ici, Barbara est partie avec un groupe de Serdaigles, j'espère qu'elle ne fera rien qu'elle regrettera plus tard. »

«- Tu l'as dit, moi ça fait plus d'une heure que je n'arrête pas de régler les affaires des autres, tout à l'heure j'ai pas compris Michael Corney un type en cinquième voulait se battre avec je ne sais plus qui pour une affaire de chocogrenouille, c'est n'importe quoi ! »

«- Ces gens sont tous saouls et de les voir ainsi cela ne me donne vraiment pas envie de boire, fit Aurore plus déterminée que jamais. »

«- Attends c'est toi qui dis ça ? »

«- Oui je sais que ça te parais louche, en fait je m'étais dis que je n'allais pas boire ce soir pour un peu parler avec Ron, mais bon vu son état, je pense que cela va pouvoir être reporté à plus tard. »

Les deux filles se retournèrent et aperçurent Ron agenouillé qui fouillait le sol un peu plus loin.

«- Si j'ai bien compris, poursuivit Aurore, il a perdu sa figurine de Viktor Krum, il avait l'air d'y tenir beaucoup. »

Hermione éclata de rire et Aurore bien sûr ne comprenait pas d'où venait cette soudaine hilarité, elle n'eut pas le temps de lui en demander la cause parce que Raphaël semblait recommencer à faire des bêtises, telles que draguer une pauvre fille de troisième année qui allait finir par tomber dans le panneau si Aurore n'intervenait pas vite.

«- Heu, 'Mione j'te laisse, je vais calmer le sang chaud de mon frère. »

«- A plus tard ! »

Moi je vais voir ce que fait Harry, se dit-elle tout bas, il est toujours à se rendre ridicule lui aussi, décidément plus j'y pense plus je me dit qu'il irait bien avec Barbara. Elle regarda un moment autour d'elle avant de le trouver dans les bras de Luna et de Neville. Ce dernier lorsqu'il l'aperçut l'interpella.

«- Hey Hermione ! Par ici, euh je pense que Harry a un peu trop bu. Devant l'air peu étonné de la préfète il poursuivit. Ça fait une heure qu'il n'arrête pas de faire des déclarations d'amitié à tout le monde, on ne sait plus trop quoi en faire. »

«- Hermione ! Tu sais je voulais te dire que t'aime énormément, pour toi je ferai n'importe quoi, tu sais. Je suis très heureux que tu sois ma sœur, parce que tu sais, même si ce n'est pas de sang, tu es comme ma sœur tu sais. Harry qui venait à peine de remarquer la présence d'Hermione, s'était lancé dans une longue dissertation sur les liens qui le liait à elle. »

«- Il faut l'arrêter en tout cas moi j'en ai assez, commença Neville. »

«- Qu'est ce que tu veux que j'en fasse, répliqua Hermione. »

«- Je n'en sais rien mais nous ça fait une heure qu'on le surveille et franchement je pense qu'on pourrais trouver mieux à faire, n'est ce pas Luna.»

«- Vous croyez qu'il reste du cake ? Neville tu ne veux pas aller voir s'il reste du cake ? Questionna la jeune fille sortie de sa torpeur, Hermione et Neville plus précisément la regardèrent avec des yeux ronds. Quoi ? Vous en voulez aussi ? Vous dérangés pas, j'y vais ! S'exclama la blondinette en se relevant, tandis que Neville secouait la tête d'un air navré. »

«- Ça se passe bien entre vous ? Ne put s'empêcher de demander Hermione. »

«- Oui si on ne tient pas compte de nos petits problèmes de communication ; elle est parfois un peu bizarre mais c'est probablement ce qui la rend si unique. »

«- Oui sûrement, pour être unique, elle l'est tout à fait, assura Hermione de manière parfaitement anodine. »

Le petit blanc de trente seconde qu'il y eut entre eux leur permit de se rendre compte que Harry parlait toujours, si bien que Hermione prit congé de Neville pour emmener Harry un peu plus loin.

«- Il me semble que tu n'as pas fais très attention à ce que je t'ai dit, c'était très important tu sais Hermione. »

«- Euh écoute Harry, j'ai une mission de la plus haute importance à te confier, tu as bien dit que tu ferais n'importe quoi pour moi, c'est bien ça ? Bon alors tu vois Ron là bas couché en train de fouiller sous la commode ? »

«- Oui, mais je…»

«- Eh bien je veux que tu l'aide à retrouver sa figurine de Viktor Krum, il y tient beaucoup comme tu le sais bien et comme je sais que tu tiens beaucoup à lui, je te fais entièrement confiance pour l'aider. »

«- D'accord je vais voir ce que je peux faire. »

Ce que je ne comprends pas c'est qu'il arrive encore à parler. Merlin c'est vraiment un monde de fou, songea Hermione. Sa tête se mit à dangereusement tourner, elle ne comprenait plus rien à ce qui lui arrivait, elle n'avait pourtant pas bu grand chose. La jeune femme se senti suffoquer en un coup, il lui fallait de l'air frais, quitter l'atmosphère oppressante de la pièce, une ballade dans le parc semblait être le meilleur remède mais à 11h et demi Rusard risquait bien de ne pas comprendre. Il semblait en effet évident que la ronde des préfets ne s'appliquait pas au parc. Eh puis zut ! Il faut que je respire ! Au diable le règlement ! Hé puis de toute façon personne ne remarquera mon absence, de même que Rusard n'ira jamais fouiller dans le parc à une heure pareille… La jeune fille se glissa hors de la salle commune des Gryffondor ; le tumulte de la fête s'entendait dans tout le couloir. Elle aperçut même quelques élèves hors de leur dortoir, Barbara devait sûrement être parmi eux, semant la pagaille dans tout le château. J'espère au moins qu'elle ne rencontrera pas Rusard ! Hermione sorti en silence du château et frissonna au contact de la fraîcheur de la nuit. Pas un nuage ne perturbait l'immensité du ciel étoilé, aucune ride n'apparaissait à la surface du lac noir. Le sifflement du vent lui parut mélodieux, elle se sentait si bien à présent c'était comme si elle pouvait enfin reprendre sa respiration. Hermione était déjà loin du château, elle venait d'atteindre la cabane d'Hagrid lorsqu'elle vit soudain une boule orangée passer devant elle en un éclair. Elle reconnut immédiatement Pattenrond qui filait droit vers la forêt interdite.

«- Pattenrond, revient ! Hé merde, s'écria la jeune femme. »

Elle se mit à lui courir derrière tant bien que mal, il faut dire que malgré son vieil âge ce chat avait encore de l'endurance et une sacrée rapidité. Heureusement pour elle le pelage de son Pattenrond était assez voyant pour qu'elle ne le perde pas de vue. L'animal à quatre pattes emmena sa maîtresse sur un chemin qu'elle mit du temps à reconnaître, ce sentier menait vers les écuries. Mais au lieu de continuer tout droit pour suivre le chemin qu'ils avaient empruntés la dernière fois, Hermione dut bifurquer à droite pour pouvoir suivre la boule orangée. Ils longèrent un nouveau sentier broussailleux qui s'enfonçait de plus en plus dans la forêt, la lumière de la lune avait du mal à passer au travers des épaisses branches. Tout devenait de plus en plus lugubre. Pattenrond avait ralenti sa course folle et semblait attendre Hermione comme s'il voulait la réconforter. Les bruits dans l'air n'étaient pas rassurant le moins du monde, le sifflement du vent qui lui avait semblé si doux au début s'était transformé en un cri du désespoir, il hurlait sa peine, faisant trembler la cime des arbres. Hermione ne savait plus comment elle s'était retrouvée là, elle avait certes suivit son chat mais à présent qu'elle avait la possibilité de le reprendre dans ses bras et de faire marche arrière, elle ne le fit pas. Elle ne savait d'ailleurs plus très bien par où elle était passée. Tous ses sens semblaient embrumés, à chacun de ses pas ses membres s'alourdissaient. Pattenrond lui sauta dans les bras et vint se lover contre sa poitrine, réchauffant ainsi la jeune femme qui commençait sérieusement à être frigorifiée. Soudain sans crier gare ils aboutirent dans une petite clairière recouverte de brume. Ils n'y voyaient pas grand chose et à vrai dire Hermione n'en était pas plus rassurée, rassemblant tout son courage elle s'y aventura. C'est avec le désagréable sentiment d'être observée qu'elle pénétra dans l'épais brouillard ; malgré la peur qui lui tenaillait les entrailles, la sensation de ces milliers de goulettes au contact de sa peau lui fit un bien fou. Respirant pleinement cet air pur elle s'avança pas à pas et distingua de plus en plus nettement une tombe à moitié recouverte de petites fleurs bleues. La peur avait laissé la place à la fascination et la jeune femme s'approcha d'avantage. La tombe en elle même était sculptée dans du granit blanc, le travail dans la roche était assez minutieux, c'était comme de la dentelle. Sur les parois qui n'étaient pas encore recouvertes par ces étranges petites fleurs, se dressait des tableaux de jeunes Nymphes sculptées avec délicatesse et précision. Avec plus d'attention Hermione s'aperçut qu'elles bougeaient par des gestes lents et gracieux ; la jeune femme restait sans voix. Sur le socle il était inscrit :

Gryffondor, Ton âme trouvera le chemin du panthéon de tes aïeux

Des voix enchanteresses s'élevèrent chassant le sinistre des lieux. Il sembla à Hermione que c'était les Nymphes qui chantaient, elles avaient des voix claires et enivrantes. Leurs ballades étaient entonnées dans un langage divin, pourtant grâce au ton Hermione sut qu'elles étaient mélancoliques. Fermant les yeux, la jeune femme se concentra sur leur chants, leur langage lui fut soudain compréhensible.

Perdu tout au loin

Se cache une perle

Beauté éternelle

Aux yeux paillés d'or

D'un battement de cils

Elle détruirait une ville

Mais cela est bien

Si belle, si froide

Comme un pale matin de printemps

Qui frissonne encore d'un hiver tenace

Elle s'en ira derrière

Le rideau grisâtre de ce monde

Et elle verra les rivages blancs

Et au delà la lointaine contrée verdoyante

Sous un fugace levé de soleil

Alors ce qu'elle aura accomplit

Résonnera dans l'éternité

Leur complainte s'acheva sur une note de musique divine, qu'Hermione fut incapable de reconnaître. Lentement et imperceptiblement les jeunes filles s'immobilisèrent dans la pierre, mais dans leur regard on pouvait toujours y voir de la vie sans joie. La brume semblait s'être dissipée légèrement, on apercevait plus nettement les lieux éclairés par la lune. Hermione était au centre de la petite clairière et quelques hautes herbes lui chatouillaient les jambes lorsqu'elle alla s'adosser contre un arbre. Il lui fallait reprendre ses esprits, ses sens réalisaient petit à petit qu'ils vivaient dans un monde matériel. Elle effleura l'écorce du vieux hêtre auquel elle était adossée du bout de ses doigts, avalant une bonne bouffée d'air frais.

Pattenrond sauta au sol et se mit à cracher et hérisser ses poils. La réalité les avait soudain rattrapés, les sons des sous bois étaient redevenus plus lugubres. Hermione sentit qu'elle avait la chaire de poule, elle s'agrippa au tronc comme si les enfers allaient brusquement se déchaîner. Un hurlement sinistre se répandit en écho dans la forêt interdite chassant par la même occasion une chouette farouche.

La Gryffondor était paralysée par la peur, elle voulait prendre ses jambes à son coup mais ses membres refusaient de lui obéir. Une séries de grognements firent battre son cœur à tout allure, Pattenrond reculait à petits pas lents et calculés, lui aussi était terrifié. Une biche paniquée sorti des fourrés à grands bons de l'autre côté de la clairière, elle boitait et son poitrail était déchiqueté. Mais bientôt une énorme masse noire et velue vint mettre fin à ses souffrances. La bête face à Hermione était penchée sur sa proie et lui arrachait des lambris de peaux. Ses babines entrouvertes et dégoulinantes de sang laissaient entrevoir ses crocs meurtriers. La jeune femme retenait son souffle, pas un moment elle n'avait songé à la pleine lune. La bête releva la tête en direction d'Hermione qui se sentait prise au piège. Elle se mit à se lécher goulûment les babines, en apercevant la Gryffondor de ses grands yeux jaunes. C'est alors qu'elle se releva sur ses deux pattes arrière et se secoua l'échine, une nouvelle proie l'attendait. Hermione voulut crier pour demander de l'aide ou simplement par désespoir mais sa gorge restait nouée, Pattenrond avait grimpé dans l'arbre elle aurait tant aimé pouvoir faire pareil. Lorsque le Loup-Garou poussa son hurlement elle ferma les yeux trop inquiète de qui allait lui arriver. Un lourd silence tomba, la bête était en approche, elle le savait. Elle l'entendait qui s'avançait.

Mais soudain elle entendit d'autres bruits venant de l'autre côté, ouvrant à demi ses yeux, elle vît qu'une autre bête s'était jetée sur le Loup-Garou. Hermione avait rarement vu un aussi bel animal, c'était un grand fauve blanc tacheté. Les bêtes se battaient avec acharnement, hurlant et rugissant, s'assénant de violents coup de griffes. Malheureusement le félin ne faisait pas le poids, son pelage était à présent recouvert de sang. Malgré tout son acharnement, il se faisait sans cesse repousser. Hermione aperçut ses yeux bleus saphir qui étaient empreints d'humanité. Il réussit encore à blesser grièvement le museau pointu du loup qui riposta d'un violent coup de patte. La masse blanche s'effondra et Hermione l'entendit gémir ; elle en était profondément touchée car elle avait tenté de lui sauver la vie.

A présent le jumeau de Lupin, elle l'avait reconnu, se redirigeait dans sa direction, se frottant le museau ensanglanté de sa patte avant. La Gryffondor senti sa dernière once de courage la quitter, elle plaça sa main devant les yeux dans un mouvement lent. Tout se produit alors très vite.

Un cercle de flammes sorties de nulle part l'entoura et le Loup-Garou poussa un rugissement de douleur. En effet Effrayé et surprit par le feu il s'enfuît, retournant de la où il était venu. Hermione entourée de chaleur, sentît son nez picoter désagréablement et de plus en plus. Elle sentait qu'elle devait éternuer, mais elle n'y parvenait pas. Elle n'eut pourtant pas le temps de se sentir frustrée car en un coup elle eut la sensation qu'un crochet lui tirait le nombril comme pour un Porte-au-loin. Tout son corps semblait être attiré vers son centre, ses membres se rétrécissaient rapidement. Sa langue devint rappeuse et ses ongles s'enfoncèrent dans sa chaire. Elle n'aurait sut dire d'autre ce qui changea en elle mais le résultat était plus que surprenant. Hermione venait de se métamorphoser en une petite panthère noire à la queue bien fine et aux pattes légères et gracieuses.

Le temps de cette transformation, le Loup-Garou ainsi que le feu avait disparut. Hermione trop concentrée sur sa nouvelle enveloppe charnelle n'y fît même pas attention. Tout cela était bien étrange ; Pattenrond qui était redescendu de son arbre se frottait contre sa fourrure miaulant comme un chaton de quelques mois.

«- Froussard, toi aussi tu trouves tout ça bizarre, n'est ce pas. »

Pattenrond lui répondit d'un petit hochement de tête significatif.

«- Tu comprends ce que je dis ? »

«- Evidemment, que crois-tu ? Que nous les félins nous ne savons pas parler ? Devant l'air ébahis de sa maîtresse, Pattenrond poursuivit. Tu n'as pas lu ton livre de métamorphose humaine assez attentivement car si tu l'avais fait tu aurais su que ta transformation te permettrais de communiquer aux animaux de ton espèce. »

Parlant ainsi, Hermione eut la désagréable sensation que son chat lui parlait de la même façon que lorsqu'elle s'adressait à Harry ou à Ron qui n'avaient pas fait leurs devoirs à temps.

«- D'accord, d'accord, mais attends comment ça se fait que tu sais tout cela ?»

«- Oh tu sais je suis vieux et j'ai rencontré pas mal de gens dans l'animalerie, la première propriétaire du magasin était d'ailleurs Animagus. »

«- Ça alors c'est dingue ! »

«- Quoi, s'exclama Pattenrond un peu surprit. »

«- C'est juste que jamais je n'aurais imaginer un jour avoir une discussion avec un chat. »

«- Hum ! Sache que je ne suis pas un simple chat, Miss-Je-Sais-Tout. Je suis un Kneazle, j'ai donc deux vies de plus qu'un banal chat, et je suis beaucoup plus intelligent ! »

«- Et plus modeste à ce que je vois. »

«- J'en ai assez de parler de ça, trouvons-toi plutôt un nom. »

«- J'en ai déjà un, c'est absurde ! »

«- Voyons tout les Animagus on un nom, que dirais-tu de Antigone, c'était le nom qu'à porté l'une des fille d'Œdipe, si tu n'aime pas il y a aussi Briseis qui est pas mal, c'était la captive d'Achille pendant la guerre de Troie. »

«- Dis-moi tu es très porté sur la mythologie grecque, ronronna la petite panthère à son chat. »

«- Je suis juste très cultivé ! Que crois-tu ? »

«- Je crois que tu as un ego surdimensionné pour un chat. »

«- Mais puisque je te dis que je n'en suis pas un et d'ailleurs c'est très insultant ; les chats n'ont aucun… »

Pattenrond fut coupée par longue plainte venant de lieux du combat. L'animal blanc qui l'avait sauvé, Hermione l'avait totalement oublié. Elle se précipita à grands bonds vers lui et se métamorphosa en jeune fille. De plus près elle constata que c'était un léopard des neiges, il avait le flan gauche grièvement blessé.

«- C'est un Animagus lui aussi, remarqua le Kneazle qui avait rejoint sa maîtresse. »

«- Il bouge regarde ! Retenant sa respiration, Hermione l'observait avec fascination, son épaisse fourrure semblait douce. N'y tenant plus elle y passa sa main, l'animal se mit à ronronner faiblement. Il releva la tête fébrilement et se mit à lécher ses blessures, mais au bout de quelques minutes il s'affala contre la terre, perdant connaissance. Le léopard se transforma alors en jeune homme blond, Malefoy. »

«- Merlin, il faut faire quelque chose ! »

«- Enlève lui sa chemise, ordonna Pattenrond. »

Gênée elle obéit et découvrit son torse couvert de d'entailles profondes causée par des griffes mais il n'y avait aucune morsure, c'était déjà un point positif.

«- Fenula ! »

Une série de bandages apparurent et s'enroulèrent autour du jeune homme. Le maintenant dans les airs par un 'locomotor mortis' Hermione se tourna en direction de son chat.

«- Je suppose que tu sais par où il faut aller, puisque c'est toi qui nous a entraîné là dedans. »

«- Evidemment, suis moi, tu vas l'emmener à l'infirmerie ? »

«- Oui, je suppose ; il est plutôt en piteux état. Mais au fait, tu ne m'as pas dit pourquoi t'es enfuis jusqu'ici ? Et d'ailleurs pourquoi ne m'as tu pas obéis ? »

«- Je ne t'ai jamais obligée à me suivre ; mes rondes nocturnes, j'ai l'habitude de les faire seul. »

Ils évoluaient dans le noir le plus total, mais leurs yeux de félins leur permettaient de distinguer le chemin. Lupin avait dû fuir loin car ils n'eurent plus affaire à lui. Hermione faisait pour la première fois de sa vie, connaissance avec un chat, qu'elle pensait d'ailleurs déjà connaître.

«- Salem ! »

«- Ah non, pas ça, j'aime pas. »

«- C'était pourtant le nom d'un éminent sorcier. »

«- Oui je sais, le fondateur de Salem Academy. »

«- Bon je commence à ne plus avoir d'idées, je t'ai fait au moins une centaine de propositions et toi tu n'aimes rien. »

«- Rien que l'idée de m'appeler, Jocaste, Androgée ou pire Perséphone sous ma forme d'Animagus, ça me rebute un peu. »

«- Oh mais j'ai oublié une divinité! »

«- Qu'est ce que ça va être cette fois, Briséandre, fille de Briséis et de Cassandre. »

«- Haha, très drôle, non, que dis tu de Hécate, déesse de la lune. C'est bien non ? »

«- Allez oui, ça j'aime encore bien. »

«- Alors adjugé, tu t'appelleras désormais Hécate, Au clair de lune. »

«- Dis tu crois pas que t'en fait un peu trop là ? Hécate point barre. »

«- Pff aucune créativité ces humains franchement…»

Au bout de quelques minutes ils se retrouvèrent face à la cabane d'Hagrid et déjà la nuit commençait à s'éclaircir. Les premiers chants d'oiseau résonnaient dans l'air comme une douce mélodie. Une brise légère vint rafraîchir une Hermione épuisée par sa trop longue nuit. Elle n'aperçut personne à l'entrée de l'infirmerie, étrange…

«- Je me demande où est passé Mme Pomfresh ? »

«- Euh, Hermione je crois qu'on a un petit problème. »

«- Eh bien quoi ? »

«- Regarde ! Le Kneazle fit un hochement de tête en direction du jeune homme qui s'était à nouveau retransformé en léopard. »

«- Je ne peux pas l'amener comme ça Miss Pomfresh va se poser des questions; comment fait-on pour qu'il redevienne comme avant? Interrogea Hermione à son Kneazle. »

«- Je ne sais pas, à mon avis il n'y a que lui qui puisse décider de ses transformations. On ferait peut-être mieux de le ramener dans ses appartements jusqu'à ce qu'il reprenne conscience, minauda la boule de poils.»

«- Tu as sûrement raison, souffla la jeune fille, le front plissé d'inquiétude. J'espère qu'il va s'en sortir, il a vraiment l'air mal en point. Elle éprouvait une reconnaissance infinie envers celui qui l'avait sauvé d'une mort certaine. Elle ne lui en voulait pas pour tout ce qu'il s'était passé car aujourd'hui il venait de faire preuve d'une énorme bravoure pour elle. »

Une fois devant le tableau du lion Lambert, elle lui dit le mot de passe et le représentant en titre de Gryffondor lui fit la leçon comme quoi rentrer à une heure pareille n'était pas digne d'une préfète-en-chef mais lorsqu'il aperçut Malefoy son sang ne fit qu'un tour.

«- Et puis-je également savoir ce que vous compter faire avec cet intrus? Fit-il avec une voix beaucoup plus sèche. »

«- Il est blessé, je dois m'occuper de lui absolument, alors ne faite pas votre fine bouche et laissez moi passer. »

Alors que Pattenrond s'était déjà faufilé dans passage, Hermione prenait garde à ce que le homme ne cogne pas les murs; il était déjà suffisamment amoché. Elle le déposa sur son lit et parti chercher de l'alcool et de l'eau chaude dans une bassine pour nettoyer ses blessures. Elle appliqua alors une éponge imbibée d'alcool sur une des plaies du jeune homme jusqu'alors inconscient. La douleur aiguë finit par le réveiller; il suait, de grosses gouttes perlaient sur son front et un râle rauque sortait de sa gorge. Il ouvrit les yeux et tenta vainement de se redresser.

«- Laisse…laisse moi. Je…ne, je ne veux pas de…ta pitié, haleta-il. »

«- Ne soit pas stupide Malefoy, je vais t'amener à l'infirmerie, pour qu'on te…»

«- Surtout pas! Il avait attrapé la main d'Hermione qui passait sur sa poitrine avec un linge. Il se mit à trembler, le traitement de la Gryffondor n'était pas sans douleur. Il…il ne faut pas que j'aille à l'infirmerie…surtout pas! »

L'atmosphère da la pièce était lourde, mais Hermione savait qu'il fallait que la pièce reste bien chaude, aussi lorsqu'elle eut finit de nettoyer les plaies du jeune homme avec soin, elle entreprit d'allumer un feu dans l'âtre de sa chambre. Les étincelles jaillirent du bout de ses doigts, sans aucune explication, de la manière la plus naturelle qui soit. Ce n'était pas la première fois qu'un phénomène semblable se produisait. Hermione observa Malefoy, il l'impressionnait beaucoup, elle ne savait jamais sur quel pied danser avec lui. Il était parfois si sûr de lui, mais quand il la regardait avec ce regard elle fondait automatiquement sous son charme. La Gryffondor ne laissait pourtant rien paraître car elle savait qu'il se comportait ainsi avec une majorité de la gente féminine de Poudlard. Mais il n'y avait pas que ce regard qui le rendait attirant, ces changements d'attitude le rendaient mystérieux et incompréhensible à ses yeux. Hermione qui avait une vision très manichéenne ne voyait pas les choses de la même manière que Malefoy qui était plus nuancé et donc beaucoup plus critique et indécis. Lui n'avait jamais été dans le camp des "gentils" qui avaient la conscience tranquille, toute sa vie il avait dû lui-même faire la part entre les différents mal. Certains étaient nécessiteuses d'autres étaient nuisible et ainsi il s'était forgé une personnalité hors du commun et très indépendante. Depuis la mort de sa mère il avait refoulé de manière impressionnante de la peur et de la colère mais surtout de la frustration de n'avoir jamais pu la venger.

«- Merci, chuchota Hermione allongée prés du lui sur le lit, il dormait déjà, elle ne tarda pas à le rejoindre dans les bras de Morphée. Sa dernière pensée fut pour le Serpentard, elle était amoureuse de lui…»

Fin de la première partie du chapitre 11 j'essayerai de me grouiller de terminer la suite je sais que vous attendez ce chapitre depuis très longtemps…

Je suis absolument désolée du retard, mais je vous promets de ne pas abandonner cette fiction que j'adore trop! Au cas où certains se pauseraient des questions. Ce serait également sympa que vous me donniez votre avis sur l'évolution de l'histoire, sur le comment et le pourquoi de certaines choses. Par exemple est-ce que Barbara et Harry devraient ils sortir ensemble où Harry serait-il mieux avec Ginny?

Je voulais aussi faire un petit sondage :

Y en a-t-il beaucoup parmi vous qui ont vu les films Star Wars et qui ont aimés ?

Certains m'avaient également demander de citer mes sources il est clair que pour le récit d'Hagrid je me suis fortement basée sur les livre de Philippe Pullman "A la croisée des monde" je me base également de "Harry Potter" hahha bonne blague, c'est évident, j'ai tiré quelques idées de "Wren" de Irène Radford, je me base également sur la mythologie Egyptienne et Grecque certains l'auront sûrement remarqués. Euh j'oublie certainement d'autres sources mais là il est 0:12 de matin je suis un peu crevée je vous le dirais la prochaine fois.

Je voudrais également remercier tout mes reviewer à qui je répondrai à la fin du chapitre 11 c'est-à-dire la prochaine fois et je vous encourage à m'en mettre d'autres car vous ne vous imaginez que trop bien le plaisir que cela peut faire et l'encouragement aussi. Je m'emmêle les pinceaux et je parle n'importe comment tout cela pour vous dire revieuwer please!

J'espère que la transformation vous aura plut et que la partie un peu plus poétique de l'histoire ne vous aura pas semblée trop nian nian, car j'y ai vraiment mit du cœur!

Je vous fais à tous de gros bisous

Valentine Salgado