Warning : violence, yaoi (male/male pairing), sexe (PG-13NC-17)

Chapitre 17 : Revenge

Je n'avais pas été coopératif avec Kate. Et j'étais incapable de dire si je le regrettais ou non. Je me sentais pitoyable. Un gosse de seize ans qui avait voulut jouer au héros et s'était complètement fourvoyé. Les héros n'existent pas à par dans les histoires pour endormir les gosses. J'avais passé l'âge, non ?

-Tu ne devrais pas t'entêter…

-Au point où j'en suis, faire demi-tour n'aurait plus aucun sens. J'ai dépassé le point de non-retour depuis un moment je crois…

Oui. J'étais pitoyable…

°°°

-Une solution ? répéta Tigre.

-Écartez-vous, ordonnai-je en me reculant.

Ils s'exécutèrent et Tseng me fit une révérence ironique comme pour me céder le passage. Je pris une course d'élan et fonçai sur la porte que je défonçai sans problème. J'eu droit aux « WAOW… » impressionnés d'Ichigo et Tigre. Tseng, lui, m'avait déjà vu à l'œuvre et ne s'étonnait plus de rien quant à mes prouesses.

-On y va ? les intimai-je.

Tseng hocha la tête et entra dans le passage, suivi de près par Tigre. Je me disais que le garçon jouait avec le feu à rester si près de l'utaien alors qu'il était dans cet état. Et à jouer avec le feu, il s'y brûla. Il passa en tête et Tseng n'eut pas le temps de le prévenir quand il repéra un laser au raz du sol. Le faisceau dut être coupé par une cheville de Tigre et Tseng se déchaîna.

-Imbécile ! As-tu idée de ce que tu viens de faire !

-Je…

-La ferme ! Tu te crois plus malin que les autres parce que tu es un tireur d'élite doté d'une excellente vue, mais t'as pas été fichu de remarquer ce détecteur laser et de l'éviter !

Il enflamma la joue gauche de Tigre d'une gifle monumentale et retentissante, une de ces claques dont lui seul avait le secret.

-Tu n'es plus qu'un fardeau à ce stade de l'exploration. Vas donc retrouver ton fusil et ton toit et restes-y !

Tseng y allait trop fort… Tigre le défia du regard et Tseng lui gifla l'autre joue avec une puissance redoublée qui précipita le noir à terre.

-Petit crétin…

Ledit petit crétin se releva, adressa un « sale chien d'utaien » plein de hargne à Tseng et s'enfuit.

-T'y a été vraiment trop fort, Tseng…

-Rien à foutre, on avancera plus vite.

Et ce fut vrai. Il ne nous fallut pas longtemps pour arriver à une nouvelle porte après avoir évité quelques autres dispositifs de sécurité.

-Rude, à toi l'honneur…

J'enfonçai la porte et Tseng s'avança dans la pièce. Vide. Juste une porte ouverte d'où provenaient des râles de douleur. L'utaien nous fit signe d'attendre et s'avança prudemment.

°°°

Ça faisait peur à voir. Le rouquin était salement amoché, une fois encore. Il gisait sur le sol, incapable de bouger. Non loin de lui, il y avait une table. Et sur la table, un couteau ensanglanté et un fer à souder refroidissant doucement.

-Reste pas… planté là… comme un piquet, gémit Reno. Balance-moi… un putain de sort de Soin…!

Je lui en lançai même plusieurs d'affilée et vérifiai qu'il ne restait plus de plaie ouverte avant de lui donner ses fringues, ses armes et sa materia. Il s'habilla en vitesse en me relatant en quelques mots ce qu'il s'était passé. Il avait suivi Kate, elle l'avait piégé et décidé d'en faire son otage, mais il n'avait pas été très coopératif. Sa peau garderai encore un moment les cicatrices dues aux taillades et aux brûlures. Cette fille n'y était pas allée de main morte avec lui…

-Je crois qu'on est quittes…, murmurai-je.

-Quittes ?

-Tu m'as sauvé de William, je t'ai sauvé de Kate…

Il eut un sourire un peu ironique mais hésita un instant à parler.

-En attendant, elle a filé. Son système de détection vous a repéré. Mais je crois qu'on peut encore la rattraper, alors… tu m'excuseras…

°°°

Je passai dans une autre pièce depuis laquelle je gagnai un couloir, tout aussi droit que les précédents, ce qui me permettait de courir plus vite. Je me fichais totalement de savoir si les autres couraient derrière moi où non. Je m'étais juste promis de ne plus me faire avoir et de me venger de cette fille. Au bout du couloir, il y avait un escalier métallique en colimaçon. Je m'arrêtai un instant pour tendre l'oreille. Il y avait quelqu'un en train de descendre plus bas. Cette fois, elle ne m'échapperait pas. Je m'élançai à toute vitesse dans l'escalier, sautant les marches pour aller plus vite, ne me souciant que fort peu du boucan que je faisais. Kate dut accélérer elle aussi car le bruit s'intensifia. Ça descendait, ça tournait, ça tournait encore et toujours et ma tête commençait à tourner elle aussi. Je lançai des coups d'œil à droite et à gauche, fixant des points imaginaires sur les murs et je recommençai à y voir clair. Après un peu plus de cinq minutes à dévaler l'escalier, j'en vis enfin la fin. Je fut d'abord aveuglé par la lumière du jour et il me fallut un moment pour m'y réhabituer après tout ce temps passé dans l'obscurité. Je commençai par me prendre un mur de plein fouet. Je n'avais même pas remarqué que la ruelle dans laquelle j'avais débouché tournait… Je me remis à courir et arrivai bientôt dans une rue bien plus large où se trouvaient principalement des boutiques de souvenirs. J'étais dans le Junon du Dessous. J'entraperçu Kate un peu plus loin devant moi et me relançai à sa poursuite. Elle avait tout de même un avantage sur moi : des lunettes de soleil. Nous gagnâmes la sortie de la ville puis l'embarcadère et elle se jeta dans un petit bateau à moteur sans même se soucier de l'hypothétique autorisation de son propriétaire. Je dégainai mon Outsider, visai le moteur et pressai la détente à plusieurs reprises, plus précisément jusqu'à ce que la déflagration engendrée par l'explosion du moteur souffle l'embarcation. Je plaçai une main en visière au dessus de mes yeux et scrutai les flots. Parmi les décombres flottants, j'aperçut Kate, toujours en vie. Elle avait dû sauter avant l'explosion… J'échappai un juron et me jetai à l'eau, nageant vers elle le plus rapidement possible. Elle essayait de regagner la plage, mais j'en était plus proche et il ne me fut pas difficile de lui couper la route. Nous n'étions plus qu'à une bonne dizaine mètres de la plage et nous avions presque pied par endroits.

-C'est ici que tout va s'arrêter pour toi…, sifflai-je.

-Je n'en suis pas sûre, rétorqua-t-elle.

Elle prit une légère inspiration et plongea. Je la repérai filant toujours vers la plage et m'empressai de nager à sa suite. Dès que nous le pûmes, nous nous remîmes à courir, pataugeant dans l'eau salée aussi vite que nous le pouvions, tentant de ne pas nous enliser trop dans le sable fin. Enfin, je la rattrapai, me jetai sur elle et la plaquai au sol. Elle continua à se battre… comme une vraie tigresse. Je frappait, elle ripostait… mais nous restions à forces égales. Je levai les yeux vers le Junon du Dessous, non loin de nous et vis Rude, Tseng et Ichigo courant vers moi. Kate en profita pour me coller une bonne droite et un puissant coup de genou au bas du ventre qui lui permit de se dégager de moi. Elle courut sur quelques mètres puis un coup de feu retentit et elle s'écroula. Elle venait de recevoir une balle dans le genou gauche. J'étais bien incapable de dire d'où était parti le coup de feu. Elle se remit tout de même debout, mais n'eut pas le temps de faire trois pas qu'une balle se logea dans son genou droit et elle s'écroula à nouveau. Nous nous précipitâmes tous vers elle et Rude se prit de plein fouet le flingue qu'elle venait de lui jeter à la gueule. S'il n'avait pas pris l'eau, elle nous aurait sans doute tiré dessus… J'étais furieux. J'arrivai premier à ses côtés et déchaînai ma colère en la rouant de coups de pieds jusqu'à ce que deux mains se posent sur mes épaules.

-Calme-toi, Reno…

-Non, je ne me calme pas, Tseng ! lui hurlai-je. T'as pas idée de ce que j'ai subit à cause de cette salope !

Ichigo s'occupait de Rude. J'étais seul face à l'utaien qui voulait visiblement m'empêcher de tuer Kate. Je n'avais pas besoin de réfléchir davantage. Je lui décochai mon poing en pleine figure avec assez de force pour qu'il en tombe à la renverse.

-Reno !

Je lui jetai un regard significatif et emplit de quelque chose dépassant la fureur. Il eut un mouvement de recul et dégaina le kunai qu'il avait l'habitude de porter autour du cou, prêt à se défendre efficacement contre moi.

-Hé… Je me souviens de ça… C'est avec ce kunai que tu as tué William… Quelle bonne idée…!

Je ne lui laissai pas le temps d'en placer une et lui arrachai l'arme des mains avec une rapidité fulgurante avant de le planter au bas de la gorge de Kate, lui arrachant un hurlement de douleur. Je me penchai à son oreille pour lui chuchoter quelques mots.

-Un ami m'a dit qu'on pouvait désirer sans aimer, c'est vrai, c'était agréable l'autre soir, mais je n'aurai pas le moindre remord à te tuer…

-Crétin… Toi aussi tu vas crever…

Je sentis une lame s'enfoncer dans mon ventre. Je m'empressai d'abattre le kunai sur la main droite de Kathy pour lui faire lâcher son couteau puis me redressai, la fixant une dernière fois.

-Je t'avais dit que tout allait s'arrêter pour toi… Tout. Ici. Et maintenant.

Et sur ces mots, je l'écorchai vive. Je me relevai et retirai le couteau encore planté en moi puis me lançai un sort de Soin. Je me tournai vers Tseng et lui rendit son kunai en gardant les yeux baissés.

-Je suis désolé… J'étais comme possédé par ce besoin de vengeance…

-Hum… ça va, je te pardonne pour cette fois, je sais ce que c'est…

Je m'approchai du corps de Kathy et l'examinai un court instant.

-Et si je gardai un souvenir d'elle ?

Je retirai mes lunettes d'aviateur et les rangeai dans la poche intérieure de ma veste puis me baissai vers elle et lui retirai ses lunettes de soleil. J'essuyai les quelques gouttelettes de sang maculant les verres et leur accordait un regard un peu plus attentif. Des lunettes, noires, assez sobres, plutôt classes et dont les branches étaient reliées par un élastique que l'on pouvait facilement retirer. Je les mis sur mon nez pour vérifier qu'elles filtraient bien les rayons du soleil puis les remontai sur mon front.

-Alors ? J'ai la classe ? demandai-je à Tseng.

-Disons que ça te va plutôt bien…

Tseng lança un sort de Soin au corps de Kate pour refermer les plaies et empêcher le sang de continuer à couler puis lança un regard significatif à Rude qui venait de nous rejoindre avec Ichigo.

-C'est toi le plus fort…, le vanta l'utaien avec un grand sourire très faussement sincère.

Rude secoua la tête et attrapa le cadavre qu'il chargea sur ses épaules.

-Elle s'est prise deux balles dans les genoux, mais je ne sais pas d'où les coups sont partis, lançai-je alors qu'on regagnai le Junon du Dessous.

-Je crois que je sais, me répondit Ichigo.

Il m'indiqua l'escalier menant aux rues de Junon. Tigre y était assis, son fusil sur l'épaule. Je risquai un coup d'œil vers Tseng. Il avait à nouveau perdu le sourire qu'il avait réussit à esquisser quelques instants plus tôt. A présent j'en étais certain, il avait quelque chose contre Tigre. Je le rejoignit rapidement.

-C'est toi qui a snipé Kate, hein ? lançai-je.

Il hocha la tête.

-C'est vraiment sympa de ta part, d'autant plus que tu l'as juste immobilisée. Si t'avais pas fait ça, je crois que Tseng l'aurait achevée sur le champ avec un kunai ou un shuriken…

-Je me suis douté que tu voudrais la tuer de tes propres mains, c'est bien ton genre j'ai l'impression. Accomplir toi-même tes vengeances…

-On se connaît juste depuis hier et tu m'as déjà bien cerné on dirait…, murmurai-je.

Il eut un sourire et fixa un instant son regard dans le mien puis regarda derrière moi. Je n'avais pas besoin de me retourner pour deviner que les autres arrivaient. Nous arrêtâmes donc là notre discussion et nous prîmes tous l'ascenseur pour le Junon du Dessus.

°°°

Je fixai distraitement le plafond. J'étais couché en travers du lit dépliable. La place de Reno était vide ce soir. Et elle le resterait. Rude entra dans la pièce et s'assit à côté de moi. Il fallut un moment avant qu'il brise le silence.

-Le gamin est…?

-Il est partit faire un tour avec Ichigo et Tigre. Il a dit qu'il ne rentrerait sans doute pas.

Il y eut un instant de silence.

-Tu as l'air triste, remarqua Rude.

-Mon lit est plus petit, je ne suis pas habitué à avoir tout cet espace… ça fait drôle quand Reno n'est pas là. Et ça va être la deuxième nuit de suite. Je dis pas que je le regrette… mais…

Je me tut et il y eu à nouveau un flottement silencieux.

-Jure-moi que tu ne lui répétera jamais ce que je vais te dire…

-Je le jure.

-Reno est un crétin, mais au fond je l'aime bien. Et t'avais raison, on s'ennuie quand il n'est pas là. Avant qu'il arrive, on n'avait pas l'impression de s'ennuyer parce qu'on ne savait pas encore ce que ça faisait d'avoir un zèbre pareil dans l'équipe, mais maintenant… on voit tout de suite la différence. Il commence même à me manquer…

Encore un moment de flottement.

-Je crois avoir compris ce que tu as contre Tigre, déclara Rude. Mais il y a une chose que j'aimerais savoir… qu'est-ce que tu as chuchoté à Tigre quand Reno a pris sa défense ?

J'hésitait un peu à répondre. J'avais un peu honte de ce que j'avais fait.

-Je lui ai fait part de la Rumeur…, avouai-je. Je voulais leur jouer une sale blague. Je me sens un peu minable…

-Un si mauvais tour que ça ? s'intéressa Rude.

-Ouais… Quelque chose de vraiment dégueulasse. Quand j'ai vu Tigre, j'ai remarqué quelque chose dans son regard. Il a un regard charmeur, séducteur, et ce envers tout le monde… Alors… Quand j'ai vu que Reno prenait sa défense, je lui ai dit que le rouquin était peut-être homo. Pour voir.

-J'ai honte pour toi…

Je n'osais plus rien dire.

-Le pire dans tout ça, c'est que c'est principalement de ta faute si tu supportes mal Tigre. Parce que ce n'est pas Tigre que tu ne supportes pas, mais le fait qu'il se soit si vite lié d'amitié avec le rouquin. Rien ne m'échappe. Quand Reno est entré dans les Turks, vous ne vous aimiez pas. Après, vous avez continué à faire semblant de vous détester parce que vous avez appris à vous connaître mais que vous étiez trop orgueilleux pour faire la paix. C'est con.

-Ouais… en effet… c'est con. Et je suis pas près de faire la paix avec le rouquin. Il refusera pour continuer à m'emmerder. Et moi je refuserai pour continuer à le traiter comme un chien.

-Vous êtes mignons…

°°°

-Désolé les gosses, mais je vous déconseille fortement de toucher à une goutte d'alcool de plus… Vous êtes déjà bien ivres…, nous avertit Ichigo.

-Mmh… J'ai les idées plus claires pourtant, répondis-je.

-Lèves-toi et marche, pour voir…, m'intima l'inspecteur.

Je repoussai ma chaise et me levai puis commençai à marcher. J'allais parfaitement droit sur moins d'une dizaine de pas après quoi je faisais de brusques écarts comme si je trébuchais. Peut-être parce que je n'arrivais pas à plier les jambes… Je revins m'asseoir en zigzaguant légèrement. J'avais l'impression que mes muscles avaient été remplacés par du coton.

-Tu vois, t'es ivre, me força à admettre Ichigo.

-J'ai pris que quatre verres d'alcool pourtant…

-Je crois que j'irai pas plus loin, décida Tigre. J'ai pas envie de me payer une cuite ce soir…

-Ouais, t'as raison…hips, moi non plus… hips…

Et zut. J'avais le hoquet en plus…

-Dis « mizushi », me lança Ichigo.

-Hein ? hips…

-« mizushi », allez, dis-le.

-Je vois pas hips pourquoi… Mais bon, s'hips ça peut te hips faire plais'hips… « mizushi ». Voilà, je l'ai dit… Et après ?

-T'as plus le hoquet, maintenant…

Je fronçai les sourcils.

-C'est vrai… Comment ça se fait ?

-Aucune idée, répondit Ichigo. Tout ce que je sais, c'est que quand t'as le hoquet, il suffit de dire mizushi pour s'en débarrasser. Jusqu'à présent, ça a marché pour tous les gens que j'ai rencontrés, que ce soit à Utai ou ailleurs.

-On retiendra…

Nous ne tardâmes plus trop et Ichigo nous raccompagna jusqu'à l'immeuble où Tigre et moi logions pour être sûr qu'il ne nous arrive rien en route puis nous laissa et regagna son hôtel.

-Tu veux que je te raconte quelque chose de drôle ? lançai-je.

-Vas-y…

-T'étais là quand y a eu la panne du système électrique général de l'immeuble ?

-Oui, pourquoi ?

-Et bien c'est moi qui l'ai créée…

Et je lui racontai l'histoire. Il éclata de rire et nous dûmes nous arrêter pour reprendre notre souffle. Légèrement ivres, on se marrait pour n'importe quoi. Mais j'étais encore bien conscient de ce que je faisais ou disais. Nous prîmes l'ascenseur et descendîmes à son étage. Je l'accompagnai jusqu'à sa porte en riant avec lui et il me proposa d'entrer. J'acceptai.

-En plus… Faut que je te rende ce truc que tu m'as filé…

Il plongea une main dans une de ses poches et en ressorti la bille noire translucide que je lui avait confiée avant de me lancer à la poursuite de Kate. Je la rangeai aussitôt et relevai les yeux vers lui. Il me fixai depuis un moment déjà. On m'avait évoqué le Canyon Cosmo comme un paradis, mais j'hésitais à dire si Tigre tenait plutôt de l'ange ou plutôt du démon…

-Tu m'excuseras, mais les uniformes, je les quitte dès que je peux… Fais comme chez toi surtout, m'enjoignit-il en se dirigeant vers sa chambre pour aller se changer.

-Vaut peut-être mieux pas que je fasse exactement comme chez moi sans quoi ça va vite être le bordel…

Il revint rapidement, sobrement vêtu d'un jean et d'une chemise à manches courtes. Moi-même, j'avais retiré ma veste. Je me demandais si c'était une bonne chose ou non.

-Tu voudrais pas me parler du Canyon Cosmo ? lui demandai-je.

Il me fit signe de le suivre dans sa chambre. Ce n'était pas une grande pièce et son lit occupait la majeure partie de la pièce. Il y avait tout juste la place pour circuler entre les placard et la petite table lui servant visiblement de bureau. Je m'assis sur le lit et il prit place à mes côtés après avoir attrapé un album photo.

-Les images parlent d'elles-mêmes…

Sur la première photo, on pouvait voir un observatoire gigantesque. Celui du vieux Bugen Hagen, me précisa Tigre. Les photos suivantes montraient différents lieux du Canyon et des gens y vivant. Tigre m'expliqua que tous les savants s'y réunissant avaient pour but de participer à la rédaction de thèses traitant de divers phénomènes tournant autour de la Planète et de la vie. L'endroit était beau…

-Tu as de la chance d'avoir grandi dans un tel endroit…

-Hum… C'est vrai…

Il me fixait à nouveau. Je réfléchissais à toute allure. Il n'avait pas l'air d'avoir abandonné l'idée de me sauter. Mais moi ? Qu'est-ce que je voulais ? Il m'intriguait. Il avait quelque chose d'exotique. D'attirant. Mais… Mes réflexions ne purent aller plus loin. Il avait posé ses lèvres contre les miennes. Je m'enflammais. Je ne comprenais pas. Il passa sa langue sur mes lèvres et je le laissai s'immiscer dans ma bouche. Ce n'était pas désagréable. Ça n'avait rien de si étrange en fait… Lui ou une fille, jusque là, c'était pareil…

-Alors… Reno…?

-Ça va faire mal…?

-Faut voir…

Oh, tu parles d'une réponse…!

-…Ça dépend pour qui…

Il passa derrière moi et je sentis bientôt son souffle brûler ma nuque.

-Le tout, c'est la douceur, murmura-t-il à mon oreille tout en entreprenant de déboutonner ma chemise.

Il dénuda mes épaules puis mes bras avant de me débarrasser complètement de ma chemise. Une de ses mains descendit le long de mon ventre jusqu'à mon entrejambe. Je rejetai la tête en arrière en échappant un gémissement et il s'affaira à ouvrir ma ceinture puis mon pantalon. Je retirai mes chaussures et mes chaussettes du bout des pieds, présageant la suite. Et je songeai à un détail.

-Et toi alors ? Tu ne te déshabilles pas ?

Il parut surpris et j'en profitai pour me retourner et le plaquer sur le lit. Je l'embrassai tout en déboutonnant sa chemise d'une main. Je passai mes doigts sur son torse dénudé, le couvrant de frissons, puis m'activai à lui ôter son jean. Mon pantalon ne tarda pas à rejoindre à son tour le tas que commençaient à former nos fringues au pied du lit. Et nos sous-vêtements ne mirent plus long feu pour se joindre aux autres.

-Nous sommes à présent sur un pied d'égalité, murmurai-je.

-Dis-toi que ça ne durera pas éternellement…

Sur ces mots il me plaqua sur le lit comme je l'avais fait pour lui et commença à caresser mon corps, à lécher la peau de mon cou et de mes épaules, voir à la mordiller ou à la sucer de temps à autres. C'était… agréable… érotique… sensuel… Je ne restais pas passif non plus, lui rendant caresse sur caresse et plus si affinités. …C'était parti pour une nouvelle nuit de luxure… Tigre me faisait part de son expérience en l'exerçant sur moi. Je me demandais combien de temps je tiendrai à ce rythme… Il avait de l'énergie sexuelle à revendre…

-Où t'as appris tout ça…? lui demandai-je entre deux soupirs.

-Principalement à Costa… J'ai dû gagner un peu de fric pour me payer la traversée la mer.

Je préférais ne même pas essayer d'imaginer quel genre de travail avait put lui apporter cette expérience… Il me préparait mentalement tant que physiquement à la suite et je lui en était gré, mais je songeais également qu'on se cassait moins la tête avec les filles et qu'il faudrait que je sois réellement amoureux d'un homme pour mener une vie sexuelle aussi active avec lui qu'avec les petites amies que j'avais put avoir (et comptais avoir)… Pas que ce soit désagréable, non. Juste, plus contraignant, sans compter le « matériel » (genre lubrifiant). Enfin… c'était… différent… Tigre me pénétra avec douceur et le plaisir finit par l'emporter sur la douleur (et encore, le mot était faible...). J'échappai encore des soupirs et gémissements de plaisir tandis qu'il allait et venait en moi, continuant à me caresser pour distraire mon esprit, nous portant tout deux vers l'extase, le summum du plaisir sexuel… Finalement... ...J'avais aimé ça… Et à mon tour je lui fit l'amour. C'était nouveau… Différent. Agréable. Différent. …Sensuel… …Différent.

°°°

Je lançai un regard en coin à Reno.

-Alors ? C'était bien hier soir ?

Il sursauta à ma question.

-Quoi...!

-Hier soir, tu es sorti avec Tigre… …et Ichigo, non ?

J'avais fait exprès de marquer un temps d'arrêt pour voir sa réaction.

-Euh, oui, oui… Avec Tigre et Ichigo… C'était très bien, Tigre et moi étions un peu ivres, mais c'était bien…

J'esquissai un sourire moqueur.

-Reno…

-Quoi encore ?

-Tu devrais peut-être te découvrir un peu… enfin, je ne sais pas… mais tu es tout rouge… Tu as chaud ?

Il baissa les yeux et détourna son regard.

-Tais-toi, Tseng…, gémit-il.

-T'as pas l'air bien… t'as passé une mauvaise nuit ?

-La ferme…

-On dirait que tu manques de sommeil…, m'entêtai-je.

-Arrêtes… Arrêtes de tourner autour du pot et dis les choses comme tu les penses au lieu de faire des sous-entendus…

Je gardai un instant le silence.

-Si t'as couché avec Tigre j'espère au moins que c'est parce que tu en avais envie et non à cause de la stupide idée que j'ai eue de vous pousser à le faire…

Il se figea et tourna lentement son regard vers moi.

-TU-AS-FAIS-QUOI !

NdVixen : « mizushi », prononcé bien à la française, ça arrête vraiment le hoquet ! Des amies ont découvert ça et depuis j'y ai toujours recourt ! (en fait c'est, m'a-t-on dit, le nom d'une attaque tirée de Samurai Deeper Kyo mais je ne lis pas ce manga). Bon, ce chapitre… yaoi, lime, lemon. L'auteur était crevé lors de l'écriture (la vitesse de frappe était considérablement réduite et le texte truffé de fautes aberrantes… il doit en rester d'ailleurs). Voilà, que dire d'autre… Reno a enfin ses lunettes. J'ai fait un mixte entre celle qu'il a dans FFVII, FFVII:BC et FFVII:AC. Bon, la suite devrait être un peu plus axée délires voir delirium tremens… Quoi qu'il en soit... R&R !

PS : vous avez vu les warnings, hein ? alors pas le droit de venir vous plaindre si ça vous a choqué ! vous étiez amplement prévenus ! (oui, je ne suis toujours pas remis de ma suspension temporaire...> #)