Warning : violence
Chapitre 8 : The Slums' Motto
Il avait déjà l'air d'aller mieux…
-Reno, tu vas finir par t'étouffer…
-Mah non ! T'inquiète pas comme ça, Rude ! File-moi le plat, tu veux ?
-Ce sera ton troisième bol, non ?
-Et alors ? Est-ce que ça TE pose un problème ? J'ai rien mangé depuis un mois à part des barres énergétiques !
Je lui passait donc le plat et il se resservit un bon bol de riz au curry. C'était décidé, je ne l'inviterai pas au resto tant qu'il ne serait pas totalement rétabli.
-Tseng t'a pas dit que tous les ordres de missions qu'il avait reçus de Heidegger avaient été pour ma paume ?
-Il a fait ça ! s'étrangla Reno.
-Rien de bien important heureusement, mais j'ai quand même remarqué quelque chose les rares fois où j'ai dut descendre dans les Taudis… Y a pas mal de personnes qui nous observent.
-« Nous » ? T'étais seul… tu vires mégalo…?
-Non. Quand je dis « nous » je veux dire « nous autres, les Turks ». Première descente, hors service, donc sans uniforme, personne n'a fait attention à moi plus qu'à l'ordinaire. Deuxième descente, en service, donc avec uniforme, pas mal de regards inquisiteurs. Troisième descente, hors service… les même regards inquisiteurs dans les yeux des mêmes personnes.
-Le fameux « Comité Anti-Turks » ? se hasarda-t-il, un peu mal à l'aise.
-Je pense que c'est ça. Méfies-toi si tu sors… Surtout si tu dois passer dans les Taudis… « Fais gaffe »… c'est la devise des Taudis.
°°°
« Fais gaffe ! ». Ben là, justement, je crois que j'avais pas fais gaffe pour me retrouver dans cette galère…
-Dix kilos de riz, s'il vous plaît !
-Bien… et avec ça ?
-Ce sera tout.
Je payai lesdits dix kilos de riz qui trouvèrent rapidement une petite place dans mon sac, puis avisai l'heure. Midi moins le quart, bientôt la fin du marché… Autant rentrer. Je pris donc la direction de la gare sans vraiment faire attention à ce qui m'entourait, buttai dans une fillette et nous nous retrouvâmes tous deux à terre.
-Non mais tu peux pas regarder où tu marches, bordel ! fulminai-je.
-Ne reproches pas aux autres ce que l'ont pourrait te reprocher ! rétorqua-t-elle.
-Non mais tu te prend pour qui ! Respecte un peu tes aînés !
Elle me regarda deux secondes, le temps d'aviser mes cheveux roux, mes lunettes d'aviateur et les marques rouges de chaque côté de mes yeux.
-Parce que toi tu les respecte peut-être !
-Bien sûr ! répondis-je.
-C'est drôle, on m'a dit que ce n'est pas le cas excepté quand on t'oblige à faire le petit chien servile…
« petit chien servile », le chaînon manquant !
-Ha ! Maintenant je sais qui tu es ! sifflai-je. Cheveux bruns, drôles de mèches, fringues roses, en train de vendre des fleurs et… utilisation d'une des expressions de Tseng. Tu es Aerith, la… la quoi déjà…? C'était pas la vieille… ça commençait par « a »… archaïque…? antique…? ancestral ? …ancien ! Voilà, tu es la fille qui fait partie des Anciens !
-Tout est bon sauf ça, je ne sais même pas ce que sont les Anciens. Bon, c'est pas tout ça mais faut que je rentre…
Elle se leva, ramassa vite fait les quelques fleurs qui étaient tombées de son panier et disparut dans les taudis… Je me levai à mon tour et vérifiai distraitement que rien ne s'était échappé de mon sac bandoulière tout en songeant que dès que je verrai Tseng je pourrai lui dire « Hé, tu sais quoi ? J'ai rencontré ta petite amie ! » et l'énerver avec ça. Bon, j'étais dans le Secteur 5 et la gare était dans le Secteur 7… j'avais un bout de chemin alors autant ne pas traîner… Je quittai rapidement le marché et sa foule et me retrouvai enfin un peu plus seul et bien plus à l'aise pour marcher… Il n'y avait pas grand monde dans les alentours et étrangement, j'aurais préféré que l'endroit soit un peu plus peuplé…
J'eu à peine le temps d'entendre la personne arriver dans mon dos que déjà elle était sur moi. Une lame froide me transperça l'épaule droite, m'arrachant un cri de douleur, mais j'en profitait pour me faire une rapide idée de la position de mon adversaire, l'attrapai et le fit basculer par dessus mon épaule saine pour le plaquer au sol. Une jeune fille. Une jeune fille venait de me poignarder en pleine rue… Je braquai un Outsider sur elle.
-Qui es-tu ? Pourquoi m'as-tu attaqué ?
-Savoir qui je suis ne te servirait à rien, Turk !
-« Turk » dis-tu… Tu sais que je suis un Turk et ce n'est pas tout le monde qui oserait s'attaquer à quelqu'un comme moi, j'en conclu donc que tu appartient au Comité Anti-Turk… Cette idiotie aberrante…
-Même si tu me tues, il y aura d'autres membres du CAT pour prendre ma place et me venger ! me menaça-t-elle.
-Oui, ils prendront ta place en temps que cadavres, mais les morts ne peuvent pas se venger. Comme c'est triste… adieux !
Je pressai la détente et elle s'effondra. Je retirai le poignard de mon épaule et me lançai un rapide sort de Soin. J'allais repartir quand j'entendis le bruit (trop) familier d'un fusil pour balles à fragmentation que l'on recharge. L'attaque du convois avait été vraiment très profitable au CAT… Je me retournai doucement pour découvrir cinq hommes armés dont un avec le fameux fusil… Tseng s'était trompé, je n'avais pas un don certain pour attirer des emmerdes à mes coéquipiers, j'avais un don certain pour attirer les emmerdes tout court.
-Salut les filles… Beau temps, hein ? Hé hé… A… A plus !
Je détalai aussi vite que je le pouvais (je refusais de leur abandonner mes dix kilos de riz), poursuivit par les hommes du CAT. Une balle à fragmentation dans l'épaule droite (ils avaient quelque chose contre mon épaule ou quoi !), une autre dans mon coude gauche, quatre balles normales dans les hanches dont trois à gauche… Et comme si ça ne suffisait pas, le nombre de mes poursuivants augmentait !
Réfléchis, Reno ! Réfléchis ! Tu ne peux pas les battre tous et tu n'arriveras jamais vivant à la Shin-Ra dans ces conditions ! Ils t'auront descendu avant…
J'arrivais à la limite du Secteur 5… Dans ce coin là, la route était assez accidentée par endroit, rendant la progression nettement plus difficile pour moi. Et pour mes poursuivants.
« Comment tirer profit de ça ! Vite, une idée ! …Je sais. » Bon, j'avais pas trop envie de le faire, mais je préférais quand même ça qu'y passer bêtement… Je dégainai mon électro-tige, jetai un coup d'œil à la materia incrustée dans ma Garde Impériale… Foudre, Barrière, Restaurer, Contre-attaque et Vitesse Extrême. Paaaarfait…
-Les Turks… °ha ha° n'ont…°ha ha° aucun honneur pour…°ha ha° se défiler… comme ça…? se moqua un de mes poursuivants en ahanant.
Les Turks, aucun honneur ? Alors là, il se foutait le doit dans l'œil jusqu'au coude. Courir encore un peu et… j'y étais…! J'avisai une faille dans la route et stoppai soudainement ma course pour faire volte-face, lançai un sort pour dresser une barrière aux attaques physique et attrapai un câble dans la fissure. Je l'avais repéré depuis un bout de temps et je savais parfaitement à quoi il conduisait.
-Faites un pas de plus et vous êtes tous morts les gars…
Il restèrent un instant interdits, troublés par ma menace, ce qui me permit de rassembler toute l'énergie nécessaire à lancer un puissant sort de Foudre, mais d'une manière particulière. Je saisis fermement le câble, les yeux fixés sur le groupe. Ils se tenaient juste à côté du générateur auquel le câble était relié. Le problème pour eux, c'était que les installations pour faire circuler l'électricité issue des réacteurs Makô n'étaient pas faites pour recevoir de l'électricité issue de la Magie. Et quand on se risquait à le faire…
-FOUDRE !
L'énergie dégagée par le sort passa dans le câble et rejoignit le générateur qui se mit aussitôt à surchauffer et finit par exploser au bout de deux secondes chrono. Le souffle balaya les hommes et seul un petit groupe en réchappa. Ça, je ne l'avais pas prévu par contre…
-Merde, le salaud ! Réglons-lui son compte ! hurla l'un des hommes.
-OUAIS ! répondirent aussitôt les autres avec une synchronisation parfaite.
Meeer'… Plus tard les jurons, pour l'instant, se mettre à l'abri !
L'état de la route s'était encore aggravé avec l'explosion du générateur, mais j'avais toujours un avantage sur mes poursuivants : ma materia Vitesse Extrême… (j'avais également toujours le même désavantage : mes précieux dix kilos de riz). Je filai en un clin d'œil derrière un pan de route accidenté et m'abritai. Je n'étais plus très loin du parc de jeu, donc plus très loin du Secteur 7 et du Wall Market… Je tentai de rejoindre le parc mais mes blessures commençaient à se faire sentir… J'avais perdu pas mal de sang et j'avais un peu trop de plomb dans le corps… (sans compter les dix kilos de riz). Heureusement pour moi, le champ de protection arrêtait toujours la plupart des balles que les autres imbéciles me tiraient dessus.
-Tu t'enfuis encore ? siffla l'un d'eux.
Non, je ne m'enfuis pas, j'applique la retraite stratégique…
J'arrivais enfin au parc… Une balle alla se loger dans mon genou droit et y explosa en une myriade de plombs… Pourquoi fallait-il qu'ils aient toujours un fusil pour balles à fragmentation ! Je m'écroulai sur un toboggan. Est-ce que j'aurai seulement la force de me relever ? Un des hommes me tira encore une fois dessus et un peu de force ressurgit en moi le temps de contre-attaquer avec mon électro-tige. Je lui avait enfoncée dans le cou avec tant de force qu'elle était rentrée dans la chair. Petite électrocution et je m'éloignai de mes ennemis en titubant pour m'effondrer sur une balançoire en regardant ma victime s'effondrer, elle, sur le sol… Bon ça allait faire mal, mais au point où j'en étais c'était ça où la mort…
-Guéri…, gémis-je en serrant les dents.
A peine mes plaies furent-elles refermées que je me pris deux nouvelles balles dans le bras droit. Je m'écroulai sur le sol sous le coup de la douleur, esquivant sans le faire exprès trois autres balles. J'entendis trois coups de feu suivis du bruit mat de trois corps tombant lourdement sur le sol. Le tueur s'approcha des cadavres et quelqu'un s'approcha de moi et m'aida à me relever.
-Est-ce que ça va ? …Reno ?
Je me lançai encore un sort de soin, sentant les balles s'enfoncer toutes un peu plus profondément en moi, puis levai les yeux vers mon sauveur. Un type assez grand, maigre, avec des cheveux noirs coupés cours, dirigés vers l'avant, bataillant au dessus de son front sur lequel trois points noirs étaient tatoués, disposés selon un axe vertical. Des yeux d'émeraude à peine bridés derrière des lunettes à petits verres ronds, la peau légèrement dorée… Enfin, il était vêtu sobrement d'un T-shirt vert sombre, un jean un peu trop long cachant ses bottes et d'une veste longue dont il ne se séparait jamais… L'autre homme, celui qui avait tué les membres du CAT, c'était Izumy…
-Ichigo… Izzy… Qu'… Qu'est-ce que vous faites là !
-On te sauve la mise et c'est comme ça que tu nous remercie ? répondit Izumy d'un ton moqueur.
-Mais si tu veux vraiment savoir ce qu'on fait là… et bien on enquête, avoua Ichigo. Ça te dis qu'on parle de ça ailleurs ?
Je hochai la tête et nous nous retrouvâmes bientôt autour d'une table au bar du Wall Market à siroter diverses boissons.
-Alors ? demandai-je. Cette enquête, c'est à propos de quoi, inspecteur Ichigo Samanosaki ?
-Te fous pas de ma gueule, Renard ! C'est du sérieux et ça risque de t'intéresser. D'ailleurs, c'est aussi pour ça qu'on t'as sauvé… Tu vas peut-être pouvoir nous donner quelques noms…
-En bref…?
-En bref, on recherche les membres du CAT, le Comité Anti-Turks, tu connais…
-Oui, je connais un peu trop bien même… et j'ai encore assez de plombs dans la peau au cas où je me souviendrais pas assez bien…
-Et est-ce que tu as des noms ou des informations ? me demanda Izzy.
-J'ai tué Rudyard pour entrer dans les Turks puis j'ai fait quelques missions et est arrivé ce soir fatidique où l'ordre reçut fut de tuer un « trafiquant de materias ». Y a fallut que ça se passe pas comme prévu, qu'on ait tout un tas d'emmerdes… mais bon, Tseng, mon supérieur, avait quand même put tuer le type… William. Tu te souviens de lui aussi bien que moi, Izzy… non ?
Il acquiesça d'un signe de tête.
-Et ben après ça, ses copains trafiquants on dut décider qu'on devenait un peu trop dangereux pour leur petite économie et qu'il fallait nous buter. Ils nous ont même tendu une belle embuscade au 40, Far Aday Street… Je suis tombé entre les mains d'une jolie brunette du nom de Kate qui m'a torturé un moment… et j'ai faillit y passer. Voilà, c'est tout ce que je sais sinon que pas mal de gens des taudis nous observent…
-« Kate » tu as dit…, répéta Ichigo. Je vois… Kathy McMiller… Elle a quitté Midgar il y a peu…
-Ichi… Pourquoi tu recherches les membres du CAT ? demandai-je soudainement.
Il baissa les eux et soupira.
-Tu ne t'en doutes pas ? Les chef sont des trafiquants ou des malfaiteurs et ils sont pour la plupart impliqués dans de sales affaires… Le problème, c'est les gens des taudis qui se font enrôler. Les chefs leur promettent de gros salaires mais ils n'auront jamais le moindre gil, et s'ils veulent démissionner, ils reçoivent des menaces mettant en jeu leurs biens et leur famille…
-Je vois… Et à propos… vos familles ? demandai-je.
-Ma femme et mon fils ont été assassinés…, répondit tristement Ichigo.
-Pour moi ça va mieux… Yokiko est rentrée à Utai avec Ichirô et elle va très bientôt avoir un enfant… Je veux dire, notre enfant…
Je retint un éclat de rire moqueur. J'avais deviné qu'Ichirô était le père de Yoki et la relation que cette dernière entretenait avec Izzy. Mais ils n'avaient jamais voulut l'avouer devant moi et faisaient mine de se quereller sans cesse sur des futilités.
-Je ne suis pas surpris…, lâchai-je. …Ichigo… qu'est-ce qu'il s'est passé avec ta femme et ton fils ?
-C'est un affaire assez révoltante… ça s'est passé au début de l'année scolaire, en Octobre… Mon fils avait de drôles d'amis… Rufus Shin-Ra, une fille du nom d'Elena et un garçon étrange… Sephiroth. C'est un peu à cause de lui que c'est arrivé d'ailleurs. Sephiroth est le genre de personne qui ne plaît pas à ceux qui n'admettent pas la différence…
-Je te coupe une seconde. Sephiroth, un type assez grand avec des cheveux blanc argenté et des yeux Makô ?
-Tu le connais ?
-On va dire ça comme ça, continues…
-C'était un peu après la sortie des cours, ma femme et mon fils étaient sur le chemin du retour et comme Sephiroth prenait la même direction qu'eux ils ont commencé à discuter. Ça allait bien jusque là, mais il a fallu qu'un groupe d'hommes un peu ivres les interpellent. Ils se moquaient de Sephiroth et insultaient violemment ma femme et mon fils à cause de leur origine utaienne. Sephiroth a dégainé son katana et les hommes des revolvers… Ma femme et mon fils sont morts fusillés et Sephiroth a massacré leurs assassins…
-Quelle histoire…, murmurai-je. Tout ce racisme c'est à cause de cette guerre idiote… Et ce Sephiroth… c'est un type vraiment étrange… Les gars qui l'ont insulté devaient être vraiment bourrés, idiots ou inconscients. Sephiroth a une lueur dans son regard… je parle pas de la Makô, non, autre chose… Je crois qu'il peut être très cruel quand il le veut. Enfin, j'ai bien fait de pas le mordre…
-De pas le mordre ! répéta Izumy. C'est quoi cette histoire ?
-Oh, je sais pas si j'ai vraiment envie d'en parler, je me suis tellement humilié ! gémis-je.
Ichigo et Izzy se regardèrent avant de reposer leurs yeux sur moi.
-Maintenant on veut vraiment savoir, conclu Izumy.
-C'est à cause de Tseng, mon chef… il est utaien et… c'est lui le descendant du clan Arashi, celui qui…
-Je vois… Je vois bien qui c'est… c'est le fils du frère de Yokiko, Hizashi.
Je restai un instant interdit.
-KÔÔÔA ! Il est de votre famille !
Je comprenais mieux à présent pourquoi il avait eu ce léger sourire quand je lui avait parlé d'Izzy et Yoki…
-Hé là vous deux ! coupa Ichigo. Vous détournez la conversation, là ! Reno, raconte-nous comment tu t'es humilié !
Je finis par lâcher l'histoire pour 2000 gils, une clochette de chat et une boucle d'oreille (un anneau augmentant les pouvoirs magiques de sont porteur, je pourrais la monnayer à Rude…). Je commençai mon récit et ils ne tardèrent pas à éclater de rire pour ne plus s'arrêter…
°°°
Je reposai mon verre et tentai de me lever, ignorant les deux types derrière moi.
-Tu t'en va déjà, mec ?
Je ne répondit que par le silence comme j'en avais l'habitude et repoussai ma chaise sous la table.
-On a deux mots à te dire, le Turk…, s'entêta le type.
Je continuai à l'ignorer et m'apprêtai à partir, mais il posa une main sur mon épaule pour me retenir.
-Je t'ai dit que…
-Vire ta main, coupai-je.
-Et pourquoi ferais-je cela ?
-Vire ta main où tu te prends mon poing dans la gueule…
-C'est ça…
Je fis volte face et lui encastrai comme promis mon poing dans la figure. Il se retrouva aussitôt étalé sur le sol, saignant abondamment du nez et de la bouche. L'autre homme me sauta aussitôt dessus. A lui seul contre moi, il ne pesait pas bien lourd, mais lui plus la plupart des personnes présentes dans le bar… ça devenait plus compliqué. J'avais acquis une bonne maîtrise en arts martiaux, c'était le moment d'en faire usage. Commencer par privilégier la défense, retourner la force des adversaire contre eux… Je réalisai vite que ça n'allait pas être du tout cuit quand quatre hommes et deux femmes se jetèrent sur moi, me plaquant irrémédiablement au sol. A partir de ce moment là, les avis furent partagés entre ceux qui tentaient de m'immobiliser, ceux qui me rouaient de coups et les derniers qui cherchaient juste à me tuer à coups de couteau, bris de verre et autres tessons de bouteille. Le nombre de mes assaillants augmentait à une vitesse fulgurante et je décidai de tirer partit de cela : il y avait plus de divergences d'esprit que de personnes présentes dans le bar. J'esquivai un coup de couteau et la lame s'enfonça dans la main d'une autre personne qui se vengea aussitôt en filant un bon coup de poing au type au couteau.
-Est-ce que ça va, John ! m'inquiétai-je aussitôt. Défends-toi ! on va s'en sortir !
Bien sûr, je ne connaissais pas John et je doutais même qu'il se nomma ainsi, mais ma ruse avait fonctionné…
-Quoi ! T'es avec lui !
-Mais non, je…
Un uppercut en pleine gueule. Furieux, mon John se jeta sur son attaquant, créant ainsi une première diversion. Je parvint à monter encore quelques personnes les unes contre les autres avec cette méthode et ses variantes et le chaos ne tarda pas à prendre le pouvoir. Ça frappait, ça cognait… peu importait qui recevait les coups… Je sortit calmement du bar, me contentant d'esquiver quelques coups de temps à autre pour rejoindre la porte et prit tranquillement la direction des quartiers du SOLDAT. Le CAT devenait un sérieux problème, on avait plus un moment de répit une fois hors de la Shin-Ra. Il fallait vraiment régler ça au plus vite…
°°°
Je commençais à en avoir marre… vraiment. Passer la majeure partie de son temps dans les Taudis, diriger une bande de délinquants instables, risquer ma vie à chaque instant… C'était pas que je n'aimais pas ça, non, loin de là, cette existence me faisait vibrer, mais ça, c'était avant. Avant que ce Comité n'apparaisse…
-Nikolas… des Turks ?
Oui, là, j'étais en mauvaise position. A tenter de récolter des informations sur le CAT, je m'étais trahi. Petit point sur ce qu'il s'était passé depuis l'entrée de Reno dan les Turks : Tseng m'avait renvoyé dans les Taudis, j'avais refondé une bande, j'avais put constater que les doutes quand à mon identité devenaient de plus en plus grands au sein des autres bandes et, à présent, ma survie était plus qu'incertaine. Face à moi, cinq hommes. J'étais acculé et cinq fusils étaient braqués sur moi.
-Moi, un Turk…? tentai-je.
-Oui, qui d'autre ? répondit le plus grand des types. N'essaies pas de jouer au plus fin avec moi, tu n'en auras pas le temps.
Il pressa la gâchette et je reçu une balle en plein ventre. Je me pliai sous le coup de la douleur mais trouvai quand même la force de dégainer un Mercure. Les coups fusèrent. Dans la mêlée, je parvint à toucher mortellement mes ennemis. Moi, je ne voulais même pas voir mon corps criblé de balles. Plutôt fermer les yeux, ce serait déjà ça de gagné pour ceux qui me trouveraient… Dommage, j'aimais bien être un Turk. Mais même ça, ça ne vous empêche pas de vous faire tuer de façon idiote…
°°°
-Le problème du CAT n'est toujours pas réglé ?
-Non, monsieur, toujours pas. Et nous avons perdu un de nos éléments, Nikolas, le recruteur. Nous savons qui a créé ce comité, mais cette personne, Kathy McMiller, semble avoir quitté Midgar. L'ennui principale reste les gens des Taudis enrôlés par le Comité. On ne peut tout de même pas éradiquer la population des bas quartiers, l'image de la Shin-Ra en prendrait pour son grade…
J'avais un peu trop parlé et je reçut un coup de poing en pleine figure. Je restai impassible, j'avais l'habitude… L'habitude de recevoir des coups presque à chaque fois que je rentrai dans ce bureau, l'habitude de sentir un petit goût métallique de sang dans ma bouche…
-Ce n'est pas ton problème, ça ! fulmina Heidegger. Ouvre ta chemise !
Je n'avais pas trop envie de le faire étant donné que j'avais moi-même du mal à regarder mon corps tant il était dans un piètre état, mais face à mon supérieur, je n'avais pas le choix. Je retirai ma veste puis ma chemise et Heidegger s'approcha de moi pour examiner mes blessures, certaines étant encore mal cicatrisées.
-Un instant.
Il se dirigea vers une petite porte au fond de son bureau, toqua puis ouvrit, passant la tête dans l'entrebâillement.
-Scarlet, tu peux venir un instant ?
-Qu'est-ce que tu veux, encore ?
-Il n'y en aura que pour deux secondes. C'est toi la spécialiste des armes et je voudrais que tu examine un de mes Turks.
Elle fini par se décider à venir et s'approcha de moi. Scarlet était une femme tout à fait consciente de sa beauté, toujours très sexy, aguicheuse même, et ayant une prédilection pour la couleur en harmonie avec son nom (je doutais d'ailleurs que ce soit son vrai nom) : le rouge écarlate… Elle jaugea un instant mes diverses plaies.
-Sniper SR-12, revolvers divers, balles à fragmentation à volonté…, énuméra-t-elle d'un ton désintéressé. Un instant…
Elle se retourna vers Heidegger, l'air furieuse.
-LES FUSILS POUR BALLES A FRAGMENTATION NE SONT PAS SENSES COURIR LES RUES ! COMMENT EXPLIQUES-TU CA !
-On parlera de ça plus tard si tu n'as rien d'autre à ajouter concernant Tseng, répondit froidement Heidegger.
-Humph…
Elle se tourna vers moi et m'attrapa le menton pour m'obliger à lui faire face.
-Ces fusils… on en trouve facilement dans les Taudis ?
-Certains résidents de la Plaque en possédaient, mais depuis l'attaque du convois, il y a vraiment beaucoup de gens dans les Taudis à en avoir et surtout à en utiliser, de préférence contre nous.
-Bien… Les balles sont rares, ils finiront bien par manquer de munitions.
Elle regagna son bureau et Heidegger me fit signe que je pouvais me rhabiller.
-Je crois qu'il serait préférable de vous éloigner un peu de Midgar le temps que les choses se calment… Vous allez partir tous les trois pour Junon et en profiterez pour escorter une classe de l'établissement Azameris qui doit partir en voyage scolaire sous peu.
J'étais un peu surpris par la réaction de Heidegger. Nous éloigner de Midgar, escorter un classe de l'établissement rivalisant avec le centre d'enseignement Oswald Shin-Ra… A tous les coups, on aurait du boulot à Junon, et ladite classe était celle de Rufus…
Comment s'était-il retrouvé à Azameris d'ailleurs ? Ah oui… J'en avais entendu parler, il avait réussit à se faire expulser d'OSR dans l'unique but de rejoindre Azameris…
NdVixen : Je crois que vous pouvez commencer à vous faire une idée de mon aliment préféré… Mais à part ça, j'ai pas grand chose à dire pour ce chapitre.
