Warning : violence, sexe (PG-13)
Chapitre 3 : Discretion please
J'aime bien Reno. Avec lui on est toujours sûrs d'avoir des ennuis pas possibles, mais surtout de bien se marrer. Je sais pas comment il fait pour se mettre dans toutes ces situations, et encore moins comment il fait pour s'en sortir… Tseng, lui, est presque son strict opposé, il est calme et réfléchit, alors que le rouquin au contraire est survolté et impulsif. A eux deux, ils me font vraiment rire…
-Silence ! siffla Tseng.
-Mais j'ai rien dit, bordel !
Tseng prit une grande inspiration et souffla doucement, une fausse expression de sérénité sur le visage. Il faisait souvent ça quand il était presque à bout de nerfs. Reno, lui, arborait un rictus victorieux.
-Je vous explique la stratégie, murmura Tseng sans plus tenir compte de la dispute qu'il venait d'avoir avec Reno.
Le rouquin parut surpris, un peu déçu. Je crois qu'il aurait préféré que Tseng continue à s'énerver et finisse par sortir de ses gongs.
-Je m'occupe du meurtre et vous vous occupez de neutraliser les gardiens. Ils sont quatre, ça ne devrait pas vous poser de problèmes, mais essayez de rester discrets, ça me facilitera la tâche. Si vous faites trop de bruit, les résidents vont se réveiller, et il y a du monde à dans cet immeuble… Néanmoins, quoi qu'il arrive, restez à l'extérieur. Vous avez compris ?
-Ouais…, soupira Reno.
Je répondis par mon éternel mutisme et nous partîmes aussitôt. La mission consistait à liquider un trafiquant de materia résidant dans un immeuble assez chic, et donc assez bien protégé. Enfin, je suppose qu'il devait être bien protégé, mais nous ignorions s'il y avait vraiment un bon système de protection en plus des gardes de nuit. Tseng ouvrait la marche et Reno et moi suivions. Le rouquin avait l'air boudeur, les mains rageusement enfoncées dans les poches de son pantalon, son électro-tige calée sous le bras gauche et toujours ses lunettes d'aviateur sur le front… L'immeuble se dessina enfin au détour d'une des rues du Secteur 5, aussi déserte que les autres. Reno connaissait fort bien l'endroit, mais je ne savais pourquoi que depuis peu. Nous nous séparâmes. Je trouvai rapidement un premier gardien et m'approchai de lui par derrière. Je plaquai ma main droite sur sa bouche, passai mon bras gauche autour de son cou et serrai. Il tentait vainement de se débattre, faiblissant rapidement. Enfin, je put relâcher la pression. Je posai son cadavre dans un coin d'ombre et partit à la recherche d'un deuxième garde, mais la première chose que je vis fut un cadavre, bien en vue. Un gardien accourut et se pencha sur son collègue. Il allait donner l'alerte, c'était couru d'avance. Je dégainai rapidement un revolver avec silencieux et visait. Je me retint d'appuyer sur la gâchette juste à temps pour ne pas tirer sur Reno qui venait de sortir de l'ombre et foncer sur le garde. Le type leva la tête à temps pour se faire égorger. Il était décidément plein de surprises cet imbécile… Je tournai brusquement la tête vers la droite. Le quatrième gardien venait de tirer deux balles sur Reno et allait en tirer une troisième. Pas assez de temps pour la réflexion, je lui tirai une balle en pleine tête, il s'écroula et je me précipitai vers Reno. Deux coups de feu, son cri de douleur… ça suffisait amplement à alerter tout l'immeuble… J'examinai rapidement les plaies –une à la main gauche et une dans l'avant-bras. Pour la main, la balle était passée au travers , mais pour les bras, elle était encore logée à l'intérieur…
-Laisse…, murmura-t-il, le souffle court.
Il attrapa le couteau avec lequel il avait égorgé les gardes, essuya le sang sur la lame avec sa veste et prit une grande inspiration avant de commencer à inciser la chair de son avant-bras blessé pour réussir à extraire la balle. Cela ne dura pas très longtemps mais seulement parce qu'il n'y allait pas de main morte pour enfoncer la lame dans la chair. Je restai comme toujours silencieux, regardant avec appréhension l'expression de douleur sur son visage. Enfin, il retira la balle et je put lui lancer un sort de soin de niveau 2 pour le rétablir complètement.
-Merde… y'en a qui se sont réveillés là-haut… Tseng va avoir des emmerdes, j'y vais.
-Reno, non ! Tseng nous a donné des ordres !
-Rien à foutre ! si cet imbécile d'utaien doit crever je préfère que ce soit par ma main !
Et il se précipita aussitôt dans l'immeuble…
°°°
Je savais pas trop pourquoi, mais quand cet idiot de Reno était dans les parages, il fallait toujours que ça se passe mal… J'allais entrer dans l'appartement, tout se déroulait comme prévu, mais voilà, il avait fallut que deux coups de feu soient tirés, et à en juger au cri qui avait suivit, c'était Reno qui avait été touché… Et puis merde, rien à foutre après tout ! J'entrai dans l'appart avec prudence. Personne dans le petit couloir. Sur le mur de droite, un placard, à gauche, une porte, devant moi, une autre porte. J'optai pour celle-là et me retrouvai dans le salon. …Je sentais déjà le danger.
-Lâche ton arme, Turk.
Je sentis le contact froid d'un canon de fusil dans mon dos. C'était mal parti, mais si j'arrivai à faire une diversion je pourrai reprendre l'avantage… Je commençai par lâcher mon revolver. L'homme derrière moi se baissa pour le ramasser et j'en profitai aussitôt pour tenter de l'assommer, mais je reçut deux coups de feu dans le bras gauche.
-Tu croyais peut-être que je serais seul…? me susurra le premier homme tandis que mon regard se posait sur son complice se tenant dans l'embrasure d'une porte, un revolver à la main.
Celui-là était assez petit, blond, et tout dans son physique indiquait qu'il venait des Taudis. L'autre au contraire était un grand brun assez élégant avec un sourire suffisant et un regard hautain. Je sentais que ça allait être plus compliqué que prévu… Le brun me poussa vers une chaise et m'obligea à m'y asseoir, son fusil toujours braqué sur moi.
-On va discuter un peu, tu veux ? Je vais te poser des questions et tu vas y répondre, c'est dans ton intérêt… Alors, pour commencer, t'es venu pour quoi ? me liquider ?
Je restai silencieux.
-Tu ne réponds pas ? Dans ce cas je crois qu'on va bien s'amuser… Tim…
Le blond s'éclipsa deux secondes pour revenir avec une corde et s'affaira à m'entraver efficacement à la chaise. Il se débrouillait bien, mais je devais pouvoir me défaire des liens sans trop de problème, j'étais encore assez doué pour ça…
-Bon, reprit le brun, à partir de maintenant je te conseille de répondre…
Je me terrai dans mon mutisme. Il haussa les épaules et sorti un couteau. Il me menaça avec dans l'espoir d'une réponse, puis lacéra mon épaule gauche, m'arrachant un cri de douleur contenu.
-Alors ?
-Bien sûr que je suis là pour te tuer…, lâchai-je.
-Quelle jolie voix…, se moqua-t-il. Puis-je savoir à qui elle appartient ?
-A un Turk…
-Mauvaise réponse.
Il lacéra mon épaule droite.
-Ton nom, Turk.
-Pourquoi ça vous intéresse ?
Il soupira et regarda mon uniforme en murmurant « ça doit coûter cher, quel dommage de… » et déchira ma veste. J'avais du mal à comprendre pourquoi il ne m'avait pas donné un coup de couteau à moi, mais je ne m'en sentais pas plus rassuré. Il attrapa le col de ma chemise, prêt à faire de même qu'avec ma veste, mais ça, je n'en avais pas grande envie à cause de ce qui pendait au lacet de cuir noué autour de mon cou…
-Tseng des Turks..., soufflai-je.
-Enchanté. Je me nomme William, répliqua-t-il du tac au tac. Dis-moi, je suis sûr que quelqu'un m'a trahi, et j'aimerai bien savoir qui. Je suis également sûr que tu peux me le dire…
-Désolé, je ne sais pas…
Et c'était à moitié vrai. J'étais incapable de retrouver le nom de notre informateur et au plus je le cherchais au plus je m'embrouillais avec les précédents. Il déchira aussitôt ma chemise et son regard se posa aussitôt sur le kunai pendant au lacet de cuir. Celui-là était particulier puisqu' une materia y était incrustée. Une materia unique (m'avait dit ma mère) dont moi-même ne connaissais pas encore l'étendue complète de ses pouvoirs.
-Voilà qui est intéressant… Je n'avais encore jamais vu de materia ainsi… Où l'as-tu trouvée ?
-Je ne sais pas. On me l'a donnée.
-Qui ?
-Vous ne pouvez pas connaître ces personnes…
Je pensais qu'il allait faire quelque chose comme me lacérer le ventre puisqu'il n'avait plus d'étoffe à déchirer, mais non. Et là, je commençais à avoir peur…
-Tu es jeune, quel âge as-tu ? me demanda-t-il soudainement.
-Dix… Dix-huit ans et… demi…, murmurai-je en déglutissant péniblement.
Je ne savais plus trop de quoi j'avais envie : que les autres arrivent et me sortent de là ou qu'ils ne viennent pas et ne voient ainsi pas ce qui se passait. J'aurais eu trop honte. J'étais légèrement paniqué et j'avais, du coup, du mal à me libérer des cordes. Là, ça commençait à ne plus aller du tout…
°°°
Cette fois, j'espérais que c'était le bon étage. J'avais déjà vaguement entendu des coups de feu et des cris, mais ça, c'était au moment où j'étais rentré dans l'immeuble et je n'avais pas réussit à localiser l'étage avec exactitude. Cela faisait un petit bout de temps que je montais et descendais des escaliers en pestant contre l'ascenseur en panne. Une porte ouverte. Je fonçai au bout du couloir, tentant de me déplacer le plus rapidement et le plus discrètement possible. Des voix commençaient à parvenir à mes oreilles.
-Tu vas parler, oui ?
-Merde, arrêtez ça ! Je… …stop…!
-Hahahaha… Qu'il est adorable. Tu ne connaissais pas ce genre de torture, c'est ça ? Tu manque peut-être aussi d'expérience pour certaines choses de la vie, hein ? Hahahaha… Réponds où je recommence…
Tseng et un homme. Je secouai la tête. Je ne savais pas trop ce que cet homme était en train de faire à Tseng et je n'avais pas réellement envie de le savoir, mais je ne pouvais pas rester là à rien faire. Je bondis à l'intérieur et repérai un homme blond au fond de la pièce. Je lui logeai deux balles entre les deux yeux et tournai les yeux vers l'homme qui faisait face à Tseng. Je restai un instant tétanisé par la situation. Tseng, ligoté à une chaise, blessé, les vêtements déchirés, et devant lui, cet homme, un genou à terre pour être à hauteur pour… tenant son… avec sa main et… Je levai mon flingue vers lui, la bouche bée, l'air ahuri.
-Merde… par Odin… Redsly…! souffla-t-il.
J'appuyai sur la gâchette et il se retrouva avec une balle dans l'épaule. Je pressai à nouveau la détente et il se retrouva avec une balle dans l'autre épaule. Je ne le quittai pas des yeux, même pour couper les liens de Tseng à l'aide de mon couteau. Je n'avais pas envie de regarder Tseng. Il devait être suffisamment humilié comme ça… Une fois libre, il se remit debout aussitôt, referma son pantalon et s'approcha du type gisant à terre. Ce type connaissait mon nom… J'avais l'impression de le reconnaître. J'avais dû le voir il y avait longtemps… Mais Tseng ne me laissa pas éclaircir ce mystère.
-Tu vas regretter d'avoir agi de la sorte avec moi…, murmura-t-il. Reno, sors. S'il te plait.
Pour la première fois, j'obéis à Tseng sans tergiverser.
°°°
Je récupérai mon kunai et passai délicatement mes doigts sur la materia. Elle était assez semblable à une pierre de lune, d'un blanc pur, mais sa surface reflétait le rouge du sang encore chaud coulant hors des veines que l'on vient de trancher. Je me penchai sur cet espèce de pervers et traçai un fin sillon rouge sur sa poitrine après l'avoir dénudée. Il poussa aussitôt un hurlement de pure douleur.
-Hum, ça fait mal, hein ? La lame coupe, froide à un point tel que la morsure se transforme en brûlure, tu as l'impression que des braises incandescentes se glissent dans la plaie et s'éparpillent dans chaque couche de ton corps, s'y enfonçant toujours plus profond, toujours plus facilement. Puis la douleur disparaît… Mais il suffit que je te donne un autre coup pour qu'elle reprenne dans chaque plaie que je t'aurais faite. N'est-ce pas… merveilleux ? Tu aimes la torture, alors tu vas adorer ça…!
Et je ne retint plus mes coups, lacérant son corps de part en part sans plus me soucier de ses hurlements, laissant libre court à ma fureur. Les secondes elles-même devaient lui paraître atrocement longues… Dehors, les gens commençaient à sortir et la situation allait se compliquer sérieusement. Je finis par planter mon kunai dans sa gorge, bien sur la gauche, puis d'un mouvement brusque, je l'écorchai vif. Ses hurlements se turent aussitôt et je me relevai. J'avisai un instant ma personne. Mes habits étaient déchirés et j'étais couvert de sang… ça n'allait pas passer inaperçu… Tant pis. Je me rendis invisible et sortis de l'appart. Reno avait empoigné son électro-tige et se tenait en position défensive face à plusieurs hommes armés, visiblement inquiets, craignant peut-être qu'on s'en prenne à leurs familles. Aux pieds du rouquin, un type était déjà complètement knock-outé…
-Ne dis rien, je t'expliquerai après, mais on se casse d'ici et en vitesse…, murmurai-je à l'oreille de Reno.
Il sembla un instant troublé, mais obéit tout de même, prenant la direction des escaliers. Un homme se jeta à l'intérieur de l'appartement et dut sans doute voir ma victime, car il ressortit en criant « ils ont descendu William ! » et il tira en direction de Reno. Néanmoins, c'était moi qui étais derrière lui. Je reçut la balle dans le flanc droit au moment où je me retournai mais parvint à faire ricocher la deuxième balle qu'avait tiré le type avec mon kunai. Comprenant qu'il se passait quelque chose de vraiment louche, ils ne bougèrent plus… On l'avait échappée belle… pour le moment.
°°°
J'étais un peu gêné, je ne savais pas trop comment réagir face à tout ça. Tseng était sacrément affaiblit, il avait perdu pas mal de sang, et il fallait lui retirer les trois balles qu'il avait reçues avant toute chose. Néanmoins, je refusais d'attendre plus longtemps, j'avais presque peur qu'il clamse dans mes bras. Je m'arrêtai à un palier et le forçai à s'asseoir, adossé au mur. J'incrustai rapidement une materia de soin dans un bracelet. Voyant cela, il tenta de me repousser, mais j'attrapai ses poings et plongeai mon regard dans le sien.
-Tseng, tu veux vraiment mourir de façon aussi conne ?
-Reno… tu te fais chier… à t'occuper de moi ?
Il ferma les yeux et s'effondra. Je le rattrapai juste à temps pour qu'il ne heurte pas violemment le sol et l'allongeai. Je saisis ses mains, mais ses doigts ne se refermèrent pas sur les miens. Il était inconscient. Parce qu'il avait perdu trop de sang ? parce qu'il était trop faible ? parce qu'il était en état de choc…? Je n'en savais rien et je m'en foutais. Je le maudissais par Odin, Shiva, Ifrit et d'autres encore. Je posai ma tête contre sa poitrine pour vérifier qu'il n'avait pas fait d'arrêt cardiaque, tant qu'il y était, puis plaçai ma main droite sur la plaie de son épaule droite. Je n'étais pas sûr de ce que je faisais, mais je ne perdais rien à essayer. Je me concentrai, le temps de sentir la magie circuler dans mon corps, se rassembler dans ma main droite et glisser le long de mes doigts pour finalement s'en échapper et guérir la plaie. Je renouvelai l'expérience pour la deuxième plaie, puis m'attaquai à l'extraction des balles. Je commençai par son bras et notai tout de suite que le sang coagulé avait collé le tissu de ses vêtements à la peau. Je commençai donc par déchirer les manches de sa veste et de sa chemise avant de me lancer dans le travail d'extraction. Ce fut assez rapide et je put soigner la plaie comme je l'avais fait pour les épaules. Il ne restait plus que le flanc que j'expédiai en vitesse. Je secouai un peu Tseng et passai mes mains sur son visage avec douceur, tentant par la même occasion de retirer le sang qui maculait sa peau couleur miel. Enfin, enfin il entrouvrit les yeux, puis les ouvrit complètement.
-Reno…? je…
-Holà, reste calme, tu veux…?
-Merde… C'est toi qui me demande ça… à moi…? souffla-t-il.
J'échappai un léger rire.
-Tais-toi, imbécile. T'as faillit y passer…
-Fais pas le fier, Reno, tu as désobéit à mes ordres… je me trompe ?
-Et quoi ? Si j'étais pas venu tu…
-Ce n'est pas le problème, coupa-t-il. Quand je donne des ordres, je tiens à ce qu'ils soient respectés. Ça va pour cette fois… mais seulement si…
-Compris, je parlerai pas de ce qui s'est passé là-haut… Mais… heu… Tseng… Ce salaud, enfin, comment tu t'es retrouvé dans cette situation ?
Il baissa les yeux… Je regrettais mes mots, mais d'un autre côté, je me disais qu'il valait peut-être mieux qu'il parle maintenant pour vider son sac…
-Ils se doutaient qu'ils auraient affaire aux Turks et je suis tombé dans une sorte d'embuscade… Ils étaient deux, armés, et moi, désarmé… Je pouvais pas prendre trop de risques mais j'ai été un peu trop loin dans leur jeu. Ils m'ont attaché à cette chaise et le brun a tenté de me soutirer des informations toutes plus inutiles les unes que les autres… il s'amusait avec moi, quoi…
Il se tut et se plaqua une main sur les yeux, tentant de se calmer en prenant de bonnes inspirations avant de souffler doucement.
-Merde… Je crois que je vais te détester encore plus qu'avant, Reno. Comment j'ai put me faire avoir comme ça ? Et en plus c'est toi qui me sauve la vie. La honte…! C'est ridicule… C'est…
-…Fini. Si t'as pas envie d'en parler, on en parle pas, mais commence pas à me faire chier ! m'énervai-je soudainement.
Il avait eu un sacré coup de bol que je le tire d'affaire ! Si l'autre enfoiré de garde m'avait pas tiré dessus, je serais jamais entré dans l'immeuble et lui, serait peut-être déjà mort ou pire… Et il osait encore se plaindre ! Je me levai brusquement, tendant soudainement l'oreille.
-De toute façon on a plus le temps de discuter, on a intérêt à se barrer d'ici et vite !
Des bruits de pas dans la cage d'escalier… et des voix… masculines. Visiblement, les types de tout à l'heure voulaient s'assurer que nous avions foutu le camp, mais ils semblaient être plus nombreux. Ils avaient dû appeler des renforts… Pas le temps de réfléchir d'avantage, j'attrapai la main de Tseng et dévalai les escaliers aussi vite que je le pouvais, sautant parfois quelques marches, m'accrochant à la barre métallique qui se trouvait à chaque palier, quand l'escalier changeait de direction. Tseng me suivait plutôt bien, visiblement remis de ses blessures…On arrivait presque en bas, mais je stoppai soudainement la descente.
-Merde…
D'autres hommes montaient…
-On remonte !
Evidement, monter prenait plus de temps, mais nous maintenions une bonne distance entre nous et nos poursuivants. Les choses se compliquèrent quand le groupe qui descendait commença à son tour à se faire entendre…
-Voilà une porte…, murmura Tseng.
Il appuya sur la poignée, mais la porte refusa obstinément de bouger.
-Me dis pas que c'est…
-…Fermé, coupa-t-il. C'est Rude le spécialiste pour enfoncer les portes… mais bon, à moins que t'aie de quoi crocheter la serrure, je ne vois qu'une solution. Passe-moi ton flingue, le mien est resté là-haut.
Je m'exécutai et Tseng régla son compte à la serrure d'un coup de feu puis donna un grand coup de pied dans la porte qui s'ouvrit avec fracas.
-T'es taré de faire tout ce boucan !
-Pas du tout, c'est juste une petite ruse, tu vas voir.
Au bout du couloir, il y avait une fenêtre donnant sur la rue, mais sauter du sixième étage était tout de même… risqué. Néanmoins, Tseng me fit signe d'attendre, courut jusqu'à la fenêtre et brisa la vitre, tirant un coup dedans puis l'achevant avec la crosse de l'arme. Il sortit une petite corde d'environ un mètre à peine, noua une extrémité à un radiateur juste sous la fenêtre et jeta l'autre au dehors comme s'il comptait s'évader par-là. Il me rejoignit et n'eut que le temps de me plaquer dans un coin d'ombre. Deux secondes plus tard, tous nos poursuivants faisaient irruption dans le couloir et se précipitaient vers la fenêtre à la vue de la corde. Je compris aussitôt le subterfuge et me glissai dans la cage d'escalier à la suite de Tseng, tentant de faire le moins de bruit possible pour ne pas être repéré trop vite.
-C'est un leurre ! Les salauds !
Les hommes ne tardèrent pas à se faire entendre derrière nous. La peur me donnait des ailes, j'avais eu le temps de voir le genre d'arme dont certains étaient armés : le genre à vous faire exploser la tête d'une seule balle. Enfin, la porte du rez-de-chaussée. Je me fichai bien de savoir si elle était ouverte ou non, j'arrachai mon flingue des mains de Tseng, tirai deux coups dans la serrure, attrapai la barre métallique, sautai et défonçai la porte d'un puissant coup de pied. Il ne restait plus qu'à sortir du bâtiment.
-Reno ! Repasse-moi le flingue, on doit pas laisser de traces !
-Imbécile, ils ont déjà compris qui on est !
-DISCUTE PAS !
Tseng qui s'énerve sans que je l'aie cherché… Ouah… Quel talent ! Je lui filai le revolver et il m'indiqua de le suivre, courant en tirant régulièrement pour exploser toutes les caméras sur notre chemin. La porte n'était plus loin, mais il restait encore quelques caméras pour nous « barrer » la route. En revanche, il ne restait plus de munitions. Tseng échappa un juron et s'arrêta brusquement, sortit un kunai d'une poche intérieure de sa veste ainsi qu'un petit rouleau de fil de nylon, en noua un bout au petit anneau qui terminait le manche de la lame et lança cette dernière dans une caméra avec une précision fulgurante, tira sèchement sur le fil pour récupérer son arme et réitéra l'opération avec les autres caméras. Je sentis soudainement une sueur froide dans mon dos. Les mecs arrivaient…
-Plus vite, Tseng ! Et qu'est-ce qu'on s'emmerde avec des putains de caméras ?
-La ferme !
Il acheva la dernière et nous pûmes enfin sortir, poursuivis par la horde de tarés. Face à nous, Rude, toujours impassible, flingue en main. Il braqua son arme vers nous et tira… juste entre nous deux. J'entendis un cri suivit de nombre de jurons. Je risquai un rapide coup d'œil et put admirer le talent de mon collègue : il avait tiré dans le genou de l'homme en tête, lequel s'était aussitôt cassé la gueule, entraînant la chute des autres. Un vrai jeu de quilles. Néanmoins, ce n'était pas le moment de traîner, certains mecs commençaient déjà à se relever… Nous étions presque dans la rue quand j'entendis une détonation dans mon dos. Une vive douleur dans le genou droit m'assaillit et je m'effondrai aussitôt. Rude revint sur ses pas, m'attrapa et reprit sa course, rattrapant rapidement Tseng sans se soucier de mes gémissements de douleur. Il finit par me balancer sur le sol d'une ruelle obscure quand nous fûmes certains d'être en sécurité. Tseng et lui ahanaient, tentant de reprendre leur souffle. L'utaien fini par s'effondrer à côté de moi et examina mon genou blessé.
-…T'ont pas loupé…, murmura-t-il.
-Ils avaient des calibres pour balles à fragmentation…, gémis-je. Je sais pas combien j'ai de plombs dans le genou, mais ça fait vachement mal…
-Oh, pauvre…, se moqua Tseng.
-Hum, c'est pas le moment de plaisanter, coupa Rude. Ce genre de plaie ça peut faire des dégâts et va falloir retirer tous les plombs avant toute autre intervention…
J'étais épaté, j'avais rarement entendu Rude aligner autant de mots à la fois. Mais je n'en étais pas moins rassuré, au contraire…
-Ouais, bon, on peut pas faire ça ici, soupira Tseng. Rude, tu te sens de le porter jusqu'au QG ? Je te relaierai, si tu veux…
Rude hocha la tête, sans doute pour ne pas avoir à prononcer un mot de plus et m'attrapa sans grande douceur pour me charger sur son épaule comme un vulgaire sac à patates. Je me mis aussitôt à lui taper dans le dos en protestant vivement.
-Eh ho ! On a encore du chemin ! Tu pourrais me porter mieux que ça quand même ! Je suis blessé, merde !
-Bof…
Il finit tout de même par me prendre sur son dos et se mit en marche à la suite de Tseng.
-Tseng, tu pourrais m'expliquer ton super argument de tout à l'heure ? Tu sais, « pas laisser de trace » là…, lançai-je soudainement.
-C'est simple, la seule preuve de notre implication dans ce meurtre est le témoignage de tous ces hommes. Ce qui ne vaut absolument rien pour la Shin-Ra. En revanche, des images seraient plus compromettantes…
Je n'avais pas vu les choses sous cet angle… En fait, Tseng était un plutôt bon stratège… Le coup du leurre avec la corde, par exemple, j'y aurais jamais pensé… D'ailleurs…
-Qu'est-ce que tu foutais avec cette corde sur toi ?
-T'occupes, j'ai souvent ce genre de trucs sur moi pour parer à ce genre d'éventualités…
-Ah… …Hé ! C'était quoi ça !
Il m'avait semblé voir un éclat d'argent dans un coin d'ombre. Comme un reflet de lumière sur une lame. J'avais touché dans le mille… Un homme d'une taille aussi impressionnante que sa maigreur sortit de l'ombre, un sabre à la main. Ses traits étaient tirés et son visage avait quelque chose d'étrange qui le rendait presque inhumain. Il était vêtu d'une sorte de blouse et semblait s'être battu récemment. Son regard se posa sur nous. Un regard fou, effrayant. Il ouvrit la bouche comme pour parler, mais seul un grognement en sorti. Il retroussa soudainement ses lèvres comme un chien retrousse ses babines, nous laissant voir une dentition des plus inhabituelles pour un humain. Je commençais d'ailleurs à songer que ce type n'était pas, ne pouvait pas, être humain. Il fit claquer ses mâchoires aux crocs canins et à l'apparence solide, capable de réduire la chaire en charpie, puis lâcha son couteau et écarta les bras, comme s'il s'apprêtait à nous sauter dessus, ce qu'il allait sûrement faire. Je remarquai alors la taille impressionnante de ses ongles, non, griffes. Longues. Acérées.
-Tseng ? On fait quoi face à…ce truc ?
-Nous faisons partie du service de maintien de l'ordre public… S'il est agressif, on le liquide…, répondit-il calmement.
La créature se jeta aussitôt vers nous. Tseng et Rude s'écartèrent et je m'armai rapidement de mon électro-tige et indiquait à Rude de me lâcher. J'attaquai la bête de dos, lui sautant dessus et l'électrocutant. Elle se retrouva comme paralysée et Rude l'attrapa au cou et lui cassa la colonne vertébrale. Ç'avait été plutôt rapide en fin de compte…
-Il était déjà affaibli, remarqua Tseng. C'est étrange…
Il s'agenouilla près du cadavre et remonta la manche gauche de sa blouse jusqu'à l'épaule où « BA-613 » était tatoué.
-Je crois que le professeur Hojo a perdu un de ses précieux spécimens, en conclu-je.
Chat m'avait un peu parlé de son boulot avec Hojo et des petites habitudes du scientifique…
-Rude, ramasse Reno et on est repartis…, souffla Tseng visiblement excédé.
Le reste du chemin se fit sans trop de problème. Le réceptionniste de l'équipe de nuit blêmit en nous voyant entrer. Nous n'avions pas fière allure… Tseng était couvert de sang et sa veste et sa chemise déchirées laissaient voir les traces de sa torture, Rude était crevé à force de me trimballer sur son dos, et moi j'avais la jambe droite couverte de sang… Quelle joyeuse équipe… Un petit tour à l'infirmerie s'imposa donc. L'infirmière s'occupant de Tseng fit rapidement disparaître toute cicatrice à l'aide de magie, mais pour moi, c'était plus délicat… Radiographie, petit passage sur le billard pour retirer ces satanés plombs puis tout réparer…
NdVixen : Et voilà, ça commence à être un peu plus sanglant. Pour les reviews (et, s'il vous plaît, prenez le temps pour ça, même si c'est juste quelques mots, c'est toujours agréable et je vous répondrai dans la mesure du possible P.NdVixen : toujours pas de connexion).
