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Chapitre 40 : Our Dark Little Secret…

Retour à Midgar. J'aurais sans doute préféré rester à Junon encore un peu. Au moins, dans la région, il y avait de la verdure… Je me demandais ce qu'il allait advenir des fleurs de l'église des Taudis du Secteur 5. Je m'y rendis pour tuer un petit temps de répit et distraire un peu mon esprit. Deux gosses s'occupaient de la plate-bande… C'était une surprise. Agréable d'ailleurs. Je passai un petit moment avec eux, leur donnant quelques conseils pour l'entretien des plantes. Pétales jaunes. Pétales blancs. Tiges vertes… Ça allait plutôt bien ensemble. Une petite tâche rouge attira mon regard.

Une fleur rouge… Elle a dut s'égarer… …Rouge… …Reno… Reno… Il y a quelque chose que j'ai oublié de lui dire ou de lui demander… …Une discussion ? …oui, c'est ça. Une discussion… A propos de quoi déjà ?

Je regardai à nouveau la fleur, comme si elle était capable de me donner la réponse.

Rouge… un rouge assez sombre… Rouge… lanternes rouges, luxure… C'est ça.

Finalement… elle me l'avait donnée la réponse. Ça ne m'enthousiasmait pas vraiment tout ça…

Dieu Da Chao… Il fallait pourtant bien que je l'aie cette discussion avec Reno. Ça faisait trop longtemps que je la lui avais promise. Au moins depuis la fois où il avait laissé filé Aerith… Qu'est-ce qui n'allait pas avec lui ? Et avec moi… Il occupait sans cesse mes pensées ces derniers temps… Mes pensées et même… mes rêves… Tout convergeait vers lui. J'avais honte. J'étais troublé. Je me demandais s'il lui arrivait de fantasmer sur moi. Je me disais que c'était fort possible… Ne faisait-il pas tout pour me toucher et m'embrasser sous des prétextes futiles ?
La porte du Salon s'ouvrit. Je n'avais pas besoin de regarder pour savoir de qui il s'agissait.

-Tu es à l'heure, c'est rare…, soupirai-je en me redressant. Verrouille la porte.

Il eu l'air légèrement surpris mais s'exécuta tout de même avant de se planter juste devant moi.

-Alors ? Tu voulais me parler ?

-C'est cette fameuse discussion qu'on doit avoir tous les deux…

-Mmh… A propos de quoi déjà ?

-Assieds-toi, Reno. C'est à propos de ton comportement… disons… étrange…

Il leva les yeux au ciel avant de s'effondrer sur le canapé avec nonchalance.

-Reno… Est-ce que tu peux m'expliquer la raison pour laquelle tu as laissé filer Aerith quand je t'ai demandé de la ramener ? Et aussi la raison… véritable… pour laquelle tu t'amuses à m'appeler par toutes sortes de petits noms ? C'est réellement pour m'énerver …ou parce que ça te plait ?

Il ouvrit la bouche mais fut incapable de répondre. Le silence commença à s'installer, seulement troublé par la musique émise par la radio.

-Alors ?

Il se leva et se dirigea vers la chaîne hi-fi.

°°°

-Alors ?

Alors je n'en pouvais plus. Impossible d'inventer un mensonge plausible avec la radio en train de cracher des « LOVE ME TENDER, LOVE ME TRUE… » depuis qu'il avait posé sa question. Je n'aurais pas voulu qu'il considère cette insupportable chanson comme ma réponse ! Je changeai de station.

« III CAAAAAAN'T STOOP LOOOVIN' YOU… »

Je manquai de m'étrangler et changeai à nouveau de station.

« ONLY YOOOOUUUU OUOUOUUU… »

C'est pas vrai, c'est pas vrai !

Je changeai encore de station.

« LOVE ME, PLEAAASE LOOOOVE MEEE… »

-AAAAAH ! Tseng ! Tu as raison ! Le vide est un plein ! Rien n'est plus beau que le silence !

Et j'éteignit la radio. Il me regarda revenir et m'asseoir à côté de lui d'un air tout à fait consterné.

-Mais tu n'as pas répondu, Reno…

-Qu'est-ce que tu veux que je réponde ? Qu'est-ce que tu veux m'entendre dire ? Un truc dans le genre « oooh Tseeeeng, tu es le seuuul que j'aaaaaime… », répondis-je en gémissant près de son oreille et en m'accrochant à son épaule.

Je feignit de glisser et posai une main sur sa cuisse. Je lui adressai un petit sourire désolé et continuai de plus belle.

-Tseeeeeeng… On est faits l'un pour l'autre, sortons enseeeeemble…

Il se plaqua une main sur les yeux d'un air vraiment désolé. Ma main glissa de sa cuisse à son entrejambe… tendue. Un silence plus pesant qu'une enclume tomba sur nous.

-Je pensais pas te faire autant d'effet…, murmurai-je en reprenant mes distances d'un air désolé.

Il n'avait pas bougé d'un pouce, la main toujours plaquée sur les yeux. Enfin, il avait tout de même un sourire crispé. Je traduisit ça par « un mot de plus et je te tue ».

-Sors. Sors immédiatement…, m'ordonna-t-il d'un ton extrêmement calme.

Ça ne rendait l'impression de fureur se dégageant de lui que plus grande encore… Je me levai sans dire un mot, trop heureux de ne pas avoir eu à répondre à sa question. Je me retournai tout de même avant de refermer la porte.

-Tu es bien conscient que c'était juste pour délirer, hein ? C'était pas sérieux du…

-SOOORS !

Je refermai aussitôt la porte. Il était… vraiment… furieux. Je venais tout de même de l'humilier comme jamais…

°°°

C'était… quoi… ces envies que j'avais eues ? Je préférais ne même plus y songer, je me dégoûtais moi-même… Je finis par me lever pour aller rallumer la radio histoire de me changer les idées.

« …'WANNA FUCK YOU LIKE AN ANIMAL… »

Je l'éteignit aussitôt en échappant un « NON ! » à la fois rageur et horrifié. Non. Non, surtout pas… Moi ? Avec un homme ?

Non, non… Les autres, mais pas moi…

Combien de fois m'était-il arrivé de repenser à cette nuit sur la plage ? Combien de fois m'était-il arrivé de regretter… de ne pas avoir été plus loin…?

Non ! Jamais ! Quelle horreur !

Mais remarque… « quelle horreur »… Je n'en sais rien…

J'eu soudainement envie de me fracasser la tête contre le mur le plus proche en hurlant toute ma fureur à qui ou quoi l'entendrait.

Et Reno ? Il lui est déjà arrivé de se mettre dans ce genre d'état ? Il lui est déjà arrivé de se poser des questions à manquer d'en devenir fou ? …Est-ce qu'il a toujours été conscient que les hommes l'attiraient aussi ? …Ou est-ce qu'il a dû réaliser ça ? Combien de temps ça a pu prendre…?

J'ai la terrible impression que j'ai envie de lui…

Non mais quel fantasme ! Si c'était vrai, l'autre fois au Secteur 7…

Il n'était pas dans son état normal cette fois-là !

Trouve des excuses !

…J'ai envie de recommencer et d'aller plus loin. Pour savoir…

-Da Chao, une perche pour me sortir de ce gouffre… je vais devenir fou !

°°°

Il se comportait vraiment étrangement, l'utaien… Lunatique, un coup blanc, un coup noir. C'était déstabilisant !

-T'en pense quoi, Rude ?

-Je crois que lui-même n'en sait rien.

-Qu'est-ce que tu veux dire ?

Il acheva son verre et le reposa sur la table.

-C'est dur à expliquer. On dirait qu'il sait plus où il en est entre son boulot et le reste.

Je fronçai les sourcils. J'avais du mal à saisir ce qu'il se passait. On avait tous remarqué le changement et seul Rude semblait comprendre à peu près ce qu'il se passait, en restant tout de même très vaguement dans le flou… Elena était légèrement inquiète même si elle ne le montrait pas, Rude… égal à lui même, impassible, et moi… Je me posais trop de questions pour ma pauvre tête. Il y avait ce papier que j'avais trouvé dans mon appart. Griffonné à la va-vite. Une adresse, une chambre, une heure et juste une phrase « soit juste à l'heure ». Si je n'avais pas reconnu son écriture, je n'aurais jamais deviné que c'était un mot de Tseng. Ça lui ressemblait si peu. Et me donner rendez-vous dans un endroit pareil ! …Je me jurai que quoi qu'il arrive, je ne profiterai pas de la situation. Je l'avais rendu réellement furieux la dernière fois au Salon, c'était vraiment pas le moment de recommencer…

°°°

-Et qu'est-ce qu'on vient faire dans cette chambre ?

-Parler de toi, mon renard…

Il ne put dissimuler sa surprise.

-T-Tseng…?

-Tu ne t'en tireras pas aussi facilement que la dernière fois, Reno.

Je marquai une pause et me penchai un peu plus vers lui.

-Alors ? Qu'est-ce que tu éprouves pour moi ?

-Beau-Beaucoup de choses…, répondit-il d'un ton un peu incertain.

Il avait l'air troublé par mon comportement…

-Reno… est-ce que… tu as peur…? articulai-je avec un sourire malicieux sur les lèvres.

-Et… et de quoi donc ?

-Mais de me dire la vérité, bien sûr ! m'énervai-je légèrement. Reno… Est-ce que tu m'aimes ?

-A peu près autant que je te déteste… Tu tiens tant que ça à ce que je sois amoureux de toi ? …Tu m'aimes, Tseng ?

-Quoi ?

-Ben oui. La plupart du temps, quand on demande à une fille si elle a un copain, c'est pour savoir s'il y a moyen de sortir avec elle sans problème. Et quand on demande à quelqu'un « est-ce que tu m'aimes ? » ça veut souvent dire « je t'aime ». Parce qu'on ose ni dire les choses franchement, ni faire le premier pas. Alors quand tu me demandes si je t'aime, est-ce que ça veut dire que tu m'aimes ?

Il me fallut deux secondes de réflexion.

-Ben non ! Quelle question stupide !

-Alors ne me la pose pas non plus ! répliqua-t-il.

Il se leva et se dirigea vers le lit.

-Je dors ici, ça te dérange ?

-Non, si tu payes aussi.

-J' peux bien me l' permettre vu mon salaire…, soupira-t-il.

Il entreprit de se déshabiller jusqu'à se retrouver en caleçon après quoi il s'allongea sur le lit. Je décidai de terminer mon verre. J'étais persuadé que Reno aurait profité de la situation pour une fois de plus m'embrasser ou n'importe quoi d'autre. Je m'étais visiblement trompé. C'en était presque décevant… L'alcool ne me réchauffait même plus. Ça me râpait juste un peu le fond de la gorge… Elle avait un petit goût sucré cette vodka, pas déplaisant du tout… Je reposai mon verre vide et me levai. Je contemplai un instant Reno, allongé sur le lit, les yeux clos, la tête rejetée en arrière et sa poitrine se soulevant à un rythme assez régulier. Je commençai par retirer mes chaussures. Puis mes chaussettes. Et puis j'entendis gémir. Je reposai mes yeux sur Reno. Il semblait toujours dormir… les yeux clos, la tête rejetée en arrière et sa poitrine se soulevant à un rythme assez régulier. Et une main glissée dans son caleçon dont le tissu était quelque peu tendu par son érection. J'étais scié. Il continua à se caresser et se remit à gémir. J'étais incapable de regarder ailleurs… Il entrouvrit les yeux.

-Le spectacle te plaît, Tseng…?

Finalement, je ne m'étais pas trompé. Il ne m'avait pas embrassé, il ne m'avait pas touché… Il faisait pire ! Le voir s'amuser tout seul… C'était de la frustration…

-Et comment ! répondis-je d'un ton sarcastique. Est-ce que tu es obligé de m'infliger ça, Reno ?

-Tseng… ça te dirait que demain on ne se souvienne étrangement plus de ce qu'on aura fait cette nuit…?

Il y avait une petite pointe d'hésitation dans sa voix… Il ne devait pas être complètement sûr de son coup mais il tentait quand même l'aventure.

-Tu vas voir quelque chose que tu n'auras pas l'occasion de revoir de sitôt…

-De revoir…? répéta-t-il avec un rictus pervers sur les lèvres.

-Urusé…!

Je lui lançai un regard sévère mais un éclair de malice prit rapidement place dans mes yeux et étira mes lèvres en un petit sourire.

-Sosh'te… mittekudasai…, ajoutai-je d'une voix suave.

Il ferma les yeux une seconde, venant, me semblait-il, d'être submergé par une petite vague de frissons. J'étais impressionné de l'effet que je lui faisais… Je dénouai ma cravate et ouvrit ma chemise avec lenteur, passai une main sur mon cou, puis sur mon épaule, la ramenai sur le haut de mon torse, puis la fit redescendre, l'arrêtant au niveau d'un de mes tétons le temps de jouer avec en gémissant. Les yeux presque clos, j'observais les réactions de Reno. Ça avait l'air de lui plaire. Je rajoutai ma deuxième main et lui fit suivre un parcours plus ou moins symétriquement similaire tandis que l'autre continuait à descendre plus bas, toujours plus bas… Puis je les ramenai à mes épaules pour faire glisser ma chemise avec une lenteur exacerbée. N'y tenant plus Reno se leva et se faufila derrière moi. Il me força avec encore une certaine douceur à retirer ma chemise puis m'attira à lui, me pressant tout contre son ventre brûlant, ses mains plaquées sur mon torse. Il les fit descendre jusqu'à mon pantalon et commença à retirer ma ceinture, puis à déboutonner mon jean, dézipper ma braguette… Je rejetai la tête en arrière pour la poser sur son épaule.

-Leno… Encore une nuit ou on pourra se dire ce qu'on voudra sans conséquences sur le lendemain, hein…?

-Mmh ? bien sûr, chaton…

Il me débarrassa rapidement des dernières fringues qu'il me restait et se retrouva agenouillé face à moi. Il posa ses mains sur mes hanches et approcha ses lèvres de mon sexe mais je l'arrêtai, lui frappant le front du majeur et de l'index.

-Tseng…?

-Lève-toi, crétin. Pour une fois que je peux m'accorder les pires bassesses, tu vas pas me retirer ce plaisir…

Il échappa un petit rire amusé et se leva. Je le plaquai aussitôt contre le mur, faisant tout de même attention de ne pas y aller trop fort, et passai ma langue sur ses lèvres avec rapidité. Je réitérai l'opération une fois, deux fois… Pendant ce temps mes mains se baladaient sur ses épaules et le haut de son torse. Les siennes faisaient de même au creux de mes reins. Il ne tarda pas à rentrer dans le jeu que j'avais lancé, me léchant de temps en temps les lèvres avec espièglerie jusqu'à ce je lui attrape la langue, la suçant doucement avant de la relâcher. Le jeu continua avec pour but attraper la langue de l'autre sans se faire attraper jusqu'à ce qu'il m'embrasse à pleine bouche. Il embrassait toujours aussi bien… Je fit descendre une de mes mains jusqu'à ses reins, continuai en lui caressant les fesses puis lui attrapai la cuisse, la remontant jusqu'à ma hanche. Il échappa une sorte de gémissement. Je pressai nos deux entrejambes l'une contre l'autre et il se remit à gémir avant de mettre rapidement fin à notre baiser.

-Tseng ! Accélère la manœuvre, bordel ! Tu sais très bien que je suis du genre impatient quand il s'agit de sexe !

Je me retint d'éclater de rire.

-Et me regarde pas avec cette tête là !

-Mon pauvre petit Reno, tu sais pourtant très bien que je suis du genre à faire les choses lentement, len-te-ment… quand il s'agit de sexe…

-Tseng…!

-C'est bon…

Je m'agenouillai face à lui en un éclair, lui baissant son caleçon, lui attrapai les hanches pour l'empêcher de bouger et commençai à lécher son sexe avec une lenteur exponentielle, lui arrachant des gémissements entrecoupés de jurons.

-Putain Tseng… Tu te fous de ma gueule ! ACTIVE !

-Je fais ce que je veux…, lui rétorquai-je.

-Ferme-la et suce ! On est pas en service, tu n'es pas mon chef ! …Mais m'oblige pas à être violent avec toi… Je t'en supplie, me pousse pas à ça… Je le regretterais.

C'en était presque attendrissant…

-Mmh… …Si tu insistes, Aka-chan

-Akachan…? répéta-t-il.

J'attrapai son sexe du bout des lèvres et me mit à sucer comme il me l'avait ordonné… En fait, ça avait quelque chose de reposant d'obéir… De temps en temps, c'était agréable… Je ne comptais néanmoins pas le laisser mener le jeu toute la soirée… Je continuai à sucer, aventurant mes lèvres toujours plus loin, caressant de temps en temps l'extrémité de son sexe du bout de la langue. Il criait presque…

-Aaaah… Tseng… Mmh… Oh, continue, j'aime ça…

Moi aussi… Je n'irais pas jusqu'à le dire à voix haute, mais moi aussi…

Le goût légèrement salé de la chair finalement mélangé à celui plus amer du sperme… Un peu écœurant, mais j'avais sûrement déjà goûté à pire.

-Tseng…

-Mmh ?

Je levai les yeux vers lui et m'aperçut qu'il s'était raccroché au mur.

-…Qu'est-ce que j'aime ça quand c'est toi… C'est dingue. T'as vu d'autres mecs depuis la dernière fois ?

-Surtout pas, quelle horreur… Moi ? Avec un homme ?

Il éclata de rire.

-Alors… T'as été chercher de l'inspiration dans des rêves… mmh… tu sais, du genre « oh merde, j'ai encore salopé mes draps »…

-…Peut-être…

Ce n'était hélas que trop vrai... Il se mit à rire.

-Oh, alors ça t'arrive quand même !

-Hé, je suis un mec comme les autres malgré tout…, répliquai-je.

-Oh non, loin de là. Et pas à mes yeux en tout cas…

Je me relevai et m'appuyai contre lui, plongeant mon regard dans le sien.

-Ah oui ? Et pourquoi donc ?

-J'ai jamais eu autant de plaisir sexuel avec quelqu'un d'autre que toi, tu me fais fantasmer, c'est tout…

Reno au naturel…

-On n'a jamais été très loin jusqu'à présent…

-Le sexe, ça se passe surtout dans la tête, Tseng, plus tu fantasmes, plus tu prends ton pied, n'oublies jamais ça…

-Okay…

J'inversai nos position et le forçai à s'agenouiller devant moi, le tenant par les cheveux.

-Alors montre-moi ce dont tu es capable histoire de voir si ça a changé depuis la dernière fois…

Oh Dieu Da Chao… C'est qu'il savait toujours aussi bien y faire… Mieux même… Je sentais bien que sous ses caresses linguales et la chaleur humide de sa bouche… je n'allais pas faire long feu. Gémissements, cris, plaintes… Qu'aurais-je pu faire pour tenter de retenir le moindre son ? Je finis par me libérer en gémissant son nom.

-Reno… …Oh, Reno… La nuit est loin d'être terminée…

-T'as vraiment l'air d'en vouloir…

-Tu peux pas savoir à quel point… J'avais imaginé de te faire boire un peu pour te pousser à me sauter dessus… Mais t'es resté lucide et stoïque…

-Comme c'est drôle… Je m'étais promis de ne pas profiter de la situation… Mais j'ai fini par t'allumer quand même. …Alors comme ça tu voulais prendre un peu de bon temps…?

-Oublie c' que j'ai dit, j'ai dû me tromper…

Je l'attirai sur le lit, le couchai et on recommença à se caresser, à s'embrasser… Je lui laissai une superbe arabesque bleue dans le cou – vengeance pour la dernière fois. J'avais eu des difficultés terribles à expliquer aux autres que j'étais terriblement allergique aux piqûres de moustiques, surtout quand il y avait trop d'iode dans l'air, et que ça rendait ma peau temporairement très fragile, et qu'au moindre choc ça me faisait un hématome, et que c'était une maladie très rare… Bref, au plus j'avançais dans mon explication au plus je m'enfonçais et Reno était de tous le plus hilare…

Je finis par me retrouver en dessous, lui à cheval sur mon ventre.

-Reno…

-Mmh ?

-Fais-moi l'amour.

Il resta un instant interdit, complètement abasourdit par la surprise.

-Fais-moi l'amour, je t'en supplie…

-Je tiens pas franchement à te faire mal…

-Ne m'insulte pas, Reno, je suis un Turk. Et puis qu'est-ce que tu crois qu'on trouve dans les tiroirs des tables de nuit de ce genre d'hôtel ?

Il me lança un regard malicieux.

-C'est toi qui a réservé cette chambre, cette fois tu ne peux vraiment plus dire que ce n'était pas prémédité, Tseng…

Et merde, il est perspicace, je me suis trahi…

Il déposa un baiser sur mes lèvres avant de rouler de l'autre côté du lit et d'ouvrir le premier tiroir de la table de nuit.

-Ouah ! Ils ont pensé à tout ici !

Il s'empressa aussitôt d'ouvrir les deux autres, échappant une exclamation de surprise à chaque fois.

-Ils font dans tous les genres dis-moi…! Ça me rappelle… Tseng, est-ce que tu sais pourquoi je ne met jamais de cravate ?

Un des plus grand mystère de l'humanité serait-il sur le point de m'être dévoilé ?

-Pas vraiment, non…

Il me lança un regard amusé.

-C'est parce que porter une cravate, ce n'est pas l'utiliser correctement, tout simplement. Tu dois bien savoir quelle est leur véritable utilité, non ?

-Reno ! Je vois absolument pas de quoi tu veux parler et ce que ça a à voir avec cette situation !

-Juste une seconde, chaton…

Il se leva le temps d'aller chercher ma cravate et s'en servit pour me lier les poignets et m'entraver au lit.

Comment n'y ai-je pas pensé après ce qu'il m'a fait au Secteur 7…?

-Si ça t'amuse, Reno…

Il eut un petit rire du genre « c'est toi qui vas t'amuser… ».

-Reno… Qu'est-ce qu'il faut que je fasse pour que tu te décides à me prendre, t'attends ça depuis longtemps, non ?

-Oh, je savoure, Tseng, je savoure ! Tu me demandes de te faire l'amour, tu vas jusqu'à me supplier et en plus tu t'impatiente ! Oh c'est délectable !

-RENO !

-…Mais je n'ai pas assez de patience ni de self-contrôle pour te torturer encore longtemps…

Il enduisit ses doigts et son sexe de lubrifiant et s'allongea entre mes cuisses écartées. Il se remit à me sucer pour m'occuper l'esprit pendant qu'il me pénétrait avec le majeur. C'était sa main gauche. Je lui étais reconnaissant de ne pas avoir choisit la droite pour faire ça…

-Reno… J' pense à truc… pourquoi tu ne te coupes les ongles que de la main gauche ?

-La guitare, quelle question ! répondit-il après avoir retiré ses lèvres de mon sexe.

Et il se remit aussitôt à sucer. Turk ou pas, c'était tout à fait nouveau comme genre de douleur. C'était néanmoins supportable… Je commençais à m'habituer à cette intrusion… Il ajouta un deuxième doigt et ça redevint nettement moins confortable. Je réprimai un petit gémissement de douleur et tentai de focaliser mon esprit sur d'autres choses nettement plus agréables. Un troisième doigt suivit. Je me mordit la lèvre inférieure avec l'espoir d'occuper mon esprit avec cette nouvelle douleur.

-Est-ce que ça va toujours, Tseng ?

-Mmh… oui… Continue…

Il retira ses doigts et se pencha sur moi pour me lécher les lèvres.

-Ce fluide, c'était du sang, chaton. Je t'ai fait si mal ?

-T'occupes, je reculerai pas, je veux savoir ce que ça fait…

-Mmh…

Il me souleva légèrement les hanches avant de se pencher à nouveau sur moi.

-Au fait, je t'ai pas demandé si tu voulais que je mette un préservatif…

-RENOOO ! C'est plus l' moment ! Et c'est avec toi que j' veux baiser ! Pas avec un bout de latex !

-Wow… Comme tu voudras, chaton…

Et il commença à me pénétrer. Dieu Da Chao… ça y était… …On pouvait dire qu'on était des amants d'un soir… Moi et Reno. Ensemble. Ça me paraissait totalement… totalement… …étrange ? dingue ? insensé ?
Il se mit à aller et venir en moi avec lenteur pour ne pas me faire trop mal, pour que je m'habitue à nouveau. Je sentais la légère différence de température subsistant encore entre lui et moi diminuer, s'effacer peu à peu… C'était étrange… Nouveau. Ça me plaisait. Bien qu'assez douloureux… Rien à battre. J'étais excité comme jamais et je n'étais pas près de me refroidir pour si peu. Il commença à accélérer le rythme et à caresser mon sexe, mon ventre, mon torse, s'attardant sur mes tétons, sachant bien que j'aimais ça… Il allait jusqu'à me narguer en passant ses doigts sur mes lèvres, les retirant dès que j'essayais de les happer ou de les lécher. J'avais envie de lui attraper les poignets mais les miens étant liés…

-Reno… Détache-moi…

-Tu te sens frustré, chaton ?

-Ta gueule, détache-moi ou je te promet de t'étrangler avec cette cravate dès qu'on en aura terminé !

Il se mit à rire.

-Alors, mon bel utaien, on ne sait plus se défaire de ses liens tout seul ?

J'ouvris grand les yeux. Je n'y avais même pas songé. Je me détachai aussitôt et lançai mes mains vers Reno, attrapant ses avant-bras.

-Crétin de rouquin…

-Imbécile d'utaien…

J'esquissai un sourire et fermai les yeux. Reno, mon crétin de rouquin préféré… Lui seul pour me faire vibrer ainsi. Et je ne voulais pas comprendre pourquoi. Je ne voulais pas savoir pourquoi. C'était comme ça et point.

-Je t'aime, Tseng…, murmura-t-il d'une voix presque inaudible.

-Ne dis pas de telles conneries, Reno…

Ne me dis pas que tu m'aimes, ne me dis jamais que tu m'aimes…

-Ne dis pas de telles atrocités, Tseng…, répliqua-t-il aussitôt.

J'avais l'impression qu'il était sur le point de pleurer.

-Si tu m'aimes, ne me le dis pas. Je serais trop désolé pour toi.

-Je sais… C'est pour ça que je te le dis. Je t'aime…

Ses lèvres s'étiraient en un sourire malicieux. Et pourtant, il y avait encore quelque chose… de crispé. Et comme une étincelle – pourtant presque indécelable, dans ses yeux bleus. Comme de la tristesse. Profonde. Une terrible désolation. La même que la mienne quand il me disait ces mots interdits…

-Reno…, murmurai-je.

Je fut incapable d'aller plus loin dans ma phrase, un déclic venant de se faire en moi. Je me retrouvai submergé par une vague de plaisir intense et me libérai, suivit de près par Reno. Alexandre, je n'avais jamais rien ressentit de tel avant…

Il se retira et s'allongea à côté de moi. Nous restâmes un instant silencieux pour reprendre notre souffle.

-C'était bon, vraiment…, murmura Reno.

-C'était génial, tu veux dire ? rétorquai-je.

-Hum… …Connerie… Je trouve pas d'expression adéquate. « t'es vraiment un bon coup »… ça correspond pas à c' que j' veux dire…

Reno au naturel… encore…

-…Si j'étais pas aussi crevé, continua-t-il, j' te demanderais de me faire l'amour sur le champ, mais bon… ce sera pour la prochaine fois si t'es pas contre…

-Mmh.

Il se redressa un peu et tourna son regard vers moi.

-…Se ?

Je soupirai et posai mes yeux sur lui.

-Reno… Pourquoi est-ce que tu t'acharnes à me dire que tu m'aimes ? Tu m'aimes réellement ? …d'amour ?

Il se mit à rire.

-Tseng… L'amour c'est pas seulement physique, j' te l'ai dit… Te moques pas de moi mais… j'aime pas faire l'amour sans raison et sans sentiments…

-Menteur ! Je sais que tu vas aux putes ! coupai-je sèchement.

-Je me déteste cordialement quand je fais ça ! me répliqua-t-il. Je ne bois pas pour oublier mais je baise pour… supporter. Tes caprices par exemple… Et puis comment tu crois que j' fais pour être aussi sque ? Enfin bref, il arrive que je dise des conneries dans le genre, tu peux demander à Elena…

-Oh oui, je vois parfaitement la situation… « Oh, Lena, je me demandais, quand tu fais l'amour avec Reno est-ce qu'il te dit « je t'aime » à toi aussi ? ».

Il resta une seconde silencieux et éclata brusquement de rire.

-Oh, Tseng ! Faut qu' tu l' fasse ! Je filmerai sa réaction ! J' suis sûre qu'elle serait capable de te gifler à moins qu'elle ne tombe dans les pommes ou qu'elle ne s'enfuie en pleurant !

Je me mis également à essayer d'imaginer la scène et cédai rapidement au fou rire.

-Reno… T'es vraiment impayable…

Je me levai en retenant une légère grimace de douleur et me dirigeai vers une petite porte.

-Où tu vas ?

-Douche.

-Je peux…?

Je me retournai vers lui, les mains sur les hanches. Puis lui fit signe de venir d'un signe de tête. Il se leva aussitôt et on rentra dans le petit local. On se lava. Plus ou moins mutuellement. On se sécha. Rapidement. Je retirai le drap que nous avions souillé et on s'allongea à nouveau sur le lit. Enlacés, s'embrassant encore… Jusqu'à succomber au sommeil.

Le lendemain matin je restai environ une demie heure immobile, encore enlacé avec Reno, à le contempler en attendant qu'il se réveille aussi. Quand il ouvrit les yeux il m'accorda un petit sourire, posa ses lèvres sur les miennes et m'embrassa. Merde… c'était toujours aussi agréable.

-Hello, Darling…

-Nous ne sommes pas en couple, Reno, lui rappelai-je froidement.

Il se serra un peu plus contre moi.

-Reste s'il te plait, j'aurai trop froid sans toi…,murmura-t-il à mon oreille.

-Vas crever, Reno. Et lâche-moi, je voudrais me lever.

Mon ton était plus cassant que je ne le voulais. Il desserra ses bras et je put me lever (grimaçant à peine). Je commençai à m'habiller. Reno ne bougeait pas. Je finis par m'approcher et poser une main sur son épaule.

-Tu devrais songer à te rhabiller aussi, non ?

Il eut un très léger sursaut, puis d'autres. C'était irrégulier…

-Reno…?

-Va-t'en…

Voix tremblotante, soubresauts… il cachait son visage dans son oreiller… pour que je ne voie pas qu'il pleurait ?

-Re…

-VA-T'EN ! Tu n'as rien à faire avec moi ! Je ne sais ABSOLUMENT PAS par quel concours de circonstances on s'est retrouvés à deux à poil dans le même lit puisque je ne me SOUVIENS PAS de ce qu'il s'est passé hier soir, mais VA-T'EN ! Sans quoi tu vas aller t'imaginer des CHOSES et me traiter PIRE QU'UN CHIEN comme si tu n'ASSUMAIS pas QUELQUE CHOSE…

-Reno…

-DEGAAAAAGE !

Ça me faisait mal. Très mal. J'avais du mal à comprendre pourquoi c'était si douloureux, tellement douloureux… Mais je comprenais Reno. Il ne voulait pas que je voie ses larmes, il ne voulait pas que je m'approche de peur que je le blesse encore, sans doute. Que je le blesse ? Je l'avais blessé ? …Je me sentais idiot. J'y avait peut-être été un peu fort. Ça avait dû contraster trop net avec ce qu'on avait fait la veille. Je m'en voulais… Je sortis de la pièce aussi rapidement que possible. En refermant la porte je sentis mes yeux piquer et des larmes ne tardèrent pas à en couler.

Pourquoi diable est-ce que ça me fait si mal ? Et pourquoi est-ce que je l'ai blessé à ce point lui aussi ? …Je crois qu'il ne m'a toujours pas dit la vérité sur ses sentiments. Notre relation est vraiment ambiguë… …« amants d'un soir »… hum… C'est plus compliqué, beaucoup plus compliqué que ça, je crois…

NdVixen : Pour ceux qui ne font pas de japonais : urusé fermes-la. Sosh'te mittekudasai et regardes (s'il te plait). Aka rouge, -chan affixe affectif (pour s'adresser à une fillette, mais ça peut s'étendre aux petits garçons, aux femmes…) et Akachan bébé (vous voyez le jeu de mot ?).
NB : l'usage du préservatif est plus que recommandé (surtout dans les fanfics), même dans les relations entre hommes, ne faites pas comme eux !
Celles qui voulaient du yaoi sont contentes ? Y'a intérêt… Il va sans doute me falloir un peu de temps et de recul pour mesurer ce que je viens d'écrire. Naissance de l'idée le samedi 9 juillet 05 entre 10 heures et 13 heures (c'est les vacances : Vixen en train de paresser au lit, toujours en train de réfléchir à ses scénarios), quelques heures d'écritures entrecoupées de corvées ménagères et de relecture de quelques tomes de Bleach …Bref, je termine d'écrire un peu avant 2 heures du matin et je dois encore m'endormir et me réveiller à 5 heures pour préparer le départ en vacances ! Génial ! …Enfin, je suis assez content de ce chapitre. Je vais même m'accorder une relecture avant d'aller me coucher même si la version Alpha est déjà bien longue. Houlà, mes notes aussi !
P.Relecture : 9 fautes ! Et il doit en rester ! Aïe ! …Hé… 40 chapitres ! Alexandre ! C'est long ! Encore 5 chapitres et c'est fini ! courage ! (à vous plus qu'à moi).