Warning : violence
Chapitre 13 : XIII
Bon, qu'est-ce qu'il me voulait celui-là ?
-Euh… Tseng… Je devrais peut-être te rendre ton PHS avant de faire davantage de conneries avec…
« davantage de conneries » ? Mais qu'est-ce qu'il avait encore foutu…!
-Reno…
-Je suis désolé, j'ai pas put m'en empêcher… J'ai appelé ta petite amie…
-Tu veux parler d'Aerith…?
Hou la… Qu'est-ce qu'il était allé lui raconter ?
-Ouais, Aerith… J'étais énervé contre toi à cause de cette rumeur et je voulais briser ton image, lui raconter ce qu'il s'était passé entre toi et Aztariel, voir sa réaction…
Il n'a tout de même pas osé…!
-…Mais Rude m'en a empêché. Voilà… J'avais pas fait attention, mais c'est vrai que tu vas pas super bien en ce moment. Je sais pas ce que t'as…
C'était drôle de le voir gêné… Il ne savait pas ce qui m'arrivait, et quand bien même il le saurait, il ne pourrait pas comprendre…
-La ferme, Reno. Rends-moi juste mon PHS, je te rend le tien, et on en reste là pour cette fois… D'accord ?
Il hocha la tête en me tendant mon portable, récupéra le sien, je rangeai le mien dans ma veste, Rude nous rejoignit, on mangea… Une matinée plutôt calme, somme toute…
°°°
-Un instant, coupa Tseng.
L'inspecteur Ichigo nous avait fait un petit compte-rendu des crimes du serial killer et s'attaquait tout juste à une certaine forme d'analyse de ses actes.
-Ce type a tué un premier homme, résidant au 13, rue Gysahl, puis une femme habitant au 13, avenue de Kupo, a ensuite terrorisé la famille qui habitait au 7, rue Enlie Issar, puis s'est remis au crime en massacrant le couple du 13, rue du lieutenant Aramis, et la petite famille du 13, avenue Curiel, énuméra Tseng. C'est simple… Il ne tue que les gens dont le numéro de porte est un 13, et ceux dont c'est un 7, il les laisse en vie.
A première vue, c'était simple, mais je ne voyais pas pourquoi ce malade mental se cassait la tête comme ça… Je jetai un coup d'œil à Reno et Ichigo qui tentaient de trouver où Tseng voulait en venir.
-J'ai compris…, murmura enfin Ichigo.
-Mais oui ! s'écria Reno. Pourquoi j'y ai pas pensé plus tôt ! Le 13 est un chiffre porte-malheur, il représente la Mort, tandis que les 7 sont réputés porter bonheur…! Ce type a l'air obsédé par les numéros pour se faire chier comme ça…
A présent, les choses étaient un peu plus claires.
-Je vois, mais est-ce qu'on peut vraiment dire que la famille du 7, rue Enlie Issar a eu de la chance ? Ils sont tous en HP…, rappelai-je.
-C'est vrai, Rude, c'est vrai…, admit Tseng. Mais je crois que notre cinglé aime l'humour noir et le cynisme… et une certaine forme d'ironie. Tu te souviens de ce qui était écrit sur les cadavres…
Je répondis par le silence. Évidemment que je m'en souvenais…
-Alors ? demanda Reno. On lui tend un piège ? On emménage au 13 ou au 7 rue Machin Truc ?
-Oh…! s'exclama Ichigo. Oui… ça pourrait marcher… Les victimes venaient toutes d'emménager, elles n'avaient jamais passé plus de deux semaines dans leur nouvelle demeure…
-Très bien, très bien… Une fois n'est pas coutume, Reno a eu une bonne idée. Alors on va jouer aux nouveaux citadins, décida Tseng.
-Chef… Tu penses vraiment qu'il va se laisser berner ? demandai-je.
Tseng hocha la tête.
-Nous sommes des étudiants venus d'une petite ville de campagne et nous nous cotisons pour payer la maison. Voilà un avantage de la vie communautaire… Bien, je vais demander de faux papiers à Dagenflitz, il devrait nous obtenir ça sans trop de problèmes.
Il avait l'air sûr de lui comme ça, mais une lueur d'incertitude brillait dans son regard. En fait, j'avais envie que le serial killer comprenne le piège et préfère ne pas s'en prendre à nous. Avec Tseng dans cet état, je n'étais plus sûr de notre survie…
°°°
-Je suis Mikael Egan… Et toi ? demandai-je.
-Gabriel Johnson, répondit Rude.
-Il est con ou quoi, ce Dagenflitz ! me moquai-je. Avec l'autre imbécile d'utaien, on fait les trois archanges…
-Je suppose qu'il voulait s'amuser un peu, soupira « Raphael ».
Je tirai la langue, un peu comme par réflexe, et rejetai la tête en arrière pour voir Tseng. Il était assis sur une chaise, lisant distraitement un magazine. Non, là, il y avait un problème. Ses yeux bougeaient de gauche à droite comme s'il lisait, mais il ne pouvait pas être un train de lire CE magazine. Il n'y avait pour ainsi dire que des images là-dedans. En plus, il le tenait à l'envers (bon, il n'y avait jamais vraiment de sens (dans tous les sens du terme, d'ailleurs) à ce genre de magazines, mais tout de même…). Et puis, Tseng, lire un magazine de cul… J'aurais jamais cru ça possible. En un clin d'œil, je me précipitai près de lui et lui arrachai le magazine des mains.
-Alors, ça raconte quoi ? …Mmh, des filles à poil, des filles à poil, encore et toujours des filles à poil… Aha… Tiens donc… Qu'est-ce que tu lisais, « Raphael » ? Le petit article sur la nuit la plus érotique d'une ex-vierge ? Ou cette lettre ?
Il était tétanisé. Encore une fois.
-Reno !
-Non, maintenant c'est Mikael ! Alors, le chef des Turks lit des magazines pornos ?
-Non, je…!
Je sentais qu'il avait envie de m'engueuler comme jamais, mais les mots restaient bloqués. Il n'était vraiment pas dans son état normal…
-Bon, même si c'était le cas t'as pas à avoir honte…, me moquai-je. Assume, c'est tout !
Je feuilletai à nouveau le magazine en secouant la tête de droite à gauche.
-C'est pas vrai… Elles sont toutes siliconées. Les pauvres, elles doivent avoir sacrément mal au dos…
Ma remarque arracha un léger rire à Rude tandis que les joues de Tseng s'empourpraient un peu.
-J'étais pas en train de lire ça. Rends-moi la lettre, Reno. Rends-la moi…
-Et là, en réponse à toutes les humiliations que tu m'as fais subir, je devrais te rétorquer « supplies-moi », mais comme tu ne vas pas bien, je t'épargne ça. Pour cette fois, tout du moins…
J'allais la lui rendre… C'était quand même dommage. Je me demandais ce qui y était écrit… Tant pis, c'était à lui de décider s'il voulait nous en faire part ou non, après tout… Je la rendis donc.
-Tu veux aussi le magazine ? me moquai-je.
Il plongea son regard dans le mien, l'air absent. L'air. Seulement l'air. Il m'envoya un coup de genou dans le ventre, m'arrachant un cri de douleur.
-Aaah… Mais ça fait mal, bordel…! Je faisais que blaguer ! gémis-je.
-Tourne sept fois ta langue dans ta bouche avant de parler, répliqua-t-il. La prochaine fois je frapperai plus bas.
Je secouai la tête. Je préférais encore le Tseng tyrannique cherchant à affirmer sa suprématie à tous moments, cherchant à faire de moi son chien. Pourquoi moi, d'ailleurs ? Pourquoi pas Rude ? …Peut-être parce que Rude ne discutait pas son autorité. Contrairement à moi.
°°°
Quel crétin ce rouquin… Au moins, il n'avait pas lu ma lettre, c'était déjà ça… Cette lettre, je l'avais reçue juste avant notre départ de Midgar, mais je n'avais pas eu le temps de la lire et l'avais oubliée dans une de mes poches. En arrivant à Junon, je l'avais retrouvée, je l'avais ouverte, je l'avais lue, et j'avais appris. Ma mère était morte. Et ma sœur risquait de se mettre à me détester… parce que je ne pourrais pas retourner à Utai, je ne pourrais pas dire Adieu à notre mère. Je m'en voulais… Je m'en voulais comme jamais. …Besoin de se changer les idées. Rude proposa de sortir, Reno accepta, je suivis… Flânerie dans diverses boutiques de materias ou d'accessoires, passage forcé dans un bar… Nous ne portions pas nos uniformes comme d'habitude, juste nos propres vêtements. Ça faisait drôle. Je ne sortais pas souvent avec les autres en dehors de nos heures de service. Peut-être le devrais-je ?
-Hé, Raphael !
Quel Raphael ? Ah oui, c'est moi, Raphael.
-Quoi… « Mikael »…?
-Rien, juste que t'avais encore le regard dans le vide.
-On dirait que ça va vraiment pas fort en ce moment, ajouta Rude.
Je ne répondis pas et il y eut un moment de silence.
-Est-ce que tu pense être en état pour faire face à ce détraqué ? finit par lâcher Rude.
Ah. C'était donc ça qu'il craignait. Il avait raison. Je ne pouvais pas le blâmer.
-S'il m'arrive quelque chose, c'est toi le chef, répondis-je.
Je les sentis frissonner.
-Tu… Tu déconnes ? murmura Reno. Tu pense pas sérieusement à te laisser te faire buter ?
Je secouai la tête de droite à gauche.
-Me faites plus confiance… Je tiens plus tellement à la vie depuis qu'on est arrivés… Mmh… Rentrons, il commence à se faire tard…
Ils ne discutèrent pas. Et on rentra. Reno hésita un moment avant d'ouvrir la porte.
-Il y a quelque chose d'étrange… J'ai comme un pressentiment…, souffla-t-il.
Je levai les yeux au ciel, scrutant un instant la voûte étoilée.
-C'est une belle nuit, vous ne trouvez pas ? C'est une belle nuit…
…Pour mourir ? Une nuit de… vendredi 13 ?
-Hmm ? C'est vrai, approuva Reno. Il y a bien plus d'étoiles ici qu'à Midgar…
°°°
Je poussai la poignée et nous entrâmes. Tout semblait tel que nous l'avions laissé. Mais je ne me sentais vraiment, mais alors vraiment pas à l'aise. Il faisait noir, je cherchai l'interrupteur avec hâte pour dissiper l'obscurité. J'avais trop d'imagination. Je n'avais pas peur du noir. J'avais trop d'imagination. Et c'est d'elle que j'avais peur. J'imaginais… des câbles coupants tendus partout, des monstres peut-être, le serial killer, tapi dans l'ombre, nous fixant, invisible… Lumière ! Tout était réellement tel que nous l'avions laissé. Et je me sentais de plus en plus angoissé. Je lançai un regard vers Rude et Tseng derrière moi. Ils étaient toujours là. Je m'avançai un peu plus dans le salon, cherchant l'ennemi caché, embusqué. Était-il là ? Est-ce que mon imagination débordante me jouait des tours ? J'avais dégainé mon électro-tige sans même m'en rendre compte.
-Haha… Je suis trop stressé… Je me fais des films…, soufflai-je en repliant mon arme.
Je plongeai ma main droite dans ma poche et elle se referma instinctivement sur la crosse d'un Outsider. Impossible de se rassurer. Je regardai Rude se diriger vers moi.
-Est-ce que je suis le seul à… à avoir les j'tons ?
Il resta un instant silencieux.
-…Non, finit-il par avouer.
Même les Turks peuvent avoir peur…
-Il est là… Il nous observe… Il attend qu'on panique, hein ? soufflai-je encore.
Et soudain, nous tressaillons tous…
-J'étais le meilleur ! J'étais son meilleur assistant ! Et qu'a-t-il fait pour me remercier ! Il s'est servi de moi comme cobaye ! Ce type est cinglé, complètement cinglé ! Et un jour, il paiera ! Oui, vous m'entendez, il paiera, je le tuerai de mes propres mains ! Ce sera un crime sanglant ! Je lui ai échappé, je me suis enfui, et je suis arrivé ici… héhéhéhé… Vous n'êtes qu'un entraînement, des brouillons, vous ne servirez qu'à apaiser un peu la folie que ce cinglé m'a injectée, la folie qui me dévore et me consume…
Cette voix… Elle me glaçait… Je sentais des sueurs froides dans mon dos. Cette pression était insupportable. Qu'il se montre au moins ! Qu'il se montre ! Un bruissement de tissu et le voilà. Un homme filiforme. Cheveux noirs bataillant sur son crâne et contrastant sa peau d'une pâleur presque mortelle, et… yeux Makô. On aurait presque dit les yeux de Sephiroth quand il était en mode Moonlight… Et franchement, c'était flippant. Les vêtements de l'homme étaient de vraies loques, ils étaient sales, tachés de sang et déchirés de part en part…
-Vous avez peur de mourir, hein ? Hahahaha… Vous avez raison, c'est horrible de mourir de cette façon… Hahahaha… Moi, j'ai pas peur de la mort ! Je suis déjà mort !
Il éclata d'un grand rire machiavélique, « Mwahahahahahahahahahaha ! ». Je restai tétanisé un instant, puis d'un coup, le temps d'une fraction de seconde, je braquai mon Outsider sur lui. Il me regarda avec un grand rictus et fixa ses yeux fous sur moi. J'avais peur comme jamais. Je tirai. Il évita la balle et se plaça derrière Tseng. Je n'avais rien vu, il avait réussit à être plus rapide que moi. Et il avait passé un câble autour du coup de Tseng…
-Et bien… Reno… Tire ! m'ordonna Tseng dans un murmure.
-Quoi ! Non ! Je vais te toucher !
-Et alors…? C'est pas toi qui passe ton temps à gueuler que si je dois crever un jour, autant que ce soit par ta main ?
-Je…!
-C'est bon, Reno… Je suis prêt à mourir. Tant mieux si ça peut vous sauver… Juste un dernier ordre : survivez, vivez…
Je peux pas faire ça, je peux pas faire ça, je peux vraiment pas faire ça. Si je dois tuer Tseng un jour, je préférerais que ce soit au cours d'un combat entre nous deux, juste entre nous deux, rien qu'entre nous deux. Pas questions que d'autres s'en mêlent, que ce soient des alliés comme Rude ou des ennemis comme ce psychopathe…
« CLAC ! »
Je sursautai, le coup parti, la balle se logea dans l'épaule droite de Tseng, lui arrachant un léger cri de douleur… Rude avait claqué des mains. J'aurais put tuer Tseng…!
-Oh, bon sang…! Tu tiens donc si peux à la vie, Tseng ! Tu ne sais même pas qui je suis, tu te fiche donc de le savoir un jour ! Et toi, Rude, tu te fiche de sa mort tant que tu sauves ta peau ! J'aime déjà pas respecter les ordres, alors un comme celui-là…
Pendant que nous parlions, le taré rapprochait le fil coupant de la gorge de Tseng. A présent, le fluide vermeil coulait de la chair entaillée. Ce n'était pas encore profond et cet imbécile ne risquait rien. Mais ce n'était qu'une question de temps… Oh, pourquoi ? Seigneur Da Chao… Quelqu'un… Pourquoi ?
-Tseng ! Quand il t'aura tué, il nous tuera ! Toi qui craint tant pour ta réputation, voilà qu'elle sera ternie à jamais ! Que pensera Aerith si elle apprend ce qui s'est passé ? Tu ne crois pas qu'elle aura honte !
-Oh, Reno… Laisse Aerith où elle est… Tu n'es qu'un enfant, un vrai petit salopard, un imbécile, un adorable imbécile, un crétin de rouquin…
Un léger sourire se dessina sur ses lèvres.
-Tu as l'air si désemparé… C'est amusant. J'aime assez cette situation, l'ennui, c'est que ce n'est pas moi la réelle source de ton désespoir…
Je n'sais pas… Il se peut que tu te trompes…
-…Et c'est la seule chose qui me chagrine. Alors…
J'écarquillai les yeux. L'homme avait lâché le câble pour joindre ses mains à son entrejambe venant de recevoir un bon coup de pied de la part de Tseng. Je pressai le détente et logeai trois balles dans le corps de l'homme. Il s'écroula. Nous n'osions pas nous approcher. Je finis tout de même par faire quelques pas vers lui, gardant mon Outsider braqué sur son corps. Il semblait presque dormir… Mais ses yeux Makô de fou se rouvrirent et il sauta sur ses jambes pour ensuite me sauter dessus en hurlant de fureur. Les choses se passèrent ensuite très vite. Intervention de Rude. L'homme réussit à lui glisser entre les mains comme un serpent et s'attaqua à nouveau à Tseng. Il aggrava la plaie à son cou, laquelle se mit à saigner abondamment. En retour, l'utaien attrapa un kunai et lui donna un coup au niveau des yeux. Aveugle, fou de rage et de douleur, le cinglé se mit à se débattre avec une hargne redoublée, griffant, mordant, bougeant avec une rapidité fulgurante. Il sortit deux poignards de ses poches, un pour chaque main, et continua à se battre à l'aveuglette. Il abandonna une de ses lame à la poitrine de Tseng et s'enfuit.
-OCCUPE-TOI DE TSENG ! hurlai-je aussitôt à Rude. Si jamais il meurt, c'est moi qui te tuerai !
Et je m'élançai à la poursuite du fou, électro-tige dans une main, Outsider dans l'autre, tirant à vue. Question précision, c'était vraiment pas ça, les armes à feu n'avaient jamais vraiment été mon truc… Et l'autre endiablé… Il ne s'arrêtait pas de courir, fonçant tout droit, fonçant à travers tout sans se soucier des obstacles… Il était sorti dans notre jardin et avait escaladé le mur mitoyen pour passer dans celui de nos voisins et ainsi de suite, passant d'un jardin à l'autre dans une fuite éperdue et enragée. J'avais peine à le suivre, même en usant de mes talents… Il finit par aboutir dans une ruelle obscure. Je n'y voyais presque rien, nous étions là sur un pied d'égalité. Ou presque… Il me sauta à nouveau dessus en hurlant et me plaqua au sol. Je reçut un coup de poing dans la mâchoire. Je tentai de lui rendre la pareille mais il me mordit le poignet, le serrant avec tant de force que je commençais à craindre qu'il ne broie mes os. Je paniquais. Je ramenai mon poignet meurtri vers moi, attrapai son oreille droite de ma main valide, la pinçant avec mes ongles pour tenter de le faire hurler de douleur et ainsi lâcher mon poignet. Ce fut un échec. Je lui envoyai un coup de genou dans le ventre, me rappelant mon combat avec Tseng le jour où j'étais entré chez lui par effraction… Je ne m'en sortirai pas de la même manière… Je finis par arriver à déstabiliser mon adversaire et prendre le dessus. Je m'attaquai à sa gorge, l'étranglant de ma seule main droite, appuyant sur la trachée avec mon pouce. Il s'étrangla un peu mais refusait toujours de lâcher prise. Commençant moi-même à succomber à la panique la plus totale, je le mordis à mon tour. Je lui avait attrapé la gorge, tirant sur un muscle de toutes mes forces. Là, il lâcha enfin mon poignet. Je commis l'erreur de lâcher prise aussi. Il claqua des dents plusieurs fois, et tenta de mordre à son tour mon cou. Horrifié, je me dégageai et il en profita pour s'enfuir à nouveau. Je récupérai mon électro-tige et me lançai à nouveau à sa poursuite. J'étais crevé… Il finit par se retrouver dans un cul de sac.
-Foudre 3 !
Il s'écroula. Je n'eu pas le temps de lui lancer un deuxième sort qu'il était à nouveau debout, me fixant de ses orbites sanglantes. Il s'élança vers moi, je l'esquivai et contre-attaquai avec mon électro-tige, l'abattant sur sa nuque. Il tombait et se relevait aussitôt… comme si de rien n'était. C'était affolant.
-Mais t'es quoi au juste ! me surpris-je à hurler.
-Le… Meilleur ! Le meilleur assistant de… cinglé… professeur… Hojo !
Oh mon Dieu… Un cobaye humain de Hojo… Oh mon Dieu… Siam, mon petit Chat… Aurait-elle put devenir ainsi ? Mais l'heure n'était pas aux questions… Le fou m'attaquait à nouveau. Il ne hurlait plus, cherchant visiblement à se servir de son ouïe pour me localiser et attaquer avec plus de précision. Et ça marchait plutôt bien. Malheureusement. Je lui lançai un nouveau sort de Foudre, mais cela ne l'affecta pas grandement, comme précédemment. En fait, s'était comme s'il se régénérait tout de suite après avoir été attaqué… Il se jeta sur ma jambe droite, l'attrapant, la serrant, la mordant. Je lui envoyai quelques bons coups de pied dans la tête jusqu'à ce qu'il aie l'idée d'attraper aussi ma jambe gauche. Chute inéluctable… Mais où donc puisait-il toute cette énergie…! Je l'empoignai par les épaules et roulai sur le côté, le dominant ainsi, puis sautai sur mes jambes, l'attrapai au cou et le plaquai contre un mur. Il continuai à se débattre. Je lui envoyai un cou de genou bien placé, agrippai ses cheveux et cognai sa tête contre le mur sans me soucier de ses hurlements de douleur. Je ne remarquai qu'un peu tard le câble qu'il tenait. Je ne savais pas d'où il l'avait sortit. Et je m'en contrefichai. Ce qui m'inquiétait, c'était que ce câble, il l'avait passé autour de mon poignet droit avec une rapidité fulgurante. J'y tenais à ce poignet ! Pas question de le lui abandonner ! Je le dégageai prestement de là, y laissant un peu de peau au passage ainsi que quelques cris de douleur, mais au moins, le câble se referma sur du vide. Je le lâchai complètement pour attraper ses poings que je plaquai contre le mur, de chaque côté de sa gorge dont la chair ne tarda pas à céder face au câble tendu. Le sang coula à flot, l'homme émit un dernier râle de souffrance et je sentis enfin, enfin, son corps se raidir. Je lui lançai encore quelques sorts au hasard et achevai de le décapiter à l'aide du câble pour être bien certain qu'il ne se relève jamais. Oh quelle frousse… Quelle frousse j'avais eu. Je ramenai tant bien que mal le corps à « la maison » où je trouvai Rude et Tseng en train de… parler…! Ils parlaient ! Non, ils discutaient ! Quel événement…
-Je vous gêne pas, j'espère…! soufflai-je, exténué et énervé.
-Reno… T'en a mis du temps…, rétorqua Tseng.
Quel enfoiré… Il trouvait encore moyen de se foutre de ma gueule…
-Vous auriez de la materia Restaurer ? demandai-je en agitant ma main droite décharnée.
Rude me lança aussitôt quelques sorts de Soin et je sentis mes plaies se refermer les unes après les autres. Je lançai un coup d'œil vers Tseng. Il allait plutôt bien… Il avait même un semblant de sourire. Je me demandais de quoi Rude et lui avaient put parler pour qu'il sorte de son espèce de dépression…
-Bon… Je sais qui est ce type…, annonçai-je. C'était un assistant de Hojo et il a servit de cobaye…
-Hojo se sert de ses assistants ainsi ? s'étonna Rude.
-Siam est passé par là elle aussi, c'est pour ça qu'elle a des yeux Makô et c'est pour ça que je l'appelle Chat…
-Oh, dites… On reparlera de ça demain, coupa Tseng. Il est passé minuit… On rentre.
Il se leva et se dirigea vers la porte, ne se retournant que pour nous engueuler d'un « bon alors ? Vous vous magnez, oui ? ». Et on rentra.
-Donc, Reno prend le lit…, rappela Rude.
Je me figeai.
-Je crois que je vais dormir par terre finalement…, murmurai-je.
-Mais il est pas croyable…! se moqua Tseng. Qu'est-ce qu'y a encore qui va pas ?
Ah non, j'allais pas leur dire ça quand même…
-Rien… Rien, juste que… Je préfère dormir à même le sol…, répondis-je.
L'utaien soupira en secouant la tête et Rude se mit à me fixer l'air perplexe. Ils se moqueraient de moi si je leur disais… Tseng leva soudainement les yeux et posa son regard sur moi.
-Petit garçon, t'as pas peur de dormir seul, quand même…?
-Non…!
-Ou bien tu as peur du Noir ?
C'était pas loin mais c'était en même temps très différent.
-Non, t'y es pas. C'est de moi-même que j'ai peur. Ou plutôt de mon imagination…, finis-je par lâcher. Il y a de l'espace entre le lit et le sol, et j'ai peur de la Chose Sous Le Lit. J'ai pas sut me débarrasser de cette phobie enfantine. Même si c'est plus aussi fort qu'avant, ça reste et j'aime pas dormir à vingt centimètres du sol…
Ils me regardèrent, se regardèrent, me regardèrent à nouveau… et explosèrent d'un grand rire tonitruant.
-Oh, ça va ! Tseng a bien peur des fantômes, lui !
L'interpellé se figea aussitôt. Et oui, je l'avais percé à jour avec cette affaire de maison hantée…
-Et je ne tarderai pas à trouver de quoi tu as peur, toi aussi, Rude ! m'avançai-je. On a tous nos phobies, moi, j'ai peur de la Peur elle-même, et aujourd'hui, devant vous, je l'admet !
-Il en faudra du temps avant que tu ne découvre ce qui me fait le plus peur ! rétorqua Rude.
Disant cela, il se dirigea vers la chambre, visiblement décidé à récupérer le lit puisque je ne voulais plus y dormir. Je me tournai vers Tseng et rencontrai son regard, nous nous jetâmes sur le lit, tentant d'arriver plus vite que l'autre, mais ce fut l'égalité.
-J'étais le premier !
Quelle synchronisation…
-Fous le camp ! m'ordonna Tseng.
-Ah non ! Tu peux toujours rêver ! Je céderai pas ma place ! Surtout pas à toi !
-Reno…
Il attrapa un coussin et me l'envoya dans la figure. Contre-attaque. C'était parti pour une petite bataille de polochons.
°°°
Mais quels gamins… Une bataille de polochons à une heure du matin. Bon, c'était pas tout ça, mais j'avais envie de dormir, moi. Je rallumai la lumière, ouvrit une petite boîte après l'avoir extraite de mon sac et en sortit une materia verte. Je sorti de la chambre, entrai dans le salon où les deux excités menaient un combat acharné et leur lançai à chacun un bon sort de Sommeil. Ils tombèrent comme des mouches et je n'eu plus qu'à les mettre au lit.
-Bonne nuit les petits…, soufflai-je d'un ton moqueur
NdVixen : PFIUUU ! Et ben ça a pas été facile à écrire ce chapitre XIII ! Et il m'a sacrément porté malheur ! J'avais presque terminé de l'écrire que mon ordinateur s'est arrêté tout seul, d'un seul coup. Désespéré, l'auteur commence à se fracasser la tête contre le mur parce qu'il n'a pas fait une seule sauvegarde depuis les cinq premières lignes, mais rallume tout de même l'ordi. Et là, miracle en ouvrant Word : Word récupère mon document ! Juste le temps de sauvegarder et de taper trois mots que l'ordi plante à nouveau. Il devait en avoir marre, il était 3h et demie du matin… L'auteur laisse donc tomber. Quelques heures plus tard, après un peu de sommeil, l'auteur veut rallumer l'ordi. Et là… c'est le drame. Il ne s'allume plus. Capricieuse la bête… elle n'accepte de se rallumer que quelques heures plus tard encore. L'auteur n'a toujours pas compris ce qu'il s'est passé…° Et l'auteur a pensé à faire une sauvegarde sur disquette au cas où cela se reproduirait. (à savoir, aucun chapitre n'a été mis en ligne avant que j'aie terminé la fic…) Voilà donc… J'espère que vous avez quand même aimé ce chapitre… On commence à parler des phobies des persos… « Même les Turks peuvent avoir peur… »
