Titre :Turks no Thema
Auteur : Vixen Rouge
Base : Final Fantasy VII ©Squaresoft Ltd. 1997
Disclaimers : L'univers et les persos de FFVII ne m'appartiennent pas (blablabla, vous connaissez), en revanche les persos que j'ai créés m'appartiennent (blablabla, vous connaissez aussi)
NdVixen : Bon, je me casse pas mal la tête pour cette fic, mais j'espère que ça portera ses fruits. Il s'agit d'une fic sérieuse (ce qui n'empêchera tout de même pas un peu d'humour de temps en temps) et qui risque d'être assez longue (alors que vous lisez ces lignes je rédige la fin de la fic et j'avoue avoir pas mal écrit…) et assez sanglante (cf. les premières lignes). Après tout, les Turks ne sont pas sensés être des enfants de cœur et c'est sur eux que la fic est axée (cf. le titre). Une dernière chose : vous avez peut-être vu des images de FFVII : Advent Children et FFVII : Before Crisis. Vous noterez que les uniformes des Turks sont noirs, que les yeux certains personnages ont changé de couleur et j'en passe… Dans mon souci de coller au scénario, j'ai décidé d'agir en fonction de ce que je préférais le plus ou qui m'aidait le plus pour la fic… Théoriquement, il ne doit pas y avoir trop d'incohérences…
Warning : violence
Chapitre 1 : New comer
Je déchirai sa carotide d'un coup de couteau et le repoussai d'un coup de pied, avançai et poignardai une fille, abandonnant mon arme à son corps sanguinolent pour mieux récupérer la barre métallique qu'elle tenait et fracassai tout ce qui s'opposait à moi. Cette arme était plutôt dévastatrice et je n'avais plus à me soucier de la nettoyer pour qu'elle conserve son efficacité. Je ne faisais même plus attention à mes blessures, me contentant d'attaquer nos ennemis sans relâche. Je ne cherchais même plus à savoir où en était le combat, je ne cherchais même plus à estimer depuis combien de temps ce combat durait, je ne cherchais même plus à évaluer le nombre de combattant encore en vie dans notre camp… Je cherchais juste à sauver ma peau. Au bout d'un moment, force me fut tout de même de constater que nous n'étions vraiment plus très nombreux à tenir encore sur nos deux jambes… Où était le reste de ma bande ? Ils étaient tous morts ? J'étais le dernier survivant ? Ah, non… Jay, Sheena et Karin étaient encore en vie… Ouf… J'achevai un garçon, expédiai une fille le rejoindre dans la mort, esquivai de justesse un coup de couteau qui aurait put m'être fatal et attaquai mon adversaire par derrière. Je me retint de justesse.
-Jay ! Pourquoi tu m'as attaqué !
-Il ne doit en rester qu'un seul debout ! Et ce sera moi ! hurla-t-il en sautant sur ses jambes.
C'était un garçon dont le corps n'était que muscles saillants. Vif autant qu'agile et rapide, il était mon rival sur ces points là… On se battait souvent pour savoir lequel de nous deux était le plus fort, mais ce coup-ci, il semblait déterminé à me tuer.
-Qu'est-ce que tu racontes ! On a gagné, notre bande a gagné, arrêtes-toi !
-Non, il a raison… Battez-vous jusqu'à ce qu'un seul reste en vie, c'est un ordre.
Je lançai un regard à celui qui venait de parler. Notre chef de bande… Nikolas. Il était accompagné par un type en complet marine, visiblement d'origine utaienne à en juger sa peau couleur miel, ses cheveux de jais et ses yeux bridés…
-Pourquoi ? Pourquoi on devrait s'entretuer ! m'écriai-je. On est pas des loups, merde !
-Les loups se mangent entre eux, et l'homme est un loup pour l'homme, répondit Nikolas.
Jay tenta à nouveau de me poignarder, je parai et lui décochai un puissant coup de pied à l'entrejambe avant d'abattre ma barre de métal sur sa nuque qui craqua de façon assez sinistre. Il ne restait plus que moi, Sheena et Karin…
-Merde ! On est alliés ! On va quand même pas écouter ce crétin ! On tue pas ses coéquipiers sauf s'ils deviennent dangereux pour le groupe, c'est pas ça la règle d'or de notre bande !
Ils semblaient hésitants. Sheena obéissait toujours aux ordres sans tergiverser, mais là, il était plutôt troublé. Karin, elle, aurait put tuer n'importe qui… sauf nous. On avait vécu trop de choses ensemble, on formait une famille en somme… Elle se tourna vers Nikolas, l'air furieuse.
-Ren' a raison ! Pourquoi tu nous donne des ordres comme ça ! Tu viens de nous lancer dans une bataille qui semblait perdue d'avance, et maintenant, tu veux qu'il n'y ai qu'un seul survivant ? On est une bande unie, soudée, on s'est toujours battus dos à dos, et tu veux qu'on s'entretue ? T'es tombé sur la tête ou quoi ? Et puis c'est qui ce type à côté de toi ?
Nikolas tourna son regard vers le complet marine puis reposa ses yeux sur nous.
-Je crois que ça suffira… Vous avez de l'avenir… mais seulement si vous acceptez l'emploi qu'on va vous proposer…
-Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda Sheena.
-Nikolas n'est pas un leader comme les autres…, commença le complet marine. Les missions qu'il vous donnait ont dû vous paraître parfois assez étranges… car il s'agissait de tests pour voir si vous étiez capable de respecter vos ordres à la lettre et d'agir avec discrétion et efficacité… Tout ça n'avait qu'un but : vérifier que vous aviez les qualités requises pour rejoindre le service auquel nous appartenons tous les deux…
-Attends ! Tu veux dire que tout était prémédité ! s'écria Sheena. Les guerres entre les bandes, les missions pour récupérer les armes, les otages… tout…
-Hé oui, tout, ou presque, répondit Nikolas. Je provoquai les bandes ennemies pour que nous soyons attaqués, que vous soyez indignés et criiez vengeance… Et ça marchait plutôt bien, non ? L'ultime test, c'était celui d'aujourd'hui. Les membres de notre service doivent savoir se battre, mais aussi vouer une fidélité sans égale à leurs supérieurs et être profondément unis avec leurs collègues. C'est en cela que réside notre force. Notre service s'appelle le Département en recherches administratives… Je suppose que ça ne vous dit pas grand chose.
-OH SI…
Oh que si, ça me disait quelque chose…
-Vous êtes plus connus sous le nom de Turks ! Vous êtes les espions de la Shin-Ra, mais aussi ceux à qui on confie les sales boulots ! Les assassinats, les rapts d'enfants…
-Hé, ça va… On sait qui on est ! blagua Nikolas. Maintenant, ce qu'on veut savoir c'est si ça VOUS intéresse… Vous avez le profil et il ne vous faudra pas trop d'entraînement pour nous égaler…
-Sachez juste que vous ne vivrez plus que pour la Shin-Ra. En revanche, vous serez logés et plutôt bien payés…
-Holà… On connaît même pas ton nom, le complet marine, siffla Sheena.
-Je ne vous l'ai pas dit ? s'excusa-t-il faussement. Pardonnez-moi, je suis Tseng des Turks. Vous nous intéressez vraiment… notamment toi, Reno… Ton père est un directeur de Shin-Ra haut placé, je me trompe ?
-Tu veux quoi ? Que je te détaille ce qu'il magouille sur le dos de la Compagnie ? Y a pas de problème… Et après ? Tu vas me demander de lui loger une balle entre les deux yeux ?
-C'est une éventualité fort probable, avoua Tseng. …Mais j'ai entendu dire que tu haïssais tes parents…
-…Je pourrai… tuer ma mère… au passage ? demandai-je.
L'utaien eut un sourire satisfait.
-Si tu nous rejoins… ça devrait pouvoir se faire sans problème. Tu n'auras plus à t'inquiéter de savoir ce que tu vas devenir après le meurtre puisque tu auras tes propres appartements…
-Ecoute… A vrai dire… y a qu'une chose que je veux savoir : est-ce que pourrai poursuivre mes études ?
-C'est même obligatoire, les Turks ne doivent pas être des analphabètes…!
Franchement… J'avais pas tant de choses à perdre, il me suffirait de garder celles auxquelles je tenais vraiment…
-Je veux bien marcher… mais je ne dis pas que je supporterai…, murmurai-je. Et vous ? Sheena ? Karin ? Vous marchez ?
-Non…, répondit Karin. Je… Je peux pas ! Si je suis dans cette situation misérable, c'est bien aux Turks que je le dois alors… non, je peux pas accepter !
Mmh… J'oubliais. Karin avait eut pas mal de problèmes et avait perdu beaucoup d'êtres chers à cause des Turks…
-…Mes parents, mes frères, mes petites sœurs, ils m'ont tous été enlevés par la Shin-Ra via les Turks, alors je crois pas qu'ils le prendraient bien, là-haut, si je venais à rejoindre les rangs de ceux qui les ont tués…
-Mmh… Je m'attendais à cette réaction de ta part…, soupira Nikolas. Bon, et toi Sheena ?
-Je sais pas… Je me vois pas porter un uniforme, ça me dépasse complètement cette situation… Je croyais que je faisais partie d'une bande, qu'on ne faisait que mener des guérillas pour accroître notre territoire et ça… ça me convenait. Les Turks, la Shin-Ra… C'est trop bien pour moi, je serais incapable de m'adapter…
Il se tourna vers moi avec un sourire un peu moqueur.
-Toi, Reno, c'est sur la plaque que t'habite… Tu… Tu sauras t'adapter facilement…
-Alors… Vous refusez ? conclu-je dans un murmure. Vous croyez qu'ils vont vous laisser en vie…?
Sheena haussa les épaules.
-Reno, franchement… je m'étais mentalement préparé à mourir durant cette confrontation, et je t'avoue que rester en vie m'a plus déçu qu'autre chose. J'ai pas envie de devenir Turk, je sais pas ce que la vie peut m'apporter et la mort n'est pas une si mauvaise alternative que ça… Je crois pas avoir le courage de me suicider, alors cette situation est parfaite… non ?
Est-ce qu'il se rendait compte de ce qu'il était en train de dire ?
-Karin ! tentai-je encore.
-Ils vont pas nous laisser partir, hein Reno ?
Je secouai tristement la tête.
-Hum, ouais… Alors… Je… Je voudrais bien que ce soit toi ou Sheena qui me tue. En tout cas, je veux pas que ce soit ces chiens qui s'occupent de mettre un terme à ma vie !
Pourquoi…?
-Pourquoi tenez-vous si peu à la vie ? m'écriai-je.
-Regarde autour de toi, Reno, me répondit Karin. La vie dans les Taudis n'est que l'ombre d'elle-même, et encore…
-Allez, tues-nous, ça te feras une bonne garantie je suppose… Les Turks sont réputés pour être sans pitié… non ?
J'avais le vertige tout d'un coup… Tout été allé si vite ! En quelques heures à peine, ma vie s'était retrouvée bouleversée. Tout mon univers commençait à s'effondrer, me poussant vers l'inéluctable, vers ce futur que je me voyais forcé d'accepter… Je respirai un grand coup et tournai lentement mon regard vers Tseng et Nikolas.
-Vous auriez… un flingue ? demandai-je d'une voix quasi inaudible.
-Bien sûr…, répondit Tseng.
Il s'avança lentement vers moi et me tendis un Mercure. Je le pris, l'air complètement abattu.
-Juste une dernière chose… Qu'est-ce qui se passerait si je faisais ça ?
Je braquai l'arme sur son front avant qu'il n'aie le temps de répondre.
-Tu veux me tirer dessus ? me demanda-t-il sur un ton moqueur et méprisant.
-Non, mais si je le faisais, je me demande si t'arriverais à esquiver ou non, si l'autre enfoiré me tirerait dessus ou non…
-Tu peux toujours essayer bien que je te le déconseille…
Il était d'un calme effrayant… Il était totalement sûr de lui, et ça suffisait pour que je comprenne que je n'avais pas une chance face à lui et Nikolas. Je baissai l'arme et me tournai vers Sheena et Karin.
-Vous êtes vraiment sûrs de ce que vous me demandez…?
-Ouais, active un peu ! me répondit Karin d'un ton enjoué. J'ai hâte de revoir ma famille… de toute façon j'en avais marre qu'elle hante mes cauchemars !
-Puisqu'on a pas le choix… Vas-y… maintenant ! m'ordonna Sheena.
Je visai en un éclair et pressai deux fois la gâchette. Ils s'écroulèrent et je me rendis près d'eux pour fermer leurs paupières.
-Alors…? Vous voulez de moi dans vos rangs, hein ? soufflai-je à l'adresse de Tseng et Niko.
Il était temps pour lui de faire ses preuves…
-Fais-moi confiance, je me défilerai pas…
-Mais je l'espère bien, Reno… De toute façon, tu n'as aucun souci à te faire… si tes mains tremblent trop, je me chargerai de l'exécution et de tout effacer…
« tout effacer »… Pas bien dur à comprendre… Je n'avais pas le droit à l'erreur si j'aspirai vivre encore un peu sur cette planète…
-C'est nouveau ces lunettes d'aviateur…, remarqua Tseng. Je me trompe ?
-Mmh ? Non, tu ne te trompe pas… C'est juste que j'ai pris l'habitude de toujours avoir quelque chose noué autour du front à cause du signe de reconnaissance de la bande…
-Ah oui… Vous portiez tous un bandana ou un truc dans le genre…
-Et maintenant la bande n'existe plus, alors fallait que je marque le changement… …Dis… On y va ?
Il eut un sourire satisfait et nous quittâmes la Shin-Ra pour le Secteur 5 de la plaque… Tseng m'avait donné rendez-vous dans le hall de la Tour, mais m'avait bien vite emmené dans un petit salon insonorisé réservé aux Turks. Dans ce lieu, il n'y avait aucun risque que les murs aient des oreilles…
Les rues de la plaque étaient souvent bondées à cette heure-ci, et les marchands profitaient largement de toute cette clientèle s'offrant à eux. Tseng en profita pour attraper un journal en passant près d'un gosse qui tentait tant bien que mal de les vendre (le gamin n'osa même pas réclamer sa monnaie quand il vit l'uniforme marine). « Utai innove encore : 426 morts dans les rangs de la Shin-Ra ». La « guerre d'Utai »… elle durait depuis un peu plus de quatre ans et ne semblait pas prête de s'arrêter. A vrai dire, je m'en fichais un peu, contrairement à Tseng… J'étais nerveux. Enfin, je veux dire que j'étais plus nerveux que d'ordinaire. J'allais jouer ma vie après tout… Tseng, lui, était d'un incroyable calme… Pour moi, c'était plutôt le calme avant la tempête…
-40, Far Aday Street … Nous y sommes, souffla-t-il dans un murmure.
Ma main droite était crispée sur le Mercure dans ma poche de pantalon. Allez, je n'avais vraiment pas grand chose à faire…
-Vas-y… Je serais derrière toi, m'intima Tseng. Ne t'étonne pas si tu ne me vois pas et fais comme si on ne s'était jamais connus, compris ?
J'acquiesçai d'un signe de tête et poussai la porte. J'entendais déjà mes parents se disputer. A propos de moi d'ailleurs… Je n'avais que rarement l'honneur d'être leur sujet de querelle…
« Ton fils n'est qu'un sale petit délinquant ! Et tu continues à espérer qu'il reprenne l'affaire ! » Bon, ça, c'était ma génitrice…
« Il est doué pour les études, il pourrait tout à fait s'en sortir ! Si seulement tu ne le traitais pas comme un chien…! »
« Il ne mérite que ça ! Et puis il ne s'intéresse pas beaucoup aux matières scientifiques et à l'économie ! Ce gosse n'est qu'un raté ! Ma fille en revanche… »
« Ta fille, ta fille, je suis autant son père que tu es la mère de Reno, je te rappelle ! »
« Je n'ai jamais reconnu ce gosse comme mon fils ! Je n'en ai jamais voulu… »
Je commençais à en avoir ras-le-bol… Je m'avançai dans la pièce, revolver au poing.
-Je suis rentré…
-Tu peux ressortir et aller rejoindre ta bande de petits salopards…! siffla ma mère.
-Reno… ce flingue…?
Je logeai une balle entre les deux yeux de ma génitrice qui s'effondra aussitôt.
-Reno ! C'est quoi ce délire !
-« Papa »… Je ne t'ai plus appelé comme ça depuis ce soir là… J'avais six ans à l'époque… C'était un peu jeune, non ? Et vous vous étonniez encore à l'instant que je traîne dans les Taudis… Est-ce que tu avais seulement idée de ce que je faisais ? Du nombre de gosses de mon âge que je tuais à chaque confrontation de bandes ? Depuis ce soir là, je suis devenu un inconnu pour toi. Et depuis ce soir là, je ne t'ai jamais plus considéré comme mon père…
-S'il te plait Reno… pose cette arme…
Je braquai aussitôt mon Mercure sur son front.
-SILENCE ! C'est moi qui parle ! J'ai juste deux questions… Premièrement… ces marques sur mon visage… tu les as aussi… qu'est-ce que ça veut dire ? depuis quand je les ai ? Je suis né avec ? T'as jamais rien voulu me dire…
Il baissa tristement les yeux.
-Tu t'en souviendras bien un jour ou l'autre… De tels souvenirs t'ont forcément marqués, et même si tu les as enfouis au plus profond de ton être, un jour, ils ressurgiront… Je ne suis pas en mesure de t'en dire plus… Désolé…
-Tssk…! Deuxième question… Qu'est-ce que ça fait de mourir ?
Je lui tirai une balle en plein cœur et il s'écroula.
-…Du bien…, soupira-t-il dans un ultime râle de douleur…
Je m'accroupis près de lui et passai une main sur ses paupières en murmurant un vague… « repose en paix, papa… ». Je sursautai en entendant applaudir dans mon dos.
-Pas mal… pas mal… Juste une chose… Tout ce bla-bla était-il bien utile ?
-Tseng… C'est mes parents que je viens de tuer… je pouvais bien leur accorder ça… à eux. Mais t'inquiète pas… mes prochaines victimes n'auront même pas le temps de comprendre…
-C'est ce que je voulais entendre…
Il s'approcha des cadavres, s'intéressant visiblement plus à l'état du parquet qu'aux deux corps…
-Tu peux me trouver de quoi essuyer le sang ?
Je hochai la tête en signe d'approbation et filai à la cuisine. Yokiko aurait dû s'y trouver tout comme Izumy aurait dû nous empêcher d'entrer et Ichirô se précipiter sur moi pour me gronder suite à mon absence pour ses cours… Ils auraient dû être là, mais je leur avait ordonné de partir… pour ne pas avoir à les tuer. J'attrapai une pile de torchons propres et retournai au salon.
-Aide-moi à nettoyer tout ça…
-Tseng… leurs blessures…
-Tu n'utilise pas souvent la materia, je suppose ?
-C'est vrai… dans les Taudis, c'est pas facile d'en trouver … et sur la Plaque, j'en avais pas besoin et c'est hors de prix…
-Et bien tu vas apprendre à en faire usage… C'est très utile, surtout en ce qui concerne la materia Restaurer qui referme les plaies. Ça marche aussi sur les cadavres assez frais… Pratique pour stopper une hémorragie…
Nous passâmes un petit moment à nettoyer le parquet pour effacer toute trace du meurtre… Comme quoi, le tout n'était pas de savoir utiliser un flingue pour tuer…
-Bon… maintenant, récupère les affaires auxquelles tu tiens et on se barre. Cette demeure sera bientôt propriété de la Sin-Ra et tout sera hypothéqué sous peu…
-Bouge pas, je reviens !
Je fonçai aussitôt dans ma chambre et me retrouvai aussitôt assaillit par une boule de poils noirs.
-Coup de Lune ! C'est pas le moment !
Il parut surpris de mon agitation et me regarda un moment courir à droite et à gauche, ranger des fringues dans un sac, mon ordinateur portable dans sa sacoche et ma guitare électrique dans sa house, rassembler quelques effets personnels et divers choses auxquelles je tenais… nécessaire à écrire (Ichirô me l'avait ramené d'Utai), divers tableaux ou affiches, pas mal de CD et un plaid, une fine couverture (offerte par Yokiko)… Voilà, c'était à peu près tout… il ne me restait plus que deux trois petites choses à faire. Pour commencer, j'enfilai une paire de gants et filai sans bruit dans la chambre de mes (désormais défunts) parents, décrochai un tableau et ouvrit le coffre-fort se trouvant derrière (cachette originale…). Je contemplai un instant les liasses de gils, les pierres précieuses, les materias rares… avant de glisser le contenu du coffre dans un sac puis refermai le coffre et replaçai le tableau exactement comme je l'avais trouvé avant de retourner dans ma chambre pour fourrer mon butin dans un des sacs. Je lançai un regard à ma chambre pour vérifier que je n'avais rien oublié et sursautai légèrement en croisant mon propre regard dans la glace de ma garde-robe. Un regard résigné dans des yeux aux iris saphirins cerclés de noir, assez pâles, grisés, mêlés de vert (en y regardant bien). Pour ce qui était de mon visage, j'étais bien parti pour ressembler à mon géniteur et avoir les mêmes traits que lui, de même que j'avais hérité de la couleur de ses cheveux d'un rouge sanglant. Et puis il y avait ces marques rouges de chaque côtés de nos yeux… J'aurais vraiment voulu en savoir plus… « Tu t'en souviendras un jour ou l'autre »… On ne pouvait pas plus clair… Je m'accroupis et Coup de Lune s'assit aussitôt face à moi, me fixant de ses grands yeux d'émeraude piquetés d'argent.
-Coup de Lune… on va déménager, on va aller vivre dans un appart toi et moi… Tu verras, ça sera bien et tu seras plus libre qu'ici…
Il émit un petit jappement puis se mit à ronronner (enfin, ça ressemblait assez à un ronronnement…) en frottant sa tête contre une de mes mains.
-T'es d'accord ?
Il hocha la tête en guise de « oui ». Il comprenait vraiment ce que je disais… je le savais depuis assez longtemps… Et cette intelligence n'était pas surprenante pour une telle créature… Je passai ma main dans son pelage de jais tâché d'argent sur l'épaule gauche puis l'attrapai et le fourrai dans une valise (percée pour qu'il puisse respirer). Je pris mon barda, descendit le tout au rez-de-chaussée puis filai deux secondes à la cuisine pour prendre un peu de vaisselle et quelques vivres histoire de pouvoir me poser en douceur…
-Je suis pr'…hé ! Où sont passés les cadavres !
-Je te montrerai comment on procède plus tard, pour le moment, on rentre.
-On peut y aller en moto si ça te tente…, proposai-je avec espoir.
Je n'avais pas grande envie de me taper le trajet jusqu'aux quartiers de la Shin-Ra à pattes et surtout avec tout mon bordel…
-Pourquoi pas…
Je l'entraînai aussitôt jusqu'au garage où se trouvaient trois motos. Mon père en était amateur… D'habitude, il y en avait une quatrième, celle d'Izzy, mais il ne nous l'avait pas abandonnée… Je récupérai les trousseaux de clefs et chargeai mes affaires sur mon deux roues préféré (celui avec lequel je sillonnais les rues de Midgar, souvent armé d'une barre de fer ou autre pour me battre contre d'éventuels motards appartenant à une bande ennemie…).
-Fais ton choix, Tseng…
-Passe-moi les clefs de celle-ci…
Je lui envoyai les clefs et démarrai mon engin de mort, abaissant mes lunettes d'aviateur sur mes yeux. Quelques instants plus tard, nous étions à nouveau dans un garage. L'entrepôt de la Shin-Ra cette fois. Tseng m'indiqua l'emplacement réservé aux véhicules des employés puis m'emmena jusqu'à mon appart.
-C'est dans ce bâtiment que logent les hauts membres du SOLDAT… et notre quartier bénéficie d'un accès assez direct à la Tour Shin-Ra. Bon, on y est… Voilà ton pass. Chez moi c'est à côté, ensuite c'est chez Nikolas. Bon, dépêche-toi de poser tes affaires, tu rangeras plus tard, il reste encore quelques détails à régler…
Je passai ma carte d'accès dans la fente prévue à cet effet et entrai dans l'appart. La porte se referma automatiquement après mon passage et je put contempler l'endroit où j'allais vivre à présent. D'abord un couloir assez large, puis une salle –vide– avec une porte à droite et une porte à gauche (je ne vis cette dernière qu'après m'être retourné car elle avait la même orientation que la porte d'entrée), et une baie vitrée donnant sur un petit balcon (nous étions au 3ème étage). Dans la pièce de gauche, une petite cuisine, dans la pièce de droite, rien hormis une porte donnant sur une petite salle de bain. Evidement, ça manquait un peu de meubles et de décoration, mais avec tous les bijoux et les gils que j'avais avec moi, ça ne durerait pas longtemps. Je délivrai Coup de Lune et lui ordonnai de rester sage.
-Si tu t'ennuies, tu peux toujours écouter de la musique avec le portable… Les CD sont là… t'auras qu'à brancher et allumer le portable… enfin, tu sais te débrouiller seul ! Je compte sur toi, à tout de suite !
Je ressortis et Tseng m'emmena au rez-de-chaussée. Là, il y avait pas mal d'activité en raison des divers magasins d'armes, armures, accessoires, éléments et materias d'un côté, tailleur, esthéticienne et coiffeur de l'autre. Nous entrâmes chez le tailleur et Tseng se dirigea tout de suite vers l'homme derrière le comptoir.
-Il faudrait quelques uniformes pour une nouvelle recrue…
-Je vois. Irya ! Tu peux t'occuper de ce client ?
-Pas de problème patron !
Une brunette souriante apparut et m'enjoignit à la suivre dans l'arrière boutique.
-Département en recherches administratives, c'est ça ?
-Oui…
-Je vais prendre vos mesures tout de suite… un instant… (où est ce fichu mètre ruban…?) Au fait, vu la cadence à laquelle votre service use les uniformes on risque de se voir souvent alors …c'est quoi votre nom si c'est pas indiscret ? Moi c'est Irya… (Ah, le voilà !).
-Je m'appelle Reno…
-Enchantée. Vous pouvez lever les bras…?
Elle prit rapidement toutes mes mesures, les notant consciencieusement sur une petite fiche.
-Tu veux combien de poches extérieures pour la veste ? Une, deux ou pas du tout ?
-Ben, si pas en mettre peu vous faire gagner du temps, n'en mettez pas, moi, je m'en fiche un peu à vrai dire…
-OK… De toute façon, si jamais tu veux apporter quelques changements, t'auras qu'à me le signaler… Bon… Tu devrais pouvoir avoir tes premiers uniformes demain ! Tu peux y aller…
Je quittai la petite pièce et rejoignit Tseng qui jouait à pile ou face avec une pièce de dix gils. Il leva tout de suite ses yeux noisettes vers moi.
-Je vais aller faire mon rapport, m'annonça-t-il. Fais ce que tu veux de ta journée.
Je hochai la tête et gagnai rapidement mes appartements, peu désireux de rester plus longtemps avec Tseng. Il y avait quelque chose dans son regard… de la méfiance ? En tout cas, ça ne me plaisait que fort peu… Je passai ma carte dans la fente d'accès et m'occupai tout de suite de Coup de Lune qui commençait à avoir faim et me le faisait savoir à grand renfort de sortes de miaulements significatifs. Cela fait, je pris de quoi me payer de bons meubles et quittai la Shin-Ra pour le secteur 6, plus précisément, pour le Wall Market. J'entrai dans le bar, lançai un coup d'œil circulaire dans la pièce et repérai rapidement le Chat. Elle était assise à une table, sirotant distraitement une grenadine. Je pris place à sa table et elle leva les yeux du rapport qu'elle lisait pour, enfin, remarquer ma présence.
-C'est toi, le Renard… tu m'as fait peur ! souffla-t-elle.
-Désolé… Mais passons, je vais aller droit au but : aujourd'hui est un grand jour, ma sœur, je viens de loger une balle dans la tête de ta mère et une dans le cœur de mon père. Ils sont morts.
Son regard s'éclaira tandis qu'un large sourire se dessinait sur ses lèvres fines.
-Alors c'est vrai ? Nous sommes enfin libres ?
-Hé ouais… Mais… dis-moi, tu bosses toujours…
-Bien sûr, coupa-t-elle. Mais je suis en congé aujourd'hui, alors j'en profite pour me pencher sur quelques dossiers intéressants sur lesquels je suis tombée un peu par hasard. Je cherchais des documents dans la bibliothèque du 62ème et je me suis aperçue que certains rapports n'étaient pas à leur place, c'étaient des schémas pour un prototype d'arme…
-J'imagine que ça doit être très intéressant… mais j'ai pas trop le temps, alors si tu veux qu'on continues cette conversation, tu vas devoir m'accompagner faire quelques courses.
Ses pupilles félines se rétrécirent de même que je sentais mon cœur se serrer à la vue de ses yeux brillants d'un éclat surnaturel… celui de la Makô. Ma grande sœur… Siam était de six ans mon aînée, et pourtant tout le monde nous prenait pour des jumeaux. Des frères jumeaux. Siam n'était absolument pas féminine et elle était capable de se faire passer pour moi avec une certaine adresse. La seule chose qui nous différenciait, c'étaient ces marques rouges que j'avais sur le visage contrairement à elle. « Siam »… je ne l'appelais que rarement par son prénom depuis qu'elle était entrée à la Shin-Ra, depuis qu'elle avait fait ses preuves en tant que surdouée, en tant que prodige… depuis qu'un certain Hojo s'était intéressé à elle, depuis qu'il lui avait fait je ne sais trop quoi pour qu'elle se retrouve avec de tels yeux de félins. Des yeux Makô… Les yeux de Chat. Je me levai, suivi de Siam, nous quittâmes le bar et prîmes le chemin du secteur 2. On y trouvait un grand magasin –assurément l'un des plus grands de Midgar. Ma première préoccupation fut l'acquisition de quelques meubles : table, chaises, commode et autres mobiliers de rangement, mais également celle d'un futon, car je n'avais pas grande envie de dormir sur une couverture en guise de matelas. L'addition augmentait, mais entamait tout juste mon budget. La livraison étant gratuite au delà d'un seuil que j'avais déjà bien dépassé, je craquais pour une chaîne stéréo, un petit ampli, un micro, un ordinateur portable et un logiciel qui me parut fort intéressant.
-Qu'est-ce que tu vas faire avec ça ? me demanda le Chat.
-Ecouter de la musique et faire de la musique…, répondis-je avec malice.
Elle haussa un sourcil.
-Si ça t'amuse…
Le Chat m'aida à installer le mobilier et je m'occupai de ranger tous les objets que j'avais récupéré dans notre ancienne demeure du secteur 5 ainsi que mes effets personnels tandis qu'elle m'expliquait en long et en large l'étrangeté de ce fameux prototype d'arme. Il s'agissait d'une sorte d'« électro-tige », comme je disais (le terme qu'elle employait était beaucoup trop complexe pour moi). En bref, ça pouvait électrocuter, servir à des attaques physiques ou magiques… une arme, quoi. Je ne voyais vraiment pas ce qu'il y avait d'extraordinaire.
-Ce qu'il y a d'extraordinaire ? Et bien… c'est peut-être un peu compliqué pour toi, mais cette « électro-tige » est sensée être faite d'un alliage métallique assez inhabituel, plus dense, ce qui implique que…
-Tu as raison, c'est trop compliqué pour moi…, coupai-je.
Je lançai un coup d'œil aux diverses pièces de mon appartement avec une certaine satisfaction. Les pièces enfin meublées me paraissaient plus chaleureuses, et je pouvais enfin ranger les affaires que j'avais accumulées dans ma chambre.
-Renard !
Je sursautai et me retournai vers Chat qui me fixait d'un air furieux.
-Je t'ai posé une question, tu pourrais répondre ! siffla-t-elle.
-J'ai pas entendu, tu peux répéter ?
-Si j'arrive à créer cette arme, pourras-tu l'utiliser ? …Ne serait-ce qu'une fois pour vérifier mes théories…
Je haussai les épaules.
-Si ça peut te faire plaisir…, soupirai-je.
J'attrapai Coup de Lune qui se frottait allégrement contre mes jambes depuis une ou deux minutes et caressai son pelage de nuit soyeuse. Il ne tarda pas à se mettre à « ronronner », frottant sa petite tête contre mon cou.
-T'as déjà rencontré les autres Turks ? me demanda soudainement Chat.
-Mmh… Sans compter Niko… Y'a Tseng, mon voisin de droite, et notre chef. Il y a quelque chose en lui qui m'énerve… Son calme peut-être. Il est vraiment trop calme…
-C'est peut-être toi qui est trop agité…
Je réfléchis un court instant à cette possibilité tandis que Coup de Lune commençait à pétrir mes épaules toutes griffes dehors, ronronnant toujours plus fort.
-Je suis pas SI agité que ça… Non, le problème c'est vraiment lui et non moi, j'en suis sûr. Il ne m'aime pas… et moi non plus.
-Ouah… génial. Vous entrez dans un cercle vicieux comme ça. Hum, ça va être bien sur le plan professionalo-relationnel…
-Le plan quoi !
-Disons que je n'ai rien dit…, soupira Chat en me lançant un regard navré.
-Tu parles trop vite. Et excuse-moi de ne pas être un surdoué comme toi ! sifflai-je.
Je lui tournai rageusement le dos. La peau de mes épaules allait finir par céder aux griffes de Coup de Lune mais je ne m'en souciais guère, attendant une quelconque réaction de ma sœur. Elle finit par éclater de rire.
-Arrête ça, Renard ! t'es ridicule ! se moqua-t-elle sans méchanceté. Allez, oublie tout ça et je t'invite au resto !
Je me retournai aussitôt vers elle avec un sourire malicieux.
-Lequel ?
-Celui de Wall Market n'est pas mal, ça te va ?
Je laissai planer le suspense une minute, faisant mine de réfléchir puis donnai ma réponse.
-D'accord !
NdVixen : Voilà le premier chapitre. J'espère qu'il vous a plu… il était plutôt axé sur Reno (d'accord, il était complètement axé sur Reno), mais pour la suite de la fic, il y aura des changements de PoV (ce sera surtout ceux des Turks ou des autres Bad guys du jeu comme Rufus, Seph etc…). Les marques sur le visage de Reno… c'est ici que deux écoles s'affrontent : celle prétendant qu'il s'agit de cicatrices et celle prétendant qu'il s'agit de tatouages. L'auteur ne dévoile pas encore à quelle école il appartient… (peut-être même appartient-il à une troisième, héhéhé…). Bon, stop aux bla-blas inutiles ! La suite est pour très bientôt ! P.NdVixen : bientôt aussitôt que ma connexion Internet sera rétablie, désolé
