Warning : sexe (PG-13)

Chapitre 16 : The Tiger' philosophy

J'étais embêté. Je ne pouvais pas suivre à la fois la conversation entre Tseng et Ichigo et celle entre Reno et Tigre. La première était importante et la deuxième promettait d'être intéressante. Il m'avait semblé entendre Reno parler de « payer en nature ». Payer quoi ? …en nature ? Payer Tigre en nature pour quelque chose ? Soit c'était une blague, soit la Rumeur… non, quand même pas.

°°°

-Je suis né au Canyon Cosmo, un endroit magnifique où des savants, des chercheurs, scientifiques ou penseurs viennent des quatre coins du globe pour échanger leurs connaissances et leurs découvertes. C'est le lieu du savoir par excellence. Le jour où je suis né, une tigresse s'est aventurée aux abords du Canyon, gravement blessée. Elle n'a eu que la force de mettre au monde un tigron et mes parents ont vu là un signe et ont récupéré le jeune félin. Nous avons grandi ensemble, inséparables. Mais un jour, le Canyon a été attaqué par des monstres étranges. Autrefois, un peuple de félins guerriers protégeaient le Canyon, mais le dernier de leurs descendants était encore trop jeune pour se battre et ses parents sont disons morts pendant l'attaque… Zahile, mon frère tigre, s'est aussi opposé aux monstres. Il est mort en héros et depuis, je garde cette canine en souvenir de lui… Voilà, après, j'ai encore grandit et j'ai voulut quitter le Canyon pour découvrir d'autres endroits. J'ai voyagé jusqu'à arriver à Junon et j'ai décidé de m'engager dans l'armée pour entraîner mes talents de tireur. De plus, ça me permettra de voir du pays…

C'était une belle histoire…

-Mon histoire à moi est assez compliquée, mais si tu es prêt à l'entendre…

-Bien sûr…

°°°

J'étais sidéré parce que j'entendais. Je n'osais même pas croire que Reno était en train de raconter sa vie à un garçon qu'on ne connaissait même pas depuis une heure. Et puis… Son histoire… elle paraissait si irréelle… Je me demandais ce que Tseng aurait pensé de ça s'il avait entendu. C'était tout de même étrange… Nous arrivions bientôt sur les lieux.

°°°

J'avais enfin terminé de raconter ma vie. Et je me sentais nu comme un vers.

-C'est une drôle d'histoire, mais elle m'a plue, déclara Tigre. Elle était très intéressante.

-Elle n'a pas toujours été facile à vivre, soupirai-je.

Je quittai mes pieds des yeux et lançai un regard circulaire autour de moi. Nous étions arrivés dans le chantier.

-Si le cadavre est toujours là, il devrait être par ici, lançai-je.

Sans même me soucier des autres, je pris la tête du groupe, Tigre sur mes talons.

-Reno ?

Je m'arrêtai en entendant la voix de Tseng. Lui et les deux autres étaient cinq mètres derrière nous.

-Et bien quoi ? Vous venez, oui ? les intimai-je.

Tseng secoua la tête d'un air désolé et s'avança suivi de Rude et Ichigo. Je me remis aussitôt en marche et nous ne tardâmes pas à arriver auprès du cadavre.

-Voilà, c'est lui qui s'est fait butter…, commentai-je.

-Sans blague ? me railla Tseng.

Tigre examina l'homme, la plaie, retira la balle, se livra à quelques calculs rapide puis déclara avec assurance que le tireur était embusqué sur le toit d'un immeuble, non loin du chantier.

-Tu as l'air très compétent..., nota Tseng avec satisfaction. Il ne nous reste plus qu'à aller voir s'il n'y a pas moyen de trouver des indices sur les lieux…

Étrangement, j'avais l'impression que Tseng était assez hostile envers Tigre, et en même temps… Non, il y avait bien quelque chose, mais impossible de dire quoi. Le regard à la fois malicieux et hautain, le sourire moqueur…

Le toit indiqué par Tigre était désert. Ou presque. Ichigo nous indiqua une caisse et Tigre s'en approcha. A peine fut-il à côté qu'il recula vivement.

-C'est bourré de C4… Des explosifs ! annonça-t-il. On les fait sauter à distance… je sais pas si c'est bon signe…

-Je vois, soupira calmement Tseng. On se barre.

Ichigo nous indiqua une passerelle permettant d'accéder à un toit voisin. Nous courûmes tous dans cette direction. J'eu le temps d'entendre un « bip » et la charge de C4 sauta. Nous manquâmes d'être soufflés par l'explosion et atterrîmes sur le toit de l'immeuble voisin.

-On était attendus, conclut Ichigo.

-Je suppose que celui qui a déclenché la bombe n'était pas loin, ajouta Rude.

L'utaien et le noir se figèrent. Ils avaient repéré quelque chose mais quoi…?

-Tous à terre, ordonna froidement Tseng.

Une fraction de seconde plus tard on se faisait mitrailler.

-Tireur à neuf heures ! lança Tigre.

Tseng et Rude se lancèrent tous deux un sort de Barrière Physique avant de prendre la direction indiquée par le noir. Je les aurais bien imités, mais j'avais reçu plusieurs balles dans les avants bras et j'étais incapable de tenir une arme. J'aurais été un poids mort dans cet état. Ichigo s'en tirait mieux, avec seulement deux balles dans l'épaule gauche. Il sortit un kunai et s'affaira un instant à les extraire puis je lui lançai un sort de Soin. Il s'approcha de moi et je lui tendis mes avant-bras, résigné.

-Attends, je vais le faire, proposa Tigre.

-Si tu veux, soupirai-je.

Il s'attaqua à l'extraction et Ichigo s'éloigna après nous avoir informé qu'il voulait se rendre compte de l'état du toit voisin après l'explosion. Je fixais les yeux de Tigre tandis qu'il retirait les balles. Je ne sentais même plus la douleur. J'étais hypnotisé par ces yeux rouges… rouges comme le sang coulant dans nos veines, rouges comme le feu qui commençait à me brûler. Je ne comprenais pas ce qui se passait. Je décidai d'entamer une discussion pour ne pas trop réfléchir.

-C'est peut-être indiscret, mais Tseng t'as chuchoté quelque chose à l'oreille tout à l'heure…

-Hum, c'est vrai. Ça te concernait d'ailleurs.

-C'est vrai ? Tiens donc… et que disait-il ou médisait-il sur moi ?

-C'était à cause du fait que tu as tout de suite pris ma défense alors qu'on ne se connaissaient même pas encore… Il m'a dit de me méfier de toi, qu'une rumeur courait comme quoi tu serais… homosexuel.

J'échappai un léger éclat de rire.

-Ben tiens… J'aurais tout de même pas cru qu'il irait jusqu'à raconter ça du tac au tac à nos nouvelles connaissances… J'ai beau avoir déjà couché avec des filles, la Rumeur tient bon… J'vais finir par croire que je m'en débarrasserai jamais…

Tigre avait fini d'extraire les balles. Je me lançai un sort de Soin et reposai ma tête contre le mur auquel j'étais adossé.

-Tigre…

J'avais gémi son nom… En temps normal je me serais plaqué une main sur la bouche et affiché un regard horrifié, mais là… Ce n'était plus possible. Parce qu'il m'avait déjà bâillonné de ses lèvres.

-Pourquoi… tu… Pourquoi tu as fait ça ? balbutiai-je quand il se retira.

-Pour t'empêcher de t'excuser ou je ne sais quoi d'autre, murmura-t-il. Et puis un peu aussi parce que je me demandais quel goût et quelle texture pouvaient avoir les lèvres d'un homme comme toi. Elles sont sucrées, et douces… C'est agréable…

Est-ce qu'il se rend compte de ce qu'il dit !

-Tigre, tu… Tu l'es…? demandai-je dans un murmure.

-Quoi donc ? « homosexuel » ? Si c'est ça, excuse-moi, mais c'est une notion un peu floue à mes yeux. La seule notion qui compte pour moi, c'est la différence entre l'amour et le désir. Tu peux désirer un individu ou en être amoureux, ou les deux à la fois… Après, peu importe son sexe.

C'est là une philosophie tout à fait transcendante…

-Ah oui…? Et moi, tu me classe où ?

-Dans le désir pour le moment, mais si j'apprend à mieux te connaître, peut-être que je tomberai amoureux de toi…La couleur de tes cheveux, elle est naturelle ? ...ça doit être intéressant si elle est identique ailleurs...

Oh mon Dieu

-Tigre… Laisse-moi du temps pour réfléchir… T'es en train de me proposer de coucher avec toi implicitement, là, c'est ça…?

Il hocha la tête en signe d'approbation.

Oooh mooon Dieeeu, Da Chao…! …Odin...! Alexandre ! Ifrit, Shiva, Ramuh, n'importe qui !

-Quoi qu'il en soit c'est ni l'heure ni le moment pour faire ça, alors on en reparlera une autre fois…

-Hum, ça veut dire que tu n'es pas contre…

-On descend, décidai-je.

Je me levai et gardai les yeux baissés, parfaitement conscient de la couleur rouge écarlate intense de mes joues. Je n'avais pas non plus le courage d'affronter le regard de Tigre.

°°°

Ce crétin de rouquin avait trouvé moyen de se faire salement blesser… Tant pis pour lui, nous avions d'autres chats à fouetter pour le moment. Le tireur courait avec rapidité et agilité, sautant d'un toit à l'autre sans peur du vide et Rude et moi peinions parfois à le suivre. Néanmoins, il finit par se retrouver face à un gouffre béant d'une dizaine de mètres entre le toit où il se trouvait et le toit suivant. Cette fois, nous le tenions. Ou peut-être pas. Il lança un grappin sur le toit de l'autre côté et s'élança dans le vide, puis commença à descendre un rappel sur le mur de l'immeuble d'en face.

-On va le perdre, commenta Rude.

-Pas sûr…

Je lançai un shuriken et parvint à le blesser à l'épaule, ce qui eut pour effet de lui faire lâcher prise et il tomba dix mètres plus bas sur le toit d'une maison. Il resta un instant inerte avant de se relever péniblement et de se remettre à courir. Rude tenta de lui tirer dessus, mais il parvint à éviter la plupart des balles.

-Il va gagner la rue, murmurai-je.

-On a le temps de faire ceinturer le quartier ?

-Non… notre seule chance est de descendre et espérer retrouver sa trace. Mais appelle quand même Dagenflitz pour essayer de ceinturer le quartier. Je sais pas si ça servira à grand chose, mais au point où on en est…

Nous nous précipitâmes vers les premiers escaliers à notre portée et descendîmes aussi vite que possible.

°°°

Les coups de feu nous avaient alertés, Tigre et moi.

-Là, dans la ruelle, me souffla-t-il en m'indiquant une forme se mouvant dans l'ombre. C'est lui, j'en suis sûr.

-J'y vais, décidai-je.

-Alors je t'accompagne.

-Non. Toi, tu restes ici et tu attends les autres au cas où il m'arriverait quelque chose, histoire qu'on ne soit pas deux à galérer.

J'hésitai un court instant puis plongeai une main dans la poche intérieure de ma veste et en sortit la petite bille noire translucide que j'avais récupérée après la mort de l'espèce de loup à deux tête.

-J'ai un mauvais pressentiment, alors garde ça et ne le perd pas, tu me le rendras quand on se reverra… J'voudrais pas que ça tombe aux mains de l'ennemi, j'y tiens.

Il eut un léger sourire et me promis de prendre soin de l'objet. Je m'élançai alors dans la ruelle obscure. Je ne tardai pas à voir le type, quelques mètres devant moi. Il était visiblement blessé. Je restai caché, l'observant de loin, le suivant à distance. Il m'emmena ainsi au cœur d'un dédale de petites ruelles toutes plus sombres les unes que les autres, puis s'arrêta enfin. Il ouvrit une porte et descendit dans ce qui devait sans doute être une cave. Je me faufilai jusque là et trouvait la porte fermée à clef. Je retint un juron et sortit un crochet de serrurier d'une de mes poches. Une ou deux minutes plus tard, la serrure céda et je put pénétrer dans la cave. D'abord un escalier, puis un couloir. Je n'avais pas encore le choix des directions, je me contentai donc d'avancer en silence. Le tireur ne devait pas être très loin devant moi, j'entendais ses pas et sa respiration. Le couloir était affreusement mal éclairé et je peinais à percer l'obscurité avec mes seuls yeux. Je me guidais à l'ouïe. Le problème survint quand je n'entendis plus ni respiration ni bruits de pas. J'avançai encore un peu à pas feutrés. Il m'avait semblé frôler quelqu'un. Je n'eu pas le temps de comprendre. Douleur. Noir.

°°°

-Où est Reno ? demanda Tseng.

-Il est parti à la poursuite du tireur et m'a ordonné de vous attendre ici, répondit Tigre.

Ichigo nous avait lui aussi rejoint et seul le rouquin manquait à l'appel. Je me demandais dans quel état nous allions le retrouver, une fois encore.

-Ce coin est un vrai labyrinthe quand on ne connaît pas, nous avertit Ichigo. Je ne saurais que trop vous conseiller de faire boucler le quartier. De plus, sous nos pieds, il y a un vrai réseau souterrain…

Je restai fidèle à mon éternel mutisme. Tseng se plaqua une main sur les yeux et se massa les tempes, semblant réfléchir intensément. Ichigo adressa une prière muette à Da Chao (sans doute), et Tigre plongea ses mains dans ses poches, serrant son poing droit sur quelque chose, mais je ne savais quoi.

-Bon, le quartier va être bouclé dans tous les cas. Il est tard, on rentre, on reprendra les recherches demain, décida Tseng. C'est pas la peine de se fatiguer pour rien, on deviendrait totalement inefficaces…

°°°

J'ouvris péniblement les yeux. J'échappai un gémissement de semi douleur en me massant la nuque et me redressai. J'étais dans un lit. Je voulut me lever, mais je rabattis prestement les couvertures sur moi. Où diable étaient mes fringues ! J'entendis un léger rire et braquai mon regard sur la gauche. Assis à une table, le tireur. L'homme, qui, au passage, s'avéra être une femme, avait des cheveux bruns, coupés courts, la peau claire, et des yeux couleur sang que je n'avais pas oubliés.

-Kathy McMiller…

-En personne, appuya-t-elle. Alors mon renard, toujours dans le mauvais camp ? Tes amis m'ont fait mal la dernière fois, mais je les ai bien amochés. Ils m'ont fait mal aussi cette fois, et je n'ai même pas pu me venger. Je pourrais me venger sur toi…

-T'estime ne pas m'avoir assez torturé la dernière fois ? lâchai-je. Et pourquoi tu m'as foutu à poil ? Où sont mes fringues ?

-Je t'ai foutu à poil pour limiter les risques de rébellions. Et j'ai bien fait, tu avais plein de choses intéressantes sur toi. Et tes fringues, tu ne les reverras que quand je le déciderai.

Elle se leva et s'approcha de moi.

-Tu n'as pas faim ? Que dirais-tu de prendre un petit repas en ma compagnie ?

-J'ai le choix ?

-Non.

-Alors ne joues pas à ces familiarités.

Elle eut un sourire désolé et m'emmena dans la pièce voisine. Nous partageâmes un maigre repas. Un repas silencieux. Je me bornai à ne rien dire, à ne pas lui répondre. Je pensais aux autres, Tseng, Rude, Ichigo… et Tigre. Je me demandais comment ils allaient. Je me demandais ce que je pourrais bien répondre à Tigre quand je le reverrai… Le repas expédié, Kate débarrassa la table et me ramena dans la pièce où je m'étais réveillé. Elle m'enjoignit à m'asseoir à la table puis s'assis face à moi.

-T'es pas bavard ce soir.

-En effet. Je songe au fait que je dois être maudit par les chats. Et les félins en général.

-Ah oui…?

-Mouais. Ma sœur, je l'ai surnommée « Chat » à cause de ses yeux Makô, et elle se sert de moi comme d'un rat de laboratoire. Quand j'étais gosse, j'ai eu un petit chat, mais il s'est fait tué par le clebs de ma mère que j'ai aussitôt égorgé. Et puis il y a toi. « Kate » et ton « CAT ». Tout ça sonne un peu comme « chat ». Oh, et puis y'à aussi ce type qui veut me sauter… « Tigre » Encore un félin. Je dois être maudit…

Kate resta un instant interdite puis éclata de rire.

-Pauvre gosse… Tu veux que je te raconte une histoire ?

-Je suppose que je n'ai pas d'autre choix que « oui ».

-Une fois de plus, en effet. C'est l'histoire d'une gamine qui n'a pas connu ses vrai parents mais qui a été adoptée et élevée par une gentille famille travaillant pour la Shin-Ra. Et elle a grandi, elle a commencé à comprendre comment fonctionnait le monde et l'économie et où se trouvait le fric. A la Shin-Ra bien sûr. Mais elle a aussi compris comment manipuler les gens, les hommes en particulier. C'est le plus facile d'ailleurs. Et elle a créé son petit réseau de trafiquants, faisant du fric sur le dos de la Compagnie. Mais voilà qu'un jour, une bande de crétins commencent à tout faire capoter en faisant sauter les têtes des membres-clefs du réseau. Alors elle décide de leur rendre la pareille. C'est une histoire aussi simple que ça et ça baigne dans le sang, la sueur, le sperme et les larmes.

J'applaudi d'un air passablement ennuyé.

-Allons, Reno, joue un peu le jeu… Ton père était un type doué, je suis sûre que tu serais un excellent successeur…

Je ne répondis pas. Elle se leva, fit le tour de la table et se planta derrière moi.

-Je pourrais tenter de te convaincre de changer de camp autrement que par les mots alors… Mmh, laisse-moi te convaincre…mon renard…

Je frissonnai en sentant ses lèvres sur mon cou, puis sa langue, le parcourant sans la moindre gêne. J'entendis le bruissement d'une étoffe sur le sol. J'avais compris. Ses mains ne tardèrent pas à parcourir ma poitrine, caressant ma peau et l'incendiant, s'aventurant toujours plus bas. Je ne pouvais pas nier mon excitation. Je me haïssais. Je fut incapable de retenir mes soupirs de plaisir quand elle commença à caresser mon entrejambe.

-Dis-moi mon renard, est-ce que ça te plait ? me susurra-t-elle à l'oreille.

-Arrêtes, je t'en prie…

-Tu es sûr de ce que tu me demande…?

-Oh, putain…non, bien sûr que non… Merde… J'vais m'retrouver à coucher avec l'ennemi…

-Ce serait si désagréable…?

J'étais presque dans l'impossibilité de coordonner mes pensées… Elle passa devant moi. Elle était complètement à poil à présent. Nous étions donc sur un pied d'égalité. Elle s'assit sur mes genoux et m'embrassa. Je répondais avec une ardeur non contenue, pressant mon corps contre le sien pour sentir ses petits seins contre ma poitrine. Je caressais son corps, son dos, ses reins, ses fesses, ses cuisses… Je la désirais. Tigre avait donc raison… on pouvait tout à fait désirer quelqu'un, même en le détestant. Je lui léchai le cou, remontant jusqu'à son oreille, puis redescendit jusqu'à ses seins. Oh… Je serais bien descendu plus bas… J'entrevis un sourire malicieux sur ses lèvres et elle glissa de mes cuisses pour s'agenouiller à terre, face à moi. Je m'agrippai à la chaise, une nouvelle onde de plaisir chambardant tout dans mon pauvre cerveau. Je croyais presque m'évanouir. Sa langue, ses lèvres, la chaleur et l'humidité de ces contacts charnels contre mon intimité… C'était si, c'était tellement, c'était trop…

Merde... c'est quoi ce délire ? Je suis un Turk, bordel ! J'ai pas à la laisser faire...

...Putain, qu'elle continue ! Ça fait trop longtemps que...

Non mais arrêtes de délirer, pauvre crétin ! Cette fille est ton ennemie !

Elle est bonne... Mmh...

Qu... Quoi ?

De toute façon les autres en sauront rien...

Tu pourras encore te regarder dans un miroir ? ...

Comme toujours !

Pauvre gamin en manque, tu t'embrases vraiment pour un rien...

Elle se retira de moi sans ménagement et me força à me lever avant que j'aie put dire quoi que ce soit.

-Y'à un lit à côté de nous. Ce serait trop con…

S'il n'y avait que ça… Je me surpris à la coucher sur le lit et à vouloir jouer au dominant. Ça semblait l'amuser. Je l'embrassai, caressant encore ses seins, son ventre, puis me relançai dans cette conquête linguale que je n'avais pu achever. Je commençais à me demander pourquoi j'essayais encore de remettre de l'ordre dans mon cerveau. Mmh… Ces sensations… Je brûlais vif. J'allais la pénétrer quand elle échangea nos position avec une rapidité fulgurante, me dominant à nouveau. Je n'aimais pas grandement être dominé. C'était reposant, certes, mais ça m'ôtait toute sensation de liberté, ça gâchait mon plaisir. Ah, toujours ce problème du Dominant et du Dominé dans le couple… Ne pouvait-il y avoir un juste milieu ? Elle s'empala sur moi et mes pensées se retrouvèrent dissoutes. Il ne fallut pas énormément de temps pour atteindre l'orgasme. Et dire que pour la femme c'était neuf fois plus fort que pour l'homme… C'était déjà le désastre chez moi, alors pour elles… Oh pauvres…! J'étais vidé au sens propre du sperme, euh du terme (lapsus révélateur ?). Ce n'était pas le cas de Kate qui continuait à me caresser en se moquant de moi.

-Kate, fous-moi la paix. Tu m'a eu, alors fous-moi la paix…

-C'est drôle, j'aurais cru qu'il y avait plus d'énergie dans ce petit corps…

-Petit, petit… Je suis plus grand que toi. Et puis de l'énergie, j'en manque pas, mais quand je la déploie, c'est tout où rien…

Il y eut un léger moment de silence.

-Kate, c'est toi qui a kidnappé cette gamine, hein ? C'est toi qui l'a foutue dans cet état…

-J'avais juste besoin de fric. Un de mes alliés m'a laissée tombée et a récupéré tout le fric qu'il pouvait… Je suis un peu à court de pognon, là… Alors j'ai pensé à kidnapper la gamine. Je ne m'attendais pas à ce que les Turks soient envoyés pour régler ça… …Le type qui m'a trahie fait partie du CAT, il s'appelle Sparkler. Vous pouvez l'éliminer si vous voulez, ça m'évitera de me salir les mains…, ajouta-t-elle.

-Tu nous prend pour tes larbins ? sifflai-je.

-Un peu. Surtout toi puisque tu seras mon nouvel otage. Je te conseille de te montrer coopératif.

Je la défiai du regard malgré ma fatigue.

-Je ne vois pas pourquoi je serais coopératif…

-Parce que je pourrais te torturer, t'humilier…

-Rien à foutre…

Elle eut un léger rire puis se leva et se rhabilla puis ouvrit une porte dérobée et m'ordonna de la suivre. On changeait de planque. Je m'arrachai une mèche de cheveux et la laissait tomber dans l'entrebâillement de la porte en espérant que Tseng et Rude trouveraient le passage. Je me demandais pourquoi j'étais si certain qu'ils essaieraient au moins de me retrouver… Après tout, je n'apportais que des ennuis…

°°°

-Quel merdier, on y voit rien ! lâcha Ichigo. Il n'y a pas une seule lumière dans le coin et les immeubles masquent même la lumière du jour !

-Moi, j'y vois assez bien…, tenta Tigre. Mes yeux sont habitués à l'obscurité. S'il y a un danger, je vous préviendrai…

-C'est bon, coupa Tseng. Tu peux venir mais ferme-la.

Là, il y allait un peu fort.

-Tseng, tu t'énerves…?

Il me lança un regard froid, glacial même.

-Tu disais quelque chose, Rude ?

-Pour une fois, oui. Tigre s'est porté volontaire pour nous aider et je crois qu'il sera bien utile. Alors pourquoi t'acharnes-tu à lui mener la vie dure ?

Il s'était attendu à ce que je ne lui réponde pas et là, il était pris au dépourvu.

-Ce n'est pas ton problème, me répliqua-t-il sèchement.

-Mais c'est au moins le mien, lança Tigre. C'est parce que j'ai seulement seize ans et demi ? Ou parce que j'ai la peau noire ? Ou parce que j'ai des talents que tu n'as pas ? …Ou parce que je m'entends bien avec ton collègue…? …Ou tout en même temps ?

-Tss… J'ai pas de temps à perdre avec ces conneries. On y va.

Il s'avança dans la ruelle obscure et nous le suivîmes. Ichigo se rapprocha de moi, visiblement troublé, lui aussi, par le comportement de Tseng.

-Je le connais bien, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond, me chuchota-t-il. Hier il m'a semblé qu'il voulait que Reno et Tigre se lient très vite d'amitié, mais qu'en même temps, il voyait cela d'un très mauvais œil. Comme s'il voulait leur jouer une très mauvaise farce par… dépit, et que du coup, il se dégoûtait lui-même de ses actes.

-Tu vois clair toi dis-donc, lui soufflai-je en retour. Je me demande presque pourquoi tu portes des lunettes.

-Parce que je suis un peu myope. Et toi, t'y vois avec tes verres teintés ? rétorqua-t-il sur un ton un peu moqueur.

-Pas vraiment, non, mais je suis tellement habitué à les avoir sur le nez que j'ai même pas pensé à les retirer, avouai-je.

Je retirai mes lunettes de soleil et la nuit éternelle régnant dans les ruelles se dissipa un peu, les formes m'apparurent plus nettes. J'adressai un sourire amusé à Ichigo qui tentait, comme Reno l'avait fait, de cerner la couleur de mes iris.

-T'as d'beaux yeux, tu sais ? me lança-t-il avec une voix faussement dragueuse.

-Je sais, je sais, répondis-je d'un ton tout aussi faussement crâne.

Nous éclatâmes d'un rire que nous eûmes du mal à réprimer et Tseng se retourna pour nous lancer un regard noir.

-Vivement qu'il redevienne comme avant, soupirai-je.

-Ouaip, il est tout bonnement insupportable comme ça…

-Il m'a dit que sa mère était morte, chuchotai-je. Ça l'a fait déprimer comme pas possible, il n'avait même plus envie de se battre pour vivre et je l'ai sorti de là à grand peine, mais je crois qu'il a pas encore achevé son deuil…

-Et comment…! Selon nos traditions, il devrait déjà être retourné à Utai pour saluer sa mère, mais j'imagine que c'est pas simple quand on est Turk, et que sa terre natale est en guerre contre la Shin-Ra…

-Mmh… J'espère juste qu'il ne fera pas de conneries…

Tigre s'arrêta soudainement, se baissa et ramassa quelque chose par terre.

-On dirait un crochet de serrurier… Il y a une porte ici, vous pensez que…?

Je m'approchai et examinai ladite porte.

-Tseng, je crois que le gosse a trouvé quelque chose d'intéressant…

Il s'approcha d'un pas quelque peu traînant et jeta un coup d'œil à la serrure.

-En effet, lâcha-t-il. Il y a des chances pour que ce crétin de rouquin soit passé par là, je reconnais bien là ses manières de procéder. Il n'a même pas fait attention à son crochet…

-Soit pas de mauvaise fois, Tseng, tenta Ichigo. Reno n'est pas si imbécile que ça et il ne s'appelle pas Renard pour rien…

Tseng secoua la tête et se plaqua une main sur les yeux.

-Désolé, je suis pas dans mon état normal… Allez, on y va…

Il ouvrit la porte et nous nous retrouvâmes bientôt dans un couloir obscur. Après quelques instants, une porte nous barra le chemin. Tseng appuya sur la poignée et sembla presque surpris que la porte s'ouvre.

-C'est presque trop facile, murmura-t-il.

La pièce dans laquelle nous nous trouvions avait dû faire office de cuisine et donnait sur une autre pièce avec une table, deux chaises et un lit défait pour seul mobilier. Tseng nous ordonna rapidement d'examiner soigneusement les lieux à la recherche d'indices et nous commençâmes nos investigations. Je retournai dans la cuisine et ouvrit les placard pour découvrir avec un certain dépit qu'ils étaient pour la plupart vides. Je finis par tomber sur un sachet contenant à peine dix grammes de riz, une batterie de casseroles puis… une boîte. Je l'ouvris et en sortit le contenu que je m'empressai de montrer aux autres.

-Les fringues de Reno ! s'exclama Ichigo.

-Et ses armes et sa materia, ajoutai-je.

-Mmh, j'ai l'impression qu'on va le retrouver dans un drôle d'état, soupira Tseng. Quel crétin, il n'aurait jamais dû partir seul. Ce qui fait la force des Turks c'est surtout notre unité…

-Notre unité…, répétai-je en lui lançant un regard significatif.

-Nos disputes n'ont jusqu'à présent pas porté de réels préjudices à nos missions, me rétorqua Tseng.

Il détourna les yeux et se figea.

-Qu'est-ce que ça veut dire ?

Il se dirigea vers un mur et s'accroupit. Tigre le rejoignit rapidement et je suivi avec Ichigo.

-Une mèche de cheveux du rouquin, commenta l'inspecteur. Il a voulut jouer au petit Poucet ?

-Je n'sais pas mais il doit y avoir moyen de passer par ici, il doit y avoir une porte dérobée à cet endroit.

Tigre toqua contre le mur.

-Ouais, ça sonne creux… Mais comment on est sensés ouvrir ?

Je toquai à mon tour contre le mur.

-J'ai bien une solution…, lançai-je.

NdVixen : J'ai faillit devoir réécrire la scène entre Reno et Kate étant donné que je l'ai écrite d'une seule traite et que mon ordi à planté après deux heures du matin. J'ai juste trouvé le courage de récupérer le document. Franchement, je commence à croire que cette machine devient paresseuse, ou alors elle s'inquiète pour ma scolarité et veut m'empêcher de me coucher trop tard pour que je ne manque pas de sommeil. rires, je déraille moi aussi. L'auteur va devenir cinglé avant la fin de la fic, d'autant plus qu'il ne peut même plus faire de sauvegarde sur disquette, le lecteur semblant avoir rendu l'âme…--°

A part ces futilités, que pensez-vous de ce chapitre ? Du passage entre le rouquin et le noir ? entre le rouquin et la brunette ? Je ne me sent pas pleinement satisfait : les scènes chaudes faudrait pas en abuser (non ?), une partie de moi trouve qu'il n'y avait pas assez de sang et que ça devient gnangnan, et une autre commence à se demander si on ne devrait pas réécrire quelques points du scénario (qui a déjà été rédigé, je n'écris pas complètement au fil du clavier, on sait quand même où on va et avec une certaine exactitude).
Et vous, vous en pensez quoi ?