Warning : pas très violent
Chapitre 23 : The Fierce Battle
Il allait échouer. Je ne savais pourquoi mais j'en étais sûr. Il avait échoué. Mes certitudes étaient donc fondées… Les soldats étaient alignés, tous au garde à vous. Puis les prisonniers firent leur entrée. Tout cela ressemblait à une pièce de théâtre, mais cette tragédie était pourtant bien réelle, et ceux qui tomberaient ne se relèveraient plus. Je me sentais coupable, mais ce n'était pas moi qu'on avait accusé, je me sentais coupable et d'autres allaient mourir par ma faute. Je ne voulait pourtant pas qu'on en arrive là. Les quatre utaiens s'alignèrent le long du mur et les soldats les mirent en joue. Le prochain ordre se résumerait en un mot… « feu »… Je lançai un regard autour de moi. Tseng n'était pas là.
-Je l'ai séquestré dans ses quartiers pour qu'il ne fasse rien d'inconsidéré, me chuchota Sephiroth.
-Tu as peut-être bien fait, mais tout de même…
« Iashi… Aku aku… Sesao… Naminaku… ». J'avais envie d'accompagner le chant des condamnés, cela me brûlait les lèvres…
« Itaama de izako, takeama de niako… ». L'écho montait des geôles, donnant à l'air un accent de tristesse infinie. C'était poignant, ça donnait presque envie de pleurer… J'entendis des pas derrière moi et me retournai.
-Tseng…?
Ses yeux s'écarquillèrent de désespoir quand l'ordre se fit entendre. « FEU ! ». Les coups fusèrent et les corps s'effondrèrent, une rivière de sang naissant sur le pavé froid maculé du fluide carmin. Un seul mot s'échappa d'entre les lèvres de l'utaien. « non… ». Tseng se jeta aussitôt sur le corps de sa sœur.
°°°
Ses yeux étaient déjà presque complètement voilés, on devinait à peine l'étincelle de vie brûlant encore dans son corps meurtri…
-Mitsuko…
-Pleure pas… J'te pardonne tout… p'tit frère… Je… voulais juste te voir… une… dernière fois… Voilà… Je… …C'est bien.
Elle eut un faible sourire et ses muscles se détendirent soudainement. Je n'arrivais pas à y croire.
-Mitsuko…! C'est pas vrai… Hein ?
Bien sûr, elle ne répondit pas. Je sentais des larmes brûlantes dégringoler sur mes joues. Silencieuses et douloureuses. A peine avais-je fait le deuil de ma mère qu'il fallait que je perde ma sœur. De plus… je n'étais pas le seul à avoir perdu Mitsuko… Il y avait aussi l'homme qu'elle aimait, et puis sa fille, et tous les gens qui l'avaient connue et appréciée… Je passai une main sur ses yeux et reposait son corps par terre pour aller rabattre les paupières des autres. Voir les visages des enfants ne fit qu'augmenter mon horreur et ma haine. Ils avaient l'air si innocents… Une petite fille qui se prenait pour un chat et un gamin qui, lui, essayait de prendre de grands airs… Enfin, il y avait ce jeune homme du clan Kurai.
-Azumemo…?
Le fils… d'Izutsuki ? Tout était si cruel. …Comment pouvais-je dire cela, moi qui passais mon temps à tuer…? Je me dégoûtais moi-même…
°°°
Oliver avait l'air triste. J'avais du mal à saisir pourquoi…
-C'est à cause des quatre utaiens ?
Il hocha lentement la tête.
-Je n'avais pas envie de les exécuter, mais je n'ai pas vraiment eu le choix… C'étaient eux ou tout le régiment en cour martiale… Tseng est passé me voir dans la matinée pour m'implorer de leur laisser la vie sauve, mais je n'ai pas pu fléchir… Et voilà, ils sont morts. Pour pas grand chose. Ils ont accomplit un bel exploit, mais l'Histoire ne le retiendra pas… car elle est écrite par les gagnants, et je doute qu'Utai remporte la guerre…
-Il ne faut pas sous-estimer l'adversaire…, lui rappelai-je.
-Bien sûr, Sephiroth… …Bien sûr…
Nous avions besoin de nous changer les idées… Rien ne servait de s'apitoyer plus longtemps sur notre situation.
-Que diriez-vous d'une leçon d'escrime ?
J'empoignai le manche de Masamune avec fermeté, déjà prêt à me battre.
-Pourquoi… pas ? répondit-il.
°°°
Je n'avais pas eu de mal à retrouver Tseng. Une odeur de fumée traînait encore dans l'air. L'utaien était assis, adossé à un arbre, et quatre urnes funéraires étaient posées dans l'herbe à côté de lui, sous une petite arche de lianes tressées. Je restai silencieux et immobile jusqu'à ce qu'il pose son regard sur moi. Il avait à nouveau l'air désespéré… Je n'aimais pas voir ça. Je fis un pas vers lui et m'arrêtai, m'attendant à ce qu'il me fasse signe de partir, mais il n'en fit rien. Je m'avançai donc vers lui et m'assit à ses côtés.
-Je pensais te trouver en train de pleurer…, murmurai-je.
-Je crois que je n'ai plus de larmes à verser…
-La vie est cruelle… Parfois je me dis… « heureux les défunts ». Ceux-là n'ont plus les problèmes que nous rencontrons, ceux-là ne souffrent plus… C'est la compensation pour avoir perdu la vie… Nous qui restons à pleurer ceux que nous aimions, nous sommes les seuls à souffrir. Mais nous sommes vivants. Ce n'est pas parce que quelqu'un meurt que la vie doit s'arrêter pour les autres…
Je tentai de lui sourire, plissant légèrement mes lèvres. Il me rendit un sourire tout aussi triste que le mien, mais un sourire tout de même…
-Viens…, lui soufflai-je. Viens ici…
Il parut surpris mais se décala pour s'asseoir juste devant moi, me tournant le dos. Je passai me bras autour de lui et posai mon cou sur son épaule pour pouvoir murmurer à son oreille.
-Ne pense plus à rien, laisse-toi faire et oublie ce qui t'entoure…
J' ouvris sa veste puis la retirai complètement, le débarrassai de sa cravate, ouvris également sa chemise et dénudai juste ses épaules et le haut de son dos. Je pouvais enfin voir de plus près la panthère tatouée sur sa peau dorée. Ce n'étaient que des kanas et des kanjis à la suite les uns des autres, superbement calligraphiés à l'encre noire. C'était un niveau trop élevé pour que je puisse comprendre quoi que ce soit, mais c'était de toute beauté. Je détachai les cheveux de jais et ils camouflèrent aussitôt le tatouage. Ils étaient plus courts qu'avant… Je les regroupais, les séparais en passant mes doigts entre eux, les caressais… C'était agréable. Je le sentais s'apaiser. J'avais du mal à croire que j'étais en train de ramener le calme en Tseng, moi, qui passais d'ordinaire mon temps à tout faire pour l'énerver… Je laissais mes mains courir sur sa nuque, son cou et ses épaule, je sentais une certaine sérénité le gagner et me gagner à mon tour. J'étais bien. J'aurais voulu rester ainsi à jamais… C'était si… calme…
-Reno…
J'avais presque peine à entendre sa voix tant il parlait bas.
-Ne te pose pas de questions. Je compte jusqu'à trois et on court le plus vite possible jusqu'au camp. Compris ?
Je supposais qu'il s'agissait d'un ordre. J'allais me demander pourquoi il avait dit ça quand je me rappelai qu'il m'avait demandé de ne pas me poser de questions.
-Un… …Deux… …Trois !
Nous nous levâmes prestement, juste à temps pour éviter une flèche qui se planta dans le tronc de l'arbre. A présent, je comprenais… Ce n'était vraiment plus le moment de s'éterniser dans le coin. Nous nous élançâmes à toute allure vers le camp, courant à en perdre halène. Je ne savais pas comment Tseng faisait, et sur le moment, je m'en contrefichais un peu, mais il parvenait à faire ricocher les flèches qu'on nous tirait dessus à l'aide de son kunai. C'était tout de même impressionnant… Mais ça aussi je m'en fichais, tout ce que je voulais c'était que nous arrivions le plus vite possible au camp, et en bon état de préférence…
°°°
J'étais déjà dehors quand ils arrivèrent, complètement essoufflés.
-Seph, ça y est, ils attaquent…, souffla Reno.
-Faut faire gaffe, ils ont des archers avec eux, et les pointes des flèches seront sans doute pour la plupart empoisonnées, ajouta Tseng.
-D'autres informations ?
-Ils vont sans doute favoriser l'attaque sur un point pour mieux nous prendre par derrière, répondit le rouquin. C'est ce qu'ils avaient dit…
-Très bien…
Je repensai aux conseils de Tseng lors du combat où il avait été enlevé. Regarder là où d'ordinaire on ne penserait jamais à regarder… Il en serait sans doute de même cette fois-ci… Pour contrer l'attaque, il faudrait prévoir où elle aurait lieu sans se tromper et c'était là le plus délicat…
°°°
Ils n'y allèrent pas de main morte. La porte principale fut soufflée par une explosion et les soldats les plus proches se retrouvèrent aussitôt happés par des langues de feu qui ne mirent pas longtemps à les dévorer. Puis la première phase de l'attaque commença et près d'une trentaine de ninjas pénétrèrent dans l'enceinte du camp. La majorité d'entre eux étaient du clan Kurai, les autres et qui restaient plus en retrait, étaient du clan Samanosaki. Tseng m'avait dit qu'ils étaient spécialiste des poisons en tous genres et qu'ils étaient parmi les plus craints quand il s'agissait de se battre au corps à corps avec eux car ils enduisaient souvent leurs armes de poison. Les soldats commencèrent à mitrailler dans le tas et parvinrent à faire quelques morts mais les Kurai se réfugièrent pour la plupart en hauteur, ce qui laissa champ libre aux archers Samanosaki. Ils tiraient avec précision et chacune de leurs flèches faisaient un mort… Les sirènes du camp qui hurlaient à peu près depuis le début de l'attaque s'arrêtèrent soudainement pour que l'on puisse entendre les ordres qu'un soldat tonnait dans les haut-parleurs. Il avait été convenu qu'aucun de ses ordres ne devraient être réellement respectés. Il s'agissait juste d'un leurre et d'un signal pour quelques bataillons de soldats. …Sephiroth avait plutôt bien planifié les choses malgré la rapidité de l'offensive… La voix dans le haut-parleur continua à crier « tous à la porte principale » pendant une minute avant de se taire enfin. Plusieurs escouades se joignirent aux hommes se battant déjà afin de donner l'illusion aux ninjas que nous tombions dans leur piège (et également pour prêter main forte à leurs collègues…). La deuxième phase ne tarda plus à se déclencher. J'attendais en silence avec Tseng, Sephiroth, McLoyd et quelques soldats quand l'utaien nous indiqua un point du mur d'enceinte. Quelques secondes plus tard, quatre hommes se faufilèrent à l'intérieur en passant par au dessus avec agilité. Sephiroth se fendit aussitôt vers eux, Masamune au point, et ne leur laissa pas le temps de comprendre de quelle manière ils étaient en train de mourir. Il se battait de façon tout à fait fascinante. Et j'étais bien heureux d'être dans le même camp que lui. Néanmoins, je persistai à croire qu'il ne devait pas être bon de rester trop proches…
-Tseng et Reno, vous prenez la façade ouest, McLoyd et les soldats à l'est, et moi je m'occupe de ce coin-ci, décida Sephiroth. On se retrouve tous devant la porte nord quand la menace aura été éliminée.
Je m'élançai donc à la suite de Tseng et nous nous retrouvâmes bientôt face à trois hommes et deux femmes, à en juger à leur physique, car ils étaient encapuchonnés.
-On est de taille…? demandai-je dans un murmure.
L'utaien ne répondit pas et m'adressa juste un sourire moqueur accompagné d'un clin d'œil. L'instant d'après, il avait disparut. Les ninjas se mirent aussitôt dos à dos, scrutant le vide avec une sorte d'appréhension. Je me lançai aussitôt à l'attaque d'un des hommes, électro-tige au poing. Je parvint à le stopper et il se retrouva égorgé par Tseng, toujours invisible. J'aurais donné cher pour pouvoir avoir ce genre de dons. Une des femmes dégaina soudainement un tanto et se mit à fouetter le vide, rencontrant de temps en temps une autre lame.
-Tseng ! Nojato ! Mienaku idayo ! lui ordonna-t-elle.
Elle l'avait appelé par son prénom, elle l'avait traité de traître… elle lui ordonnait d'apparaître. Elle parlait comme si elle le connaissait de longue date. Il y eut comme un instant de flottement et j'en profitai pour dégainer un Outsider et abattre l'autre femme. Le plus petit des deux hommes (il faisait la même taille que moi) se jeta alors sur moi, un kunai à la main. Il me plaqua au sol et j'esquivai de justesse plusieurs coups de lame avant de parvenir à attraper son poignet. J'avais l'impression de connaître cette manière de combattre… Je lui arrachai son masque et reconnu aussitôt son visage.
-Monsieur X !
-Saches que j'ai un nom, crétin !
-« crétin » ? Hum, ça te vas bien, me moquai-je.
-Je m'appelle Akio ! fulmina-t-il.
Je tentai de le repousser mais il me maintenait au sol avec fermeté et efficacité.
-Tu voudrais pas te dégager un peu ? T'es trop proche, on dirait que tu veux me violer, c'est dégueulasse.
-Te violer ! Erk… Jamais !
J'avais espéré le déstabiliser, mais ce fut un échec. Il me décocha juste un coup de poing en pleine figure et fit tourner son kunai dans sa main pour pouvoir me charcuter le poignet. N'ayant d'autre choix, je le lâchai, mais joignit aussitôt mes deux mains à son cou pour l'étrangler. C'était bien sûr sans compter sa combativité… le temps qu'il succombe à la strangulation il m'aurait égorgé quatre fois au moins. Je tentai à nouveau de le repousser et lui lançai un sort de Foudre en désespoir de cause. Cela le surpris assez pour qu'il relâche sa garde un instant et je put reprendre le dessus. Je joignis ses mains au dessus de sa tête, lui donnait un coup de genou plus haut que prévu, dans le bas du ventre. J'allais lui en remettre un, plus bas cette fois, quand quelqu'un me tira en arrière et m'immobilisa, me plaçant la lame d'un kunai tout contre la gorge.
-Montre-toi Tseng. Ou ton renard rouge va y passer.
Il finit par apparaître alors que je croyais pouvoir dire adieu à la vie.
-Depuis quand vous prenez des otages ? lança-t-il froidement à l'homme qui me tenait.
-C'est pas un otage, c'était juste pour faire une petite pause. Je voulais juste demander s'il était préférable de régler les affaires de familles avant ou après nous être entretués…
-Y'a rien à régler, on n'a plus rien à voir avec vous, répondit Tseng.
La jeune fille retira son masque. Son regard était à la fois furieux et humide de larmes.
-Nojato. Pauvre traître, t'as vraiment tout laissé tomber pour la Shin-Ra, hein ? Et cette pauvre Mitsuko qui continuait à croire en toi… Je sais pas si t'imagine la honte que c'est d'avoir été proche d'un traître…
Tseng lui lança un regard glacial.
-Vous êtes pathétiques. Je croyais que les shinobis devaient ignorer leurs sentiments pendant un combat. C'est pas ce que je vois là. Entre le forgeron qui veut s'expliquer avec son neveu que son fils veut tuer, et toi, Izako, qui veut me tuer juste parce que j'ai trahi la promesse qu'on s'était faite… Oui, vous êtes pathétiques.
Je tournai mon regard vers elle. Izako. La fille que Tseng aurait dû épouser. Elle était jolie. Très jolie même. Des yeux bridés aux iris sombres, des cheveux noirs à l'apparence soyeuse, la peau assez claire, un corps bien proportionné… Vraiment jolie.
-On peut reprendre ? demanda Tseng d'un ton las. Je crois qu'on est sensés s'entretuer, non ? Préparez-vous à un sommeil éternel.
Il afficha un léger sourire, plutôt un rictus, même, puis tendit les bras avec rapidité. J'avais à peine eu le temps de voir et de comprendre. Izako s'effondra, Akio tomba un genou à terre et l'homme qui me tenait me lâcha.
-Oteiku ! lança-t-il à l'adresse d'Akio.
Il repassèrent par dessus le mur d'enceinte, prenant juste le temps de lancer sur Tseng les deux kunais qu'il leur avait envoyé dans les épaules. S'ils ne s'étaient pas déviés juste à temps, ils auraient eu la gorge écorchée, comme Izako. Tseng rangea les deux lames qu'il avait arrêté à l'aide d'une troisième, par riccochet, et ferma les yeux d'Izako.
-Merci, lui murmurai-je.
-Notre travail n'est pas terminé. On va voir où en est le combat de la porte nord.
Il était glacial. Son ton était… vide… de toute émotion. Je le suivi en direction du nord. Le combat faisait rage. J'entendis un léger rire et me reculai juste à temps pour laisser passer Sephiroth. J'avais à peine croisé son regard mais ça avait suffit pour que je sente des sueurs froides dans mon dos. Il s'avança avec calme, la lame de Masamune sifflant légèrement dans l'air qu'elle fendait sur son passage.
-S'IL Y A ICI QUELQU'UN QUI CROIT POUVOIR S'OPPOSER A MOI, QU'IL VIENNE ! lança Sephiroth d'une voix de stentor.
Le combat s'arrêta soudainement, tout le monde étant tétanisé par la surprise du défi. Deux secondes plus tard, Sephiroth empoignait fermement Masamune et filai dans la masse des combattants, frappant avec précision, rapidité et efficacité. Les soldats de la Shin-Ra commencèrent à s'éloigner pour lui laisser champ libre. Les ninjas utaiens tentaient, eux, de l'arrêter. Pauvres fous. Ils comprirent bien vite l'absurdité de leur entreprise et le nom de Masamune commença à circuler dans leurs rangs. Les avis furent alors partagés entre ceux qui préféraient fuir pour sauver leur peau ou mourir dans un autre combat, et ceux qui préféraient mourir dans l'honneur plutôt que vivre dans la disgrâce. Ceux-là moururent et le camp fut déserté par les utaiens. Un seul homme avait suffi à repousser tout un régiment… UN SEUL. Sephiroth.
°°°
Reno était totalement exalté en me racontant ce qui leur était arrivé à Utai. J'étais heureux que lui et Tseng soient enfin rentrés à Midgar.
-Et Sephiroth les a tous repoussés à lui tout seul ! acheva-t-il.
-Tu exagères, là…
-Non, je te jure ! Ceux qui se sont opposés à lui sont tous morts et les autres ont préféré s'enfuir, il les a tous repoussés à lui TOUT SEUL ! …Ce type est un fou, un psychopathe, mais un guerrier de pur talent. Tu aurais vu comme il se battait… Jamais rien vu d'aussi fascinant… Il y avait quelque chose de magnifique dans la manière qu'il avait de manier ce sabre. Vraiment.
Il était tout à fait convaincu de ce qu'il disait et ça en devenait convainquant.
-Et Tseng ? Il va bien ?
-Plutôt… Il a fait son deuil et coupé tous les ponts avec Utai. Il a tué de ses propres mains la fille qu'il aurait dû épouser s'il n'avait pas quitté Utai. Elle le traitait de traître, mais en voyant ses yeux, on pouvait facilement deviner qu'elle devait encore éprouver quelque chose de très proche de l'amour pour lui. Et il l'a tuée. Froidement.
Tseng avait parfois quelque chose d'effrayant… Son calme notamment. Sa froideur aussi.
-Et de ton côté ? Quoi de neuf ?
-Heidegger a faillit se casser le poignet en voulant me donner un coup de poing.
Il resta en arrêt deux secondes avant d'éclater de rire.
-La vache ! Se péter le poignet sur toi ! Il a pas dut y aller de main morte !
-En effet…
Il mit un peu de temps à se calmer et à reprendre son souffle.
-Rude… Le bar du Wall Market, il est bien ?
-Ouais, plutôt… Pourquoi ?
-Pour rien.
°°°
-Salut beau rouquin, tu me paye un coup à boire ?
Je lançai un regard à la fille qui venait de m'accoster ainsi. Elle était plus âgée que moi, ça ne faisait pas un pli, mais elle avait l'air encore très jeune. A première vue, je lui aurait donné un peu plus de la vingtaine. Vingt six, vingt sept ? Elle portait des lunettes, avait les cheveux d'un noir d'encre mêlés de quelques mèches teintes en violet, les yeux très légèrement bridés, des iris d'un vert bleuté… bref, elle avait tout d'une métis utaienne. J'en avais marre des utaiens, ils me pourrissaient la vie en me prenant pour un chien, ils prétendaient être de ma famille et ils essayaient de me tuer… et ils venaient en plus me demander de payer leur note.
-Pourquoi tu me demande ça à moi ?
-Parce que t'as attiré mon attention, j'avais jamais vu quelqu'un avec une telle couleur de cheveux. Ils sont teints ?
-Non, c'est ma couleur naturelle.
-C'est classe. Et puis t'es mignon.
-C'est de la drague ?
-Pas vraiment. Mais ça m'amuse. Je prendrai la même chose que toi.
Elle s'installa à côté de moi, s'accoudant au comptoir, la tête posée sur une main, me regardant fixement.
-Ce que vous avez de plus alcoolisé ! commandai-je au barman.
-Oh, t'y va pas par quatre chemins toi alors, me lança la femme. D'habitude, les mecs qui veulent saouler les filles, ils y vont plus discrètement…
-C'est toi qui me saoule…, lui rétorquai-je.
-Je prend ça comme un compliment. Je t'enivre à ce point ?
-C'est pas ce que je voulais dire…
-Je m'appelle Ayame. Et toi ?
-Reno.
-Enchantée. Tu fais quoi dans la vie ?
-Je fais ce que mon chef me demande de faire.
-C'est cool. Moi je suis scientifique free-lance depuis que j'ai démissionné de la Shin-Ra y'a dix-huit ans.
Dix-huit ans ! Mais alors…
-T'as quel âge ?
-Trente-huit ans. J'ai l'air jeune, hein ? C'est ça, le miracle de la science…
-Le miracle de la science ?
-Ou comment parer les ravages du temps. Je t'expliquerai ça en détail une autre fois si tu veux. T'es venu ici pour quoi, toi ? me demanda-t-elle.
-Ici, au bar ?
Elle acquiesça d'un signe de tête.
-Pour me saouler la gueule et plus pouvoir réfléchir, répondis-je amèrement.
-Pourquoi ne pas réfléchir ?
-Pour oublier mes problèmes, oublier mon sale boulot…
-Qu'est-ce qu'il a de sale ce job ?
-Pas grand chose à part que je passe mon temps à tuer pour la Shin-Ra… On nous relègue tous les sales boulots, quoi…
-Je vois. C'est sûr que c'est pas la joie. Et ton chef ? Il est comment ? Sympa, pas sympa ?
-Froid comme un glaçon, aimable comme une porte de prison, tyrannique comme pas deux… et d'un calme effrayant. Je passe mon temps à tout faire pour l'énerver.
-T'es sûr que c'est la meilleur solution pour te faire apprécier de lui ?
-Je sais pas, répondis-je distraitement. Il me fait chier, je le fait chier, c'est correct, non ?
-Qui aime bien châtie bien…
-T'es pas la première à me la sortir celle-là.
Je tournai mon regard vers elle. Elle souriait avec franchise, son regard était rieur et jovial. Je détournai bien vite les yeux en me sentant… rougir. Je venais de rougir devant une fille ! Depuis quand ça m'était plus arrivé ? On continua à parler. J'appris qu'elle avait assisté Hojo mais qu'elle l'avait quitté quand il avait commencé à vouloir faire des expériences n'étant pas en accord avec son éthique. Elle n'avait plus vraiment eu de nouvelles de lui après cela et s'était lancée dans ses propres recherches pour subsister. Elle s'en sortait plutôt bien finalement… Nous n'allâmes pas jusqu'au bout de nos consommations pour ne pas nous écrouler ivres morts à la sortie du bar mais sortîmes tout de même bien grisés. L'alcool avait délié nos langues et… parler m'avait fait du bien.
-Où est-ce que tu habites ? lui demandai-je après avoir un peu recouvré mes esprits grâce à la materia Anti-Gueule de Bois.
Je lui lançai également un sort pour qu'elle redevienne un peu plus lucide.
-Où j'habite ? Sur la Plaque, Secteur 6. Tu veux venir ?
-Pourquoi pas, j'ai rien de prévu ce soir…
Elle logeait dans une maison, pas très grande, mais avec quand même pas mal de place, surtout pour une personne seule. Son labo occupait la plus grande partie de la maison, la cuisine, le salon, la salle de bain et sa chambre occupant le reste.
-J'aurais bien aimé être psy, avoua-t-elle dans un soupir. J'aime bien faire parler les gens, les écouter et les aider… C'est aussi un peu pour ça que je t'ai accosté…
-T'as plutôt bien réussi ton affaire…
-Non, je veux encore te faire parler. Je veux comprendre ce qui ne va pas chez toi.
-Qui a dit que quelque chose n'allait pas ?
-Personne, mais je le vois. T'es troublé au fond de toi, je le sens.
Elle passa sa main sur la mienne et je me sentis frissonner. Sur le coup, c'est sûr que j'étais troublé. Peut-être pas pour la même raison qu'elle le pensais, mais j'étais troublé. J'avais l'impression de tomber amoureux… sans être amoureux. Ça avait quelque chose d'étrange. Je n'avais pas eu le temps de comprendre, mais ses lèvres s'étaient posées sur les miennes. On s'embrassa.
-T'en a envie ? me demanda-t-elle. Ça me plairait bien, mais faut pas te sentir obligé. Et puis c'est pas avec moi que t'attraperas des saloperies.
-Tu t'inquiète pas de savoir si je suis sain, par contre ?
-J'ai développé une immunité…
-Si tu le dis… Allez, à bas les fringues.
Nous nous déshabillâmes pour nous étendre sur son lit. On fit l'amour. Je sombrais dans une ivresse doucereuse qui me faisait tout oublier…
NdVixen : Le grand général Sephiroth, armé du sabre mythique… J'aurais voulu m'étendre un peu plus sur le combat, mais je voulais garder une certaine vitesse pour que le rythme du combat paraisse rapide. J'aurais également voulu m'étendre davantage sur la mort de Mitsuko, mais j'avais pas le cœur à écrire quelque chose de vraiment poignant. Désolé. (je rappelle que l'utaien dans cette fic n'est pas du jap quand il s'agit du « dialecte local et étrange de la région » sans quoi j'aurais pu citer Kadaj « uragiri mono ! »). Apparition d'un nouveau personnage important… Ayame. Qu'est-ce que vous pensez d'elle ? Quand j'aurais un peu plus de temps, je devrais pouvoir écrire une fic en parallèle à celle-ci, plus centrée sur l'histoire de Hojo et de ses créations en tous genre (on retrouvera donc Ayame, mais aussi Vince, Red XIII, Seph…). Attention, pour le prochain chapitre : yaoi. Il ne devrait rien y avoir de bien méchant, mais si ça ne vous plaît pas, passez votre chemin. Récompense à celui qui me sort d'où vient le titre.
