Warning : sexe (PG-13)
Chapitre 11 : Chocobos and Compromising Photos
-Les chocobos sont des volatiles possédant bien des secrets, commença le propriétaire de la ferme, connu sous le sobriquet de Chocobill. Je vais commencer par vous parler de leur mode de reproduction, ce qui est le plus important dans un élevage. Si vous voulez bien me suivre…
L'homme entra dans l'enclos où se trouvaient quatre chocobos d'un jaune éclatant et nous invita à le rejoindre dans le plus grand calme.
-Les chocobos sont parfois très peureux, même apprivoisés… Vous avez ici deux mâles et deux femelles. Celle-ci est pleine et l'autre a pondu un œuf il y a un mois maintenant. Avec un peu de chance, vous pourrez assister à l'éclosion. Il faut savoir que les chocobos ne font pas que pondre et couver leurs œufs comme de vulgaires poules, c'est bien plus compliqué que ça. Mais commençons par le début, c'est à dire, l'accouplement. Les chocobos ne sont pas nymphomanes, ils ne s'accouplent qu'à la saison des amours, le printemps, la période où les femelles en âge de procréer se mettent à produire des hormones qui attirent irrémédiablement les mâles. Ceux-ci se livrent parfois à des combats terribles pour pouvoir ensemencer leur belle. Ici, en élevage, nous avons souvent recourt à des noix assez particulières qui augmentent la production des hormones chez les femelles. Suivant les différents types de noix, les hormones augmentent de façon différentes, ce qui influera le physique et le caractère du chicobo. Une fois la femelle ensemencée, elle a une gestation d'un mois au terme duquel elle pond un œuf qu'elle devra couver pendant un mois aussi. Arrivé plus ou moins à la fin de ce mois, l'œuf éclot… un spectacle magnifique… Le problème est qu'à ce stade, le bec du chicobo est juste assez dur pour percer la coquille, il doit donc être allaité le temps que son bec devienne dur, et c'est ce qui fait toute l'étrangeté du chocobo : il pond et allaite en même temps ! Enfin, les chocobos recèlent encore bien des mystères quand à leur aptitude à se déplacer sur différents terrains… D'après un vieil ami surnommé avec justesse le « Chocobo Sage », il existerait des chocobos capables de gravir les montagnes ou de marcher sur l'eau ! Et ceux-là, ne seraient pas jaunes, mais verts, bleus ou encore noirs… que sais-je, je n'en ai encore jamais vu, mais je suis persuadé qu'un tel miracle est possible ! Bien, j'ai terminé le cours…
-J'espère que vous avez bien pris des notes car cela vous sera très utile la rentrée prochaine quand nous aborderont les chocobos ! lança joyeusement Ishka, un des deux profs de sciences attitré à la biologie.
Les élèves acquiescèrent, semblant avoir tous été captivés par le cours.
-Bien, et maintenant... Qui veut apprendre à monter un chocobo ?
« MOI ! » s'exclama tout le monde en chœur.
-Hahahaha, je n'en attendais pas moins ! Bien, y aurait-il un ou une volontaire ?
Un garçon s'avança timidement.
-Très bonne initiative ! Comment t'appelles-tu ?
-Joe…
-Très bien, vient par ici, Joe.
Chocobill attrapa un des deux chocobos mâles, déjà harnachés et scellés et intima Joe à monter.
-Toujours par le côté gauche… Voilà… Tu pose ton pied là… et… Dis donc ! Tu te débrouille déjà sacrément bien ! Tu te tiens bien droit, comme ça… vas-y, prend les rennes et tiens-les… comme tu le fais… Tu as déjà monté un chocobo avant ?
-Non, mais je voudrais devenir Jockey chocobo…, avoua le jeune homme.
-Laisse-moi te dire que tu es bien partit pour y arriver ! Essaye de le faire marcher au pas… donne-lui un petit coup de talon…
Joe s'exécuta et le chocobo avança aussitôt, répondant parfaitement aux ordres donnés. Chocobill fit sortir Joe de l'enclos et invita un autre élève à monter le deuxième chocobo. Cette fois, Rufus s'avança. Il s'avéra un excellent cavalier et Chocobill le fit sortir à son tour.
-D'autres volontaires ? demanda Ishka. De toute façon vous devrez tous y passer sans quoi vous ne pourrez pas vous rendre à la mine de Mythril, demain !
-En plus il y aura des chocobos pour tout le monde, ajouta Chocobill, j'ai rajouté un enclos provisoire pour en avoir assez pour toute la classe…
Nous apprîmes donc tous à monter à chocobo. C'était assez simple en fait… Nous passâmes le reste de l'après-midi à jouer avec les chocobos, faisant des courses (Reno (monté sur un chocobo au plumage assorti à ses cheveux) avait l'air d'un vrai jockey, se servant de son électro-tige comme d'une cravache et ayant baissé ses lunettes d'aviateur sur ses yeux… quelle dégaine !), passant des tests d'esquive (les profs nous envoyaient des balles et nous devions les éviter, chose extrêmement simple étant donnée leur précision. Je finis par leur proposer mon aide et le jeu se corsa nettement…), jouant au chocoball, un jeu en deux équipes consistant à envoyer une balle dans le but adverse en se déplaçant uniquement à dos de chocobo. La difficulté résidait dans le fait qu'il fallait se mettre debout ou à genoux sur le dos du chocobo pour marquer le point et qu'on pouvait se servir de chocolégumes pour déstabiliser l'adversaire ou tenter d'aller plus vite. Le terrain faisait vingt mètres sur dix environs et les buts étaient à chaque extrémité… Ce fut une excellente journée clôturée par des grillades autour d'un grand feu de camp… Enfin, nous pûmes assister à l'éclosion de l'œuf et découvrir les premiers instants d'un superbe chicobo blanc. Beaucoup d'émotions, surtout chez les filles… Puis tout le monde alla dormir dans les différentes tentes montées par les profs pendant que nous jouions. Néanmoins, je ne put m'empêcher de sortir pendant la nuit. J'avais besoin de prendre l'air… Je n'étais pas le seul d'ailleurs…
-Leen ?
-Oh, c'est toi ? Tu m'as fait peur…
-Désolé…
Je m'assis sur la barrière de l'enclos, à côté d'elle. J'étais emmitouflé dans ma couverture, ne craignant ainsi pas la fraîcheur nocturne contrairement à elle qui était juste en pyjama. Nous restâmes silencieux un moment, regardant la femelle chocobo allaiter le chicobo toute seule.
-Les chocobos et les humains ne sont pas si différents finalement… Les mâles se tapent les femelles puis les laissent avec leur gosse…, murmura-t-elle.
-Tous les hommes ne sont pas comme ça…, tentai-je.
-Les Turks le sont particulièrement… ils boivent pour oublier leurs crimes, ils s'envoient en l'air pour oublier… et ils oublient aussi leurs responsabilités…
-Moi et Reno ne sommes pas comme ça en tout cas… Et je ne cherche même pas à oublier mes crimes…
-Tu es jeune, ça viendra, tu verras… Tu vois, je déteste les Turks… peut-être simplement parce que mon père en était un. Je ne l'ai jamais connu… Ma mère disait que c'était un beau ténébreux aux yeux d'un rouge sanglant… Il était très gentil avec elle, mais ne s'est jamais inquiété de savoir de qui elle était tombée enceinte, pensant que n'étant pas le seul homme à avoir des relations avec elle il y avait fort peu de chance qu'il soit le père… Même s'il me voyait aujourd'hui, je ne pense pas qu'il me reconnaîtrait, je ne lui ressemble que fort fort peu d'après ma mère… Elle a tant souffert à cause de lui…
-Parce qu'un imbécile a fait une connerie tu accuses tous ses semblables ? Désolé, mais il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac, Leen…
-Tseng… Je… …Tu dois avoir raison mais… pardon… je suis une idiote, je cherchai juste à ne pas regarder la réalité en face…
Elle eut un léger sourire…
-Si j'en veux aux Turks, c'est aussi parce que… c'est mon père qui a tué ma mère quand il en a reçut l'ordre… C'était une fille de joie, mais aussi une terrible trafiquante d'armes…! J'en ai tellement voulu à cet homme, à la Shin-Ra…
Elle frissonna un peu et je ne put m'empêcher de me rapprocher un peu plus pour passer un bras autour de ses épaules. A travers le tissu, je pouvais sentir la froideur de sa peau.
-Mais tu es gelée…! Tiens, couvre-toi un peu…
Je partageai ma couverture, me rapprochant encore un peu. Il commençait à faire chaud… Nous étions silencieux, nous regardant d'un air gêné, nos visages se rapprochant inexorablement… nos lèvres finirent par se toucher et elle m'embrassa. J'étais un peu surpris, mais je me laissai faire… C'était tout ce que je demandais…
-Tseng… j'ai envie de t'aimer ce soir…, murmura-t-elle en riant légèrement.
Pour toute réponse, je l'embrassai. Nous ne communiquâmes ensuite plus que par regards complices. Je sautai de la barrière et la pris dans mes bras pour la faire descendre et nous marchâmes un peu, faisant le tour de l'enclos jusqu'à arriver aux portes de l'écurie. Là, nous entrâmes sous les regards distraits de quelques chocobos et nous assîmes sur un lit de paille où j'avais jeté la couverture. Nous nous embrassâmes et nos maigres vêtements ne mirent pas long feu à voler dans les airs. Vint ensuite une véritable bataille pour la domination de l'autre, elle, étant dominatrice au moins autant que moi. Elle parvint à prendre le dessus un instant et j'échappai une exclamation de surprise en sentant ses lèvres se refermer sur mon sexe tendu… C'était… nouveau… diablement excitant… et éprouvant… Enfin, elle n'allait tout de même pas consommer mon endurance comme ça ! Elle finit par se retirer de moi (après m'avoir arraché bien des gémissements et suppliques incohérentes) et j'en profitai pour reprendre le pouvoir. C'était à mon tour de la surprendre… je jouai de la langue sur son cou rougit de suçons formant d'impressionnantes arabesques, puis descendit tout le long de son corps, sur sa poitrine, son ventre… jusqu'à arriver à son entrejambe. Jamais encore je ne m'étais retrouvé dans une telle situation… Peut-être avais-je manqué de petites amies…? Je me redressai et m'apprêtai à la pénétrer, cherchant le consentement dans son regard. Un regard implorant… Comme cela pouvait me faire plaisir… je me sentais soudainement si supérieur face à ces yeux soumis… Une pensée traversa mon esprit comme une flèche, mais je la chassai bien vite, me dégoûtant presque moi-même d'avoir put avoir une telle pensée… Mon désir de supériorité face à Reno avait tout de même ses limites ! Au diable ces pensées ! Mon corps n'était plus qu'un brasier d'ardent désir, ne faisant plus qu'un avec celui de Leen. J'allais et venais en elle, submergeant nos êtres de vagues de plaisir grandissantes jusqu'à arriver au paroxysme du plaisir… sexuel… Nous hurlâmes à mi-voix (conscients de ceux qui pourraient nous entendre) en chœur un court instant puis je me retirai d'elle et m'effondrai à ses côtés, épuisé. Nous restâmes un moment enlacés à nous embrasser, plus précisément jusqu'à ce qu'un vive lumière filtre à travers nos paupières closes. Tchak, tchak, tchak… un diaphragme d'appareil photo. J'étais à moitié aveuglé, mais je tentai tout de même d'attraper le salopard qui avait osé… Il se recula à temps et s'enfuit. Ni une ni deux, j'enfilai mon pantalon à la hâte et me lançai à sa poursuite. Je le vis courir vers une tente –celle où j'étais censé dormir en compagnie du reste de la bande– et se préparer à y entrer, mais il me vit et s'enfuit à nouveau. Il courait diablement vite… « vite »… Ok… J'avais compris…
-RENOOOOOOOO ! Arrêtes-toi ou je te vire ! Espèce de sale enculé !
A ma menace, il s'était soudainement figé et je put lui sauter dessus et le plaquer au sol. Je lui décochai un bon crochet du droit en pleine figure puis le fixai, tentant de reprendre mon souffle. Il avait l'air à la fois furieux, heureux et triste. C'était à n'y rien comprendre…!
-Où est l'appareil photo ?
-Je l'ai plus…
Gifle monumentale.
-Où est ce putain d'appareil photo, Reno ! m'énervai-je.
Il eut soudainement l'air comblé de bonheur.
-Mon Dieu, Da Chao, merci… Tseng… J'ai eu si peur de ne plus jamais pouvoir t'énerver…
Je l'avait peut-être frappé un peu trop fort ?
-Dis-moi, Tseng… Tu me déteste ?
-C'est pas un scoop…
-Les photos, dis-toi bien que tu ne les trouvera jamais, même en fouillant partout, tu ne les retrouvera jamais. Seul moi sais où elles sont et ça, je ne te le dirai jamais, même si tu me torture jusqu'à la mort… Tu sais comme je suis têtu quand je veux…
-Je te hais…
-Moi aussi je t'aime…, se moqua-t-il. Tu me laisse partir ou tu me saute comme l'autre fille de Turk irresponsable ?
-Tu nous écoutais depuis le début !
-Tu m'as même pas remarqué, tu me déçois, Tseng… Mais t'as pas répondu à ma question… Je réitère : tu me laisse partir ou tu me saute maintenant ?
-C'est quoi cette question à la con ?
-J'sais pas mais t'es drôlement tendu…, répondit-il avec un rictus moqueur aux lèvres.
Je baissai les yeux pour me rendre compte de ce qu'il sous-entendait avec une horreur non contenue. Lui, était hilare, se moquant de moi assez ouvertement.
-Enc'…foiré…!
Je lui envoyai un bon crochet du gauche en pleine figure et me levai, lui envoyant un bon nombre de coups de pied sans retenue aucune… Ses éclats de rire ne tardèrent pas à laisser place à des cris de douleur et il se jeta sur moi. Et voilà, nous nous retrouvions une fois de plus à nous battre comme des chiffonniers… Il me mordait même ce taré !
-Dites donc vous deux…
-Leen !
-C'est quoi ces manières ? lança-t-elle. Vous battre comme ça, en pleine nuit… …Reno… C'est toi qui a pris les photos je présume ?
-Ouaip, et je le regrette pas… Qu'est-ce qu'on va pouvoir vous faire chanter comme chansons !
Je ne put me retenir de le gifler.
-Tseng ! s'indigna Leen. Reno va nous rendre les photos et cette histoire s'arrêtera là… n'est-ce pas, beau rouquin ?
-Dans tes rêves jolie blonde !
Elle sortit un couteau d'une de ses poches et plaça la lame sur le cou du Renard.
-Tu disais ?
-« Dans tes rêves jolie blonde ! », répéta consciencieusement Reno.
-Tu tiens donc si peu à la vie ?
-Vous savez, je me suis déjà retrouvé entravé à un lit, la peau à vif d'avoir été trop fouettée et un poignard dans le cœur… je croyais que j'allais mourir et j'ai réalisé que je ne voulais pas, qu'il me restait trop de choses à dire et à faire… donc si, je tiens à la vie. Mais là, je sais que même si tu me coupe la gorge, je ne mourrai pas.
-Ah ouais…?
Elle accentua encore un peu la pression du métal froid sur sa chair, l'entaillant légèrement.
-Ouais…, souffla Reno. Parce que Tseng me sauvera, parce qu'il est trop curieux, parce que je l'intrigue et qu'il ne sait toujours pas qui je suis vraiment par rapport à lui, hein Tseng ?
Je détournai les yeux. Il avait raison. Savait-il seulement à quel point ? Peut-être… Mais ça m'énervai au plus haut point et j'avais envie d'ordonner à Leen de le tuer. Non, de le tuer de mes propres mains ! …Impossible… Fallait que je trouve une excuse pour l'épargner… un coup de bluff ?
-Laisse-le Leen. Il essaie juste de nous faire peur, il n'a pris aucune photo, il n'y avait pas de pellicule dans l'appareil. J'en suis sûr… Il veut juste nous rendre dingues… Je me trompe ?
Il était devenu livide. J'avais deviné juste !
-Oui…, murmura-t-il d'une voix qui se voulait sûre d'elle.
-Hum, ça veut dire non, en conclu-je. Tout du moins je l'espère pour toi, Reno…
Leen rangea son couteau et je lui fit signe de partir.
-Je m'occupe de lui, vas te coucher…
Elle s'éloigna, visiblement vexée. Peu m'importait, je savais parfaitement quelles raisons nous avaient poussées à coucher ensemble et c'était tout sauf l'amour vrai… J'attrapai Reno par les cheveux et le forçai à se relever sans tenir compte de ses protestations douloureuses.
-Tseng… Tseng ! Lâche-moi ! Aïe ! Lâche mes cheveux !
-Supplie-moi…
C'était plus fort que moi… Affirmer ma suprématie à tout moment…
-Lâche-moi ! Je refuse de te supplier !
Je le forçai à s'agenouiller face à moi. Ce sentiment de supériorité était si délectable…
-Tu as à peine quatre mots à dire… Ne fais pas ta tête de mule, Reno…
-J'espère que tu as de la patience, Tsengali…
-Tiens, que devient Coup de Lune, au fait ? Tu l'as laissé à Midgar ?
-Oui, il est sous la garde de Chat.
-Hum… je vois. Et Coup de Lune, c'est quoi au juste comme animal ?
-Un ex-spécimen de recherche… ça se voit pas ?
-Pas vraiment… il n'a même pas de tatouage…
-« D-05 », c'était ça son tatouage, mais Chat a versé de la Makô dessus et les poils à cet endroit là sont devenu argentés. C'est pour ça qu'on l'a appelé Coup de Lune… Siam voulait lui donner un nom à consonance utaienne parce qu'elle trouve ça beau, mais j'ai refusé parce que Coup de Lune se dit « Tseng ». Je voulais pas lui donner exactement le même nom que toi…
J'étais vraiment surpris.
-Tu pensais à moi à ce moment là ? On ne se connaissait pas encore pourtant… à moins que…
-Te fais pas d'illusion, je ne me rappelais pas de toi ! Mais ce nom en revanche… « Tseng »… il était associé à des souvenirs pas tous très agréables… des souvenirs très tristes… flous mais très tristes…
Pourquoi ? Pourquoi est-ce que je n'arrivais pas à me souvenir de ce passé ? Et lui ? Il disait ne pas se souvenir et pourtant il semblait savoir avec exactitude ce qui s'était passé… La mémoire lui était revenue ? Comment ? Est-ce que je pourrai retrouver mes souvenirs, moi aussi ? Une seule chose me paraissait à peu près claire : ces souvenirs devaient être assez durs pour que je les ai enfouis à ce point et que mon seul nom soit associé à la tristesse dans l'esprit de Reno.
-Je donnerai cher pour savoir ce qui s'est passé…, murmurai-je.
-Tu ne veux pas le savoir, Tseng, dis-toi que tu ne veux pas le savoir… Tu me lâche maintenant ?
-Non.
-Et maintenant ? Tu me lâche ? Tu me lâche, dis ? hein ? Tu me lâche ?
-Non.
-Lâche-moi ! Allez ! Sois sympa, lâche-moi ! Tu veux bien me lâcher ? Hein ? Tu veux bien ?
-NON !
Il prit un grande inspiration…
-Tumelâche?tumelâche?disdisdisdisdisdis,tumelâche?allez,lâche-moi!tuveuxbien,hein?tuveuxbienmelâcher?allez…lâche-moilâche-moilâche-moilâche-moilâche-moilâche-moilâche-moilâche-moilâche-moi!allez,quoi!lâche-moi!tuveuxbien,dis?tuveuxbien?hein?hein?hein?tumelâche,dis?tumelâche?
Quel… débit…!
-Stooooooop ! tu me casses les oreilles !
-Rienàfoutre!jemetairaispastantquetum'auraspaslâché!alors?tumelâche?hein?
Je l'envoyai bouler sur l'herbe drue, incapable de supporter davantage ses harcèlements. Il sauta aussitôt sur ses jambes et passa ses mains dans ses cheveux pour les remettre en place.
-Tu peux être gentil quand tu veux, Tseng…
Son ton était résolument moqueur…
-Il est tard, on devrait aller se coucher…, remarquai-je en lançant un regard à ma montre.
-Tu veux que je vienne te border, Tseng ?
Je repensai soudainement au fait que ma couverture était restée dans l'écurie…
-Oh, j'oubliai que ta couverture a servit de tapis de sol…, se moqua-t-il. Si tu veux on peut partager la mienne…
Qu'est-ce qu'il pouvait m'énerver !
-Et si je te répondais que j'accepte avec plaisir ta proposition ? lâchai-je d'un ton très faussement enthousiaste.
-Hahahaha… Depuis quand tu me prends au sérieux, crétin ? Faudrait pas prendre tes rêves pour des réalités !
-Désolé mais partager un lit avec toi est plus proche du cauchemar que du rêve. Rien que de partager un appart avec toi est tout bonnement insupportable !
Je tournai les talons et prit la direction des écuries pour aller chercher cette saloperie de couverture. Le Renard me suivait, gardant ses distances, s'arrêtant quand je m'arrêtais et reprenant la marche en même temps que moi. C'était assez étrange de se sentir ainsi suivi… Qu'est-ce qui lui était encore passé par la tête ?
°°°
Ils ne m'ont ni vu, ni entendu. Tseng ne s'est même pas douté de ma présence. Au début, je me suis dit que ce serait amusant de les observer, mais j'ai vite déchanté. J'avais le cœur gros, j'étais furieux comme je l'avais rarement été, j'avais une envie folle de hurler ma rage à la Lune et aux étoiles, de tout faire pour déchaîner la colère en moi et retrouver un semblant de calme… Courir jusqu'à tomber d'épuisement, me mutiler jusqu'à m'évanouir de douleur, hurler jusqu'à ne plus avoir de voix… Ou pleurer toutes les larmes de mon corps comme je l'ai fait… Pourquoi est-ce que je pleurais ? Parce que j'étais comme enragé… Pourquoi étais-je dans cet état ? Je ne le savais pas… ou plutôt, je ne voulais pas le savoir… Je me contentais de pleurer en silence en observant leurs étreintes. Ce flot coulant sur mes joues me semblait intarissable… De temps en temps, je prenais une photo pour immortaliser la beauté de leurs corps enlacés… J'étais perché sur l'appui d'une petite fenêtre m'offrant une vue sans égal sur toute l'écurie… et sur Tseng et Leen… Il aurait fallut que je me penche un peu trop en arrière pour tomber et me briser la nuque sur le sol… Étrangement, ça me donnait presque envie de rire… Le spectacle arrivait bientôt à son terme… il ne m'avait fait ni chaud ni froid, il y avait juste cette peine et cette rage, indicibles et profondes plaies dans mon cœur… Fin du spectacle. Je séchai mes larmes et sautai dans l'écurie, tentant de faire le moins de bruit possible. Quelques clichés pour achever la pelloche et Tseng tenta de me sauter dessus, mais je m'enfuis, rembobinant au passage la pellicule pour la sortir et la glisser dans ma poche… Je la garderai précieusement… je pourrais peut-être m'en servir contre Tseng et Leen… C'était à cause d'eux si j'avais eu si mal… après tout…
°°°
Tout le monde regardait Tseng avec un regard inquisiteur à part Reno qui avait plutôt un regard noir et préférait s'intéresser au petit déjeuner plutôt qu'à notre supérieur. Tseng s'était levé en retard, il était cerné, habillé à l'arrache…
-ALORS ?
J'étais surpris pas notre synchronisation pour poser cette question…
-C'était comment ? demanda Rufus avec un rictus pervers sur les lèvres.
-Le pied…total… C'est ce que tu veux entendre ? Me parlez pas de ça par pitié… Oh… ma réputation…!
Je m'attendais à ce que Reno l'assaille aussitôt de questions indiscrètes, mais ce ne fut pas le cas. Il semblait fatigué lui aussi, et de fort mauvaise humeur.
-Hé, Reno… ça va pas aujourd'hui ?
-HUM.
-J'y crois pas ! s'esclaffa Elena. Il est encore jaloux !
Le rouquin stoppa net, laissant tomber sa tartine dans son bol et manquant de s'étrangler de fureur.
-Toi la nympho, t'as pas la parole ! Et je vous déconseille à tous de m'énerver aujourd'hui.
-Mais t'es déjà énervé…, fit remarquer James.
Le rouquin dégaina son électro-tige et la pointa juste sous le nez du blond. Un silence de plomb venait de tomber sur l'attablée…
-Je vais voir Athalie…
Et il quitta la table…
°°°
L'ennui quand on est trente deux à traverser un marécage habité par un serpent nimportekôaphage de neuf mètres de longs, c'est que ledit serpent a le choix des proies… Je devais être maudit pour avoir un tel magnétisme pour ce qui était d'attirer les emmerdes. Et l'emmerde, en l'occurrence, se nommait « Zoolom de Midgar » et semblait décidée à faire de moi son repas
NdVixen : Ah, j'aimerais bien jouer au chocoball ! Au début, je pensais permettre l'utilisation des armes contre les autres joueurs, mais je me suis dit que les profs ne seraient peut-être pas franchement d'accord… Vive les chocobos ! Le passage… euh… « chaud » entre Tseng et Leen était prévu, en revanche, Reno jouant au paparazzi, c'était plus de l'impro (ça se voit ?). Enfin, je crois que le résultat n'est pas si mal.
